Tourné à Casablanca (l'équipe de tournage a été interdite d'entrée sur le territoire égyptien), Le Caire confidentiel de Tarik Saleh (un réalisateur suédois d'origine égyptienne) est un excellent thriller avec en arrière-plan la révolution égyptienne qui a débuté le 25 janvier 2011. Le 15 janvier, Noredin, flic corrompu mais plutôt moins que d'autres, est appelé pour enquêter sur le meurtre d'une chanteuse dont le corps est retrouvé dans une chambre dans un grand hôtel du Caire. Elle a été égorgée. Dans le poste de police auquel Noredin est rattaché, la corruption règne en maître, ce n'est que bakchich à tous les étages, et l'oncle de Noredin, Kammal, chef du poste, trouve que Noredin n'en rapporte pas assez. Un témoin, une jeune femme de ménage soudanaise payée à la journée, sait qui a tué la chanteuse. Peu de temps avant le meurtre, un homme proche du fils du président Moubarak est sorti de la chambre, la victime était sa maîtresse. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, Nouredin se met à dos sa hiérarchie et quelques-uns de ses collègues, car bien que l'affaire ait été classée (la victime se serait "suicidée"), il continue d'enquêter. Nouredin devient l'homme à abattre et il n'est pas tout seul. Le film se termine avec les premières manifestations anti-Moubarak et pour la libéralisation du régime. Il y a un très beau travail sur le cadrage et la photo. Les acteurs, Fares Fares en tête, sont remarquables. Je le répète, un très bon film qui semble rencontrer son public. Le bouche-à-oreille est excellent. Lire le billet enthousiaste de Pascale.