As bestas - Rodrigo Sorogoyen
As Bestas (c'est du galicien apparenté au portugais), que l'on peut traduire par "Les bêtes", se passe de nos jours quelque part en Galice (capitale Saint-Jacques de Compostelle). On fait la connaissance d'Antoine et Olga, des Français qui sont installés depuis deux ans dans une grande ferme au milieu d'un paysage de collines et de forêts. Ils font de la culture de tomates bio. Quand le film débute, on voit trois hommes attraper un cheval à mains nus. Ils l'immobilisent pour lui couper la crinière et le marquer. La séquence est filmée au ralenti et c'est magnifique. Assez vite, on se rend compte que dans ces contrées reculées où vivent des gens pas très riches, les Français qui ont refusé le vote pour l'implantation d'éoliennes ne sont pas les bienvenus. En particulier, deux frères, Lorenzo et Xan, qui vivent avec leur mère, montrent leur hostilité d'abord verbalement et puis physiquement. Ils espéraient l'argent que leur rapporterait les éoliennes. Ils rêvaient d'une autre vie. Au fur et à mesure, le spectateur resssent la menace sourde contre Antoine et Olga, mais surtout Antoine. Pendant les dernières quarante-cinq minutes du film, Olga est seule à affronter les épreuves. Pendant un an, elle fait des recherches sans abandonner. Elle continue de cultiver des tomates et se met à l'élevage de brebis. Elle ne veut pas tout quitter même si sa fille insiste. Dans une longue séquence, leur affrontement est terrible et c'est là que l'on admire le talent de Marina Fois dans le rôle d'Olga. Elle est exceptionnelle. Il y a vraiment deux parties distinctes dans ce film et c'est ces trois derniers quarts d'heure que j'ai préférés. Cela n'empêche pas que Denis Ménochet est très bien dans le rôle d'Antoine. Et il ne faut pas oublier les deux acteurs galiciens, Luis Zahera et Diego Anido, qui forment un duo très inquiétant. Un film dont on se souvient. Lire les billets de Pascale, Selenie et Rock07.