Voyage en Guyane 2/2
Voici comme annoncé la suite de notre périple dans ce second billet.
La plus grande partie de la population guyanaise vit au bord de la mer. Les routes sont peu nombreuses. Une route principale relie Saint-Laurent à Saint Georges soit plus de 400 km. Entre les deux, on trouve Kourou, Cayenne, Iracoubo, Sinamary ou Mana. Pour atteindre Maripassoula (sur les bords du Maroni) ou Saul (en plein milieu de la jungle), il faut prendre un petit avion ou voyager en pirogue pendant quelques jours.
Cayenne, le chef-lieu du département de Guyane, a été fondée au XVIIème siècle. C'est une ville dont les rues sont perpendiculaires. Il est donc facile de s'y repérer. Il n'y a rien de remarquable à visiter, sauf peut-être le musée Alexandre-Franconie qui rasssemble des collections diverses dans les domaines de l'histoire naturelle, de l'archéologie, de l'ethnographie et de l'histoire locale. J'ai trouvé ce musée intéressant, et les gardiens (guyanais) étaient accueillants et sympathiques. Dommage qu'il y ait peu de visiteurs. A l'époque où l'on y a été, l'entrée était gratuite.
Les papillons morphos que l'on trouve en Guyane
Maquette de Cayenne (au XVIIIème ou au XIXème siècle, je ne sais plus)
Trois tableaux sur la vingtaine de toiles peintes par le bagnard Francis Lagrange qui avait été condamné comme faussaire à 18 ans de bagne au début des années 30. Ses tableaux saisissent bien la dure vie des bagnards.
Le musée est installé dans une maison coloniale sur la place des Palmistes. La bibliothèque (très bien pourvue en livres sur la Guyane) se trouve dans le même bâtiment.
Monument en mémoire des victimes de l'esclavage et de la traite négrière
Avant de partir vers Saint-Laurent du Maroni, on a fait une balade en canöé avec moteur sur la crique (rivière) Gabriel. L'eau est marron à cause de la proximité de l'Amazonie. On a surtout vu des paletuviers.
Les pirogues à moteur dans lesquelles on fait les balades.
Sur la route de Saint-Laurent du Maroni, on s'est arrêté à Mana au bord de l'Atlantique. Je pense que cette petite ville en partie décrépite reflète un certain état de la Guyane...
La maison qui abrite la bibliothèque, réinaugurée il y a un an
Maisons qui restent en l'état faute de moyens (?)
Les urubus, gros oiseaux qui ressemblent à des vautours, ne sont pas très beaux mais sont très utiles car ce sont de bons "nettoyeurs". Ces charognards éliminent rapidement les cadavres de l'environnement même s'ils ne dédaignent pas les proies vivantes.
La ville de Saint-Laurent du Maroni fondée par l'admininistration pénitentiaire il y a un siècle et demi fut pendant cent ans la seule "commune pénitentiaire spéciale" des territoires français. La visite du camp de la transportation est très intéressante. Notre guide était un Amérindien.
Un immense manguier nous accueille à l'entrée du camp de la transportation.
Intérieur d'un bâtiment où sont mentionnés les mots : Tribunal Maritime Spécial. C'est en effet la Marine qui jugeait les bagnards placés en prévention.
Vue sur les rangées de cellules comportant une porte et un soupirail.
Immense cellule où les bagnards étaient couchés les uns à côté des autres avec la cheville attachée
Le soir, sur un grabas, dans certaines cellules, le bagnard avait la cheville enchaînée à une manille. Un des visiteurs a accepté d'être enchaîné. On ne sait pas si le pire était d'avoir la manille au-dessous ou au dessus de la cheville. On pourra répondre que cela faisait aussi mal d'une façon ou d'une autre.
Quelques bâtiments de Saint-Laurent
Une représentation de tortue luth - c'est une espèce menacée qui vient pondre en bord de mer à une soixantaine de kilomètre de Saint-Laurent entre mars et juillet.
On a essayé d'aller aussi à Saint-Jean du Maroni situé à une vingtaine de kilomètres de Saint-Laurent. Là se trouvait le camp de relégation. Malheureusement, il fallait appeler pour prendre rendez-vous. En effet, l'endroit où se situait le camp est aujourd'hui occupé par un camp militaire.
Je terminerai en disant que les 9 jours que l'on a passés dans ce département français m'avaient bien plu malgré l'humidité et la chaleur. J'espère y retourner un jour rien que pour voir le zoo près de Cayenne qui vaut a priori le détour.
Je vous conseille la lecture de Au bagne d'Albert Londres (écrit en 1923), qui a en partie contribué à la fermeture du bagne.