Le poirier sauvage - Nuri Bilge Ceylan
Le poirier sauvage du Turc Nuri Bilge Ceylan n’est pas un film facile, il est long, il dure trois heures et huit minutes, son rythme est un peu lent et il contient beaucoup de longs dialogues, mais il vaut la peine d’être vu. Sinan revient dans son village dans la province de Çanakkale où se trouve le site de Troie. Il vient de terminer ses études et doit se présenter au concours pour devenir professeur. S’il réussit, il risque malheureusement, comme beaucoup d’autres jeunes professeurs, d’être envoyé quelque part enseigné dans l’Est du pays. Juste après son retour, Sinan a une conversation avec une jeune femme qu’il a aimé et qui doit faire un mariage de convenance. Il retrouve aussi sa mère et sa sœur qui vivent dans une maison misérable où l’électricité va être coupée. En effet, Idris, le père de Sinan, qui est professeur de collège, dilapide tout son salaire dans les paris sur les courses de chevaux. Sinan est un jeune homme impatient qui a écrit un livre, « Le poirier sauvage », un « metaroman auftofictif décalé » qu’il espère faire publier. Pour cela, il va voir un entrepreneur ou le maire de la ville qui seraient intéressés mais ne donnent pas suite. Sinan, qui n’est pas un personnage très sympathique, a de longs échanges avec des personnes qu’il croise dont un écrivain ou un imam. Les relations entre Sinan et son père sont passionnantes. Malgré son addiction au jeu qui fait du mal à sa famille, on n’arrive pas à trouver Idris antipathique. Sa femme Asuman ne le condamne pas. J’ai aimé la fin où le père et le fils se retrouvent autour du creusement d’un puits. L’image du film est très belle. C’est dommage que le film soit reparti bredouille cette année de Cannes où il avait été sélectionné en compétition. Il ne faut pas être rebuté par sa longueur. Un film à voir. Lire le billet de Ritournelle.