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Le blog de Dasola
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25 août 2011

La Piel que habito - (Pedro) Almodovar

[Suite à la lecture de deux des commentaires sous ce billet, et sans toucher au texte de Dasola, je me permets de signaler que le billet "en question" contient du SPOILER. Avis!
(s) Ta d loi du cine, "squatter" chez Dasola]

**********************

Ma mise entre parenthèse du prénom du réalisateur est volontaire: en effet, cela fait plusieurs film que je vois où ce réalisateur est mentionné uniquement sous son nom de famille dans le générique du début. Envie de créer une "marque", ego surdimensionné ou simple coquetterie? Toujours est-il que le dernier "Almodovar" m'a beaucoup plu, en particulier la deuxième partie plus enlevée et qui est assez fidèle au roman. Le film est flamboyant, cruel et tragique, avec une fin déchirante, où une femme qui a perdu son fils se retrouve face à quelqu'un d'autre. Adapté du roman de Thierry Jonquet, Mygale, que je vous conseille, La Piel que habito (La peau que j'habite) décrit une vengeance terrible d'un homme envers un autre en le transformant en femme. Robert Ledgard (Antonio Banderas très bien dans un registre froid et clinique) est un chirurgien esthétique rongé par le chagrin suite au suicide de sa femme, défigurée par un accident, et à la maladie mentale de sa fille traumatisée par cette tragédie. Je ne vous dirai pas pourquoi il s'en prend au jeune Vicente qui deviendra Vera (Elena Anaya, très belle jeune femme). Toujours est-il que c'est une histoire sur la métamorphose d'un corps, sur la transgénèse, sur le voyeurisme aussi. La demeure où habite Ledgard est truffée de caméras. On se demande jusqu'à quel point Vera n'est pas consentante à propos de ce qui lui arrive. D'une certaine façon Almodovar ou d'autres réalisateurs façonnent leurs acteurs de la même manière. On retrouve le style d'Almodovar dans les plans travaillés, l'image et la couleur (très belles), dans la scène du "Tigre" (pas de très bon goût, mon seul bémol sur ce film). A part ça, je vous conseille de voir ce film qui ne va pas plaire à tout le monde mais qui laisse un souvenir durable (à mon avis, le meilleur Almodovar depuis La mauvaise éducation). Voir les billets de Neil, Thomas Grascoeur, Kathel et Véranne.

19 août 2011

Melancholia - Lars Von Trier

Que dire de ce film en général, et de l'histoire en particulier? Cela commence comme une suite de tableaux où des personnages et des chevaux au milieu d'un paysage au ton vert sont presque figés avec Tristan et Isolde de Richard Wagner en fond sonore, et cela se termine par une magnifique séquence d'apocalypse avec la planète Melancholia qui percute la terre, où deux femmes et un petit garçon sous un abri formé par des branches (comme un tipi indien sans la toile) attendent le choc final. Entre ces deux séquences, deux histoires:
- Première partie: "Justine", où une fête de mariage débute avec une limousine qui a du mal à avancer et se termine en masquarade; et,
- Deuxième partie: "Claire", qui nous montre la relation de deux soeurs, Justine et Claire, dont l'une souffre d'une grave dépression tandis que l'autre fait tout pour lui être agréable, et pendant ce temps-là, la planète Melancholia s'approche inexorablement de la Terre.

J'aime le début et la fin du film, la compassion que Claire a envers sa soeur Justine, certains plans comme les mini-montgolfières éclairées qui s'envolent dans la nuit, et la deuxième partie, "Claire", dans son ensemble.

En revanche, je n'aime pas de nombreux éléments:
La façon de filmer avec ces suites de plans hachés (très "Dogme") auxquels je suis pourtant habituée mais qui là m'ont pas mal gênée.
Je n'ai pas aimé les personnages tous assez antipathiques ou sans relief comme le mari.
La demeure immense où se passe l'histoire, au milieu d'un parc avec un parcours de golf, m'a paru sinistre.
Je n'ai pas aimé la première partie qui tourne en rond et aboutit à une impasse.
Je n'ai pas aimé le côté artificiel de cette première partie, et en particulier Justine qui se déshabille pour prendre un bain dans une baignoire, et qui, le plan suivant, est à nouveau en robe de mariée (avec ses voiles) comme si de rien n'était.
Je n'ai pas aimé le pli amer sur la bouche de Charlotte Rampling.

Le film dure deux heures. Une heure aurait suffi et Melancholia aurait mérité mes louanges.
Voir les billets de ffred, phil siné, neil, Thomas grascoeur, Alain (du ciné d'Alain), Alex, Wilyrah, Brize, Veranne et j'attends de lire celui de Ed avec impatience [et le voici].

13 août 2011

La planète des singes (Les origines) - Rupert Wyatt

Je vous conseille d'aller voir La planète des singes (Les origines) aux effets spéciaux réussis (technique Avatar) avec une histoire qui tient la route. A San Francisco en Californie, Will Rodman, un jeune chercheur de laboratoire, fait des expériences sur des singes en thérapie génique car il cherche un remède pour guérir la maladie d'Alzheimer dont souffre son père. Il croit avoir trouver un remède qui rend les singes intelligents, surtout un, César, un chimpanzé qu'il a adopté bébé. Quand on voit ce qu'on fait subir à ces animaux, on peut comprendre que les chimpanzés et autres primates tels que gorille et orang-outan cherchent à se libérer. En outre, il semble (dans le film) que ces expériences ne soient même pas déterminantes car les réactions des humains au produit diffèrent de celles des singes hominidea! Il y a de très belles scènes de ces singes grimpant aux arbres ou présentés quand ils comprennent que le groupe et l'union font la force. C'est un film spectaculaire et contemporain qui peut faire réfléchir même si on est loin de la science-fiction du roman de Pierre Boulle paru en 1963.

7 août 2011

Magazines mensuels de cinéma

En cette période estivale où les sorties cinéma sont peu engageantes, j'en profite pour publier un billet sur les magazines de cinéma. Il est loin le temps où les publications mensuelles sur ce thème abondaient. J'en achetais certaines tous les mois comme Première et plus tard Studio (qui était une revue avec du beau papier et des photos réussies). J'ai été abonnée un temps aux Cahiers du cinéma même si ma sensibilité est plus Positif.
J'ai connu la revue Cinématographe (que j'achetais de temps en temps en fonction des sujets traités), l'éphémère La revue du Cinéphage et la création de Ciné Live et Brazil (revue intéressante qui mérite d'être connue).

Au jour d'aujourd'hui, sauf erreur de ma part, seuls subsistent Les Cahiers, Positif (qui est devenue une belle revue très chère et donc pas à la portée de toutes les bourses), Première (qui n'est plus aussi attrayante que celle de ma jeunesse), Brazil ainsi que Studio/Cine Live (fusion des deux revues déjà mentionnées). J'ajouterai une revue, Jeune Cinéma, dans laquelle récemment Jul a publié 2 articles.

Voici quelques couvertures de ces revues (que j'ai gardées), retrouvées pendant mon déménagement.

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P1020439 Pendant un temps, il y a eu une édition américaine de Première qui était très bien.

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Personnellement, je les lis (ou les parcours) avec moins d'enthousiasme qu'avant. Mes goûts ont changé semble-t-il. Et vous, qu'en est-il? Lisez-vous ce genre de revues? En connaissez-vous d'autres?

PS du 06/09/2011: un des premiers billets de ce blog avait déjà été rédigé sur les magazines de cinéma.

4 août 2011

Una vita tranquilla - Claudio Cupellini

J'ai eu l'occasion de voir en avant-première, il y a deux semaines, Une vita tranquilla de Claudio Cupellini. Ce film italien dont toute l'action se passe en Allemagne est l'occasion de voir une nouvelle fois un grand acteur que j'avais découvert dans Il Divo et dans Gomorra, Toni Servillo. Je le considère même comme la raison principale de voir Une vita tranquilla. Rosario Russo (qu'il joue), un Italien âgé de 50 ans marié à une Allemande, est restaurateur dans une petite ville en Allemagne. Il a un fils de 12 ans, Mathias. Il mène une vie tranquille jusqu'au jour où débarque son autre fils, qu'il a eu quand Rosario Russo s'appelait encore Antonio de Martino et qu'il était l'un des camorristes les plus puissants de la région de Caserte. Arrivé d'Italie, Diego est accompagné d'un ami. Ils doivent mener une "mission". On assiste à des retrouvailles difficiles pleines de danger, surtout que Renate, la femme de Rosario, ignore le passé de son mari. C'est un film plaisant, bien mené et très bien joué par tous les acteurs. J'ai beaucoup aimé la fin (très ouverte). Le film est sorti  à Paris hier, 3 août 2011, allez le voir.

26 juillet 2011

The murderer - Hong-jin Na

Ayant bien apprécié The Chaser, je me suis décidée à aller voir The murderer de Hong-jin Na. Que dire? J'ai aimé, mais trop c'est trop (d'hémoglobine). Ca gicle, ça dépiaute. Que de sang! Que de cadavres! Et toutes les tueries se font à l'arme blanche: hache, couteau, sans parler de fémur de gros animaux. Pendant la dernière heure, cela n'arrête pas. Il y a quelques courses-poursuites en camion et voiture assez mémorables. A part ça, l'histoire est menée tambour battant avec un Coréen, chauffeur de taxi, qui vit dans une province autonome coréenne située en Chine. Joueur invétéré de mah-jong, il perd plus qu'il ne gagne. Il doit une grosse somme d'argent à rembourser sous peine de mort. Il se trouve obligé d'accepter un marché auprès d'un trafiquant peu recommandable: tuer un homme à Séoul. Il a 8 jours pour mener à bien sa mission. Il se rend compte qu'il n'est pas le seul à avoir cette sinistre besogne. Il l'apprend à ses dépens, et de chasseur il devient chassé. Cela ne l'empêche pas d'en profiter pour rechercher sa femme partie depuis 6 mois à Séoul et dont il n'a aucune nouvelle. La toute fin qui se passe au milieu de l'eau est pratiquement le seul moment de calme du film. Si vous fermez les yeux de temps en temps (pour ne pas contempler les tueries), je pense que vous pourrez apprécier cette histoire où les relations humaines entre un homme et sa fille ou un homme et sa femme sont essentielles.

Comme annoncé, je prends une petite pause jusqu'au 31 juillet inclus, destination Forêt Noire, Rhin et quelques villes alsaciennes comme Colmar. Mon prochain billet paraîtra le 01/08/11.

23 juillet 2011

Films vus et non commentés depuis le 02/07/11

Juste avant de songer à prendre une petite pause de quelques jours, voici un premier billet sur 3 films que j'ai vus récemment. Je recommande les deux derniers.

Switch de Frédéric Schoendoerffer est tiré d'un scénario original de Jean-Christophe Grangé (que j'apprécie très moyennement). Une jeune canadienne de Montréal avec des problèmes existentiels et de boulot, se retrouve, à Paris au coeur d'une machination meurtrière dont elle est la cible (une usurpation d'identité). On découvre tout à la fin les liens qu'elle entretient avec celle qui lui en veut à mort (et je pèse mes mots). J'y suis allée parce qu'il y avait Eric Cantona qui se débrouille pas mal comme acteur habituellement mais là, il dit un dialogue truffé de lieux communs. Karine Vanasse, l'actrice principale, n'est pas mal, mais l'ensemble manque de crédibilité, avec quelques scènes comme celle avec la mère de l'héroïne et son fusil, sans parler d'une scène de poursuite où la caméra est accrochée sur les acteurs qui courent à perdre haleine. On en a la tête qui tourne. J'avais préféré Scènes de crimes (1999), du même réalisateur.

Omar m'a tuer de Roschdy Zem m'a plu car il reste modeste dans son propos. Sami Bouajila qui joue Omar Raddad est très sobre. L'acteur / réalisateur a réussi son pari d'évoquer cette affaire qui a défrayé la chronique, il y a déjà 20 ans en juin 1991. A Mougins, sur les hauteurs de Cannes, un jardinier marocain, Omar Raddad, qui parlait peu le français, est accusé d'avoir tué sa patronne, Ghislaine Marchal, chez elle, dans sa cave. Celle-ci aurait réussi, avant de mourir, à écrire la phrase qui accusait le jardinier "Omar m'a tuer" avec la célèbre faute de grammaire à la fin. Le film retrace toute l'histoire, de 1991 à 1998, année où Omar Raddad fut libéré après avoir écopé de 18 ans de prison avec des circonstances atténuantes. Il fut défendu par Maître Jacques Vergès, qui a cette répartie (de mémoire!): "Pour une fois, j'ai un client qui est innocent". On voit en préambule qu'Omar aimait jouer au casino et perdait beaucoup d'argent aux machines à sous. Il aurait tué sa patronne pour l'argent. C'est une histoire d'un homme qui ne sait pas se défendre car il ne sait ni lire, ni écrire. On sent le bouc émissaire. Roschdy fait vaguement allusion aux liens de parenté et autre de Ghislaine Marchal avec quelques sommités du monde politique, diplomatique et autre. Mais aucune autre piste, aucun autre mobile pour un tel assassinat ne nous sont donnés. Omar Raddad est peut-être innocent mais alors qui sont le ou les coupable(s) et pourquoi? D'autres films sont certainement à faire sur cette affaire passionnante.

Hannah de Joe Wright est un thriller atypique qui se passe de nos jours, dans lequel les personnages principaux sont joués par des femmes ou plus exactement par une femme (la "méchante": Cate Blanchett, impeccable) et une jeune fille de 16 ans (Saoirse Ronan, vraiment bien) qui est une machine à tuer redoutable. Au bout du compte, l'enjeu de l'affrontement aux implications génético-scientifiques n'a rien d'original, mais le film est bien mené et sans temps mort et les décors des contes de Grimm (dans un parc d'attractions à Berlin) où se déroulent l'affrontement final ont beaucoup d'allure. Je conseille.

Dans le prochain billet à paraître le 26/07/11, j'évoquerai The murderer de Hong-jin Na (Le réalisateur de The Chaser).

17 juillet 2011

Le moine - Dominik Moll

Comme Ffred, j'ai beaucoup aimé le dernier film de Dominik Moll, Le moine (sorti cette semaine), d'après le roman anglais de Matthew Gregory Lewis. On était trois spectatrices dans la salle de la ville de province où je me trouve en ce moment (c'était l'après-midi). Le film se caractérise par une atmosphère qui devient de plus étrange et lourde de menaces à mesure que l'histoire avance, ponctuée par trois assassinats brutaux, de très beaux décors et la musique d'Alberto Iglesias (le compositeur de musique des films d'Almodovar) qui contribue un peu plus à la tension qui s'installe. Parmi les acteurs, Vincent Cassel est très bien en soutane, ainsi que Catherine Mouchet (impeccable comme d'habitude). Il faut noter le personnage effrayant de mère abbesse interprété par Géraldine Chaplin, et celui de Sergi Lopez, dans un rôle diabolique. L'histoire se passe en Espagne au XVIIème siècle. Un nourrisson avec une tache de naissance à l'épaule en forme de main (celle du Diable?) est abandonné aux portes d'un monastère. Devenu adulte, il devient frère Ambrosio (Vincent Cassel) et par là même un confesseur et une figure centrale du monastère. La qualité de ses sermons amène de plus en plus de fidèles fervents, dont un jeune homme étrange, Valerio, portant un masque. Ambrosio fait un rêve récurrent et on assiste aussi à un soudain retournement de situation qui fait qu'Ambrosio n'est peut-être pas l'homme de Dieu que l'on croit. Cela donne envie de lire le roman (publié en 1796) de Matthew Gregory Lewis, que personnellement je n'ai jamais lu. Certains vont peut-être se demander pourquoi filmer cette histoire maintentant? Je n'ai pas la réponse, mais je conseille vivement ce film vénéneux qui est le premier que j'apprécie de Dominik Moll.

14 juillet 2011

Chico et Rita - Fernando Trueba et Javier Mariscal

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Le 6 juillet 2011 est sorti un film que je vous conseille, Chico et Rita de Fernando Trueba et Javier Mariscal. Ce film d'animation flamboyant, coloré, musical en diable avec une très belle histoire d'amour en toile de fond, se déroule sur 50 ans entre Cuba et les Etats-Unis. L'histoire commence à Cuba de nos jours avec un retour en arrière en 1948 où les Cubains menaient une vie insouciante. Chico, jeune pianiste de talent, accompagne des chanteuses comme Rita, femme légère, orgueilleuse mais amoureuse. Leur liaison orageuse les éloigne pour mieux se retrouver et se séparer de nouveau. Partie aux Etats-Unis, Rita devient célèbre; Chico, lui, va accompagner des orchestres comme celui de Dizzie Gillepsie. L'arrivée de Fidel Castro au pouvoir est évoquée en pointillé mais l'histoire d'amour ainsi qu'une chanson intitulée "Rita" rebaptisée par la suite"Lilly" résument le film. Vraiment, vous ne devriez pas regretter de voir ce "dessin animé" pour adultes qui tient toutes ses promesses.

8 juillet 2011

Reprises de films

Ca fait longtemps que je n'avais pas rédigé de petit billet "généraliste" sans faire la critique de tel ou tel film ou livre. J'en avais rédigé pas mal lors de la 1ère année de mon blog (en 2007 - déjà), parce que j'avais tout un "stock" de réflexions accumulées à faire partager. Par ces temps estivaux, c'est le moment de renouer avec une forme d'expression qui ne m'oblige pas à trop d'efforts intellectuels.
Pendant des années, l'été était l'occasion de (re)découvrir des films en reprise sur grand écran (West Side Story, Lawrence d'Arabie, Autant en emporte le vent, etc.). Cela existe encore (à Paris et peut-être ailleurs) mais on en parle moins. Et pourtant le DVD ou le Blu-Ray ne remplaceront jamais le plaisir que l'on peut éprouver de voir un film en grand large avec des spectateurs ravis. Comme je l'ai déjà mentionné, cet été 2011, il faut voir ou revoir Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, mais aussi deux films de Bunuel, Le charme discret de la bourgeoisie et Le journal d'une femme de chambre (13 juillet), sans parler de différents cycles comme un hommage à Don Siegel ou aux studios de la RKO: que du bonheur!

2 juillet 2011

Films vus et non commentés depuis le 23/06/11

Voici encore quatre films très différents qui m'ont plus ou moins plu et que je vous recommande. Les deux premiers ont l'actrice principale en commun : Michelle Williams.

La dernière piste de Kelly Richardt est un western qui se passe en 1845. Des colons, 3 couples et l'enfant de l'un deux, se sont perdus dans le futur Etat de l'Oregon à l'ouest des Etats-Unis. Un homme leur sert de guide. Il ne se passe pas grand-chose si ce n'est la rencontre avec un Indien parlant un dialecte incompréhensible (et non sous-titré) qui devient leur prisonnier. Le but de ces hommes et ces femmes est de trouver de l'eau au milieu de ce paysage hostile qui les entoure. Nous sommes en plein "Gold rush" (ruée vers l'or) mais seule l'eau les intéresse. On assiste pendant 1H50 à leur cheminement semé d'embûches. Un des hommes tombe malade. La fin abrupte est très frustrante car on ne sait pas ce qui va leur arriver. Ce film peut rebuter plus d'une personne (comme mon ami par exemple). Voir l'excellente critique d'Edisdead. De la même réalisatrice et joué par la même actrice, Michelle Williams, j'ai quand même préféré Wendy et Lucy.

Dans un autre registre, Blue Valentine de Derek Cianfrance raconte avec des retours en arrière le délitement d'un couple, Dean et Cindy. Lui est déménageur, elle est infirmière. Ils élèvent une adorable petite fille, Frankie (Dean n'est pas le père). Les deux acteurs principaux, Ryan Gosling et Michelle Williams, sont très bien dans des rôles pas faciles. On y croit. Le personnage de Dean est peut-être moins bien écrit mais néanmoins je vous conseille ce film. Il faut rester jusqu'au générique de fin. Voir le billet de Wilyrah.

X-men, le commencement de Matthew Vaughn fait passer un bon moment. Les effets spéciaux de ces mutants et le "méchant" de l'histoire (Kevin Bacon) sont très réussis. Il n'est pas nécessaire d'avoir vu les autres films de la série (comme je l'ai fait) pour apprécier celui-là. C'est un bon film de genre pour ceux qui aiment.

Enfin, je garde mon "chouchou" pour la fin, j'ai nommé Kung-Fu Panda II de Jennifer Yuh où Po, mon panda préféré (et toujours "topissime" - cf. mon billet du 21/08/2008 sur l'opus I), a maille à partir avec un vilain paon qui veut gouverner la Chine. On apprend les origines de Po (je vous annonce, ô surprise, que Po avait été adopté par un jars et une oie). C'est mignon tout plein, aussi enlevé que le premier. Je recommande le film pour petits et grands.

23 juin 2011

Films vus et non commentés depuis le 05/06/11

Ci-dessous 4 films vus récemment et qui en valent la peine (d'être vus), même s'ils ne m'ont pas tous convaincue.

Adapté d'un roman de Ken Bruen, London Boulevard de William Monahan m'a bien distraite. Le film est violent certes mais il y a beaucoup d'humour et la fin de l'histoire, que je ne révélerai pas, vous prend par surprise. Mitchel (Colin Farrell) sort de prison. Il devient garde du corps (et plus si affinités) d'une actrice qui s'est mise en retrait du monde du spectacle (Keira Knightley), poursuivie par des paparazzi. Recontacté par un caïd (Ray Winstone, effrayant), son passé rattrape Mitchel. J'ai trouvé que le film valait la peine d'être vu pour Colin Farrell et David Thewlis (irrésistibles l'un et l'autre). L'histoire est bien ficelée et on a le plaisir de voir Londres et ses environs. Blitz, qui vient de sortir hier mercredi 22 juin 2011, est aussi adapté d'un roman de Ken Bruen (cet écrivain que j'aime beaucoup a le vent en poupe).

Voici un film que j'attendais avec impatience: L'affaire Rachel Singer de John Madden. J'ai été relativement déçue, non par l'histoire (3 agents du Mossad à la poursuite d'un médécin de Birkenau) ou par les interprètes féminines, Helen Mirren et Jessica Chastain excellentes toutes les deux dans le rôle de Rachel à deux âges différents, mais par la réalisation pas très subtile avec ces flash-back répétés de quelques mêmes séquences vus sous un angle différent. La psychologie des deux personnages masculins (Stefan et David) m'a paru assez sommaire. Cela déséquibre le film même si Jesper Christiensen qui joue l'ancien médecin nazi est remarquable dans l'ambiguïté.

Gianni et les femmes de Gianni di Gregorio est de la même veine que Le Déjeuner du 15 août du même réalisateur-scénariste avec Rome comme décor (au printemps ou l'été). Gianni, retraité, la soixantaine encore fringante mais légèrement dépressif, est entouré de femmes: sa mère (une casse-pied qui l'appelle pour un oui ou pour un non et qui dépense de l'argent qu'elle n'a pas), sa femme et sa fille. Il y a aussi une jeune et jolie voisine dont il sort le chien, sans parler de femmes qu'il a connues jadis ou d'autres dont il fait la connaissance grâce à un ami. Gianni voudrait encore séduire mais ce n'est pas simple même en prenant du V*agr*. Il s'agit d'un joli film qui m'a plu même avec ses maladresses.

Enfin, voici un documentaire passionnant: Prud'hommes de Stéphane Goël constitue un "reportage" que j'inscris dans la lignée des fims de Depardon. L'action de Prud'hommes se passe en Suisse à Lausanne. La caméra passe de la salle d'audience aux antennes syndicales ou à l'Inspection du travail. Des hommes et des femmes, licenciés pour la plupart, font la démarche d'intenter une action prud'hommale pour obtenir réparation ou au moins afin de faire reconnaître leur bonne foi. On assiste à des moments de vie cocasses ou émouvants. Le monde du travail est sans pitié (même en Suisse). Je ne peux que vous recommander ce film sorti dans peu de salles à Paris.

17 juin 2011

Une séparation - Asghar Farhadi

Une séparation du réalisateur iranien Asghar Farhadi, récompensé par l'Ours d'or du meilleur film et de deux Ours d'argent aux deux acteurs principaux à l'issue du dernier festival de Berlin, est bien à mon avis le chef-d'oeuvre annoncé. Courez le voir. D'ailleurs, deux semaines après sa sortie, c'est un triomphe en France.
Tout est réussi dans ce film: le scénario très bien écrit, la réalisation, l'interprétation. Je retiens la première séquence où Nader et Simin, assis devant le juge (que l'on ne voit pas), se déchirent face à la caméra. Simin veut partir à l'étranger avec sa fille de 11 ans. C'est pourquoi elle demande le divorce. Nader, qui s'occupe de son père atteint de la maladie d'Alzheimer, la laisse partir du foyer conjugal, mais garde sa fille, Termeh. A partir de là, on assiste à un enchaînement d'événements dans lesquels un autre couple (avec une petite fille) joue un rôle essentiel: Hodjat, le cordonnier chômeur souffrant de dépression, et Razieh, sa femme, très attachée aux préceptes de l'Islam, embauchée par Nader pour s'occuper de son père. Un drame survient. On peut noter qu'en Iran, les conflits entre les êtres, la lutte des classes, les problèmes de couple sont les mêmes que partout ailleurs dans le monde. L'histoire montre que les gens vont volontiers devant le juge pour plaider leur cause. Le juge, c'est chaque spectateur qui doute de ce qu'il entend ou de ce qu'il croit voir. C'est tellement bien que je pense retourner le revoir une deuxième fois rien que pour certains scènes du film dont celle que j'ai considéré tout de suite comme la scène-clé: Razieh part à la recherche du père de Nader qui s'est enfui de l'appartement. Cette scène est coupée avant la fin. La séquence finale (une attente) est remarquable. Un des films de l'année 2011 et un réalisateur à suivre après A propos d'Elly. Lire les billets de Chris et Jérémy.

14 juin 2011

Beginners - Mike Mills

Demain, mercredi 15 juin 2011, parmi les sorties cinéma, je vous recommande éventuellement Beginners de Mike (*) Mills vu en avant-première. Il appartient à un genre de cinéma américain indépendant comme Away we go ou City Island (mais j'ai nettement préféré Beginners). C'est une comédie décalée, légère et autobiographique. En effet, le réalisateur Mike Mills évoque sa famille. Son père resté marié pendant 44 ans avec sa mère était homosexuel. Il attendra d'avoir 75 ans et d'être veuf pour faire son "coming out". Sa mère le savait, mais elle a fait "comme si". Pour en revenir au film, Oliver (Ewan McGregor), illustrateur, semble collectionner les conquêtes sans lendemain. Son père (Christopher Plummer), qui a fait son "coming out", décède, et Oliver hérite de son chien Arthur, un terrier Jack Russell, à qui il parle et qui lui répond. Lors d'une soirée, Oliver rencontre Anna (Mélanie Laurent), une jeune femme étrange qui ne prononce pas un mot et qui l'attire immédiatement. Le film alterne le retour vers le passé récent ou lointain et le présent. Bien que la maladie et la mort soient très présentes, ce n'est pas une histoire triste car il y a de l'optimisme dans le propos. Le film est ponctué d'esquisses dessinés par le réalisateur qui est graphiste. Christophe Plummer en homosexuel qui s'assume enfin est très bien. Mélanie Laurent apporte beaucoup de fraîcheur à l'ensemble. Quant à Ewan Mc Gregor, je l'ai trouvé touchant, il a un joli rôle.

* et non Tom comme je l'avais écrit à tort, comme me l'a fait remarquer Wapiti ci-dessous.

8 juin 2011

L'oeil invisible - Diego Lerman

Même s'il ne se donne plus que dans quelques salles à Paris à des horaires espacés, je voulais parler de L'oeil invisible (La mirada invisible), un film argentin sorti le jour de l'ouverture du Festival de Cannes et qui risque de passer inaperçu. L'histoire se passe en 1982, en pleine dictature, juste avant le début de la guerre des Malouines. Le lieu principal de l'histoire est un lycée mixte, bâtisse austère et martiale comme la discipline de fer qui y règne. Marita, une jeune "pionne", maintient la discipline, se charge de faire l'appel, de vérifier les tenues (chaussettes bleues et pas marron), de faire respecter les distances dans les rangs et surtout de dénoncer les contrevenants (défense absolue de fumer). C'est un film sur la subversion, sur la frustration. Cette jeune femme qui vit avec sa mère et sa grand-mère n'est pas épanouie, on pourrait dire vulgairement qu'elle est "coincée". Elle n'a pratiquement pas de vie sociale en dehors du lycée, qui constitue un microcosme de ce qui se passe dans le pays. Marita fantasme sur certains jeune élèves. Elle se met à les épier dans les toilettes. Le film distille une atmosphère pesante. Je vous laisse découvrir d'où vient le danger. Les dernières séquences très violentes sont réussies. On n'oublie pas le dernier plan. Tout cela pour vous dire que j'ai beaucoup aimé ce film servi par d'excellents comédiens.

5 juin 2011

Films vus et non commentés depuis le 21/05/11

Voici encore deux films vus récemment et qui m'ont assez plu pour que je vous les conseille.

De l'eau pour les éléphants de Francis Lawrence représente une adaptation du roman de Sara Gruen, dont j'avais dit tout le bien que j'en pensais ici. Pour parler du film, l'essentiel y est mais il manque la cruauté, l'aspect sordide de cette vie dans un grand cirque en perdition en pleine crise d'après 1929. Ce film a été mis en valeur du fait que Robert Pattison (Twilight) y tient le rôle principal. Il est mignon tout plein et se débrouille pas mal, mais il semble un peu fade. Reese Witherspoon m'a paru très en retrait, voire éteinte. Seul Christopher Waltz, dans le rôle du méchant de service, sort du lot. Et mention spéciale à l'éléphante, très bien dressée, qui réagit aux ordres en polonais.

J'ai trouvé que La défense Lincoln de Brad Furman constituait un bon polar au scénario solide (je n'ai pas lu le roman de Michael Connelly). La Lincoln du titre est une voiture dans laquelle Mick Haller (avocat divorcé et père d'une petite fille) étudie ses dossiers, parle avec ses clients, pendant que son chauffeur parcourt les rues de Los Angeles. Il défend surtout les malfrats coupables de trafics en tout genre. On lui confie une affaire dans laquelle une prostituée a été sauvagement battue. Le présumé coupable, Louis Roulet, un homme riche et sans scrupules, engage Mick (celui-ci ne sait pas dans quoi il s'est engagé!). Il y a pas mal d'humour, des retournements de situations, des moments tragiques (comme l'assassinat de son enquêteur), des moments de tendresse avec son ex-femme, procureur. C'est un film qui se suit avec beaucoup de plaisir. Et j'apprécie de voir jouer des acteurs comme William M. Macy, Marisa Tomei ou John Leguizamo. Matthew McConaughey est très convaincant. Un bon film.

30 mai 2011

Le gamin au vélo - Luc et Jean-Pierre Dardenne

Le gamin au vélo des frères Dardenne vient de recevoir le Grand prix (ex-aequo avec le film du cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan) lors du dernier festival de Cannes. A la différence des précédents, ce long-métrage s'achève sur une note optimiste, pourquoi pas? En revanche, c'est la façon dont on arrive à cette conclusion qui me gène un peu. *spoiler* Tel Lazare, Cyril se relève de sa chute de l'arbre sans une égratignure et sa nouvelle vie va commencer, à moins que...*fin du spoiler*. Pour en arriver là, les réalisateurs ne laissent pas aux spectateurs le temps de souffler. Comme toujours chez les frères Dardenne, tout est filmé au plus près des acteurs. Il n'y a aucune psychologie (ce n'est pas un défaut) mais j'avoue que ce gamin, Cyril, m'a beaucoup crispée. Je comprends qu'il soit un écorché vif, mais pendant le déroulement de l'histoire, on a envie de le prendre entre 4 yeux et de lui dire de se calmer. Cyril, âgé d'une dizaine d'années, a été confié à une institution par son père qui ne peut pas s'occuper de lui. Cela devait être une situation provisoire. Cyril veut retourner chez son père parti sans laisser d'adresse. Il veut aussi récupérer son vélo (son père l'a vendu). Cyril a quand même de la chance de trouver en Samantha, une coiffeuse célibataire (Cécile de France, très bien), un foyer de substitution, mais Cyril est un enfant obstiné qui fugue tout le temps. Voilà l'histoire, et elle ne se termine donc pas trop mal, mais je préfère les Dardenne filmant des histoires plus sombres (plus vraisemblables?) ou avec des fins incertaines. Ceci étant, je vous conseille ce film qui dégage une grande énergie.

27 mai 2011

Minuit à Paris - Woody Allen

On pourrait sous-titrer le dernier film de Woody Allen "Paris est une fête" en reprenant un titre de roman d'Ernest Hemingway (un des nombreux personnages de Minuit à Paris). Il s'agit d'un film virevoltant qui remonte le temps, d'un hommage à un Paris fantasmé et/ou disparu. Le film débute par des prises de vues du Paris d'aujourd'hui, tel que les touristes peuvent le voir ou se l'imaginer, sous le soleil ou sous la pluie. Pour la Parisienne que je suis, c'est un bonheur. L'argument du film qui fait alterner l'histoire entre le temps présent (avec Gil Pender, un écrivain en quête de succès, sa fiancée, les parents  de cette dernière - plutôt réactionnaires - et une jeune antiquaire - je ne parle même pas de la guide du musée Rodin) et le temps passé. Le passage entre les deux se fait par l'intermédiaire d'une belle voiture de collection qui emmène Gil dès que minuit sonne. Il se retrouve, toujours à Paris, en compagnie de quelques écrivains, peintres ou chanteuses célèbres pendant ces flamboyantes années 20 (Hemingway, Fitzgerald et Zelda, Josephine Baker, Dali, Picasso, Man Ray, Gertrude Stein...). Il rencontre une jolie jeune femme (Marion Cotillard), modèle de Picasso, qui trouve que ces années 20 sont décevantes. Plus tard, Gil se retrouve dans les années 1890 où il croise Toulouse-Lautrec, Degas et Gauguin. Il n'y a pas vraiment de fin à cette histoire mais Gil va prendre une décision importante dans sa vie. J'ai trouvé la partie contemporaine assez faible mais c'est nettement compensé par la partie dans le passé où un détective privé se perd dans Versailles au temps de Louis (XIV ou XVI?): savoureux. Je ne peux que vous recommander ce film réjouissant dans lequel presque tous les acteurs sont épatants. Voir le billet d'Aifelle.

21 mai 2011

Films vus et non commentés depuis le 07/03/2011 (fin)

Voici mon deuxième billet sur 5 autres films que j'ai vus. Les deux derniers sont à voir toutes affaires cessantes.

La fille du puisatier de Daniel Auteuil se laisse voir si on accepte les dialogues très datés, des situations un peu "cuculs", d'entendre Auteuil avec un accent à couper au couteau. L'histoire de cette fille du puisatier qui perd sa virginité (à cause d'un bel aviateur, fils d'un marchand de la ville) et qui se retrouve "fille-mère" peut faire sourire. C'est un film plein de bon sentiments et désuet, comme le film de Pagnol dont il est le "remake". Jean-Pierre Darroussin est très bien.

L'homme d'à côté de Mariano Cohn et Gaston Duprat, film argentin où le principal décor se trouve être la seule construction (la maison Curutchet) bâtie par Le Corbusier en Amérique du sud, en 1948. Là vit une famille: un homme, sa femme et sa fille. L'homme a acquis une notoriété grâce à un fauteuil révolutionnaire de son invention. Sa femme (que je n'ai pas trouvée sympathique du tout) donne des cours de relaxation, et la gamine vit dans son monde avec des écouteurs et de la musique plein les oreilles toute la journée. Leur vie à tous les trois se trouve bouleversée du jour au lendemain par un voisin installé récemment dans un immeuble mitoyen de la maison. Ce voisin, Victor, a en effet décidé (pour bénéficier du soleil) de percer une fenêtre qui donne sur la cour intérieure de l'édifice classé (celui-ci a été conçu pour la transparence... à l'usage de ses occupants, mais non depuis l'extérieur!), violant ainsi l'intimité de la famille au style de vie "bourgeois bohême". Le film repose sur l'affrontement de ce voisin récalcitrant, à la tessiture de voix grave, qui arrive à avoir de l'emprise sur cette famille. Le film est un peu long. On sent une menace qui pèse dans la relation entre ces êtres, mais le danger ne vient pas de là où on l'attend. La fin m'a quand même laissée perplexe.

Il était une fois un meurtre (Le grand silence en VO) de Bo Odar n'a pas rencontré que des avis favorables. En ce qui me concerne, j'ai trouvé ce film allemand assez remarquable avec cette histoire de meurtre pédophile qui se passe sur une période de 23 ans. En 1986, une jeune fille est assassinée et violée dans un champ. Le crime reste impuni (mais nous, spectateurs, nous savons qui a tué). De nos jours, dans une bourgade peu éloignée du lieu de ce premier meurtre, une deuxième jeune fille disparaît (on la retrouvera morte). Il semble que cela soit le même modus operandi (mais nous, les spectateurs, on ne sait rien). La police rouvre l'enquête depuis l'origine. C'est un film glaçant et glacial car les meurtriers mènent une vie banale sans histoire dans cette bourgade. L'un des deux, devenu architecte, est marié et père de famille. C'est un film sur le mal qui peut se nicher chez les individus. Un film qui reste en mémoire. Et pourtant, ce film comporte quelques défauts comme le personnage caricatural du policier pertubé.

Je veux seulement que vous m'aimiez de Rainer Werner Fassbinder était un film inédit tourné pour la télévision. Il date de 1976. Je ne peux que vous le recommander. Il est sorti dans très peu de salles à Paris, je ne sais ce qu'il en est en province. C'est un drame social qui se passe en 1976 mais qui pourrait se passer de nos jours. Peter, un jeune homme courageux, n'ose pas affronter ses parents qui semblent le mépriser. Ils sont très ingrats envers leur fils qui leur a construit une maison. Peter épouse Erika qu'il veut rendre heureuse à tout prix. Parti à Munich, il s'endette pour elle, il n'arrête pas d'acheter davantage que ses moyens financiers ne le lui permettent. Bien qu'apprécié par son patron, il a un petit salaire. Il se crève à la tâche. C'est la triste histoire d'un homme surendetté qui commet l'irréparable. Les acteurs (que je ne connaissais pas) sont formidables. Ce film n'a pas pris une ride. Voir le billet du ciné d'Alain.

Tomboy de Céline Sciamma est une merveille de délicatesse. Ce très beau film (qui rencontre un joli succès) nous raconte l'histoire de Laure (garçon manqué), âgée de 9 ou 10 ans, qui se fait appeler Mickael. Elle/Il fait comme si elle était un garçon, s'habille comme eux, crache, joue au foot, fait tout comme un garçon (à l'extérieur de chez elle). Elle apprécie aussi de tenir le volant de la voiture familiale installée sur les genoux de son père. Vivant dans une famille unie entre un papa qui travaille avec les ordinateurs et une maman très enceinte, Laure est très complice avec sa petite soeur, Jeanne, une petite fille absolument irrésistible. Laure/Mickael attire l'attention d'une fille de son âge qui trouve qu'elle est un garçon pas comme les autres. On ne sait pas pourquoi Laure se voit comme un garçon. Aucune explication ne nous est donnée. Simplement, Laure semble plus à l'aise dans sa peau de garçon. La réalisatrice nous montre une jeune fille en quête d'une identité sexuelle. La jeune Zoé Héran est une révélation. Voir les billets de Wilyrah et de Phil Siné.

PS: Pour finir, une bonne nouvelle, le 22 juin ressort un chef d'oeuvre du cinéma: Il était une fois en Amérique de Sergio Leone (1984) en version numérique entièrement restaurée. Cela dure presque 4 heures. Je peux vous dire que sur grand écran, cela vaut la peine.

15 mai 2011

Films vus et non commentés depuis le 07/03/2011

Comme je me rends compte que je prends du retard dans mes comptes-rendus sur les films vus depuis 1 mois, voici un billet sur 5 d'entre eux, le prochain billet rendra compte de 5 autres. Je les ai tous assez appréciés et je vous conseille de les voir en salle ou en DVD si vous pouvez.

Le film étant chaudement recommandé sur la blogosphère (voir par exemple le billet d'Aifelle), je suis allée voir Tous les soleils du romancier Philippe Claudel et bien m'en a pris. Il s'agit d'une histoire sympathique qui se passe à Strasbourg où Alessandro, veuf, vit seul avec sa fille Irina, jeune adolescente plutôt bien dans sa peau. Il héberge depuis quelque temps son frère, Luigi, qui a fui l'Italie depuis l'arrivée de Berlusconi au pouvoir. Alessandro enseigne la musique baroque en université et chante dans une chorale. C'est un film qui finit bien. A voir quand vous êtes d'humeur morose.

Coup d'éclat de José Alcala avec une Catherine Frot comme je l'aime. Cette actrice est formidable dans le rôle de Fabienne, une femme flic (presque) au bout du rouleau entre ses problèmes d'alcool (elle boit pas mal de vin) et sa vieille mère qui la harcèle souvent. Fabienne, qui s'occupe plutôt des "sans-papiers", décide d'enquêter sur le suicide d'une jeune prostituée venue de l'est qui a laissé un petit garçon derrière elle. L'action se passe à Sète et dans ses environs. Le film donne l'occasion de voir Tcheky Karyo de plus en plus rare sur nos écrans (et c'est dommage). Le scénario tient la route même si la fin est un peu en suspens.

Animal Kingdom de David Michôd est un polar australien très noir qui se passe à Melbourne dans un quartier sans âme. Là vivent les Cody, une famille "ordinaire" composée de quelques hommes sous la domination de la mère, Janine, qui avec de grands sourire et beaucoup de gentillesse demande la "disparition" de quelqu'un quand elle sent que sa famille proche (ses fils) est menacée. Les garçons pillent des banques, tirent des coups de feu, tuent quand c'est nécessaire. Il se trouve qu'un "maillon faible" va entrer dans cette famille: le petit-fils, qui vient d'assister sans ciller à la mort de sa mère morte d'une overdose d'héroïne. Je ne suis pas prête d'oublier le personnage de Janine et la scène finale inattendue et violente.

Où va la nuit de Martin Provost avec Yolande Moreau en femme battue qui se venge (on la comprend!) de son mari violent qui a tué accidentellement une jeune fille en la renversant avec sa voiture. C'est un film qui possède de grandes qualités avec une Yolande Moreau attachante. Le bémol que je mettrais tient au personnage du fils, que je n'ai pas trouvé bien écrit. Il est crispant au possible. De son côté, le personnage du flic qui a deviné tout ce qui s'est passé n'est pas banal. Et il faut noter la présence notable, vers la fin du film, d'Edith Scob, même si son personnage m'a paru improbable. Et je pense qu'il y a clin d'oeil voulu au film Thelma et Louise de Ridley Scott, avec la scène des deux mains l'une sur l'autre dans la voiture en surplomb au bord du quai. Un film à voir.

Voir la mer de Patrice Leconte: 2 garçons, 1 fille, 3 possibilités. Clément et Nicolas doivent partir vers Saint-Jean-de-Luz voir leur mère. Clément, qui travaille dans un garage, vient d'être plaqué par sa copine. Thomas rencontre Prudence dans un bal. Celle-ci vient de quitter son amant plus âgée qu'elle. Elle décide d'accompagner les deux frères. On sent que Patrice Leconte a voulu se faire plaisir. C'est un film libre, assez drôle, parfois coquin: la fille qui couche avec les deux frères à tour de rôle, et le vieil amant qui les poursuit. C'est un film idéal à voir l'été.

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