Je viens de terminer Lëd (Edition Pocket, 541 pages), un bon thriller de Caryl Férey, un écrivain français dont je n'avais encore rien lu. Lëd (qui signifie Glace en russe) est un roman haletant qui se passe de nos jours à Norilsk en Sibérie. Norilsk est située au nord du cercle polaire arctique. Elle est considérée comme la ville de plus de 100 000 habitants la plus septentrionale du monde (source wikipedia). C'est aussi une ville très polluée à cause de l'extraction du nickel, du cuivre, du cobalt et du charbon. Le complexe sidérurgique et minier de Norilsk est le premier au monde. Quand le roman commence, il fait -64° dehors, on est en plein hiver polaire. Dans ces conditions extrêmes, on fait la connaissance de Gleb Berenski qui est mineur dans un mine de nickel et photographe à ses heures. Il vit une relation amoureuse avec un autre mineur appelé Nikita, qui est son voisin de palier Ils se cachent car l'homosexualité n'est pas vue d'un bon oeil en Russie. Gleb et Nikita ainsi que d'autres personnages du roman comme Dasha, Lena et son mari Sacha vivent dans des barres d'immeubles. Le blizzard souffle et le toit entier d'une de ces barres est sur le point de s'effondrer. Gleb est témoin de cette catastrophe et il découvre parmi les décombres le corps décapité et démembré d'un Nenets (un autochtone) éleveur de rennes. La police se rend compte que le Nenets était mort avant l'effondrement du toit. Il a été assassiné. Boris Ivanov, un policier originaire d'Irkoutsk, est chargé de l'enquête qui va se révéler difficile. Il va se trouver impliquer de manière très personnelle dans l'enquête pendant laquelle d'autres meurtres sont commis. Je ne dirai rien de plus sur cette histoire bien menée qui parle de corruption à haut niveau. On sent que Caryl Férey a bien étudié son sujet, il évoque Poutine et sa politique. Un livre qui se lit bien et que je recommande tout comme Eva.
dimanche 24 juillet 2022
Lëd - Caryl Ferey
Commentaires sur Lëd - Caryl Ferey
- L'auteur a fait un séjour dans cette ville, qu'il raconte dans un court texte, Norilsk. C'est une relation non romancée de l'état de cette ville qu'il qualifie de "ville la plus pourrie du monde" !
- Tiens, je viens de lire, il y a quelques jours, un billet aussi enthousiaste sur un autre blog, tu confirmes donc.Pour ma part, après deux lectures, j'avais cessé de lire cet auteur, car je trouvais qu'il y avait une surenchère de violence glauque qui me semblait ne rien apporter au récit et qui m'avait déplu. Mais ceui-ci semble bien.
- J'ai bien aimé ses premiers romans (Haka, Utu, Zulu) et puis je me suis un peu lassée de ce qui me semblait être une certaine complaisance dans la violence. Par ailleurs j'avais trouvé l'auteur, entendu sur un salon du livre, grossier et peu intéressant (certes, il sortait de table et y avait bien picolé, si j'ai bien compris, mais Colin Niel et Henri Lovenbruck qui l'accompagnaient se sont beaucoup mieux tenu). Je sais bien qu'il faut distinguer l'écrivain de son œuvre mais bon...
Ceci dit, ton billet me tente bien quand même !
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