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Le blog de Dasola
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7 juin 2009

Still walking - Hirokazu Kore-Eda

Du réalisateur du magnifique et poignant Nobody knows (2004), Still walking que je viens de voir deux fois pour mieux m'en imprégner est une chronique familiale qui se passe sur une journée et demie, à l'occasion de l'anniversaire de la mort du fils aîné, Fenjei, mort noyé accidentellement quelques années auparavant en voulant sauver un jeune homme. La première séquence s'ouvre avec deux femmes qui conversent dans une cuisine. La plus âgée, Toshiko Yokoyama, une soixantaine d'année, est en train de préparer des légumes pour les cuisiner, l'autre qui l'assiste, est sa fille, You. Elles parlent de recettes de cuisine et d'autres sujets. Dans une autre pièce de la maison, un vieil homme aux cheveux blancs, Atsushi, mari de la première et médecin à la retraite, s'ennuie; il n'est plus capable de soigner. You est venue avec son mari et ses deux jeunes enfants. Ryo, le fils cadet de la famille, arrive en train et bus avec sa jeune épouse, Yukari, et le fils de celle-ci (né d'un précédent lit). Ryo est au chômage mais ne veut rien dire à ses parents. Il leur fait croire au contraire qu'il a beaucoup de travail dans la restauration de tableaux. Leur bru, qui est pourtant bien gentille, est vue d'un mauvais oeil par les parents de Ryo. Ils ne comprennent pas cette "mode" des familles recomposées. Ils trouvent que, tant qu'à faire, une divorcée aurait mieux fait l'affaire car Yukari qui est veuve peut faire la comparaison entre son nouveau mari et le défunt (encore aimé?). Les enfants de You sont bruyants et un peu envahissants. Le fils de Yukari est plus posé. La journée se passe. Un hommage est rendu au fils défunt (qui devait prendre la succession de son père) avec une visite sur sa tombe où se déroule un petit cérémonial en présence d'un papillon jaune (qui pourrait être la réincarnation de Fenjei). La mère, Toshiko, a invité (comme tous les ans) l'homme que son fils a sauvé, c'est un être obèse qui mène une vie sans attrait. Après son départ, Toshiko dit le haïr. Elle en veut aussi à son mari de ne pas avoir été présent quand leur fils est décédé. A la fin de cette première journée, You et sa famille s'en vont. Seuls restent pour la nuit, jusqu'au lendemain, Ryo, Yukari et son fils. Toshiko explique qu'elle ne pourrait pas supporter ses petits-enfants bruyants très longtemps. Nous assistons encore à de belles scènes que je ne décrirai pas. J'ai été frappée par les extérieurs. La maison familiale, avec d'autres, semble se trouver en surplomb de la ville avec la mer au fond. Le cimetière aussi est en hauteur. Tout est pentu. Dans une des dernières scènes, on voit Toshiko et Atsushi monter les grands escaliers qui les mènent vers chez eux. L'épilogue se situe quelques années plus tard avec un rituel qui se perpétue. Sous des abords de comédie douce-amère, le film montre les rancunes, les petites mesquineries mais aussi les moments de bonheur d'une famille unie malgré tout. Cette histoire tend à l'universel. Quand le film se termine, on regrette d'avoir quitté la famille Yokoyama, on s'attendrait presque à une suite. C'est un des meilleurs films à voir actuellement. Depuis sa sortie, le succès ne se dément pas grâce à de bonnes critiques et au bouche-à-oreille. C'est mérité. Voir aussi l'article d'Oriane.

3 juin 2009

Clara - Helma Sanders-Brahms

De cette réalisatrice, j'avais vu, lors de sa sortie (1980), Allemagne Mère Blafarde, que j'avais aimé (et qui a, paraît-il, beaucoup marqué à l'époque). Le film était un beau portrait de femme qui essayait de survivre avec mari et enfant pendant la 2ème guerre mondiale en Allemagne. Concernant Clara, Helma Sanders-Brahms a mis 12 ans (selon le dossier de presse) pour pouvoir tourner ce film sur Clara Schumann, femme de Robert, compositeur de la Symphonie Rhénane, d'un concerto et de très belles sonates pour piano. Mort dans un asile d'aliénés en 1856, à 46 ans, il laissa Clara veuve avec 5 enfants. Musicienne en plus d'être une pianiste de grand talent, elle a été du vivant de Robert Schumann plus célèbre que lui. C'est elle qui a interprété les oeuvres de son mari. Le film se concentre sur la rencontre du jeune Johannes Brahms avec le couple, vers 1850. Cela s'est passé à Dusseldorf où Robert, malgré ses maux de tête, devait diriger l'orchestre de la ville. Le film montre que Clara prenait souvent la place de Robert à la tête de l'orchestre au grand dam de certains musiciens qui n'admettaient pas d'être dirigé par une femme. Johannes Brahms, issu d'un milieu populaire, a voué une véritable adoration à Clara et peut-être plus (en tout cas au vu de ce que l'on voit dans le film). Il lui a écrit et dédié de nombreuses oeuvres musicales, et elle-même a interprété au moins un des deux concertos pour piano de Johannes. Clara Schumann a survécu 40 à son mari et Brahms est mort 1 an après elle en 1897. Pour parler du film proprement dit, Clara souffre de quelques défauts, dont l'interprétation de Pascal Greggory n'est pas des moindres. De film en film, je le trouve assez limité comme acteur. Il n'est pas très crédible dans le rôle de Schumann. Martina Gedëck qui joue Clara est bien. Elle fait ce qu'elle peut mais elle n'est pas "habitée" par le rôle. L'ensemble manque un peu de "consistance". La coproduction fait que les acteurs parlent dans leur langue et sont doublés. Cela ne fait pas naturel. C'est un film très sage mais on a quand même le plaisir d'écouter de la belle musique. Personnellement, j'aime la musique de Brahms depuis toujours mais quand je suis sortie de la projection, j'ai senti que les spectateurs n'étaient pas très enthousiastes. On peut le comprendre. Illustrer les affres de la création musicale constitue une gageure. Ken Russell l'avait partiellement réussi avec Music Lovers (1970) pour Tchaikovski.

1 juin 2009

Films vus et non commentés depuis le 23/04/09 (début)

Je constate une fois de plus mon retard impardonnable pour commenter les films que j'ai vu plus ou récemment (suite de ma série). J'ai déjà vu 66 films depuis le début de l'année.
En voici 4 que je ne conseille pas forcément. Vous pouvez attendre de les voir en location en DVD ou lors d'un passage à la télé.

Tulpan de Sergei Dvortsevoy est un film que j'ai vu il y a deux mois. Je considère que c'est plus un documentaire qu'une fiction. Ce film kazakh raconte les mésaventures d'un jeune homme qui voudrait se marier avec une jeune fille dont il ne connaît pas le visage. Cette dernière ne le trouve pas à son goût: il a les oreilles décollées. Et pourtant, former un couple et fonder une famille est nécessaire pour pouvoir continuer à vivre dans la steppe sous la yourte. Tout cela est un prétexte à voir une nature désertique et des brebis qui mettent bas avec difficulté. Le film m'a un peu ennuyée et il se termine en queue de poisson. J'avais nettement préféré L'histoire du chien jaune de Mongolie de Byambasuren Davaa (2006).

The other man (dans le texte) de Richard Eyre, réalisateur précédemment d'Histoire d'un scandale (cf. mon billet du 03/03/07): là, je m'attendais à un bon thriller. C'est complètement raté. Adapté d'une nouvelle de Bernard Schlink, un homme, Peter (Liam Neeson, très monolithique et pas très expressif) suspecte sa femme de le tromper. Il fait tout pour retrouver "l'autre homme", Ralph (prononcez Raife), joué par Antonio Banderas que j'ai vu meilleur. Entretemps, on ne revoit jamais la femme (Laura Linney, très bien). Le découpage du scénario est à mon avis maladroit car, au moment du générique de fin, je me suis dit que je n'avais rien compris. On assiste à des flash-back. Même le début du film est un long flash-back. C'est l'occasion de voir Romola Garai (l'héroïne d'Angel de François Ozon (2007) [cf. mon billet du 25/03/07]). Le film se passe entre Milan et Cambridge. Rien d'autre à dire.

La 1ère étoile de Lucien Jean-Baptiste: il y a quelques années, je m'étais divertie avec un film que je recommande si vous ne l'avez pas (encore) vu, Rasta Rocket en VF et Cool Runnings en VO (1993), qui narrait l'histoire de l'équipe de bobsleigh jamaïcaine en route pour les JO de Montréal (histoire authentique). C'était absolument hilarant. Pour la 1ère étoile, je m'attendais un peu à la même chose. Malheureusement, c'est nettement moins drôle et un peu répétitif mais la comédie est sympathique. Jean-Gabriel (joué par le réalisateur), un père de famille antillais marié à une femme blanche, a promis à sa progéniture de les emmener aux sports d'hiver. Le problème est qu'il a perdu aux courses la somme mise de côté pour les vacances. Qu'à cela ne tienne, avec le "système D", le père, les enfants et la grand-mère passeront une semaine à la montagne et la fille de la famille arrivera à gagner sa 1ère étoile de ski. Le film est encore un grand succès, tant mieux pour lui mais je m'attendais à autre chose.

Confessions d'une accro du shopping de P.J. Hogan n'est pas aussi réussi que Le Diable s'habille en Prada. Je n'ai pas lu les livres de Sophie Kinsella, mais j'ai l'impression que les intrigues sont mieux tournées. Moi, je suis allée le voir car j'avais envie de me changer les idées (mon hygiène mentale). Tout est hautement invraisemblable, mais le beau Hugh Dancy et quelques scènes sympathiques sauvent le film.

(à suivre...)

29 mai 2009

La Sicilienne - Marco Amanta

Je vais encore parler d'un film, italien cette fois-ci, qui a déjà presque disparu des écrans. Et c'est bien dommage! Je ne connaissais pas le cinéaste Marco Amanta. Le scénario est tirée d'une histoire vraie: une jeune femme a osé affronter seule un clan de la mafia qui avait tué son père et plus tard son frère, eux-même mafieux. Le réalisateur a changé les noms, mais ceci mis à part, 90% de ce que le film raconte est vrai. L'histoire s'est passée entre 1985 et 1992. Rita, qui a 11 ans, voit son père abattu devant ses yeux dans un petit village de Sicile. Le règne de l'Omerta fait que personne ne dit rien. Les volets des maisons se ferment. Seule Rita n'oublie rien, et elle se met à écrire un journal dans des carnets où elle décrit les méthodes, les trafics de la mafia locale, elle écrits des noms. Pendant ce temps, tout le monde lui tourne le dos, on la prend pour une folle. Elle s'habille en noir comme une veuve. Sa mère, elle-même, lui est hostile. Rita avait une adoration pour son père mais pourtant on découvre que celui-ci était aussi peu recommandable que les autres: il tuait, violait, etc. Néanmoins, n'ayant pas voulu se lancer dans le trafic de drogue, le père de Rita était devenu gênant pour un autre parrain local. Rita grandit et, à 17 ans, elle tombe amoureuse d'un jeune du village qui dit l'aimer aussi. Voulant se venger de son père, elle part à Palerme sans rien dire à personne et se présente devant un juge avec ses carnets à charge contre la mafia. Ce juge qui s'appelle Borsellino est joué par Gérard Jugnot. C'est la seule critique notable que je ferai: Jugnot est très bien mais on voit qu'il joue en français et qu'il est doublé en italien. Cela donne une étrange impression. Ce juge va protéger et soutenir Rita au péril de sa vie. Exilée à Rome, elle est gardée au secret. Elle change d'identité. La mafia n'aura de cesse d'éliminer ces deux empêcheurs de tourner en rond jusqu'au jour du procès où une dizaine de mafieux doivent être jugés. On sent très vite que tout va mal finir mais pas comme on l'imagine, pour Rita tout au moins. A la toute fin, on voit un très court film avec la vraie Sicilienne. C'est très émouvant. La jeune actrice Veronica d'Agostino, qui joue Rita, est remarquable. On sent sa détermination, sa rage et pourtant elle montre aussi de la douceur. Elle se sait condamnée à mort mais rien ne l'arrête. Je ne saurais trop vous conseiller ce film qui mérite votre attention.

27 mai 2009

Etreintes brisées - Pedro Almodovar

Etreintes brisées (titre pas si facile à dire) de Pedro Almodovar, qui était en compétition à Cannes cette année, est reparti bredouille. C'est dommage car il aurait au moins mérité le prix du scénario. Film hommage au cinéma en général et à tous ceux qui le font en particulier, Etreintes brisées est, en effet, un film foisonnant qui se passe alternativement à deux moments dans le temps: en 1994 et et 2008. Comme j'ai eu la chance d'avoir récupéré un dossier de presse de ce film, je l'ai lu et des clés sur certains aspects du film m'ont été révélées. Par exemple, en commençant par le générique, les images à la texture sépia montrent un couple, une jeune femme et un homme: il s'agit des doublures lumières des deux acteurs principaux du film, Penelope Cruz et Lluis Homar. En 2008, Harry Caine (Lluis Homar) est un homme aveugle qui écrit des scénarios, des récits, etc. Il profite de la vie. Quatorze ans auparavant, il s'appelait Mateo Blanco et réalisait des films. Il a perdu en même temps dans un accident de voiture et la vue et Lena (Penelope Cruz), la femme qu'il aimait. Il venait de terminer un film, "Filles et valises", une comédie dont l'actrice principale était Lena. Le film fut un fiasco alors qu'il aurait pu être un succès si un homme, le producteur du film, Ernesto Martel (José Luis Gomez), fou amoureux de Lena lui aussi, n'avait pas voulu se venger. Etreintes brisées constitue une oeuvre où les notions de double, doublure, doublage, duplicité, duplication sont d'autres clés pour comprendre le film, ainsi que l'instantanéité de la photographie. Parmi les personnages qui gravitent autour d'Harry Caine, nous trouvons Judit Garcia (Blanca Portillo), l'ancienne et fidèle directrice de production, ainsi que son fils Diego, qui sert de secrétaire et de confident à Harry, et Ernesto Martel Jr qui a tourné en particulier le "making of" de "Filles et valises" (cela a son importance). Je veux aussi parler de la couleur de l'image, que j'ai trouvée magnifique, flamboyante comme le mélodrame auquel nous assistons. Je suis loin d'avoir raconté tout le film qui dure 2h05. Ce n'est certainement pas le meilleur film du réalisateur (et je n'ai pas été émue comme pour Parle avec elle (2002)), mais il vaut la peine d'être vu pour Pénélope Cruz et les autres acteurs, pour le montage (élément important du film dans le film), et pour l'image. Et je n'oublie pas la musique d'Alberto Iglesias. Pour les scènes tournées de "Filles et valises", Almodovar s'est inspiré de celles de Femmes au bord de la crise de nerfs (1987), et il les a d'ailleurs tournées dans les mêmes décors. En tout cas, je suis contente que, comme tous les films d'Aldomovar, il ait bénéficié d'une sortie nationale: ça m'a permis de le voir dans une salle en province (la salle était plutôt neutre, et il n'y avait pas grand-monde). Le dossier de presse (en espagnol) est téléchargeable sur internet. Le synopsis est en français.

25 mai 2009

Un mariage de rêve - Stephen Elliot

Un mariage de rêve [titre français pas très approprié pour "Easy virtue" (petite vertu)] de Stephen Elliot, qui a aussi écrit l'adaptation, est un bon film très "british", assez pince-sans-rire autant dans le fond que dans le ton. A l'origine, il s'agit d’une pièce écrite en 1924 par Noël Coward (auteur presque oublié, et c'est bien dommage). Larita (Jessica Biel) (1), jeune femme émancipée (qui sort d’un drame personnel) et aventurière, vient de convoler en justes noces avec un jeune Anglais, John Wittaker, qui a eu le coup de foudre pour elle au premier regard. Après le voyage de noces, Larita est présentée à sa belle-famille (dont on apprendra au cours du film qu’elle est ruinée). Cette belle-famille se compose entre autres de Mrs Wittaker, la mère de John (Kristin Scott-Thomas, irrésistible en femme aigrie), qui prend aussitôt sa bru en grippe. La première faute de goût impardonnable pour Mrs Wittaker est que Larita est américaine! En revanche, Mr Wittaker (Colin Firth), un rien désabusé (la première guerre mondiale n’est pas terminée depuis si longtemps), ne reste pas insensible au charme de de la jeune femme qui compte bien profiter de la vie. Tout de suite, Larita se trouve mal à l’aise dans cette famille. L’ère victorienne est révolue mais Mrs Whittaker, qui n’en a cure, brime ses deux filles (soeurs de John) et montre de l'autorité envers ses domestiques. Mais Mrs Wittaker a aussi  la «main verte», preuve en est la serre (chauffée) attenante de la demeure (pas chauffée, elle). Je ne dévoilerai pas les péripéties de cette comédie enlevée excepté un «French Cancan» endiablé mais sans culotte, et le triste destin du chien "Poppy", qui a fait beaucoup rire la salle (moi compris), sans parler de la sonnette pour appeler les quelques domestiques qui ne sont pas encore partis. D'ailleurs, un en particulier vaut le détour. Il paraît un peu dérangé. Pour en revenir à Noël Coward, il est aussi l’auteur d’une pièce, Private Lives (une scène de ménage qui dure deux heures souvent jouée par de grands comédiens sur la scène londonienne ou américaine). Il a également été l’auteur de Brève rencontre (1945) de David Lean (mais non crédité au générique) ou de Design for Living (qui a inspiré Sérénade à trois d’Ernst Lubitsch en 1933). Stephen Elliot est le réalisateur et scénariste de Priscilla, Reine du désert (1994), film que je conseille.

(1) Et non Jennifer Biel comme je l'avais écrit par erreur (merci à Coming soonn).

21 mai 2009

Wendy et Lucy - Kelly Reichardt

Wendy et Lucy de Kelly Reichardt (une réalisatrice à découvrir absolument) est un film tendre et attachant qui montre une Amérique triste, dure, pauvre, menaçante et un peu désespérée, mais où l'amitié et l'entraide ne sont pas absentes. L'histoire qui se passe de nos jours (à l'automne?), commence quand Wendy (formidable Michelle Williams) et sa chienne Lucy arrivent dans l'Oregon en voiture. Elles sont en route pour l'Alaska où Wendy (cheveux courts à l'allure garçonne dans son bermuda) pense trouver du travail. Wendy compte son argent, il lui en reste peu et pourtant elle a encore du chemin à parcourir pour toucher son but, et le fait que sa voiture tombe en panne complique tout. Wendy aime sa chienne par-dessus tout. Elle vole même de la nourriture pour elle: deuxième complication. Pendant qu'elle est arrêtée et mise en prison pour 24 heures, sa chienne disparaît. Elle n'a de cesse de la retrouver par la suite. Le film dure 1H10 pendant lesquelles la réalisatrice ne lâche pas son héroïne marginale (en rupture avec sa famille?), qui est filmée au plus près. On ne tombe jamais dans le misérabilisme, c'est là sa force. On a peur pour Wendy qui ne se laisse pas abattre. Je vous conseille ce film s'il n'est pas trop tard. Je l'ai vu la semaine de sa sortie (suite à de bonnes critiques journalistiques). Il est projeté dans très peu de salles. Mais s'il passe par chez vous, il faut aller le voir. Ed en a dit beaucoup de bien et c'est mérité. Coming soonn en parle également.

17 mai 2009

Chéri - Stephen Frears

Chéri de Stephen Frears est le genre de film que l'on va voir pour les toilettes que portent les actrices, ou les habits de ces messieurs, et pour admirer les décors d'hôtels particuliers ou autres résidences. L'ensemble a un charme suranné que j'ai apprécié. Nous sommes introduits dans l'univers de dames qui ont consacré leur âme et surtout leur corps à devenir riches et indépendantes. Quand le film commence, Léa de Lonval rencontre chez son amie Mme Peloux (Kathy Bates) le fils de cette dernière, Chéri, jeune homme ténébreux qui est un coeur à prendre. Chéri et Léa vont vivre quelques semaines de folle passion. Michelle Pfeiffer qui joue Léa est bien filmée. J'ai entendu dire sur des ondes radio (par des jalouses) que Michelle Pfeiffer (50 ans cette année)  s'était faite "lifter". Et alors! Que cela soit vrai ou non, elle très belle et son talent est intact. Il y a d'ailleurs un petit clin d'oeil, pour ceux qui ont vu le film, de la part de  Stephen Frears à son actrice. En effet, au tout début, une voix "off" présente la demeure de Léa, et on voit entre autre, sur une petite commode, un portrait de Michelle Pfeiffer, 20 ans plus tôt, dans Les Liaisons dangeureuses du même Stephen Frears. Sinon, j'ai aimé le procédé du récit en voix "off" pour faire avancer le récit. Ca donne du rythme au film. Pour connaître l'histoire, lisez Colette.

13 mai 2009

La vague - Dennis Gansel

D'après ce que j'ai lu, La vague (d'abord un livre, puis maintenant un film) est inspirée d'un fait divers qui s'est passé aux Etats-Unis. C'est le genre d'oeuvre que j'aurais bien vu dans une émission télé de mes jeunes années, "Les dossiers de l'écran", pendant laquelle on nous diffusait un film suivi d'un débat. En ce qui me concerne, j'ai trouvé La vague (Die Welle) bien écrite avec une montée de tension: on pressent que cela va mal finir. L'histoire se passe en Allemagne dans une classe de jeunes de 16-17 ans dans un lycée. Pendant une semaine, un professeur est chargé d'un cours/séminaire sur le thème de l'autocratie. C'est impressionnant de voir que les jeunes en face du professeur (surtout les garçons) lui obéissent aveuglément en agissant parfois plus que demandé. Il est terrible de constater que les élèves pas encore adultes sont très influençables. Ils ont besoin de repères, de guide. Un en particulier, assez perturbé, prend le professeur comme "maître à penser" et commet un acte irrémédiable. Ce qui n'était qu'une expérience fictive devient une tragédie. A mon avis, le seul vrai fautif est le prof qui n'a pas vu venir (ou qui n'a pas voulu voir) ce qui allait se passer. Il éprouve un sentiment de puissance (même inconscient) face à ses élèves. Il ne martèle pas assez que c'est un cours comme un autre. Il n'a pas mis assez de garde-fous. Lui-même semble avoir des problèmes avec sa compagne (professeur comme lui). Ce n'est pas facile d'expérimenter l'autocratie. Il faut rester vigilant. Le sujet du film m'a beaucoup fait penser à un autre, allemand lui aussi, l'Expérience, d'Olivier Hirschbiegel (2003), où des hommes "jouaient" les rôles de matons et de prisonniers dans une prison. Cela dégénérait très vite.

9 mai 2009

Looking for Eric - Ken Loach

Grâce à Jérôme de Cinefeed/Cinefriends, nous avons eu la chance, mon  ami et moi, d'assister à une première publique (composée de "blogueurs cinéphiles") de Looking For Eric (en compétition cette année à Cannes, et qui sortira le 27 mai). Le scénario écrit (suite à une idée d'Eric Cantona) par Paul Laverty (It's a free world [cf. mon billet du 15/12/2007] et Le vent se lève) raconte une histoire grave, au début, et qui débouche sur une fantaisie légère et émouvante qui remonte le moral. La présence d'Eric Cantona et la solidarité entre les êtres y sont pour beaucoup. Eric Bishop (Steve Evets), homme grisonnant, pas bien gros, postier (à Manchester) de son métier, a été abandonné par sa seconde épouse qui lui a laissé deux grand beaux-fils plus doués à trafiquer qu'à travailler. La maison qu'il occupe, envahie par des télés dans toutes les pièces, semble aussi bien négligée. Lui-même se laisse aller à la déprime. Justement, sa fille, Sam, qui est jeune mère, tente de réconcilier ses deux parents, Eric et Lily, en leur faisant faire du baby-sitting de leur petite-fille en alternance (en effet, des années plus tôt, Eric avait quitté femme et enfant juste après le baptême de sa fille). De leur côté, tous les copains postiers essaient de dérider Eric sans beaucoup de succès. C'est à ce moment-là qu'ils recourent à un jeu thérapeutique: quelle serait la personne célèbre que chacun aimerait rencontrer afin de lui parler. Pour Eric Bishop, il s'agirait d'Eric Cantona dont il est fan (un poster grandeur nature trône dans sa chambre). Pour ceux qui l'ignorent, "Canto" est devenue une légende à Manchester où il a fait une partie de sa carrière. Eric Bishop pense tellement fort à lui dans un moment de déprime que, oh miracle, Cantona se matérialise devant lui. Il devient son confident et essaie de lui donner des conseils avec un ton sentencieux absolument irrésistible. Je recommande bien évidemment le film en VO car c'est l'occasion d'entendre Cantona parler l'anglais (très bien) avec l'accent marseillais. Il faut l'écouter dire "I'm not a man, I'm Cantona" (je ne suis pas un homme, je suis Cantona). C'est vraiment très drôle. On sent que Cantona s'amuse et nous aussi. Je ne vous dévoilerai pas davantage de l'histoire. Mais je dirai quand même que l'"Opération Cantona" vers la fin du film restera, je pense, dans les annales. Les acteurs principaux ne sont pas connus mais ils sont tous très bien. Après L'Outremangeur et le remake du Deuxième souffle, c'est la 3ème fois que je vois Cantona dans un film. Il dégage beaucoup de charisme. En revanche, il a encore des progrès à faire à la trompette (ceux qui verront le film comprendront).

PS du 17/05/09: je viens de revoir les 2 bandes-annonces de Looking for Erik, je trouve vraiment que, pour une fois, le film est bien mieux que ces BA.

7 mai 2009

Coco avant Chanel - Anne Fontaine

J'ai beaucoup aimé le dernier film d'Anne Fontaine (librement inspiré de l'Irrégulière ou Mon itinéraire Chanel d'Edmonde Charles-Roux). Et pourtant, j'appréhendais de le voir car je me demandais si Audrey Tautou serait à la hauteur du personnage incarné. Eh bien, je la trouve très bien. J'y ai cru dès le départ. Le film est humble et sobre, un peu lisse sans trop d'aspérités, mais moins "racoleur" que ceux d'Olivier Dahan sur Edith Piaf ou de Diane Kurys sur Françoise Sagan [billets du 15/02/07 pour La Môme, et du 25/07/08 pour Sagan]. Anne Fontaine n'a pas voulu retracer toute la vie de Chanel (1883-1971) et c'est tant mieux. De plus, il y a une période de la vie de Chanel (pendant la seconde guerre mondiale) qui n'est pas à son honneur (j'ai appris cela récemment). Pour en revenir au film, j'ai entendu des critiques dire que les époques que traverse la jeune Chanel ne sont pas évoquées (la Belle époque et la 1ère guerre mondiale), je suis d'accord sur ce point. Mais Anne Fontaine et ses scénaristes se sont concentrés sur l'histoire d'une jeune femme cévenole, orpheline, sans fortune, chanteuse de beuglant à ses débuts mais bonne couturière, qui arrive par sa volonté et avec l'aide de deux hommes (dans le film) à s'émanciper et à devenir la personne que l'on sait. Je pense que l'on peut "broder" sur la jeunesse de Chanel; après tout, elle n'a pas écrit ses mémoires, il n'y aucun document d'époque. Tout est connu par ouïe-dire. Chanel qui est restée célibataire toute sa vie (une des répliques du film est "je n'ai pas l'intention de me marier avec qui que ce soit") a connu le grand amour en la personne d'un jeune Anglais, Arthur Capel (Alessandro Nivola), et c'était réciproque. L'autre homme important fut Etienne Balsan (excellent Benoît Poelvoorde). Avant de créer des robes, Chanel s'est spécialisée dans la création de chapeaux. La dernière séquence est très belle avec Coco Chanel, assise en haut de marches avec son tailleur, en train d'assister à un défilé. Armelle a fait un billet nettement plus réservé sur ce film: à vous de voir. Personnellement, j'ai passé un excellent moment. Pour les blogueuses lectrices, vous pouvez vous procurer, en plus du livre d'Edmonde Charles-Roux, celui de Paul Morand, L'allure Chanel (Folio). Je rajouterai enfin que le film est produit (et distribué) par Warner Bros. On sent que le film est vraiment fait pour le marché étranger (dont celui d'outre-Atlantique).

5 mai 2009

Erreur de la banque en votre faveur - Gérard Bitton et Michel Munz

Erreur de la banque en votre faveur est une excellente comédie au rythme pas forcément trépidant mais sans temps mort. Les personnages sont tous bien campés. Julien (Gérard Lanvin) se trouve être licencié d’un emploi de maître d’hôtel après 17 ans de bons et loyaux services au service de quelques directeurs d’une banque d’affaires. Il a trois mois de préavis. Avec son copain, Etienne (Jean-Pierre Darroussin), très bon cuisinier, il veut ouvrir un restaurant et pense que la banque va lui faire un prêt. Le pauvre se fait des illusions et se trouve face à un dénommé Baudoin, méprisant à souhait (Philippe Magnan a vraiment la tête de l’emploi), qui l’informe que la banque ne fait pas de prêt aux particuliers. Cela ne l’empêche pas d’employer Julien pour ses réceptions privées. Qu'à cela ne tienne, la banque Bertin-Schwarz ne perd rien pour attendre: Julien, pendant son préavis, avec l'aide de quelques connaissances dont Etienne et un employé de banque, va lui faire mordre la poussière en pratiquant le délit d'initié et c'est réjouissant. Je retiens la scène où les habitués du PMU se mettent à parier sur les hausses d'actions comme sur les chevaux. Pendant l'histoire, Julien, qui grâce à ses "tuyaux" fait le bien autour de lui (presque tous les voisins de son immeuble), trouve aussi l'amour en la personne de Stéphanie (Barbara Schulz). Etienne, lui, a le "démon de midi" pour une petite jeune. C'est le troisième film du tandem Bitton/Munz, j'espère qu'ils en feront d'autre de cette qualité. Je me l'achèterai en DVD dès qu'il paraîtra. Erreur de la banque... m'a fait penser à La très très grande entreprise de Pierre Jolivet (mon billet du 13/11/2008) en plus léger.

29 avril 2009

Villa Amalia - Benoît Jacquot

Il faut tout de suite prévenir que, si vous êtes allergique à Isabelle Huppert, vous devez passer votre chemin. Pour les autres (dont je fais partie), allez voir Villa Amalia de Benoît Jacquot, où Isabelle Huppert irradie dans un rôle qui semble écrit pour elle. Parce qu'Ann (Isabelle Huppert) surprend l'homme avec qui elle vit depuis 15 ans, Thomas (Xavier Beauvois), dans les bras d'une autre, un déclic se fait: elle veut "disparaître", changer de vie. Elle vend tous ses biens, même ses trois pianos (elle est compositeur-interprète classsique), renonce à ses concerts, résilie ses comptes bancaires, etc. La seule personne à qui elle se confie est un ami, Georges (Jean-Hugues Anglade). Ils ne s'étaient pas revus depuis de longues années. Toute cette partie se passe dans la région parisienne, grise et froide comme l'image. Après un périple, sac au dos, en Europe, elle se retrouve dans l'île d'Ischia au large de Naples. Et là, nous avons le soleil de l'Italie, la Méditerranée, des vues dignes de celles du Mépris de Godard. Elle s'installe dans une petite maison rouge au confort spartiate, sans électricité mais avec l'eau courante. Elle fait des rencontres et prend des risques à rester trop longtemps dans l'eau de mer. Sinon, Ann a tout de même une famille: sa mère aphasique. A l'occasion de l'enterrement de cette dernière, elle a une discussion houleuse avec son père qui ressurgit après vingt ans d'absence. Au bout de quelque temps, Ann repart définitivement(?) vers le soleil de l'Italie et la villa Amalia. J'ai beaucoup aimé le film car il donne le goût de l'évasion, du changement (mais à quel prix). De par son statut social et financier, Ann peut se le permettre. Mais elle démontre un certain courage en prenant le risque de changer de vie si radicalement. Il n'y a aucune psychologie, ni aucune vraie explication à l'attitude d'Ann. Le fait que son ami la trompe n'est pas forcément une raison suffisante. Elle garde un lien ténu avec son passé grâce à Georges (mais on sait que cela ne durera pas). Je serais curieuse de parcourir un jour le roman de Pascal Quignard dont le film est adapté. Il m'a semblé qu'il y avait des raccourcis et des ellipses dans le scénario. En tout cas, Villa Amalia est un film que je conseille.

23 avril 2009

Films vus et non commentés depuis le 29/03/09

Pour mon retour sur la blogosphère après une semaine de pause, je commence par un billet sur des films que j'ai vus depuis un certain temps et que je n'ai pas eu le temps de chroniquer (suite de ma série).

Je débuterai par 35 Rhums de Claire Denis qui a été projeté dans peu de salles et peu de temps. Personne ou presque n'en a parlé et c'est dommage. Claire Denis est une réalisatrice à part dans le cinéma français. Elle réalise des films qui sortent des sentiers battus (je recommande en particulier Beau Travail [que je chroniquerai un jour]). De film en film, elle reste fidèle à la même équipe technique dont Agnès Godard, la chef op', qui nous permet de voir des films beaux à regarder. Elle fait aussi tourner souvent les mêmes acteurs, dont Grégoire Colin et Alex Descas. Dans 35 rhums, ils jouent des personnages moins sombres que leurs rôles habituels. Lionel (Alex Descas), conducteur de RER, est veuf. ll vit avec sa grande fille Joséphine dans un immeuble genre HLM de banlieue. Une grande complicité les unit. Des voisins (ines) de l'immeuble, dont Noé (Grégoire Colin), gravitent autour d'eux, ainsi qu'un collègue de Lionel récemment mis à la retraite et qui s'ennuie beaucoup. Le film dégage une certaine chaleur humaine qui fait du bien. C'est un film doux et apaisé. S'il existe un jour en DVD, louez-le.

Espions de Nicolas Saada: ce film, qui est le premier long métrage du réalisateur, est une réussite grâce en particulier à Guillaume Canet et Géraldine Pailhas, tous les deux très convaincants. Pour ce qui est de l'histoire, Vincent (Guillaume Canet) se retrouve à être espion malgré lui à Londres (employé par la DST). Il est chargé de s'approcher d'un couple dont le mari anglais et homme d'affaires est soupçonné d'avoir des accointances avec des terroristes islamistes (même si lui-même ne l'est pas). Pour ce faire, Vincent se rapproche de l'épouse française, Claire (Géraldine Pailhas) et il en fait sa complice (malgré elle). Bien évidemment, il tombe amoureux d'elle. La fin n'est pas forcément attendue grâce à un scénario subtil. Vraiment une bonne surprise.

Duplicity: comme pour The International (l'enquête) [cf. mon billet du 29/03/09], je suis surtout (beaucoup) allée voir le film pour Clive Owen. Et en plus il y a Julia Roberts (très bien). Pour être brève, le film ne casse pas trois pattes à un canard. J'ai trouvé le scénario un peu compliqué. C'est d'ailleurs un scénariste (Tony Gilroy) qui a tourné le film. Ray (Clive Owen) est un ancien du MI5, et Claire (Julia Roberts) ne travaille plus à la CIA. Ils ont trouvé des emplois qui payent mieux avec peut-être moins de risques (encore que...). A la fin, ils se retrouvent, tous les deux, les dindons de la farce. Je n'ai pas tout compris de cette histoire où la repousse des cheveux et la calvitie sont au coeur de l'intrigue. A part ça, il y a Clive...

Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriaga: pour une fois, j'ai trouvé que la bande-annonce ne rend pas justice au film qui est nettement mieux. J'y suis allée sur les conseils d'une collègue et je ne le regrette pas. Guillermo Arriaga est connu pour être le scénariste de Babel [cf. mon billet du 19/01/07], de 21 grammes et de 3 enterrements. L'histoire se passe dans deux endroits différents (Mexique et une région des Etats-Unis) et sur deux périodes séparées par une dizaine d'années. Une mère (Kim Basinger) et sa fille (que l'on retrouve à deux âges de la vie et qui se sent responsable de la tragédie à laquelle nous assistons) sont les héroïnes d'un film que l'on n'oublie pas. Les trois actrices, Kim Basinger, Charlize Theron et la jeune Jennifer Lawrence, sont formidables.   

13 avril 2009

Frozen River - Courtney Hunt

Frozen River de Courtney Hunt est un film que j'ai vu tardivement après sa sortie. Je voulais le voir (parce que l'on m'en avait dit beaucoup de bien). Et en effet, je vous le recommande pour lors de sa sortie en DVD ou sur une chaîne cablée. Il a été tourné en numérique par une réalisatrice qui nous met tout de suite dans l'ambiance d'un paysage enneigé. Cela se passe aux Etats-Unis à la frontière canadienne. Une femme, Ray Eddy, qui vient d'être "plaquée" par son mari, survit tant bien que mal dans un mobile-home vétuste avec ses deux garçons, l'un encore très jeune et l'autre "post-ado". Ray a du mal à joindre les deux bouts en travaillant à mi-temps dans un drugstore. Le mari s'est enfui avec l'argent qui devait servir à acheter une nouvelle maison sur roues. Nous sommes dans l'Amérique "d'en-bas" chez ceux qui doivent se battre pour vivre. Suite à sa rencontre avec une indienne de la réserve voisine, Ray se retrouve à "passer" des clandestins dans le coffre de sa voiture des clandestins en roulant sur la rivière gelée qui sépare le Canada des Etats-Unis (Frozen river). Elle veut regagner l'argent disparu. C'est une combattante. Rien ne l'effraie. La réalisatrice suit l'actrice, Melissa Leo (Ray Eddy), qui porte le film du début à la fin. Grâce au numérique, le rythme est alerte. C'est une autre façon de faire du cinéma mais qui convient bien au sujet.

9 avril 2009

Frost-Nixon - Ron Howard

Je suis allée Frost/Nixon de Ron Howard, le jour de sa sortie en salle, mercredi 1er avril 2009. Je ne savais pas trop quoi voir d'autre; je ne l'ai pas regretté, j'ai même beaucoup aimé. J'ai découvert ce "face-à-face" dont je n'avais jamais entendu parler. Suite à l'affaire du Watergate en 1974, Nixon a "démissionné" de ses fonctions de Président des Etats-Unis. Dans l'oeuvre de fiction, qui a d'abord été une pièce de théâtre et maintenant un film, David Frost, un Anglais, anime des émissions en Australie (pas très prestigieuses pour un journaliste). Dans le film, quand l'histoire débute, c'est Frost qui a l'idée d'interviewer l'ex-Président déchu. Il y arrive en faisant une avance de fonds importante afin de convaincre l'entourage de Nixon. Au bout du compte, nous avons quatre entretiens qui sont enregistrés avec des interruptions de plusieurs jours voire de plusieurs semaines entre chacun. Chaque entretien porte sur un thème particulier, dont le Vietnam et, bien entendu, l'affaire du Watergate. Les deux comédiens principaux, Michael Sheen (qui joue Frost, et qui était déjà très brillant dans le rôle de Tony Blair dans The Queen de Stephen Frears) et Frank Langella (Nixon) sont remarquables. Ils ont joué au théâtre le texte de la pièce. De facture classique, ce film est très bien fait avec un dialogue intelligent. Certains échanges verbaux montrent comment on peut destabiliser un adversaire rien qu'avec des mots. Le point culminant ("climax" comme on dit en anglais) du film se passe la nuit juste avant LE dernier entretien traitant du Watergate. Là, tout bascule. Je recommande vivement ce film. Ceci dit, dans la réalité, David Frost est quelqu'un d'une autre trempe (il semble qu'il ait accepté qu'une fiction soit tirée de l'épisode réel, sans intervenir dessus). D'ailleurs, dans la réalité toujours, je ne pense pas que Nixon aurait accepté d'être interviewé par n'importe qui.

5 avril 2009

Katyn - Andrzej Wajda

Wajda (aujourd'hui octogénaire) reste un des grands réalisateurs polonais. Katyn qui est sorti cette semaine dans quelques salles "Art et Essai" à Paris et aussi, j'espère, en province, retrace un épisode sanglant de la deuxième guerre mondiale. En 1939, la Pologne est prise en tenailles entre les Allemands qui l'envahissent par l'ouest et les Russes par l'est. Nous sommes en plein dans la période du pacte germano-soviétique. La première séquence illustre bien ce qui arrive. Elle se passe sur un pont: des civils polonais avancent dans un sens et dans l'autre sur ce pont, ils fuient, mais là, ils sont piégés. L'armée polonaise est en déroute. Les simples soldats sont laissés libres mais les officiers sont faits prisonniers. Pour la plupart, ce ne sont pas des militaires de carrière mais des intellectuels, des artisans, etc. Le réalisateur s'attache plus particulièrement à une femme qui est à la recherche de son mari, officier prisonnier. Elle a une petite fille qui espère bien revoir son papa. Toutes les deux le verront vivant avant qu'il ne parte dans un camp de prisonniers. Les universitaires sont arrêtés et envoyés en camp de concentration. La Pologne est partagée, elle n'existe plus vraiment: une séquence symbolique montre des soldats russes déchirer le drapeau polonais en deux dans le sens de la longueur (ce drapeau se compose d'une bande blanche et d'une rouge). La bande rouge sert de drapeau "communiste" et la bande blanche sert à capitonner leurs godillots. Les années passent, et on se retrouve en 1945, dans Cracovie où se déroule l'essentiel du film, avec un haut-parleur qui égrène les noms des morts dont on a retrouvé les corps dans les charniers de Katyn (découverts par les Allemands en 1941 - pour une partie - et surtout en 1943), en Russie près de Smolensk. Plus de 12000 officiers polonais ont été exécutés d'une balle dans la nuque en avril 1940. En 1945, la Pologne est occupée par les Russes. Wajda dit bien que ce sont les Russes (et plus précisément le NKVD, la police soviétiques), et non les Allemands, qui sont coupables de ce forfait. Les officiers exécutés étaient anti-communistes ou anti-nazis pour certains (Wajda n'en parle pas). Sur le plan narratif, le cinéaste montre l'avant et l'après de ce massacre (la fillette reçoit le carnet où son père prenait des notes, qui s'arrêtent juste avant), et c'est seulement pendant les quinze dernières minutes du film qu'on en voit toute l'horreur. En revanche, il montre bien qu'on ne pouvait pas dire qui étaient les vrais coupables (les Russes) sous peine de lourdes sanctions. Le film se finit sur un écran noir avec la musique de Penderecki en fond sonore qui accompagne tout le film. Le père du réalisateur a été une des victimes de Katyn. Je suis contente de voir qu'il sait encore faire un film de grande qualité: avec une narration, la mise en scène très sobre. On ne tombe pas dans le larmoyant ou le démonstratif. On voit que ce n'est pas un film "américain" (par exemple, je ne le mets pas sur le même plan que Walkyrie [mon billet du 11/02/09], il n'y a pas de "suspense"). J'ai vu le film dans une salle pleine de spectateurs très attentifs.

3 avril 2009

Une vierge sur canapé - Richard Quine

Qu'est-ce que c'est bien les DVD qui permettent de voir (ou revoir) certains films invisibles à la télé (voire au cinéma). Et je remercie les Canadiens francophones, si, si. C'est souvent grâce à eux que l'on peut visionner des DVD venus des Etats-Unis (comme pour celui-ci) avec une piste française et/ou des sous-titres français.
Ce film, Une vierge sur Canapé, je me rappelle l'avoir vu il y a plusieurs années et je me suis rendu compte que je n'en n'avais aucun souvenir. Le titre original est Sex and the single girl et il date de 1964. Bob Weston (Tony Curtis) travaille dans un "Snoopy Magazine" nommé Stop magazine. Les enquêteurs/journalistes qui travaillent pour ce genre de "torchon" n'ont souvent jamais rencontré les personnalités dont ils révèlent la vie privée à longueur de colonnes avec un manque de discrétion total en dévoilant des secrets. D'ailleurs, la nouvelle cible de "Stop" est une jeune femme surdiplômée conseillère psychologue pour les couples mariés. Elle travaille en collaboration avec d'autres dans un cabinet. Elle-même semble encore néophyte en ce domaine, elle n'est pas mariée et n'a pas de petit ami. Bien entendu, Weston qui veut rencontrer "sa victime" tombe amoureux d'elle instantanément. Le film n'est pas inoubliable mais Tony Curtis en vrai cynique et faux tendre [ou le contraire] - saoûlant parfois, avec quelques clins d'oeil à Some like it hot (Certains l'aiment chaud) et à Jack Lemmon (on le compare physiquement à ce dernier) vaut le détour. Natalie Wood fait craquer semble-t-il tous les hommes avec son regard magnifique. Les autres seconds rôles sont de première grandeur: Lauren Bacall et Henry Fonda, mariés depuis 10 ans dans le film, sont les voisins de Weston. Enfin, Mel Ferrer complète la distribution. On assiste à une fin d'anthologie qui dure au moins un quart d'heure, avec un ballet de poursuite de véhicules sur l'autoroute (et un malheureux gendarme de la circulation complètement débordé qui finira mal). Plus subtil, mon ami a vu dans le film une satire du "psycho-psycha" américain (et hop, je me permets un petit néologisme par rapport à préchi-précha!), dont le temple finit démoli à coup de boule. Pour finir, je signale aussi que le générique de début est à ne pas manquer car drôle.

31 mars 2009

Les Trois royaumes - John Woo

Ce "Trois royaumes" est un film absolument somptueux tant par les décors, les costumes, que par le souffle épique qui se dégage de l'ensemble, avec des moments d'intimité bienvenus. Les 80 millions de dollars que le film a coûté se voient à l'écran. Des milliers de figurants entourent les personnages principaux, des hommes de guerre pour la plupart, dont l'adresse à l'épée comme l'efficacité au maniement de l'arc vous laissent béats d'admiration. On apprend quelques stratégies guerrières qui m'ont fait penser à celles de la Rome antique. J'ai oublié de dire que l'histoire se passe en 208 après J.-C., dans une Chine alors partagée en 3 royaumes. Quand le film commence, Cao Cao, premier ministre de l'Empereur du Nord, arrive à convaincre celui-ci de faire la guerre aux deux royaumes du Sud. Nous assistons pendant 2h20 à la Bataille de la Falaise Rouge, endroit mythique en bordure du Yang Tsé Kiang. Face à l'armée du Nord forte de 800 000 hommes (et qui peut se délester de 100 000 flèches en quelques minutes), les armées du Sud sont nettement moins nombreuses, seulement 30 000 hommes et 45 000 flèches au départ. En revanche, les généraux du Sud sont fins stratèges, et au moins deux femmes de la noblesse vont jouer un rôle capital dans l'issue de la bataille. Je connais le réalisateur John Woo par les quelques films qu'il a réalisés aux Etats-Unis dont Face/Off en 1997 et Paycheck en 2003 (réalisations très survitaminées avec des ralentis/accélérés, etc). Dans Les Trois royaumes, il use de ces mêmes procédés mais à bon escient. On sent qu'il a pris du plaisir à la réalisation. Les acteurs choisis me sont plutôt connus comme Tony Leung (In the mood for love), Takeshi Kaneshiro (Le secret des poignards volants), Chang Chen (Tigre et dragon). Le film a fait un "carton" dans les pays asiatiques depuis sa sortie en janvier 2009. Et pour ma part, j'ai vu le film avec mon ami devant une salle comble, attentive, et qui a applaudi à la fin.

29 mars 2009

Films vus et non commentés depuis le 5 mars 2009

Je suis catastrophée car les semaines passent très vite, je vois beaucoup de films mais j'ai aussi d'autres activités (la lecture par exemple), et en plus, je travaille. Je m'aperçois avec horreur que je prends du retard dans mes billets cinéma, c'est pourquoi je chronique encore 5 films d'un coup, 4 anglo-saxons et 1 italien. Ce billet fait suite à celui du début du mois de mars.

Concernant The International (l'Enquête) de Tom Tykwer, j'y suis allée les yeux (presque) fermés car je fais partie du "fan club" de Clive Owen, bel acteur brun aux yeux verts qui fait fondre la gent féminine (et peut-être masculine). C'est lui qui aurait pu être James Bond... En revanche, Noami Watts joue un peu les utilités dans ce thriller dont le moment fort est une fusillade au musée Guggenheim à New-York. On en apprend de belles sur les banques d'affaires au travers de celle qui est prise pour exemple. Son siège est un grand immeuble de verre aussi inhumain que les hauts dirigeants qui y travaillent. Le film confirme l’adage que «l’argent n’a pas d’odeur». Ici, la banque est impliquée dans la vente d'armements sophistiqués. A défaut, elle peut faire aussi dans l'humanitaire du moment que l'on en parle dans les journaux. L’histoire est bien menée. Je ne suis pas ennuyée.

Le déjeuner du 15 août
de Gianni di Gregorio est un film italien qui dure une heure 10 (c’est sa grande qualité). Ffred a été sévère pour ce film (Dominique un petit peu moins), je suis plus indulgente. Nous sommes à la veille du 15 août, à Rome, un homme d’une cinquantaine d’année, célibataire, vit avec sa mère (du genre vieille coquette). Il est aux petits soins pour elle. Ils habitent dans un appartement spacieux à Rome en copropriété: endettés, ils ont 3 ans de factures d'électricité à payer ainsi que des travaux d’ascenseur. C'est le réalisateur qui est l'acteur principal: il aime faire la cuisine et boit volontiers (un peu beaucoup) du vin blanc. Il se retrouve à s'occuper de 4 vieilles dames dont sa mère pendant ce week-end. Elles se chamaillent mais en fin de compte, le pauvre Gianni n'est pas prêt de s'en débarrasser. Film sympathique mais pas inoubliable.

Marley et moi de David Frankel est une histoire bien-pensante et pleine de bons sentiments. Une histoire sur la famille idéale pour l’Américain de base qui s’est reconnu (le film a fait un carton aux Etats-Unis). Un couple se marie, ils travaillent tous les deux dans le journalisme. Elle voudrait un enfant, il lui achète un chien, Marley (en hommage à Bob), un labrador très tout-fou. Elle tombe tout de même enceinte et arrête de travailler. Lui continue sa carrière où il gagne une certaine notoriété grâce une chronique sur sa famille (3 enfants tout de même) et Marley. Owen Wilson et Jennifer Aniston ne s’en tirent pas mal et Marley est très convaincant. Sa disparition à la fin a fait pleurer ma voisine à côté de moi dans la salle.

Dans Last chance for love, (traduction française de Last Chance Harvey!!!!) de Joel Hopkins, j'ai trouvé qu'Emma Thompson n'était pas bien filmée. Moi qui l'aime beaucoup, cela m'a fait quelque chose. Mais elle est à l'aise dans son rôle d'Anglaise, vieille fille à la quarantaine bien sonnée, qui rend encore des comptes à sa maman. Quand elle croise Dustin Hoffmann à l'aéroport d'Heathrow de Londres (elle mène des enquêtes de satisfaction), rien n'est gagné d'avance. Lui interprète un compositeur américain de musique de pub qui se rend au mariage de sa fille. C'est lui qui fait les premiers pas. L'histoire se passe sur 48 heures. A part ça, la fille (et l'ex-femme) de Dustin Hoffman dans le film sont absolument "à baffer". Antipathiques au possible. Cela m'a fait plaisir de revoir Dustin Hoffman dans un rôle où je l'ai trouvé à l'aise. Mais tout cela est un peu languissant. Peut se voir éventuellement si on a du temps et si on se sent romantique.

Je suis allée voir Miss Pettigrew d'un réalisateur que je ne connais pas (Bharat Nalluri) parce que j'avais bien aimé la BA, je me suis dit que cela ressemblait à Miss Henderson présente de Stephen Frears (film que je recommande). Avec Miss Pettigrew, on est loin du compte. Ce qui pêche principalement, c'est la mise en scène (totalement inexistante). On assiste à une suite de scènes où les acteurs ont l'air de bien s'amuser; dans la salle presque déserte où je me trouvais, c'était moins évident. L'histoire se passe à la fin des années 30. Les décors et les costumes sont bien. Les acteurs aussi. Frances Mc Dormand en gouvernante mal attifée qui a du mal à trouver un travail est touchante. Tout finit très bien mais c'est tout.

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