Illusions perdues - Xavier Giannoli
J'avoue ne pas avoir lu Illusions perdues de Balzac, mais je pense que ce n'est pas grave pour apprécier le film. Le réalisateur qui est aussi co-scénariste a choisi d'adapter la deuxième partie du roman, Un grand homme de province à Paris. Le spectateur est tout de suite transporté au début du XIXe siècle sous la Restauration (1814-1830), en faisant la connaissance de Lucien Chardon (Benjamin Voisin), qui préfère qu'on l'appelle Lucien Rubempré (le nom de famille de sa mère). Ce jeune homme né à Angoulême écrit des vers et rêve de se faire publier. Il est devenu l'amant de Louise de Bargeton (Cécile de France), une jeune femme noble qui s'ennuie beaucoup auprès de son vieux mari. Louise et Lucien partent à Paris séparément. Louise va vivre chez sa cousine la marquise d'Espard (Jeanne Balibar). Pendant ce temps, Lucien dépense en peu de temps tout l'argent en sa possession. Au jardin du Palais-Royal où la vie parisienne bat son plein entre les prostituées et les maisons d'édition, il espère trouver un éditeur qui le publiera. Il rencontre Lousteau (Vincent Lacoste excellent), un jeune journaliste qui lui fait connaître d'autres journalistes écrivant des critiques qui s'achètent ou se vendent. Ces journalistes sont à l'origine des rumeurs qui peuvent détruire un artiste, un écrivain ou un homme politique. Après avoir été présenté à Raoul Nathan (Xavier Dolan), un écrivain de talent, Lucien fait la connaissance de Doriat (Gérard Depardieu), un éditeur ne sachant ni lire ni écrire (un comble pour un éditeur), comme le dit si bien le narrateur de l'histoire dont on connaitra l'identité vers la fin. Lucien va devenir un journaliste comme ceux qu'il fréquente et il va en perdre son âme et sa crédibilité, passant du camp des royalistes à celui des républicains. Et Lucien va tomber amoureux de Coralie, une ancienne prostituée très jeune qui fait du théâtre. Leur histoire est touchante car on devine que cela va mal se terminer. Ce film tourbillonnant et foisonnant bénéficie de décors et costumes somptueux et d'une distribution de premier ordre. Dans trois ou quatre scènes, on frémit devant Jeanne Balibar qui incarne une femme venimeuse tout en gardant le sourire (du venin sur pied comme je l'ai entendu à la sortie de la projection). Le jeune Rubempré va en subir les conséquences. Le film dure 2H30, il est un peu long mais allez le voir. Il donne en particulier envie de (re)lire le roman de Balzac. Les billets de Pascale, Princecranoir, Henri Golant, Strum et Pierre D en parlent beaucoup mieux que moi.
Pays baltes 8/9 - Lituanie - 2
Je repars en Lituanie où, avant Vilnius, on a fait une halte à Trakai qui fut capitale de la Lituanie au XIVème siècle. Trakai abrite le château le plus photographié de Lituanie. Il faut dire qu'il est beau situé au milieu d'une presqu'île sur le lac de Galvé.
Une longue passerelle permet aux touristes d'atteindre le château.
Une partie des remparts du château.
A Trakai, on peut aussi admirer de jolies maisons en bois de toutes les couleurs.
Nous voici arrivés à Vilnius. Pour visiter la vieille ville, on entre par une des portes de la ville comme celle ci-dessous.
La rue la plus étroite de Vilnius qui si situe pas loin du l'immeuble où Marie Trintignant a été battue à mort en août 2003.
C'était un hôtel qui, depuis, ne l'est plus.
La place principale de la vieille ville...
...où l'on trouve la cathédrale et son beffroi.
La première cathédrale a été construite au XIVème siècle et a été mainte fois reconstruite jusqu'au XVIIIème siècle.
Le beffroi date du XVIème siècle.
Suite et fin dans un prochain billet.
Le dernier duel - Ridley Scott
Le dernier duel de Ridley Scott qui dure 2H30 ne m'a pas paru trop long. L'histoire, inspirée de faits réels, se passe au XIVème siècle vers 1380, au temps de Charles VI le fol, marié à Isabeau de Bavière. On est en pleine guerre de 100 ans. Un chevalier, Jean de Carrouge (Matt Damon), et un écuyer, Jacques Le Gris (Adam Driver), vont s'entretuer dans un duel judiciaire d'une rare violence. On assiste à leur affrontement dans la dernière partie du film. Le film se décompose en quatre parties avec le récit de Jean de Carrouges, puis le récit de Jacques Le Gris et enfin le récit de Marguerite de Thibouville, épouse de Jean de Carrouges. On apprend assez vite que de Carrouges et Le Gris ont été amis et puis ils sont devenus rivaux pour atteindre les faveurs du Comte d'Alençon (Ben Affleck que je n'ai pas reconnu tout de suite avec ses cheveux teints en blond et ses joues creusées). De Corrouges a des problèmes financiers et en épousant Marguerite, il espérait récupérer un lopin de terre qui malheureusement va revenir à Jacques Le Gris. De Carrouges part combattre en Ecosse et revient vaincu. Pendant ce temps là, Le Gris en a profité pour forcer Marguerite à lui accorder ses faveurs. Entre le récit du viol de Le Gris et celui de Marguerite, je n'a pas trouvé beaucoup de différences à part que Marguerite n'était pas consentante. Elle montre un certain courage quand elle avoue ce qu'elle a subi à son mari. En effet, elle risque d'être condamnée à mort en étant brûlée vive si elle a menti. La seule manière de venger son honneur, ce fut un duel judiciaire, le dernier à être autorisé par le Parlement de Paris. Le film m'a plu malgré sa violence. Les acteurs dont Jodie Comer (une inconnue pour moi) sont tous parfaits dans leur rôle. Lire les billets de Pascale et Selenie.
Le nouveau - Keigo Higashino
Avant de revenir en Lituanie, je veux vous conseiller un roman policier japonais, Le nouveau de Keigo Higashino (Actes noirs, Actes Sud, 329 pages). J'ai aimé comment l'écrivain a structuré son roman. Kaga Kyoichiro, "le nouveau" policier, vient enquêter sur le meurtre d'une femme divorcée de 45 ans qui a été étranglée dans son appartement situé à Tokyo. Elle venait d'emménager pour se rapprocher de son fils. Kaga n'est pas un policier ordinaire, il mène une enquête de voisinage en restant affable. Il m'a fait penser par moment à l'inspecteur Colombo même s'il ne trouvera pas immédiatement le ou la coupable. Le mobile du crime n'est pas évident. On n'a rien volé à la victime qui devait connaître son meurtrier. Il interroge des employés de restaurants ou une vendeuse d'un magasin de biscuits, ou bien encore une employée d'un magasin de vaisselle. Ce sont des endroits où était passée la future victime avant d'être tuée. Le policier est un fin observateur qui avance plus vite que nous dans l'enquête, mais pas tant que cela. Ce roman est aussi une description d'un Japon traditionnel. Les chapitres courts font que l'on lit ce roman très vite. J'ai passé un très bon moment au coeur de Tokyo avec ce roman que je recommande.
Pays baltes 7/9 - Lituanie - 1
Après la Lettonie, nous sommes arrivés en Lituanie en commençant pas un site étrange que, pour ma part, j'ai trouvé lugubre et pas intéressant: la colline des Croix, un lieu de pélérinage national recouvert de milliers de croix, en souvenir, notamment, des Lituaniens tués ou déportés.
Des trois capitales visitées, Vilnius est la seule capitale à ne pas être au bord de la mer. Mais cela ne nous a pas empêchés de nous retrouver vers la mer Baltique en allant sur la presqu'île de Neringa, un étroit cordon littoral qui forme une réserve naturelle. Cet étroit cordon se trouve entre la Baltique et la lagune de Courlande. Sur la presqu'île, à côté de Juodkrante, on se promène dans la Raganu Kainas (la colline des Sorcières), parsemée de sculptures en bois évoquant les contes lituaniens. Il faut faire attention quand on marche, car les racines des arbres peuvent faire tomber (c'est ce qui m'est arrivé).
On a été au bout de la presqu'île, où d'un côté on voit la lagune du Courlande et de l'autre la Baltique, et tout au fond, Kaliningrad, l'enclave russe en Europe.
La ville principale de Neringa s'appelle Nida où l'on peut admirer de jolies maisons en bois.
Et une maison en particulier, celle où Thomas Mann et sa famille ont passé les étés de 1930 à 32. C'est là que l'écrivain, Prix Nobel de littérature, a écrit Joseph et ses frères paru en 1933.
Vue de la terrasse de la maison
On a eu la chance d'avoir un temps très agréable.
On a repris notre chemin pour se diriger vers la ville de Kaunas et son château qui date du XIIIème siècle.
Et voici le fleuve Niemen qui traverse la ville de Kaunas. Il se jette dans la Baltique. Sa source se trouve en Biolorussie à Minsk.
Dans un prochain billet, Krakaï et Vilnius.
Boîte noire - Yann Gozlan/ Shang-chi et la légende des dix anneaux - Destin Daniel Cretton/ Gaza mon amour -Tarzan & Arab Nasser
Je viens de me rendre compte que je suis allée "pas mal" au cinéma et j'ai du retard dans mes billets.
Boîte noire de Yann Gozlan prouve que l'on peut être à la hauteur du cinéma américain dans le cinéma d'action sans temps mort. Matthieu est acousticien au BEA. Après la disparition mystérieuse d'un de ses collègues, on lui demande d'enquêter sur le crash d'un avion dans les Alpess. Il s'agissait d'un vol Dubaï-Paris. L'enquête conclut assez rapidement que cela pourrait être un attentat terroriste dans lequel le terroriste fait partie des victimes. Matthieu n'est pas convaincu par cette conclusion car dans la boîte noire de l'avion, il entend des voix et des bruits qu'il n'arrive pas à identifier. Pierre mène une enquête qui remet en question beaucoup de choses et qui implique sa femme et son meilleur ami. Le film est très bien mené et bien interprété par un Pierre Niney convaincant. André Dussollier qui joue son supérieur hiérarchique est toujours impeccable. Il faut noter le personnage intéressant interprété par Olivier Rabourdin. Lire les billets de Choup, Géraldine, Pierre D, Selenie, Wilyrah, Pascale.
Je passe à Shang-chi et la légende des dix anneaux. Le personnage de Shang-chi est issu des Marvel Comics. Il a été créé dans les années 70. Vous avez l'histoire complète narrée sur Wikipedia. Ce qui m'a plu, ce sont les effets spéciaux assez époustouflants. Un gros serpent surgit de l'eau et tournoie dans le ciel, tandis que le père de Shang-chi fait tout pour abattre une montagne, derrière laquelle il croit qu'il va récupérer sa femme décédée depuis des années. Les dix anneaux du titre lui donnent une force incroyable et la vie éternelle. Tout est chorégraphié avec maîtrise. Visuellement, l'ensemble est superbe et j'ai été très contente de revoir Michèle Yeoh qui joue la tante de Shang-chi, et Tony Leung Chiu Wai en "méchant". Il joue le père de Shang-chi. J'ai trouvé qu'il avait pris un "coup de vieux" depuis In the Mood for Love et 2046. Lire le billet de Wilyrah.
Je termine avec Gaza mon amour, réalisé par deux frères jumeaux, Tarzan et Arab Nasser, qui ont d'ailleurs dédié le film à leur père. Issa, un vieux pêcheur gazaoui, est toujours célibataire mais il est bien décidé à enfin se marier avec Siham, une couturière dont il est tombé amoureux. Siham (Hiam Abbass) est veuve et elle vit avec sa fille, elle-même divorcée. Tous les jours, Issa part pêcher dans les eaux pas très étendues qui sont allouées aux Gazaouis. Sa pêche lui permet de gagner sa vie. Un jour, au lieu de poissons, Issa trouve dans ses filets une belle statue d'Appolon en bronze avec un phallus bien visible. Rentré chez lui avec la lourde statue, il la fait tomber et le phallus se détache de la statue. Les autorités du Hamas se mettent à persécuter Issa et s'emparent de la statue sans son appendice. J'ai aimé le ton du film qui est une comédie sentimentale. La conclusion du film est charmante et sympathique. Lire le billet de Chris.
Pays baltes 6/9 - Lettonie - 3
Suite et fin des visites en Lettonie avant de passer à la Lituanie.
Comme je l'ai écrit à la fin de mon billet précédent, nous avons été faire un tour au très grand marché de Riga dont où de nombreux stands et étals sont abrités sous les anciens hangars de zeppelins. Comme on a fait tout très vite, je n'ai pas pu faire autant de photos que je voulais.
L'intérieur d'un des hangars (il y en a 4 ou 5)
Un hangar légumes, un hangar viandes, un hangar poissons
Entre deux hangars, on trouve des fruits et puis des fleurs.
Avant de quitter la vieille ville, voici des photos des restes des remparts de la ville qui datent du Moyen-Âge, ainsi que la poudrière.
A nouveau les remparts.
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La guide nous a aussi emmenés vers la seule synagogue qui n'ait pas été détruite pendant la deuxième guerre mondiale à Riga. Elle a été restaurée en 2006. On a pu la visiter moyennant une somme modique. Avant 1940, on comptait environ 95000 Juifs en Lettonie. Beaucoup ont été déportés en Sibérie et d'autres ont subi la shoah par balles. En 1937, Riga comptait 72 synagogues...
La synagogue a été restaurée en 2007.
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Avant de quitter la région de Riga, on a passé une soirée très sympathique à Jurmala, une station balnéaire à côté de Riga.
Comme on était en fin de journée, j'ai trouvé la couleur du ciel au-dessus de la mer baltique
Pays baltes 5/9 - Lettonie - 2
Me voici à nouveau à Riga avec ses immeubles Art Nouveau et ses grandes églises. Un centre ville que l'on sillonne beaucoup à pied. Comme il y a beaucoup de pavés, les bonnes chaussures sans talon sont recommandées. Concernant l'Art Nouveau, on a visité le musée où l'on peut admirer un très bel escalier.
Et le musée comporte des objets et des meubles de l'époque.
Voici d'autres façades d'immeubles.
Mais Riga, c'est aussi des maisons plus anciennes bâties au temps du Moyen-Age au temps de la guilde des Têtes Noires.
Sur la place où se situe ces bâtiments face à l'hôtel de ville, on peut voir une statue de Roland (celui de Roncevaux).
Il y aussi "Les trois frères" (comme à Tallinn les Trois soeurs)
Ce sont trois maisons représentant le complexe immobilier le plus ancien de Riga. Elles ont été bâties à partir du XVème siècle.
Devant la maison de droite, les deux musiciens jouaient les hymnes nationaux des touristes qui passaient devant eux. On a eu droit à la Marseillaise.
Voici maintenant Riga vue du clocher de l'Eglise Saint-Pierre.
Sur cette photo, on voit des entrepôts arrondis, ce sont les anciens hangars qui abritaient des zeppelins. Aujourd'hui, ils font partie du Marché central, l'un des plus grands de la Baltique. On les a visités.
Photos dans le prochain billet.
Du goudron et des plumes - Collectif
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) rends hommage ce mois-ci à Charlie Hebdo en citant un ouvrage paru il y a 10 ans. Du goudron et des plumes est sur-titré Charlie Hebdo fête les 100 ans de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux).
Editions Les Échappés, 2011, 143 p.
On peut découvrir dans cet ouvrage un large panel (ou éventail) de plumes, avec même des dessinateurs anciens collaborateurs de Charlie hebdo que je n'avais encore jamais eu l'occasion de mentionner dans d'autres billets, pas forcément tous mentionnés dans la.présentation sur le site de la Maison d'édition, qui dit: "À quoi sert l’oiseau ? se demande Allain Bougrain-Dubourg, à l’occasion des 100 ans de la LPO. Marc Jolivet, Albert Jacquard, Luc Jacquet, Laetitia Barlerin, Maud Fontenoy, Patrick Pelloux, Laurent Baffie, Pierre Rabhi et François Cavanna ont pris la plume pour lui répondre et accompagner les meilleurs dessins d’oiseaux parus dans Charlie Hebdo, signés Bernar, Cabu, Catherine, Charb, Coco, Gébé, Honoré, Jul, Luz, Riss, Tignous, Willem, Wolinski. Dans ce livre à thème, c’est toute la société qui passe sous la « plume » des dessinateurs, au gré des marottes de chacun. Un regard d’aigle sur des problématiques toutes politiques, un angle original et ébouriffant sur notre société !". Comme l'écrit A. Bongrain-Dubourg dans sa préface de l'ouvrage (p.4-5), les dessins ont été ressortis de leurs cartons ou tracés, au gré de l'émotion.
Voici ma propre sélection subjective, piochée sur 22 pages, parmi les plus de 240 dessins que comporte l'ouvrage.
p.23, Gébé se payait l'appeau de Jospin.
p.10, Honoré, le dodo.
p.8, un magnifique dessin de Coco!
... précédé d'un autre (p.6).
p.29, Tignous et Charb.
p.35, sur le thème des colombes, Cabu et Gébé.
Honoré brocarde p.44.
Riss, en deux mots, beaucoup de bruit pour rien? (p.49).
p.55, Jul, Cabu et Honoré.
p.57, Bernar (très joli dessin!), Charb, et Wolinski (thème récurrent...).
p.61 (Wolinski et Tignous)
p.60, Honoré (je ne sais pas comment le prendre, si ce n'est qu'il ne faut pas confondre fiction et réalité?).
p.62 (Tignous): déjà un virus asiatique effrayait la planète...
p.66, Charb et Wolinski
Willem, p.81.
Gébé, p.93.
Cabu, piquant... (p.98).
p.105 (Riss, Willem, Catherine).
Cabu, p.106 (Juppé hors contexte?).
J'en profite pour dire que la page de texte de Laurent Baffie, p.107, m'a fait rire.
Charb (prémonitoire?) p.117.
p.134, Lagarde en autruche, par Mougey (?).
Bien entendu, on peut trouver des dessins d'oiseaux dans d'autres ouvrages de nos dessinateurs.
Mes fidèles lecteurs reconnaîtront le dessin de gauche, qui provient de Une vie compliquée...
... de Wolinski (chroniqué le mois dernier)... Je ne sais pas si les deux dessins sont contemporains ou non?
Et puisque je complète ce billet avec quelques autres dessins aviens, voici encore un dessin magnifique par Coco, dans son livre Dessiner encore que je chroniquerai un mois ou l'autre (il contient plusieurs autres images d'oiseaux).
Pour cette fois-ci, j'espère que tout le monde aura bien noté que la LPO a 110 ans désormais? Quand j'étais jeune, pour moi, Allain Bougrain-Dubourg, c'était le masochiste qui allait une fois par an se faire casser la figure par les chasseurs de palombes. Ensuite, la LPO, ça a été le démazoutage médiatisé de quelques-uns des malheureux oiseaux touchés par les marées noires. Aujourd'hui, je suis davantage sensible à leurs actions de soutien au replantage des haies champêtres sur des terres agricoles...
J'ai trouvé mention de ce livre seulement sur quelques sites ou blogs de libraires, ou en rapport avec la LPO (partenaires, antennes locales...), mais pas sur des blogs de lecture. En tout cas, si vous avez des cadeaux à faire, Du goudron et des plumes est toujours en vente dans la boutique des éditions Les échappés...
*** Je suis Charlie ***
Au nom de la loi - Pietro Germi
Avant de repartir à Riga, j'ai souhaité vous emmener en Sicile en 1948-1949 avec Pietro Germi (1914-1974). Avec mon ami, on vient de voir Au nom de la loi (In nome della Legge en VO), publié en DVD/Blu-Ray tout récemment. Nous ne l'avions jamais vu. L'histoire est adaptée d'un roman écrit par un magistrat et juriste, Giuseppe Guido Loschiavo (1899-1973). Il semble que c'est le premier film qui parle ouvertement de la Mafia. Le film commence dans une contrée désertique. Un homme attend le train qui doit le reconduire à Palerme. On ne saura pas pourquoi il s'en va. Son successeur Guido Schiavi (Massimo Girotti) vient d'être nommé juge dans la petite ville de Capodorso où les coutumes ont la vie dure. Face à lui, il va affronter un baron, propriétaire terrien qui a mis au chômage toute une partie de la population après avoir fermé une mine de soufre de la région. Ce baron qui est un être détestable (il bat sa femme) est épaulé pour défendre ses terres par des hommes à cheval et fusil à l'épaule, dirigés par Passalacqua (Charles Vanel, surprenant), le chef de la mafia locale. Guido ne reste pas insensible au charme de la femme du baron. Les paysages de ce film pourraient faire penser à certains décors de western et les hommes à cheval font penser aux cow-boys dans lesdits westerns. Le juge est un idéaliste qui aimerait changer les choses, mais il a du mal. Je ne vous dirai rien de la fin qui peut sembler optimiste. Il faut noter que le scénario adapté a été écrit par Pietro Germi lui-même, Mario Monicelli et Federico Fellini (si, si). Un très bon film à (re)découvrir.