La loi de Téhéran - Saeed Rouastee
Quel film que La loi de Téhéran de Saeed Rouastee, sorti mercredi 28 juillet 2021! Dès la première image, j'ai été captivée. On est dans une rue de Téhéran. Des flics encerclent une maison. Un des policiers est dehors et, tout à coup, il voit une ombre sur le toit. L'ombre se déplace et saute dans la rue. L'ombre, qui est un homme jeune, se met à courir. Le flic se met à courir derrière lui. Ils courent vite. L'homme, un dealer, passe par dessus une palissade en métal et il tombe de l'autre côté, je vous ne dirai pas où et ce qu'il lui arrive. Et pendant ce temps, le flic cherche désespérément le dealer qui a laissé tomber un paquet de drogue par terre juste avant de disparaître. Dans l'une des séquences suivantes, on voit des vrais accros au crack entassés dans des énormes cylindres qui servent de matériaux de construction. C'est une vraie cour des miracles où les enfants et les femmes côtoient des hommes drogués jusqu'aux yeux. Certains sont même décédés comme le découvre un des policiers arrivé sur place pour emmener toute de cette population qui n'offre pas vraiment de résistance. Les postes de police à Téhéran semblent immenses pour recueillir autant de personnes d'un coup. Samad, un policier des stups et l'un des personnages principaux du film, est un homme obstiné qui veut trouver le pourvoyeur de drogue de la ville où on a dénombré plus de 6,5 millions de toxicomanes. Les dealers détenteurs de 5 grammes ou 500 kg sont pratiquement assurés d'être condamnés à mort. Et les toxicomanes sont aussi lourdement condamnés. Samad arrive à trouver Nasser K., un des parrains de la drogue. Nasser, à son tour, devient le personnage essentiel de ce polar haletant avec beaucoup de dialogues. C'est un film foisonnant avec une vraie épaisseur dans les personnages. Il faut noter les interprétations exceptionnelles des acteurs, dont Payman Maadi (Samad) et le beau Navid Mohammadzadeh (Nasser K.). L'un des grands films de 2021. Lire le billet d'Henri Golant.