Des hommes - Lucas Belvaux
A la différence de Pascale et Ffred, j'ai beaucoup aimé ce film même si l'on n'a pas toutes les réponses aux questions que l'on peut se poser. Les ellipses ne m'ont pas dérangée du tout. Bernard (Depardieu imposant, au sens propre et au figuré) arrive comme un éléphant dans un magasin de porcelaine dans la salle des fêtes du village du Morvan où il habite. Il a tenu à remettre un cadeau à sa soeur Solange (Catherine Frot) pour son anniversaire. Tout le village a été invité sauf lui. Lui, Bernard, qui se fait remarquer par ses remarques racistes envers le Maghrébin qui a aidé Solange pour l'événement. Bernard qui est ivre est mis à la porte de la fête. Il rentre chez lui et à partir de là, on commence à entendre les voix "off" des personnages, comme celle de Jean-Pierrre Darroussin qui interprète Rabut, le cousin de Bernard (alias Feu-de-bois). Cette altercation nous fait remonter plus de 60 ans en arrière quand Bernard, Rabut et quelques autres ont été en Algérie dans le cadre de leur service militaire qui à l'époque durait encore deux ans. Et cette guerre en Algérie a laissé un traumatisme indélébile à ces jeunes hommes. Les acteurs qui interprètent Depardieu et Darroussin jeunes (pour moi, ce sont des inconnus) sont remarquables. La guerre est vu à hauteur de ces jeunes soldats qui, parce qu'une nuit, ils reviennent trop tard d'une permission, provoquent un massacre. J'ai apprécié que Lucas Belvaux ne prenne pas trop partie: les "méchants" et les "gentils" sont dans les deux camps. Il n'y a pas de scène gratuite. Un film que je conseille absolument et qui m'a donné envie de lire le roman éponyme de Laurent Mauvignier dont le film est adapté.