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Le blog de Dasola
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9 juin 2013

Joséphine - Agnès Obadia / Tip Top - Serge Bozon

Je voudrais évoquer deux films pas encore sortis que j'ai vus en avant-première.

D'abord Joséphine d'Agnès Obadia (sortie prévue le 19 juin 2013) qui s'inspire du personnage de la bande dessinée éponyme créée par Pénélope Bagieu (je n'ai pas lu la BD). Joséphine (interprétée par Marilou Berri), presque 30 ans, célibataire, les fes**es rebondies (elle en souffre pas mal), travaille dans la pub. Entourée de trois copines/copain très sympas, d'un chef de service distrait et maladroit, d'une soeur parfaite, Joséphine cherche le mari idéal qui sache cuisiner et aime les chats. Elle en possède un appelé "Brad Pitt" (un chat, je veux dire). Quand sa soeur (parfaite) lui annonce qu'elle va se marier, Joséphine prend une décision qui aura des conséquences incalculables sur sa vie. Je ne veux pas être trop négative, mais n'est pas Billy Wilder ou Ernst Lubistch qui veut. La comédie est poussive et traîne en longueur (et pourtant elle ne dure qu'1H28), et on ne rit pas souvent même si c'est une comédie. C'est truffé d'invraisemblances (et on les voit). Pour résumer, le film manque d'une réalisation plus inspirée. Agnès Obadia a réalisé quelques films dont Romaine par moins 30 (qui déja ne m'avait pas convaincue).

Maintenant, voici Tip Top de Serge Bozon (sortie prévue le 11 septembre prochain) qui a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes. Juste avant que la projection ne débute, on nous a annoncé que le film détonnait par rapport au reste de la sélection, j'ai compris pourquoi... Le réalisateur et l'un des acteurs étaient dans la salle, un mini-débat devait avoir lieu à l'issue de la projection. Je résumerais le film en un adjectif: loufoque. Après, c'est vous qui décidez. Deux inspectrices de la police des polices, Esther Lafarge et Sally Marinelli (Isabelle Huppert et Sandrine Kiberlain), viennent enquêter dans la région de Lille sur la mort d'un "indicateur" qui travaillait avec un inspecteur (François Damiens). L'enquête n'a aucune importance car ce sont les comportements des protagonistes qui font tout le sel de l'histoire. Esther (Isabelle Huppert) aime l'amour vache qui fait mal. Elle dort même avec un marteau sous son oreiller. C'est Sami Nacéri qui joue son mari et que l'on voit dans une scène mémorable. Quant à Sally (Sandrine Kiberlain), elle a des problèmes avec sa hiérarchie car elle aime "mater", c'est une voyeuse "grave". Je ne vous dirai rien de plus si ce n'est que je n'ai pas assisté au débat. Les autres spectateurs ont applaudi à la fin de la projection, moi pas. Cela ne m'empêche pas de dire qu'Huppert se "lâche" complètement et que Sandrine Kiberlain n'est pas en reste. A vous de juger, encore une fois.

31 mai 2013

Le passé - Asghar Farhadi

Après La Grande bellezza (reparti malheureusement bredouille de Cannes), voici Le passé, qui était aussi en compétition au Festival International du cinéma de Cannes de cette année (2013). Le film a été récompensé grâce au prix d'interprétation féminine à Bérénice Bejo (plutôt mérité). Je dis tout de suite que c'est un film estimable mais pas aussi fort qu'Une séparation, A propos d'Elly ou Les enfants de Belle Ville. Déjà le titre "Le passé" me paraît incongru car on parle très peu du passé des personnages, mais plutôt du présent et d'un futur incertain. Ahmad, un Iranien, revient en France quatre ans après être parti. Il doit signer les papiers de son divorce avec Marie. Cette dernière vit dans un pavillon de banlieue triste. L'appartement est aussi en friche que sa vie. Enceinte de deux mois et mère de deux filles, elle loge aussi Fouad, un petit garçon, le fils de son nouveau compagnon, Samir. On ne saura rien d'Ahmad, même pas sa profession. Il s'implique dans la vie de cette famille, même si c'est pour peu de temps, et de façon parfois maladroite, en voulant bien faire. Face à lui, Marie est une jeune femme nerveuse qui frôle parfois l'hystérie. Je dois dire que ce personnage m'a beaucoup horripilée. Pendant 2H10, on va de révélation en révélation sur la vie de cette famille recomposée, où je n'ai pas trouvé beaucoup de tendresse, sauf des mains qui se touchent ou qui se frôlent. Marie et Samir sont censés s'aimer et bien cela ne se voit pas à l'écran. J'ai trouvé que le film s'étirait en longueur sur la fin, dommage. Malgré mes réserves, c'est quand même un film à voir encore que j'ai préféré L'attentat.

28 mai 2013

L'attentat - Ziad Doueiri

Demain, le 29 mai 2013, sort L'attentat du réalisateur libanais Ziad Doueiri (j'ai vu ce film en avant-première, le 13 mai dernier). Cette adaptation du roman de Yasmina Khadra est une vraie réussite. Il s'agit de l'histoire d'un docteur, Amine Jaafari, un Israélien d'origine arabe qui travaille dans un hôpital de Tel Aviv. Un soir, il doit s'occuper en urgence de victimes (la plupart sont des enfants) d'un attentat. Parmi elles, se trouve le corps d'une femme, Siham, son épouse, qui est la responsable de ce massacre. Elle s'est muée en kamikaze en se faisant exploser, elle avait une ceinture d'explosifs autour de la taille. Amine Jaafa refuse de croire à cette horreur. Il mène sa enquête qui l'emmène jusqu'à Naplouse, où il essaye de rencontrer ceux qui ont côtoyé Siham et de trouver ce qui a pu lui faire commettre l'irréparable. Il est relativement peu question de religion mais plutôt de lutte contre l'occupation. En flash-back, on voit Siham, belle jeune femme qui a tout pour elle: une vie aisée sans histoire (mais sans enfant), un mari aimant, elle n'est pas une fondamentaliste musulmane. Ce qui fait que l'on se pose beaucoup de questions, et à chacun de se faire son opinion et de donner des réponses. Ce que j'ai aimé dans ce film, c'est sa sobriété: il n'y a pas de sentiments exacerbés, pas de violence autre que verbale. Certains échanges sont intéressants car chacun défend sa position. Je vous recommande vraiment ce film (qui est une production franco-belge), que j'ai trouvé nettement plus passionnant que le roman. Lire les billets de Leiloona, d'Alex et de veranne.

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25 mai 2013

La grande bellezza - Paolo Sorrentino

La grande bellezza s'ouvre pratiquement sur une longue séquence de nuit, en extérieur, où l'on entend de la musique de variété sur laquelle dansent plus ou moins bien en rythme des dizaines de personnes hommes et femmes de tous âges habillés pour une soirée. C'est très entraînant, car la musique classique ou non est omniprésente dans ce film où il n'y a pas vraiment une intrigue précise. A la fin de la séquence que je viens de décrire apparaît, de dos, Jep Gambardella, qui sert de fil narratif. Jep Gambardella fut l'écrivain, 40 ans auparavant, d'un seul roman, que personne n'a lu, mais considéré comme un chef d'oeuvre. Il ne s'en est pas remis et il est devenu un journaliste mondain cynique qui aime gâcher les soirées dans lesquelles il est invité. Mais en l'occurrence, il est le maître de cérémonie de cette soirée dansante, car Jep fête ses 65 ans. Le film se passe de nos jours à Rome entre les couvents, les immenses palais obscurs, les boîtes de streap-tease, les rues romaines, les bords du Tibre, et divers appartements dont celui de Jep. Cet appartement est prolongé d'une terrasse qui donne directement sur le Colisée. Rome est sublime sous la caméra du réalisateur et les personnages que croise Jep ne sont pas banals. Il n'y a pas de méchanceté dans le propos: par exemple, l'actrice qui se jette contre un mur, le chirurgien qui injecte du botox dans les lèvres de ses patients moyennant 700 euros ou même une nonne "sainte" édentée... Sorrentino aime ces personnages. Sinon, on devine peut-être quel but poursuit Jep à déambuler ainsi: réécrire un livre pour combler le vide de son existence? J'ai vraiment aimé ce film qui dure 2H20. Il ne faut pas être effrayé par la longueur, car, si on le veut bien, on se laisse embarquer dans ce voyage à Rome en compagnie de Toni Servillo qui interprète Jep: il est impérial. Depuis Il divo, c'est un acteur qui ne m'a jamais déçue. Avant que le film ne démarre, j'ai entendu, derrière moi, un couple dont la femme disait qu'elle était sûre qu'elle allait s'endormir (elle semblait être fatiguée); et bien, sauf erreur de ma part, cette dame n'a pas dormi (mais je ne sais pas si le film lui a plu). Lire le billet de ffred.

22 mai 2013

Mud - Jeff Nichols / Sous surveillance - Robert Redford

Voici deux films américains que j'ai appréciés (surtout le second).

Mud de Jeff Nichols met un peu de temps à démarrer, surtout le premier quart d'heure. Puis on suit avec intérêt les aventures de deux jeunes garçons, Ellis et Neckbone, qui vont se frotter au monde des adultes où règnent le mensonge, l'hypocrisie, les non-dits et la violence. En Arkansas, sur les rives du Mississippi, Ellis et son copain vont aider Mud, un homme recherché pour le meurtre d'un homme (Mud a voulu protéger la femme qu'il aime). Il est surtout traqué par le père et le frère de l'homme qu'il a tué. Les deux adolescents vont voler des pièces détachés destinées à retaper un bateau qui permettra à Mud de s'enfuir. Les points forts du film sont les personnages de deux garçons, en particulier Ellis qui va payer cher certains de ses actes. Concernant les personnages des adultes, Jeff Nichols les a quelque peu sacrifiés, comme par exemple Juniper, la petite amie de Mud, qui joue les "utilités". C'est donc un film qui se laisse voir mais, à mon avis, ce n'est pas un des grand films de l'année. Lire les billets mitigés de Mymp ou Yuko et les avis très positifs de Luocine et Tinalakiller.

Je voulais voir Sous surveillance de Robert Redford sans connaître l'histoire. En général, j'aime ce que fait cet acteur / réalisateur et je n'ai pas été déçue, même si l'histoire (très classique) et la réalisation ne révolutionneront pas le cinéma. Mais ce fut surtout le plaisir de voir une brochette d'acteurs qui ont l'air contents d'être là: Julie Christie, Robert Redfort (lui-même), Chris Cooper, Nick Nolte, Susan Sarandon, Sam Elliott, Stanley Tucci, Brendan Gleeson. Jim Grant (Robert Redford), avocat, veuf et père d'une petite fille, voit son passé le rattraper après qu'un jeune journaliste ait découvert qu'il est recherché depuis 30 ans pour meurtre. En effet, Jim Grant alias Nick Sloan était membre d'un collectif américain de la gauche radicale (Weather Underground) qui luttaient contre la guerre du Vietnam 1960-70 et voulaient renverser le gouvernement. Poursuivi par le FBI, il renoue avec d'anciens membres de son groupe afin de trouver la personne qui pourrait le disculper du meurtre dont il est accusé. On suit la course-poursuite avec intérêt, les paysages sont beaux. J'ai vraiment passé un excellent moment. Je conseille. Lire le billet de ffred.

16 mai 2013

Films vus et non commentés pendant les vacances de printemps 2013

Voici quatre films vus assez récemment. Il y en a pour tous les goûts.

Je commence par L'hypnotiseur de Lasse Hallström, adaptation du roman de Lars Kepler paru en 2010. J'avoue que ce roman m'était tombé des mains assez vite. Je n'avais pas aimé le ton et j'avais été très rapidement mal à l'aise. En Suède, un adolescent massacre sa famille. On le retrouve en état de choc et grièvement blessé lui-même. Pour aider la police, un certain Erik Maria Bark pratique l'hypnose médicale sur les gens traumatisés. Il joue un grand rôle dans la solution de l'intrigue. En ce qui concerne le film, on est loin de l'univers de Millenium. Les paysages et décors sont oppressants, les couleurs sont ternes. Par rapport au peu que j'ai lu du roman (il faisait 500 pages, j'en avais lu moins de 100), le film m'a paru plus "soft". Je n'ai pas éprouvé le même malaise. La fin qui se passe dans un paysage glacé et enneigé est assez marquante. Malgré la critique négative de Chris, je conseille néanmoins ce film (comme ffred). Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas envie de me remettre au roman.

Pour rester dans l'hypnose, voici Trance de Danny Boyle, un film complètement psychédélique dans le traitement: musique, angle de vue, etc. Je ne suis pas trop fan de la surenchère dans le son et l'image. Simon, un jeune commissaire-priseur se trouve être complice d'une bande de malfrats prêts à tout pour récupérer un (petit) tableau de Goya. Ayant reçu un coup sur la tête, et étant seul à savoir où est dissimulé le tableau volé, Simon est soigné par hypnose par une charmante jeune femme. Le film m'a semblé davantage un long clip vidéo qu'autre chose. La touche "gore" m'a moyennement emballée. A vous de juger. Wilyrah n'a pas vraiment apprécié.

C'est grâce à FredMJG que j'ai découvert Survivre du réalisateur islandais Baltasar Kormakur (également réalisateur de Jar city, d'après La cité des jarres de Inaldur Indridason). Il nous raconte l'histoire vraie de l'Islandais Gulli et de ses 4 ou 5 compagnons d'infortune, tous pêcheurs. En plein hiver et en pleine nuit, par -3° de température extérieure avec une mer d'une température de 5°, leur bateau chavire. Les hommes se noient rapidement sauf Gulli qui surnage et nage pendant plus de 6 heures dans l'eau glaciale avec une mouette au-dessus de lui comme seule compagne. Après un séjour à l'hôpital, Gulli est considéré comme un phénomène de la nature. Jusqu'à présent, personne n'avait été capable de survivre dans une eau glaciale si longtemps. Il semble qu'il soit un cas unique inexplicable. Après une batterie de tests qui va l'emmener jusqu'en Angleterre, Gulli reviendra parmi les siens. C'est un film entre fiction et documentaire qui se laisse voir.

On change de registre avec Le coeur a ses raisons de Rama Burshtein. Ce film israëlien se passe à Tel Aviv, dans la communauté des Juifs hassidiques ultra-orthodoxes (la réalisatrice appartient à cette communauté). Une jeune épouse, Rachel, meurt en couches (elle a accouché d'un petit garçon). Pendant ce temps, sa soeur Shira, 18 ans, doit se fiancer avec un garçon de son âge. Mais Rakel, la mère des deux jeunes femmes, a l'idée d'arranger une union entre Shira et Yohai, le veuf éploré. Rakel n'envisage pas de ne plus voir son petit-fils si Yohai se remariait. Le film est surtout l'occasion de se trouver au plus près de cette communauté assez fermée où l'on chante et prie beaucoup, où les femmes se couvrent les cheveux, où le Rabbin donne des conseils pour choisir une gazinière (si, si) ou donne l'aumône à ceux qui le demandent. Un film intéressant que je conseille.

4 mai 2013

Hannah Arendt - Margarethe von Trotta

Hannah Arendt est un film que je recommande pour plusieurs raisons dont la principale est qu'il nous raconte une période dans la vie de la philosophe allemande Hannah Arendt (1906-1975), qui, en 1961, a suivi le procès d'Adolf Eichmann et en a fait un reportage (ce que j'ignorais). Je rappelle qu'Eichmann fut le principal organisateur de la "solution finale" qui a aboutit à l'élimination de 6,5 millions de Juifs entre 1942 et 1945. En 1961, Hannah Arendt donne des cours de langue allemande et de philosophie politique dans une université américaine. Elle vit à New-York avec son mari depuis de nombreuses années. Toute cette partie américaine baigne dans une atmosphère d'obscurité. Elle est chargée d'écrire pour l'hebdomadaire The New Yorker des articles (il y en aura 6) sur le procès qui se déroule à Jérusalem. Hannah Arendt, mariée depuis 15 ans, est entourée d'un petit cercle d'amis (qu'elle invite chez elle), dont beaucoup sont des Juifs allemands comme elle. A Jérusalem baignée de lumière éclatante, on voit Hannah Arendt qui suit le procès. Il faut noter que la réalisatrice Margarethe von Trotta a inséré des images du vrai procès où l'on peut voir le vrai Eichmann, petit homme dégarni avec des lunettes de myope qui n'arrête pas de regarder sur le côté. C'est assez fascinant de voir un homme aussi quelconque. Dès que les 6 articles paraissent, Hannah Arendt est en butte aux critiques virulentes face à l'expression qu'elle emploie pour qualifier les actes d'Eichmann: "la banalité du mal". Je m'arrête parce qu'il y a beaucoup de choses à dire sur ce film vraiment passionnant, interprétée par Barbara Sukowa absolument remarquable dans le rôle-titre. On peut trouver, en Folio Histoire, les articles d'Hannah Arendt, regroupés en un volume: Eichmann à Jérusalem, Rapport sur la banalité du mal. Je l'ai acheté et commencé: la lecture me paraît assez accessible. Je ferai peut-être un billet sur cet ouvrage. Lire le billet très complet d'Alain.

28 avril 2013

Stoker - Chan-wook Park

Le 1er mai prochain sort, parmi beaucoup d'autres, Stoker, du réalisateur coréen Chan-wook Park. J'ai vu ce film en avant-première (apparemment à la même séance et au même rang que de célèbres blogueurs dont je ne connais pas plus les visages qu'ils ne connaissent le mien!).
C'est une histoire intrigante et assez malsaine filmée avec une image et des plans superbes (certains pourraient faire penser à des tableaux). On peut le considérer comme un objet filmique non identifié qui vaut le détour. Je pense qu'il va faire parler dans "les dîners en ville". L'histoire commence par un enterrement, celui du père d'India Stoker (Mia Wasikowska), 18 ans. Il est mort dans un accident de voiture. A cet enterrement, India fait la connaissance de son oncle Charlie (dont elle ignorait l'existence), au regard bleu mais inquiétant. On se rend compte au fur et à mesure que l'histoire, d'un peu bizarre, devient très inquiétante (il y a des scènes de violence fulgurante entrecoupées de scènes plus lentes). Isabel Stoker (Nicole Kidman), la mère d'India, n'est pas très équilibrée, Charlie (Matthiew Goode) séduit (tel l'ange de Théorème) cette mère, mais surtout India qui n'est pas la jeune fille sage que l'on croit. Le film bénéficie d'une réalisation éblouissante qui transcende un scénario somme toute assez classique. Le réalisateur ménage beaucoup de suspense. La musique contribue un peu plus au côté malsain et pervers du film que je vous conseille vraiment. D'ailleurs il n'y a pas que moi, lire les billets de Wilyrah, Ffred, Alex et Mymp.

25 avril 2013

Effets secondaires - Steven Soderbergh

J'ai hésité à aller voir Effets secondaires de Steven Soderbergh, n'ayant pas gardé un bon souvenir de Contagion du même réalisateur. Hé bien, ce nouveau film est à mon avis nettement mieux. Il commence comme un thriller médical et s'achève comme un thriller tout court. Une jeune femme, Emily (Rooney Mara), tue à l'arme blanche son mari qui vient de sortir de prison, après que celui-ci ait purgé une peine pour une fraude financière. Avant d'en arriver là, on a constaté que cette jeune femme est déprimée, qu'après plusieurs tentatives de suicide, elle prend des antidépresseurs prescrits par un psychiatre (Jude Law). J'ai vraiment cru que le réalisateur avait l'intention de faire une critique des effets secondaires des médicaments. Et bien pas du tout... Je vous laisse découvrir tous les retournements de situations. L'action est bien menée. Catherine Zeta-Jones, en psychiatre pas très nette et de surcroît lesbienne, est convaincainte. Jude Law montre qu'il a un talent certain loin des personnages de jeunes premiers; et enfin Rooney Mara, avec son visage lisse, revèle bien des zones d'ombre. Un très bon film. Lire le billet d'Alex.

20 avril 2013

20 ans d'écart - David Moreau (billet supplémentaire)

20 ans d'écart de David Moreau, c'est la rencontre dans un avion de Rio à Paris de baskets avec des hauts talons, ou plutôt le coup de foudre de Balthazar (Pierre Niney), 21 ans, pour Alice (Virginie Efira), 38 ans. Alice se trouve à un moment critique dans sa vie professionnelle, elle travaille pour un magazine de mode (univers impitoyable s'il en est). Mère divorcée (elle a une petite fille), sa vie sentimentale est au point mort tandis que son ex-mari a des aventures avec des femmes très jeunes. Le père de Balthazar n'est pas en reste en fréquentant une femme qui pourrait être sa fille. Tout ça pour dire que le couple que formera Alice et Balthazar (car Alice va tomber amoureuse du jeune homme) est plein de fraîcheur et de spontanéité et leur idylle semble partie pour durer longtemps. C'est un film sans aucune vulgarité qui "donne la pêche" (mesdames).

PS: je me dois de signaler que Ta d loi du cine avait d'abord écrit dans la 1ère version de son billet d'hier que j'avait énergiquement refusé de voir ce film. Dès que j'ai su cela, je lui ai fait rectifier avant publication. Non mais!

PS2: la rédaction de mon billet contient peut-être moins d'images, mais en voici une pour l'illustrer (celle du dossier de presse)!

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19 avril 2013

20 ans d'écart - David Moreau

[Billet de ta d loi du cine, "squatter" chez dasola, rédigé le 15/04/2013]

Avec quelques semaines de retard, je voudrais rendre compte du film 20 ans d’écart, auquel j’avais consacré une entrée «Solo *GC» ayant comme date limite le 31 mars 2013. Dasola avait refusé de m'accompagner sur le moment (un peu comme pour Lucky Luke?) (1). Lorsque je suis arrivé dans la salle, les rangs clairsemés m’ont fait craindre le navet bouche-à-oreillé. Et puis on est passé, très vite, de quelques dizaines de spectateurs à une salle bien remplie (disons 200 places sur 300 ?). Pour l'anecdote, il me semble bien que figurait parmi les bandes-annonces pré-projection Perfect Mothers (que je n'ai toujours pas vu) - même si je ne pourrais en jurer. Pour notre 20 ans d'écart, ce n'est sans doute pas la peine de rappeler l'argument du film, bien résumé dans son titre: une comédie (romance) qui fonctionne sur le ressort du «contraste» entre deux personnes contemporaines; mais je qualifierais ce contraste de «vertical» (l’âge) au lieu des contrastes «horizontaux» que l’on a vus mille fois (religion, couleur de peau, culture, milieu social, caractère, profession…).

Pour des raisons professionnelles (pour faire preuve d'originalité) dans un milieu pas si glamour qu'il n'y paraît, et suite à un quiproquo initial, une quasi-quadra séduit un étudiant. A partir de là, si l'on ricane à certains moments, à d’autres on rit de bon cœur (ah, les scènes avec le scooter rose -"je l'ai acheté sur photo N&B!"- ou les pétarades...). Avec manipulation ou naïveté, le scénario navigue intelligemment entre les péripéties pro et perso. Côté féminin, ce qui est au départ calculé devient un peu plus abandonné (à défaut d’être sincère) quand le jeu prend un coup de chaud. J’ai trouvé que c’était joué avec beaucoup de crédibilité, même si les acteurs principaux (à ce jour, pas encore 36 ans pour Virginie Efira, mais déjà 24 ans pour Pierre Niney "de la Comédie Française" [ça m'a fait sourire, dans le générique]) n'ont pas tout à fait l'âge des rôles. Il me semble avoir relevé qu'ils n’ont d'ailleurs dans le film pas 20 ans d’écart, mais seulement 17 (si j’ai bien compris, 21 ans contre 38: à un moment, je crois qu’«elle» dit «quand tu auras 31 ans, j’en aurai 48… - ou 41, 58…»). Côté mâle, on a donc un (jeune) homme sincère (par parenthèse, en langage codé, est-ce que que ça ne signifie pas «ne disant pas ne pas être marié/maqué s’il l’est»?); mais un grand cœur que l’on fracasse, ça vous ramène le petit jeunot de base au stade larvaire (attendrissant?).

Au-delà de la comédie, peut-être y a-t-il un brin de satire légère de la dé-composition de relations familiales compliquées (dans un certain milieu social, tout de même!), avec une grande soeur plus que crispante, une pré-ado sensible aux réseaux sociaux et au qu'en-dira-t-on, et des pères qui ont refait leur vie en fricotant sans embarras avec des jeunettes. Pour notre héroïne, c'est mignon (touchant?) de lui voir faire des efforts -assumés!- pour se donner un look rajeunissant (une caricature d'adulescent?): petits états d'âme, mais grandes ambitions. En fait, elle doit mettre toute son énergie à satisfaire une papesse de la mode (diablesse dont je suis bien incapable de distinguer si elle s’habillait en Prada). Sa hiérarchie lui "met la pression": de belles relations de business où, à un moment, entre deux gentillesses, on te dit sans appel «c'est ça ou tu dégages» (et exécution au final). Pour continuer à parler en termes d'images, photographe et coiffeur (?) de mode sortent de ce film habillés pour l’hiver.

Je pourrais encore parler des «effets» attendus qui ne se produisent pas: par exemple, je croyais entendre en «morceau de bravoure» un exposé improvisé sur Oscar Niemeyer et le Bunker (PCF)... ou alors, ça a été coupé au montage et on y aura droit dans des bonus de DVD? Mais pour conclure, je dirais que j'ai bien aimé, que c’est un film bien gentillet, déjà, à revoir au moins tous les 15 ou 20 ans (à différentes étapes de sa propre vie…). Et je ne sais pas si on peut le mettre sur le même plan (c'est prématuré), mais j'aurais envie d'y rentrer régulièrement, comme j'aime bien revisionner d'autres comédies ou romances comme Avanti!, Holiday, Un jour sans fin... Enfin, un truc à retenir: surtout, surtout, ne confiez jamais à une personne que vous avez menti à une autre - occasion de méditer l’expression «être tenu(e) à bout de gaffe»!

(1) elle en revient: voir son billet ici.

16 avril 2013

Le Temps de l'aventure - Jérôme Bonnell

Voici un film qui nous raconte la brève rencontre d'Alix, une femme dans la quarantaine, avec un homme dont elle a croisé le regard dans un train qui la mène de Calais à Paris. Le Temps de l'aventure se déroule à Paris pendant une journée, le 21 juin, jour de la fête de la musique. Venue pour passer une audition entre deux représentations théâtrales d'une pièce d'Ibsen à Calais, Alix, qui est actrice, va vivre une belle mais éphémère relation charnelle avec un Britannique venu, lui, pour un enterrement. Ce film permet surtout à Emmanuelle Devos (Alix), qui est filmée au plus près, de trouver son plus beau rôle. Alix va se trouver à un moment charnière de sa vie: partir avec cet homme inconnu et tout abandonner, ou alors continuer comme si rien n'était arrivé. J'ai relevé quelques séquences notables comme celle de l'audition où Alix montre l'étendue de sa palette d'actrice, ou celle de la confrontation entre Alix et sa soeur: c'est "saignant". Et puis, il y a Gabriel Byrne qui joue l'amant d'un jour d'Alix: il est vraiment très bien. Ce film pourra déconcerter certaines personnes, mais je pense qu'il vaut vraiment la peine d'être vu. Et j'ai trouvé somme toute la fin assez ouverte.

7 avril 2013

Perfect mothers - Anne Fontaine / Quartet - Dustin Hoffman

Je voudrais rendre compte de deux films qui viennent de sortir le mercredi 3 avril 2013.

D'abord, Perfect Mothers, de la réalisatrice française Anne Fontaine, est adapté d'un roman de Doris Lessing, Les grands-mères. De nos jours, l'histoire pas banale se déroule en Nouvelle Galles du Sud, en Australie, au bord de la mer dans un cadre assez idyllique. Deux femmes à la quarantaine épanouie, Lil (Naomi Watts) qui est veuve, et Roz (Robin Wright) qui est mariée, sont amies depuis des années. Elles ont chacune un fils, Ian et Tom, qui sont amis depuis l'enfance. Ils font du surf ensemble. Un soir, Ian (le fils de Lil), amoureux de Roz, devient son amant. Pour se venger, Tom (le fils de Roz) fait de même avec Lil. On aurait pu attendre d'Anne Fontaine, réalisatrice de Nettoyage à sec, Coco avant Chanel, Entre ses mains ou Nathalie, quelque chose de plus sulfureux, de transgressif. Mais non, c'est un film sage, beau à regarder (tant les acteurs que les paysages). Les deux actrices sont vraiment bien (surtout Robin Wright). Les deux jeunes hommes sont plutôt bien de leur personne. Je vous laisse découvrir ce que devient ce quatuor (presque incestueux) qui s'agrandit pendant un certain temps (Ian et Tom se marient et ont chacun une fille). Petite remarque: le titre original anglais (!) est Two mothers (Deux mères). Pour sa sortie française, le titre devient, toujours en anglais (!), Perfect mothers (Mères parfaites). C'est un film qui m'a donné envie de découvrir la Nouvelle Galles du Sud et de lire Les grands-mères, et que je peux vous conseiller (1).

En ce qui concerne Quartet, c'est la première réalisation de l'acteur Dustin Hoffman. Il permet d'admirer, une fois de plus, des acteurs comme Maggie Smith ou Tom Courtenay, qui ont l'âge des rôles. Dans un paysage idyllique en Angleterre, une maison de retraite abrite des artistes retraités: chanteurs d'opéras, musiciens et acteurs, etc. Une soirée de gala se prépare afin de recueillir des fonds pour garder l'établissement ouvert. Jean Horton (Maggie Smith), ancienne chanteuse lyrique, vient juste d'intégrer l'institution, provoquant la fureur de Reggie (interprète lyrique lui aussi). Je vous laisse découvrir pourquoi. La musique classique (Bach) et des airs d'opéra comme Rigoletto de Verdi servent de musique de film. D'ailleurs, le quatuor de Rigoletto sert de "clou du spectacle" et conclut le film. Il semble que c'est la passion de Dustin Hoffman pour l'opéra qui l'a amené à faire un tel film. C'est plaisant, avec quelques répliques plutôt drôles, même si on sent aussi une certaine tristesse qui se dégage de l'ensemble. En effet, c'est une histoire sur la vieillesse qui atteint beaucoup d'entre nous un jour ou l'autre. A voir et à entendre.

(1) Pour répondre à la question de Keisha ci-dessous, je précise que j'ai vu le film en VO.

4 avril 2013

The Sessions - Ben Lewin / Les amants passagers - Pedro Almodovar

Séance de rattrapage pour le premier et une grande déception pour le deuxième.

Je commence par The Sessions de Ben Lewin qui est un film d'une grande sensibilité, très pudique, sur un sujet très "casse-gueule", la question de l'amour physique pour un handicapé. En l'occurence, le réalisateur s'est inspiré d'un article écrit par Mark O'Brien, un universitaire atteint par la polio qui survit grâce à un poumon d'acier. A 38 ans, Mark décide de perdre sa virginité en louant les services d'une "sex surrogate" (en VO), une sorte de thérapeute qui apprend l'amour physique en six séances (sessions). En tant que spectateur, on ne se sent pas voyeur. C'est un film bourré d'humour avec des dialogues percutants comme ceux échangés entre le prêtre confesseur (très progressiste) et Mark. C'est un film sur l'amour physique et les sentiments joués par quelques acteurs épatants: la trop rare Helen Hunt, John Hawkes et William M. Macy. Je ne sais pas si le film est encore projeté mais s'il passe par chez vous, allez-y.

En revanche, évitez d'aller voir Les amants passagers de Pedro Almodovar surtout si vous payez un billet plein tarif. Il n'y a pas d'histoire: un avion qui a perdu son train d'atterrisage tourne en rond dans le ciel d'Espagne plutôt que de se diriger vers sa destination première, le Mexique. Trois stewards très "gays" s'occupent de la "business class" tandis que les passagers de la classe économique ont tous été endormis. On peut comprendre le film comme une parabole sur l'état pas très brillant de l'Espagne actuelle. C'est donc lugubre malgré les couleurs kitsch pas de très bon goût. Je m'attendais à voir une comédie, et bien pas du tout, ce n'est pas grand-chose.

1 avril 2013

Lincoln - Steven Spielberg

Je me décide enfin à évoquer Lincoln de Spielberg (oublié en partie par les Oscars 2013, à juste titre?). Que dire de ce film vu il y a plus de deux mois en avant-première? J'avoue que, dès l'ouverture, j'ai trouvé la narration démontrative et pesante. Spielberg nous raconte les quatre derniers mois (de janvier à avril 1865) de la vie de Lincoln, qui vient d'être réélu pour la seconde fois à la présidence des Etats-Unis. Il fut le premier président Républicain de l'histoire du pays, qui, en 1865, est meurtri et divisé entre le Nord et le Sud par la guerre de sécession (leur "guerre civile") qui dure depuis 4 ans. Les morts se comptent par centaines de milliers. Le désir de Lincoln, avant que la guerre se termine, est de faire voter le 13ème amendement qui abolit l'esclavage. Je me suis demandé si c'est parce que ce 13ème amendement a été voté que le Sud s'est rendu, ou si c'est parce que la guerre tirait alors à sa fin (le Sud était exangue) que le 13ème amendement a pu être ratifié. Toujours est-il que toutes les séquences qui se passent dans la Chambre des représentants sont passionnantes. On voit comment les Démocrates esclavagistes décident pour différentes raisons de rallier Lincoln et les Républicains afin de voter l'amendement. En revanche, les autres scènes dans l'intimité de Lincoln et celles qui se passent en extérieur m'ont paru interminables. Je suis donc très mitigée.

26 mars 2013

Le mur invisible - Julian Pölsler

Ce film (sorti dans peu de salles et qui ne se donne pratiquement plus à Paris, malheureusement) est l'adaptation d'un roman du même nom (publié en 1963) de Marlen Haushofer (1920-1970), que j'avais lu il y a plusieurs années et que je vous conseille. L'univers du roman est à la limite du fantastique et de la science-fiction. A la fin du XXème siècle, une jeune femme s'installe dans un chalet d'amis dans les Alpes autrichiennes. Elle se retrouve, le lendemain matin de son arrivée, isolée du reste de monde (il n'y a plus aucun signe de vie humaine). En effet, pendant la nuit, un mur transparent s'est érigé, l'empêchant de repartir par où elle était venue. Ce mur assez haut, dont on n'arrive pas à voir les limites, forme une sorte de protection. Cette femme et les animaux autour d'elle semblent être les seuls survivants de cette région terrestre, où le paysage n'a subi aucun dommage et où l'on entend le brame du cerf. Pendant tout le film, on écoute parler la femme en voix "off". Elle s'adresse à nous en lisant son journal qu'elle rédige sur des feuilles volantes. Elle raconte sa nouvelle vie entourée de "Lynx", un chien, de "Bella", une vache, et d'une chatte, auxquels viendront s'ajouter un petit taureau et un chaton angora. Cette citadine se met aux durs travaux des champs suivant les rythmes des saisons. Quand le film se termine, 3 ans se seront passés. Elle n'a plus de papier pour écrire, des animaux sont morts mais la femme espère que quelque chose arrivera, elle en est sûre. On ne sent nul désespoir dans son comportement, elle continue. Martina Gedeck, présente de la première à la dernière image, est remarquable (elle jouait le rôle principal dans La vie des autres). Le film (le premier du réalisateur) n'est pas austère du tout et s'il passe par chez vous, allez le voir. Lire le billet d'Alex et celui de K.

17 mars 2013

No - Pablo Larrain

Après Tony Manero (que je n'ai pas encore vu) et Santiago 73, Post-mortem, voici No, le nouveau film de Pablo Larrain. C'est pratiquement du docu-fiction (l'histoire est vraie). Avec No, le réalisateur continue son exploration de la période de la dictature du Général Pinochet. En l'occurence, il filme la fin de ce régime en entremêlant images d'archives télévisées et fictionnelles de façon habile. Pour ce faire, le réalisateur a filmé en vidéo analogique avec une image de format presque carré et des couleurs baveuses. Pablo Larrain nous raconte comment la campagne publicitaire du "No" qui n'avait rien de virulente (elle prônait la joie du changement) a chassé du pouvoir le Général Pinochet en 1988. Le général avait eu l'idée d'organiser un référendum pour savoir si le peuple chilien voulait encore de lui. Le "No" a gagné et la démocratie a triomphé. Cette campagne du "No" a été orchestrée par un jeune publicitaire René Saavedra issue d'une famille militante de gauche, père divorcé d'un jeune garçon et passionné de skate-board. Quand on voit les bribes de film de la campagne pour le "No", on se demande comment le parti du "No" a fait pour gagner: c'est assez ringard et laid, mais elle a convaincu. Et nous spectateurs, on jubile. Je vous conseille donc d'aller voir ce film dont le principal atout est Gaël Garcia Bernal qui s'impose de plus en plus dans des rôles intéressant. Il a mûri et il est vraiment très bien.

14 mars 2013

Au bout du conte - Agnès Jaoui

J'étais certainement dans de très bonnes dispositions, mais Au bout du conte d'Agnès Jaoui m'a beaucoup plu, malgré la musique (au bout d'un moment, elle m'a crispée), et malgré un scénario un peu faiblard. Les atouts de ce film sont d'abord et avant tout les acteurs, Jean-Pierre Bacri en tête, avec sa tête de grincheux complétement désabusé. Il est tordant en professeur d'auto-école qui sait quel sera le jour de sa mort (le 14 mars, si, si). Il l'apprend à l'occasion de l'enterrement de son propre père. J'aime le fait qu'il y ait dans ce film des acteurs de théâtre que l'on ne voit pas souvent: Dominique Valadié, Didier Sandre, Laurent Poitrenaux. Laura (Agathe Bonitzer), un mélange du Petit Chaperon rouge et de Cendrillon, rêve du Prince Charmant. Elle croit l'avoir trouvé en la personne de Sandro, jeune musicien compositeur de musique contemporaine, avant qu'elle ne se retrouve prise dans les griffes (si je puis dire) du Grand méchant loup (Benjamin Biolay). L'histoire n'est pas facile à raconter (à la différence d'un conte), mais ce n'est pas bien grave et je me suis sentie toute guillerette quand je suis sortie de la projection. C'est un film vraiment très sympa, souvent drôle, où Agnès Jaoui joue le rôle d'une fée avec plein d'enfants autour d'elle. A vous de juger.

8 mars 2013

La Demora (Le Retard) - Rodrigo Plà

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C'est dans des cas comme celui-là que je me dis que je suis contente de tenir un blog pour pouvoir défendre un film notable qui sort dans un circuit réduit et dont la presse parle peu.

Trois semaines après sa sortie, La Demora, film franco-mexico-uruguayen, n'est pratiquement plus à l'affiche à Paris (1 séance par salle et par jour) et c'est tout à fait dommage car le nouveau long-métrage du réalisateur de La Zona vaut vraiment la peine d'être vu. C'est un "petit" film qui peut toucher beaucoup de monde par le sujet traité sans aucun misérabilisme. Il nous raconte une histoire simple. En Uruguay, à Montevideo où le vent souffle et les nuits sont fraîches, Maria est une femme seule pour s'occuper de ses trois enfants et d'Agustin, son vieux père en bonne santé mais qui perd la mémoire. Pour subvenir aux besoins de sa famille, elle fait de la couture (elle coud des pièces en toile de jean) en tant qu'intérimaire pour une grande entreprise. Ayant peu de temps pour elle, elle se rend compte que son père qui n'est pas vraiment autonome représente une charge de plus en plus lourde. Son père accepte de partir dans une maison de retraite publique. Mais il n'est pas assez indigent pour être accepté. Peu de temps après, Maria prend une terrible décision: elle abandonne son père sans ses papiers dans une zone d'habitation très éloignée. Sans vous révéler la fin qui est belle, on sort émus de la projection dans laquelle il n'y a pas de jugement porté contre Maria malgré son acte répréhensible. Ce film nous parle de l'abandon des personnes âgées pour des bonnes ou mauvaises raisons. A mon avis, cela peut ou pourra arriver en France. Les deux acteurs principaux sont remarquables, surtout Carlos Vallarino, un acteur non professionnel qui joue Agustin. S'il passe par chez vous, allez le voir.

Lire le billet très positif de PierreAfeu.

2 mars 2013

Alceste à bicyclette - Philippe Le Guay / Möbius - Eric Rochant

Suite au billet de Gambadou, je suis allée voir Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay (Les femmes du 6ème étage). C'est l'occasion de voir Fabrice Luchini en forme dans le rôle d'un acteur retiré du monde du spectacle depuis plus de 3 ans. Gauthier Valence (Lambert Wilson), star d'une sitcom, voudrait monter Le Misanthrope de Molière au théâtre. Pour ce faire, il a l'idée d'aller jusqu'à l'île de Ré où vit Serge Tanneur (Fabrice Luchini) afin de le convaincre de lui donner la réplique. Ils joueraient à tour de rôle Alceste et Philinte. Ce film permet de nous faire entendre les alexandrins de la pièce, et de constater (selon moi) que Fabrice Luchini n'est pas forcément l'acteur idéal pour jouer Alceste, il met trop d'emphase dans sa diction. Comme point de détail, je dirais que la coiffure de Lambert Wilson (la chevelure rabattue) ne lui sied pas du tout. Une grande partie du film se passe sous la pluie, heureusement que Maya Sansa, ravissante actrice italienne, apporte un peu de soleil avec son délicieux accent. Sinon, il faut voir ce trio se déplacer à bicyclette (dont l'une sans frein). Les relations entre Gauthier et Serge deviennent à l'image de celles d'Alceste et Philinte: houleuses et teintées de jalousie. Je vous laisse découvrir l'épilogue dans lequel le 113ème vers de la pièce est essentiel car il ne faut pas se tromper quand il s'agit de dire "effroyable" haine plutôt qu'effrayante ou indicible. Un bon moment de cinéma qui donne envie de se replonger dans Molière.

Par ailleurs, suite au conseil d'Alex et au billet de présentation très complet d'Alain, je suis aussi allée voir Möbius d'Eric Rochant. Et je suis un peu embêtée d'en parler, mais j'avoue que je n'ai rien compris à l'histoire si ce n'est qu'il s'agit une histoire d'espionnage financier (ou diplomatique?). On croise des espions russes, américains, monégasques (le film a été tourné pour partie à Monaco), un agent double, un espion russe amoureux d'une jeune Américaine, espionne et qui plus est "tradeuse" de talent. Pour rendre les choses plus complexes, on donne des surnoms à chaque agent. Au bout de cinq minutes du film, j'étais complétement perdue. D'autant plus que j'ai trouvé que la prise de son n'était pas terrible: je n'ai pas compris les dialogues du début. Jean Dujardin joue bien, même s'il n'est pas crédible en espion russe. J'ai trouvé que l'ensemble faisait très artificiel. C'est un film qui se prend très au sérieux, alors que certains dialogues (entre Cécile de France et OSS... pardon Jean Dujardin) m'ont semblé très "cucul la praline". Tout ça pour dire que je ne peux vraiment pas donner d'autre avis sur ce film.

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