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Le blog de Dasola
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27 février 2013

Passion - Brian de Palma

J'ai vu et apprécié Passion de Brian de Palma qui est un remake de Crime d'amour d'Alain Corneau (son dernier film). Je l'ai d'ailleurs trouvé nettement plus réussi que le long-métrage original. Le scénario m'a paru plus crédible et il n'y a pas le déséquilibre que j'avais noté entre les deux personnages principaux. A noter, pour l'anecdote, que le réalisateur, qui a réadapté l'histoire tournée à Berlin, a gardé les mêmes prénoms pour les deux personnages féminins, Christine et Isabelle. Mais à l'inverse de Crime d'amour, la blonde Isabelle est devenue brune (Noomi Rapace), quant à la brune Christine, elle est devenue blonde (Rachel McAdams). J'ai été un peu destabilisée au début mais cela ne m'a pas empêché de suivre avec grand plaisir les relations amour-haine teintées de perversité et d'humiliation qui unissent Christine et Isabelle (les deux actrices sont vraiment très bien), l'une étant la supérieure hiérarchique de l'autre dans une grande société de communication publicitaire. Un troisième personnage, Dani, qui n'existe pas dans le film original, va jouer un rôle essentiel dans le drame qui se joue devant nous. Le film frappe par le travail sur l'image. Dans le corps du film, Brian de Palma se sert de tous les supports possibles pour nous raconter cette histoire : les images sur ordinateur, sur téléphone portable, des caméras de surveillance. Il utilise même le "split screen" (image coupée au milieu de l'écran), sans oublier les images mentales issues de cauchemars. Cette histoire d'une grande violence dont le rythme s'accélère à la fin se termine dans une musique tonitruante. Je recommande.

21 février 2013

Syngué sabour - Pierre de patience - Atiq Rahimi

J'ai été très tentée par l'idée de voir l'adaptation filmique (sortie cette semaine) du roman d'Atiq Rahimi (Prix Goncourt 2008). C'est l'écrivain, qui est aussi réalisateur, qui dirige Syngué Sabour - Pierre de patience. Dans une ville iranienne en état de siège, une femme veille son mari couché, yeux ouvert mais immobile avec une balle logée dans la nuque. Elle attend la cicatrisation en s'occupant de lui avec dévouement. J'avoue avoir été gênée par le premier quart d'heure qui m'a paru brouillon, agité. Et puis le film se concentre sur la confession de cette femme qui se sert de son mari comme pierre de patience (voir le roman). Et on assiste à la métamorphose de cette femme. Elle, qui portait le voile intégral pour sortir, commence à se féminiser en se coiffant et se maquillant avec soin. Pendant ce temps, elle prend de l'assurance, fait des révélations de plus en plus intimes devant son mari inerte. La réalisation n'a rien d'exceptionnel mais elle permet à Golshifteh Farahani (que j'avais découverte dans A propos d'Elly d'Asghar Farhadi) de trouver un beau rôle de femme qui s'émancipe de son mari à sa façon même si je n'ai pas ressenti la rage que l'on trouve dans le livre. J'espère que ce film donnera envie de (re)lire le roman qui m'avait semblé plus intense.

15 février 2013

7 psychopathes - Martin McDonagh / Hitchcock - Sacha Gervasi / Shadow Dancer - James Marsh

Voici trois films vus assez récemment et qui m'ont procuré de bons moments de cinéma.

7 Psychopathes de Martin McDonagh (Bons baisers de Bruges) est un film qui bénéficie d'un casting assez exceptionnel et d'un adorable toutou, un shih tzu. C'est sanglant et loufoque. Marty (Colin Farrell), un scénariste en mal d'idées, se retrouve grâce à Billy (Sam Rockwell), un acteur de ses amis, à croiser le chemin d'individus tels un kidnappeur de chien, un tueur masqué au valet de carreau, un psychopathe qui adore son Shih Tzu, ou un serial-killer à la retraite. Ce film est surtout l'occasion de voir, en plus des deux acteurs déjà cités, Christopher Walken, Woody Harrelson, Tom Waits et Harry Dean Stanton. Dans une séquence, ce dernier en tenue de pasteur m'a fait penser à Robert Mitchum à côté d'un réverbère dans La nuit du chasseur. Assez distrayant mais violent.

Hitchcock de Sacha Gervasi peut faire penser à un "making of" du film Psychose. Dans ce film, Alfred Hitchcock (1899-1980) est décrit comme un boulimique vidant le frigo. Légèrement voyeur (il épie ses actrices), il est capable d'hypothéquer sa maison pour financer son film. En effet, après le triomphe de La mort aux trousses, "Hitch" a décidé d'adapter Psychose de Robert Bloch. Dans l'histoire, l'héroïne va être assassinée dans la première moitié du film au cours d'une scène d'anthologie sous une douche. La violence du sujet et la scène dénudée du crime mettent Hitchcock dans la ligne de mire de la censure américaine et du futur distributeur du film (nous sommes en 1959). Heureusement, Hitchcock reçoit l'appui presque indéfectible d'Alma, sa femme depuis plus de 30 ans, et de Lew Wasserman, son producteur. C'est toujours agréable pour moi de voir un film qui parle de cinéma, d'acteurs, de tournage. Dans le même genre, il m'a fait penser à un autre film récent, My week with Marilyn. Anthony Hopkins dans le rôle d'Hitchcock se sort plutôt bien de son personnage. Etant une fan d'Helen Mirren, je me suis régalée de la voir dans le rôle d'Alma qui fut l'assistante d'Hitchcock dans l'adaptation de plusieurs scénarios des films tournés par son mari. C'est une oeuvre qui m'a donné envie de revoir Psychose.

Shadow dancer de James Marsh est un film noir qui se passe à Belfast et à Londres en 1993. Colette McVeigh, une jeune femme membre de l'IRA, est obligée de devenir une informatrice pour le MI5. Pour cela, elle est menacée de prison à vie et d'être séparée de son petit garçon. J'ai aimé l'atmosphère pesante du film où l'on sent la menace permanente. Clive Owen qui joue un agent du MI5 est remarquable. Mac, son personnage, devient désemparé face aux tendres sentiments qu'il se met à éprouver pour Colette. C'est Andrea Riseborough qui interprète Colette. C'est une actrice à suivre. Petite anecdote, j'ai vu le film en avant-première en présence de Clive Owen. Ce fut un moment sympa mais trop court. La fin du film assez inattendue est glaçante.

9 février 2013

Wadjda - Haifa Al Mansour

Wadjda de Haifa Al Mansour, c'est le premier film (coproduit avec l'Allemagne) réalisé par une femme et tourné en Arabie Saoudite. Wadjda est le prénom d'une petite fille de 12 ans, assez délurée, qui marche en baskets et porte un jean, écoute du rock et n'en fait qu'à sa tête. Elle vit avec sa mère qui donne des cours pendant que son père, qui est absent pour de longues périodes, revient de temps en temps. Nous sommes donc en Arabie Saoudite, à Ryad, de nos jours. Les femmes sont voilées (la maman de Wadjda porte le Niqab pour sortir et faire du shopping). Les femmes ne conduisent pas (elles payent un taxi collectif pour se faire conduire là où elles veulent). Wadjda rêve d'avoir un vélo bien à elle pour faire la course avec un jeune garçon de ses amis. Faire du vélo en Arabie Saoudite n'est pas interdit aux femmes mais pas bien vu. Comme sa maman rechigne à cette dépense, Wadjda décide de préparer un concours de chant coranique dans son école bien qu'elle ne soit pas une élève très attentive à l'école et ait du mal à déchiffrer et à psalmodier la Sourate des femmes. Par petites touches, la réalisatrice nous fait bien sentir le carcan religieux qui pèse sur ce pays (et certainement dans d'autres), où tout tourne autour de la prière et du Coran; un pays où les collégiennes se cachent des hommes (des ouvriers), où il est interdit de laisser le Coran ouvert (je vous laisse découvrir pourquoi), où l'on se lève à 4H ou 5H pour la première prière, où l'on interdit aux filles les contacts physiques (se tenir par la main par exemple), où les femmes doivent obtenir une permission du père ou du mari pour beaucoup de choses. On apprend que si le père de Wadjda n'est pas souvent là, c'est qu'il s'apprête à prendre une deuxième épouse. Wadjda va gagner son concours mais vous verrez ce qui va arriver. Allez voir ce film que je vous conseille. Lire les billets de Ffred, de Mymp, et celui compilé par Alain.

3 février 2013

Rendez-vous à Kiruna - Anne Novion / Jours de pêche en Patagonie - Carlos Sorin

Dans les deux films que je chronique aujourd'hui, le point commun est de parler des rapports de filiation.

Rendez-vous à Kiruna d'Anne Novion (sorti le 30/01/13, et que j'avais vu l'avant-veille en avant-première) m'a permis de m'évader vers le grand nord de la Suède jusqu'à Kiruna. On fait ce périple en voiture en compagnie d'Ernest Toussaint (Jean-Pierre Darroussin), qui doit aller reconnaître le corps de son fils (qu'il n'a jamais vu) mort noyé accidentellement. Sur son chemin, Ernest prend en stop Magnus, qui parle français et qui souhaite rendre visite à son grand-père. Ernest Toussaint est un architecte ronchon qui pense d'abord et avant tout à son travail. Grâce à son portable, il appelle souvent son cabinet sans s'interrompre sauf quand il voit un élan majestueux passer devant lui. Cette scène vue dans la bande-annonce est très belle. Une scène poignant est celle des retrouvailles de Magnus et de son grand-père qui boit de l'aquavit cul-sec. Car au fil de son voyage, Ernest va s'ouvrir aux gens qui le croisent. Il y a beaucoup de pudeur, de non-dits, et pas mal d'humour. A part Jean-Pierre Darroussin et Anastasios Soulis, les autres acteurs parlent suédois avec des sous-titres, ce qui accentue l'impression de dépaysement. Dommage qu'à l'issue de la projection, Jean-Pierre Darroussin et la réalisatrice n'aient fait qu'une courte apparition sans qu'il soit possible de leur poser des questions comme sur les conditions et les lieux de tournage, la séquence de l'élan, le soleil de minuit, etc. Un très joli film que je vous conseille.

Dans Jours de pêche en Patagonie de Carlos Sorin (sorti le 26/12/12) d'une durée d'1H15, c'est un père, Marco, à la recherche d'un nouveau départ, qui tente de renouer avec sa fille qu'il n'a pas vue depuis des années. Le film traite un peu de la pêche au requin mais beaucoup des rapports humains et des relations parfois houleuses entre parents et enfants. Les tentatives de Marco pour renouer une relation avec sa fille ne sont pas un franc succès, pas plus que sa tentative de pèche au requin, qui le conduit à l'hôpital tellement il a le mal de mer. Il ne se décourage pas pour autant car il fait des rencontres sympathiques comme un entraîneur de boxe et un petit chien en peluche rockeur (très amusant). C'est le quatrième film de Carlos Sorin que je vois (après Historias minimas, Bombon el perro -mes deux préférés- et La fenêtre). Je vous conseille Jours de pêche en Patagonie pour découvrir ce réalisateur argentin que j'apprécie beaucoup. Lire les billets d'Oriane et de Chris.

31 janvier 2013

Blancanieves - Pablo Berger

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Avant d'évoquer Lincoln de Steven Spielberg (qui m'a assez déçue, c'est pourquoi j'ai du mal à en parler), je voudrais vous conseiller Blancanieves de Pablo Berger, ce très beau film espagnol sonore (très belle musique), muet et en noir et blanc. Il s'agit d'une transposition du conte "Blanche Neige et les sept nains" des frères Grimm dans l'Espagne des années 1910-20 dans le milieu de la tauromachie. Pour les "anti corridas" dont je fais plutôt partie, on ne voit aucune scène révoltante et un taureau est même épargné vers la fin du film. Lors d'une corrida, un grand torero, Antonio Villalta, est encorné. Gravement blessé, il survit tandis que le même jour, sa femme Carmen meurt en couches en donnant naissance à une petite fille. Elevée par sa grand-mère, la petite Carmencita voue une adoration à ce père absent qui s'est remarié à son infirmière, Encarna, qui se révèle être une femme belle mais très méchante. Après quelques péripéties, Carmencita, devenue une jolie jeune fille, deviendra toréro à son tour, entourée de six (et non sept) nains toréros. La fin du conte est tragique mais très belle. Il faut noter que les actrices sont bien mises en valeur, dont Maribel Verdù qui interprète la marâtre. C'est un cinéma expressionniste où les voix ne sont, en effet, pas nécessaires. Il y a des plans magnifique comme ceux des arènes de Séville où se déroulent les corridas. Un très grand film que j'ai vu dans une salle où les spectateurs avaient l'air aussi enthousiastes que moi. Lire les billets d'Alex et de Miriam.

22 janvier 2013

Django unchained - Quentin Tarantino

Que dire de ce western, Django unchained, sinon que pendant 2H45 je suis restée scotchée à mon fauteuil? On ne voit pas le temps passer. On suit le périple de Django (il ne faut pas prononcer le "D"), un esclave noir, et du Dr Schultz. Ce dernier a libéré Django de ses chaînes parce qu'il a besoin de lui. Ce Dr Schultz, un Allemand qui se fait passer pour un dentiste (il conduit une roulotte avec une grosse molaire accrochée au dessus) est devenu chasseur de primes. La scène d'ouverture est inoubliable (comme d'autres par la suite): l'on y voit Schultz parlant très posément à deux blancs juste avant de leur tirer dessus. L'histoire se passe quelque part dans le sud des Etats-Unis en 1858, deux ans avant le début de la guerre de Sécession. Le Dr Schultz sait que Django peut reconnaître deux hors-la-loi qu'il recherche. De son côté, Django veut retrouver sa femme, la très jolie Broomhilda, qui sait parler allemand. Les deux hors-la-loi liquidés, Schultz et Django arrivent dans une plantation dirigée par Calvin Candie (Leonardo di Caprio, génial dans l'abjection). On ne peut pas dire que Tarantino fasse dans la nuance. Mais c'est assez jubilatoire. D'un côté, les noirs sont les victimes sans défense, torturés, humiliés, tués sans autre forme de procès; et de l'autre, les bourreaux, blancs, des êtres très bêtes et méchants. Et au milieu, un noir renégat, Stephen (interprété par l'excellent Samuel L. Jackson, méconnaissable). Parmi quelques scènes d'anthologie, on retient celles où les hommes du (futur) Ku Klux Klan se plaignent de leur cagoule mal ajustée (ils n'ont pas les trous en face des yeux) ou bien celle où Calvin Candie semble démontrer par la phrénologie (étude de la forme des crânes et de leurs "bosses") que l'homme noir serait servile. Ce film me réconcilie avec Quentin Tarantino que j'avais laissé tomber après Kill Bill 1. Je vous conseille absolument Django unchained, servi par quelques acteurs au mieux de leur forme, dont Christoph Waltz et Jamie Foxx (et je trouve que Leonardo Di Caprio a trouvé son meilleur rôle depuis longtemps). J'ai aussi bien apprécié de revoir Don Johnson. Lire les billets de ffred, Alex, Chris, Pascale, Princécranoir, Luocine, Wilyrah (pas totalement convaincu), CaptainNavarre et Trillian ainsi que le billet très négatif d'Ed (il en faut).

16 janvier 2013

Foxfire, l'histoire d'un gang de filles - Laurent Cantet

Dommage que le titre Foxfire, l'histoire d'un gang de filles soit aussi peu porteur: essayez de ne pas passer à côté de ce film (sorti il y a deux semaines) de Laurent Cantet, tourné en anglais et adapté d'un roman de Joyce Carol Oates (que je n'ai pas lu). J'ai vu très peu de billet sur ce film et c'est regrettable (cf. ceux de Phil ciné, Ys et Le bison). Je n'ai pas vu passer les deux heures vingt, tellement on suit cette histoire avec intérêt. Dans les années 50, dans un collège, les filles sont chahutées de manière grossière par des professeurs hommes ou des élèves masculins. Nous sommes dans l'Amérique blanche de la côte Est. Les femmes restent au foyer ou en retrait, au contraire des hommes qui travaillent et régissent tout. Issues de familles en difficulté ou inexistantes, Margaret "Legs", Maddie, Rita, Goldie et une autre décident de se lier à la vie, à la mort, contre la domination masculine. Elles ont toutes moins de 18 ans. Elles font un pacte en se faisant tatouer un petit symbole sur leur omoplate droite. Plus tard, d'autres se joindront à elles (mais aucune femme de couleur). Après quelques actes de malveillance et de menus larcins, on va les suivre dans leur escalade vers la grande délinquance qui se concrétise par un enlèvement avec demande de rançon. "Legs" est la leader de ce groupe de filles qui la suivent aveuglément. Elles veulent vivre sans contrainte. Laurent Cantet suit au plus près ses jeunes actrices pas connues qui sont toutes remarquables. Il sait raconter une histoire, je n'ai pas senti de baisse de tension. Je recommande vivement.

10 janvier 2013

Au-delà des collines - Cristian Mungiu

J'ai enfin vu Au-delà des collines du cinéaste roumain Cristian Mungiu, qui dure 2H30. Il a été récompensé par le prix d'interprétation féminine pour les deux actrices et le prix du scénario au dernier festival de Cannes de 2012. Je l'ai trouvé un peu long mais captivant. Je me suis demandée pendant presque tout le film en quelle année se déroulait l'histoire. En effet, ce que nous montre Mungiu m'a fait penser que cela se passait dans les années 70: les trains, les voitures (particulières ou ambulances), les vêtements. Tout semble vieillot, hors d'âge, pauvre. Dans une communauté religieuse orthodoxe, par-delà des collines, vivent quelques femmes, une mère supérieure et un Pope. N'ayant pas l'électricité, ils s'éclairent avec des lampes à gaz ou à pétrole. Parmi ces femmes, on découvre Voichita, une orpheline qui a choisi d'aimer Dieu. Alina, son amie très proche, revient d'Allemagne pour la convaincre de repartir avec elle loin de cet endroit perdu au mileu de nulle part. Mais Alina ne s'en laisse pas convaincre. Pendant plus de deux heures, on voit Alina qui subit une descente aux enfers, si je puis m'exprimer ainsi, dans ce lieu consacré à Dieu. Mungiu fait une description assez terrible de son pays de nos jours (car il est en fait mention en effet d'internet à la fin du film). Il est dur d'être soigné quand on n'a pas d'argent, les superstitions religieuses restent tenaces. On assiste au calvaire d'Alina attachée à une planche qui ressemble à une croix. Le film aurait gagné à être un tout petit peu plus court, mais à part ça, il vaut la peine d'être vu. L'histoire est adaptée de faits réels.

7 janvier 2013

Argo - Ben Affleck / Jack Reacher - Christopher McQuarrie

Voici deux films américains que j'ai vus pendant les vacances de Noël et qui se laissent voir agréablement.

Le premier, Argo de Ben Affleck, s'inspire de faits réels. En novembre 1979, en Iran, après la fuite de Shah aux Etats-Unis, l'ambassade des Etats-Unis avait été prise d'assaut par les Iraniens. Nous étions en pleine révolution islamique avec l'imam Khomeiny. Six ressortissants américains employés de l'Ambassade américaine à Téhéran arrivent à s'échapper et partent se réfugier au consulat du Canada. La CIA tente une opération pour les exfiltrer, l'opération "Argo", du nom d'un film qui ne verra jamais le jour. Je vous laisse découvrir comment Hollywood a aidé la CIA et comment une coopération intelligente entre deux pays (USA et Canada) a porté ses fruits. Ben Affleck qui interprète aussi le rôle principal est excellent dans son rôle d'agent de la CIA parti sauver ses compatriotes. C'est un film sans esbrouffe, bien mené et passionnant. Il rencontre un joli succès mérité. Il ne faut pas oublier que, historiquement, les autres employés de l'ambassade sont restés otages plus d'un an, et n'ont été libérés par l'Iran qu'en janvier 1981, après l'élection de Reagan qui a succédé au Président Carter.

Le second film, Jack Reacher de Christopher McQuarrie (scénariste entre autre de l'excellent Usual suspects de Bryan Singer), est adapté d'un roman de Lee Child (je n'ai encore rien lu de cet écrivain). Jack Reacher, ancien membre de la police militaire américaine, est un héros récurrent de plusieurs de ses romans. C'est Tom Cruise (qui n'apparaît pas tout de suite à l'écran) qui interprète ce personnage énigmatique et insaisissable (au sens propre comme au figuré). En Pennsylvanie, sur la côte Est des Etats-Unis, un "sniper" tue de manière délibérée au fusil de précision cinq personnes (quatre femmes et un homme). James Barr, un ancien Marine, est rapidement appréhendé. Sur le point d'être jugé et condamné à la peine capitale, il demande à son avocate que Jack Reacher fasse quelque chose. Le film dure 2H10 mais on ne voit pas le temps passer. L'histoire est un peu cousue de fil blanc avec des "méchants" très méchants (mention spéciale à Werner Herzog dans le rôle du "Zec"), un "traître" (dont on ne connaîtra pas vraiment les motivations) et une jolie avocate qui se donne du mal pour innocenter son client. Et Jack Reacher se bat bien. Il y a une très belle scène nocturne de poursuite en voiture. Sinon, le bémol que j'émettrais est que ce film promeut l'auto-défense puisque Jack Reacher fait justice lui-même.

4 janvier 2013

Mes top et "flop" cinéma 2012

Comme les années précédentes, je voulais établir un top de 20 (vingt) films vus, aimés et commentés sur les 107 (cent sept) que j'ai vus en 2012. Je me rends compte que j'ai eu davantage de mal à trouver vingt films dignes d'intérêt qu'à lister ceux que je n'ai vraiment pas appréciés (et je ne les ai pas tous cités).

Mes films préférés, dans le désordre:

Skyfall de Sam Mendes : du lourd, du bon, du distrayant, que demander de plus?

Amour de Michael Haneke : dur, mais Emmanuelle Riva est sensationnelle.

Royal Affair de Nikolaj Arcel : beau à regarder et une histoire intéressante et méconnue.

Les adieux à la reine de Benoît Jacquot : pour l'envers du décor de Versailles et des actrices bien mises en valeur.

Elena d'Andreï Zvyagintsev : remarquable dans la narration. Une vision de la Russie qui fait froid dans le dos.

Dix hivers à Venise de Valerio Mieli pour Venise l'hiver loin des sentiers battus.

Ernest et Célestine de Stéphane Aubier et Vincent Patar car l'histoire est charmante sans être jamais niaise.

Les nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat : édifiant, tout le monde devrait le voir.

La taupe de Tomas Alfredson : passionnant, un film qui prend son temps. J'avoue avoir calé à la lecture du roman que je n'ai pas terminé.

El Chino de Sebastian Borensztein : sympathique comédie argentine avec Ricardo Darin et son beau regard bleu.

Margin call de J. C. Chandor pour s'instruire sur la crise financière de 2008. Edifiant.

Barbara de Christian Petzhold : un très beau portrait de femme.

God Bless America de Bobcat Goldthwait : j'aime ce style de film qui tire sur tout ce qui bouge.

Moonrise Kingdom de Wes Anderson : attachant

Le grand soir de Gustave Kervern et Benoît Delépine : le tandem Dupontel/Poelvoorde fait des merveilles.

Frankenweenie de Tim Burton : visuellement très beau et j'ai beaucoup aimé l'histoire

Starbuck de Ken Scott : ce film québecois donne la pêche.

Les enfants de Belle Ville d'Asghar Farhadi : il était temps que ce film de 2004 sorte enfin.

Summertime (The Dynamiter) de Matthew Gordon : les acteurs non professionnels sont épatants.

La vie sans principe de Johnny To : assez jubilatoire

Je sais que j'en ai oublié quelques-uns mais j'ai fait des choix.

 

Dans les "flops" à éviter, je citerais:

Associés contre le crime de Pascal Thomas : du grand n'importe quoi avec Catherine Frot et André Dussolier qui se demandent pourquoi ils ont accepté de tourner ce film.

Sherlock Holmes (II) de Guy Ritchie : moins bien que le premier.

The Deep Blue Sea de Terence Davies : vraiment pas ma tasse de thé malgré la présence de Rachel Weisz.

Adieu Berthe de Bruno Podalydès : une comédie pas drôle.

Bowling de Marie-Castille Mention-Schaar : souffre d'un manque évident de scénario et réalisation.

Mains armées de Pierre Jolivet : quelle déception!

To Rome with love de Woody Allen : qu'est-il arrivé à Woody?

Paris-Manhattan de Sophie Lellouche : est-ce un film?

Avengers de Joss Whedon : quel boucan!

Terri d'Azazel Jacobs : bof!

Killer Joe de William Friedkin : malsain, j'ai fais un rejet surtout vis-à-vis de Matthew McConaughey.

Detachment de Tony Kaye : vraiment pas terrible surtout scénaristiquement parlant. Pas de billet.

Cornouaille d'Annie Le Ny : je n'ai pas compris ce que voulait nous raconter la réalisatrice. Pas de billet.

Madame Solario de René Féret : il paraît que le roman introuvable aujourd'hui est très bien. Ce n'est pas forcément le cas du film (à mon avis). 

Paperboy de Lee Daniels : même sentiment que pour Killer Joe. Pas de billet, une phrase...

Cogan d'Andrew Dominik, trop bavard et des affèteries dans la réalisation. Je me suis ennuyée. Pas de billet.

Faust d'Alexandre Sokourov : un pensum, je n'ai pas écrit de billet.

A l'aveugle de Xavier Palud : une idée de Luc Besson... Pas de billet.

Bullhead de Michael R. Roskam : je n'ai pas écrit de billet, film éprouvant.

La grammaire intérieure de Nir Bergman : je n'ai pas compris grand-chose et je n'ai pas écrit de billet.

20 décembre 2012

Amour - Michael Haneke

Préparée psychologiquement, j'ai enfin vu Amour de Michel Haneke, Palme d'or du dernier festival de Cannes. C'est un film que l'on peut trouver éprouvant mais je l'ai apprécié pour son interprétation et pour la distanciation que met le réalisateur entre nous et ce qui se passe à l'écran, afin de nous permettre de suivre l'intimité d'un couple face à la maladie, sans que cela tombe dans le voyeurisme et le larmoyant. Georges et Anne forment un duo indissociable jusqu'au bout. Tout le film se passe dans un lieu dont on sort jamais: l'appartement du couple où trône un piano. Anne donnait des cours de piano. Un jour, au petit déjeuner, elle semble "absente": Anne vient d'avoir une attaque. Paralysée du côté droit, sa santé va empirer. Comme l'a écrit Cocteau dans les dialogue additionnels des Dames du bois de boulogne de Robert Bresson (film de 1945 que je vous recommande), il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour. Dans Amour, il n'y a que cela, des preuves d'amour: des gestes, des attitudes très touchants de la part de Georges, cet homme et époux qui fait ce qu'il peut pour soulager sa femme, jusqu'à l'acte final. Ce couple s'isole du monde, ne voulant la pitié de personne. Dans une scène, Georges dit à sa fille, venue lui rendre visite, que ce qui se passe ne la regarde en rien. Emmanuelle Riva et Jean-Louis Trintignant sont exceptionnels dans les rôles de Georges et Anne. On a vraiment l'impression qu'ils vivent ensemble depuis très longtemps. Je trouve que le film a mérité sa Palme d'or.

14 décembre 2012

Ernest et Célestine - Benjamin Renner, Vincent Patar et Stéphane Aubier

Ernest et Célestine: pour résumer, allez voir ce film charmant d'une heure dix-neuf, bien fait, intelligent, qui n'est jamais niais. Il délivre un beau message: cohabitons tous en bonne intelligence. C'est une leçon de tolérance. Ernest, ours-orchestre à ses heures, vit de façon marginale dans une petite maison au sommet d'une colline, loin de ses congénères. En fouillant une poubelle pour chercher de la nourriture, il rencontre Célestine, une charmante souricette. Orpheline, douée pour le dessin, elle est chargée comme d'autres de son espèce de trouver des dents qui seront taillées en incisives pour remplacer les dents usées des rats. Tous ces rongeurs ont peur des grands "méchants" ours. Les ours vivent en surface alors que les rats et les souris se sont appropriés le monde souterrain. Je vous laisse découvrir les péripéties qui égrènent ce film. Le rythme du film est soutenu et bénéficie de dialogues écrits par Daniel Pennac. J'avoue que, jusqu'à ce que je voie le film, je n'avais jamais entendu parler des albums dessinés par Gabrielle Vincent (1929-2000). Les histoires d'Ernest et Célestine ont été publiés entre 1982 et 2004 aux éditions Casterman. Je compte bien en lire quelques-unes. Voici quelques photos que j'ai prises dans le dossier de presse en ma possession.

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Je terminerai en disant que j'ai vu ce film, sorti avant-hier mercredi 12 décembre 2012, dans une salle composée uniquement d'adultes qui étaient aussi enchantés que moi. Film à voir seul ou en famille.

11 décembre 2012

Piazza Fontana - Marco Tullio Giordana

J'ai eu l'occasion de voir en avant-première il y a quelques semaines Piazza Fontana, dont le titre original est "Romanzo di una strage" (Roman d'un massacre), en présence du réalisateur. Le film est depuis sorti dans quelques salles à Paris depuis le 28 novembre 2012. Piazza Fontana à Milan est tristement célèbre pour avoir été le lieu d'un attentat à la banque agricole située sur cette place. Le bilan fut lourd: 16 morts et plusieurs dizaines de victimes. Ce massacre eut lieu le 12 décembre 1969, il y a tout juste 43 ans. A cette époque, l'Italie était politiquement instable et la peur du communisme était omniprésente. Des groupuscules de gauche furent accusés d'avoir commis cet acte barbare alors qu'il s'avère que cet attentat a été commis par l'extrême-droite. Mais à ce jour, les coupables n'ont toujours pas été identifiés. Piazza Fontana de Marco Tullio Giordiana se compose d'une suite de séquences avec comme point de départ l'attentat. De nombreux personnages ayant existé nous sont présentés, comme Luigi Calabresi, l'inspecteur qui a été chargé de l'enquête, et Luigi Pinelli, militant de gauche qui s'est défenestré pendant un interrogatoire (il semble qu'il ne s'est pas défenestré tout seul). La reconstitution assez minutieuse de ces événements m'a beaucoup intéressée. C'est plus un téléfilm qu'un film mais je vous le conseille, car c'est bien joué et il donne envie de se pencher sur ce moment de l'histoire de l'Italie dont je n'avais pas entendu parler (j'étais trop jeune) et qui a donné naissance, en partie, au mouvement des Brigades Rouges. A la fin de la séance, Marco Tullio Giordana qui parle assez bien le français nous a livré quelques anecdotes, et en particulier le fait qu'il vivait à Milan à l'époque de l'attentat et qu'il a rencontré, avant de réaliser le film, des personnes très liées à ces évenéments, en particulier les deux épouses de Calabresi et Pinelli.

5 décembre 2012

Populaire - Regis Roinsard

Je pense que Populaire va être le succès français de cette fin d'année. J'avoue être tombée sous le charme dès le générique digne d'une comédie américaine des années 50 comme celles de Richard Quine ou les films avec Doris Day. En 1958, Rose Pamphyle, jeune femme pleine de fraîcheur (Déborah François, charmante) qui sait taper à la machine comme personne avec un doigt, quitte le magasin familial et le petit village normand où elle vivait pour se retrouver à Lisieux. Engagée à l'essai comme secretaire auprès de Louis Echard (Romain Duris) qui gère un cabinet d'assurances, elle montre peu de disposition pour ce métier. Néanmoins, Louis Echard la garde car il se rend compte que Rose peut gagner des tournois de vitesse dactylographique en s'entraînant de façon intensive. Et puis ce célibataire endurci ne reste pas insensible au charme de Rose. On devine dès le début que l'histoire va bien se terminer. On pourrait dire que l'histoire est une "bluette" mais c'est nettement mieux. Rose n'est pas une oie blanche et elle ne se laisse pas dicter sa conduite. Après s'être émancipée  vis-à-vis de son père, elle fait de même avec Louis Echard qui est devenu son entraîneur. J'ai trouvé les séquences de tournois de dactylographie assez savoureuses. Les concurrentes s'affrontent comme sur un ring de boxe. J'ai appris à cette occasion que "Populaire" est le nom d'un modèle d'une machine à écrire Japy. Les acteurs sont tous épatants et le film ressemble à un bonbon fondant. Cela fait du bien par les temps qui courent.

PS: correctif, concernant le modèle "Populaire", il semble que le nom ait été inventé; en revanche, la marque Japy a bel et bien existé.

29 novembre 2012

Royal Affair - Nikolaj Arcel

Royal Affair est un film historique très agréable à regarder. Il narre une page d'histoire dont je n'avais jamais entendu parler qui se passe au XVIIIème siècle, entre 1766 et 1775. Un Allemand, Johan Friedrich Struensee, devint le médecin personnel du roi Christian VII du Danemark et de Norvège (qui avait un comportement excentrique), et, par la même occasion, l'amant de la jeune reine Caroline Mathilde dont il tomba follement amoureux (et c'était réciproque). "Ce ménage à trois" sous l'influence de Struensee (ce dernier imprégné des écrits des philosophes français du siècle des Lumières comme Voltaire, Rousseau et Diderot) a essayé de changer les choses pour le bien des Danois. Pendant une courte période, 30 ans avant la Révolution française, ils vont mener une politique libérale et humaniste dans un pays où l'Eglise et les nobles possèdaient les terres et avaient droit de vie et de mort sur les serfs. Comme dans beaucoup d'autres pays à cette époque, la liberté d'expression n'existait pas - au contraire de la torture et de la peine de mort. La plus grande partie du film se passe dans le château de Christianborg à Copenhague. Ce film a été l'occasion de voir Mads Mikkelsen, un de mes acteurs "chouchous", dans un rôle qui le change de ses dernières prestations. Il joue un personnage amoureux - mais pas seulement. Cette histoire passionnante dont l'issue est tragique nous permet d'admirer de beaux décors et l'on sent qu'il a été apporté beaucoup de soin aux costumes. Je vous recommande ce film, très bien filmé. Lire les deux billets de ffred et Wilyrah.

26 novembre 2012

Frankenweenie - TIm Burton

J'ai adoré Frankenweenie (1), filmé en noir et blanc, qui rend hommage aux films d'horreur des années 30 et des années 50, ainsi qu'aux acteurs Boris Karloff, Elsa Lanchester (qui interpréta la fiancée de Frankenstein), Bela Lugosi et Vincent Price. C'est l'histoire d'un jeune garçon, Victor Frankenstein, qui perd accidentellement le seul ami qu'il avait: Sparky, son chien. Il arrive à le ramener à la vie dans des circonstances que je vous laisse découvrir, avec un petit quelque chose en plus: l'amour. Visuellement, le film est magnifique. Un grand soin a été porté à l'éclairage dans les rendus du noir et blanc. Sparky et Persephone (autre personnage) forment un couple touchant. Pour les blogueuses qui aiment les chats, celui que l'on voit dans le film, apathique et médium, n'est malheureusement pas très sympathique surtout après sa métamorphose digne de La mouche (The fly), en "chat-garou". Il y a aussi d'autre animaux effrayants, comme une tortue devenue un dragon digne de "Godzilla". C'est bourré de références et de clins d'oeil. La petite ville où se situe l'histoire m'a fait penser à celle d'Edward aux mains d'argent. Je sais que ce film ne fait pas l'unanimité (lire Captain Navarre et Wilyrah par exemple), mais mon ami et moi avons aimé. Je vous le conseille en 2D (c'est comme ça que je l'ai vu pour ma part).

 (1) OUPS, j'avais laissé passer la coquille "Franekenweenie" relevée ci-dessous par le puriste Fabior, désolé [(s) ta d loi du cine, secrétaire de rédaction].

20 novembre 2012

Le capital - Costa Gavras

Voici un film, Le capital de Costa-Gavras, à voir pour constater une fois de plus que le monde des banques d'affaires et de la finance en général joue un jeu en se servant de la bourse. Ces banques n'ont aucun état d'âme à licencier des milliers de membres de leur personnel, et se dévorent les unes les autres à coup d’OPA sauvages et de délits d'initiés. Personne ne se fait de cadeau. C'est un monde cruel et vorace qui vit dans le virtuel (les gens communiquent par écrans interposés). On est proche du néant. Le narrateur du film est Marc Tourneuil (Gad Elmaleh). Homme jeune et ambitieux, il devient président de la banque Phenix, une banque d'affaires internationale qui emploie de par le monde plus de 100 000 personnes. Cette banque est en proie aux rivalités et on croit que Tourneuil sera celui qui "paiera les pots cassés". L'histoire est bien menée même s'il y a quelques séquences de trop (celles avec la mannequin par exemple). Ceci mis à part, les acteurs sont tous parfaits dans leurs rôles. Il faut noter que les personnages féminins (interprétés entre autres par Natacha Régnier et Céline Salette) humanisent cette histoire dominée par le cynisme et le mépris. Retenez l'une des dernières répliques du film: "Continuons de prendre aux pauvres pour donner aux riches", énoncée devant une assistance hilare qui applaudit pendant que nous, spectateurs, riont jaune. Film à voir, à mon avis (je me répète).

11 novembre 2012

Le jour des corneilles - Jean-Christophe Dessaint / Une famille respectable - Massoud Bakhshi / Augustine - Alice Winocour

Chaudement recommandé par Alex, Le jour des corneilles de Jean-Christophe Dessaint est un film d'animation français visuellement très beau qui parle d'amour, d'une histoire en particulier, celle de Courge qui a perdu sa bien-aimée (morte en couches). Vivant comme un ermite dans la forêt, cet homme fort comme un bûcheron élève son fils à la dure. Le fils de Courge vit presque comme un enfant sauvage. Avec trois poils sur le caillou, il découvre néanmoins un jour, avec l'aide des esprits de la forêt, que la vie existe ailleurs. Il va se frotter à la civilisation en la personne de la jeune Manon, la fille d'un docteur, et aussi à des gens hostiles. La période où se passe l'histoire est assez indéfinie. Dans le village pas loin de la forêt, on voit des soldats blessés, et des poteaux électriques font partie du paysage. Les corneilles du titre sont capables de prononcer deux mots et jouent un rôle important vers la fin de l'histoire. Je ne suis pas sûre que le film soit compris par les tout-petits mais je le conseille à tous les autres.

Une famille respectable de Massoud Bakhshi est un film iranien très noir que l'on pourrait sous-titrer "Laisse l'oseille et tire-toi". C'est une histoire de captation d'héritage (une grosse somme est en jeu) au sein d'une famille iranienne plutôt ordinaire. Un professeur d'université (c'est lui qui doit hériter), parti depuis plus de 20 ans à l'étranger (conséquence de la révolution islamique de Khomeyni ) et revenu à Chiraz afin de donner des cours, attend qu'on lui délivre son passeport pour qu'il puisse repartir. Il retrouve sa mère qui reste inconsolable de la mort de son autre fils mort adolescent et martyr de la révolution. Le réalisateur brosse un portrait peu reluisant de cette famille où les femmes portent le foulard et les gants même chez elles. Cela n'empêche pas la jeune génération de vivre avec son temps: le portable et internet. Le neveu du professeur, personnage avide, cache bien son jeu. Ce cinéma ne ressemble pas du tout à celui d'Asghar Farhadi. On ne ressent aucune sympathie pour aucun des personnages.

Augustine d'Alice Winocour commence bien, car j'ai été tout de suite prise par cette histoire qui se déroule pour une grande part à l'hôpital de La Salpétrière à Paris dans le service du docteur Jean-Martin Charcot dans les années 1880. Une jeune femme de 19 ans, employée de maison, souffre de crises nerveuses (elle souffre d'hystérie) qui la laissent paralysée de l'oeil droit (sa paupière ne s'ouvre plus) et plus tard de la main gauche qui se rétracte. Le docteur pratique l'hypnose et elle fait partie des malades auscultées lors de séances presque publiques. J'ai été interloquée que le docteur fasse un diagnostic sans jamais ni regarder ni s'adresser à ses patientes (comme si elles n'étaient pas douées de raison). Il ne considère que le cas clinique. Vincent Lindon dans le rôle du docteur et Soko dans le rôle d'Augustine sont très bien ainsi que Chiara Mastroianni qui joue la femme du docteur (que l'on voit assez peu). J'ai été un peu déçue par la fin. Le docteur n'aurait pas dû agir comme il le fait. Sinon, il faut quand même dire que ce n'est pas du grand cinéma du point de vue de la réalisation. Un film que je conseille pour ce qu'il raconte et pour la prestation de la jeune Soko.

La réalisatrice a dû s'inspirer d'un tableau, semble-t-il assez célèbre, qui montre Charcot et une de ses patientes hystériques. Cette scène ressemble assez à une de celles du film.

Pr_Charcot_DSC09405

 

PS : Sinon, n'allez pas voir Paperboy de Lee Daniels, un film épouvantable à tout point de vue (et je n'ai rien d'autre à dire). J'ai souffert pendant la projection.

5 novembre 2012

Skyfall - Sam Mendes

J'ai trouvé Skyfall, ce 23ème James Bond, d'excellente tenue. En prenant le contrepied des affirmations de Chris, voici, selon moi, les 15 raisons pour ne pas être déçu par James Bond.

1/ Le film n'est pas très innovant comme film d'action mais je ne demande pas à un James Bond de l'être. 

2/ Craig arbore toujours le même masque crispé assez conforme au James Bond de Ian Fleming, qui est un professionnel qui ne s'attache pas. Ce n'est pas un "rigolo".

3/ Le générique vaut largement celui de Millenium (version Fincher) et même celui de Demain ne meurt jamais (par exemple).

4/ La "James Bond Girl", la française Bérénice Marlohe (qui a un faux air d'Eva Green et Anna Mouglalise réunies) disparaît trop vite à mon goût, mais elle n'est pas une "petite chose" plus tremblante que Jane Seymour dans Vivre et Laisser mourir.

5/ J'ai trouvé le film rythmé avec quelques pauses bienvenues. La séquence qui se passe en Ecosse est digne d'un très bon "gunfight" de western.

6/ Aux deux tiers du film, quand l'Aston Martin grise de James Bond ressort du garage, on entend un "ah" ravi dans la salle. Comme dans Dark Knight (où on nous rappelle les origines de Batman), dans ce film-ci il y a une allusion aux parents de James Bond (et on voit leur tombe). Toutes les séquences qui se passent en Ecosse se déroulent dans l'ancienne demeure familiale gardée par Kincaid (Albert Finney). Le paysage est grandiose dans sa nudité.

7/ L'histoire dans son ensemble est très noire mais ce n'est pas un défaut. On n'oublie jamais que c'est du cinéma.

8/ Pour une fois, j'ai trouvé que ce film était moins envahi par les marques que d'habitude. Il y a un petit moment que je ne vois plus James Bond boire du champagne dans les films. Mais le fait qu'il boive de la bière au goulot ne m'a pas frappée. D'ailleurs il est tellement occupé qu'il a peu de temps pour le faire.

9/ Les décors ne sont pas laids mais sont surprenants comme cette île où il n'y a que des bâtiments en ruine (un paysage d'apocalypse).

10/ La réalisation sans temps mort de Sam Mendes m'a agréablement surprise car je ne m'attendais pas à cela de la part du réalisateur de American Beauty, Away we go et Les noces rebelles.

11/ Les scènes d'actions spectaculaires sont vraiment réussies. On en prend plein les yeux: entre la rame de métro qui défonce tout pour se retrouver dans un tunnel sous Londres, et l'hélicoptère qui atomise un manoir.

12/ Le méchant joué par Javier Bardem n'est pas vraiment sous-exploité. Teint en blond avec une coupe de cheveux improbable, chacune de ses apparitions impressionne. Je vous laisse découvrir son histoire de rats et et ce qui se passe quand il enlève la prothèse qu'il a dans sa bouche.

13/ Daniel Craig est musclé mais cela n'a rien d'exceptionnel.

14/ La vision que donne le film du hacking, de l'informatique et de la technologie en général n'a rien de ridicule. Même s'il manque peut-être le génie de Lisbeth Salander..

15/ Je n'ai jamais trouvé que les films de James Bond étaient très humoristiques.

Toujours est-il que l'on ne voit pas passer les 143 minutes que dure le film. James Bond est capable d'avoir des sentiments quand quelqu'un qu'il estimait disparaît (je ne vous dis pas qui). Pour une fois les gadgets qui servent à James Bond sont réduits (un pistolet et une mini-radio). Les rôles de Q et Miss Moneypenny sont bien renouvelés. Quand commence le générique de fin, on nous annonce bien que c'est le 50ème anniversaire du premier film et que James Bond reviendra... Allez-y. Personnellement, parmi les trois "James Bond" avec Daniel Craig, c'est mon préféré.

Lire aussi les billets de Wilyrah, Trillian, Ffred, Mymp, Kaal et cie, Ariane, Choupynette, Nio.

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