La semaine qui vient de s'écouler a été riche en sortie cinéma. Avant d'évoquer Frères ennemis et Nos batailles, je préfère commencer par Amin de Phlippe Faucon. Amin est un grand et beau Sénégalais (Moustapha MBengue, une révélation), la quarantaine, qui travaille sur divers chantiers. Il fait du terrassement en compagnie d'autres ouvriers de diverses nationalités. Vivant dans un foyer en Seine Saint-Denis en compagnie de dizaines d'autres hommes, il a laissé sa femme Aïcha et ses trois enfants au Sénégal. Amin rentre de temps en temps dans son pays avec des euros cachés dans ses chaussettes. Cet argent permet de financer une école dans la petite ville où il vit. Sur place, Aïcha (une belle jeune femme dans la trentaine) a parfois du mal à joindre les deux bouts, elle se languit d'Amin. Chaque fois qu'il revient chez lui, Amin a du mal à reconnaître ses enfants tant ils grandissent. Avec l'argent qu'il gagne en Europe, il a décidé de faire construire une maison pour Aïcha et ses enfants. On est frappé du contraste de la lumière, celle d'Afrique presque éblouissante et celle plus grise de la banlieue parisienne. C'est d'ailleurs dans une de ces banlieues, pendant des travaux dans une maison particulière, qu'Amin fait la connaissance de Gabrielle (Emmanuelle Devos). Cette dernière vient tout juste de divorcer. Les relations avec son ex sont tendues et elle vit avec sa fille. Une romance pleine de pudeur et de douceur commence entre Amin et Gabrielle. C'est un très beau film qui raconte un peu la vie de ces ouvriers déracinés venus en France pour faire des travaux souvent dangereux, payés parfois au "noir". Deux solitudes vont faire un petit bout de chemin et leur histoire m'a touchée. J'espère que le film va avoir un peu de succès car il le mérite.
Commentaires sur Amin - Philippe Faucon
- Je n'étais pas très tentée, mais ton billet me fait réfléchir.
- Grosse déception pour moi.
La vie des expatriés est bien montrée même si ça se limite aux gentils ouvriers contre les vilains patrons exploiteurs.
L'histoire centrale, je n'y ai pas cru un instant. Une infirmière qui entraine dans son lit un ouvrier qui travaille deux jours dans son jardin... pas très subtil. On ne comprend pas d'où vient leur attirance.
J'ai beaucoup plus apprécié la partie au Sénégal beaucoup plus crédible et réaliste. - J'ai hésité avant d'aller voir ce film. Même si j'apprécie en général les films de Philippe Faucon, je craignais de me retrouver devant une oeuvre sociale, au ton très appuyé. Il n'en est rien. Le fait qu'une grande partie de l'histoire soit tournée du point de vue sénégalais donne une tonalité originale à l'intrigue.
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