Toni, en famille - Nathan Ambrosioni / Anti-squat - Nicolas Silhol
Dans la même soirée, j'ai vu deux films français, Toni, en famille et Anti-Squat. Le premier m'a un peu déçue, le second m'a beaucoup plu.
Toni, en famille, réalisé par un jeune réalisateur de 24 ans (Nathan Ambrosioni), raconte pendant une heure trente, une année dans la vie de Toni (Antonia), mère de cinq enfants, trois filles et deux garçons. On saura tard ce qu'est devenu le père. Toni est totalement dévouée à ses enfants. Je me suis demandée pendant un moment, quels étaient ses revenus. A priori, elle reçoit quelques aides de l'état et vingt ans plus tôt, elle a connu le succès en chantant une chanson qui a eu une certaine notoriété et qui lui a permis d'épargner pour les études de ses enfants. De temps en temps, le soir, elle chante encore. Mathilde et Marcus, les deux enfants aînés, vont passer le bac. Parmi les trois plus jeunes, il y a Timothée, un enfant hyper sensible qui a des problèmes de comportement. Toni, elle, s'interroge sur son avenir à elle. A 42 ans, elle voudrait donner une nouvelle orientation à sa vie. Pourquoi pas, devenir enseignante. Quand je dis que j'ai été un peu déçue, c'est que j'ai trouvé que le film manquait de rythme, il ne se passe pas grand-chose. C'est dommage car Camille Cottin qui joue Toni est très bien. Lire le billet de Selenie.
Je passe à Anti-Squat de Nicolas Silhol dont le sujet m'a fait penser au Marchand de sable. Inès (Louise Bourgoin, très bien) et son fils Adam, âgé de 14 ans, doivent être expulsés de leur appartement. Elle postule dans l'entreprise Anti-Squat qui, comme le nom l'indique, propose d'héberger des personnes en mal de logement. Ils deviennent des résidents contre deux cents euros par mois, dans des bâtiments inoccupés. C'est pour éviter les squatteurs et les dégradations. Les règles sont très strictes (pas d'enfant, pas d'animaux, ne pas être absent plus de deux jours, pas de fête, ne pas inviter plus de deux personnes) et par ailleurs, on demande aux résidents qui peuvent être "virés" du jour au lendemain d'entretenir les parties communes, voire d'effectuer des travaux. Il n'y a pas de petits profits. Il y a des caméras de surveillance partout. Inès vit sur place avec les résidents dans un immeuble de bureaux très loin de tout. Prise à l'essai pour deux mois, c'est elle qui choisit les résidents. Elle est tiraillée entre les exigences de fermeté de son chef, l'attitude de défiance des résidents, l'incompréhension de son fils Adam face à ce que fait sa mère et enfin l'intrusion d'une société de gardiennage qui voit d'un mauvais oeil la concurrence d'Anti-Squat. Je ne vous dirai pas comment tout cela se termine, si ce n'est qu'un spectateur a trouvé la fin amorale. J'ai énormément aimé ce film qui dénonce le détournement et la dérive de la loi "Elan". "Construire plus de logements, simplifier les normes, protéger les plus fragiles et mettre les transitions énergétique et numérique au service des habitants : telle est l'ambition de la loi Elan (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique), promulguée le 23 novembre 2018". Lire le billet de Selenie.