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Le blog de Dasola
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30 octobre 2020

Gabrielle Chanel - Manifeste de mode

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Vendredi 23 octobre 2020, j'ai eu la chance d'aller à l'exposition Gabrielle Chanel - Manifeste de mode. Elle a lieu jusqu'au 14 mars 2021. J'espère que si vous passez par Paris après le deuxième confinement, vous pourrez voir cette très belle exposition qui a lieu au Palais Galliéra - Musée du costume dans le XVIème arrondissement de Paris. La maison Chanel a par ailleurs financé des travaux dans ce bâtiment en créant une galerie en sous-sol. Pendant la visite, on est masqués mais on peut prendre des photos des robes, tailleurs et autres ensembles créés par Gabrielle Chanel entre 1920 et 1970. Les accessoires ne sont pas oubliés comme les bijoux, le sac 2.55 et le parfum N°5. Parmi les vêtements présentés, j'ai une préférence pour les tailleurs puis les robes de jour. Une expo à voir. A la boutique, il y plusieurs publications dont un catalogue à moins de 12 euros qui complète bien la visite.

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27 octobre 2020

Miss - Ruben Alves

J'espère que ce film ne passera pas inaperçu. Miss, c'est Alex Dufresnoy, un garçon androgyne qui rêve depuis tout gamin de devenir Miss France. Devenu adulte, il vit dans une chambre d'une grande maison de ville appartenant à Yolande (Isabelle Nanty, toujours aussi bien), qui, sous des dehors "grippe-sou", a un coeur d'or. Dans cette maison vivent aussi Lola, un travesti (Thibault de Montalembert, excellent) qui parcourt les allées du bois de Boulogne, Ahmed et Randy, ainsi que des femmes indiennes qui cousent dans la clandestinité. Alex est décidé à devenir Miss France 2020 et il demande de l'aide à tout ce petit monde. Le réalisateur va droit à l'essentiel, les éliminatoires, l'entrainement sportif des Miss, la préparation psychologique des demoiselles. Alex s'en sort plutôt bien et on le voit évoluer, lui qui veut devenir quelqu'un. Il implique toute sa "famille" dans cette entreprise. On pourra dire que c'est bourré de "bons sentiments", mais personnelllement, j'ai aimé ce film qui ne tombe pas dans le graveleux ni dans l'outrance. Pascale Arbillot, qui joue Amanda, la "coach" de toutes ces Miss, est très bien. La fin est très émouvante. Je recommande ce film.

24 octobre 2020

Lucky Luke - Un cow-boy dans le coton - Jul et Achdé

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Quel plaisir de retrouver Lucky Luke dans une aventure qui va l'amener jusqu'en Louisiane. Un cow-boy dans le coton (46 pages, Editions Lucky Comics) est paru le 23 octobre 2020 (hier). Un notaire vient annoncer à Lucky Luke qu'un vieille dame, admiratrice des exploits du cow-boy, l'avait fait unique héritier de l'une des plus grandes plantations de coton de l'Etat. Lucky Luke est maintenant un homme riche! Avant de partir pour voir ce qu'il en est, Lucky Luke va assister à l'arrestation des quatre Dalton par un cow-boy Noir, Bass Reeves, qui faisait partie des 25% des cow-boys noirs qui oeuvraient dans l'Ouest. Reeves était une fine gâchette, ce qui lui a permis d'arrêter plus de 3000 hors-la-loi. Parmi les cow-boys, il y avait aussi un grand nombre d'Hispaniques. Bref, pour rejoindre la plantation, Lucky Luke va parcourir presque 1500 km sur son Jolly Jumper. Il va être vite poursuivi par les quatre Dalton qui se sont évadés au bout de trois jours (je vous laisse voir par quel moyen). Arrivé sur place, Lucky annonce aux Noirs travaillant sur la plantation qu'il leur lègue la terre et le coton. Bien entendu, les planteurs aux alentours dont un certain "QQ" ne sont pas d'accord. J'ai lu l'album en très peu de temps. C'est très sympa à lire.

22 octobre 2020

Films vus et non commentés depuis début octobre 2020 qui sont encore visibles en salle

Josep du réalisateur et dessinateur Aurel est un film d'animation qui nous raconte une période peu connue et peu glorieuse de la France. En 1939, les Républicains Espagnols sont arrivés par milliers en France pour fuir l'Espagne de Franco. Ils n'ont pas vraiment été bien accueillis par la France. Beaucoup se sont retrouvés dans des camps de concentration comme celui de Rivesaltes. Plusieurs années plus tard, un gendarme qui vit ses derniers jours raconte à son petit-fils sa rencontre avec Josep, un dessinateur et homme politique catalan, dans un camp dont il était un gardien. La vie de Josep Bartoli est évoquée jusqu'à son exil aux Etats-Unis après le deuxième conflit mondial. Dès les premières images, j'avoue que j'ai eu un problème. L'histoire n'est pas en cause mais j'ai été perturbée par cette animation hachée où les personnages apparaissent et disparaissent de l'image pour donner une impression de mouvement. C'est une manière de faire trop abstraite à mon goût. Comme film d'animation français, j'ai nettement préféré Les hirondelles de Kaboul. Lire les billets de Géraldine, Henri Golant,

The Good Criminal de Mark Williams avec Liam Neeson permet de passer un bon moment devant un écran. Le scénario n'a rien d'original et il est sans surprise, mais il tient la route. Tom (Liam Neeson) ne s'est jamais fait prendre alors qu'il a forcé 12 coffres-forts avec au total un butin de 9 millions de dollars sans une goutte de sang. Il a commis ces délits sur plusieurs années. Quand il rencontre Amy Wilkins qui s'occupe de louer des pièces pour garde-meubles, il en tombe amoureux, et décide un an plus tard de se livrer à la police. Il n'a pas dépensé un cent et il compte rendre tout cet argent. Bien entendu, il va se trouver face à des agents du FBI intègres et à un duo de flics dont l'un est un "pourri". Il y un peu de suspense. L'histoire se passe à Boston que malheureusement, on n'a pas l'occasion d'admirer. Par ces temps de covid, cela se laisse voir.

A Dark, Dark Man de Adilkhan Yershanov est un film Kazakh d'une lenteur pesante. J'ai un peu somnolé au début. Les étendues désertiques à perdre de vue du paysage n'aident pas à se réveiller même si les montagnes au loin sont belles. Il faut reconnaitre qu'il y a un très beau travail sur la photo. Pour en venir à l'histoire, un jeune flic est chargé d'éliminer un homme un peu simplet qui a été désigné comme coupable, par d'autres flics, d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Ce n'est pas la première fois que cela arrive. Sur ces entrefaites, une jeune journaliste avec L'esprit des Lois de Montesquieu dans son sac à main vient pour écrire un article sur ce qui se passe et les exactions commises par les forces de l'ordre. Il faut noter que le film dure plus de deux heure et qu'il y a au moins cinq spectateurs qui sont partis avant la fin, alors que d'autres ont beaucoup aimé. Je suis entre les deux. Lire le billet de Pascale.

19 octobre 2020

Louise Petibouchon - Eric Albert et Jean Depelley

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Allant au moins une fois par mois à Limoges, j'ai découvert l'année dernière que deux BD avaient paru sur des enquêtes policières menées par Louise Petibouchon. Ces deux BD ont été publiées en 2018 et 2019 chez un éditeur alsacien, Editions du Long bec, qui semble avoir malheureusement cessé toute activité. Le premier tome n'est plus disponible et pour le deuxième, le nombre d'exemplaires diminue de jour en jour. C'est bien dommage car Louise Petibouchon mérite qu'on fasse sa connaissance. Les histoires se passent toutes à Limoges (Haute-Vienne) en 1959-1960. Louise vient d'être admise deuxième au concours d'inspecteur de police et elle a choisi Limoges. Sa vieille maman habite dans la région. Au détour d'une bulle, on apprend qu'elle a eu un amoureux mort dans un attentat en Algérie. Louise est une jeune femme intelligente qui doit travailler avec un incapable raciste et porté sur la bouteille, Aimable Plumier, qui avec ses trois poils sur le caillou aime faire des jeux de mots pas toujours subtils. Heureusement que Louise, pendant ses enquêtes, va être aidée par Gérard Drôle, un journaliste du quotidien local, et par Roseline, une prostituée au grand coeur qui est une amie d'enfance de Louise. Et je n'oublie pas Géronimo, un petit scotch-terrier dont le flair va sauver la vie de Louise. Les histoires sont assez ancrées dans l'époque avec par exemple des allusions à la Guerre Froide et aux soldats amércains basés à Châteauroux,

Il y a trois histoires dans le premier tome de 46 pages Perdreaux aux pruneaux. Pour sa première enquête, "La fin de Monsieur Carnaval", Louise et Plumier doivent retrouver des feuilles d'or qui ont été volées dans une usine de porcelaine. L'histoire se termine lors du carnaval de Limoges quand Monsieur Carnaval est brûlé et jeté dans la Vienne. Pour "Crime au Champ de juillet", Louise enquête sur la mort d'une prostituée retrouvée éventrée. Cela permet au dessinateur de dessiner la rue de la Boucherie, rue bien connue des Limougeauds. C'est dans une des maisons de cettte rue que Louis emménage (pas longtemps). Dans "Le mystère de l'homme en bleu", on apprend le vol de documents secret défense par des Russes dont un ouvrier avec une casquette rouge et des bottes jaunes. L'histoire va se terminer au cimetière de Louyat, un des plus grands de France en superficie.

Le deuxième tome 44 pages, Jazz, goupillon et macchabées, est composé de deux enquêtes et d'un épilogue. "Requiem en sous-sol" se passe intégralement dans une salle de spectacle, Le Palace. Aujourd'hui (2020), l'endroit s'appelle Le Lido et c'est le cinéma "Art et Essai" de Limoges avec trois salles et des films en VO sous-titrés. Au palace, en octobre 1959, un militaire américain a été assassiné pendant un concert de jazz. Pour "Les gants du treizième apôtre de Saint-Junion", l'action se déplace à 32 km de Limoges dans les environs de la collégiale de Saint-Junien. Des gants d'une grande valeur ont été dérobés. On se retrouve dans une histoire de trésor caché par un moine au XIIIème siècle. 

Je ne vous dirai rien de l'épilogue. Deux BD très sympathiques avec des histoires rondement menées. Peut-être les trouverez-vous en bibliothèque. Sinon, j'espère qu'un jour, un éditeur aura la bonne idée de les rééditer.

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Post scriptum, à propos du cimetière de Louyat où reposent mes parents, j'ai vu un volatile que je ne connais pas qui est resté sur une tombe pendant un moment. Est-ce que quelqu'un pourrait me dire s'il connait cet oiseau?

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15 octobre 2020

Lupin III The First - Takashi Yamazaki / Yalda, la nuit du pardon - Massoud Bakhshi

Lupin III The first est un film d'animation japonais très réussi adapté d'un manga écrit par Monkey Punch (un mangaka décédé en 2019). L'histoire narre une des aventures du petit-fils d'Arsène Lupin. L'action se passe pour l'essentiel au début des années 60. Lupin, un jeune cambrioleur au grand coeur, convoite "Le journal de Bresson" qui avait disparu au cours de la deuxième guerre mondiale. Bresson était un savant qui avait conçu une arme redoutable, "L'éclipse", un générateur d'énergie infinie. Son journal indique comment se servir de cette arme. C'est pour cela qu'à part Lupin qui est poursuivi par un inspecteur de police pugnace, d'autres personnes souhaitent avoir ce journal en main comme le grand-père adoptif de Laëtitia, la petite-fille de Bresson. Le film sans temps mort fait des clins d'oeil à Indiana Jones et la dernière croisade. Les méchants qui rêvent de voir Hitler revenir au pouvoir ont la tête de l'emploi. Un bon divertissement qui peut plaire autant aux ados qu'aux parents.

Avec Yalda, la nuit du pardon de Massoud Bakhshi, on est sur un autre registre. L'histoire est adaptée d'une histoire vraie. Au cours d'une émission en direct le soir de la fête de Yalda qui célèbre le 21 décembre (le solstice d'hiver), des millions de télespectateurs doivent voter pour dire si, oui ou non, Maryam, âgée de 26 ans, doit être exécutée pour avoir tué son mari très riche qui avait 65 ans. Maryam a déjà été jugée et condamnée à mort. Elle purge une peine de prison depuis 15 mois. Cependant, les spectateurs et surtout Mona, la fille de la victime, peuvent lui accorder le pardon lors de cette soirée télévisuelle. On apprend que Maryam et son mari avaient contracté un mariage temporaire (!) - une pratique tolérée par les musulmans chiites. Maryam avait accepté de ne pas avoir d'enfant. Au cours de la soirée, cette jeune femme nerveuse au plus haut point affirme que la mort de son mari était un accident. Elle met en cause l'attitude et certaines actions de Mona à l'attitude hautaine envers elle. Jusqu'au bout, on se demande quel sera le verdict, sachant que le prix du sang sera payé par les sponsors de l'émission à la famille de la victime. Un film prenant que je conseille s'il passe par chez vous.

PS: Suite à l'intevervention du Président le 14 octobre 2020, n'abandonnez pas l'idée d'aller au cinéma. J'espère que dans les régions avec couvre-feu, il y aura des séances au plus tard à 18h00, et continuez d'aller au cinéma pendant ces six prochaines semaines.

10 octobre 2020

Antebellum - Gerard Bush et Christopher Renz / Billie - James Erskine

Voici deux films que j'ai beaucoup appréciés.

Antebellum de Gerard Bush et Christopher Renz, que j'ai apprécié car j'ai été surprise par l'histoire très bien menée. C'est un film malin qui se passe a priori à deux époques: pendant la Guerre de Sécession et de nos jours. Dans une première séquence, on est plongé au temps de l'esclavage, des champs de coton, des femmes esclaves battues et violentées, des blancs en uniforme de confédérés abusant de la situation et allant jusqu'à tuer. Une femme noire, Eden, semble vouloir se révolter et sortir de cet enfer. Dans la séquence suivante, on voit cette même jeune femme de nos jours. Elle s'appelle Véronica et milite pour les droits civiques. Mariée, elle est la mère d'une petite fille. Au cours d'une tournée de promotion, elle est enlevée. Le lien qui relie les deux époques est un téléphone mobile qui sonne. Il semble que le bouche à oreille marche bien à Paris car le film est toujours à l'affiche au bout d'un mois. C'est mérité, j'ai passé un très bon moment pendant ce film à suspense qui tient ses promesses jusqu'au bout.

Billie est un documentaire déchirant qui évoque la courte vie de Billie Holliday (1915-1959), l'une des plus belles voix du blues. Née à Baltimore, Eleonora Harris Fagan n'a pas connu son père et elle a été élevée par sa mère. On apprend qu'elle a été violée dans son enfance, qu'elle s'est prostituée à 13 ans et qu'elle a commencé à chanter dans les années 30. Elle s'est fait battre par presque tous les hommes qu'elle a croisés, ses amants, des proxénètes ou ses maris. Elle aimait les hommes et les femmes. Elle avait une vie sexuelle pas simple. Elle est morte ruinée à 44 ans, d'une crise cardiaque. C'est terrible de voir la métamorphose physique de Billie Holliday, une jeune femme plutôt replète qui est devenue presque un squelette avant sa mort. Le réalisateur James Erskine s'est servi de bandes audio et vidéo qu'avait rassemblé une jeune journaliste qui y a passé 10 ans de sa vie. Elle s'est défenestrée en 1978 (pour la famille, cette mort semble suspecte). Pour en revenir à Billie Holliday, on l'entend chanter et on l'entend aussi parler lors d'interviews. Mais on entend surtout les témoignages de ceux qui l'on cotoyée. Toujours est-il que le film donne envie d'écouter Billie Holliday. C'est ce que j'ai fait en rentrant chez moi.

Lire le billet groupé de Pascale.

7 octobre 2020

Et si on aimait la France - Bernard Maris

Ce mois-ci, en hommage aux tués de Charlie Hebdo, c'est un essai de Bernard Maris que j'ai décidé d'aller piocher dans ma bibliothèque, l'ayant acheté et lu (et apprécié) en mai 2015. A l'époque, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) n'étais pas encore entré dans le rythme d'une chronique mensuelle. Je le relis 5 ans après, pour rédiger le présent billet, alors que notre Président a fini par rendre sa copie sur le "séparatisme" attendue depuis plusieurs années. Nous avons, nous (quelle chance!), la connaissance des événements des 5 ans écoulés. 

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La "note de l'éditeur" (signée Christophe Bataille) donne le contexte de cette oeuvre posthume que Bernard Maris était venu présenter à Grasset le 16 décembre 2014. L'auteur avait insisté pour que le titre sur lequel ils s'étaient mis d'accord ne comporte ni point d'exclamation ni point d'interrogation. Il s'agit bien d'un "livre inachevé" puisque Bernard Maris en envisageait, le 2 janvier 2015 quand il en a faxé ces pages à son éditeur, la parution pour avril 2015 (ce qui lui laissait encore du temps pour travailler dessus). Mais comme on sait, il a été assassiné cinq jours plus tard. La décision de publier l'ouvrage tel quel a été prise avec ses enfants.

Cet essai écrit avec verve commence par une citation de Michelet datant de 1846 mise en exergue: "La situation de la France est si grave qu'il n'y a pas moyen d'hésiter". Comme quoi, pas grand-chose de nouveau sous le soleil (même si celui-ci tape plus dur qu'avant). Bernard Maris balaie ensuite tant la grande Histoire que sa propre jeunesse. Comme souvent, il critique la droite et engueule la gauche. Il nous ouvre aux approches de plusieurs disciplines: la démographie (en évoquant à plusieurs reprises l'approche de Philippe Ariès à propos de la régulation volontaire des naissances en France dès l'Ancien Régime), l'histoire (BM rappelle au détour d'une phase que lui-même a "décroché la timbale" de l'agrégation d'Histoire à la quatrième tentative), la géographie (Christophe Guilluy et ses analyses sociologiques sont présentées dans le dernier quart de l'ouvrage).

L'économiste qu'est Oncle Bernard nous rappelle utilement que l'insistance mise sur le séparatisme en France peut permettre d'occulter avec habileté la question sociale. J'ai retenu la distinction (dont il crédite Christophe Guilluy) entre la France des banlieues et la France périurbaine. Dans la banlieue jadis communiste, celle où aujourd'hui se succèdent des populations essentiellement immigrées, cette banlieue irriguée depuis des décennies par les "politiques de la ville" successives, l'ascenseur social fonctionne... mais, dès qu'ils le peuvent, les individus les plus diplômés, les plus "intégrables", fuient ce terreau. Cependant que les populations que la politique du "regroupement familial" y a reléguées s'y succèdent et se replient, précisément, sur un fonctionnement où se construit un attachement faisant primer "la famille" (au sens mafieux) sur l'amour de la France ou de la République. Est-ce que les "jeunes" qui effrayent le bourgeois peuvent s'améliorer en vieillissant? Petite citation (p.120-121): "Avec beaucoup d'humour, Christophe Guilluy fait remarquer que les jeunes qui ont pris part aux émeutes de Vaulx-en-Velin [en 1990] ont aujourd'hui une bonne cinquantaine d'années... Evoquent-ils avec nostalgie leur guéguerre avec les CRS, comme l'évoquèrent longtemps les soixante-huitards, eux aussi brûleurs de voitures?". Quant à la France périurbaine, j'ai été frappé de voir, lors de ma relecture, que Bernard Maris avait en quelque sorte annoncé dans ses pages, avec 4 ou 5 ans d'avance, le mouvement des "gilets jaunes". La France pavillonnaire n'est pas celle des "classes moyennes", mais celle d'une population "morose, plutôt aigre, plutôt pauvre... et anti-immigrée". "Cette France périurbaine est méprisée. (...) Allez faire des barricades autour du rond-point, votre horizon indépassable..." (p.106).

Je vais encore citer quelques lignes que Maris a consacrées aux racines de cette France qu'il aimerait aimable et à son rapport au religieux (p.69): "Il faut aussi admettre que la France est un pays profondément chrétien, profondément marqué par le catholicisme - on ne canonise pas une Jeanne d'Arc pour rien -, même s'il n'a plus grand-chose à voir avec sa haute tradition, et que, précisément, la distance prise avec cette tradition peut lui rendre insupportable l'arrivée d'une religion, l'islam, dont les adeptes n'ont pas encore pris cette même distance".

Je pourrai encore citer des pages et des pages (je n'ai guère insisté sur les bouffées d'optimisme respirées, tout de même, dans le livre). Evoquons encore une jolie gauloiserie visant une (ancienne) dirigeante écologiste, qui ne serait sans doute plus "politiquement correcte" à écrire aujourd'hui. Je ne résiste pas à la citer (p. 75). "Prenons Cécile Duflot. Supposons que les Français vivent comme elle, qu'ils pratiquent le tri sélectif et le vélo, votent écolo et fassent quatre enfants. Dans 100 ans, la France compterait 960 millions d'habitants. Allez, un milliard. Est-ce vivable? Difficilement. (...)". Le paragraphe suivant commence par "Plus sérieusement, ...". Bien entendu, je ne peux pas savoir si l'attaque ad feminam serait restée ou non après un BAT donné par l'auteur. On glissera aussi sur la loi Neuwirth retardée de 1967 à 1969 (p.64) - il est vrai que les décrets d'application se sont fait attendre quelques années.

Pour finir, la plupart des blogs ci-après, trouvés après recherche sur internet comme ayant évoqué ce livre en 2015 ou 2016, sont plutôt ceux d'écrivains professionnels: Anne Bert, Thierry Savatier, quelques citations sur le blog de Thomas Roger Devismes. Mais on a aussi l'opinion parmi d'autres de Ludovic.

Bref, si ce n'est pas déjà fait, je vous engage à découvrir (enfin) ce livre. Et ce que j'aimerais bien savoir, c'est si Macron a lu Maris, ou bien Guilluy.

*** Je suis Charlie ***

4 octobre 2020

Honeyland - Tamara Kotevska, Ljubomir Stefanov

Plutôt que d'évoquer le dernier film d'Emmanuel Mouret, Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, qui ne m'a pas passionnée, que j'ai trouvé bavard et beaucoup trop long, je préfère écrire un billet sur un documentaire macédonien (si, si). Il s'agit d'Honeyland de Tamara Kotevska et Ljubomir Stefanov. Ce documentaire dépeint la vie d'Hatidže Muratova, une apicultrice d'une cinquantaine d'années qui vit, avec sa maman de 85 ans, dans une masure faisant partie d'un hameau abandonné, au milieu d'un paysage macédonien somptueux. Pour moi, Hatidže est une femme hors du commun qui collecte à mains nues (!) le miel d'abeilles sauvage. Parfois, elle porte un petit voile devant le visage pour se protéger des abeilles qui se comptent par centaines, et elle a un petit enfumoir dont elle se sert peu. Elle vit en bonne intelligence avec les insectes en ne prélevant que le miel qui lui est nécessaire. De temps en temps, elle part en train vers la ville voisine où elle vend ses pots de miel. C'est son moyen de subsistance à elle et à sa mère qui se lève rarement de son lit. C'est une vieille dame très fragile pratiquement grabataire. Sa fille s'occupe d'elle comme elle peut. Ce fragile équilibre entre l'humain et la nature (la cohabitation entre Hatidže et les abeilles) va être très perturbé avec l'arrivée de la société de consommation incarnée par une famille turque, le père, la mère et leur huit enfants, accompagnés d'un grand troupeau de vaches. Ils s'installent pas très loin de la maison d'Hatidže et une sorte de chaos s'installe surtout quand le père se met en tête d'avoir ses propres ruches pour récolter du miel. J'ai oublié très vite qu'il s'agissait d'un documentaire tellement les protagonistes font comme s'ils n'étaient pas filmés par une caméra. Un beau film que je vous conseille s'il passe par chez vous.

1 octobre 2020

Covid-19 2.0 (elle revient, et elle serait plus méchante?) - N°6

[Je reprends mes "à faire" que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) n'avais cessé de noter avec tous mes soins ces dernières semaines]

C'est affreux, le virus est méchamment de retour. Bon, bah il va falloir reconstituer les stocks de PQ et de pâtes...

Rentrée scolaire il y a un mois: en théorie, un gamin malade à l'école, on ferme sa classe. Trois gamins malades dans l'école, on ferme l'école? J'imaginais déjà le trafic de plans foireux entre gamins...
Par contre, j'ai entendu dire, en septembre, que ces fermetures, certains Directeurs d'établissement étaient un peu dans l'attente d'instructions claires du Rectorat pour les officialiser... Cette Rentrée ne tarderait-elle pas à sortir par la petite porte?

Ça commence à devenir gavant, cette interdiction de réunions à plus de 10 personnes! Soyons justes, aujourd'hui, on n'en est pas encore au moment où, dans un appartement privé, on sonnera à la porte: "Bonjour, c'est la police de sûreté de l'Etat. Vos voisins nous ont informés que plus de dix personnes étaient entrées chez vous. En raisons des risques inconsidérés que vous avez pris, nous devons vous emmener dans un lieu de quartorzaine. Préparez le minimum d'affaires nécessaires". ...Mais demain?

Ces masques sont des BAILLONS!

Le dimanche, dans le Journal du même nom, lire Anne Roumanoff m'est un régal. Il va falloir que j'arrête de le faire, si je veux garder l'illusion de rédiger une oeuvre originale... Allez, je vous cite un extrait de sa dernière rubrique "Rouge vif" (JDD du 27/09/2020, p.42): "Pessimiste: la dernière fois qu'ils ont fermé les bars à Paris à 22 heures, quinze jours après on était confinés. Je dis ça je dis rien". 

Vous avez lu cette histoire sur ces contrôleurs de la SNCF qui ont continué à travailler alors qu'ils se savaient positifs au Covid-19, pour ne pas perdre une fraction de leur salaire (selon la presse)? Le coronid sur rail, encore un nouveau concept... (plus vertueux que ceux à roues?)

Et sinon, c'est fou la quantité de personnel d'accueil qui vous répond, quand on s'inquiète parce qu'ils/elles toussent derrière leur paroi vitrée: "j'ai de l'asthme!"... (ont besoin de bosser, aussi?)

Selon une étude aux E-U, le virus mute et serait plus contagieux (mais pas forcément plus mortel) [une histoire de pointe G...]. Et si un vaccin était créé, il pourrait le contourner, il faudrait donc se faire revacciner chaque année? Tout bénéf' pour l'industrie des vaccins, ça... Mais tintin pour l'immunité collective, alors? On ne sait pas...

Ai rigolé en lisant un témoignage d'un "centre de test mobile": "Ça n'est plus possible. La semaine dernière, la moitié des gens venaient sans ordonnance. Une femme est même venue se faire tester 3 fois!". Là, ça tourne au compulsif. Très pulsif, même.

On va devoir apprendre à draguer "à l'aveugle", face à un visage masqué (qui pleure ou qui rit?): "t'as de beaux yeux, tu sais?".
Retour aux fondamentaux (j'ai pas dit fondamentalistes!).

Ai eu du mal à comprendre comment c'est censé fonctionner, les bisous labiaux, dans la rue, entre personnes consentantes, avec le Masque. Bien la peine que les moeurs se soient libéralisées depuis le début des années 1960, tiens. Ou alors, si l'hôtel n'est plus obligatoire, il faut toujours aller consommer dans un café?

Ah si, ça y est, je les ai vus, dans la rue, mes premiers gamins (enfin... Lycéens ou étudiants!) qui se fricassaient le museau masque contre masque!

Enfin, l'info est lâchée: oui, il est possible de laver les masques jetables sans en diminuer significativement l'efficacité (c'est entre autres Top santé qui le répercute, alors...). Le bon sens triomphe!
== [j'avais plein d'autres choses à dire sur ces masques jetables - j'y reviendrai dans une prochaine chronique!].
A un moment, je me demandais par exemple si, pour éliminer la charge virale du masque jetable, il vaudrait mieux passer par un lavage à 95 degrés, par autoclave, ou par irradiation... ==

Après, si on est vraiment parano, on peut penser que, pendant que nous laverons consciencieusement nos "masques jetables" (nous devrions être 80% à le faire, selon M. Perruchot?), l'oligarchie, elle, recourra à d'autres méthodes, de type scaphandre autonome, pour respirer de l'air purifié?

Voir une piste évoquée jadis par Charb:

Charb_compteur_a_air (dessin déjà cité ici, tel que publié en 1996 dans l'album Je suis très tolérant)

P1120093 Version différente, publiée en couverture de Charlie Hebdo N°123 du 02/11/1994 (source: Charlie Hebdo, les 1000 Unes, 1992/2011, 4e éd., février 2015, p.47). Remarquez la crête rabattue du quidam de droite dont la bride s'est allongée... mais j'exagère mon exégèse!

Il y en a qui ne savent plus quoi inventer pour faire parler d'eux... Patrick Chaize, sénateur LR de l’Ain, a déclaré le 17/09/2020 au micro de France info: "si [l'application StopCovid] a une utilité, il faut la rendre obligatoire". Mais ça va pas, non?!? Et l'application StopConneries, c'est quand qu'elle sera obligatoire? Y a un marché, coco...

Evolution des moeurs: jadis, un gamin qui débitait des insanités, on pouvait lui laver la bouche au savon noir (hello, Joe Dalton...). Aujourd'hui, faudrait-il faire prendre un bain de bouche avec du gel hydroalcoolique?

Vu à un feu rouge un trio de fl policiers en vélo arrêtés en file indienne. Le premier parfaitement masqué, le deuxième les narines à l'air, et le 3ème le masque sous le menton. Ca m'a fait rire (derrière mon propre masque), mais je n'ai pas pris de photo...

- Bonjour M'sieurs-dames, c'est pour un sondage: pourquoi donc portez-vous, dehors, un masque sur le visage? "- Bah c'est pour pas attraper... une prune de 135 euros!" ... peur des prunes... prunes... pour des prunes... prunes... prunes... Efficacité pédagogique garantie!

55 millions de masques seront distribués gratuitement pour les plus précaires, nous disait-on fin août. Fort bien. De quoi parle-t-on, plus précisément? S'agit-il de masques lavables (10 ou 20 fois), ou jetables (à usage unique - à l'époque)? Quelle dotation individuelle est prévue? Pour quelle durée? Qu'est-ce qu'un "précaire"? En compte-t-on 550 000? Ou 1,1 million (pour rester dans des "chiffres ronds")? Les seuls bénéficiaires du RSA doivent représenter 2 ou 3 millions de personnes, et ce, sans doute, sans compter les jeunes de plus de 11 ans pas encore en âge d'être "au RSA" en personne. Bref, en terme d'affichage, c'est bien beau, mais tout est relatif...

La communication gouvernementale brasse sûrement beaucoup d'air. Ensuite, dans quelle mesure ce brassage combat ou non le virus, ... qui suis-je pour le savoir? Je ne suis en tout cas pas "en responsabilité" (ouf!). 

Il paraît que notre application nationale, StopCovid, est incompatible avec la plateforme commune mise en place par 17 pays européens. Cocorico! Merci, Cédric O (tousse, tousse...).
[le nom de domaine stopcovid19 était déjà pris par des petits malins?]

Mon rêve personnel par rapport à ce foutu virus: l'attraper, le savoir tout de suite et pouvoir me claquemurer le temps nécessaire sans contact risquant de contaminer autrui. Etre malade s'il le faut, mais pas plus que de par les gros rhumes que j'attrape plusieurs fois dans l'année depuis un demi-siècle (l'odorat, on peut s'en passer - tant que c'est temporaire). Ne conserver aucune séquelle bien entendu, mais par contre toute l'immunité nécessaire pour ne pas le ré-attraper. Et le tout, sans avoir eu besoin de m'inoculer quelque vaccin que ce soit ni même de médicaments pour soigner mes petits symptômes (juste le temps nécessaire pour que cela passe). Un pur rêve, hein, je vous le disais bien...

Bon, j'arrête là pour ce mois-ci.

Si mes propres petits délires amateurs vous font déjà rire, allez donc encore découvrir ceux d'un écrivain et journaliste professionnel: Patrick Besson dans Le Point N°2506 du 3 septembre 2020...

A la prochaine!

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