Dès que je suis sortie de ma séance d'EO qui se termine dans un abattoir pour bovins, j'ai enchaîné avec RMN (IRM en français) qui débute dans un abattoir (là ce sont des moutons). Ce film du Roumain Cristian Mungiu est parlé en plusieurs langues: en roumain (sous-titres blancs), en hongrois (sous-titres jaunes) et en anglais ou allemand (sous-titres roses). J'ai trouvé ce film passionnant. Il se passe de nos jours en Transylvanie vers une fin d'année. Après avoir quitté son emploi dans un abattoir en Allemagne, Matthias revient dans le village multi-ethnique où il a laissé Rudi, son petit garçon, qui vit avec sa mère, Ana. Quand Rudi se rend à l'école en marchant dans la forêt, il éprouve de la peur. Matthias veut que Rudi domine cette peur, il veut en faire un petit homme. Matthias retrouve, par la même occasion, son père Otto et son ex-petite amie Csilla. Cette dernière co-dirige une usine qui fabrique du pain. Elle a du mal à recruter sur place et elle décide de passer une annonce. Trois Sri-Lankais se présentent et sont embauchés. Ils acceptent d'être payés le salaire minimum. Les villageois réagissent mal devant cette "invasion" des trois étrangers. Les menaces et les exactions contre ces émigrés prennent de l'ampleur. Il y a une scène magistrale dans une salle des fêtes où l'on voit tout le village discuter et se disputer sur le fait que les trois étrangers doivent partir car sinon, les villageois boycotteront le pain qui sortira de l'usine. Rien que pour cette scène qui dure plus de 10 minutes, je vous conseille de voir ce film qui aurait mérité un prix au dernier festival de Cannes, où le film était en compétition. Lire le billet de Selenie.
Commentaires sur RMN - Cristian Mungiu
- J'en ai entendu parler en effet mais je ne savais pas grand chose de l'histoire pour autant. Merci de nous en parler.
- Un film passionnant, un village au carrefour des langues (hongrois, roumain, allemand traditionnellement parlées en Transylvanie, anglais et français), au carrefour entre émigration et immigration, entre diversité et désir d'identité nationale, entre ruralité et modernité. un personnage ambigu tantôt sympathique, tantôt macho imbuvable Une bande musicale splendide (oh les violons et les accordéons)
Nouveau commentaire