Films vus et non commentés en février (2/2)
Un divan à Tunis de Manele Labidi est un film sympathique, qui se passe à Tunis, de nos jours. Selma, qui a fait des études en psychothérapie en France a décidé d'ouvrir un cabinet dans la capitale tunisienne. Les gens la regardent avec suspicion, ne sachant pas trop de quoi il s'agit. Grâce à une amie coiffeuse, elle réussit à trouver des clients, mais elle rencontre des difficultés à exercer à cause d'un policier obtus. Par ailleurs, l'administration est très lente pour lui accorder un permis pour travailler, car son diplôme obtenu en France n'est pas trop reconnu en Tunisie. Cette histoire avec des personnages hauts en couleur permet de passer un bon moment.
Je suis allée voir Wet season d'Anthony Chen car Pascale me l'a conseillé. Je l'en remercie. A Singapour, Ling, mariée depuis plus de huit ans, est professeur de chinois dans un lycée de garçons. Cette langue est considérée comme sans intérêt. L'anglais ou les mathématiques ont nettement plus la cote. Du point de vue de sa vie personnelle, Ling, qui désespère d'avoir un enfant, suit un lourd traitement afin de subir une FIV. Le mari de Ling, que je n'ai pas trouvé très sympathique, délaisse sa femme. En plus de tout ce qu'elle a à faire, Ling s'occupe avec abnégation de son beau-père grabataire qui est un monsieur attachant avec des yeux expressifs. Parmi les élèves de Ling, il y a Weilin qui s'attache à elle. Je n'en dirai pas plus, si ce n'est qu'il y a une très belle séquence où Ling et son beau-père assistent à un concours d'art martial dans lequel Weilin se distigue. Un beau film avec une fin très ouverte.
Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes de Rudolph Marconi est un documentaire français qui m'a émue. Cyrille, 32 ans, n'aurait pas dû reprendre la ferme de ses parents, et a du mal à joindre les deux bouts. Cyrille, qui prèfère les garçons aux filles, se lève tous les jours à 6 heures du matin, 365 jours par an. Il doit s'occuper de son troupeau de 20 vaches, un mélange de Charolaises et de Montbéliardes. Le film se passe en Auvergne. On assiste à la traite des vaches qu'il appelle par leur prénom. Une fois par mois ou parfois moins, le soir, il fabrique du beurre à la baratte. Et ces soirs-là, il se couche vers 2 ou 3 heures du matin pour se relever à 6h. Ses finances sont mauvaises car il s'est beaucoup endetté avec la construction d'un bâtiment. Il n'arrive pas à payer ses factures: vétérinaire ou compléments alimentaires pour animaux. Il avait aussi investi dans l'achat de 10 vaches supplémentaires et 8 sont mortes. Même s'il a accepté d'être aidé par des bénévoles d'une association pour sa comptabilité, il est au bord de la liquidation judiciaire. Il faut dire qu'on lui achète 30 centimes d'euros son litre de lait, qui sera revendu 1,50 euro (!). Il vend son beurre sur les marchés, 3 euros les 250 grammes. Bien entendu, il ne se paye pas de salaire. Et il semble que quand il a des veaux, il les confie à un revendeur qui ne le paye pas tout de suite. Le réalisateur lui demande s'il pense au suicide. Cyrille, qui est croyant, dit que cela n'est pas son état d'esprit. Toujours est-il que Cyrille qui s'est séparé de ses vaches, cherche désormais un emploi. Triste constat mais un documentaire à voir.