P1120321

Je dois dire que je n'ai jamais vu autant de films en DVD que ces derniers mois. Comme je ne suis abonnée à aucune plate-forme comme Netflix ou OCS, je profite du support DVD qui est bien pratique, même si le cinéma grand écran, c'est mieux.

Voici trois films ressortis récemment et qui sont brillamment présentés par un trio de choc: le regretté Bertrand Tavernier, Patrice Brion (Le cinéma de minuit) et François Guérif qui livrent leurs  sentiments sur des films peu vus ou peu connus (en tout cas, en ce qui me concerne). 

Je commence par Du plomb pour l'inspecteur (Push-over en VO) de Richard Quine qui date de 1954 (et sorti en février 1955) où apparaît pour la première fois Kim Novak qui avait 21 ans à l'époque. On a fait des comparaisons avec le film de Billy Wilder, Assurance sur la mort, réalisé dix ans plus tôt. Ce n'est pas tout à fait du même niveau, à part le fait que le rôle principal est tenu par le même acteur Fred McMurray, mais la comparaison s'arrête là. Dans Du plomb pour l'inspecteur, il interprète Paul Sheridan, un policier qui tombe amoureux de Lona McLane, une jeune femme, maîtresse d'un gangster qui vient de commettre un hold-up. Evidemment, le policier ne sait pas trop quoi faire entre son devoir et et ses sentiments. Kim Novak est bien et il faut noter la présence de Dorothy Malone, dans un rôle pas si secondaire que cela. Pour l'anecdote, le réalisateur est tombé amoureux de Kim Novak et il l'a fait tourner dans trois fims par la suite dont L'adorable voisine en 1958. 

Je passe à Des pas dans le brouillard (Footsteps in the Fog en VO) d'Arthur Lubin (réalisateur américain qui m'est inconnu mais qui a fait débuter Clint Eastwood au début des années 50). Le film est sorti en France en 1955. Il réunit Stewart Granger et Jean Simmons qui étaient mari et femme à l'époque. Il faut noter que le chef opérateur de ce film, Christopher Challis, a travaillé sur les films les plus connus de Michael Powell et Emeric Pressburger à la fin des années 40. Tout cela pour dire que ce film de genre "gothique" se laisse voir agréablement, avec une très belle photo. Au tout début des années 1900, Stephen Lowry vient d'assister à l'enterrement de son épouse morte subitement. Revenu dans sa grande demeure, Stephen Lowry, en regardant un tableau représentant sa femme défunte, se met à sourire. C'est lui qui l'a empoisonnée. Il va pouvoir profiter des biens que sa femme lui a laissés. Mais il néglige le fait que Lily Watkins, la servante de la maison, avec ses jolis yeux et son air mutin, sait ce qui s'est passé. Et elle va le faire le faire chanter en lui demandant de devenir la gouvernante de la maison. Je vous laisse découvrir la suite. 

Je termine avec Le Dahlia bleu (The Blue Dahlia) de George Marshall, d'après un scénario de Raymond Chandler (qui été nommé aux Oscars). Le film sorti en 1948 en France réunit Veronica Lake et Allan Ladd. Johnny Morrison (Alan Ladd) vient d'être démobilisé. Il revient à Los Angeles avec deux camarades de la marine dont l'un a quelques troubles neurologiques. Il porte une plaque de métal à un endroit de son crâne. Johnny s'empresse d'aller retrouver sa femme qui semble s'être consolée de la mort de leur jeune fils dans les bras d'un autre, Eddie Harwood (Howard da Silva), patron d'un club, "Le dahlia bleu". Johnny très en colère part très vite, et le lendemain, la femme de Johnny est retrouvée morte chez elle. Evidemment, tout accuse Johnny qui va trouver un soutien inattendu en la personne de Joyce Harwood (Veronica Lake), séparée de son mari. Bertrand Tavernier rappelle qu'Howard da Silva était un très bon acteur qui a été victime du McCarthysme. On n'a pas manqué de nous rappeler qu'Allan Ladd étant petit par la taille, ses partenaires féminines étaient filmées souvent assises face à lui, ou alors, il était filmé sans que l'on voit le bas de ses jambes car il était monté sur quelque chose pour le surélever. Raymond Chandler a été obligé de reécrire la fin car la marine des Etats-Unis ne pouvait pas accepter que l'un des leurs soit un meurtrier. 

Je vous suggère de voir les suppléments avant de visionner chaque film de cette "Collection film noir". Ils situent bien chaque oeuvre.