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Le blog de Dasola
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21 août 2018

Membre du jury du prix du roman Fnac

Après une interruption d'un an, j'ai été sélectionnée en mai 2018 pour faire partie du jury du Prix du roman Fnac. Je suis adhérente de l'enseigne et j'achète des livres chez eux pour la bibliothèque loisir dont je m'occupe. Pour être sélectionnée, j'ai dû répondre à des questions comme mes goûts littéraires, mes écrivains préférés, etc.

Toujours est-il que fin mai début juin, j'ai reçu deux romans, deux semaines plus tard, un roman et une semaine après deux autres romans. J'ai préféré cette méthode d'envois séparés à un envoi groupé. J'ai eu l'impression d'avoir plus de temps pour lire. Chaque juré a reçu entre cinq et six romans parmi un choix d'une centaine de titres. Je les ai lus relativement vite et on a eu un peu plus  d'un mois pour donner avis. On saura qui est le lauréat tout début septembre.
En ce qui me concerne, je ne suis pas trop mal tombée. Sur les cinq romans, j'en ai bien aimé au moins deux, ce qui n'est pas si mal.

Voici en image les cinq romans:

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Je commence par mes deux préférés: Khalil de Yasmina Khadra (Editions Julliard), qui vient de paraître, et Route 62 d'Ivy Pochoda (Liana Levi) à paraiître le 6 septembre 2018. [Billets à venir]

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Je continue avec celui qui ne m'a pas déplu mais qui aurait dû s'intituler "Vodka" plutôt que Voyou, d'un jeune écrivain israélien Itamar Orlev (Editions du Seuil, paru le 16 août). J'ai renoncé à compter combien de fois le mot "vodka" est écrit, au moins deux ou trois fois par page. Cette boisson est bue en grande quantité par le père du narrateur du roman. J'ai par ailleurs trouvé le style du roman un peu lourd. [Billet à venir]

Et je n'oublie pas les deux derniers qui se lisent vite mais dont les histoires ne m'ont pas intéressée.

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L'évangile selon Youri de Tobie Nathan (Editions Stock, parution demain 22 août) et Reviens de Samuel Benchetrit, un roman "gentillet" (Editions Grasset, paru le 16 août) sont donc quant à eux, très dispensables.

7 août 2018

Comment rater ses vacances - Tignous et Gros

Ce mois-ci, je [ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] (re)mets à l'honneur un album contenant des dessins de Tignous, provocateur comme souvent.

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Le dessinateur Gros écrit en préface de Comment rater ses vacances, paru en 2015 aux Editions du Chêne: "En 2014, Tignous et moi, dans Marianne (...) on a décidé de parler des vacances. Faut toujours qu'il y ait un truc qui cloche avec les vacances. On allait faire un guide pour que les gens sachent comment rater leurs vacances. ils nous remercieraient sûrement après. (...) Un an après, c'est de nouveau les vacances, mais y a plus Tignous. Faut toujours qu'il y ait un truc qui cloche avec les vacances." 

La 4ème de couv' de ce recueil de dessins à deux "crayons" parle de "plus de 150 dessins". Pour ma part, je les ai pointés, et je n'en ai trouvé que 80 de Tignous (couverture comprise) et 63 de Gros (4e de couv' comprise): le compte n'y est pas?

Je vais d'abord présenter quelques "citations" des dessins de Tignous.

P1090498 p.81 (tout est permis?) P1090499 p.108 (le permis, vous dis-je...) P1090495 p.60-61 (trois d'un seul coup d'oeil!) P1090492 p.40 (celui-là, il me parle vraiment!) P1090494 p.49 (accro...) P1090491 p.31 (provoc... et toujours d'actualité en 2018...) P1090489 p.25 (hé oui...)

Je passe maintenant à Pascal Gros, co-dessinateur, dont certains des dessins m'ont fait pleurer de rire. Je trouve que les phylactères de ses dessins expriment un humour décalé qui me fait un peu penser à du Gérard Mathieu. Collègue de Tignous à Marianne, Gros a contribué un temps à Charlie Hebdo après le massacre.

P1090481 p.16 (le Français est chauvin?) 

 P1090482 p.32-33  P1090487 p.110 P1090490 l'avion [3 fois...], y compris encore un dessin de Tignous!

P1090486 p.67 (d'actualité toujours...) P1090488 p.118 (toujours d'actualité?) P1090483 p.42

Par_deux (j'ai pas été capable de choisir entre les deux illustrations, même si j'en préfère une...)

Sur un registre plus grave, Chloé Verlhac écrit en ouverture du recueil: "Tignous aurait dédicacé ce livre à ses enfants. Parce qu'il n'aimait rien tant que les vacances avec ses enfants."

P1090496 p.69 (allez, un dernier T. pour la route, avant de déconnecter)

Comme la sortie du livre date d'il y a déjà trois ans (réédité en 2016), je n'ai guère déniché trace de billets sur des blogs. Vous trouverez cependant 4 autres dessins sur le blog Baz'Art, et un joli billet signé Guillaume Doizy sur son portail Caricatures&caricatures.

Enfin, je profite de ce billet estival pour m'expliquer sur le fait que mes photos de citations ne montrent jamais les dessins aussi beaux qu'ils sont: c'est exprès! C'est pour pousser mes lecteurs à aller feuilleter l'ouvrage original...

*** Je suis Charlie ***

24 juillet 2018

Le démon de Gotland - Indrek Hargla

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Quand j'ai vu que le 6ème tome de la série avec l'apothicaire Melchior était paru (début juin 2018), je me suis précipitée pour acheter Le démon de Gotland (Editions Gaïa, 505 pages passionnantes). Une fois de plus, je suis partie dans le passé, en 1432 et 1433 entre Lübeck et Tallinn (autrefois appelée Réval), deux villes de la ligue hanséatiques si prospères au Moyen-Age. Presque deux après la mort de sa femme Keterlyn (une Estonienne), Melchior qui a atteint la cinquantaine ne s'est pas remarié. Les romans commencent toujours par un avant-propos qui décrit avec concision ce qui se passait à cette époque à Tallinn et dans les environs. Et cet avant-propos donne des clés sur les événements qui vont survenir dans le roman. Un incendie a ravagé une partie de la ville en 1433, le commandeur de la forteresse de Toompea part à la guerre et laisse le château à la garde de dix braves de l'ordre teutonique. C'est aussi le début de la "querelle des écoles de Tallinn" avec la rivalité entre l'évêque de la cathédrale et les dominicains. Vers 1450, les écoles populaires accueillaient aussi bien les filles que les garçons! Il est aussi fait mention de l'arrivée de l'Inquisition et de ses tribunaux en Estonie. Et à cette époque, le travail est une richesse plus que l'argent, qui est souvent prêté sans intérêt, même si l'usure se pratiquait. Enfin, concernant le mariage qui était un sacrement, la séparation n'était pas facile même s'il existait le divorce pour des cas particuliers comme la maladie mentale, la consiguinité, etc. Un divorce pouvait aussi être prononcé lorsque l'un des deux époux quittait le domicile conjugal.

Pour en venir à l'histoire, le récit alterne entre deux lieux: Lübeck en automne en 1432 et Tallinn au printemps 1433. Cet intervalle de 6 mois, c'était le temps qu'une lettre pouvait mettre pour aller entre ces deux villes par bateau qui était immobilisé à cause de la glace en hiver. Melchior, le fils de l'apothicaire (ils portent tous les deux le même prénom), est devenu un membre de la guilde des assassins de Lübeck. Il est doué pour préparer des poisons, en particulier la ciguë. Il apprend par un autre membre que son père, Melchior à Tallin, risque d'être tué, car ce dernier est connu pour pourchasser les assassins. Et justement, un tueur, le "démon de Gotland", a une mission à accomplir à Tallin. Melchior junior écrit donc à son père pour le prévenir. Sinon, Melchior est un jeune homme très amoureux d'une jeune femme appelée Lucia enfermée dans un couvent. Il cherche par tous les moyens à la rejoindre. Lucia est promise à un noble Français qu'elle n'aime pas. Quant à Melchior le père, ayant du mal à s'occuper de son officine tout seul, il accueille avec joie, Ludolf, un jeune apprenti doué d'une grande mémoire et très intelligent. Malheureusement, ce jeune garçon va être sauvagement assassiné pas loin de chez l'apothicaire d'un coup sur le crâne. Ludolf a eu le malheur de voir et d'entendre des choses qu'il n'aurait pas dû. Melchior, très en colère, va tout faire pour démasquer le ou les assassins. Il se rend compte que ce meurtre est lié au fait que peu de temps auparavant, il a été désigné comme exécuteur testamentaire d'un homme qui, sur son lit de mort, lui a confié un lourd secret. Pendant son enquête, Melchior, qui néglige son officine, va avaler une forte dose d'arsenic mélangé dans un gâteau. Heureusement, sa fille Agatha, et soeur jumelle de Melchior, devenue religieuse et jardinière dans le couvent des brigittines de Pirita, va le sauver. Je m'arrête là pour l'intrigue. Comme dans les tomes précédents, l'intrigue est toujours bien menée. Hargla nous décrit toujours très bien les us et coutumes de la ville de Tallinn à cette époque. Ce roman est un bon cru. Il peut se lire indépendamment des précédents. Et vivement le suivant.

Lire mes billets sur les tomes précédents, ici, ici, ici, ici et .

18 juillet 2018

Heather, par-dessus tout - Matthew Weiner / Cette nuit - Joachim Schnerf

Comme indiqué sur les étiquettes, j'ai emprunté et lu ces deux courts romans en une semaine. Dans les bibliothèques parisiennes, à quelques exceptions près, beaucoup de nouveautés sont empruntables seulement une semaine non renouvelable à moins de se déplacer pour les emprunter à nouveau. Je prends des livres courts dans la mesure du possible.

Toujours est-il que je suis tombée sur Heather, par-dessus tout de Matthew Weiner (Editions Gallimard, 133 pages), qui avait été recommandé à sa sortie à la rentrée 2017 par de nombreux libraires que je fréquente. Je me demande un peu pourquoi. Je n'ai pas été emballée plus que cela. L'écrivain qui est le scénariste principal et coproducteur de la série télé Mad Men nous raconte l'histoire d'un couple, Karen et Mark Breakstone, qui se sont mariés sur le tard à plus de 40 ans et ont eu la joie de devenir les parents d'une petite Heather qui deviendra une jolie adolescente. Karen a mis sa carrière d'attachée de presse entre parenthèses pour s'occuper d'Heather tandis que Mark, malgré qu'il n'ai pas réussi autant qu'il le souhaitait dans les affaires, devient riche. La famille s'installe dans un appartement huppé de Manhattan. Bobby Klarski, lui est nettement moins chanceux dès la naissance avec une mère célibataire, alcoolique, droguée, et de nombreux amants qui profitent d'elle. Bobby devenu grand va faire un peu de prison et puis, après sa libération, il fera des petits boulots qui va le conduire jusqu'à travailler sur un échafaudage en face des fenêtres de la famille Breakstone. Je vous laisse découvrir la suite. La chute finale assez abrupte ne m'a pas trop convaincue.

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En revanche, je conseille Cette nuit de Joachim Schnerf (Editions Zulma, 145 pages). Le roman a obtenu le prix Orange 2018. J'ai appris plein de choses sur la fête de Pessah (la Pâques juive, qui commémore l'exode des Juifs hors d'Egypte), sur le rituel du Séder qui se passe le soir (d'où le titre du roman) et sur les autres rites et coutumes de cette semaine très importante du judaïsme. Salomon, un vieil homme, vient de perdre sa femme Sarah après 50 ans de mariage. Salomon est un rescapé des camps de concentration. Cela lui permet de faire des blagues sur la Shoah, pas toujours bien comprises par sa famille. Salomon et Sarah ont eu deux filles, Denise et Michelle. Toutes les deux mariées, la première n'a pas eu d'enfant mais la deuxième en eu deux, un garçon et une fille. Cette famille est donc réunie pour Pessah et l'absence de Sarah se fait cruellement sentir. Salomon se remémore quand elle était encore de ce monde. Je me suis très vite attachée à cette famille composée de personnages très différents: Michelle au caractère difficile, Denise, une femme effacée, le mari de Michèle, Patrick et ses problèmes intestinaux, le mari de Denise, Pinhas, qui est le seul à rire aux blagues de Salomon. Je n'oublie pas Tania et Samuel, les enfants de Michèle et Patrick. Mais Salomon, le personnage central du roman, est bouleversant. Un roman et un écrivain à découvrir. Lire les billets de Violette, d'Amandine, de Motspourmots et de Jostein.

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7 juillet 2018

Passe ton bac, après on verra (Le Grand Duduche - L'intégrale) - Cabu

Les résultats du Bac 2018 sont tombés (avant oraux de rattrapage - "épreuve de contrôle" - le cas échéant). Les bacheliers 2018, nés pour certains avec le XXIe siècle, seront certainement des citoyens capables de suivre la vie politique française et de voter aux prochaines élections. En janvier 2015, lors de l'assassinat de Cabu (né en 1938, il aurait eu 80 ans) et de ses confrères à Charlie Hebdo, ils ne lisaient vraisemblablement pas encore la presse (ni ses dessins), par contre... Il m'a paru intéressant de reparler du titre d'un des volumes axés sur le personnage du Grand Duduche (Cabu y évoque notamment ses débuts de carrière de dessinateur...), même si je [ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] l'avais déjà cité dès le 18 janvier 2015.

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... Mais j'ai surtout réussi à jeter un petit coup d'oeil sur Le Grand Duduche - L'intégrale. On voit l'épaisseur de la somme (dont j'avais évoqué l'existence ici alors que je ne l'avais pas encore eue entre les mains).  

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Après (re)lecture de ces 640 pages (dans lesquelles sont disséminées les quelque 62 pages de Passe ton bac, après on verra!), j'y ai picoré quelques citations appropriées: aussi bien de grandes planches, des "duduchoramas" bourrés de détails (dont je me permets parfois d'extraire un élément), que des personnages saisis en un dessin. Les lecteurs de Cabu savent qu'il y représentait un univers disparu (internat d'un lycée de province) avec sa galerie de personnages pittoresques: des archétypes de profs caricaturaux, les uns imaginés en une seule vignette, d'autres suivis sur plusieurs planches), le pion "Belphégor", écrivain raté mais adulé par sa dominatrice de maman, le cuistot, le concierge (et madame)... sans oublier la fille du proviseur! En postface, en 2008, Cabu précisait: "Soit, Duduche me ressemble, comme la plupart des personnages de BD ressemblent à leurs auteurs, mais je n'ai pas voulu me représenter".

P1090505 p.55  P1090504 pp.24-25  P1090509 Un extrait d'une de ses galeries de profs plus caricaturaux les unes que les autres (p.204)...   P1090507 p.161 (ce qui nous ramène au sujet!) 
P1090508 p.198 (mais j'aurais pu mettre aussi la p.317!)  P1090524 p.446 (lycée occupé ou grève lycéenne)  P1090523 p.467  (ça existe encore, les "boites à bac"?)

P1090522 p.542 (extrait)  P1090521 p.480 (détail)  P1090520 p.58 (dans Passe ton bac!...) et 84 (dans L'intégrale).

Après les dessins, voici quelques images moins drôles. De mon côté, étant de passage (pour passer moi-même le bac) à Châlons-en-Champagne où est enterré Cabu (il était né à Châlons - à l'époque! -, qui s'est ensuite appelée Châlons-sur-Marne), je suis allé faire un tour à l'un des cimetières de la ville, le plus proche de la gare, et ai réussi à y trouver sa tombe. In memoriam, quelques photos...

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Et quand même, je n'ai pas résisté, j'ai souri au spectacle que j'ai capté dans cette dernière photo.

P1080212 Est-ce qu'il aurait pu en tirer un dessin?

Enfin, cela fait trois mois d'affilée que mes billets-hommages mettent Cabu à l'honneur. Il sera temps, les mois prochains, de revenir sur d'autres des victimes du 7 janvier 2015.

*** Je suis Charlie ***

4 juillet 2018

La fleur de l'illusion / Les doigts rouges - Keigo HIgashino

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Comme j'apprécie beaucoup les romans policiers très psychologiques de Keigo Higashino,  je viens de terminer Les doigts rouges, et quelques semaines auparavant j'avais lu La Fleur de l'illusion. Les histoires sont très différentes même s'il y a des similitudes dans certains détails comme le modus operandi des crimes.

Je commence par La fleur de l'illusion (Actes noirs, Actes Sud, 347 pages envoûtantes). Je ne dévoilerai pas trop l'intrigue, assez touffue et aux nombreuses ramifications, dans lequel il est question du vol d'une ipomée jaune, "la fleur de l'illusion". A priori, l'ipomée de couleur jaune n'existe pas, sauf dans ce roman. Cettte ipomée, comme d'autres de couleur différente, fabrique des graines qui, si on les ingère, vous donnent des hallucinations. Akiyama Shugi, un vieil homme qui était arrivé à cultiver cette ipomée jaune, meurt étranglé, et le pot avec la fleur a disparu. Lino, la petite-fille d'Akiyama, découvre le corps sans vie de son grand-père. Elle venait le voir souvent car elle admirait les fleurs que faisait pousser Akiyama. Elle les prenait en photo afin de les publier sur un blog. Elle décide de mener une enquête sur la mort de son grand-père, et, par la même occasion, elle veut découvrir pourquoi son cousin Naoto, un jeune musicien de talent, s'est suicidé. Elle est aidée dans sa tâche par Sota, le jeune frère du policier qui fait partie de ceux qui enquêtent - et sur la mort d'Akiyama, et sur ce qu'est devenue l'ipomée jaune. Au début, on peut se penser perdu avec les différents niveaux du récit et la multitude des personnages, mais après, j'ai été intéressée par l'histoire que j'ai trouvé originale.

Les doigts rouges (Actes noirs, Actes Sud, 236 pages très sombres) est une sorte de huis-clos, car l'intrigue est resserrée autour d'une famille dans une petite maison avec pelouse dans un quartier de Tokyo. Akio et Yaeko sont mariés depuis 18 ans. Ils ont un fils, Naomi (un garçon insupportable qui insulte sa mère). Naomi, à 14 ans, n'a pas d'ami (il est le souffre-douleur de sa classe). Chez lui, il reste dans sa chambre à jouer à des jeux vidéo. Un jour, en fin d'après-midi, Yaeko qui est une femme certainement malheureuse mais parfaitement détestable, appelle son mari pour lui dire de revenir au plus vite chez eux. Akio, un homme ordinaire qui exerce une activité d'employé de bureau, retarde souvent son retour vers la maison car il n'est pas maître chez lui. C'est un homme faible qui se désintéresse de son fils et qui néglige sa femme. La mère d'Akio, qui semble souffrir de démence sénile (elle est comme retombée en enfance) vit avec eux. Quand Akio arrive chez lui, il découvre, dans le jardin, le corps d'une petite fille de sept ans recouvert d'un sac poubelle. Yaeko annonce que c'est Naomi qui a étranglé la petite victime. L'enquête des policiers va rapidement les amener à soupçonner cette famille, qui avait pourtant transporté le corps dans les toilettes d'un parc voisin. Je vous laisse découvrir la suite que j'ai trouvé très noire. Akio comme Yaeko sont des personnages antipathiques au possible. Une fois de plus, les policiers sont des personnages passionnants comme Kaga Kyoichiro. Un très bon cru.

20 juin 2018

Scherbius (et moi) - Antoine Bello

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Après Noukette, Cuné et Papillon je vous conseille de lire le nouveau roman d'Antoine Bello, Scherbius (et moi), qui m'a procuré un grand plaisir de lecture (Editions Gallimard, 437 pages épatantes). L'histoire se passe entre 1977 et 2004. Maxime Le Verrier, psychiatre de renom, accepte, à la demande d'un confrère, le professeur Monnet, venu en personne, de prendre comme patient un certain Alexandre Scherbius. Dès que Le Verrier accepte, Monnet, en un clin d'oeil, enlève ses lunettes, arrache sa fausse barbe, fait s'envoler la farine sur ses cheveux et c'est donc Scherbius qui se présente devant Le Verrier. Scherbius est un être insaisissable qui n'arrête pas d'affabuler. C'est un imposteur à personnalités multiples. Page après page, on découvre les nombreuses vies de Scherbius. Il est tour à tour jeune moine dans un monastère, militaire, enseignant, diplomate, joueur au casino (où il gagne suffisamment pour vivre). Il se dit aussi capable de concourir au JO de Moscou en 1980 au tir à l'arc. Scherbius n'arrête pas de broder sur sa vie qui le mènera quelques années en prison car c'est aussi un escroc. L'ensemble est assez vertigineux car ce que l'on croit être vrai est faux. Le Verrier, quant à lui, pendant toutes ces années où il s'est occupé de Scherbius, a écrit un ouvrage sur la personnalité extraordinaire de son patient et tout ce que ce dernier a pu lui raconter. Cinq éditions augmentées chaque fois de quelques chapitres, paraissent avec un intervalle de cinq ans entre 1978 et 1998, et une ultime édition, la sixième, sera édité en 2004. Et chaque fois, l'ouvrage sera un succès. Comme Scherbius, Bello qui est un conteur hors pair, et nous mène en bateau pour notre plus grand bonheur. A vous de me dire si Scherbius et Le Verrier sont la même personne.

7 juin 2018

Vive les comédiens! - Cabu (le livre)

Je [ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] me suis dépêché pour compléter mon hommage à Cabu du mois dernier (dans ma série en mémoire des tués de Charlie hebdo)...

Quelques semaines après notre sortie à la Comédie Française, dasola m'a offert le livre-catalogue de l'exposition Cabu (Vive les comédiens!), qui n'était pas encore paru lorsque nous étions allé voir à la librairie du théâtre.

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L'ouvrage contient quelques textes sur les rapports qu'a entretenu Cabu avec le théâtre toute sa vie, mais rappelle aussi les figures et événements marquants des dernières décennies. Cerise sur le gâteau pour un gestionnaire de bases de données: j'y ai trouvé une liste "complète" des affiches théâtrales illustéres par Cabu (qui fleure le catalogue de la collection particulière d'un passionné). Mais j'en ai maintenant la certitude: nous n'avions pas vu tous les dessins exposés! En voici quelques-uns pour compléter les photos précédentes.

P1090452 p. 93, un dessin datant de 1957 et des débuts de Cabu dans la presse nationale (Ici Paris). A l'époque, on ne parlait pas encore en France de "kawaii" (dessin "mignon", dans les manga)...

Dans les années 60, faute de photocopieuse, Cabu découpait des têtes particulièrement réussies pour les réutiliser dans d'autres compositions comme des "rustines" [terme que m'avait enseigné le 1er dessinateur que j'aie jamais interviewé, il y a une trentaine d'années]. Voici, entre autres exemples, Jean Piat,

 P1090447  P1090446 p.26 et 86. 

P1090448  P1090450  P1090449  Cabu pouvait semble-t-il avoir ses "têtes". Ici, Robert Lamoureux, bien reconnaissable dans trois dessins différents (pp. 59, 69, 61).

Le livre propose à plusieurs reprises d'intéressants parallèles entre les illustrations réalisées pour la critique théâtrale du Figaro pour telle ou telle pièce et la chronique / critique complète (dessin + texte) dans Hara-Kiri (pour le même spectacle) [personnellement, je n'ai jamais lu Hara-Kiri - j'étais trop jeune]. Ici, cela concerne une pièce nommée Les poissons rouges, ... (p.66).

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Le choix de dessins de l'exposition et du livre ne montre pas grand-chose sur la religion (tandis que la critique sociale est largement présente - j'ai bien aimé le dessin sur le Festival d'Avignon p.99). P1090453

Imagine-t-on les Anglais lançant l'anathème pour crime de lèse-auteur national? (p.100)  P1090454

Ci-après un document intéressant, un "Grand Duduche" inédit (?), ou en tout cas refusé, à l'époque, pour Pilote, par Goscinny (pourquoi?).  P1090462 p. 135.

Pas facile, la vie d'artiste / d'acteur? (p.140) [il m'a fallu regarder attentivement le croquis avant d'en savourer le sens].

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Et pour finir, j'ai bien aimé ce dessin "de jeunesse" (13 ans?! Inédit?), p.130.

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Le blog Marque pages en parle aussi.

Pour ma part, mon prochain article à venir pour juillet portera peut-être encore sur Cabu... avant de repasser les mois suivants sur d'autres auteurs assassinés aussi le 7 janvier 2015 - que je n'oublie pas non plus.

*** Je suis Charlie ***

2 juin 2018

Dans les angles morts - Elizabeth Brundage

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Je viens de terminer Dans les angles morts de l'Américaine Elizabeth Brundage (Editions Quai Voltaire / La Table ronde, 512 pages). Ce roman est tout à fait le genre d'histoire que j'aime avec des personnages que je serais contente de rencontrer (enfin pas tous). Ce roman est avant tout un thriller psychologique qui commence par un crime affreux dans une ferme isolée aux abords d'une petite ville située dans l'état de New-York. Le 23 février 1979, George Clare, professeur d'université, se présente tout bouleversé devant le seuil de la maison de ses voisins. Il porte dans ses bras sa fille Franny âgée de 4 ans. Il leur annonce qu'il est arrivé quelque chose à sa femme Catherine. Six mois plus tôt, pendant l'été 1978, George, son épouse, Catherine et leur fille Frances (Franny) emménagent dans une maison où un suicide a eu lieu peu de temps auparavant. Mme et Mme Hale, un couple de fermiers ayant fait faillite, avaient été retrouvés morts dans leur lit, laissant trois garçons derrière eux, dont Cole, âgé de presque 14 ans. Elizabeth Brundage alterne les récits et les points de vue et raconte par bribes la vie du couple Clare pendant ces cinq ou six mois qui ont précédé le drame survenu en février 1979. On côtoie pas mal de personnages et on apprend des choses sur la personnalité du couple Clare, un couple très mal assorti et ne venant pas du même milieu social. Catherine était une jeune femme catholique qui n'a pas osé quitter son mari alors qu'elle ne l'aimait plus. C'était une maman aimante. George se révèle être un imposteur qui a menti sur son cursus universitaire et sur d'autres choses. Il n'hésite à pas à recourir aux dernières extrémités pour ne pas être démasqué. C'est un pauvre type qui trompe sa femme et éprouve du mépris envers elle. Parmi la galerie de personnages qui gravitent autour d'eux, les trois garçons du couple suicidé jouent un rôle dans l'histoire. Cole, par exemple, devient le "baby-sitter" de Franny et il en profite pour repeindre la ferme. Justine et son mari Bram, des voisins un peu bohêmes, deviennent amis avec Catherine tout comme Mary Pratt, agente immobilière. Je ne vous dis rien de plus sur l'histoire que je vous laisse découvrir. J'ai trouvé ce roman prenant, un vrai "page turner". Je conseille tout comme Valérie, Krol, cathulu et Kathel. Un billet plus réservé de Miscellanées. Ce roman paru en anglais en 2016 est le 4ème de l'écrivain, mais le premier traduit en français.

27 mai 2018

Ils savent tout de vous / Pour services rendus - Iain Levison

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Voici deux romans de Iain Levison que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.

L'exemplaire d'Ils savent tout de vous (Liana Levi, 231 pages), paru en 2015, m'avait été dédicacé par l'auteur au salon du livre de Paris en 2016. Iain Levison est un monsieur très sympathique. L'intrigue d'Ils savent tout de vous repose sur le pouvoir de télépathie de deux personnages: un flic du Michigan, Snowe, et Brooks Denny, un condamné à mort dans une prison. Du jour au lendemain, Snowe se met à lire les pensées de personnes qu'il croise, de la serveuse de bar au délinquant. Sa faculté extra-sensorielle le met rapidement mal à l'aise. Il essaie de vérifier sur Internet si d'autres personnes ont les mêmes facultés de télépathie. Justement, en voici un autre: Brooks Denny, en prison dans le couloir de la mort, a la même faculté de télépathe. Peu de temps avant son exécution, il est libéré par des agents du gouvernement. On voudrait qu'il rende service à l'Amérique en captant les pensées d'un dirigeant africain lors de négociations dans une pièce de l'ONU à New-York. Brooks, sa tâche terminée, arrive à échapper à ses geôliers (il a de très bonnes raisons pour cela) et en particulier à une femme redoutable, Terry Dyer. Bien évidemment, Snowe va être chargé de retrouver Brooks. C'est une sorte de thriller bien mené et qui se lit vite. Lire les billets de Violette et Simone.

Je passe au nouveau roman de Levison paru en mars 2018, Pour services rendus (Editions Liana Levi 219 pages). En 1969, en pleine guerre du Vietnam, au nord de Saïgon, une jeune recrue, le Première classe Billy Drake, arrive dans une section de combat. Dès la première nuit, il fait plusieurs gestes malencontreux qui aurait pu lui coûter la vie. Heureusement qu'un sergent se trouvait là... 47 ans plus tard, Billy Drake devenu le sénateur William Drake se représente au congrès. Il est en pleine campagne de réélection. Pendant un meeting filmé par Youtube, Drake raconte son aventure de 1969 mais en se donnant le beau rôle. Il ne pensait pas que mentir sur ce fait d'armes lui porterait préjudice, et pourtant... Il est obligé de demander à son chef de campagne d'aller trouver Freemantle, le sergent qui lui avait sauvé la vie. Celui-ci est devenu commandant d'un commissariat dans une petite ville du Michigan. Freemantle donne son accord pour être interviewé à la télévision en acceptant de ne pas dire toute l'effroyable vérité (que nous découvrons encore mieux au cours du récit). Mais est-ce que cela sera suffisant? C'est un roman caustique avec une pointe de vitriol où vérité et mensonge font bon ménage mais dans lequel Levison montre une fois de plus son empathie pour ses personnages. J'ai aimé ce roman tout comme Krol, Claude le Nocher et Baz'art.

Une fois de plus, Iain Levison ne m'a pas déçue après les réussites d'Un petit boulot, Tribulations d'un précaire, Arrêtez-moi là! et Une canaille et demie. C'est un écrivain qui sait se renouveler.

24 mai 2018

Mini hommage à Philip Roth

J'ai appris hier matin (23 mai 2018) la disparition de ce grand monsieur de la littérature. Pour ma part, j'ai découvert tardivement l'oeuvre de Philip Roth (1933-2018). J'ai commencé  avec Pastorale Américaine (1999), puis J'ai épousé un communiste (2001) et enfin La tache (2002). Ces trois titres que j'ai lus lors de leur parution forment une trilogie très recommandable. J'ai aussi beaucoup apprécié Indignation (2010) et Nemesis (2012 - son dernier roman). J'ai encore une dizaine de romans de Philip Roth à découvrir. Son oeuvre est très bien traduite en français et elle est publiée aux Editions Gallimard. Philip Roth n'a pas été récompensé par le prix Nobel de littérature et c'est regrettable.

18 mai 2018

Le chagrin des vivants / La salle de bal - Anna Hope

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Je vous conseille les deux romans d'Anna Hope.
J'ai commencé par le deuxième paru en français, La salle de bal, (Gallimard, 383 pages, 2017). Il m'a tellement plu que j'ai lu le premier (le premier roman d'Anna Hope), Le chagrin des vivants, (Gallimard, 383 pages, 2016). L'auteur sait rendre tous les personnages attachants même les moins sympathiques comme Charles dans La salle de bal. J'aurais aimé rencontré ces personnages dans la vie.

La salle de bal, maintenant. En 1911, Ella, une jeune femme, est internée dans un asile d'aliénés après qu'elle a brisé une fenêtre de l'usine de filature où elle travaillait depuis l'enfance. On ne saura pas vraiment pourquoi. Dans cet asile de Sharston situé dans le Yorkshire, les femmes et les hommes sont séparés. Les premières font des travaux d'intérieur, les seconds travaillent aux champs à moins qu'ils ne creusent des tombes. Tous les vendredis, un bal est organisé dans une grande salle située dans l'enceinte de l'asile. Des pensionnaires des deux sexes sont sélectionnés. C'est là qu'Ella et John, un Irlandais, vont se croiser et danser. John Mulligan est un homme qui semble avoir été interné à la suite des décès de sa femme et de sa petite fille. Un troisième personnage essentiel à l'intrigue est le chef d'orchestre et violoniste, Charles Fuller. Cet être médiocre et homosexuel refoulé est premier médecin adjoint dans l'asile où il exerce depuis cinq ans. Il n'a fait que quatre ans de médecine mais il a été embauché parce qu'il savait jouer du violon. Séduit par l'eugénisme et par la théorie sur le contrôle des faibles d'esprit, Charles espère que ses projets funestes se réaliseront au détriment des malades. Le récit est composé de courts chapitres dans lesquels, Ella, John ou Charles apparaissent. Parmi les personnages secondaires, on remarque Clem (Clemency) Church, une jeune femme qui a été internée par sa famille plutôt aisée. Grande lectrice, c'est elle qui lit les quelques lettres que John envoie à Ella, qui, elle, ne sait pas lire. L'intrigue de ce roman est prenante. L'histoire d'amour d'Ella et John, bien que brève, est belle. Un roman que je conseille...

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...tout comme Le chagrin des vivants que je viens de terminer. L'histoire se passe entre le 7 et le 11 novembre 1920 à Londres. Le soldat inconnu (en anglais, on dit le guerrier [warrior] inconnnu) vient d'être choisi parmi quatre morts au combat. Il s'agit d'un soldat décédé fin 1915 ou début 1916. Le corps déterré en France va traverser la Manche dans un cercueil en chêne avant d'être inhumé à Westminster le 11 novembre, deux ans après l'armistice. A Londres, pendant ces cinq jours, on suit la vie de trois femmes, Evelyn, Ada et Hettie. Evelyn, qui a perdu la phalange d'un doigt dans une usine de munitions pendant la guerre, travaille au bureau des pensions de l'armée. C'est là qu'elle va croiser Rowan Hind, paralysé d'un bras. Rowan Hind cherche un certain Edward Montfort (c'est le frère d'Evelyn). Ce même Ed passe une soirée au palais de la danse à Hammersmith où Hettie est danseuse de compagnie pour 6 pences la danse. Ada, elle, croit encore apercevoir son fils Michael qui est pourtant mort au front en 1917. Evelyn, elle, a perdu son fiancé pulvérisé par un obus. Hettie donne la moitié de son salaire à sa mère et à son frère Fred, qui, revenu très perturbé de la guerre, ne travaille pas. Et on apprend le lien qui relie Ada aux autres personnages. Ce premier roman bien structuré se lit vit et bien. Anna Hope a un grand sens de la narration qui s'est confirmé, en attendant le troisième...

Pour La salle de bal, lire les billets de Krol, saxaoul, anis, Edyta et celui de miscellanées plus réservé.

Pour Le chagrin des vivants, les billets d'Edyta, Clarabel, Ariane, Noukette.

13 mai 2018

Passage des ombres - Arnaldur Indriðason

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Passage des ombres (Editions Métailie Noir, 300 pages) d'Arnaldur Indriðason clôt en beauté la Trilogie des Ombres (lire les billets sur le un et sur le deux). L'histoire se passe sur deux périodes, 1944 et de nos jours. En 1944, une jeune femme, Rosamunda, est retrouvée morte étranglée dans une rue près du futur théâtre national de Reykjavik. Elle travaillait dans un atelier de couture, elle était très douée dans son travail. Flovent et Thorson dont on avait suivi les enquêtes dans les deux premiers tomes sont chargés de découvrir qui a tué la jeune femme et pourquoi. Leur enquête va déboucher sur une impasse tragique. Plus de 60 ans après, un vieil homme nonagénaire est retrouvé étouffé dans son lit. On apprend assez vite qu'il s'agit de Thorson devenu Stephan Thordarson. Dans ce tome, on fait la connaissance de Konrad, un policier à la retraite qui aide la police à découvrir qui a tué Thorson et pourquoi. Je peux dévoiler que Thorson avait repris l'enquête sur la mort de Rosamunda et par la même occasion sur la mort de Hrund, une autre jeune qui s'était peut-être suicidée en se jetant dans un fjord. Leur point commun était qu'elles avaient été violées et que leur agresseur leur avait dit d'expliquer qu'elles s'étaient fait entreprendre par des elfes comme dans les sagas islandaises. J'ai trouvé l'intrigue bien menée. Indriðason maîtrise parfaitement les récits croisés sur deux périodes. Les histoires se recoupent. C'est vraiment prenant mais empreint d'une grande tristesse. Des trois tomes, c'est mon préféré. Lire le billet de Simone.

5 mai 2018

Le retour / Jamais - Bruno Duhamel

Grâce à Violette et à Mo que je remercie, j'ai découvert le dessinateur et scénariste de BD Bruno Duhamel.

Le Retour (Bamboo Edition, collection "grand angle", 96 pages) est une évocation très libre de la vie et l'oeuvre de César Manrique (1919-1992) et de l'île de Lanzarote où il est né. Lanzarote fait partie des îles Canaries. Grâce à Manrique qui était un peintre, architecte et scupteur, Lanzarote n'a pas trop subi les effets du tourisme de masse mais il semblerait que les touristes viennent mallheureusement de plus en plus nombreux d'année en année. Manrique avait réussi par son engagement à ce que son île soit préservée; en particulier à ce que les maisons contruites ne dépassent pas deux étages. Duhamel fait de Manrique (Cristobal dans l'album), un homme plus torturé, plus intransigeant que ne l'était peut-être Manrique qui a fait de son ile volcanique une oeuvre d'art. Comme Violette, je ne connaissais pas Manrique et je n'ai jamais été à Lanzarote. La BD donne envie de découvrir et l'oeuvre de Manrique et l'île. J'ajouterai que j'aime beaucoup les dessins, le noir et blanc et la couleur, les planches "pleine page". Pour compléter cette lecture et pour vous donner une idée sur à quoi ressemble Lanzarote, lire les billets de Géraldine.

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Jamais (Bamboo édition, collection grand angle,  56 pages) raconte l'histoire de Madeleine, une vieille dame aveugle au caractère pas commode qui a perdu son mari en mer depuis plusieurs années. Cela ne l'empêche pas de continuer à lui parler comme s'il était toujours là. Madeleine vit avec son chat Balthazar dans une maison isolée au bout d'une falaise en train de s'écrouler sur la côte d'albâtre. Le ton de la BD est souvent drôle, touchant et grave en même temps. Madeleine, malgré son infirmité, se débrouille bien toute seule. C'est pourquoi elle tient tête au maire de la ville voisine qui voudrait qu'elle parte en maison de retraite. La fin nous laisse dans l'expectative: tombera? Tombera pas? Une BD que je conseille tout comme Aifelle, Brize et Mo.

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29 avril 2018

Cartons / Flux - Pascal Garnier

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Je suis tombée par hasard, dans une des bibliothèques que je fréquente, sur deux romans de Pascal Garnier (1949-2010). Je ne regrette pas mon choix car j'ai beaucoup aimé ces deux romans qui dégagent autant d'humanité que de misanthropie. Cela traite aussi de notre condition de mortels.

Flux (125 pages, Edition Zulma) paru en 2005 est l'histoire de Marc, qui vient d'être interné dans un asile psychiatrique. Marc ne parle pas et il a un problème de vue. Après avoir reçu une balle dans la tête, il a quand même survécu, d'où son internement. Marc est fasciné par l'eau sous toutes ses formes, l'eau d'une rivière ou celle d'un lave-linge. Avec des flash-backs en italique, on apprend que Marc avait une femme, Corinne (une garce, âpre au gain) et il a une soeur et un beau-frère qui aimeraient récupérer la fortune de Marc après que celui-ci a fait un héritage inespéré. A l'asile, Marc fait la connaissance d'une infirmière, Mireille, qui le prend sous son aile. Tout se termine dans un déluge d'eau provoqué par un orage phénoménal. Le style est dépouillé, pas un mot de trop. J'aime beaucoup, comme Simone et Violette.

Je passe à Cartons (182 pages, Edition Zulma) qui est un roman posthume de l'écrivain. Il est paru en 2012. Brice, la cinquantaine, un illustrateur de livres pour enfants, emménage dans une grande maison dans une petite ville près de Valence. Il a quitté Lyon. Il est entouré de cartons à déballer mais il attend sa femme, Emma, une journaliste partie dans un pays en guerre. Elle doit revenir très vite. En attendant, Brice fait la connaissance d'un chat et surtout de Blanche, une jeune femme sans âge qui vit seule, depuis la mort de son père, dans une maison pas très loin de chez lui. Au fur et à mesure du récit, on apprend que Emma ne reviendra pas, que Blanche est une femme perturbée, et que Brice lui-même souffre de dépression. Je n'en dirai pas plus à part que le titre Cartons résume l'histoire jusqu'à l'épilogue. C'est un roman noir et désespéré mais l'écrivain a beaucoup d'empathie pour ces personnages. Et une fois de plus, j'aime cette écriture : "Les jours passaient ou bien était-ce le même toujours recommencé? A part un minimum de maintenance, manger, boire, dormir, qui nécessitait de brèves opérations commando au supermarché, Brice ne faisait rien.... Il avait adopté l'attitude du varan, immobilité totale, paupière mi-closes, prêt à attendre des siècles le passage d'une proie, à savoir un signe d'Emma. Il s'accoutumait à l'ennui, comme d'autres à l'opium." Lire le billet du bouquineur.

Les deux romans qui se dévorent vite valent la peine d'être lus.

20 avril 2018

Un travail à finir - Eric Todenne / La petite gauloise - Jérôme Leroy / 115 - Benoît Séverac

Décidément, les auteurs de polars français n'ont rien à envier à leurs homologues étrangers.

Voici trois romans que je recommande chaleureusement.

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Un travail à finir (Viviane Hamy, 276 pages) a été écrit sous un pseudo. Derrière Eric Todenne se cachent Eric Damien et Teresa Todenhoefer (deux écrivains que je ne connais pas). A Nancy, dans une maison de retraite, un vieux pensionnaire atteint d'Alzheimer est retrouvé mort suite à une chute qui se revélera ne pas être accidentelle. Lisa qui travaille dans cette institution prévient son père, Philippe Andreani, un policier sur la touche, que l'homme décédé n'avait pas de numéro de sécurité sociale. Responsable d'une bavure policière, le lieutenant Andreani a maille à partir avec une psychologue qui doit décider s'il peut réintégrer ou non son poste, mais Francesca est une jolie femme... Andreani démarre néanmoins une enquête sur le vieux monsieur décédé après avoir appris la mort d'un deuxième pensonnaire d'origine algérienne. Il est aidé par un collègue, Couturier, et d'une manière indirecte soutenu par Pierre Timonier surnommé le "Grand Sérieux", tenancier d'un bar appelé aussi "Le Grand Sérieux". Timonier, un ancien légionnaire, doit son surnom à ses lectures classiques à haute voix qu'il assène à ses clients, et il fait souvent des citations en latin comme "Ab esse ad posse valet, a posse ad esse non valet consequentia". "De la possibilité d’une chose, on ne doit pas conclure à son existence". Durant ses investigations, Andréani affronte un notable de la ville et l'enquête va le mener à se pencher sur le passé de son père, François Andréani, qu'il n'a pas vu depuis 20 ans, et sur certaines exactions pendant la guerre d'Algérie. Un polar à découvrir. Lire le billet de Marque-page.

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Je continue avec Jérôme Leroy et La petite gauloise (La manufacture de livres, 141 pages . C'est plus une longue nouvelle qu'un roman. Pour moi, plus que l'intrigue, ce qui frappe dans La petite gauloise, c'est l'écriture, le style. Jérôme Leroy n'a pas peur de se répéter. Il a un côté pince-sans-rire qui me plaît beaucoup. Une fois de plus, après Le Bloc et l'Ange gardien, il tape là où ça fait mal. L'histoire se passe dans une "grande ville portuaire de l'Ouest de la France, connue pour son taux de chômage aberrant, ses chantiers navals agonisants et sa reconstruction élégamment stalinienne après les bombardements alliés de 1944", une municipalité dirigée par l'extrême-droite, le "Bloc patriotique". "Le capitaine Mokrane Méguelati avait quinze ans le 11 septembre 2001. Son père épicier faisait Arabe du coin dans une ville-dortoir en Ile-de-France où il vendait des pâtes ou du lait aux salariés qui n'avaient pas eu le temps de passer au supermarché après trois heures dans des transports divers et vétustes" (p30).

Avant d'être abattu par un autre flic un peu plus tard dans la soirée, Mokrane Méguelati avait un rendez-vous avec un indic dans un bar, une fusillade s'ensuit. "Le capitaine Mokrane Méguelati riposte à l'aveugle et vide la moitié de son chargeur pendant que d'autres rafales de kalash transforment le bar de l'Amitié en avant-poste de Mossoul, Alep ou Kobané, enfin vous voyez, un de ces endroits où l'Occident chrétien fait couragement barrage à la barbarie islamiste comme dirait par exemple le nouveau maire du Bloc Patriotique avant de supprimer l'accès aux crêches pour les enfants de chômeurs." (p34). Tout le texte est dans ce style. On aime ou on n'aime pas, à vous de voir. Moi j'aime.

Quant à la petite gauloise du titre, je vous laisse découvrir qui elle est, on le devine avant de le savoir et la tragédie qu'elle provoque.

Lire les billets de Yan et Claude le Nocher.

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Je termine avec 115 de Benoît Severac (La Manufacture des livres, 285 pages). J'ai eu le plaisir de retrouver la vétérinaire toulousaine Sergine Hollard, rencontrée dans Le chien arabe (ce roman porte maintenant un nouveau titre "Trafics"). 115, c'est le numéro du Samu social. L'histoire se passe encore dans les quartiers nord de Toulouse. Deux jeunes femmes, réfugiées albanaises prostituées de force, échappent à la vigilance de leurs "macs" et se réfugient dans un camp de gitans. C'est là que Nathalie Decrest, chef de groupe du commissariat de quartier, que l'on a aussi rencontrée dans Le chien arabe, les trouve. Nathalie et son groupe étaient là avant tout pour arrêter les combats de coq et saisir les volatiles. D'où la présence de Sergine. Séverac nous plonge dans l'univers des centres d'hébergements de migrants, de sans-papiers, où officient des bénévoles plus ou moins bien intentionnés. Sergine, qui a décidé de créer une clinique vétérinaire ambulante pour les animaux de sans-abris, croise des SDF, des personnes précaires comme Odile, une pochetronne attachante avec son chien Patrick, deux soeurs jumelles Charybde et Scylla (elles méritent bien leur nom, elles sont mauvaises comme la gale), un certain H.K et son chien, et Cyril, un jeune autiste. On va suivre le destin tragique des deux Albanaises, l'une d'elle a un petit garçon appelé Adamat. Benoît Severac arrive à ne pas tomber dans le glauque malgré le sujet. C'est souvent touchant. Vivement que l'on revoie Sergine toujours célibataire et Nathalie mariée à un enseignant très patient.

Lire le billet de Choupynette qui a aussi interviewé l'écrivain.

7 avril 2018

La légèreté - Catherine [Meurisse]

Sans raison particulière, ce n'est qu'aujourd'hui que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) publie, dans la série de mes hommages suite à "l'attentat" commis contre l'équipe de Charlie Hebdo, un billet sur ce livre, La légèreté, sorti en avril 2016 (date sur le dernier dessin: février 2016), et que j'avais déjà évoqué ici.

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Catherine a travaillé sur le "numéro des survivants" de Charlie Hebdo, et cette BD (thérapeutique, cathartique?) raconte comment elle s'est ensuite "reconstruite" elle-même après le massacre de ses collègues et amis, alors que seul le hasard (elle était en retard pour cause de panne de réveil pour cause d'insomnie pour cause de chagrins personnels...) a fait qu'elle a "raté" de peu l'irruption des assassins devant les présents en salle de rédaction.

Sur les 132 pages de cette bande dessinée atypique, les pages 11 à 33 constituent un terrible "témoignage/reportage vécu" sur l'événement. De la totalité du livre, j'extrais juste les quelques citations graphiques ci-dessous.

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Je n'en dirai pas plus sur le contenu que je laisse chaque lecteur découvrir avec sa propre sensibilité. Je préciserai juste que l'album est préfacé par Philippe Lançon, qui, lui, s'est mangé de la balle durant l'attentat (le "massacre", comme exprimé plus haut).

J'ai aussi fait, comme cela m'arrive parfois, une petite recension de blogs ayant publié une chronique sur ce livre, sans prétendre à l'exhaustivité. Vous pouvez donc aussi lire, par ordre alphabétique: Amandine (les lectures d' - ), Jean-Noël Leblanc, Joëlle (Les livres de - ), Le marque-pageLili Galipette, Lisou (Les pipelettes en parlent), Mo' (Chez - ), Nicole (Mots pour mots), Noukette, Romanthé (Vie de - ), Sandrine (Promenades et méditations), Sophie (Les tribulations d'une quinqua), Violette.

*** Je suis Charlie ***

26 mars 2018

Les Elus - Steve Sem-Sandberg

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Les Elus (Editions Robert Laffont, 550 pages terribles) du Suédois Steve Sem-Sandberg a reçu le Prix Médicis étranger en 2016. Même s'il s'agit un roman, il se base sur des faits réels. C'est l'évocation de ce que vécurent des centaines d'enfants dans la clinique pédiatrique Am Spiegelgrund situé dans un des arrondissements de Vienne en Autriche entre 1938 et 1945.

Avec l'approbation de Berlin et du Führer, les enfants de tous âges (des nourrissons aux adolescents) malformés, sourds, muets, idiots, handicapés physiques ou mentaux ou même délinquants, furent "traités" entre ces murs, c'est-à-dire euthanasiés plus ou moins vite. La plupart mouraient dans d'affreuses souffrances consécutives à des injections de phénobarbital appelé "Luminal". Avant leur mort, ils étaient l'objet d'expériences médicales souvent douloureuses (pneumo-encéphalographie, ponctions lombaires sans anesthésie, etc). Maltraités, battus et sous-alimentés, ces enfants étaient sans défense. Sur les actes de décès envoyés aux parents (qui ignoraient souvent ce que l'on faisait subir à leurs enfants), il était écrit que ces derniers était décédés de "causes naturelles" Après leur mort, certains cadavres étaient autopsiés et les médecins leur prélevaient le cerveau qui était plongé dans une solution de formol à des fins d'expériences ultérieures. Bien des années plus tard, on a retrouvé les cerveaux de plus de 780 enfants conservés dans des bocaux de formol dans le sous-sol de la clinique. Sem-Sandberg s'attache à quelques enfants qui ont traversé cet enfer. L'un s'appelle Adam Ziegler, il sert de fil rouge à  cette histoire. Avec ses cheveux frisés et son air de "tatar", on l'a considéré comme un demi-juif. Un jour, il réussit à s'évader tandis que d'autres n'auront pas cette chance. Sem-Sandberg a, je pense changé le nom des enfants mais il a gardé la vraie identité de médecins qui ont opéré durant cette période de la guerre. En particulier, il y avait Heinrich Gröss qui est à l'origine de la mort de centaines d'enfants. Il est mort nonagénaire en 2005 sans avoir jamais été condamné (!). Dans les années 1930, "il avait été décidé que Vienne soit purgée de 15% de sa population totale - telle était la proportion de la "sélection négative" estimée par les hygiénistes raciaux de cette ville." (p. 538).

J'ai retenu une phrase qui résume tout. "Après que le cerveau d'une jeune fille soit extrait et plongé dans le formol, les glandes y sont rattachées afin que la jeune fille devenue objet anonyme, puisse être examinée autant de fois que nécessaires. Les morts ne meurent pas seulement une fois, ils meurent éternellement" (p. 528).

Une oeuvre que je conseille.

7 mars 2018

Police partout - Charb

Mon billet-hommage de ce mois-ci me ramène loin en arrière dans le temps.

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J'ai (ta d loi du cine, squatter chez dasola) rencontré Charb à une séance de dédicace à Sciences Po Paris (où était aussi présent Tignous), il y a près de vingt ans (51e journée dédicaces Sciences Po, le 5 décembre 1998). Je crois me souvenir que j'avais profité de l'occasion pour prendre rendez-vous et pouvoir passer à la Rédaction (alors rue de Turbigo), pour une histoire de t-shirt - mais c'est une autre histoire, qui n'a pas débouché sur grand-chose. Ils ne m'avaient pas dit non (à mon projet de tee-shirts avec des dessins "de presse") après notre rencontre, c'est juste moi qui n'ai pas donné suite à ce dossier, pour des raisons bien extérieures à Charlie Hebdo.

Toujours est-il que j'avais obtenu deux dédicaces (dont l'une est restée inédite), pour le journal étudiant dont je faisais partie à l'époque, dont l'une sur Police partout.

Ce recueil (Bichro, coll. Le cri du crayon, août 1998) contient uniquement des dessins en N&B, pas de numéro de page! Je n'ai pas trouvé d'article ou critique concernant cet album sur des blogs ou sites en 2018: c'est vrai que, 1998, c'est antédéluvien, pour la Toile... La dernière annonce au Journal Officiel concernant Bichro éditions (association loi 1901) remonte à l'an 2000. L'album doit être épuisé aujourd'hui, je suppose. En tout cas, il ne figure pas sur la page wikipedia concernant Charb.

44 dessins mettent en scène des forces de l'ordre, essentiellement dans les 20 premières pages de l'album après la page de titre "Police partout". Suivent une partie titrée "FN partout" (11 pages) puis une dernière "Béton partout" (15 pages). Trois doubles pages, plusieurs pages composées de plus d'une vignette...

La "provocation" qui m'avait frappé en tant qu'étudiant reste présente. Je vous laisse apprécier (dans le désordre) ma petite sélection.

P1050528 du sociétal P1050522  de l'air du temps...  P1050526 du culturel 

P1050525 du bienveillant  P1050524 de l'historique  P1050527 du citoyen

(Soupir...)

*** Je suis Charlie ***

23 février 2018

Offshore - Petros Markaris / Prendre les loups pour des chiens - Hervé Le Corre

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J'ai été ravie de retrouver le commissaire Costas Charitos, sa femme Adriani (cuisinière hors-pair), sa fille Katérina et son gendre Phanis. Petros Markaris continue de situer ses intrigues policières dans le contexte de la Grèce en pleine crise financière. Mais dans Offshore (Editions du Seuil, 297 pages), la Grèce qui a désormais à sa tête un nouveau parti ni-de-droite-ni-de-gauche (suivez mon regard) est en train de sortir de cette crise grâce à une manne financière tombée du ciel. Mais d'où vient l'argent, se demandent certaines personnes comme Adriani? Les fonctionnaires vont à à nouveau recevoir leur salaire, tandis que les magasins d'alimentation sont à nouveau achalandés. Les affaires reprennent, les crimes aussi. Charitos et ses collègues enquêtent sur trois meurtres commis à peu de temps d'intervalle: un armateur, un cadre supérieur de l'office du tourisme et enfin un journaliste à la retrraite. Charitos connaissait bien ce dernier (voir les romans précédents). Les coupables tous différents mais issus de minorités sont rapidement appréhendés et ils avouent tout de suite. Charitos comprend que quelque chose "cloche". Je vous laisse découvrir qui sont les vrais coupables et surtout "d'où vient l'argent". Un bon moment de lecture. Il n'est pas forcément nécessaire d'avoir lu les quatre romans précédents avec la crise grecque comme toile de fond. Mais lisez-les pour le plaisir. Offshore est le 10ème roman avec le commissaire Charitos. J'espère que M. Markaris ne va pas s'arrêter en si bon chemin.

 

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Je passe maintenant à un roman noir, très noir, Prendre les loups pour des chiens d'Hervé Le Corre (Editions Rivages/Seuil, 317 pages). J'ai été tentée grâce au billet de Jérôme qui l'a choisi comme son roman de l'année 2017. Je n'irai pas jusque là, peut-être parce que j'ai déviné qui était le "méchant" de l'histoire. Franck sort de prison où il vient de purger une peine de 5 ans pour braquage. Il s'attendait à ce que Fabien, son frère aîné (c'est lui avait gardé l'argent) vienne le chercher. A la place, se présente Jessica, moins de trente ans, une jeune femme à la sexualité exarcerbée qui vit avec sa fille Rachel, mutique (elle a 8 ans, presque 9). Toutes les deux vivent dans une maison isolée avec Roland et Maryse, les parents de Jessica. Il y a un énorme molosse noir qui répond au nom de Goliat. La maison est située en Gironde dans la région de Langon / Bazas (personnellement, je connais bien). Roland et Maryse sont usés, flétris et pas très sociables. Lui maquille des voitures volées qu'il vend à un gitan, et elle fait des ménages dans une maison de retraite où il n'y a que "des vieux". Franck tombe immédiatement sous le charme de Jessica. Il est "accro" et il la suit presque partout et en particulier quand elle rencontre des gens peu recommandables. Quant à Rachel, elle voit, elle observe, ne se plaint jamais même quand Jessica lui donne des coups. L'absence de Fabien parti en Espagne soit-disant pour affaires rend Franck un peu inquiet. En effet, Fabien ne donne aucun signe de vie...

A la différence de Jerôme, l'écriture de Le Corre ne m'a pas marquée plus que cela. C'est un polar noir de bonne facture mais pas exceptionnel. Je trouve que l'ensemble manque une peu de légèreté, d'humour, même si l'histoire ne s'y prête pas vraiment.

Lire le billet de Claude Le Nocher.

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Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (215 commentaires, du 17/01/07 au 14/04/24)].
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  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
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  • 33 123 commentaires (au 19/04/24 [+ 10 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 260 dasola] par au moins 1273 personnes, dont 101 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1209 (au 16/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
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  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
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