Rosie Davis - Paddy Breathnach
Je ne suis pas allée voir tout de suite Rosie Davis, un film irlandais sorti le 13 mars. Aujourd'hui le 1er avril 2019, soit 3 semaines après sa sortie, il n'est plus programmé que dans 3 ou 4 salles à Paris et même pas à toutes les séances. Retrospectivement, j'aurais été déçue de ne pas l'avoir vu. C'est un film qui vous secoue dès les premières images. La caméra ne quitte pratiquement pas le visage de Rosie Davis (Sarah Greene, une actrice que je ne connaissais pas et qui est sensationnelle), une jeune femme courageuse d'une trentaine d'années.
En guise de préambule, en "voix off", un journaliste dans une émission de radio fait mention que l'Irlande est le pays d'Europe où les SDF sont les plus nombreux par rapport à la population irlandaise.
Depuis deux semaines, Rosie, une mère de quatre enfants dont trois en bas âge, appelle des hôtels les uns derrière les autres en demandant s'il y aurait une possiblité de trouver une chambre pendant une nuitée ou plus. Elle suit une liste que lui a communiqué la mairie qui se porte garante et paye pour les personnes comme cette famille qui vit dans leur voiture. En effet, ils ont été expulsés de leur maison dans laquelle ils vivaient depuis sept ans, le propriétaire ayant repris son bien pour le vendre, Rosie et son compagnon John Paul ont bien entendu été dans l'incapacité de l'acheter. Pendant que son compagnon travaille dans un restaurant à Dublin, Rosie accompagne ses enfants à l'école et n'arrête pas d'appeler encore et toujours. Les enfant un peu turbulents souffrent de cette situation mais Rosie est là, patiente envers eux, faisant son possible pour ne pas "craquer". A la fin, on sent qu'un immense amour est le ciment cette famille qui se lave dans les toilettes de bar et qui a faim. Les corn flakes et les frites, au bout d'un moment, ce n'est pas nourrissant. Le film dure 1h20 et se passe beaucoup dans l'habitacle de la voiture. Rosie ne veut pas que l'on dise qu'elle est SDF mais qu'elle est enfermée dehors avec sa famille. Personnellement, je ne sais pas comment je réagirai si j'étais dans cette situation. Un film que je vous recommande absolument, tout comme Aurore.
Dans la brochure que j'ai trouvée dans le cinéma où je l'ai vu, il est fait mention qu'en France, il y a 4 millions de personnes mal-logées ou privées de domicile (d'après la Fondation Abbé Pierre).