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Le blog de Dasola
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Pour les challenges de l'année en cours, 
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17 avril 2016

Le grand n'importe quoi - J.M. Erre

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Le principal ressort scénaristique ou dramatique du nouveau roman de J.M. Erre, Le grand n'importe quoi (Editions Buchet-Chastel, 294 pages), s'inspire du film Un jour sans fin (A Groundhog Day) d'Harold Ramis (1993) [film hautement recommandable que mon ami ne se lasse pas de revoir]. Dans le roman, nous sommes dans un futur pas si lointain, le samedi 7 juin 2042 à Gourdiflot-le-Bombé, il est 20H42, et le jeune Arthur K. déguisé en tenue de Spiderman (il est venu avec sa fiancée à une soirée d'anniversaire) va vivre encore et encore la même soirée en rencontrant plus ou moins les mêmes personnages et en affrontant plus ou moins les mêmes situations à partir de ce moment précis. Immuablement, malgré le temps qui passe, sa montre affiche 20H42. Arthur va croiser la route de personnages plus farfelus les uns que les autres: Alain Delon (un homonyme de l'acteur) qui fait partie des homonymes anonymes, Lucas, un écrivain de science-fiction, des Aliens, Angelina Poyotte (la maire de Gourdiflot-le-Bombé), Francis et J-Bob, l'un patron de bar et l'autre poivrot. En résumé, c'est totalement irracontable mais follement drôle. Tous les événéments s'enchaînent avec une précision d'horloge. La fin apocalyptique nous renvoie à son roman précédent, La fin du monde a du retard (qui m'avait moins plu contrairement à Pierre D). Lire le billet enthousiaste de Clara. Si vous ne connaissez pas J.M. Erre, je vous conseille de commencer par lire Série Z et Le Mystère Sherlock.

13 avril 2016

En attendant Bojangles - Olivier Bourdeaut / Tout va très bien Madame la comtesse - Francesco Muzzopappa

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Peut-être attendais-je trop de En attendant Bojangles d'Olivier Bourdeaut, n'ayant lu que des articles élogieux. C'est une de mes collègues qui m'a prêté son exemplaire. Toujours est-il que les 157 pages du roman (Editions Finitude) m'ont laissé une impression mitigée. Je n'ai pas trouvé que l'histoire était fraîche, ou légère, ou poétique. Le récit alterne deux récits, celle du petit garçon et celle de son papa plus ancré dans une réalité pas très rose. L'auteur évoque les asiles psychiatriques, la schizophrénie, les "fous" qui déménagent de la tête, la bipolarité. L'histoire d'amour entre Georges et Renée ou Henriette ou Pauline (Georges n'appelle jamais sa femme par le même prénom plus de deux jours de suite) est belle mais triste. On se marie pour le meilleur et pour le pire. Ce couple aura connu le meilleur mais on est surtout témoins du pire, quand on lit le récit du père impuissant devant les excentricités de sa femme souffrant entre autres de troubles bi-polaires. J'ajouterai que je ne comprends pas comment on peut danser sur Mr Bojangles chanté par Nina Simone. Cette chanson triste comme la fin du roman donne plutôt envie de pleurer.

Lire les billets, positifs, d'Aifelle, de Keisha, de Tulisquoi, de Zazy, d'Ingannmic, d'Eva Shalev, de Noukette, de Laure et de Leiloona.

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Je passe à un roman qui n'a rien à voir mais qui m'a bien distraite pendant un voyage en train. Dans Tout va très bien Madame la Comtesse (Edition Autrement, 253 pages), nous faisons la connaissance de Maria Vittoria dal Pozzo della Cisterna, une comtesse italienne de 68 ans qui n'a pas la vie facile. Elle aime boire du vermouth et est friande de Gocciole (une marque de biscuits). Veuve et quasiment ruinée, elle vit seule dans un grand domaine hypothéqué et n'a plus à son service qu'Orlando, un majordorme qu'elle paie une misère. Il est aussi poète. La Comtesse est la mère d'un grand fils, Emanuele, beau comme un Dieu mais bête comme une huître, qui lui donne bien du souci. Elle apprend par les journaux "people" qu'il s'est entiché d'une "bimbo" pas farouche à qui il a offert un très beau bijou appartenant depuis longtemps à la famille de la Comtesse. Un concours de circonstances fait que la Comtesse croise un braqueur de banque qui est aussi menuisier, et un jeune désoeuvré. Ces deux rencontres fortuites lui permettent de mettre au point un plan afin de récupérer le bijou. Je vous laisse découvrir les nombreuses péripéties de cette histoire très amusante racontée à la première personne. Lire le billet d'Eimelle.

8 avril 2016

Quai du polar 2016

Ca y est, je suis allée à Lyon pour Quai du Polar et ce salon m'a beaucoup plu. C'était mon premier séjour dans cette ville gauloise appelée Lugdunum sous les Romains. Pour moi, Lyon, c'était jusqu'à présent "Les six compagnons [de la Croix-Rousse]" de P.-J. Bonzon (bibliothèque verte). J'en ai lu une vingtaine dans ma jeunesse, il y a longtemps... C'est aussi Guignol et Gnafron, le quartier de La Croix-rousse, les Canuts, le tunnel de Fourvière et la gastronomie. Maintenant, pour moi, Lyon est une ville où il paraît faire bon vivre, où les gens m'ont semblé beaucoup moins stressés qu'à Paris et nettement plus aimables. J'ai découvert les quatre lignes du métro, Notre-Dame de Fourvière, la petite "Tour Eiffel", les deux théâtres romains, la cathédrale Saint-Jean, les rues piétonnes, les immeubles avec leur hautes cheminées, le fameux quartier de la Croix-Rousse et les traboules. Je suis prête à y retourner l'année prochaine.

Voici quelques photos de la ville où le fleuve Rhône conflue avec la rivière Saône.

P1030137 Station de métro Croix-Rousse

P1030140 Place de la Croix-Rousse

P1030159 Une traboule P1030167 Des hautes cheminées

P1030179 Une rue du vieux Lyon

P1030189   P1030198 La Basilique Saint Jean

 

P1030199  P1030200 Les théâtres romains

P1030204 Façade de Notre-Dame de Fourvière 

P1030210 L'intérieur de Notre-Dame de Fourvière

P1030205 Je confirme, ce n'était pas à Paris! La petite "Tour Eiffel", qui (elle) n'a pas été faite par Gustave Eiffel. Elle date de 1894. Elle sert d'antenne relais

P1030181 Façades d'immeuble sur les bords de la Saône

 

 

P1030213 Lyon, vue de Notre-Dame de Fourvière

P1030221 Place Bellecour

Je passe maintenant à Quai du Polar qui est un salon dédié au genre policier sous toutes ses formes. Créé en 2005, il s'est déroulé du 1er au 3 avril 2016. Parmi les lieux de Quai du Polar, le palais du commerce sert de lieu où sont rassemblés de nombreux écrivains dédicaçant à tout va. C'est impressionnant.

Voici les écrivains que j'ai été heureuse de croiser. Arnaldur Indridason (30 minutes d'attente pour une dédicace), Olivier Barde-Cabuçon, Jacques Côté (un écrivain québecois), Craig Johnson, Hervé Le Corre, Benoît Severac, Jérôme Leroy, Jo Nesbo, Sophie Henaff, Sandrine Collette, David Lagercrantz, Olivier Norek, Olivier Truc, Alexis Ragougneau (qui m'a confirmé que le père Kern, un de ses personnages principaux dans ses deux romans, souffrait de la maladie de Still), James Grady.

P1030090 Arnaldur Indridason

P1030091  P1030121 Craig Johnson (il a fait au moins 1 heure de dédicace toujours avec le sourire).

P1030096 Sophie Henaff (Je vous conseille son roman Poulets grillés, une lecture sympathique)

P1030100 David Lagercrantz (Millenium 4 est bien)

P1030103 Olivier Barde-Cabuçon

P1030102 Jacques Côté

P1030120 Hervé Le Corre

P1030122 Olivier Norek

P1030128 Sandrine Collette

P1030110 Vue d'ensemble

P1030109 Le plafond du palais du commerce

P1030127 Amélie Nothomb en "guest star", vendredi après-midi.

P1030222 Benoît Severac (j'ai lu en deux jours son roman Le chien arabe - très bien).

P1030224 Jérôme Leroy (je vous conseille ses deux romans Le bloc et L'ange gardien)

P1030226 Olivier Truc que l'on ne présente plus. Son prochain roman doit paraître en octobre prochain.

P1030231 Jo Nesbo

P1030235 Iain Levison [on ne se quitte plus! Déjà croisé au salon Livre Paris 2016]

P1030236 Alexis Ragougneau

P1030237 James Grady (Les trois jours du Condor)

P1030238 Donato Carrisi

Voici mes acquisitions, ma carte bleue a bien travaillé.

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Les trois jours que j'ai passés à Lyon me laisseront de très bons souvenirs.

2 avril 2016

Tout dort paisiblement sauf l'amour - Claude Pujade-Renaud

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Pour avoir beaucoup aimé Dans l'ombre de la lumière de Claude Pujade-Renaud,  je me suis précipitée sur le nouveau livre de la romancière et je n'ai pas été déçue par ma lecture. Tout dort paisiblement sauf l'amour (Actes Sud, 296 pages) est un roman que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. C'est léger et profond à la fois. Regine Olsen est la voix principale de ce roman dont l'histoire se déroule sur plus de 50 ans. On entend aussi Frederik Schleger, le mari de Regine, ainsi qu'Henrik et Henriette Lund. Ce livre évoque, par la voix de ces personnages qui ont existé, celui qui fut un grand philosophe et théologien protestant du XIXème siècle: le Danois Søren Kierkegaard (1813-1855). Le roman commence justement en 1855, lorsque Regine Schleger née Olsen (mariée à Frederik qui fut gouverneur des Antilles danoises) apprend la nouvelle du décès de celui qui fut quinze ans auparavant son fiancé pendant très peu de temps. Kierkegaard rompit les fiançailles avec elle en lui renvoyant son anneau de fiançailles. Regine, sous la plume de l'écrivain, apparaît comme un personnage lumineux et sympathique n'ayant aucune rancoeur envers son ex-fiancé, bien au contraire. Elle a passé une grande partie de sa vie à essayer de comprendre les motivations de Kierkegaard, personnage complexe qui a philosophé sur l'existence et la subjectivité de la vie humaine. Henrik et Henriette Lund étaient les neveux de Søren Kierkegaard. Un très beau roman que je recommande. Le titre du roman est une phrase de Kierkegaard.

27 mars 2016

Le lagon noir - Arnaldur Indriðason / Evangile pour un gueux - Alexis Ragougneau

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Voici deux romans sortis tout récemment que je vous recommande, à l'unisson d'autres blogueurs.

Le lagon noir (Edition Métailié noir, 319 pages) est le 14ème roman d'Arnaldur Indriðason que je lis. Ce roman fait suite aux Nuits de Reykjavik. J'ai encore éprouvé beaucoup de plaisir à retrouver Erlendur qui est âgé de 33 ans (nous sommes en 1979) et Marion Briem. Le roman se compose de deux intrigues: la mort d'un Islandais trouvé flottant dans un lagon près d'un volcan et la disparition non résolue depuis 1953 d'une jeune fille de 19 ans sur le chemin de l'école ménagère où elle suivait des cours. Marion avec l'aide d'une jeune Afro-américaine, Caroline va mener son enquête sur l'Islandais. Leurs investigations vont les mener jusqu'à la base américaine de Keflavik. Erlendur, lui, obsédé depuis longtemps par les personnes disparues, mène une enquête officieuse sur ce qu'est devenue Dagbjört qui s'est littéralement volatilisée 25 ans auparavant. Je ne vous dévoilerai rien de plus sur ces deux histoires. Indriðason prend son temps dans la narration, c'est agréable et reposant. Lire les billets d'Aifelle, Clara, Eva et Keisha.

Je passe à Evangile pour un gueux (Edition Viviane Hamy, 359 pages) d'Alexis Ragougneau, qui comme pour son précedent roman choisit à nouveau Notre-Dame de Paris et ses alentours comme décor. Aux alentours de Pâques, un SDF surnommé Mouss est retrouvé mort noyé dans la Seine après avoir reçu les mêmes blessures que le Christ sur la croix. Il est mort assassiné après avoir agonisé pendant des semaines. Quatre mois auparavant, la veille de Noël, Mouss et quelques autres SDF ont occupé pendant presque deux jours Notre-Dame de Paris pour faire entendre leur voix, celle des laissés-pour-compte. Ils ont été soutenus par le père Kern dont on avait fait la connaissance dans La madone de Notre-Dame en même temps que celle de la juge d'instruction Claire Kaufman ainsi que de Landard et Gombrowicz, deux policiers du 36. Kern avec l'aide des clochards dont un dénommé Stavros va mener son enquête parallèlement à celle du juge d'instruction et des deux flics. C'est un très bon deuxième roman bien mené avec une conclusion mystique. J'attends avec intérêt le prochain roman de cet écrivain car j'espère qu'Alexis Ragougneau ne s'arrêtera pas là. Lire le billet très enthousiaste de Valérie.

21 mars 2016

Livre Paris 2016

Ayant bénéficié, grâce à une gentille collègue, d'une invitation pour "Livre Paris" (nouvelle appellation du Salon du livre à Paris), je me suis rendue au salon samedi après-midi 19 mars 2016. Je n'avais pas prévu d'aller cette année au salon vu que l'entrée est toujours payante, j'ai donc été contente d'en avoir l'opportunité. Comme les dernières années, cet événement ne dure que quatre jours (du jeudi au dimanche) et il n'y a plus de nocturne. Cette année, la Corée du sud était le pays invité, ainsi que les villes de Constantine en Algérie et Brazzaville et Pointe Noire au Congo. Quand je suis entrée dans le Hall où se tenait le salon, j'ai vu principalement les enseignes des grands éditeurs. J'ai pris un plan mais n'avais aucune idée précise de ce que je voulais voir, des écrivains en dédicace, et je me suis laissée porter par la foule nombreuse, ce qui fait que je ne suis restée au salon que deux heures. Pour moi, cela me suffit. Moi qui n'avais pas l'intention de dépenser beaucoup, j'ai fait "chauffer" ma carte bleue. Je me suis retrouvée devant le stand des éditions du Seuil avec Lydie Salvayre qui attendait sagement pour dédicacer. Je lui ai dit que j'avais beaucoup aimé Pas pleurer. Elle m'a fait une gentille dédicace d'un livre de poche et s'est laissée prendre en photo. Cinq minutes plus tard, j'avais une dédicace de Boualem Sansal (j'ai été contente de le croiser), puis ça a continué avec Iain Levison (un homme très sympathique). Pour Pierre Lemaître (dont j'ai acheté le dernier roman), Jean Echenoz, Gilles Lagardinier, Bernard Minier, Fabrice Luchini, Mathias Enard, Jonas Jonasson, je me suis contenté de les prendre en photo comme j'ai pu car il y avait des queues interminables pour les dédicaces et beaucoup de monde autour de ces "personnalités". Je sais que j'ai loupé beaucoup de chose. Je n'ai pas été voir les petits éditeurs. J'espère faire mieux l'année prochaine. J'ajouterai que les 1er, 2 et 3 avril 2016, je me rendrai à Lyon, pour Quai du polar. Je me réjouis d'avance, surtout si j'ai l'opportunité de rencontrer des blogueuses/eurs).

P1030005  P1030002  P1030009 Pierre Lemaitre qui dédicaçait debout.

P1030001  Boualem Sansal

P1020999 Luis Sepulveda

P1020997 P1020996 Lydie Salvayre

P1030015 P1030010   Fabrice Luchini

P1030023 Jean-Philippe Blondel

P1030020 Matthias Enard

P1030031 Gilles Legardinier

P1030030 Vue d'ensemble

 P1030028 Iain Levison

P1030027 Bernard Minier

P1030026 Pierre Etaix (j'ai été émue de le voir)

P1030036 Quelques lecteurs fatigués

P1030035 Vue d'ensemble

P1030034

P1030033 Karine Giebel

P1030032 Jonas Jonasson

P1030053 Jean Echenoz

P1030054 Juste avant de repartir, j'ai assisté durant quelques instants à un débat avec Philippe Djian et Nancy Huston

P1030058 Quelques-unes de mes acquisitions.

18 mars 2016

L'étrangleur de Pirita - Indrek Hargla

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Nous avions laissé Melchior l'Apothicaire en 1422 (ici) et nous le retrouvons dans L'étrangleur de Pirita (Editions Gaïa Polar, 383 pages) toujours à Tallin, neuf ans plus tard, en 1431 (entre mars et juin), entouré de sa femme Keterlyn et de ses jumeaux Melchior et Agatha qui ont presque atteint l'âge adulte. Melchior a désormais plus de 50 ans. Agatha est une jeune fille intelligente qui apprend plus vite que son frère les secrets de remèdes pour guérir. A une lieue de Tallin, Melchior est appelé dans le monastère des brigittines pour essayer d'identifier le mal dont souffre une des religieuses, Taleke, qui ne prononce plus que des borborygmes depuis plus de trois mois. Sur le chemin du monastère, Melchior déterre un cadavre qui été étranglé et a été à demi dévoré. Il semble être là depuis l'automne précédent. D'autres meurtres par strangulation vont suivre, dont la pauvre Taleke elle-même. Les bâtiments et en particulier la chapelle sont en construction depuis des années. Ce monastère pratique une certaine mixité puisqu'il y a des moines et des moniales qui cohabitent sans se cotoyer, et le monastère accueille des pélerins qui séjournent un temps plus ou moins long. Comme pour les trois autres romans, Hargla sait nous plonger dans le XVème siècle du nord de l'Europe (peu connu - en ce qui me concerne). Comme dans les romans précédents, il y a un avant-propos éclaiant. Pour résoudre ces meurtres, Melchior va se retrouver à déchiffrer des caractères runiques qui mettront sur la piste du meurtrier. Hargla sait rendre les personnages proches de nous ,et il est toujours précis dans ses descriptions, dont la fabrication de certains remèdes. Dans ce roman, Melchior va vivre une tragédie que je vous laisse découvrir, mais a priori, on devrait le retrouver dans un cinquième tome, enfin je l'espère. A nouveau, je vous conseille de lire les romans dans l'ordre. Des quatre romans, L'étrangleur de Pirita est presque mon préféré. Lire le billet de Sandrine.

12 mars 2016

La lumière de la nuit - Keigo Higashino / Vent de sang - Nele Neuhaus / Les yeux plus grands que le ventre - Jô Soares

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Après La maison où je suis mort autrefois, Le dévouement du suspect X et Un café maison, j'ai lu avec plaisir La lumière de la nuit de Keigo Higashino (Actes noir, Actes sud), un gros "pavé" de 660 pages. L'histoire se passe sur plus de 20 ans entre les années 1970 et 1990. Un prêteur sur gages est trouvé mort par un jeune garçon.La victime a été poignardée dans un immeuble en contruction dans un quartier de Tokyo. Sasagaki, un policier chargé de l'enquête, aura des soupçons envers un ou deux suspects, mais il mettra vingt ans (il sera retraité) pour établir la vérité qui laisse un goût amer. L'histoire s'attache surtout au destin de deux jeunes adolescents: une fille, Yukiho, dont la mère était proche du prêteur à gages, et Ryoji, le fils du prêteur sur gages. Yukiho et Ryoji se révèlent être des êtres dominateurs et prêts à tout pour arriver à leur fin. L'intrigue est bien menée mais on se perd un peu dans les noms japonais: il y a beaucoup de personnages et les noms se ressemblent, mais à part ça, c'est un roman recommandable qui aurait peut-être gagné à être un peu plus court.

Je passe à Vent de sang (Babel noir, 560 pages) de Nele Neuhaus, dont j'ai déjà chroniqué Flétrissure, Blanche-Neige doit mourir et Méchant loup. Dans Vent de sang (c'est celui que j'ai, pour le moment, le moins aimé de la série), on retrouve le commissaire Oliver Van Bodestein (à la vie privée chamboulée après sa séparation avec sa femme) et l'inspectrice Pia Kirchhoff. Dans la région de Francfort, ils sont chargés d'enquêter sur le meurtre d'un veilleur de nuit sur son lieu de travail: une société chargée prochainement de construire un parc d'éoliennes. Puis un dénommé Hirtreiter, ami du père d'Oliver, est tué de deux coups de carabine. Il ne voulait pas vendre son terrain qui aurait permis d'y implanter les éoliennes. On fait la connaissance de plusieurs suspects, tous plus antipathiques les uns que les autres, dont les motivations éthiques sont sujets à caution. Le roman où il est question du réchauffement climatique aurait aussi gagné à être plus court.

Je termine par Les yeux plus grands que le ventre de Jô Soares, dont la photo de couverture a attiré mon oeil. J'avais bien apprécié Meurtres à l'académie (non chroniqué) du même écrivain. L'histoire se passe à Rio de Janeiro en 1938. On connaît dès le début le coupable, mais cela n'empêche de savourer (si je puis dire) cette histoire de meurtres où sept femmes à la surchage pondérale avérée vont être victimes de leur gourmandise. Le tueur en série s'appelle Charon et il est directeur d'une entreprise de pompes funèbres appelée Styx. On apprend très vite pourquoi il choisit ses victimes au physique avantageux. Son modus operandi est original: il étouffe ses victimes en les gavant de mousse au chocolat ou d'autres gourmandises de ce type. Un commissaire aidé par Esteves, un ex-inspecteur de police Lisboète exilé au Brésil où il est devenu pâtissier enquêtent en compagnie de Diana, une jeune femme reporter photographe, et de Calixto, un mulâtre, adjoint du commissaire. Le roman est très plaisant à lire et le texte est entrecoupé de dessins et de reproductions de coupures de journaux.

7 mars 2016

Maurice et Patapon - Charb

Maurice et Patapon ne sont pas deux gentils petits fripons. Dès les pages de garde (en noir et blanc), Charb annonce la couleur: il s'agit de personnages antipathiques (animaux "de compagnie" qui affichent leur insolence et leur "mépris" de l'humain): deux canailles! N'en déplaise à Luce Lapin (1), ce n'est pas le genre de compagnons qu'on aurait envie d'adopter pour un chez-soi paisible. 

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Le plus souvent, il s'agit de "bandes" (strip) de 3 dessins. Leur première publication remonte semble-t-il à 1998 dans Charlie Hebdo. J'avais (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) l'impression de les avoir aperçus ailleurs dans la presse (Libération?), mais ma mémoire doit certainement me tromper - en tout cas je n'en ai pas retrouvé trace.

Ces deux bestiaux (chat tigré et chien marron) n'aiment vraiment pas les humains, que ce soit ceux qui s'imagineraient leurs maîtres ou les autres. Ils vont jusqu'à les trucider (sur le papier - c'est toute la différence). Mais c'est pas parce qu'ils n'aiment pas les humains qu'ils adorent les (autres) bêtes. Il m'a quand même fallu choisir dans les dessins...

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L'humour de Charb est ici encore très "crade" voire scatologique (provocateur): ces anthropomorphes bâfrent (y compris des choses immondes), régurgitent, pêtent, chient... Ils n'ont rien pour plaire, mais peuvent faire rigoler.

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Leur univers? Cynisme et bons mots, causticité. Je reconnais que s'ils ne sont pas cons (voir ci-dessous quelques morceaux choisis de leurs philosophies), en tout cas ils osent tout (même se moquer des bobos).

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Leur humour gras tourne parfois en dérision le sacré. Pour donner une approche plus intellectuelle au présent billet, je signalerai que Philippe Corcuff évoquait il y a des années déjà "la dérision à tonalité tragique de Maurice et Patapon de l'ami Charb" (2).

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Dasola m'a interdit de sélectionner un dessin où ils se moquent d'A***h! Mais elle n'a rien dit pour la burka.

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Pour le moment, je n'en ai encore lu que 4 (empruntés en bibliothèques). Mais ils restent dans mon colimateur (pour finir par les intégrer dans ma BDthèque).

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C'étaient vraiment de sales bêtes. N'empêche... Qu'est-ce qu'on les regrette!

(1) Luce Lapin écrit des chroniques chaque semaine dans Charlie Hebdo sur les thèmes de l'adoption des animaux abandonnés et lance des appels à tous ceux qui voudraient adopter chiens ou chats. Elle milite vigoureusement contre la corrida et toutes formes de cruauté envers les animaux.

(2) Chronique dans Charlie Hebdo N°525 du 10 juillet 2002, reprise dans Mes années Charlie et après, Philippe Corcuff, Textuel, 2015 (18 dessins de Charb et 1 de Tignous).

 *** Je suis Charlie ***

27 février 2016

Petits principes de langue de bois économique - Bernard Maris

Comme annoncé, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) poursuis donc l'hommage que j'avais entamé en 2015 aux tués de Charlie Hebdo.

J'ai mis un certain temps à finaliser le présent billet (annoncé le 25/01/2015!). C'est que ma vie "quotidienne" (chronophage) m'a happé de nouveau, comme c'est le cas pour beaucoup de monde je suppose. Mais je n'oublie pas. Ce préambule personnel achevé, passons à mon premier ouvrage de Bernard Maris (Oncle Bernard).

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Texte de la 4ème de couv': "A l'heure où les petits épargnants craignent que la crise financière ne fasse partir en fumée leurs économies, où les salariés et patrons guettent le "tsunami" de récession qui traverse la planète, tous écoutent et tentent d'analyser les discours des politiques et des économistes.
Ce petit livre est une sorte de lexique. Un outil de traduction du discours économique, un décryptage amusant de sa réthorique."

Ce Petit précis de langue de bois économique est paru en 2008 aux éditions Bréal (avec logo de Charlie Hebdo en couverture). D'un format carré, il se présente matériellement avec un chapitre introductif de 7 pages suivi de 12 chapitres de 2 à 4 pages de texte au format immuable: en ouverture, double page avec titre à droite et dessin, dont des éléments seront réutilisés en début et en fin de texte. Catherine et Charb en ont fourni 4 chacun, Riss et Honoré 2 chacun. Est-ce que les dessins ont été réalisés après que les dessinateurs aient lu le texte, pour un chapitre précis, ou bien ont-ils été chacun commandés par "Oncle Bernard", voire choisis parmi un corpus déjà existant (éventuellement déjà publié)? Je n'ai pas été déranger Catherine ou Riss pour le leur demander.

En bref, il s'agit d'un court pamphlet contre les "experts" ou même les journalistes économistes et les 70 pages, pertinentes, se lisent très vite.

J'en extrait une seule petite citation: "L'économie est virginiale, mariale, tandis que la réalité économique est banale, quotidienne et compliquée. Le réel est sale. Il sent le bidonville et la souffrance. La pauvreté, pour tout dire. Les équations permettent de se boucher le nez."

Outre le dessin d'Honoré déjà repris dans mon billet du 25/01/2015, voici quelques dessins (je me permets de ne pas me cantonner à ceux des morts!).

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 *** Je suis Charlie ***

23 février 2016

Envoyée spéciale - Jean Echenoz

Entre deux séances de cinéma (dejà 21 films vus depuis le début de l'année), je n'arrête pas de lire. Et quel plaisir quand le roman est réussi.

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Envoyée spéciale (Editons de minuit, 310 pages très plaisantes) a déjà été pas mal chroniqué sur les blogs et j'ai lu et entendu beaucoup de bien à son sujet. Je me joins au choeur pour dire que le roman de Jean Echenoz est très réussi. En ce qui concerne le titre, je l'ai trouvé trompeur. Je m'attendais à une histoire sur une journaliste. Et bien pas vraiment, il s'agirait plutôt d'un pastiche de roman d'espionnage dans lequel Constance, une jeune femme oisive vivant près du Trocadéro à Paris, est enlevée et séquestrée dans la Creuse par deux geôliers avec qui elle sympathise. Elle est coupée du monde mais cela n'a pas l'air de la perturber. Elle ne sait même pas si son mari (compositeur d'une unique chanson à succès) s'inquiète pour elle. Après quelques semaines à l'isolement, elle sera envoyée par avion en première classe en Corée du Sud avant de se diriger dans la partie nord, où elle est chargée de séduire un proche du dictateur. Elle doit déstabiliser la Corée du Nord (rien que ça). Constance a été choisie un peu par hasard par quelques membres des services secrets français pour cette opération. Avant d'en arriver là, on fait la connaissance de quelques personnages singuliers dont le mari de Constance, Louis-Charles Coste alias Lou Tausk. Nous avons aussi l'avocat Georges-Hubert Coste, le demi-frère de Louis-Charles et un certain Clément Pognel qui a purgé une longue peine de prison pour le casse d'une banque. Je n'oublie pas Biscuit plus tard rebaptisé Faust, un chien beagle qui connaitra une fin tragique (mais n'anticipons pas). Je n'en dirai pas plus sur l'histoire dont le déroulement est d'une grande précision.
Lire ce roman est surtout l'occasion d'admirer l'écriture d'Echenoz. Les phrases sont ciselées. Je vous livre un petit exemple où perce une certaine cruauté: "C'était pas mal pour deux [il s'agit d'un appartement], et même pour trois en comptant le chien tatoué sur l'avant-bras de Marie-Odile, né de mère Beagle et de père inconnu, nommé Biscuit et avec qui Pognel s'est tout de suite entendu. Biscuit tenait beaucoup de la race de sa mère: petit gabarit, bien proportionné, caractère affectueux, tempérament docile et santé sans problèmes, bref autant de traits qui font, de cette marque de chiens, d'idéaux animaux de compagnie mais aussi de parfaits cobayes pour les laboratoires" (page 100).

Lire les billets de Zazy et Clara.

10 février 2016

Suburra - Carlo Bonini / Giancarlo de Cataldo

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Après l'adaptation filmique qui m'avait beaucoup plu, voici Suburra -le roman- de Carlo Bonini et Giancarlo de Cataldo (Edtions Metailié noir, 470 pages haletantes) qui m'a emballée. Je l'ai lu pratiquement d'une traite. On retrouve les "bandits"à Rome avec parmi eux Numéro 8, le maître d'Ostie, Samouraï et quelques autres, dont la bande des gitans dirigée par Rocco Anacleti. On retrouve Sabrina, une pute dégourdie, Morgana, la petite amie de Numéro 8, camée jusqu'aux yeux. Nous faisons connaissance de Farideh, la fille d'un ébéniste gravement blessé par les hommes de main d'Anacleti, et surtout d'Alice, une jeune femme déterminée administratrice d'un blog "laveritesurrome.blogspot.com" qui milite contre la Mafia romaine, cette mafia qui veut qu'Ostie et les bords de mer soient bétonnés pour des projets immobiliers juteux. On revoit aussi le député Malgradi, celui qui est une des causes de la guerre entre clans mafieux. Et il ne faut pas oublier les serviteurs de l'Etat, incarnés par des procureurs et quelques policiers intègres comme le lieutenant-colonel Marco Malatesta, ancien disciple de Samouraï. Malgré ces nombreux personnages, le lecteur n'est pas perdu en route, grâce à la construction précise du récit qui racontent plusieurs histoires pour n'en faire qu'une.

Simone dit aussi beaucoup de bien de ce roman que je vous recommande. Je l'ai d'ailleurs préféré à Romanzo Criminale du même de Cataldo.

27 janvier 2016

Ca, c'est moi quand j'étais jeune (lettre ouverte à ma femme) - Wolinski

L'an dernier (... début d'année 2015), j'ai (ta d loi du cine, squatter chez dasola) procrastiné un billet sur Wolinski (j'espère y revenir et le finaliser prochainement). Je ne savais pas trop par quel bout prendre ma quinzaine d'albums de dessins pour rendre hommage au doyen des assassinés. Je me rappelle que ma copine m'avait dit: "Wolinski, c'est les femmes! Il n'avait pas une héroïne?". Il y a quelques jours, ...

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... je suis tombé chez une de mes librairies de quartier sur Ca, c'est moi quand j'étais jeune, réédition 2016 (avec une préface de Maryse Wolinski) d'un livre de Georges paru en 1978 sous le titre Lettre ouverte à ma femme. J'en ai lu les 180 pages (dont 19 dessins - un par chapitre) en 2 heures.

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En quatre pages sobres, Maryse Wolinski explique les circonstances de la rédaction de ce livre. Après 10 ans de vie commune, c'est une conversation de vacances (un déjeuner romantique pour le 5e anniversaire de leur mariage) au sujet du "machisme" légendaire de Georges qui a donné à ce dernier l'idée de rédiger cette "lettre ouverte...". Il y parle longuement de son enfance à Tunis durant la seconde guerre mondiale, de sa jeunesse dans les Hautes-Alpes, de la découverte (laborieuse) du "sexe opposé" [l'expression est de moi: les choses se passent sans doute plus simplement au XXIe siècle, mais j'ignore si on y a vraiment gagné!]... Dans près de la moitié des chapitres, Wolinski tutoie Maryse en justifiant le titre. Quelques dialogues (vrais ou arrangés?) sont même retranscrits.

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J'ai (gestionnaire de bases de données, on ne se refait pas...) bien apprécié la bibliographie (8 pages en fin d'ouvrage, à jour, je suppose) des 94 livres parus du vivant de Wolinski. J'en possédais 14 l'an dernier. Je me donne quelques années pour tous les acquérir - et bien entendu les lire. Et les faire lire. J'espère avoir donné envie de découvrir celui-ci.

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C'est quand même plus savoureux à lire qu'un livre de la pauvre (1) Elsa Cayat, pour lequel j'avais été attiré par le titre (Un homme + une femme = quoi?). J'ai fini par le terminer, j'en parlerai prochainement. [chroniqué finalement le 07/09/2016].

(1) feu mon père utilisait souvent cette locution familière quand il voulait dire que la personne en question était décédée. Pour mémoire, Elsa Cayat, chroniqueuse à Charlie hebdo, fait partie des personnes assassinées en janvier 2015.

*** Je suis Charlie ***

26 janvier 2016

Des garçons bien élevés - Tony Parsons / Fleur de cactus - Barillet et Grédy

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Après Keisha et Dominique, je vais à mon tour dire du bien des Garçons bien élevés de Tony Parsons (Editions de La Martinière, 430 pages), un polar plutôt bien mené mais qui ne m'a pas paru révolutionnaire et qui m'a semblé avoir un air de "déjà lu" (pas d'exemple précis, mais impression générale).  Max Wolfe, qui vient d'être nommé à la brigade des homicides à Londres, se retrouve à enquêter sur un homicide puis sur un deuxième. La première était un banquier, le deuxième était un SDF. Les points communs entre les deux victimes? Ils ont été égorgés, et vingt ans auparavant ils étaient dans la même classe d'un collège anglais assez chic, Potter's Field "dernière demeure des chiens royaux" (ceux d'Henry VIII). Grâce au prologue, dès le début du roman, on comprend les liens qui unissent les victimes, le forfait qu'ils ont commis. En revanche, on veut savoir qui est leur meurtrier, et pourquoi il a attendu si longtemps pour se venger. Max Wolfe qui est le narrateur de l'histoire vit avec sa fille Scout et Stan, un chien King Charles qu'il vient de lui offrir. Le roman étant écrit au présent de narration, le roman se lit vite.

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Ceci n'ayant rien à voir avec cela, je voulais recommander une pièce de théâtre qui triomphe à Paris, Fleur de cactus de Barillet et Grédy (écrite en 1964) qui se joue au théâtre Antoine. Michel Fau, qui fait la mise en scène et joue le rôle principal, donne la réplique à Catherine Frot. Les autres comédiens sont tous très bien. Je suis allée voir le spectacle mardi dernier, 19 janvier 2015. J'avais acheté les places dès novembre. Je pense que ça se joue à guichet fermé jusqu'au 21 février 2016 (date de la dernière représentation à Paris) avant que la pièce ne parte en tournée en province (enfin j'espère). Le spectacle dure deux heures. Il n'y a pas un temps mort grâce aux décors peints et mobiles. Nous avons passé une très bonne soirée. D'ailleurs, mon ami a acheté le texte de la pièce. Il faut noter tout de même (une fois de plus) que le prix des places n'est pas donné. 

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20 janvier 2016

Automobile club d'Egypte - Alaa El Aswany / Dégât des eaux - radiateur

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Après Immeuble Yacoubian qui m'avait beaucoup plu, Automobile Club d'Egypte (Editions Babel, 639 pages) confirme le formidable talent de conteur d'Alaa El Aswany. A la toute fin des années 40, l'Egypte est sous occupation britannique. Les Egyptiens sont presque considérés comme des citoyens de seconde zone, surtout les Nubiens et les Egyptiens de Haute Egypte. Le roi Farouk, roi d'Egypte et du Soudan, un être obèse et libidineux, se rend régulièrement à l'Automobile Club du Caire où il peut s'adonner au poker en compagnie de sa maîtresse. Dans ce lieu, El Kwo, un Nubien du Soudan, âgé d'une soixantaine d'année et chambellan du roi, règne en maître en tyrannisant les employés et serveurs. Il les maltraite et les fait battre. Parmi ces employés, nous faisons la connaissance d'Abdelaziz Haman, la cinquantaine, issue d'une riche famille. Ruiné suite à de mauvaises affaires, il devient serviteur pour subvenir aux besoins de sa femme et de ses quatre enfants: trois garçons, Saïd, Kamel et Mahmoud, et une fille, Saliha. Ils sont presque adultes. Saliha et Kamel font des études. L'histoire aux nombreuses péripéties sait tenir le lecteur en haleine. Les sentiments et les idées de Kamel et Saliha s'immiscent à bon escient dans le récit, ce qui rend le texte très vivant. J'espère que ce billet vous donnera envie de lire ce roman. 

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Sinon, avant-hier soir, à cause d'un robinet de purge de radiateur mal revissé, j'ai eu la très désagréable surprise de constater le soir, quand je suis revenue du travail, que dans une des pièces de mon appartement où se trouvent mes livre, il y avait une inondation provoquée par un mince filet d'eau. Ce sont les piles de livres qui sont par terre (faute de place sur les étagères) qui ont souffert. Je vous laisse imaginer l'étendue du désastre. Tels des buvards, les livres du bas de chaque pile ont absorbé l'eau. Leur poids a doublé. Je pense qu'il faudra des semaines pour qu'ils sèchent et certains iront vraisemblablement à la poubelle (au grand dam de mon statisticien qui aime les livres qui ont vécu).

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6 janvier 2016

J'aime pas la retraite - Patrick Pelloux et Charb

A une question sur une éventuelle reformation de leur groupe, Georges Harrison répondait dès les années '80 quelque chose comme: "On reformera les Beatles quand John [Lennon] ne sera plus mort" [j'ai pas réussi à retrouver la citation originale!]. Pour ma part (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola), je ne prévois pas, à ce jour, d'arrêter d'acheter chaque semaine Charlie Hebdo. En 2015, j'ai acheté et lu tous les numéros parus après le 7 janvier, sans exception. J'ai aussi acheté un certain nombre des livres parus ou reparus (des auteurs disparus). Cette année et encore beaucoup de suivantes j'espère, sans m'abonner, je demanderai en kiosque numéro après numéro. Pas forcément par adoration pour le contenu de Charlie Hebdo en cette année 2016 (quoique), mais davantage, je dirais, par un "devoir de mémoire" que je me donne à moi-même, pour Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski et les autres. Il me reste à chroniquer mes lectures de leurs oeuvres pour poursuivre mes hommages débutés en 2015, aussi longtemps que dasola continuera à m'autoriser à squatter son blog.

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J'aime pas la retraite (dessins de Charb, textes de Patrick Pelloux) prend place dans une collection des éditions Hoebeke. Mon édition de ce livre paru en 2008 est une réimpression de 2014. D'autres titres "J'aime pas..." ont été dessinés par Luz, Trez, Riss, Florence Cestac, Lefred-Thouron (bien vivants!) ou Charb lui-même. Comme souvent, l'humour de Charb est plutôt noir, dans ses 29 gags en 1 page (parfois d'un seul dessin) et dans ses 3 doubles pages, et fait plutôt ricaner que rigoler (il faut aimer). Les vies qu'il montre, laborieuses ou "retraitées", ne font pas forcément envie. Pelloux, lui (qui, par ailleurs, a annoncé il y a déjà plusieurs semaines la fin programmée de son billet hebdomadaire dans Charlie Hebdo), alterne les textes pessimistes et optimistes dans ses 9 chroniques. J'apprécie particulièrement les deux pages dessinées par Charb ci-dessous, pour leur regard "cruel" sur la vie de couple après la retraite. Mais il ne s'agissait que de dessins, d'humour! A ma connaissance, aucune association de retraités n'a éprouvé le besoin de s'attaquer (faire un procès...) à Charb pour cela. Pour ma part, je continue à juger intolérable de l'avoir privé, lui-même, d'une longue vie de sexa-, septa-, octo- (et plus peut-être...) -génaire, lui qui avait quelques années de moins que moi...

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Je ne résiste pas à retranscrire le texte (provocateur) de la 4ème de couv' (cosigné Patrick Pelloux et Charb):
"Bien sûr que nous sommes partisans de la retraite, mais on ne veut pas rouiller n'importe comment. Or désormais, hélas, l'ancienneté ne paie plus. Financièrement, c'est le grand bond en arrière: nous voilà avec des ressources faméliques, pires que lorsqu'on était ce qu'on ne sera plus jamais, jeunes et beaux. Et socialement, c'est la Bérézina: hormis dans les transports publics qui nous accordent une place assise, on est sommé de circuler, et vite, sans broncher, comme s'il n'y avait plus rien à voir.
C'est cette retraite-là qu'on déteste, celle qui détourne de la vie, isole, reproduit et amplifie les inégalités. Tant que la retraite ne sera pas synonyme de bien vivre, nous la combattrons! Et jusqu'à ce que mort s'ensuive s'il le faut: mieux vaut encore partir la tête haute que les pieds devant."

*** Je suis Charlie ***

27 décembre 2015

Perfidia - James Ellroy / Une contrée paisible et froide - Clayton Lindemuth

Avant de faire mon bilan lecture 2015, voici deux romans policiers très différents qui valent le détour.

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Je commence par Perfidia de James Ellroy (Editions du Seuil), terminé depuis quelque temps déjà. Ce roman compte plus de 800 pages (qui se lisent relativement vite). Il s'agit du premier tome d'une nouvelle trilogie qui se passe pendant la deuxième guerre mondiale. Perfidia vient du titre d'une chanson écrite par un Mexicain, Alberto Dominguez, et publiée en 1939, qui a été en particulier interprétée par Glenn Miller et son orchestre. L'histoire se passe à Los Angeles entre le 6 décembre (veille de Pearl Harbour) et le 29 décembre 1941. Le fil rouge de cette histoire où l'on retrouve des personnages fictifs (déjà présents dans certains romans précédents d'Ellroy) et des personnes ayant réellement existés, est l'assassinat sanglant d'une famille de quatre Japonais: un père et une mère et leurs deux enfants d'une même famille. Le sergent Dudley Smith, personnage familier pour ceux qui connaissent l'oeuvre de James Ellroy, est sur l'affaire. Dudley Smith est un sergent de police peu recommandable qui se gave d'amphétamines pour tenir le coup. Perfidia constitue un roman foisonnant qui parle du futur confinement des Japonais habitant aux Etats-Unis, de la menace communiste à éradiquer, d'Hollywood de cette époque. James Ellroy a un style bien à lui. Il utilise le présent de narration et écrit souvent des phrases brèves. Il n'a pas peur de se répéter. C'est de cette manière que le lecteur ne se perd pas malgré tous les personnages présents. Il donne une certaine importance aux personnages féminins dont l'actrice Bette Davis. Quand le roman s'achève, plein de questions sont en suspens. Je pense que je lirai la suite quand elle paraîtra.

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Je passe à Une contrée paisible et froide de Clayton Lindemuth que j'ai eu envie de lire grâce à La Petite souris et Claude Le Nocher que je remercie. Pour une fois, je mentionnerais le nom du traducteur, Brice Matthieussent, traducteur chevronné des romans de Jim Harrison entre autres. L'histoire se passe en 1971 dans le Wyoming au coeur de l'hiver. Le texte est écrit essentiellement à la première personne. L'action se passe sur 24 heures avec des retours en arrière dans le passé. Les deux narrateurs principaux sont, d'une part, le shérif Bittersmith, 72 ans obligé de partir à la retraite dans un jour (on ne lui pas donné le choix); et d'autre part Gale G'Wain, âgé de 19 ou 20 ans, qui est accusé du meurtre de son employeur, Burt Haudesert. Gale est traqué par ce shérif violent qui abuse de son pouvoir (surtout sur les femmes). Gale ne veut pas s'enfuir sans Gwen, la fille de Burt, qui a un don de voyance. Elle pressent que telle ou telle personne va mourir d'ici peu. Au fur et à mesure du récit, on apprend des choses assez terribles sur les personnages et les violences subies par d'autres. La fin laisse un goût d'amertume, car que de vies gâchées. C'est un roman qui ne laisse pas indifférent. 

21 décembre 2015

Poison City (second tome) - Tetsuya Tsutsui

Ceci est un second billet signé ta d loi du cine, squatter chez dasola, sur cette "mini-série" manga dont le thème m'avait accroché (cf. ma chronique du T.1). Ce second tome étant finalement sorti le 10 décembre 2015 (et non le 3 comme prévu), je reste dans les temps par rapport au délai que j'avais annoncé!

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Nous avions laissé notre mangaka (auteur de manga) en pleine discussion avec un éditeur américain. Sans raconter tout ce qui se déroule dans ce dernier volume, glosons qu'il donne une vision plutôt déprimante de ce que risque de devenir la création artistique (nous sommes bien dans une oeuvre "d'anticipation" puisque l'action se déroule en 2019). Je suppose que, pour Tetsuya Tsutsui, la question est de savoir si nous nous nous trouvons dès aujourd'hui, ou non, dans l'emballement d'un processus devenu non-maîtrisable (point de non-retour dépassé, comme pour le réchauffement climatique - le rapprochement est de moi!). Ce 2019 ressemble quand même beaucoup à un monde insidieusement sous contrôle: jugement sans appel sur des éléments subjectifs et non plus objectifs, sur des intentions supposées à partir de simples images; des instances décideuses qui refusent toute remise en cause de leur fonctionnement; un auteur stigmatisé comme un véritable coucou; et accessoirement des serveurs internet, normalement accessibles à toute la population, qui "plantent" à un moment crucial. Peut-être malheureusement que, s'il n'y a pas de prise de consciences des lecteurs permettant que dès aujourd'hui le public reconnaisse que les changements mis en évidence dans Poison City représentent une menace immédiate et potentiellement irréversible pour les sociétés humaines (japonaises ou autres), alors ce qui apparaît comme exagérément pessimiste sera simplement prémonitoire. Rendez-vous en 2020 pour voir... 

19 décembre 2015

La carte des Mendelssohn - Diane Meur

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Voici un roman atypique de la rentrée littéraire de 2015. Dans La carte des Mendelssohn (Sabine Wespieser Editeur, 461 pages plus 20 pages de sources et un index des personnes), l'écrivain s'est donné comme but d'établir une carte des descendants de Moses Dessau devenu Moses Mendelssohn, grand philosophe des Lumières (je ne le connaissais pas) qui servit de modèle au personnage de Nathan dans Nathan Le sage, la pièce de Lessing (un contemporain de Moses). Moses est surtout célèbre pour son ouvrage Phédon ou Entretiens sur la spiritualité et l'immortalité de l'âme. Diane Meur a eu l'idée de ce roman, qui est une véritable gageure, en pensant à celui qui fut le fils de Moses et le père de Félix (1809-1847) et Fanny (1805-1847). Abraham (1776-1835) -tel était son prénom- n'a rien fait de marquant durant sa vie à part d'avoir été banquier (mais peu de temps). Il s'est surtout concentré sur l'éducation musicale de ses enfants. Pour en revenir à Moses (1729-1786), traducteur de la Torah en Allemand, il se maria avec Fromet Guggenheim et eut dix enfants dont six vécurent. Parmi eux, Abraham et Joseph. Cette seconde génération a conçu de nombreux enfants, qui eux-mêmes, etc. Moses resta fidèle à la religion juive toute sa vie, tout comme son fils Joseph, qui fut le seul à ne pas se convertir. Les autres (dont Abraham) se convertirent au protestantisme voire au catholicisme. Je vous laisse découvrir ce roman foisonnant où Diane Meur nous fait régulièrement passer du passé au présent. Elle est arrivée, grâce à sa carte, à identifer 765 personnes sur 8 générations. Ce projet fou est passionnant, même si sur la fin on s'y perd un peu avec les personnes mentionnées. Un roman que j'ai pris grand plaisir à lire.

4 décembre 2015

Epilogue meurtrier - Petros Markaris

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Avec Epilogue meurtrier (Editions du Seuil, 280 pages), Petros Markaris m'a fait plaisir. En effet, ce roman est une suite (et une fin?) à sa trilogie Liquidations à la grecque, Le justicier d'Athènes, Pain, éducation, liberté, trois romans hautement recommandables. Dans Epilogue meurtrier, nous sommes en 2014. La crise grecque bat son plein si je puis dire. A Athènes, l'essence se fait rare, les gens circulent tant bien que mal en transports en commun. Quand le roman commence, la fille du commissaire Charritos vient d'être admise à l'hôpital après avoir été agressée violemment à la sortie du tribunal. Elle est avocate et plaide pour les populations immigrées. Pendant qu'elle se remet de ses blessures, Charritos apprend que sa fille a été attaquée par des membres sympathisants du parti politique d'extrême-droite "Aube dorée". Il est fait mention que ce groupe gangrène une partie de l'administration grecque dont la police. Petros Markaris établit un constat inquiétant sur le racisme envers les non-grecs depuis le début de la crise. Charritos doit aussi s'occuper d'une mort par pendaison. Ce suicide entraîne une vague de meurtres, quatre au total dont un directeur d'école privée et un affairiste ayant de l'entregent qui servait d'intermédiaire entre l'administration grecque et des entrepreneurs. Les crimes ont été commis avec un vieux Smith & Wesson et c'est tout un groupe qui revendique ces assassinats: "les Grecs des années 50". Je vous laisse découvrir qui ils sont. Un roman que j'ai aimé parce que Markaris sait rendre ses personnages proches de nous. J'espère qu'il y aura un cinquième tome à cette "trilogie". Lire les billet de Claude le Nocher et de Jean-Marc Laherrère (actu du noir).

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