Cet album est plutôt un bon cru. Dans Astérix et le Griffon (Editions Albert René), les deux auteurs nous entraînent cette fois-ci dans l'Est profond, quelque part où il y a de la neige, des loups, des amazones (aux longs cheveux roux ou blonds), un chaman et un griffon, un animal sacré pour les Sarmates. Sur les conseils de Terrinconus (le sosie de Michel Houellebecq), César envoie plusieurs légions romaines dans cette contrée barbare pour capturer un specimen de griffon. Une jeune Sarmate qui a été faite prisonnière est chargée de les guider auprès de cet animal fabuleux qui serait présenté par la suite aux jeux du cirque. Cela permettrait d'augmenter la popularité de César auprès de la "Rome d'en bas". Pendant ce temps-là, Astérix, Obélix, Panoramix (très enrhumé) et Idéfix sont aussi en route vers l'Est. Ils vont aller rendre visite à un chaman, Cekankondine, qui a demandé de l'aide à Panoramix grâce à la magie et au rêve. En effet, les Sarmates ont appris que les Romains arrivent pour s'approprier le griffon. Les femmes Sarmates sont des guerrières nomades, "vraies femmes d'extérieur", tandis que les hommes s'occupent des enfants. Ils pratiquent même la garde alternée. C'est elles qui vont partir combattre les Romains. Sinon, une meute de loups (avec Idéfix) va contribuer à la déroute des Romains, et je vous laisse découvrir ce qu'il en est du griffon. Un album très sympa. Lire le billet d'Henri Golant.
Commentaires sur Astérix et le Griffon - Jean-Yves Ferri et Didier Conrad
- Comme ça se lit trop vite ! .Tout plein de bonnes idées ! Merci je n'avais pas reconnu le sosie de Terrinconnus.
- C'est selon moi le meilleur des 5 albums de Ferri et de Conrad.
Malgré quelques erreurs (par exemple, le nom du fromager change entre les planches 11 et 19), le scénario est truffé de petites trouvailles et de jeux de mots et n'est pas sans me rappeler "L'odyssée d'Astérix" qui fut à mon avis le meilleur Uderzo seul.
Le dessin, s'il était toujours resté au plus proche du trait originel des personnages principaux dans les albums précédents, avait jusqu'alors laissé l'auteur donner libre cours à son propre graphisme pour les autres personnages, voire les décors : il est revenu ici à une visualisation d'ensemble plus traditionnelle.
Quant à ceux qui se désespèrent de voir l'œuvre de Goscinny se perpétuer sans lui, je leur rappellerai simplement que Ferri et Conrad ont été adoubés par Uderzo de son vivant et Anne Goscinny (je l'adore), que Goscinny avait lui-même repris le scénario de Lucky Luke qu'il n'avait pas créé, que Blake et Mortimer, Blueberry ou Michel Vaillant (entres autres) ont connu des suites sans leurs auteurs d'origine (certes avec plus ou moins de réussite) et que même Franquin n'était le créateur de Spirou. c'est dire... - Album relu récemment après être tombé sur un billet sur un autre blog. Effectivement, il y a quelques trouvailles et nos héros sont placés dans des situations originales: Panoramix transis et Obélix en transes, Astérix confronté au changement d'état de la potion, Idéfix qui chasse en meute... On est surpris!
Pour rebondir sur le commentaire de DBasC du 29/12/2021 ci-dessus, c'est vrai que beaucoup de séries de BD (franco-belge) survivent à leur(s) créateur(s): on peut ajouter à ceux qu'il citait Tanguy et Laverdure, Buck Danny, Barbe-Rouge, mais aussi quelques-unes des séries lancées par Jacques Martin (Lefranc et surtout Alix).
Nouveau commentaire