La brigade - Louis-Julien Petit
Après Discount et Les invisibles, La brigade est le troisième film que je vois de Louis-Julien Petit. Et c'est une réussite. Cathy (Audrey Lamy) vient de démissionner de son poste de chef de cuisine dans un restaurant haut de gamme. Elle veut être son propre patron comme cuisinière et avoir son restaurant. Pour en arriver là et réunir assez d'argent, elle postule à une annonce. En fait de restaurant d'un certain standing, elle devient cuisinière dans un foyer pour jeunes migrants sans papiers qui risquent l'expulsion à tout moment. Ce foyer est dirigé par Lorenzo (François Cluzet) qui fait tout pour que ces jeunes s'en sortent car dès que l'Administration décrète que ces jeunes sont majeurs, leur sort est scellé. Après des débuts cahotiques, Cathy prend les choses en main et les jeunes vont l'aider à préparer des plats, tout en apprenant eux-mêmes à cuisiner. Ils vont y prendre goût. C'est à l'occasion d'une émission télévisée qui ressemble à Top Chef que Cathy va faire connaître ces jeunes. Cette toute dernière partie du film est très sympathique. Un film que je conseille. La brigade du film, c'est bien entendu une grande équipe en cuisine.
Planète rouge / Monsieur Sourire - Ray Bradbury (& divers dessinateurs / adaptations par Albert Feldstein)
Pour clore ma participation à la première édition du Challenge de la planète Mars, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente deux albums d'adaptations en bande dessinée de nouvelles écrites par Ray Bradbury. Si le second album, Monsieur sourire, n'en contient qu'une seule qui provienne de Chroniques martiennes, il en contient tout de même une. Quant à l'album Planète rouge, il est un peu plus riche avec quatre nouvelles tirées du célèbre ouvrage. Et quatre autres récits où Mars est mentionné. Si trois de ces derniers parlent de fusées, le quatrième est plutôt du genre horrifique. Précisons encore que les deux illustrations de couverture des albums ne figurent dans aucune des nouvelles dessinées (elles doivent provenir d'ailleurs!). Les nouvelles, en noir et blanc, font le plus souvent 7 ou parfois 8 pages (exceptionnellement 6). Ces BD ont été publiées, à l'origine (début des années 1950), dans les magazines de la société EC Comics, adaptées par le rédacteur-en-chef Albert Feldstein (cf. Wikipedia, page consultée le 27 mars 2022) et dessinées par différents auteurs (qui avaient le droit de signer leurs oeuvres, ce qui n'était pas si courant à l'époque dans le système des Comics américains).
Planète rouge (1984) et Monsieur sourire (1985) ont été édités chez Albin Michel / Special USA.
Un 3e volume est parfois mentionné dans la littérature spécialisée (il aurait été titré Chroniques terriennes), je ne l'ai jamais vu.
Listons d'abord ce qui provient des Chroniques martiennes. En page de titre de cet album [p.7] figure une vignette tirée de la nouvelle Les villes muettes. Puis il s'ouvre (p.11, pour 7 pages) par Il viendra des pluies douces (dessiné par Wallace Wood). Nous avons ensuite Les villes muettes, par Reed Crandall (p.18-25). Le pique-nique d'un million d'années (Severin & Elder, pp.55-61) est tiré d'une des nouvelles "douces-amères" des Chroniques. Les longues années (Joe Orlando, pp.76-82) est très fidèle à la nouvelle de Bradbury, même si elle a été adaptée de manière à ce que les 8 pages de BD se suffisent à ellles-mêmes, alors que la nouvelle faisait référence à plusieurs autres du recueil dans le texte original de Bradbury.
Moi, fusée (Al Williamson) n'est pas tirée des Chroniques martiennes, mais il y est question d'une guerre avec "les Martiens". En découvrant ce "récit à la première personne" plaisant à lire, on apprécie de ne pas savoir quelle est la part du fantasme ou de la réalité. Dans Celui qui attend (Al Williamson), Mars apparaît encore sous un autre jour. La vérité sortira-t-elle du puits? Pour de bon! (Wallace Wood, pp.90-95) évoque l'attrait du métier de pilote spatial sur un père qui verra tout juste grandir son enfant entre deux livraisons de cargaison sur Mars. La chute finale est douloureuse. Dans L'heure zéro (Jack Kamen, pp.83-89), où des enfants jouent à l'invasion de la terre par les Martiens, nous sommes au croisement de la science-fiction et du conte d'horreur (autre spécialité d'EC Comics). Il n'y a plus d'enfants, pourrait-on dire (ou bien, il n'y en a que trop)! Par contre, Paria des étoiles, dessiné par Joe Orlando (pp.40-46), est un très beau conte familial qui relate une expédition vers Mars offerte par un père à ses enfants (la mère refuse de participer - dans un premier temps). Dans le recueil L'homme illustré de Ray Bradbury, cette dernière nouvelle est sobrement titrés La fusée, tandis que la précédente, L'heure zéro, s'y nomme L'heure H.
Il n'est pas question de Mars dans Le roi des espaces gris (Severin & Elder, pp.47-54), uniquement de Vénus... Cette nouvelle évoque la sélectivité requise pour les futurs pilotes de fusées (1000 jeunes gens chaque année sur les millions de la terre). Cela devait être très frappant dans les années 1950. Mais aujourd'hui (XXIe s.), lorsqu'on regarde le nombre d'astronautes (cosmonautes, taikonautes et autres spationautes) en 2022, 1000 "appelés" par an, cela paraît bien optimiste...
Enfin, dans Châtiment sans crime (pp.33-39) et dans Paquet surprise (pp.62-68), Jack Kamen illustre deux nouvelles où il est question de la société "Marionnettes Inc.".
La 4e de couv' raconte que l'éditeur a reçu, à l'époque (années 1950) une gentille lettre de notre jeune auteur (Ray Bradbury), qui s'y montre ravi de l'adaptation de [deux de] ses nouvelles, mais fait remarquer que c'est sûrement par oubli qu'EC Comix ne lui a pas versé de royalties... Une fois ce détail réglé, ils ont par la suite collaboré jusqu'en 1954 (époque où les Comics ont dû se plier à une "Charte" qui impliquait une forme d'autocensure, après avoir été accusés de mauvaise influence sur la jeunesse).
Je ne dirai pas grand-chose du second album, Monsieur Sourire. Il comporte 13 nouvelles totalisant 91 pages de bandes dessinées, mais ne contient même pas la table des matières avec les noms des dessinateurs que l'on trouve dans le premier. Les nouvelles semblent pour la plupart tirées de publications spécialisées en d'histoires d'épouvante, et peut-être avoir été publiées dans une série appelée "Contes de la crypte"?. Elles se déroulent en majorité sur terre.
Seule exception martienne dans cet album, la nouvelle Mars, le paradis (Wallace Wood, p.p.65-72), tirée de la nouvelle titrée La troisième expédition des Chroniques martiennes.
Pour le reste, je peux essayer de reconstituer une "table des matières"... (avec des "points d'interrogations" quand j'ai des doutes sur le dessinateur, dont on ne trouve pas toujours la signature!):
- p.9: Le cercueil (Jack Davis)
- p.16: L'empreinte (pas de signature?)
- p.24: Time Safari (Al Williamson), d'après la nouvelle Un coup de tonnerre du recueil Les pommes d'or du soleil
- p.31: La grande roue (Jack Davis), d'après une partie du livre La foire des ténèbres
- p.38: Tante Tildy (G. Harstly)
- p.45: La dame qui hurlait (Jack Kamen ?)
- p.52: Le lac (RC ?)
- p.58: Poison, poison (Jack Davis ?)
- p.73: Regardez, les oiseaux (B. Krigstein)
- p.78: Croque-mort (G. Harstly)
- p.86: Le petit assassin (?)
- p.93: Halloween (Jack Kamen ?)
Enfin, je signalerai que j'ai acheté les recueils de Bradbury cités ci-dessus et photographiés ci-dessous (dans la collection "Présence du futur" chez Denoël) entre 2001 et 2004 (certains à Bécherel), mais je ne suis pas certain de les avoir intégralement lus à l'époque (ce coup-ci, j'ai parcouru les sommaires sans lire toutes les pages!). Et il doit exister encore une dizaine d'oeuvres (romans, recueils, théâtre...) que je ne possède pas: rappelons que Ray Bradbury est décédé à 91 ans.
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Comme annoncé plus haut, le présent article constitue ma dernière contribution au Challenge de la planète Mars, qui se termine demain avec ce mois de mars 2022. Peut-être un autre Challenge sera-t-il lancé l'an prochain, de mars 2023 à mars 2024?
Avec la permission de Gandhi - Abir Mukherjee
Paru en janvier 2022, voici le troisième volume de la série. Après L'attaque du Calcutta-Darjeeling et Les princes de Sambalpur, Avec la permission de Gandhi (Liana Levi, 314 pages) nous permet de retrouver le capitaine britannique Sam Wyndham et le sergent Sat Banerjee. L'addiction à l'opium de Wyndham s'aggrave. L'histoire se passe entre la soirée du 21 décembre et le 25 décembre 1921. Le 21 décembre, suite à une descente de police, Wyndham est obligé de s'enfuir d'une fumerie d'opium et en s'enfuyant, il voit un homme énucléé et poignardé qui rend son dernier soupir. Wyndham pense que c'est un Chinois. Pendant ce temps là, des foules de manifestants pacifistes sous l'instigation de Gandhi décident de défiler dans les rues de Calcutta alors que le prince de Galles (le futur Edouard VIII) vient en visite officielle. Un jour plus tard, c'est une femme que l'on retrouve énucléée de la même façon. Un troisième crime similaire suivra. Le point commun entre les victimes est qu'elles ont travaillé ensemble lors d'expériences sur le gaz moutarde juste après la première guerre mondiale. Il y a un assassin qui veut se venger. Bien entendu, les deux histoires vont se télescoper. Un très bon cru qui permet à Wyndham de se distinguer une fois de plus, même s'il n'est pas au top de sa forme et si sa hiérarchie lui met des bâtons dans les roues. Vivement le quatrième tome!
Sabotage sur la planète rouge - Christian Grenier / Les poisons de Mars - Isaac Asimov / Oms en série - Stefan Wul
Les trois livres que je présente aujourd'hui ont pour caractéristiques communes d'être plutôt des livres "pour la jeunesse" et d'avoir été chinés par moi (ta d loidu cine, "squatter" chez dasola) dans le même bac d'une bouquinerie. Les deux premiers rentrent dans le cadre du Challenge de la planète Mars. Leur date de publication permet d'en catégoriser deux sur trois comme des "classiques" pouvant compter pour le challenge "2022 en classiques", tandis que les trois s'inscriront dans le 10e Challenge de l'imaginaire.
Le premier roman, Sabotage sur la planète rouge, est paru en 1972, dans une collection Jeunesse-Poche "pour tous les 10-15 ans passionnés d'action" chez Hatier GT Rageot (ce titre est classé "10-12 ans"). L'auteur, Christian Grenier, est né en 1945 (son dernier livre publié semble remonter à 2017). L'action démarre sur les chapeaux de roue (à 100 à l'heure). En ...2045, un jeune Français, Phil Laumet, revient de l'école en "uniscoot", lorsque celui-ci tombe en panne, en pleine plaine picarde. Notons en passant que son modèle "écolier" d'engin sur coussin d'air, qui peut être piloté à partir de 10 ans, est bridé de manière à ne pas pouvoir dépasser les fameux 100 km à l'heure. Et que remarque alors notre jeune héros, dans un creux, pas loin de la route? Une curieuse lueur rouge, qui l'amène à un non moins curieux appareil. Mais il est temps de rentrer chez lui. Au cours du repas familial, absorbé par la conversation paternelle, Phil en oublie de parler de sa découverte. M. Laumet père, ingénieur en astronautique, s'efforce depuis une dizaine d'années de mettre au point Terra 9, la fusée internationale dont l'objectif serait Mars. Aucune tentative pour atteindre Mars n'a réussi depuis 60 ans. Mais il est temps de retourner au collège, où Phil dispute régulièrement la première place en classe à un prénommé José. Lors de son premier jour de congé, il accompagne son père sur son lieu de travail, et est le seul à voir une curieuse petite silhouette rouge, qui s'éclipse une fois ses méfaits accomplis. Course-poursuite (cette fois, Phil a "emprunté" le quadriscoot paternel, qu'il n'avait jamais conduit à 300 à l'heure... jusque-là). Et on retrouve la fameuse soucoupe volante. Notre jeune curieux se glisse dedans. Piégé! Et en route vers la planète rouge (non sans quelques surprises intermédiaires). Nous n'en sommes qu'à la page 32 (sur 157), mais je vais vous laisser le plaisir de découvrir la suite. Sachez juste que notre héros regagnera le bercail sain et sauf (avec un nouvel animal de compagnie), non sans avoir rencontré deux espèces extra-terrestres et sauvé le monde en passant. Le roman m'a fait penser au livre Le vagabond de l'espace de Robert Heinlein (1958): encore un jeune garçon surdoué (mais ici, Phil utilise un ordinateur et non plus une règle à calcul comme Kip - même s'il ne s'agit que de terminaux de saisie eux-mêmes reliés à un "serveur" central", et non de "PC" autonomie - ou a fortiori "portables").
Voir le blog de l'auteur.
J'arrive ensuite au premier tome de la série "David Starr" écrite par Isaac Asimov dans les années 1950 et qui visait clairement un jeune public. Seul le premier volume de la série touche la planète Mars. Ce premier titre (en anglais David Starr, Space Ranger) a été traduit successivement par Sur la planète rouge chez "Fleuve Noir anticipation" en 1954, puis par Jim Spark, le chasseur d'étoiles en "bibliothèque verte" chez Hachette en 1977, avant d'être enfin réédité sous le titre Les poisons de Mars chez Claude Lefrancq en 1991 (nous y voilà!) et en 155 pages. Asimov, dans une préface écrite un quart de siècle après le roman, prend soin de rappeler qu'en 1951, on croyait encore qu'il y avait des canaux sur Mars et que cette planète pouvait abriter ou avoir abrité une forme de vie intelligente... Ici, nous sommes au croisement du roman d'anticipation et du polar. Le héros n'est plus un enfant, mais un jeune surdoué surdiplômé (et sûr de lui, aussi). Pourquoi certains terriens meurent-ils empoisonnés après avoir avalé des aliments produits par les Terriens sur Mars? Ses deux "pères adoptifs" du Conseil scientifique (une appellation bien anodine pour ce qui ressemble un peu à un Interpol interplanétaire) l'envoyant en mission sur la Lune, il prend sur lui de partir pour Mars. Après quelques épisodes très "western", il va se retrouver "superhéros" grâce aux Martiens qu'il va découvrir (les vrais). Et, ayant démasqué les empoisonneurs, il ne lui restera plus qu'à poursuivre ses aventures extraterrestres (Vénus, Saturne, Jupiter, Mercure...) dans les cinq autres tomes (que je n'ai pas lus). L'éditeur Claude Lefrancq a semble-t-il cessé ses activités en 1998. Je n'ai pas non plus lu l'adaptation en bande dessinée qui y était éditée, laquelle semble avoir été réalisée par le même dessinateur que celui ayant illustré la couverture ci-dessus (Eric Loutte).
D'aucunes pourraient dire que ça manque un peu de nénettes, ces romans pour jeunes garçons. Heureusement, dans le troisième livre que je vais chroniquer, on va changer de paradigme... Je dirai juste quelques mots concernant Oms en série. Au cours de cette année de challenge où j'ai eu l'occasion de butiner sur pas mal de blogs de littérature SF et "Fantaisy", je suis tombé plusieurs fois sur ce titre de Stefan Wul, que je n'avais jamais lu (il date de 1957), alors que j'ai vu et revu le film qui en a été tiré en 1973, La planète sauvage, de René Lalou et Roland Topor. J'ai donc fini par en savourer la découverte. Les Oms sont, à l'époque du récit, élevés en captivité comme animaux de compagnie des géants bleus, les "Draags", sur la planète Ygam. Mais ça peut être dangereux, ces petites bêtes-là... Un certain Terr mènera la révolte individuelle puis collective, l'émancipation et enfin l'exode, en retournant contre les Draags leurs propres technologies, mais cette fois, Moïse et Pharaon arriveront à conclure la paix après le conflit. Sans oublier que nos Oms et nos Omes feront souche. Je préciserai encore que les oeuvres de Stefan Wul ont, ces dernières années, été adaptées en bande dessinée (déjà une dizaine, parfois en plusieurs tomes, sous le titre générique "Les univers de Stefan Wul", chez deux éditeurs successifs). A voir en bibliothèque?
Les deux premiers livres n'apparaissent guère que sur des sites "marchands" ou bien sur lesquels on ne peut pas poster de commentaires. Pour le troisième, je rajouterai les liens au fur et à mesure que je retomberai dessus!
Films vus et non commentés depuis le 4 mars 2022 - 2ème partie
Voici un deuxième billet sur trois films (après celui du 17 mars 2022).
Je commence par Nightmare Alley de Guillermo del Toro qui est sorti en janvier dernier. J'ai tardé à aller à le voir au vu de de sa durée, deux heures trente. J'avoue être assez mitigée sur ce film malgré la distribution prestigieuse : Bradley Cooper (qui est coproducteur du film), Cate Blanchett, Willem Dafoe, Toni Collette, Rooney Mara... L'histoire se passe à la fin des années 30. Il est divisé en deux parties distinctes. Dans le Midwest, Stanton Carlisle (Bradley Cooper), après avoir dissimulé un corps dans le sol et quitté sa maison qu'il fait brûler, prend un autocar et descend à un arrêt. Là, se trouve un cirque assez miteux. Il se fait embaucher et apprend la "fausse" télépathie. On le retrouve deux ans plus tard à New-York. Il est accompagné par Molly, une des artistes du cirque. Cette jeune femme timide (Rooney Mara) est l'assistante de Stanton mais elle réchigne de plus en plus à faire ce qu'il lui dit lors de leur spectacle. C'est au cours d'une de ses prestations que Stanton rencontre une femme mystérieuse, Lilith Ritter (Cate Blanchett, très femme fatale) qui est psychologue. A partir de là, les ennuis commencent pour Stanton qui enfreint une règle alors qu'il n'aurait pas dû: "parler aux morts". Je suis mitigée car on peut admirer le soin apporté à l'image, aux décors et aux costumes, mais le film m'a laissé froide car les personnages sont tous plus ou moins antipathique, et deux heures et demie, c'est un peu long. Lire les billets de Pascale, Princecranoir et Selenie.
Je serai très brève sur Murder Party de Nicolas Pleskof: cette comédie policière est nullissime et plus grave, elle n'est pas drôle. Je me demande ce qu'Eddy Mitchell, Miou Miou et Zabou Breitman sont venus faire dans cette galère. Lire le billet de Selenie.
Goliath de Frédéric Tellier traite du problème des pesticides en général et de la tétrazine (produit fictif) en particulier. D'un côté, les entreprises toutes-puissantes et les "lobbies", et de l'autre un avocat qui prend fait et cause pour des personnes souffrant de cancers incurables à cause des pesticides. C'est Goliath contre David, et cette fois-ci, c'est Goliath qui gagne. Du côté des méchants, il y a Mathias (Pierre Niney, très bien) et Paul, deux lobbyistes de talent qui travaillent pour Phytosanis, une entreprise agro-chimique. Du côté des gentils et des victimes, Patrick (Gilles Lellouche très mal coiffé), un avocat endetté (oui, ça existe) voudrait bien arriver à faire indemniser les victimes. Le duel est inégal. J'ai trouvé dans son ensemble que le film était mou, voire flottant. Il n'a pas la force d'un film américain comme Dark Waters. J'ai été globalement déçue. Lire le billet de Pascale qui est plus enthousiaste que moi.
Notre-Dame brûle - Jean-Jacques Annaud
Le réalisateur Jean-Jacques Annaud a réussi à faire un film au suspense assez haletant sur l'incendie qui a failli détruire la cathédrale Notre-Dame de Paris en avril 2019. Notre-Dame brûle commence par l'entrée en fonction d'un gardien de la cathédrale à peine formé (deux heures). Il est chargé de regarder les voyants de tableaux électriques et de prévenir s'il y a un message d'alerte. Il fait beau à Paris, ce jour-là. On ne sait toujours pas quelle fut la cause de l'incendie: un mégot de cigarette jeté négligemment ou un pigeon qui provoque un court-circuit dans une installation électrique assez vétuste. On assiste à une course contre la montre des voitures de pompiers qui sont coincées dans les embouteillages. Le film intègre très bien des images d'archives sur lesquelles on voit la cathédrale brûler, les hommes politiques dont le président assister impuissant l'iincendie. On suit avec angoisse le sauvetage de la "vraie couronne d'épines" après que le conservateur de la cathédrale arrive péniblement en RER, en métro et à vélo. Mais les héros de ce film sont les pompiers, ces soldats du feu qui mettent leur vie en danger pour sauver un édifice de 850 ans. Peut-être n'y a-t-il pas beaucoup d'émotion, mais cela ne m'a pas dérangée. Un film que je conseille. Lire les billets d'Henri Golant (qui a moyennement aimé), Pascale et Selenie (qui n'a pas aimé).
Cap sur Mars - Albert Weinberg
Il ne me reste plus beaucoup de billets à publier (signés ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) avant la fin officielle de mon Challenge de la planète Mars, laquelle avait été annoncée, il y a déjà plus d'un an, pour le 31 mars 2022. Aujourd'hui, j'utilise le prétexte "martien" pour présenter un album de bande dessinée. J'ai trouvé le volume ci-dessous, d'une série "classique" que je connais de très longue date, mais dont je n'avais, je crois bien, jamais lu cette histoire-ci, sous forme du tome 2 d'une intégrale, et ai sauté donc dessus. Il s'agit d'une aventure de Dan Cooper, un héros aviateur militaire canadien créé par Albert Weinberg, Cap sur Mars.
L'intégrale Dan Cooper t.2, février 2001, 188 pages
Dan Cooper constitue la principale série dessinée par Albert Weinberg (1922-2011). Quarante-et-un albums sont parus entre 1947 et 1992 (j'en possède une dizaine, achetés sur plusieurs décennies, depuis le début des années 1990). Les scénario sont quasiment tous dûs à Albert Weinberg. Publiées dans le journal Tintin à l'origine, certaines de ces aventures apparaissent bien évidemment quelque peu datées aujourd'hui. Les 62 pages de Cap sur Mars constituent la quatrième aventure de Dan Cooper, publiée dans le journal en 1958-59 et parue en album en 1960. Mais en fait, Mars y tient fort peu de place...
Page d'ouverture de la partie concernant cet album
p.187, la couverture du journal Tintin du 16/07/1958
p.122, la dernière page de l'album
Mais que se passe-t-il donc dans cet album, à part Mars? Il s'ouvre sur la présentation de "l'année sidérale". [Vérification faite, la première "année internationale" sous l'égide de l'ONU a été organisée en 1959, et la première "année de l'espace" date, elle, de 1992. Quelle prémonition!] C'est dans ce cadre que Dan Cooper (en p.2) est invité à piloter un prototype d'avion-satellite, le X-100, pendant que le Canada prépare un engin capable d'aller jusqu'à Mars. Et comme 62 pages, c'est long, les 25 premières sont consacrées par Dan Cooper à "guérir" de sa phobie aérienne le pilote-ingénieur chargé de la mise au point de l'engin, qui se trouve être un vieux copain de la Seconde guerre mondiale (pas si lointaine alors). Que d'aventures! Par exemple, Dan passe en plein vol, de la cabine d'un action à réaction à celle d'un bimoteur à hélice, en rampant sur les ailes (!). Quant au X-100, il préfigure de loin le vrai X-15 que pilotera Buck Danny (autre héros pilote) pour le journal Spirou, quelques années plus tard (en 1965 - le véritable appareil a volé de 1960 à 1968). Bref, tant de péripéties dans Cap sur Mars justifient sans doute qu'une grande case rappelle à la fin de cette séquence que le vrai but reste Mars (p.96).
Mais, hop, débarquent d'autres vieux ennemis (d'un album précédent) qui vont chercher à mettre des bâtons dans les roues de l'expédition. Et c'est seulement dans les huit dernières pages que se réalise l'expédition vers Mars. Nous commençons par voir - enfin - l'engin spatial, qui n'a pas été sans me rappeler les vaisseaux qui permettent aux énigmatiques Atlantes d'Edgar P. Jacobs de quitter définitivement notre planète (L'Enigme de l'Atlantide, publié dans Tintin en 1955-56 et paru en album en 1957). Cet engin à corps sphérique fonctionne en captant l'oxygène atomique contenu dans les hautes couches de l'atmosphère, puis grâce à l'effet répulsif de la terre - n'oublions pas qu'un kilog (sic!) d'électrons à chaque pôle se repousseraient avec une force de 200 000 milliards de tonnes (si, si! C'est écrit p.118-119).
Les paysages sidéraux des dernières pages ne sont pas sans ressemblance, ai-je trouvé, avec des images de l'espace traversé par la fusée pointue dessinée par Hergé dans l'aventure de Tintin On a marché sur la lune, qui date, pour sa part, du début des années 1950. Et si au final nos héros (Dan Cooper et ses deux acolytes) n'arrivent pas à débarquer sur Mars (pourquoi? Mystère...), ils vont cueillir quelques lichens sur un de ses satellites, Deimos. Et on en reste là. Après ce simple aller, on ignore tout du retour, puisque le cinquième album parlera de tout autre chose.
(p.115, au sol...)
(... et p.118, en vol) L'appareil piloté par Dan Cooper...
... et ceux des Atlantes cités plus haut (L'Enigme de l'Atlantide, p.64)
Par la suite, les aventures de Dan Cooper tourneront autour de l'aviation, civile ou militaire, de l'espionnage, d'aventures pleines de traitres ou de saboteurs, de quelque patrouilles acrobatiques, d'une idylle plus ou moins dramatique... Je noterai tout de même que plusieurs autres albums de la série seront encore en lien avec le spatial: SOS dans l'espace, 3 cosmonautes, Apollo appelle Soyouz. Mais c'en sera fini de Mars.
Je signalerai encore qu'à l'époque lointaine (je n'étais pas né!) où paraissait Cap sur Mars, la France n'était pas encore sortie du "commandement intégré" des forces de l'Otan et accueillait des bases militaires utilisées par ses alliés sur son sol. Comme à la base aérienne de Mar... ville, où stationnaient des escadrilles canadiennes, équipées notamment de l'avion CF-100 Canuck (seul avion militaire de chasse canadien construit en série), que l'on voit dans cette BD. Aujourd'hui, signe des temps, c'est une centrale solaire photovoltaïque qu'accueille l'aéroport de Marville-Montmédy, qui appartient désormais à la communauté de communes du pays de Montmédy. Bref.
A ce jour, aucune Maison d'édition ne semble avoir souhaité faire reprendre la série Dan Cooper après la mort de son créateur (à moins que ce soit celui-ci ou ses ayants-droits qui s'y soient opposé? Je l'ignore). Il est vrai que les séries toujours actives aujourd'hui sur le thème de l'aviation sont déjà nombreuses sur le marché. Si je n'ai pas réussi à trouver de blog qui parle Dan Cooper (difficile de chercher, avec des moteurs de recherche qui semblent ne plus trop bien référencer les blogs?), j'ai par contre découvert une page internet très complète sur la BD et l'aviation, qui liste des dizaines de séries (bravo!).
A plein temps - Eric Gravel
Avant mon billet suivant sur les "films vus non commentés", j'écris deux billets sur deux films que je viens tout juste de voir et qui m'ont énormément plu. Je commence par A plein temps d'Eric Gravel dont j'avais apprécié le premier long-métrage qui date de 2017, Crash Test Aglaé (2017). Dans A plein temps, il donne un rôle sensationnel à Laure Calamy, une mère qui élève seule ses deux enfants dans une maison à des dizaines de kilomètres de Paris. Quand le film commence, on entend la respiration d'une femme qui dort. Il y a un gros plan sur ses lèvres. Un réveil sonne et c'est parti pour 1H25 trépidante. Il fait encore nuit, Julie (Laure Calamy, extraordinaire) fait lever sa petite famille, le petit déjeuner avalé, elle emmène ses enfants Nolan et Chloé chez sa voisine Madame Lusigny qui réchigne de plus en plus à les garder aussi longtemps. Jule prend le train et, arrivée vers Paris, on annonce que le trafic est arrêté. Des grèves de transports sur Paris commencent et Julie va vivre plusieurs jours de galère - et cela tombe évidemment mal. Julie, en attendant de retrouver un emploi selon ses diplômes et ses compétences, est premère femme de chambre dans un palace parisien. Le rythme pour faire chaque chambre est effrené et tout doit être parfait pour un clientèle exigeante qui paye cher la nuit. Elle semble bien s'entendre avec ses collègues, mais elle se rendra compte que c'est chacun pour soi. Elle doit passer un entretien d'embauche qui, espère-t-elle, aboutira, et pendant ce temps, la grève se durcit et se déplacer devient compliqué. Julie a des problèmes de fin de mois et son ex tarde à lui payer la pension alimentaire. Mais cela n'empêche pas Julie de fêter l'anniversaire de son fils Nolan. Pendant que l'histoire se déroule, Julie court beaucoup, mais c'est une battante, une guerrière, elle ne "craque" pas et on se demande comment elle fait. La salle où j'ai vu le film était presque pleine, je pense que les spectateurs l'ont bien apprécié. Je le répète, Laure Calamy est formidable. Le film à voir cette semaine. Lire le billet de Selenie. Mon second billet sera publié dans deux jours.
Films vus et non commentés depuis le 4 mars 2022 - 1ère partie
Je suis allée voir plusieurs films depuis début mars mais je n'ai pas encore eu le temps de les chroniquer. Voici donc un premier billet sur trois films.
Je commence par Belfast de Kenneth Branagh, réalisateur et acteur né à Belfast en 1960, qui rend plus ou moins hommage à ses parents et à ses grands-parents. Pendant l'été 69, dans un des quartiers de Belfast où vivent des catholiques et des protestants, des actes de violence ont lieu. Buddy, un petit garçon de huit ans, assiste à cette violence. Heureusement que Buddy vit dans une famille unie. Pourtant le père est souvent absent pour son travail. Cette absence est compensée par l'affection que Buddy porte à sa mère et surtout à ses grand-parents. Ils vivent tous dans la même maison. Le film a été tourné dans un beau noir et blanc. Judy Dench et Ciaran Hinds qui interprètent les grands-parents sont vraiment bien. Ce n'est pas un film sur le conflit entre protestants et catholiques dans les années 60 mais plutôt l'évocation de l'enfance du réalisateur. J'ai trouvé le film très touchant.
Je continue avec Blacklight de Mark Williams où Liam Neeson (vous ai-je déjà dit que je vais voir les films avec Liam Neeson?) interprète Travis Block, un homme seul contre tous. Là, il agit en secret pour le compte du FBI. Il est chargé de sortir des agents infiltrés de situations dangereuses. Dusty Crane, le dernier agent dont Travis doit s'occuper, semble avoir "pété un câble". En effet Dusty est poursuivi par d'autres agents qui sont aux ordres d'un agent du FBI haut placé et corrompu. Il y a.quelques courses-poursuites en voiture ou à pied. Travis a aussi une vie privée puisqu'il est père d'une fille et grand-père d'une petite-fille dont il voudrait s'occuper plus souvent. A la fin du film, on devine que son souhait va être exaucer. Le film américano-chinois et tourné en Australie se laisse voir.
Je termine avec Les poings desserrés de Kira Kovalenko. Ce premier film de la réalisatrice a reçu le prix Un certain Regard au dernier Festival international du film de Cannes. L'histoire se passe de nos jours en Ossetie du nord, à proximité du Caucase. Ada est une jeune fille qui rêve de s'évader de son milieu familial étouffant entre son père, un de ses deux frères et un jeune qui en pince pour elle. Ada veut récupérer son passeport que son père a camouflé. On va apprendre petit à petit ce qui est arrivé à Ada et pourquoi elle est surprotégée par sa famille, mais malgré tout Ada veut partir loin de tout ça, quitter ce paysage que j'ai trouvé sinistre et angoissant. On peut la comprendre. La caméra suit au plus près les acteurs. On a l'impression d'étouffer comme Ada. C'est un film dur mais avec des moments de douceur. A vous de voir.
Suite dans un billet du 24 mars 2022.
Chroniques martiennes - Ray Bradbury
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vais encore présenter deux éditions différentes pour la même oeuvre, mais cette fois-ci (contrairement au recueil de nouvelles de Philip K. Dick de mon billet précédent), c'est parfaitement volontaire.
Les Chroniques martiennes de Ray Bradbury constituent-elles un recueil de nouvelles? Sa préface à la seconde édition les qualifie de "mythologie à l'état pur". Ma première édition (dans la regrettée collection "Présence du futur" chez Denoël) a été imprimée en 1978, je pense qu'elle a dû m'être offerte cette année-là ou peu après (pour ma première lecture). La datation des nouvelles nous projetait alors de janvier 1999 à octobre 2026. Et c'est l'an dernier (pour anticiper le présent billet!) que je me suis procuré la seconde, imprimée en 2008 (Folio SF N°45, 1ère éd. 2001). La chronologie de cette édition dite "de 1997" (publiée en 1990 aux Etats-Unis) s'étend désormais de janvier 2030 à octobre 2057 (je ne sais pas si je verrai cette date!). Ray Bradbury est pour sa part décédé en juin 2012 (à 91 ans). Contrairement à certaines des oeuvres que j'ai déjà présentées, les Chroniques martiennes sont toujours éditées et disponibles en "neuf" aujourd'hui.
Mon volume de chez Denoël comportait 26 nouvelles, traduites par Henri Robillot. Relevons que mon volume, s'il porte bien toujours le numéro 1 dans la collection, affiche la présentation en vigueur en fin des années 1970 (une illustration dans un cercle, sur un fond de couleur), et non plus la couverture originale datant de 1955 (je n'étais pas né!). Ma seconde édition (traduction de l'américain par Jacques Chambon et Henri Robillot) compte deux nouvelles de plus. Et pour information, quand on lit les deux éditions en même temps, on s'aperçoit que les traductions diffèrent presque à chaque phrase. La seconde est-elle vraiment plus précise (traduction, trahison)? Je ne me suis pas reporté aux textes originaux, bien entendu, et serai bien incapable de rédiger une thèse là-dessus, rassurez-vous! Signalons juste que certains titres de nouvelles eux-mêmes ont changé en français. Je vais, déjà, essayer d'apporter des éléments différents de ceux que n'importe qui peut lire dans le très bon article de Wikipédia (consulté le 11 mars 2022), mais ça ne va pas être facile. Foin donc de l'ordre chronologique, essayons des regroupements par thèmes, et peut-être davantage compréhensibles à ceux qui ont déjà lu l'oeuvre, puisque, comme chacun sait, ce "recueil de nouvelles" constitue une oeuvre cohérente (et inversement). Le livre est constitué de nouvelles écrites d'abord de manière indépendante, et dont certaines avaient été publiées dans des magazines américains entre 1945 et 1950, mais aussi de nouvelles écrites spécialement aux fins de "compléter l'histoire".
Les expéditions humaines de la terre à Mars. Les férus de numérologie pourront relever que la première expédition qui "réussit" (ne disparaît pas corps et biens) est la quatrième, mais aussi celle dont le nombre d'équipiers est un nombre impair et romp la progression géométrique: 2, 4, 16 hommes arrivés vivants sur Mars, ... puis enfin 17? On aurait rêvé d'une nouvelle expliquant ce passager surnuméraire: passager clandestin? Fruit des cogitations d'un scientifique illuminé? Le "17ème" serait-il l'archéologue Spender, ou le capitaine Wilder? Ensuite, en un rien de temps, 90 000 personnes débarquent... Et jusqu'à des vieillards! Les nouvelles concernées sont: Ylla; Les hommes de la Terre; La Troisième expédition; ... Et la lune qui luit; Les sauterelles; Les vieillards.
Les Martiens tels qu'en eux-mêmes. Ces humanoïdes aux yeux jaunes, télépathes, ne sont pas toujours sympathiques pour autant. Le Martien peut être empathique avec une personne à la fois. Mais face à la foule... Une foule de Martiens peut être glaçante d'ironie amère, comme dans Morte-saison.
Le retour à la terre. La guerre venue, les émigrants ne partent pas dans le désert, non, ils songent à regagner leur planète d'origine. Cela s'anticipe dans Le marchand de bagages, se précise (donc) dans Morte-saison, puis Les spectateurs... Tout ça (y compris la destruction d'une civilisation millénaire?), pour ça...
Ceux qui restent. Dans Les longues années, on retrouve, plusieurs décennies après le début de la colonisation de Mars, certains des survivants de la quatrième expédition... Et aussi le solitaire qui a décidé de ne plus répondre au téléphone dans Les villes muettes.
Les histoires les plus fantastiques. Usher II attend de pied ferme, sur Mars, les inspecteurs de l'Ambiance morale qui, sur terre, ont imposé la censure au tournant du XXIe siècle - dans la chronologie alternative des Chroniques bien entendu. Comme en écho, on trouve sur terre la maison de Viendront de douces pluies, dont la domotique perfectionnée a survécu à ses habitants humains.
L'espoir. Les rencontres qui auraient être paisibles, en partage, sans violence (le temps de la violence est passé ou reste à venir). Rencontre nocturne, entre un Terrien et un Martien, pacifiques, qui ne partagent pas la même vision... mais se séparent en se souhaitant "au revoir". Le matin vert: le lecteur de 2022 pourrait songer au Printemps silencieux (Rachel Carson), ou à Matin brun (Franck Pavloff). Il s'agit juste, ici, d'une "terraformation" accomplie par un Terrien opiniâtre. Pique-nique dans un million d'années: peut-être, enfin, des terriens respectueux de la nouvelle planète où il ont choisi de vivre?
Les deux nouvelles nouvelles. Les ballons de feu témoigne d'une philosophie plutôt irrévérencieux, pour les WASP, je suppose. Les grands espaces, ou l'angoisse que peuvent ressentir les fiancées restées au pays en s'apprétant à rejoindre leur futur.
Je n'ai cité que les deux tiers des titres des nouvelles. Une épopée, ça a un début, un milieu et une fin. Ici, cette oeuvre part un peu dans tous les sens, et dans tous les genres aussi (fantastique, dramatique, satirique, mélancolique...). Chacun, je suppose, peut y trouver un texte qui lui parlera davantage que les autres, peut-être un personnage à qui s'identifier... Mais ça doit être très personnel. A découvrir!
Et pour finir, voici quelques liens vers différents blogs ayant chroniqué les Chroniques et que font remonter les moteurs de recherche. Beaucoup ne sont plus mis à jour en 2022. Par ordre plus ou moins alphabétique (liste non exhaustive), j'ai trouvé: Annbourgogne, Arkantz (dernière MAJ en 2020), Aventuriers (dernière MAJ en 2019), Belykhalil, La bibliothèque éclectique, Blackwolf (dernière MAJ en 2019), Le Bouddha de Jade, Capitaine Café (dernière MAJ en 2020), Carolivres, Lisou sur le blog Les pipelettes en parlent, une couverture en anglais chez Nathalie de Pages à pages, Philippe (dernière MAJ en 2019), Santifike (dernière MAJ en 2019), Thomas (dernière MAJ en 2021), Yvan, un vieux billet de Zaroff sur le blog collectif ZLLT.
Si j'arrive à conserver un bon rythme de rédaction avant le 31 mars 2022, je tâcherai de vous présenter une adaptation que je me suis procurée récemment. [Cf. billet du 30/03/2022]