Pauline - Alexandre Dumas
Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) suis encore dans les temps pour une nouvelle participation au thème d'août 2023 (Dickens vs Dumas) du challenge "Les classiques c'est fantastique" de Moka et Fanny. Bien entendu, je peux aussi inscrire le présent billet au challenge "2023 sera classique" co-organisé par Nathalie et Blandine). Le titre que j'ai choisi de chroniquer après l'avoir lu pour la première fois en 2023, c'est Pauline d'Alexandre Dumas, ouvrage dont j'ignorais même l'existence avant de lire en 2022 quelques billets le concernant sur la blogosphère. Je précise qu'Alexandre Dumas, avec ses "classiques" que j'ai lus et relus depuis mon enfance, occupe déjà un rayonnage entier de ma pochothèque, mais je n'y ai donc pas pioché...
Pauline, Alexandre Dumas, Folio classique N°3968, 2002, 241 pages
Cette édition bénéficie d'une présentation complète du roman par Anne-Marie Callet-Bianco, notamment dans une préface de 18 pages qui vous dit tout ce qu'il y a à savoir dessus. Le "dossier", lui, commence p.209 (biographie chronologique de Dumas, notice littéraire, bibliographie, notes...). Le texte proprement dit de Pauline occupe donc 182 pages.
Ce roman, l'un des premiers de Dumas, a été publié en 1838 alors qu'il était déjà un auteur de théâtre reconnu depuis près d'une décennie. Je n'y ai pas trouvé beaucoup des péripéties épiques ni des dialogues flamboyants du roman-feuilleton qu'il développera dans les années 1840 (avec ou sans la collaboration d'Auguste Maquet).
Pauline comporte plusieurs récits enchâssés. D'abord ce qui apparaît comme une péripétie d'un voyage de l'auteur rapporté à la première personne (Dumas a publié en 1837 des Impressions de voyage en Suisse, récit basé sur un voyage réellement effectué en 1832, et paru dans différents journaux en 1833 puis en 1837, mais dont je ne sais trop s'il y mêlait déjà réalité et fiction?). Le roman débute avec l'arrivée dans une salle d'armes où le narrateur initial (Dumas, donc) se trouve, d'un personnage (un certain... Alfred de Nerval) dont l'auteur nous dit l'avoir croisé à plusieurs reprises lors de son voyage, en compagnie d'une femme mystérieuse, mais sans avoir pu lui parler. Lors du "souper" (dîner?) qui suit, Alfred raconte à Alexandre ses tribulations. Première phrase: "Tu sais, me dit Alfred, que j'étudiais la peinture lorsque mon brave homme d'oncle mourut et nous laissa à ma soeur et à moi chacun trente mille livres de rente".
Voilà une phrase qui suffit à me faire rêver, moi lecteur de 2023: un revenu de trente mille francs-or par an: pas trop nécessaire, avec un tel viatique, de gagner son pain quotidien à la sueur de son front. Cela pose le décor: on ne va sans doute pas nous parler de traîne-misère. p.42, Alfred, qui aussi des talents de marin, navigue en solitaire en Normandie à bord d'une barque à la recherche d'un paysage pittoresque, qu'il trouve sous la forme d'une abbaye en ruine jouxtant un château. Château qui se trouve par hasard appartenant à l'époux d'une femme jadis aimée par Alfred (la fameuse Pauline). Femme qui, paraît-il, vient malheureusement d'être assassinée dans le parc dudit château. Bien entendu, rien n'est simple ni limpide. Page 84, Pauline commence à raconter son histoire à Alfred (il l'a sauvée et ils sont alors installés en Angleterre comme frère et soeur grâce à un faux passeport), ce qui les occupe jusqu'à la p. 167. Le "méchant" (l'époux, bien sûr), c'est un certain Horace de Beuzeval, au demeurant parfait homme du monde, et qu'Alfred se fera un plaisir de tuer en duel p.194, peu avant la mort de Pauline (la vraie, cette fois-ci).
Voilà je vous ai tout dit (pirouette!). Si vous voulez connaître les détails de l'histoire, et surtout juger vous-même du caractère de notre jeune Pauline, que, je dois dire, j'ai trouvé sacrément "nunuche" (une jeune fille noble du XIXe siècle, pieuse et bien élevée et tout et tout...), à vous d'avoir la curiosité de lire cette oeuvre romantique et gothique à la fois (il n'y a pas de vampires, mais on y trouve des brigands, des morts violentes et une jeune innocente).
Et qu'on ne vienne pas me dire que "j'ai tout dit" dans un résumé de quelques lignes: je ne vois certainement pas en quoi "connaître en gros l'histoire" empêche de savourer la lecture d'un livre comme la vision d'un film: à ce compte-là, il faudrait se boucher les oreilles et les yeux pour systématiquement arriver "vierge" devant toute oeuvre avec laquelle on souhaite se distraire quelques heures, ou s'intéresser exclusivement à des oeuvres venant tout juste d'être proposées "au public"? Impossible, pour moi.
Sur Pauline, on peut par exemple lire le billet de Joëlle. Je mettrai d'autres liens au fur et à mesure que je les retrouverai! Moka et Fanny elles-mêmes viennnent de le chroniquer.