La trilogie "La Dame de Reykjavik" - Ragnar Jonasson
J'ai emprunté les trois romans de Ragnar Jonasson ci-dessus en bibliothèque. Pour l'anecdote, les romans sont classés au prénom de Rag (pour Ragnar) et non Jon (pour Jonasson). J'en ai demandé la raison. Les responsables de la bibliothèque ont respecté la norme internationale pour les noms islandais de classer les livres sous le prénom comme pour Ava Audur Olafsdottir (les romans sont classés à Ava). Toujours est-il que dans d'autres bibliothèques parisiennes, les romans de Ragnar Jonasson sont bien classés à Jonasson.
Comme j'avais les trois romans en même temps, j'ai choisi de commencer par le roman publié le plus récemment, La dernière tempête, qui se passe 25 ans (en 1987-88) avant La dame de Reykjavik. J'ai continué par L'île au secret qui se déroule 15 ans (en 1997) avant La dame de Reykjavik et j'ai terminé par ce dernier roman situé vers 2012. J'ai mis trois jours entiers à lire les trois romans, dont le personnage central est l'inspectrice Hulda Hermansdottir.
Dans Après la tempête (La Martinière Noir, 281 pages), Hulda a 40 ans, une fille, Dimma (13 ans), et un mari, Jon. Les relations avec sa fille sont tendues. C'est une gamine qui a des problèmes sans que l'on sache lesquels. Et d'ailleurs, elle se suicide. Les relations d'Hulda avec sa hiérarchie et ses collègues ne sont pas simples non plus. Hulda va être chargée d'enquêter dans les fjords de l'est. Einar et Erla, un couple qui vivait dans une maison isolée battue par les vents et la neige, attendaient leur fille Anna pour Noël. Einar et Erla sont retrouvés assassinés deux mois après. Un troisième cadavre est découvert pas loin de la maison. C'était un homme qui recherchait sa fille disparue et qui avait été hébergé par le couple. Hulda, par déduction, va trouver assez vite les raisons de ces morts tragiques auxquelles il faut en ajouter une quatrième. J'ai trouvé que Jonasson avait imaginé une histoire très noire. Lire les billets d'Anthony et Lewerentz.
Cela ne s'améliore pas avec L'île au secret (La Martinière Noir, 333 pages). Hulda qui a atteint la cinquantaine, vit désormais seule car son mari Jon est décédé deux ans après leur fille Dimma (Obscurité). Dans ce volume, Hulda, qui n'a jamais été proche de sa mère, va partir à la recherche de son père américain. Il était militaire dans les années 40 et avait été basé en Islande dans une base militaire américaine près de Reykjavik. A Savannah, en Georgie, elle fait la connaissance de Robert, qui nie être son père. Hulda va souffrir toute sa vie d'être une fille sans père. Côté enquête, l'île Ellidaey est le théâtre d'un crime. Quatre jeunes gens, deux filles et deux garçons qui se connaissent depuis dix ans mais qui s'étaient perdus de vue, décident de passer un week-end sur une île habitée que par des moutons. On se rend compte que les relations entre Klara, Alexandra, Benedict et Dagur sont tendues. Après une chute, le corps de Klara va être retrouvé en bas d'une falaise. Qui est le ou la coupable et pourquoi. Quels sont les liens relient les protagonistes? On le saura à la toute fin du roman qui comporte pas mal de rebondissements. Encore une histoire assez tordue. Lire les billets de Lewerentz et Richard.
Avec La Dame de Reykjavik (La Martinière Noir, 260 pages), les choses ne s'arrangent pas pour Hulda qui est poussée vers la retraite sans ménagement. C'est une femme au bout du rouleau qui aspire à un peu de bonheur en compagnie de Petur, un randonneur comme elle, médecin à la retraite. Il reste trois jours à Hulda pour résoudre un "cold case". Elena, une jeune femme russe, a été retrouvée morte sur un rivage. La thèse du suicide a été privilégiée alors qu'Elena venait d'être régularisée. Hulda se rend compte que l'enquête a été bâclée. Elle doit aussi affronter Magnus, son supérieur hiérarchique pas tendre avec elle. En trois jours, elle arrive à comprendre ce qui s'est passé. Sans rien vous dire de plus, je dirais que le roman se termine de manière tragique. Lire les billets d'Eva, Hélène, Lewerentz, Richard et Violette.