La vengeance des cendres - Harald Gilbers
Après Germania, Les fils d'Odin et Derniers jours à Berlin, je viens de lire La vengeance des cendres d'Harald Gilbers (Calmann-Levy, 439 pages haletantes). J'ai été contente de retrouver Richard Oppenheimer, l'ancien commissaire de la Kripo, renvoyé parce qu'il était juif et qui a vécu dans la clandestinité à Berlin pendant toute la deuxième guerre mondiale. On le retrouve en décembre 1946 avec sa femme Lisa et d'autres dans la demeure appartenant à Hilde, une femme médecin très amie avec le couple. Berlin est partagée en quatre secteurs, russe, français, britannique et américain. Les Berlinois souffrent toujours autant du froid (-20°) et surtout de la faim. Le marché noir n'a jamais aussi bien fonctionné dans une ville toujours en ruines. C'est dans ce décor qu'Oppenheimer va enquêter sur des meurtres étranges. Des hommes plutôt bien nourris sont retrouvés morts et dénudés avec une liste de noms de personnes tracés à l'encre noir sur les bras et les jambes. J'aime la manière dont Gilbers reste au plus près des personnages qui survivent comme ils peuvent dans une ville où par exemple, des bandes de gamins souvent orphelins chapardent tout ce qu'ils peuvent revendre, où il n'est pas facile d'afficher son homosexualité punie par l'article 175 du code pénal allemand datant de 1872 (qui a été appliqué jusqu'à 1994), et où les Russes et les Américains se regardent en chiens de faïence. Le roman se termine le 30 décembre 1946. J'espère que M. Gilbers ne va pas s'arrêter là.