L'homme invisible (bande dessinée) - Pontarolo (d'après l'oeuvre de H. G. Wells) / (quelques) mots vides - N°27
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui, dans le cadre de notre "Mois Wells" (co-organisé avec Sibylline), une adaptation en bande dessinée (en deux volumes) de l'un des romans d'H. G. Wells, L'homme invisible. Ce billet devrait pouvoir également participer au Challenge "2022 en classiques" (co-organisé par Nathalie et Blandine) et au "10e challenge de l'Imaginaire". Pour en revenir à notre Mois Wells, je rappelle que Sibylline s'occupe de répertorier les contributions concernant tout ce qui est "livres", cependant que ma partie concerne les billets sur les bandes dessinées, les films, etc.
Il n'est pas nécessaire d'avoir lu l'oeuvre de Wells pour apprécier la bande dessinée de Frédéric Pontarolo (deux volumes aux éditions du Long Bec, 74 pages chacun, parus en 2018 et 2019). Cette version de L'homme invisible en bande dessinée est bien ce qu'on appelle une "adaptation": une oeuvre dérivée d'une autre oeuvre, mais une création "à part entière" (et Frédéric Pontarolo ne s'en cache pas, sur son blog). Les trente premières pages (des planches somptueuses, mais aux couleurs ternes, tristes, volontairement) nous exposent les débuts dans la vie d'un enfant puis d'un jeune homme que sa différence (il est albinos!) fait rejeter par les autres, et en premier lieu par son père.
p.12 Images funêbres... deuil de l'amour paternel (ils viennent d'enterrer leur mère et épouse).
Je trouve que le dessinateur-scénariste, qui signe seulement "Pontarolo", a énormément développé les explications de la misanthropie de notre héros, Mr Griffin. C'est une déception sentimentale qui plonge celui-ci dans ses recherches après l'obtention d'une médaille en Chimie. La mise en place du vagabondage dramatique est expédié en quelques planches superbes.
L'arrivée dans le village d'Iping (Sussex) intervient seulement p.32 (du 1er tome, toujours). La vie du village est fortement perturbée par cet "intrus", regardé avec suspicion par tous, y compris par sa logeuse, Mme Hall. Dessins et textes s'enchevêtrent pour expliquer (je n'ose dire de manière limpide et transparente) qui est cet homme mystérieux et ce que lui préparent les villageois (pas besoin d'être un Jérémie... comme chantait Brassens).
p.45, réminiscence de son enfance...
Il est même soupçonné d'être... Jack l'éventreur! Et - mobilisation générale - le voici chassé de l'asile où il avait cru trouver refuge. Fin du tome 1.
Dans le t.2, nous voyons notre homme (toujours invisible) essayer de se trouver un assistant, quelque peu malgré les réticences de celui-ci. Mauvais choix. Il va passer les pages suivantes à se débattre contre la fatalité. Le hasard le conduit, blessé, chez son ancien condisciple aperçu dans le T.1, le docteur Kemp. Le récit qu'il lui fait de ses mésaventures occupe seulement quelques pages. Au départ, Griffin n'est pas le plus méchant de la bande. Mais la trahison le fait basculer dans la folie vengeresse. Finalement, poursuivi et pourchassé par son ancien collègue et ami, le docteur Kemp l'attire dans un nouveau guet-apens, qui sera la perte de l'homme invisible, seul contre tous et au désespoir: il se fait massacrer. Ces dernières pages sont poignantes.
t.2, p.68-69. A quoi ces images peuvent-elles faire songer? Pour moi, à la fois à un écorché, à un gisant... et à une "descente de croix".
Ah, il est sûr que cette version de l'invisibilité est bien différente de celles des "Comics" de mon enfance (Les Quatre Fantastiques de Stan Lee et Jack Kirby, avec Jane, la femme invisible... à la silhouette matérialisée par des pointillés - je n'ai pas souvenir que cette super-héroïne se dévêtait avant de passer en mode "invisible").
Précisons enfin que la page Wikipedia sur L'homme invisible, consultée le 1er juillet 2022, ne contient pas, à ce jour, mention de cette adaptation en bande dessinée-là (que l'on trouve, bien entendu, dans la page consacrée à Frédéric Pontarolo - dont l'adaptation de 1984 de George Orwell est citée dans la page concernant cette dernière oeuvre...).
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En parallèle, j'ai relu (une fois de plus!) mon vieux livre de poche (offert par une de mes grand-mères il y a plus de 40 ans!).
Je cite les premières phrases du livre L'homme invisible (The invisible man, publié en 1997, traduction Achille Laurent en 1901): "L'étranger arriva en février, par une matinée brumeuse, dans un tourbillon de vent et de neige. Il venait pédestrement, par la dune, de la station de Bramblehurst, portant de sa main couverte d'un gant épais, une petite valise noire. Il était bien enveloppé des pieds à la tête, et le bord d'un chapeau de feutre mou ne laissait apercevoir de la figure que le bout luisant de son nez."
Parmi les hypothèses chuchotées par les villageois sur l'hôte mystérieux de Mme Hall est mentionnée au détour d'une page celle qu'il s'agit d'un criminel en fuite (p.34). Finalement, l'étranger se démasque (p.56)... et disparaît de l'auberge (p.65). C'est seulement à partir de la page 118 que L'homme invisible, Griffin, ancien étudiant de l'University College, va raconter son histoire à l'ancien condisciple chez qui il s'est réfugié par hasard, le docteur Kemp. Ce n'est qu'après un premier récit que celui-ci lit dans un journal la relation des mésaventures nées des précédentes rencontres de son hôte. Lors du récit, on comprend que Griffin était déjà quelque peu paranoïaque à l'idée que d'autres (son maître de thèse - ou l'équivalent anglais?) lui volent ses découvertes. Et l'on a droit à un tout autre aspect des relations père-fils que dans la bande dessinée ci-dessus. La description de l'expérience sur le premier être vivant devenu invisible (le chat) prend quatre pages (à partir de la page 150). On comprend dans quel état de folie l'inventeur a pu décider de s'appliquer son traitement à lui-même (drogue...). Devenu invisible, Griffin ne songe qu'à tirer tous les avantages possibles de cette situation ("ma tête fourmillait déjà de projets insensés et merveilleux que je pouvais dès lors mettre à exécution impunément", p.162). On ne saurait songer à tout! Or, il avait "brulé ses vaisseaux" avant d'avoir pris conscience des handicaps causés par la nudité, l'hiver... Il ne doit pas rester à Londres (trop salissant!). Son récit à Kemp, qui s'étend jusqu'à la p. 200, témoigne d'un certain manque d'empathie pour autrui (ce qui ôte tout remord... à Kemp). "Cet homme s'est mis hors de l'humanité (...) Il s'est retranché lui-même du genre humain: que son sang retombe sur sa tête!". N'oublions pas qu'un animal traqué peut mordre... Mais enfin, seul contre une contrée entière (forces "de l'ordre" comprises), fût-on invisible, c'est bientôt l'hallali.
Mon exemplaire contient aussi une "notice" biographique sur Wells signée Arlette Rosenblum (avec la liste des oeuvres de Wells, une dizaine de pages - sur 250).
L'homme invisible a déjà été chroniqué par trois des billets répertoriés chez Sibylline dans le cadre du Mois Wells. Géraldine en avait parlé il y a plus longtemps [attention, son blog fait "sonner" des antivirus?]. Voir aussi Le chien critique.
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Enfin comme nous sommes le 1er du mois, je vais rajouter "quelques mots" (collectés dans la presse depuis mon billet précédent du 1er juin 2022) pour un 27e billet d'humour / humeur à propos de notre covid-19 national... dont on recommence vaguement à revoir trace dans les média, une fois les élections passées (après une phase de quasi-invisibilité...)?
Dès début juin, ça y est, c'est (re)parti en Allemagne (comme en 14?), ça nous pend au nez en France! Peut-être que nous aussi, on se contentera d'exhorter les personnes âgées ou malades à demander un énième rappel...
Les députés et sénateurs membres de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) ont adopté un rapport d’étape et y regrettent une communication trop discrète sur les effets indésirables des vaccins contre le covid.
Le covid serait bien capable de toucher le cerveau? C'est grave docteur? Comment se protéger? Le vaccin, vous êtes sûr?
Septième vague? J'ai dû en louper une... Toujours pareil, les premières victimes sont les personnes âgées, "trop peu nombreuses à ne pas avoir eu leur deuxième rappel" (oui, celui qui précède le troisième rappel, quelques mois plus tard, une fois que le deuxième ne servira décidément plus du tout à rien...). Mais bon, je crois qu'on va quand même un peu arrêter de nous emmerder, là...
La barre des deux millions de tests en une semaine de nouveau franchie (alors que cela avait baissé à un million)? Ben oui, avant de confier les enfants aux grands-parents pour les vacances... on vérifie qu'ils ne leur flanqueront pas la vérole (pardon, pas la variole du singe mais pas le covid-19 non plus, surtout!).
Bah oui, pour les personnes à risques (15 à 20 millions), ce sera une à deux piqûres par an. Pour les plus fragiles (les plus âgés ou immunodéprimés), ce devrait même être plus fréquent.
Le nouveau vaccin Moderna est cinq dois plus puissant que le précédent, paraît-il. Je suppose aussi qu'il est cinq fois moins puissant que celui qui sortira dans six mois!
Une étude estime que les vaccins contre le covid-19 auraient sauvé près de 20 millions de vies dans le monde. C'est bien!
Un vaccin allemand en spray nasal avec des résultats prometteurs, ... en Allemagne?
Pour revenir en France, on commence quand même à nous recommander, avec le plus grand sérieux, des mesures de simple bon sens: porter le masque dans les transports en commun, et dans les espaces clos. Mais rien d'obligatoire (juste un appel aux personnes les plus à risque ou aux non-vaccinés). On nous fait donc confiance. Ça me va!
Maintenant, la maladie à la mode, ça va être la viariole du singe. Variole du singe par-ci (10/06/2022), variole du singe par-là... Ca commence tout doucement, et un peu comme le SIDA dans ses débuts... On en reparle dans 10 ans (si on est encore là)?