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Le blog de Dasola
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30 avril 2023

Burning Days - Emin Alper

Dans Burning Days d'Emin Alper, Emre, un jeune procureur turc scrupuleux, vient d'être nommé dans une ville reculée d'Anatolie. Dès les premières scènes, on sent que tout ne va pas bien dans cette ville. De nombreux sangliers sont régulièrement pris en chasse en pleine ville. On les tire comme des lapins et pour l'un d'entre eux, il est traîné à l'arrière d'une voiture. Une traînée de sang en témoigne. Plus tard, deux notables de la ville, un avocat (et accessoirement le fils du maire) et un dentiste sont reçus dans le bureau du procureur. Avec leurs airs patelins, ils font tout pour amadouer le procureur à propos de ces chasses sauvages. Il faut noter qu'Emre est l'un des nombreux procureurs qui essaye d'exercer dans cette ville gangrénée par la corruption. Le manque d'eau est un problème majeur dans la ville. Les terre asséchées provoquent des gouffres. La maison qu'occupe Emre est envahie par les rats, d'où la nécessité de mettre de la mort-aux-rats dans tous les coins. C'est pendant une soirée arrosée au raki que le destin d'Emre bascule. Un drame survient. C'est pour lui le début d'une descente aux enfers. Emre n'a qu'un seul allié en la personne de Murat, un journaliste. Une relation trouble s'installe entre les deux. La juge d'instruction essaye aussi de faire quelque chose pour lui. Elle le met en garde mais rien n'y fait. La dernière partie, qui est une immense chasse à l'homme, constitue un grand moment du film qui reste dans les mémoires. J'ai trouvé ce film oppressant très bien fait et très bien joué. Il y a un travail intéressant sur la lumière, sur la musique. Je le conseille.

29 avril 2023

Tromelin, ses naufragés, ses esclaves abandonnés - quatre livres

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) vous présente aujourd'hui quatre ouvrages différents (mais tous bleus!) autour d'un même thème.  

Tromelin_4_livres

Comme tout le monde, j'avais entendu parler de Tromelin il y a déjà quelques années, lorsqu'ont été médiatisés les résultats des fouilles archéologiques sur le campement des esclaves qui y ont survévu abandonnés durant plusieurs années. En croisant de temps en temps sur des blogs les chroniques de tel ou tel livre sur le sujet, j'ai fini par avoir envie de les lire! Grâce aux différentes bibliothèques de la Ville de Paris, c'est chose faite.

On connaît l'histoire: le 31 juillet 1761, de nuit, le vaisseau L'Utile (flûte!) fait naufrage sur les récifs d'un ilôt localisé trop approximativement sur les différentes cartes de l'époque. Il transporte quelque 142 marins et officiers, et quelque 160 esclaves embarqués clandestinement à Madagascar à destination de l'Ile Maurice (alors nommée Ile de France). Sous la conduite du lieutenant Barthelemy Castellan du Vernet, les survivants construiront un nouveau navire à partir des bois de L'Utile. Mais il ne peut les transporter tous. Devinez qui sera, le 27 septembre (au bout de deux mois d'efforts communs), abandonné sur l'île, avec promesse solennelle de revenir les chercher? Les derniers des esclaves vont survivre 15 ans. Quand le quatrième des vaisseaux envoyés parvient à les évacuer par pirogue vers le navire, le 29 novembre 1776, seules survivent sur l'ilôt sept femmes et un bébé.

J'ai donc lu trois oeuvres de fiction et un rapport archéologique. Les trois font preuve d'imagination à partir des mêmes éléments connus.

Tromelin_Civard-Racinais_BureauLes Robinsons de l'île Tromelin. L'histoire vraie de Tsimiavo - Alexandrine Civard-Racinais, illustrations d'Aline Bureau (Belin jeunesse, 2016).

Alexandrine Civard-Racinais est journaliste, auteure, vulgarisatrice de contenus scientifiques, Aline Bureau s'est spécialisée en illustration jeunesse. Ce livre de fiction se présente comme un témoignage, écrit à la première personne au jour le jour, celui de la maman du bébé (dont la mère figurait également parmi les rescapées). Très "identificatoire", cet ouvrage paraît destiné à un public jeunesse. Il compte une trentaine d'illustrations, en couleur ou en noir et blanc, au format allant du cul-de-lampe à l'illustration couleur pleine page sans texte. Détail: j'ai cru voir qu'il respecte la réalité historique avec certains esclaves aux cheveux crépus et d'autres aux cheveux lisses, témoignant du brassage réalisé par les trafiquants de "bois d'ébène". La fin du livre comporte quelques vignettes explicatives très pédagogiques.

P1150794 p.64-65 

P1150795 p.36-37 P1150796 p.38-39

Le blog de la dessinatrice Aline Bureau n'est plus alimenté depuis mars 2018. Le site internet de l'autrice Alexandrine Civard-Racinais annonce ses dates de conférences. 

Le pays des mots (4 billets!) l'avait chroniqué en 2017. 

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Tromelin_FrainLes naufragés de l'île Tromelin - Irène Frain (Michel Lafon, 2009 / J'ai lu n°9221, 2010).

Ce livre est classé comme un roman. Irène Frain a eu accès à la documentation rassemblée par l'archéologue Max Guérout et a elle-même séjourné sur l'île. Pour ma part, je lui reconnais surtout le mérite d'avoir fortement médiatisé cette histoire peu connue auparavant. Les naufragés de l'Île Tromelin est écrit "de l'extérieur" par une narratrice omnisciente (qui sait aussi ce que pensent les personnages), au présent de narration ou au passé composé, avec des phrases courtes et simples.

Toutes proportions gardées, son livre me fait songer à certains de ceux que j'ai pu lire jadis sur l'histoire du Bounty (par exemple celui de Sir John Barrow, classique paru en 1831, qui expose à la fois l'histoire de la mutinerie, puis tant la navigation du capitaine Blight que le sort ultérieur des mutins). 

Je n'ai pas l'impression que le "site officiel" "www.lesnaufragesdeliletromelin" indiqué en fin d'ouvrage soit toujours actif (si aucun ayant-droit n'a pris la peine de renouveler le nom de domaine, il a dû être racheté...)? Par contre, le site personnel d'Irène Frain est accessible et donne notamment des dates de rencontres avec les lecteurs.

Les blogs suivants (liste non exhaustive!) ont chroniqué le livre (parfois au moment de sa sortie, en 2009... à partir d'envois en service de presse ou en "partenariat"?): GrominouZofiaFumet de lecturesBettyBook22l'ancien blog d'Antigonel'ancien blog de Lucie, GangoueusKeisha (qui recense plusieurs autres liens), LaëlLeiloonaLouStephie, Hérisson (sur le blog délivrer des livres), Alicia, Géraldine (qui avait aussi publié un entretien avec Irène Frain). Cathulu n'a pas aimé, Gambadou non plus...

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Tromelin_SavoiaLes esclaves oubliés de Tromelin - Sylvain Savoia (Dupuis, coll. Aire libre, 2015).

Cette BD entrelace les passages d'époque, en présentation classique, avec des dialogues forcément fictifs, et les pages d'une sorte de "making off" de l'histoire du projet, dont j'ai trouvé la lecture nettement plus exigeante (pas de cases, beaucoup de texte à la première personne...).

Lorsque je suis rentré dedans dans un second temps, j'ai personnellement été captivé par "l'histoire de l'histoire" (ou plutôt la description de la vie de l'équipe d'archéologues là-bas, dans des conditions précaires). Il faut tout amener sur place, matériel et vivres, tout bien prévoir car les liaisons avion sont rares (il est bien sûr possible d'effectuer une évacuation médicale si indispensable)... et les équipements sont à la peine (éolienne qui ne marche plus, ordinateur qui tombe en panne, groupe électrogène principal aussi, tracteur...). Peut-on excuser l'erreur classique (p.47 et ailleurs): en archéologie, on ne met pas "à jour" des vestiges, on les met "au jour"? Les archéologues adorent le mot "perturber" (lorsque des vestiges en place ont été détruits par des constructions postérieures - ici p.82). Par contre, j'ai guetté en vain un "sol rubéfié" (témoignage d'incendie), ici remplacé par les "sols sablonneux" résultant d'épisodes cycloniques!

P1150798 p.20-21, le jour du naufrage. P1150797 p.82-83, les vestiges des cases de pierre mis au jour

Blog qui en ont parlé: MokaJeanJacques, Krol.

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Tromelin_Guerout_RomonTromelin. L'île aux esclaves oubliés - Max Guérout & Thomas Romon (CNRS éditions / INRAP, 2010)

Max Guérout, ancien officier de la Marine nationale, a mené quatre expéditions qui s'étalent entre 2006 et 2013 (cette dernière non couverte, donc, par le présent livre, mais bien par la BD précédente). Il consacre de nombreuses pages (fruit de sa recherche documentaire dans les archives) à resituer le contexte historique, maritime, commercial, en métropole comme dans l'Océan Indien, de l'époque du naufrage. Ce livre apparaît comme extrèmement complet, et s'appuie sur des faits documentés.

Je n'ai pas trouvé de chronique le concernant, mais Docbird cite un autre ouvrage de Max Guérout, Esclaves et négriers, qui contient un DVD Les esclaves oubliés de Tromelin.

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Au final, j'ai classé dans cet article les quatre ouvrages dans l'ordre croissant de mon intérêt personnel: ce que j'ai le plus apprécié est bien ce qui raconte la démarche historique et archéologique basée sur des faits. Je pense que les différents profils de lectrices ou lecteurs peuvent être plus ou moins attirés par l'un ou l'autre... 

27 avril 2023

Le prix du passage - Thierry Binisti

Sur les conseils de Miriam, je suis allée voir Le prix du passage de Thierry Binisti sorti le 12 avril dernier. Nous sommes le 27 avril et le film n'est pratiquement plus projeté en première exclusivité. C'est vraiment dommage car j'ai trouvé ce film très bon avec un suspense haletant jusqu'au bout. Natacha (Alice Isaaz, excellente) est une mère célibataire qui n'arrive plus à joindre les deux bouts. Son petit garçon Enzo, qui a 7 ou 8 ans, est tout pour elle. Elle gère sa vie autour de lui. Le prénom Enzo vient du fait que Natacha est une fan de l'Italie même si elle n'y a jamais été. La mère de Natacha l'aide en gardant Enzo quand c'est nécessaire. Natacha vit du côté de Calais dans une résidence vétuste, elle a deux mois de retard pour son loyer. Par ailleurs, sa chaudière vient de rendre l'âme et elle se fait renvoyer de son travail dans un café (elle piquait dans la caisse). C'est en manquant de renverser Walid, un migrant irakien, que Natacha apprend les sommes astronomiques que les migrants doivent verser pour passer en Angleterre. Natacha ne désire que 2000 euros pour changer sa chaudière. Avec Walid, elle commence à organiser des voyages vers l'Angleterre. Walid trouve les passagers et Natacha les transporte dans le coffre de sa voiture en faisant la traversée en Ferry. On se demande si Natacha va se faire prendre. Et puis Walid de son côté doit craindre les passeurs à la mine patibulaire qui rackettent les migrants. Un film qui m'a agréablement surprise, avec une fin que je vous laisse découvrir.
Lire le billet de Pascale.

24 avril 2023

Les sources - Marie-Hélène Lafon

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Après Histoire du fils, j'ai eu le grand plaisir de retrouver la belle écriture de Marie-Hélène Lafon dans Les sources (Editions Buchet-Chastel, 117 pages). Jusqu'à la page 80, la narratrice du récit est la mère, 30 ans, mariée avec trois enfants, deux filles et un garçon. Isabelle, Claire et Gilles (7, 5 et 4 ans). Cela se passe le week-end des 10 et 11 juin 1967 (au moment de la guerre des Six Jours). La famille vit dans une grande et belle ferme isolée où l'on fabrique le Saint-Nectaire, entre Soulages et Fridières, dans le Cantal. Assez vite, on comprend que le couple marié depuis presque huit ans, le 30 décembre 1959, ne va pas bien. Le mari bat sa femme qui n'en peut plus. Et malgré de l'aide, elle n'arrive plus à faire face aux travaux ménagers. Les trois grossesses l'ont physiquement enlaidie. Les enfants sont témoins et ils semblent apeurés. Sept ans plus tard, 19 mai 1974, le jour de l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, le mari vit désormais seul. C'est lui, le narrateur, qui dit pis que pendre sur son ex-femme. Il n'a aucun remords sur ce qu'il lui a fait subir. Il a surtout la nostalgie de ce qu'il a vécu quant il était au Maroc pendant son service militaire, juste avant son mariage. Il compte qu'au moins une de ses filles reprendra un jour la direction de la ferme. Le 28 octobre 2021, tout est terminé. On ne sait pas ce qui se sera passé pendant 47 ans. Le récit est bref mais plus de 60 ans se seront passés. Mme Lafon a l'art de l'élipse mais elle dit beaucoup de choses en peu de mots. Un très beau roman.

Lire les billets d'Athalie, Baz'art, Ritournelle, Matatoune et Shangols.

21 avril 2023

La Conférence - Matti Geschönneck

Les sujets historiques au cinéma m'intéressent et en regardant la bande-annonce de La Conférence de Matti Geschönneck, j'ai voulu voir ce film dès sa sortie. La Conférence du titre est celle qui s'est déroulée le 20 janvier 1942, dans la villa Marlier au bord du lac de Wannsee. L'endroit fait partie d'un des sept arrondissement de Berlin. Cette "Conférence de Wannsee" est tristement célèbre pour avoir "mis au point l'organisation administrative, technique et économique de la solution finale de la question juive" (source Wikipedia, consulté le 21 avril 2023). Cette conférence a duré 90 minutes. Elle a scellé le destin de 6 millions sur 11 millions de Juifs d'Europe. Quinze hauts responsables du Troisième Reich issus des ministères, du parti nazi ou de la SS se sont réunis dans une très belle pièce sous la présidence de Reinhardt Heydrich. Adolph Eichmann, collaborateur d'Heydrich, mène les débats. La Shoah par balles a déjà commencé mais les Juifs sont nombreux, il faut accélérer le processus d'"évacuation". Si on connaît bien ce qui s'est dit pendant cette conférence, c'est qu'on a retrouvé un exemplaire du compte-rendu. Le constat est glaçant quand certains chiffres sont énoncés, comme le fait que pour éliminer 11 millions de personnes (femmes et enfants compris), ils faudrait en "évacuer" 988 par jour pendant 488 jours. C'est à ce moment-là que sont décidés la construction ou l'achèvement de Sobibor, Belsec et Auschwitz, en attendant d'autres. Parmi les quinze présents, certains ont quelques états d'âme, concernant les femmes et les enfants ou l'état psychologique des soldats qui commettent les crimes. La problématique des Juifs allemands et des "sang-mêlés" sont évoquées. Les quinze acteurs qui ne sont pas ou peu connus dans notre pays sont tous excellents. C'est un film alllemand parlé en allemand. Et cela rend le propos d'autant plus fort. J'ai vu le film dans une salle pleine: arrivée en retard, j'ai même dû m'asseoir au second rang, de côté! Je recommande ce film susceptible d'intéresser tant les élèves germanistes que tous les autres. Lire le billet de Pascale.

18 avril 2023

Je verrai toujours vos visages - Jeanne Herry

J'ai attendu un peu pour évoquer ce film qui m'a plu mais m'a moins émue que Pupille, le film précédent de la réalisatrice. Je verrrai toujours vos visages de Jeanne Herry évoque le sujet de la justice restaurative : des victimes d'agressions et des agresseurs forment un groupe de paroles. Une fois par mois, ils se réunissent dans l'enceinte du prison. Il est prévu cinq séances. Ces rencontres sont encadrées par des professionnels et des bénévoles. En parallèle, on fait la connaissance de Chloé (Adèle Exarchopoulos, lumineuse) qui a été victime d'inceste dans sa jeunesse et qui a décidé de se confronter avec son bourreau. Chloé est aidée dans sa décision par Judith (Elodie Bouchez). Les échanges dans le groupe de paroles commencent de manière calme et pondéré. A tour de rôle, les victimes et les agresseurs s'expriment. On constate que les personnages évoluent. Il y a des moments émouvants comme les interventions de Miou-Miou qui interprète une des victimes. Peut-être parce que Jeanne Herry a choisi des acteurs très connus, j'ai trouvé l'ensemble un peu artificiel. Pour moi, ce sont les scènes avec Chloé et ce qu'elle dit qui m'ont le plus touchée. Un film à voir. Lire les billets enthousiastes de Pascale et Selenie.

15 avril 2023

About Kim Sohee - July Jung

About Kim Sohee de la réalisatrice July Jung est un film venu de Corée du Sud et que je conseille. Kim Sohee doit faire un stage en entreprise dans le cadre de son cursus d'études d'un lycée professionnel. Kim Sohee a la passion de la danse mais elle ne pense pas en faire sa profession. Par l'intermédiaire d'un responsable des stages dans son lycée, elle trouve un travail chez un opérateur téléphonique assez important. A part le chef d'équipe, il n'y a que des jeunes filles qui travaillent dans cet endroit. Sohee découvre rapidement les dures conditions de ce travail. Des clients appellent, la plupart du temps pour résilier leur abonnement, ce qui n'est pas le but recherché par l'opérateur. Au contraire, les opératrices débitent un discours formaté adressé aux clients afin qu'ils renoncent à résilier leur forfait, et elles en profitent pour proposer un contrat plus cher. Sohee, qui veut bien faire, a la malchance de tomber sur des clients très désagréables qui vont jusqu'à l'insulter. La pression est très forte et il faut du rendement qui débouche sur des primes, que les stagiaires comme elle ne touchent pas forcément tout de suite. La direction attend qu'elles démissionnent, et donc les primes ne sont pas payées. Quand le chef d'équipe se suicide, la direction qui se pose en victime avec cynisme fait tout pour étouffer l'affaire. Sohee craque et se suicide à son tour. A partir de là, la police s'en mêle. Cette histoire est inspirée de faits réels qui se sont passés en 2016. Le film montre que les stagiaires sont très mal traitées alors qu'elles n'ont pas de vrais contrats de travail. Le stage étant obligatoire, les futurs stagiaires acceptent n'importe quoi selon la renommée de leur lycée, ce qui est le cas pour Kim Sohee. Je ne sais pas si la situation s'est améliorée mais ce que montre le film qui est passionnant est édifiant. Le destin de Kim Sohee fait de peine. Lire les billets de PascaleSelenie et Miriam.

12 avril 2023

Les Trois Mousquetaires : d'Artagnan - Martin Bourboulon

Quand vous entrez dans la salle de cinéma, il faut oublier Les Trois Mousquetaires, le roman d'Alexandre Dumas. Et pourtant, les personnages principaux, Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan, ainsi que Milady de Winter, Richelieu, Louis XIII, Anne d'Autriche et Constance Bonacieux sont présents dans le film Les Trois Mousquetaires : d'Artagnan. En revanche il y a quelques arrangements avec l'intrigue du roman, comme le fait que dans le film Athos est protestant et se retrouve victime d'un complot. Un matin, on le retrouve avec une femme ensanglantée dans son lit, il est accusé de l'avoir tuée et est donc condamné à mort. Heureusement que son frère le sauve de l'échafaud et que d'Artagnan a reconnu la victime. On apprend aussi que Porthos est bisexuel. Sinon, pendant deux heures, on suit les aventures des Mousquetaires et ce qu'ils doivent faire pour déjouer les complots ourdis par Milady de Winter, la complice de Richeleu. Louis XIII règne cependant que Richelieu gouverne. On retrouve bien entendu l'épisode des ferrets de la Reine Anne d'Autriche qu'elle a offerts au Duc de Buckingham. Lina Khoudry dans le rôle de Constance Bonacieux est bien charmante. D'ailleurs, les acteurs sont tous très bien. Eva Green en femme fatale a trouvé un rôle qui lui convient. Ce film est le premier d'un diptyque. Il va falloir s'armer de patience jusqu'en décembre 2023 pour voir la deuxième partie appelée Les Trois Mousquetaires : Milady. J'ai hâte. J'ai beaucoup aimé cette première partie. Lire les billets de Pascale et Selenie.

9 avril 2023

Le grand monde - Pierre Lemaitre

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Je n'ai pas encore lu la première trilogie intitulée Les enfants du désastre de Pierre Lemaitre avec Au revoir, là-haut, puis Couleurs de l'incendie et Miroir de nos peines. Mais je viens de terminer Le Grand Monde (Livre de poche, 756 pages), premier tome de la nouvelle suite romanesque de Pierre Lemaitre, intitulée Les années glorieuses. Le personnage central du roman est constitué par toute une famille, les Pelletier. L'histoire se passe en 1948 entre Beyrouth, Paris et Saïgon. A Beyrouth, le chef de famille, Louis Pelletier, propriétaire d'une savonnerie, aurait souhaité qu'au moins un de ses trois fils prenne sa suite. Mais Jean (l'aîné, surnommé Bouboule) n'est pas doué pour les affaires, et François et Etienne ne l'ont pas souhaité. Jean, qui vit désormais à Paris, s'est marié assez récemment avec Geneviève (un des pires personnages féminins romanesque que j'ai eu l'occasion de croiser). Fille d'un receveur des postes à Beyrouth, Geneviève est une jeune femme sournoise, méchante, envieuse, calculatrice, sans état d'âme, bref une vraie peste et en plus pas très intelligente (mais elle a beaucoup d'idées pour nuire aux autres). François, vivant à Paris lui aussi, devait entrer à l'Ecole normale. A la place, il devient pigiste dans un journal parisien à la rubrique des faits divers. Etienne, lui, est un garçon sensible qui est tombé amoureux de Raymond, un légionnaire parti combattre en Indochine. N'ayant plus de nouvelles, Etienne part à son tour à Saïgon. Quant à Hélène, la seule fille, il n'est pas question qu'elle dirige l'entreprise familiale (puisque c'est une fille), elle part rejoindre ses deux frère à Paris. Désireuse de faire les Beaux-Arts, elle ne va pas suivre longtemps les cours car elle s'ennuie. On apprend très vite que Jean a un côté très sombre en lui, mais il est complètement sous la coupe de sa femme. Hélène est une jeune femme en rébellion contre ses frères et ses parents. A part Etienne, au destin tragique, j'ai trouvé que les personnages n'étaient pas spécialement sympathiques. A la fin de ce premier tome, on peut espérer que les relations s'apaisent entre les protagonistes. Un roman qui se lit très bien. Je ne manquerai pas de lire le tome suivant quand il paraîtra en poche.

Lire les billets d'Eva (blog et si on bouquinait un peu?), de Brize, d'Eva (blog tu vas t'abimer les yeux), Violette, Belette (assez mitigée).

7 avril 2023

Souriez, vous êtes français! - Bernard Maris

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) ne suis pas un auditeur de radio. Je n'ai donc jamais entendu Bernard Maris lors de ses chroniques et débats sur France Inter, contrairement à bon nombre des commentateurs sous mes billets précédents qui le concernaient. L'ouvrage que je présente aujourd'hui dans mes "Hommages du 7" compile un certain nombre de ces interventions radiodiffusées du vendredi matin. 

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Souriez, vous êtes français! Bernard Maris, collection Pluriel, 2017, 135 p. 
(édition originale parue chez Grasset en mai 2016, en coédition avec France Inter).  

Si j'ai bien compris l'introduction et ce qui est dit sur le site de Radio France, parmi les quelque 300 émissions que Bernard Maris a assuré chez France Inter, une trentaine ont été rediffusées en hommage durant l'été 2015 (sous le titre "La France au milieu du gué", dans un format de quatre minutes), et leur reprise a donné lieu à ce livre. On peut regretter l'absence de toute date (que ce soit celle de la diffusion d'origine ou celle de la reprise à l'été 2015), les textes doivent donc se suffire à eux-mêmes. Le titre donné au recueil apparaît p.125. 

J'avoue, j'ai quelquefois été frustré par ce format écrit (textes très courts et un peu "didactiques"), parce que je n'écoute pas la radio et n'y ai jamais entendu Bernard Maris de son vivant (on doit certainement pouvoir l'écouter sur internet). Les textes sont courts, percutants, au ton provocateur où, je crois, l'antiphrase et le second degré sont largement utilisés. Faut-il y suspecter de l'ironie, du second degré, du sous-entendu, de la démonstration par l'absurde? Lorsqu'on lit, par exemple, la version écrite des textes que Pierre Desproges passait à l'oral, au moins, on sait sur quel pied danser: il s'agissait d'humour caustique. Chez Maris, il s'agit je suppose d'interpeller pour faire réfléchir différemment. Chaque billet commence par une apostrophe adressée aux auditeurs ("bonjour..."), jamais identique à celle de la (semaine ou l'émission) précédente, mais y faisant souvent allusion pour aller plus loin en une sorte de chaînage. Les sujets, eux aussi, sont liés (introduits dans une rubrique, approfondis dans une autre). J'ai été frappé par la "règle des 80 /20", évoquée à plusieurs reprises (20% des agriculteurs touchent 80% des subventions; 80% du CIR [crédit d'impôt recherche] bénéficie à 20% des entreprises - effet d'aubaine!).

Une citation d'actualité (p.93) dans une chronique sur les Françaises au travail: "une bonne note tout de même: les retraites des femmes se sont rapprochées de celles des hommes, mais les femmes retraitées gagnent encore moitié moins... Surtout qu'elles vivent plus longtemps, qu'elles ne se remarient pas  tandis que les veufs, eux, se remarient. Ils ne supportent pas la solitude". Ce que cela m'inspire? Hé bien, pour parodier Brassens, que Bonhomme a besoin de Bobonne! Et une autre citation (p.42) - datant d'avant le Brexit, je le rappelle: "la France attire les vieux Anglais, l'Angleterre les jeunes Français".

Je n'en dirai pas davantage sur ces textes de Bernard Maris, dont je conseille la lecture à chacun. On peut regretter que le sommaire (personne ne l'a donc relu?) attribue la "postface" à sa fille, Gabrielle Maris-Victorin, auteur de la "préface", et non à son fils, Raphaël Maris, qui l'a en fait signée. Dominique Seux, qui a donné la réplique à Bernard Maris sur France Inter durant sept ans, signe un autre texte introductif.

J'ai pu trouver un seul blog qui parlait du livre, Le bien écrire (s'agissant d'un blog hautetfort, les commentaires en ont été fermés il y a déjà bien longtemps).

Je me permettrai quand même encore quelques remarques sur la forme matérielle de cette collection Pluriel (marque qui appartient à Fayard, Maison qui fait partie du groupe Hachette, en passe aujourd'hui d'être bientôt totalement contrôlé par Vincent Bolloré) où il prend place. Mon exemplaire tout neuf est excessivement fragile (reliure défectueuse, paquets de pages qui se décollent en fin d'ouvrage). En fin de livre, justement, vingt pages listent en petits caractères les titres aujourd'hui disponibles, classés en sous-collections thématiques, mêlant des essais contemporains avec des ouvrages "classiques" datant du XXe siècle voire de son début (les manuels Malet & Isaac en Histoire, par exemple). Le site internet de Pluriel ne contient aucun rédactionnel "historique" sur cette collection. Celui de Fayard donne à lire, sur l'histoire de la Maison, un texte datant de la toute fin du XXe siècle qui ne parle pas de Pluriel. Celui d'Hachette (consulté ce 7 avril 2023) est (sauf erreur de ma part) exclusivement orienté "business", promotionnel, qui donne à lire de la publicité, de la communication, et aucune information historique... 

*** Je suis Charlie ***

6 avril 2023

Le capitaine Volkonogov s'est échappé - Natalia Merkoulova et Alexei Tchoupov

Après avoir vu la bande-annonce, j'ai voulu voir Le capitaine Volkonogov s'est échappé réalisé par un couple de cinéastes russes. L'histoire se passe en 1938, au moment des purges ordonnées par Staline. Dorénavant, les militaires qui étaient responsables des purges sont eux-mêmes pris pour cible. Arrêtés, ils sont exécutés. Mais le capitaine Volkonogov échappe à la surveillance du garde en bas du bâtiment où il travaillait. Peu de temps après, il revient dans ce bâtiment où se commettent des tortures et des exécutions car il récupère plusieurs dossiers de personnes qui ont eu un "traitement spécifique" et qui en sont morts. Volkonogov (Youri Borissov, déjà vu dans Compartiment 6, est impressionnant) décide de retrouver les familles des victimes afin de leur demander pardon. Il est désormais poursuivi par ses collègues qui ne cherchent qu'à le tuer. Le film devient un thriller haletant, qui permet à Volkonogov de rencontrer les familles, mais on ne peut pas dire que l'accueil soit chaleureux. La première personne qu'il retrouve est une femme médecin généraliste dont le père a été exécuté. Désormais, elle vit dans une morgue. Son lit est à côté des cadavres. Elle l'insulte au lieu de lui pardonner. Toutes les autres familles auront la même réaction (sauf la dernière et pour cause), et pendant ce temps, les collègues de Vokonogov se rapprochent de lui de plus en plus. On devine que tout va mal se terminer. Je n'ai pas réussi à savoir où le film a été tourné: peut-être en Estonie puisque le film est une coproduction entre Russie, Estonie et France. J'ai appris qu'en russe, on dit "aérostat" pour désigner un dirigeable ou un zeppelin. On en voit un dans le film. J'ai trouvé ce film passionnant de bout en bout et j'étais dans une salle pleine. Je recommande ce film qui permet d'écouter parler russe. Lire les billets de Selenie et Choup aussi enthousiastes que moi. 

3 avril 2023

La flèche ardente - Christian Cailleaux /Jean Van Hamme / Etienne Schréder

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Quand j'ai vu chez mon libraire qu'une suite à l'album Le Rayon U d'Edgar P. Jacobs était parue, je me la suis procurée au plus vite. Les deux oeuvres n'ont aucun lien avec Blake et Mortimer. Cette suite intitulée La flèche ardente a été écrite par Jean Van Hamme et dessinée par Etienne Schréder et Christian Cailleaux (Edition Blake et Mortimer, 46 pages). Le format de l'album est un petit peu plus grand que Le Rayon U mais il a le même nombre de pages. La Flèche ardente commence là où Le Rayon U s'était terminé. On croyait que Dagon, le terrible Austradien, était mort, mais tel Olrik (qui lui ressemblera pour revenir dans de multiples albums), il a survécu à l'attaque des Norlandiens. Il débarque sur une île de l'archipel des Îles Noires où se trouve un gisement d'Uradium qui permettra à ceux qui s'en procureront d'avoir un pouvoir terrible pour dominer le monde. Sur cette île, on retrouve Nazca et sa fiancée Ica ainsi que quelques hommes singes. Ces derniers vont être exterminés. Une armée Austradienne est envoyée sur l'île par le cruel empereur Babylos III. Face à eux, quelques Norlandiens vont porter secours aux habitants de l'île. La flèche ardente du titre est le nom de code donné par le professeur qui a inventé l'arme qui lance le rayon U et qui permettra de dominer l'univers. Ce rayon est une sorte de laser. J'ai aimé les dessins et les couleurs un peu sepia. Certaines vignettes m'ont fait penser à la civilisation inca telle que montrée dans Le Temple du soleil d'Hergé. C'est un album très sympathique à lire qui se termine très bien. 

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Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (215 commentaires, du 17/01/07 au 14/04/24)].
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  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2703 billets (au 19/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 117 commentaires (au 18/04/24 [+ 10 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 260 dasola] par au moins 1273 personnes, dont 101 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1209 (au 16/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
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