Une machine comme moi - Ian McEwan
Le nouveau Ian McEwan, Une machine comme moi (Editions Gallimard, 385 pages), se passe en Angleterre en 1982 sous le gouvernement de Margaret Thatcher, au moment de la guerre des Malouines qui a opposé le Royaume-Uni à l'Argentine. Dès les premières pages, l'écrivain évoque Alan Turing qui est toujours vivant et les Beatles qui sont toujours quatre. L'intelligence artificielle et l'ère du numérique sont en plein développement grâce à Alan Turing. Charlie Friend, 32 ans, notre héros et narrateur, achète pour 86000 £ un androïde viable fabriqué en série (il y en a en tout 25, 12 "Adam" et 13 "Eve"). Adam ressemble à un humain et est capable d'avoir des sentiments et des états d'âme. Charlie, lui, est un dilettante qui spécule en ligne sur les cours de la bourse et les taux de change. Il est par ailleurs amoureux de Miranda, sa voisine de 10 ans sa cadette. Au début, ces trois personnages cohabitent en harmonie : Adam écrit des Haikus et il déclare son amour à Miranda qui ne reste pas insensible. Pendant ce temps, le Royaume-Uni est secoué par plusieurs catastrophes. Le pays perd la guerre et le premier ministre travailliste qui a succédé à Margaret Thatcher est assassiné. Et puis la vie tranquille du trio se dérègle : Adam qui gagne à son tour de l'argent par ordinateur le redistribue en faisant le bien autour de lui plutôt que de le donner à Charlie et il essaie de réparer quelques injustices dont une impliquant Miranda. On se rend compte qu'Adam et ses congénères, qui ont des principes et respectent certaines règles, ne sont pas encore prêts à vivre avec les humains, êtres imparfaits par excellence. McEwan a beaucoup d'empathie pour tous les personnages de son roman qui se lit avec plaisir. Je vous le conseille tout comme Kathel.