Produit par Vincent Bolloré et Cyril Hanouna, Ténor de Claude Zidi Jr (le fils de) est le genre de film qui de prime abord me ferait plutôt fuir (je garde un très mauvais souvenir de La famille Bélier) et puis, j'ai vu la bande-annonce qui m'a plu. Antoine (MB14), étudiant en comptabilité et livreur de sushis, écrit et chante du "rap". Il vit dans la banlieue nord de Paris avec son frère boxeur qui organise des combats clandestins avec des paris à la clé. La mère vit sa vie ailleurs même si elle est en contact constant avec ses rejetons. Antoine se produit dans des "battles" de rap mais il semble ne pas les gagner souvent. Un jour, il est chargé de livrer des sushis à l'opéra Garnier. Il se retrouve dans une des galeries où se donne un cours de chant et à partir de là, sa vie bascule. Il montre aux autres étudiants qu'il a une belle voix de ténor et le professeur de chant, Mlle Loyseau (Michèle Laroque) repère immédiatement son potentiel. Ce film permet de nous faire admirer l'Opéra Garnier dans toute sa splendeur. Une séquence montre la profondeur de la scène où se produisent des artistes tels que Roberto Alagna qui joue son propre rôle. L'histoire est très sympathique, c'est un vrai conte de fée avec une séquence finale émouvante où Antoine interprète Nessum Dorma, l'air le plus célèbre de Turandot de Puccini. C'est une histoire sur la discrimination positive. J'ai vu le film en avant-première avec mon ami Ta d loi du cine... A priori, les producteurs du film ont négocié de longs mois pour avoir le droit de filmer dans l'enceinte de l'opéra. MB14 a répété deux mois avec une chanteuse de l'opéra. C'est lui qui interprète tous les airs d'opéra que l'on entend (y compris, en play-back, le dernier). Je ne connaissais pas Mohamed Belkhir (alias MB14), ce garçon a beaucoup de talent et il paraît qu'il serait tenté par la poursuite d'une carrière de chanteur d'opéra.
Commentaires sur Ténor - Claude Zidi Jr
- Un film que j'aimerais voir (Garnir, l'opera, le hip hop, ça me parle). Et figure toi qu'il va passer dans mon cinéma!
- Une excellente surprise.
Michèle Laroque a le même effet sur moi que Gainsbourg et Béart sur toimais j'ai passé un super moment. L'interprétation est incroyable. J'ai particulièrement aimé les deux frères et l'ami (qui craint la pluie). Pas beaucoup de surprises dans un film dont on attend ce qui s'y passe mais franchement, j'ai beaucoup ri et ai été pas mal ému surtout quand MB14 chante.
Bon dimanche. - J'ai, vraiment, bien aimé ce film. Alors certes, l'univers de la banlieue est loin du mien: ses valeurs ("le respect" qui paraît essentiel (?!), la violence, à de rares moments...). Mais pour le héros du film, tant que la "battle" ne porte que sur les vannes "usuelles" (ta mère... ta cité...), peu lui chaud, en fait. Ce n'est qu'un jeu, [un set, ] un match: tchatche et vannes. Mais quand l'adversaire touche à ce qui le constitue lui-même, ce qu'il fait, ce qu'il veut être... là, il voit rouge, et paf! On sourit en voyant les deux grands dadais manifester une sainte terreur de leur mère (qui ne vit pas avec eux, mais est sans doute aussi libérée que ses cheveux le sont!), et faire tout leur possible pour lui dissimuler leurs bêtises, lors de leurs (rares) contacts à distance. Le grand frère qui fait son possible pour tracer un avenir à son "frérot" (même si ce n'est pas celui-ci qui semble l'avoir choisi...) [heu, un BTS préparé dans ce qui semble bien être un amphi de fac? Même en "cours pour adultes", ne serait-ce pas plutôt un DUT?] ça émeut. On est enfin attendri lorsque la fable amère tourne au conte pour le héraut, par le regard lumineux de son amoureuse qui retrouve foi en lui, et qui va mobiliser toute la cité et même le grand frère, grâce à la lettre qui crédibilise ce qu'il disait et même hurlait... Dans ces moments-là, à peu que le coeur ne me fend.
- Bel article. J'ai envisagé d'aller le voir, rien que sur la base de l'affiche, qui m'avait intriguer ; la main d'une femme mûre sur le ventre d'un homme jeune.
Et puis le temps a filé, et mon père s'en est allé un 4 mai, alors... D'autres choses à penser, à panser également. Je le verrai à l'occasion.
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