J'ai terminé de voir La Flor de Mariano Llinás, cet ovni cinématographique argentin de plus de 13 h (dont 1/2 heure de générique de fin!). Je pense que ce film n'est projeté pratiquement qu'à Paris (dans trois salles). Le film est sorti en quatre parties, d'une durée d'environ 3h20 chacune, à une semaine d'intervalle, depuis début mars 2019. La Flor, film inclassable et irracontable, comporte six épisodes d'inégales longueurs: le troisième épisode à lui seul dure presque 5h30. En revanche, le sixième épisode ne dure que 30 minutes. Ces six épisodes sont six histoires correspondant peut-être à un genre cinématographique. Les quatre premiers épisodes ont un début mais pas de fin. Le cinquième épisode tourné en noir et blanc et sans aucun son est un hommage au film Partie de campagne de Jean Renoir. Le sixième épisode, très court par rapport aux autres et filmé de loin avec une image vaguement floue, n'a pas de début, mais on assiste à l'épilogue. Mais me direz-vous, on peut se demander comment je n'ai pas calé avant la fin car honnêtement j'aurais pu. Hé bien, étant une spectatrice curieuse (comme d'autres), j'ai voulu savoir ce qui allait se passer puisque les trois premières parties se terminent avec un laconique "à suivre". Ce qui m'a donné envie d'aller voir les quatre parties de ce film, ce sont les quatre actrices principales, issues du théâtre argentin (elles ont formé une compagnie théâtrale). Je les ai trouvé remarquables. Dans chaque épisode, elles jouent des rôles très différents plus ou moins importants, à part le 5ème épisode où elles ne sont pas présentes. J'avoue que j'ai trouvé l'ensemble un peu inégal. Je recommande tout particulièrement les deux premiers épisodes qui composent la première partie. Dans le premier, une momie très "Rascar Capac", comme dans Tintin, a des pouvoirs maléfiques qui rend fou ceux qui s'en approchent. Dans le deuxième épisode, mon préféré et je pense le plus réussi, on assiste à un mélo musical. Il s'agit d'une chanson qui ne parvient pas à se faire, parce qu’un duo de stars de la variété, couple en voie de séparation, refuse de se trouver en présence dans le même studio d’enregistrement. A partir du troisième (celui qui dure plus de 5 heures), je trouve que cela se gâte un peu avec une vague histoire d'espionnage pendant la Guerre Froide et ce qui s'ensuit après (il y a des longueurs). Ce qui est amusant, c'est que les trois quarts du dialogue est en français. On retrouve nos quatre actrices / espionnes poursuivies par des tueuses engagées par un certain Casterman (comme l'éditeur de Tintin). Dans le 4ème épisode, elle sont tour à tour des sorcières ou des actrices qui jouent dans un film pendant que le réalisateur décide de filmer des arbres. J'ai déjà parlé du cinquième épisode. Quant au sixième, on voit des femmes (les quatre actrices) au bord d'une rivière. Je n'ai pas forcément compris ce qui se passait, à part qu'elles allaient être libérées. Voilà, je pense que mon billet prendra moins de temps à lire que je n'en ai passé (plus de 13 heures!) dans une salle de cinéma pleine. Si vous en avez la possibilité, allez voir au moins la première partie, Flor 1, comprenant les deux premiers épisodes, qui vous donneront envie de continuer.