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Le blog de Dasola
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19 février 2008

Assurance sur la mort - Billy Wilder

Barbara Stanwick et Fred Mc Murray sont les héros de ce film (récemment chroniqué par Jade). Assurance sur la mort (Double indemnity) de Billy Wilder (1944) est tiré d'un roman de James M. Cain qui est aussi l'auteur du Facteur sonne toujours deux fois. Dès que le film commence, on sait déjà comment il finit. Walter Neff (Fred Mc Murray), agent d'assurances depuis au moins 11 ans, raconte sa mésaventure sur un magnétophone à l'intention de son collègue Barton Keyes (Edward G. Robinson). Neff a tué un homme pour s'assurer et une femme et de l'argent (100 000 dollars). Au bout du compte, il ne récupère ni l'une, ni l'autre (là, nous en sommes dans les 6 premières minutes du film). L'histoire est un long flash-back. Neff, à l'occasion d'un démarcharge à domicile pour renouveler une assurance, tombe instantanément amoureux d'une femme, Phyllis Dietrichson (Barbara Stanwick), blonde fatale s'il en est. Elle est mariée à un homme qu'elle n'aime pas (dit-elle). Avec sa complicité, Neff échafaude un plan pour se débarrasser du mari en faisant croire à un accident de chemin de fer. En effet, le mari (pas sympathique, il est vrai) a contracté, "à l'insu de son plein gré", une assurance avec une clause de double indemnité en cas d'accident (de train par exemple). Malheureusement, le crime commis (hors champ), Neff a le pressentiment que tout va aller mal. Et effectivement, il se retrouve le dindon de cette farce tragique où l'on se rend compte que Phyllis est une "garce" et que Neff, lui-même, est un meurtrier de sang-froid. La réalisation de Billy Wilder (auteur aussi du scénario adapté) fait de ce long métrage un des chefs-d'oeuvre du 7ème art. Les réalisateurs d'aujourd'hui devraient s'en inspirer. A la différence du crime commis, la mécanique du scénario est sans défaut, tout va à toute allure sans temps mort. La superbe musique de Milos Rosza complète la qualité de l'ensemble. Merci à Jade de m'avoir fait penser à revoir ce film.

15 février 2008

La flibustière des Antilles - Jacques Tourneur

Anna of the Indies (titre original à Hollywood du film de Jacques Tourneur en 1951) est un film où le pirate... est une femme. Je ne connaissais pas cette oeuvre, mais, grâce au DVD, cette lacune est réparée. Tous les ingrédients du film de pirates y sont: la mer des Caraïbes, les beaux bateaux (pareils à celui de l'ancêtre du Capitaine Haddock), une jolie musique qui accompagne très bien l'histoire, des combats à l'épée et des abordages au canon. Je ferai un aparté sur le mot "flibustier". Selon le "Petit Robert", on a donné le nom de "flibustiers" aux aventuriers de l'une des associations de pirates qui aux 16ème, 17ème et 18ème, écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique. Pour en revenir à l'histoire, Anne (Jean Peters), "élevée" par le pirate Barbe Noire, est le capitaine Providence du "Sheba Queen" (La Reine de Saba). Elle est la seule femme sur le bateau parmi tous ces hommes qui lui obéissent au doigt et à l'oeil. De plus, ce n'est parce qu'elle est une femme qu'elle a plus de pitié au moment des abordages et du partage des butins. Même les prisonniers qui se sont rendus sont jetés par-dessus bord. Cependant, quand elle trouve dans le dernier bateau attaqué un marin mis aux fers à fond de cale (le beau Louis Jourdan), Anne l'épargne pour cette fois car elle a le coup de foudre. C'est une première pour elle. L'espace d'une scène avec une robe jaune-doré, elle se métamorphose en vraie femme. Mais Anne connaît les affres de la jalousie (le traître faux prisonnier et vrai capitaine LaRochelle est déjà marié) et elle veut se venger... Ce film, sans autre prétention que de distraire et sans temps mort, peut être vu par tous les publics. Comme d'habitude, je ne raconterai pas la fin. En revanche, je conclurai en disant que le personnage d'Anne dans La Flibustière des Antilles a été inspiré par deux femmes-pirates qui ont réellement existé : Anne Bonny et Mary Read.

11 février 2008

Lust, Caution - Ang Lee

2H30 de belles images grâce à une belle reconstitution de la Chine des années 40. J'ai entendu parler en bien de Lust, Caution d'Ang Lee, Lion d'Or à Venise 2007, c'est pourquoi je me suis décidée à aller le voir. J'ai aimé, sauf la fin que j'ai trouvée décevante. Je me suis dit "tout ça pour ça": cela finit un peu en queue de poisson. Et l'histoire avec sa chronologie un peu confuse n'est pas forcément limpide. Je n'ai pas compris le rôle exact de tous les protagonistes. Il y a des scènes de sexe bien filmées et jolies à regarder, sauf la première, quand la jeune héroïne, Wong Chia Chi (interprétée par une débutante Wei Tang), se fait pratiquement violer (consentante ou non) par Mr Yee (Mister / mystère? On ne saura jamais son prénom), joué par le toujours impeccable Tony Leung (In the mood for Love; Internal Affairs; 2046; Hero). Le film commence en 1942, à Shanghaï en Chine, Wong Chia Chi s'apprête, avec un groupe d'étudiants (je ne sais pas s'ils étaient nationalistes ou communistes), à piéger et tuer Mr Yee dans un guet-apens. Ce Mr Yee, considéré comme traître par ses compatriotes, dispose d'un poste important dans le gouvernement mais travaille pour les Japonais qui occupent la Chine depuis plusieurs années. Grâce à un retour en arrière, 4 ans plus tôt, en 1938, on voit la jeune Wong Chia Chi, étudiante et apprentie comédienne, à qui on confie la charge de séduire Mr Yee, homme intelligent et très méfiant. La pauvre est même initiée de façon maladroite aux "choses de l'amour" par le seul étudiant du groupe qui n'est plus puceau. Je n'ai pas bien compris comment on est arrivé à lui confier cette mission périlleuse. Elle est logée chez Mr Yee et sa femme, incarnée par Joan Chen (inoubliable impératrice dans le Dernier Empereur de B. Bertolucci en 1985), avec qui elle joue au mah jong. Avec Mr Yee, elle connaît le plaisir sexuel et tombe amoureuse. En revanche, pour Mr Yee, rien n'est sûr (voir la fin du film). Tout ne finit pas bien, et plutôt abruptement, d'où ma légère déception; mais à voir.

9 février 2008

Enfin veuve ! - Isabelle Mergault

Deux collègues m'en avaient parlé (mais j'ignore pour une d'entre elles si elle l'a finalement vu ou pas). Mon ami avait envie de le voir suite à la bande annonce; mais j'ai l'impression que (comme je le disais dans mon billet du 18/05/2007) la bande-annonce avait extrait le meilleur du film en quelques minutes. Car dès le début de ce film, le ton est donné: ça chantera faux! La pauvre Anne-Marie surnommée "Moumousse" (Michèle Laroque) chante (volontairement?) comme une casserole. C'est à la limite de l'insoutenable mais le pire est à venir. A part quelques rares moments qui font sourire, Enfin Veuve d'Isabelle Mergault (je vous épargnerai l'intrigue) est ce qu'on peut appeler un "navet" avec des personnages à qui on distribuerait volontiers des claques. Je donnerai une mention spéciale au fils (Tom Morton) de Michèle Laroque qui parle comme il s'adressait à des débiles mentaux. Les deux belles-soeurs (Eva Darlan et Claire Nadeau) ne sont pas mal non plus dans leur genre. Le seul que j'ai beaucoup aimé, c'est le grand caniche blanc (joué par deux chiens selon le générique de fin). Une actrice tire tout de même son épingle du jeu dans ce naufrage, c'est Valérie Mairesse, qui, entre la première et la dernière scène du film, subit une métamorphose notable. Pour résumer, économisez le prix d'une place et attendez le passage à la télé.

5 février 2008

Les faussaires - Stefan Rozowitzky

Encore un film vu en avant-première (le 21 janvier) pour une sortie demain (le 6 février 2008) dans 70 salles en France. Les Faussaires (Die Fälscher), long-métrage autrichien, raconte comment des Juifs (imprimeurs, photograveurs, dessinateurs, etc.) ont été forcés à devenir des faux-monnayeurs et fabricants de faux-papiers pour l'Allemagne dans le camp de concentration de Sachsenhausen. L'histoire (l'opération Bernhard) est adaptée d'un récit authentique d'Adolf Burger (un des héros du film, dont la profession était photograveur) qui a écrit un livre, L'atelier du Diable. Ce monsieur de 90 ans, encore très vert, était présent à la projection. Il vit à Prague mais il est germanophone. L'atelier du Diable, écrit en allemand, a été traduit en anglais et en tchèque, et on espère qu'une traduction française puisse voir le jour d'ici peu. Pour en revenir aux Faussaires, après un début un peu anecdotique (on sait que le personnage principal sort vivant de l'enfer, mais à quel prix!) et une caméra numérique qui bouge beaucoup, le réalisateur se sort plutôt bien de toutes les scènes qui se déroulent dans les camps (Auschwitz, Mathausen et enfin Sachsenhausen). Il a évité les écueils du film voyeur, larmoyant. Il s'est concentré sur le sujet de ces Juifs qui essayent de survivre. Le personnage principal, Salomon Sorowitsch (Sally), faussaire avant-guerre et très doué en dessin, est arrêté par la Gestapo et se retrouve compagnon d'infortune d'Adolf Burger (dont la femme est morte à Auschwitz) et de quelques autres. Les deux hommes vont s'affronter, car Adolf veut retarder le plus possible la fabrication de faux dollars après avoir réussi à imprimer des centaines de billets représentant plusieurs milliers de livres sterling, alors que Sally, lui, veut sauver sa vie. Il dit une phrase terrible "Vaut mieux être gazé demain que fusillé aujourd'hui car un jour est un jour". Historiquement, les livres sterling étaient tellement parfaites que même la Banque d'Angleterre n'y a vu (paraît-il) que du feu. A ce jour, on ne sait pas combien de ces Livres ont circulé dans le monde. M. Burger, pendant la séance de questions-réponses qui a suivi la projection du film, a révélé comment les fausses coupures étaient difficiles à repérer puisqu'il avait reproduit la même caractéristique que celle qui se trouvait sur les vraies coupures (un petit trou dans l'oeil de l'effigie couronnée, illustrant les Sterling de l'époque, fait avec une épingle qui tenait les billets en liasses). Les autres questions des spectateurs ont été pour la plupart assez anecdotiques. Moi-même, j'ai regretté après coup de ne pas avoir demandé ce qu'il pensait du film (son personnage à l'écran n'est pas spécialement sympathique). En tout cas, le film a suffisamment de qualités pour être vu par un large public.

3 février 2008

Reviens-moi - Joe Wright

"Pas mal mais sans plus", telle est mon impression ressentie après avoir vu Reviens-moi (Atonement) de Joe Wright. Et ne lisez pas le livre avant de voir le film, car vous risquez quand même d'être déçu par l'adaptation cinématographique du roman de Ian McEwan dont le titre français est Expiation (qui convient nettement mieux à l'intrigue). "Atonement" signifiant "Expiation" en anglais, il y a des mystères dans les traductions des titres de films qui me dépassent. Peut-être que Reviens-moi fait plus vendeur. Expiation, le livre, est remarquable (c'est le meilleur livre de Ian Mc Ewan que j'ai lu). On y ressent mieux que dans le film la cruauté du destin qui touche les deux jeunes gens, Cecilia et Robbie, à qui la vie souriait (le film passe un peu à côté de cela). La musique du film m'a aussi un peu troublée. Très envahissante, elle donne un ton romantique à une histoire qui ne l'est pas. Je m'attendais à sortir du film plus émue que je ne l'ai été. En 1935, en Angleterre, pendant l'été, Briony, âgée de 13 ans, écrivain en herbe, issue d'une famille aisée, voit par une fenêtre de la demeure où elle habite, une scène (un peu osée?) entre sa soeur Cecilia plus âgée et Robbie, fils d'une domestique. Au cours d'une seconde scène, ses doutes se confirment. Ayant un béguin pour Robbie depuis un certain temps, elle en conçoit de la jalousie. Elle ne comprend pas que Cécilia est véritablement amoureuse de Robbie. Plus tard, au cours d'une nuit mouvementée, Briony accuse Robbie d'avoir commis un viol sur une jeune fille, par vengeance enfantine et sans mesurer l'extrême gravité de cette accusation ni les conséquences qui en découlent. Quatre ans se passent, la seconde guerre mondiale est déclarée. Robbie, ayant eu le choix entre l'armée et la prison, est envoyé comme soldat en France. On le retrouve à Dunkerque où il souffre d'une blessure. Toute cette séquence est un peu longue à l'écran. La dernière partie de l'histoire se situe à Londres où Cécilia est devenue infirmière. Briony, qui est maintenant une jolie jeune femme (Romola Garai), exerce le même métier que sa soeur. Elle soigne les blessés revenant du front. Le terme "expiation" (titre du roman) se rapporte, à mon avis, à ce qu'a été la vie de Briony que l'on retrouve vieille dame, 40 ou 50 ans plus tard. Devenue un écrivain de renom, elle vient présenter à la télé ce qu'elle considère être son dernier roman, très autobiographique, dans lequel elle raconte tout ce qui s'est passé, en particulier la fin tragique de sa soeur et de Robbie dont elle se sent responsable. Toute sa vie, elle a voulu expier ce qui est arrivé par sa faute. Maintenant, elle sait qu'elle va mourir mais elle est apaisée.

31 janvier 2008

XXY - Lucia Puenzo

Ce film argentin m'a été recommandé par une collègue, et je n'ai pas été déçue. XXY parle de la vie difficile d'une jeune fille de 15 ans, Alex, née hermaphrodite. Elle arrive à un âge où elle doit peut-être faire le choix de rester une fille en prenant des médicaments et en se faisant opérer car sinon, Alex va se masculiniser. Elle décide de ne plus prendre les médicaments (pour le moment). Elle est très protégée par ses parents (même si sa mère se sent responsable de l'état de sa fille) qui ont fui la ville pour se réfugier au bord de la mer à la frontière de l'Uruguay. Là, le père s'occupe de grosses tortues en détresse. La rencontre d'un jeune homme de son âge, venu avec ses parents à l'occasion d'un séjour, la bouleverse. Elle en tombe amoureuse. Mais rien n'est simple. Alex est considérée comme un anomalie de la nature. C'est un film qu'il faut voir pour le sujet délicat traité avec beaucoup de finesse. Les acteurs sont tous excellents avec une mention spéciale pour la jeune actrice aux beaux yeux bleus qui joue Alex (Inés Efron) et Ricardo Darin (9 Reines et El Aura) qui interprète le père.

29 janvier 2008

Garage - Lenny Abrahamson

J'aime bien ce genre de "petit" film qui raconte des histoires simples. Garage de Lenny Abrahamsonn est l'histoire de Josie, l'"idiot du village" dans un coin reculé d'Irlande. Employé dans une station-service aux abords d'un village, il fait son travail consciencieusement. Afin que ce garage fasse un meilleur chiffre d'affaires, le gérant lui adjoint un de ses jeunes parents, David, pour tenir avec lui la station-service les soirs de weeks-ends. Josie n'a pas une vie exaltante mais il est heureux et ne demande rien à personne. Au pub, on le charrie en lui disant qu'il se fait exploiter par son patron mais il n'en prend pas ombrage. Il donne des pommes à un cheval du voisinage, il est près de la nature. Mais il mène une vie solitaire. Grâce à David qui est encore mineur, il rencontre des jeunes à qui il paye des bières mais cela ne va pas plus loin. Par petites touches, un drame se dessine. Une cassette "porno" lui ayant été passée par un ami routier, Josie en montre quelques minutes à David. Quelques jours après, Josie est arrêté pour cet acte délictueux suite à une plainte déposée par un adulte. La fin est brutale et paraît disproportionnée par rapport au délit. Mais cela se passe dans l'Irlande traditionnaliste et bien-pensante. Josie n'avait pas pensé avoir mal agi mais tout s'écroule, même le cheval l'a abandonné. Je ne connais pas l'acteur principal, Pat Shortt (célèbre en Irlande). Il est remarquable avec sa silhouette ronde et sa casquette, son jeu est tout en sobriété. En revanche je suis sortie de la séance un peu déprimée tant par l'histoire que par la couleur du film dans les tons bleus gris.

23 janvier 2008

Quatre minutes - Chris Kraus

Je n'avais jamais entendu parler ni du réalisateur ni des actrices, et bien c'est un tort. Après La vie des autres [cf. mon billet du 01/02/07], voici un nouveau film allemand, Quatre minutes (Vier minuten), à voir pour les 4 dernières minutes (je vous garantis que vous n'avez jamais vu et entendu jouer du piano comme ça) - et pour toutes les autres minutes d'avant. Traude Kruger, vieille dame de 80 ans, donne des cours de piano à des détenues dans une prison pour femme. D'ailleurs, son logement n'est pas éloigné de la prison, et elle y a toujours vécu. Elle remarque une jeune femme, Jenny, qui a des dons musicaux, et entreprend de s'occuper d'elle. Cette Jenny est une meurtrière condamnée à une longue peine pour avoir tué un homme. La confrontation est souvent brutale, elles ne se font pas de cadeau. Des flashs-back montrent que Traude, jeune femme, a passionnément aimé une jeune militante communiste (pendue par les nazis dans cette même prison) pendant la seconde guerre mondiale. Tout le film est baigné par la musique classique (surtout Schumann et Beethoven) ou plus contemporaine, et c'est un régal. Je pense qu'il y a des imperfections dans le scénario et la mise en scène mais les actrices sont sensationnelles. Je recommande, même si mon billet n'est pas très long.

21 janvier 2008

Détention secrète - Gavin Hood

2ème film vu en 2008 (j'ai eu quelques contretemps), Détention secrète (Rendition) de Gavin Hood (réalisateur de Mon nom est Tsotsi) m'a bien plu. Les acteurs les plus connus (américains) ne sont pas forcément mis en avant (Reese Witherspoon par exemple ou Jack Gyllenhaal avec un personnage presque en retrait) ou n'interprètent pas les rôles les plus sympathiques (Meryl Streep, glaçante). Ca commence un peu comme Le Royaume (signalé le 08/12/2007), mais le thème du film est différent. Un attentat vient d'être commis dans un pays d'Afrique du Nord, bilan 19 morts dont 1 américain. Un Egyptien, Anwar, revenant d'Afrique du Sud après un congrès professionnel, est pressé de rentrer aux Etats-Unis où il vit avec sa femme enceinte et son petit garçon. Malheureusement pour lui, à cause de l'intervention de Corrine Whitman (Meryl Streep), il est intercepté et mis au secret pour être interroger (on le soupçonne d'avoir des accointances avec les responsables de l'attentat). C'est l'opération "extrordinary rendition" créée sous Clinton qui désigne une action présumée de la CIA. Des personnes sont enlevées et transportées clandestinement afin de subir la torture et être interrogées. C'est une sorte d'''externalisation" de l'interrogatoire. L'histoire alterne les scènes du combat de l'épouse d'Anwar (Reese Witherspoon) aux Etats-Unis cherchant à savoir ce qu'est devenu son mari, celles d'interrogatoire menées par un chef de la police Abasi Fawal interrogeant de façon brutale Anwar assisté de Douglas Freeman (Jack Gyllenhaal) comme témoin et celles où, un jeune mulsuman tombe amoureux d'une jeune fille et mène un combat. Quand l'histoire se termine, on sait que certains protagonistes sont responsables de ce qui est arrivé. On sent un gachis monumental. Une simple vengeance provoque un carnage. Des vies sont anéanties. Anwar, libéré, souffrira-t-il de séquelles? Dans Détention secrète comme dans le Royaume, les Américains n'ont vraiment pas le beau rôle. Tout n'est pas blanc ou noir. Chacun croit être dans son bon droit. Chacun fait son travail. Mais pour quels résultats? Car les vrais coupables ne sont pas inquiétés et arrivent à trouver des gens jeunes ou vieux qui se sacrifient pour une cause ou une autre.

17 janvier 2008

Gone Baby Gone - Ben Affleck

Il s'agit du premier film de l'acteur Ben Affleck qui a pris comme acteur principal son frère Casey Affleck. Adapté, comme Mystic River, d'un roman de Dennis Lehane, Gone Baby Gone est une histoire très noire. Une petite fille est enlevée. Elle a été victime d'un rapt crapuleux à cause d'un vol d'argent sale (de la drogue). La mère de cette gamine est cocaïnomane et impliquée dans cette histoire. Un baron de la drogue veut échanger la gamine contre l'argent. La transaction se passe mal. La petite fille meurt noyée. Fin de la première partie (la meilleure). Le film aurait pu s'arrêter là. Car après, à mon avis, cela se gâte avec les flics justiciers qui croient en leur bon droit (Ed Harris et Morgan Freeman). Ils pensent avoir raison quand ils décident d'enlever une gamine à sa mère biologique (droguée) pour la confier à une famille d'adoption qu'ils trouvent plus adaptée. Par ailleurs, un pédophile est abattu de sang-froid par le détective Patrick Kenzie (Casey Affleck). Envahi par un remord de conscience, il commettra un acte que sa petite amie (détective aussi) ne lui pardonnera pas. Je pense n'avoir pas tout dévoilé de l'histoire. En revanche, la grande qualité de ce film est la façon dont le réalisateur Ben Affleck a su trouver des figurants obèses et avec des trognes indescriptibles qui incarnent à merveille l'Amérique dite profonde, gangrenée par la misère du chômage et de la "mal bouffe". On est loin du rêve hollywoodien.

13 janvier 2008

La visite de la fanfare - Erin Kolirin

Je dois (désormais) préciser que j'ai vu ce film en 2007. Un film israëlien de plus me direz-vous ? Et bien oui, La visite de la fanfare est un petit bijou qui vaut largement le déplacement. Une fanfare de 8 musiciens, venus d'Alexandrie en Egypte, arrive en Israël pour inaugurer un centre culturel arabe dans la ville de Petah Tiqva. Suite à une mauvaise compréhension de l'hébreu à la gare routière, ils sont débarqués d'un autobus à Beit Tiqva, ville perdue au milieu de nulle part où ne s'arrête qu'un autocar par jour. La seule animation de cette ville semble être un café-bazar tenu par une femme, Dina, qui les observe en compagnie de deux habitués. En attendant le lendemain pour qu'ils reprennent un car les amenant enfin à destination, les musiciens sont accueillis par Dina et les deux habitués; ils vont même les nourrir et les loger pour une nuit. Le chef de la fanfare, Tewfiq, ainsi qu'un grand et beau ténébreux, Haled, vont loger chez Dina. Cette rencontre entre Israëliens et Egyptiens donne l'occasion de voir de très jolies scènes pleines de poésie et très souvent drôles. Celle que j'ai baptisée "la scène de drague au dancing" est hilarante. Haled l'Egyptien montre à Papi l'Israëlien comment faire pour arriver à embrasser une fille renfrognée qui ne se laisse pas faire. Dans une autre scène, Haled dit en arabe (non sous-titré) ce qu'est l'amour physique. Magnifique. La visite de la fanfare peut sembler un peu languissant par certains côtés, mais il se regarde avec plaisir.

7 janvier 2008

Esquisse de palmarès pour les films vus en 2007

J'ai vu 118 films pendant l'année écoulée (je compte uniquement ceux vus au cinéma). A part une dizaine (dont Mr Brooks; Trois amis; Les châtiments), je pense que tous valaient la peine d'être vus. Je ne suis pas très à l'aise pour faire des classements. Néanmoins, suite à une sympathique demande d'Hartigan, j'ai choisi 20 films dans les exclusivités (dont j'ai fait un billet l'année dernière). Ils sont loin d'avoir tous eu un succès phénoménal. Certains ne sont sortis qu'à Paris et, parfois, seulement dans une salle ou deux. Ce sont, pour la plupart, des films intimistes qui m'ont touchée. Je me rends compte qu'il n'y a aucune grosse production américaine. Mon choix est totalement subjectif et les 20 films énumérés ci-dessous sont, non pas dans l'ordre de préférence, mais dans celui où je les ai vus car je suis incapable de vraiment nommer MON film de 2007.

L'Italien d'Andrey Kravchuk (billet du 17/02/07),
Chronique d'un scandale de Richard Eyre (billet du 03/03/07) ,
L'immeuble Yacoubian de Marwan Hamed (billet du 12/03/07),
En la cama de Mathias Bize (billet du 05/04/07),
Scandaleusement célèbre (Infamous) de Douglas McGrath (billet du 10/04/07),
Le candidat de Niels Arestrup (billet du 18/04/07),
El custodio de Rodrigo Moreno (billet du 02/05/07),
Irina Palm de Sam Garbaski (billet du 13/05/07),
Le scaphandre et le papillon de Julian Schnabel (billet du 06/06/07),
Dialogue avec mon jardinier de Jean Becker (billet du 17/06/07),
Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (billet du 01/07/07),
The bubble d'Eytan Fox (billet du 13/07/07),
Délice Paloma de Nadir Moknèche (billet du 17/07/07),
La nuit des tournesols de Jorge Sanchez-Cabezudo (billet du 21/08/07),
Le fils de l'épicier d'Eric Guirado (billet du 12/09/07),
Ceux qui restent d'Anne Le Ny (billet du 12/09/07),
This is England de Shane Meadows (billet du 18/10/07),
De l'autre côté de Fatih Akin (billet du 20/11/07),
Ce que mes yeux ont vu de Laurent de Bartillat (billet du 10/12/07),
La Graine et le mulet d'Abdellatif Kechiche (billet du 19/12/07).

J'en ai laissé de côté un grand nombre (Le rêve de Cassandre; Angel; Never Forever; 4 mois, 3 semaines et 2 jours; Le dernier voyage du juge Feng; L'avocat de la terreur; La nuit nous appartient; Les promesses de l'ombre; Un baiser s'il vous plaît; La vie des autres; Cow-boy; La visite de la fanfare; etc.) qui m'ont aussi énormément plu. Je répète que c'est difficile de faire un palmarès surtout avec des films de genres aussi différents. En tout cas, c'est pour moi un plaisir sans cesse renouvelé d'aller au cinéma !

23 décembre 2007

No Country for Old Men - Joel et Ethan Coen

Je viens de voir, avec mon ami, ce film des frères Joel et Ethan Coen dont la sortie en France est prévue le 23 janvier 2008, dans le cadre des projections pour le "Label des spectateurs UGC". No Country for Old Men devrait rester, a priori, le titre original (1)(2)? Dans la séance où j'étais, on est invité à juger un film dont le titre est tenu secret jusqu'au début de la projection. Juste avant, on nous donne un questionnaire et un petit crayon à papier. Sur le questionnaire, 5 questions sont posées sous forme de QCM, puis une page entière est réservée pour dire librement ce que l'on pense du film. Une dernière page plus promotionnelle demande un avis sur le "Label Spectateur UGC" et si on veut recevoir une documentation pour s'abonner à "UGC Illimité".
Juste avant que le film commence, un charmant présentateur nous précise bien le déroulement de la soirée : on regarde le film et après on donne son opinion. Selon les avis émis, le distributeur décerne ou non le label, et si c'est le cas, une campagne de pub promotionnelle du long-métrage se fait dans toutes les salles UGC de France voire à l'étranger. Cependant, j'ai été étonnée que la salle ne soit pas complète, peut-être parce que c'était un mardi soir. Enfin, pour détendre la salle, le présentateur nous a donné des indices sur le film : qu'il n'était pas sous-titré (c'était une blague), qu'il avait été en compétition au Festival de Cannes en 2007 et tourné par deux réalisateurs. J'ai été contente d'avoir deviné avant de voir son titre s'afficher sur l'écran. Dernière remarque, on n'a pas subi de pub et de bande-annonce en préambule.
Moi qui aime tout ce que font les frères Coen (et j'ai vu tous leurs films sauf O'Brother), j'ai été ravie de voir leur dernière oeuvre avant tout le monde chez nous. C'est grisant. Le film vient de sortir aux Etats-Unis où il marche très bien grâce à des critiques élogieuses. Il a été élu parmi les meilleurs films de cette année.
Je ne dévoilerai pas toute l'histoire. Un chasseur, au milieu du désert texan, découvre des cadavres à côté de camionnettes. Ils semblent s'être entre-tués au cours d'une fusillade. Dans l'une des camionnettes, un homme vit encore et il demande à boire. A l'arrière, se trouve une cargaison de drogue. Nous sommes à proximité de la frontière mexicaine. Plus loin, sous un arbre isolé, un homme agonisant est étendu à côté d'une mallette qui contient des liasses de billets bien rangés. Le chasseur, Llewelyn Moss (Josh Brolin), s'empare de ladite mallette et s'enfuit. Là, ses ennuis commencent. Un tueur nommé Anton Chigurh, surgi de nulle part, le poursuit, joué par un Javier Bardem méconnaissable : visage blafard et coupe de cheveux mi-longue. Et jusqu'à la fin du film, c'est la mort aux trousses car Anton n'a de cesse de récupérer la mallette qui contient 2 millions de dollars. Vous verrez comment ce tueur élimine les gens avec un détachement impressionnant à l'aide d'un appareil qui fait de gros dégâts. Son inhumanité est glaçante mais parfois il laisse une chance aux futures victimes en leur faisant jouer leur vie à pile ou face. Les morts sont innombrables mais les tueries se passent souvent hors-champ. Pendant ce temps, un shérif (Tommy Lee Jones) et son adjoint mènent l'enquête mais pas de manière très poussée. Je ne dévoilerai pas la fin, un peu abrupte, qui n'en est pas une. Le film qui dure 2 heures pourrait encore continuer. A la différence de Fargo ou Miller's Crossing, il n'y a pas beaucoup d'humour dans le propos mais beaucoup de sang et de violence (une fois de plus). C'est un bon film mais très très noir (enfin, à vous de juger). Un couple, à côté de mon ami, est parti avant la fin. A ce jour, je ne sais pas si le film a reçu le label des spectateurs UGC (3).

(1) Suite au commentaire d'eeguab ci-dessous, je précise que le roman de Cormac McCarthy publié aux Editions de l'Olivier a pour titre français : Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme.
(2) L'affiche du film comporte en gros caractères le titre anglais, et en-dessous et en plus petit le titre français.
(3) 23 janvier 2008 (sortie): le film a eu le "Label des spectateurs UGC". J'aimerais bien connaître le détail de son score...

21 décembre 2007

American Gangster - Ridley Scott

Je viens enfin de voir, quelques semaines après sa sortie, American Gangster. Le film dure 2h30 chrono et on n'a pas le temps de s'ennuyer, mais, à mes yeux, le message du film n'est pas clair et même un peu douteux. Pendant les 20 premières minutes du film, j'ai eu un peu peur : je n'ai rien compris. Il y a de courtes séquences dans lesquelles on voit tour à tour Russell Crowe et Denzel Washington. Dans l'une, ce dernier commet un acte plutôt monstrueux, il arrose d'essence un homme baillonné et y met le feu. Je me suis dit: "qu'est-ce que c'est que cette histoire?". Puis, au fur et à mesure que l'histoire se déroule, les personnages se mettent en place. Nous avons d'un côté le "gentil" flic, Richie Roberts (Russell Crowe) qui, aidé d'une petite équipe, est chargé de démanteler un réseau d'héroïne pure; de l'autre côté, nous avons le "méchant" dealer, Frank Lucas (Denzel Washington). Un troisième larron se mêle à l'histoire, un flic (Josh Brolin) à la tête d'un réseau de policiers corrompus qui cherche à coincer Frank Lucas pour récupérer le magot de la drogue. Mais c'est surtout Frank Lucas qui est le héros du film. Il a des principes et une certaine éthique d'entrepreneur quant à la façon d'exercer son "métier" de trafiquant de drogue. Grâce aux sommes colossales qu'il récolte, il donne une vie douillette à sa maman et à ses frères. Il a une vie rangée, il va à la messe. Il fait l'aumône aux pauvres de son quartier. De temps en temps, Ridley Scott nous montre, dans des scènes "flash", les drogués (la plupart sont de la communautés afro-américaine) en train de se piquer, peut-être pour nous rappeler que Frank Lucas n'est pas celui que tout le monde croit. Il a un aplomb extraordinaire : il est capable de tuer un rival, en pleine rue, devant des centaines de témoins, sans que personne ne bronche. On est presque admiratif. Tout ça pour dire que le film est bien fait (certes), mais je m'interroge sur l'opportunité de tourner ce genre de scénario violent (tiré d'une histoire vraie); et le dealer est presque sympathique. Cela me gêne.

19 décembre 2007

La graine et le mulet - Abdellatif Kechiche

Tout d'abord, je ne savais pas ce que voulait dire le titre (je suis très ignorante), maintenant je le sais. La graine c'est le couscous (dans le film, les personnages disent "la graine"), et le mulet c'est le poisson frais qui sert à faire le couscous de poisson. La Graine et le mulet est filmé caméra à l'épaule et pendant 2h30, cela peut paraître long et fatigant pour certains. Je me suis bien habituée à cette image qui bouge tout le temps. Comme le caméraman est au plus près des acteurs, on oublie parfois que nous sommes dans de la fiction tellement les acteurs jouent avec naturel, on est dans leur intimité. On peut être gêné par ce procédé. Ceci dit, La Graine et le Mulet est un film superbe. Et je le dis d'autant plus volontiers que je n'avais pas apprécié l'Esquive (je ne l'avais même pas vu jusqu'au bout en DVD). Un homme, Slimane Beiji, qui a passé la soixantaine, est licencié de son travail sur un chantier naval à Sète. Divorcé de sa femme et père de deux grands enfants (eux-même mariés), il vit seul dans une chambre meublée près du port dans un genre de bar-hôtel tenu par une femme (avec qui il a une relation) et sa fille, Rym. Cet homme semble désabusé et au bout du rouleau. Mais grâce à Rym, il reprend courage. Tous les deux ont l'idée d'un projet un peu fou: ouvrir un restaurant sur un bateau réformé et amarré à quai dans le port de Sète. La spécialité du lieu sera le couscous de poisson. Pour ce faire, ils mettent à contribution l'ex-épouse de Slimane, cuisinière hors pair pour ce plat goûteux. Bien évidemment, tout n'est pas simple pour mener à bien ce projet, il faut convaincre les banques, les autorités portuaires et administratives. Après avoir rencontré des difficultés, ils arrivent à concrétiser le projet puisque le grand soir arrive. Une invitation est envoyée à une centaine de personnes dont les officiels qui ont aidé au financement de cette entreprise. Plusieurs histoires en parallèle ponctuent le film, dont celle du fils de Slimane trompant sa femme (les conséquences sont inattendues et tragiques), et de la mère de Rym qui prend mal d'être mise à l'écart de la réalisation du couscous et du projet en général. Dans la dernière partie du film, on assiste à une danse du ventre exécutée avec ferveur par Rym qui entre presque en transe. Au bout du compte, j'ai pris grand plaisir à la vision de ce film. A vous de juger.

17 décembre 2007

Cow-Boy - Bruno Mariage

Cow-Boy est le premier film que je vois de Bruno Mariage (réalisateur des Convoyeurs attendent). On est tout de suite frappé par l'accent prononcé quand les acteurs disent leur texte. Nous sommes bien en Belgique. Benoît Poelvoorde est le personnage principal. Il interprète le rôle de Daniel Piron qui exerce le métier de journaliste. Quand le film commence, on voit qu'il n'est pas satisfait par son métier. Il a l'idée de retrouver les protagonistes d'une prise d'otages dans un bus scolaire, 25 ans auparavant. Voulant faire une reconstitution à l'identique, après avoir réuni une partie des otages, écoliers à l'époque, il met la main sur le bus et son chauffeur. Ce dernier ne s'est jamais remis de ce traumatisme. Le preneur d'otage, Tony Sacchi (Gilbert Melki), est devenu un gigolo de troisième zone pour entretenir sa famille. Pour se prêter à ce simulacre, il demande même à se faire payer. Afin de mener à bien son tournage, la production adjoint à Daniel Piron un caméraman et un preneur de son pas vraiment performants. Daniel Piron les traite de "gugusses". C'est tout dire. Pendant le tournage, rien n'ira comme prévu. Le fiasco est total. Côté vie privée, le journaliste a du mouron à se faire: sa femme (Julie Depardieu) voudrait bien un enfant mais lui ne sent pas prêt. Le film n'est pas drôle mais au contraire il dégage une impresssion de tristesse et de désenchantement. Et autant Gilbert Melki ne m'a pas convaincue (il détonne au milieu des autres), autant Benoît Poelvoorde, avec son air de chien battu, est excessivement touchant. Rien que pour lui, je vous conseille ce film.

15 décembre 2007

It's a free world... - Ken Loach

J'ai vu It's a free world... [les points de suspension sont significatifs dans le titre] lors d'une avant-première à Paris au cours de laquelle Ken Loach a gentiment accepté de répondre aux questions des spectateurs à l'issue de la projection (je reviendrai sur cette séance de questions-réponses dans un prochain billet). La sortie d'It's a free world... est prévue en France le 02/01/08. Il s'agit d'un film dans la lignée de Sweet sixteen ou Carla's Song. Après le Vent se lève, Ken Loach revient à un sujet contemporain en Grande-Bretagne et il met le doigt là où ça fait mal. L'héroïne de son film, Angie, mère divorcée d'un gamin d'une dizaine d'années, est jouée par une inconnue, Kriston Wareing. Angie, après avoir été renvoyée de son travail (car, harcelée sexuellement, elle s'était rebellée), a décidé de se mettre à son compte en créant une agence d'intérim. Grâce à l'aide d'une co-locataire qui l'aide comme comptable, elle fait du recrutement pour des entreprises ou des usines. D'exploitée, elle devient exploiteuse. Elle engage des clandestins arrivés sur le sol anglais avec un visa touristique ou étudiant. La plupart viennent d'Europe de l'Est, Pologne et Ukraine ainsi que d'Iran ou d'Irak. Avocats, médecins ou enseignants, ils travaillent comme simples manoeuvres. Ils sont logés dans des habitations insalubres. Pour certains, elle sous-loue, cher, une grande maison achetée à crédit. Elle arrive par ce biais à récupérer beaucoup d'argent liquide. Mais si ces loyers sont bien payés, en revanche, les patrons des entreprises qui emploient les intérimaires ne versent pas le montant des salaires promis. Comme elle sert d'intermédiaire, les salariés se retournent contre elle. Elle reçoit des menaces, des coups. On la croit à terre mais c'est pour mieux se relever. Elle se met à dos ses parents (qui élèvent le petit-fils), son associée, mais rien n'y fait. Elle continue à exploiter les sans-papiers (pour certains, elle arrive même à leur faire avoir des passeports). Quand le film se termine, elle est partie en Ukraine pour recruter d'autres "intérimaires". Je ne sais pas s'il faut aimer ou détester Angie, elle est terrible mais avec une énergie incroyable. Elle n'a aucun état d'âme. Elle veut seulement gagner suffisamment d'argent pour vivre dans "un monde libre". Quand on lui demande pourquoi elle agit comme ça, elle répond qu'elle n'est pas toute seule à le faire. Ce film pose beaucoup de questions sur le devenir du monde du travail en Occident et en particulier la précarité, les salaires de misère, les conditions de travail et pas seulement en Angleterre. Cela n'est pas rassurant. A la réflexion, je recommande fortement ce film magnifiquement porté par l'actrice principale.

14 décembre 2007

Lumière silencieuse - Carlos Reygadas

Lumière silencieuse de Carlos Reygadas peut décontenancer certains spectateurs. En ce qui me concerne, c'est le premier film que je vois de ce réalisateur. Tout commence par une nuit noire étoilée puis le soleil qui se lève sur un paysage non défini avec quelques arbres et des cris d'animaux. Tout finit (à la fin du film) par un soleil couchant puis une nuit étoilée avec le même fond sonore. Et au milieu coule l'histoire.
Dans une grande exploitation agricole, un couple, Johan et Esther, et leurs 6 enfants, tous plus blonds les uns que les autres, font une prière avant de prendre le petit-déjeuner en silence. Puis le maître de maison, resté seul, se met à pleurer à chaudes larmes. On apprend qu'il est tombé amoureux d'une autre femme appelée Marianne et dans leur communauté c'est impensable. En effet, nous sommes au Mexique, dans la communauté mennonite, une population qui descend d'européens immigrés. Etrangement, Marianne et Esther se ressemblent physiquement : nez aquilin et visage en longueur. Elles ne sont pas vraiment belles mais il émane quelque chose de particulier de leur personne.
Johan a un père pasteur à qui il demande conseil, mais ce dernier ne peut rien faire pour lui sur le dilemme de quitter ou non sa femme (qui l'aime encore) pour aller vivre avec une autre.
J'ai été très intriguée pendant tout le film par la langue que parlent les acteurs. J'ai appris qu'ils utilisaient un dialecte proche du néerlandais médiéval. Au cours de cette histoire vient se glisser un élément incongru : Jacques Brel qui chante "Les bonbons" à la télé. Cet interlude fait du bien. Car après, Esther meurt subitement sous une pluie battante. On assiste à la veillée funèbre et est-ce un rêve ou la réalité, Esther ressuscite en présence de Marianne. Elle lui parle. Ce miracle religieux peut paraître sublime mais personnellement je n'ai pas été touchée par la grâce. Le film est un peu trop contemplatif à mon goût. Les comédiens non-professionnels sont tous excellents.

13 décembre 2007

Nous les vivants - Roy Andersson

Après réflexion, j'ai décidé de faire un billet séparé pour Nous les vivants de Roy Andersson : film iconoclaste qui ne raconte pas une histoire, mais où l'on assiste à un enchaînement de saynètes sans début, ni fin, des instants de vie baignés parfois dans le brouillard suédois mais qui laissent perplexe. Je n'ai pas ri mais je n'ai pas été émue non plus. Je me demande ce que le réalisateur veut nous dire à part que la condition humaine est à la fois tragique et comique. Tous les décors sont dans les tons beige et vert qui donnent à l'ensemble un sentiment de claustrophobie et de tristesse infinie. Je retiens la très belle scène vers la fin du film (digne de E la nave va de Fellini) où une grande maison à un ou deux étages, occupée par deux jeunes mariés, quitte un quai comme si elle était sur des rails. Des gens lancent des "viva" à ce départ. Cette scène est inoubliable. Le reste est déjà presque sorti de ma mémoire à part la dame grassouillette, coiffée d'un casque à pointe, en train de faire l'amour pendant que son partenaire parle de ses placements financiers. Je crois que j'achèterai le film quand il sortira en DVD pour revoir (et pourquoi pas apprécier) certaines séquences.

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