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Le blog de Dasola
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6 octobre 2010

Quatre bandes dessinées pédagogiques sur la Chine

Les quatre grandes inventions; Quatre savants de l'antiquité; Les quatre médecins; L'architecture de la Chine ancienne.
Texte: Zhu Keng. Illustrations: Hong Tao, Feng Congying. Les livres du dauphin, Beijing, 2005. Distributeur: Société chinoise du commerce international du livre.

Il s'agit d'une série de 4 BD, que Dasola a achetée au musée de Shanghaï en sachant que je suis un "BDphage". Les quatre albums, de format carré (26,5 cm de côté) comportent 46 planches de BD chacun. Ils présentent, à l'intention d'un (jeune) public sans doute étranger (il existait aussi une version anglaise?), des domaines scientifiques et quelques grands noms qui leur sont liés. Je vais en faire une critique d'un point de vue occidental. Il me semble que, pour les Chinois, l'Antiquité n'a pas la même acception qu'en Europe: où s'arrête-t-elle, en Chine, par exemple? Il est vrai que l'histoire de ce pays est longue. Si l'on trouve dans les livres des dates dans le calendrier chrétien (de 401 av. J.-C à 1593 ap. J.-C; notamment, pour les dates de naissance et de décès de personnages historiques et/ou célèbres cités dans tel ou tel des 4 titres), les "repères chronologiques" sont souvent fournis par l'indication "sous la dynastie des Han" (ou celle des Ming, etc.): le repère est certainement pour les Chinois aussi parlant que, pour nous en France, parler de Clovis, de Saint-Louis, de Louis XIV ou de Louis XVIII (comment ça, ça ne vous dit rien?). Cette collection est bien "sino-centrée". Les BD mettent en évidence l'importance qu'ont eue la Chine et les Chinois dans des domaines comme l'approximation du nombre Pi, l'acupuncture, l'invention du papier. La première planche du 1er livre, pour l'invention de l'écriture, cite rapidement l'Egypte, Sumer, l'Inde et les Européens, et c'est fini. Notre "grand voyageur" Marco Polo n'est pas cité, ni non plus la sortie de Chine des inventions présentés, entre autre la poudre à canon, la xylographie, l'imprimerie... Le commerce avec l'étranger est cité seulement "en passant" (à propos de l'utilisation de la boussole). Il n'est pas précisé quand la médecine occidentale est venue "concurrencer" la médecine chinoise (19e s.?). L'architecture chinoise est réduite aux pagodes, aux ponts et aux "grandes murailles". Sur le plan graphique, les dessins sont jolis, plus stylisés que réalistes, avec notamment de gentils garçonnets facilement identifiables? Le public visé semble plutôt les 10-12 ans. Enfin, si les livres que j'ai entre les mains comportent l'indication "première édition 2005", la première édition en français d'au moins deux des livres semble remonter à 1996, comme l'indiquent les résultats d'une simple recherche via Google sur le nom d'un des dessinateurs (Feng Conguing). Au final, une gentille lecture, qui fait découvrir de manière rapide bien des faits et noms que nous ne connaissons pas en Europe, sans effets de propagande.

PS: vous l'aurez deviné, dasola est de retour en France. Je vais donc très prochainement lui rendre les clés et m'éclipser... en attendant de créer, peut-être un de ces jours, mon blog à moi!
(s) Ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

PS2: à Paris, on peut même trouver ces titres chez la librairie You Feng. Mais je ne garantis pas que ce soit la même édition!

2 octobre 2010

Debout! - Grégory Perrin

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en mai 2007 sur une autobiographie qui venait de paraître.
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Grégory Perrin, Debout ! Mon combat pour la vie, éditions Danger Public (imprimé en avril 2007, en librairie le 10/05/2007).

Grégory Perrin est né le 22 novembre 1972. Sa vie a basculé le 3 juin 1990 (il n’avait pas 18 ans), lors d’un accident de moto (sans intervention de tiers) qui l’a laissé tétraplégique. Aujourd’hui (mai 2007, presque 18 ans plus tard), il est candidat aux Législatives sous les couleurs du Mouvement Démocrate de François Bayrou. Cette dernière information ne figure pas dans le livre-témoignage qu’il vient de publier, mais sur son blog, http://www.gregoryperrin.com [en maintenance au 02/10/2010], où une interview publiée dans le Journal du dimanche le 28/05/2007 cite Philippe Moreau [fondateur des éditions Danger public] comme «ami et Directeur de campagne» (http://www.rtl2007.fr/actualite/0/il-veut-etre-elu-dans-fauteuil-7114.html) [lien qui ne fonctionne plus au 02/10/2010].

Ce livre, Grégory Perrin, que l’on peut, à mon avis, qualifier de «battant», revendique (p. 21) l’avoir écrit «pour aider ceux qui [le] suivraient» (d’autres tétraplégiques, qui se retrouveraient, comme lui, dans les voies balisées d’une prise en charge déresponsabilisante dont il n’a eu de cesse de vouloir sortir). J’ai trouvé pertinente son analyse (p. 162) du cas de Philippe Streiff (ancien champion de F1, qui a voulu se redonner la possibilité de conduire une voiture - sa motivation personnelle). Grégory, lui, a voulu «gagner de l’argent» (mon jugement est un peu abrupt, je le reconnais). Sa personnalité d’origine n’est pas forcément attachante, même s’il est aujourd’hui capable de prendre du recul sur son propre regard sur les personnes handicapées «avant de faire partie du lot» (p. 63).

Au départ, j’avoue avoir dû me forcer à lire la description détaillée de son accident et de ses suites immédiates (pp.24-36). Elle est à déconseiller aux âmes sensibles. Pour comprendre ce qu’est l’escarre si redoutée, j’ai consulté http://www.escarre.fr. Comme il l’expose abruptement (p.16), «une personne tétraplégique, c’est quelqu’un dont les quatre membres, les deux bras et les deux jambes, sont paralysées». Et la simple idée de passer en quelques instants d’un état «normal» à celui-ci est difficile à supporter. Il rend d’ailleurs hommage à un «vieux sage», qu’il a rencontré une seule fois, déterminante: le déclic pour comprendre que «ton corps est mort, oui, mais pas ta tête» (p.86).

J’avais en tête moi-même, au vu de la 4ème de couverture, le cas de Patrick Segal (L’Homme qui marchait dans sa tête), qui a été «délégué interministériel»; mais, vérification faite, il était «seulement» paraplégique. Ou le personnage de Dalton Trumbo, Johnny [s’en va-t-en guerre]. Mais celui-ci gît dans un lit, pratiquement coupé du monde extérieur. Entre les deux, et en luttant à chaque étape, Grégory a passé son Bac (ce qui n’était pas évident au départ), effectué des études supérieurs jusqu’au DESS (Bac+5 professionnalisant), et travaille comme cadre supérieur dans la finance (trader en bourse). Un beau parcours, qui lui a demandé une énergie exceptionnelle et l’accompagnement fidèle de son réseau familial (son père décédé en octobre 1992, sa mère, son frère – également accidenté peu de temps après lui, mais vite rétabli –, ses oncle et tante…).

Le point sur lequel il insiste le plus est la complexité des relations avec les professionnels de santé: qu’il s’agisse de la période de convalescence/rééducation, ou des soins «de tous les jours» dont il a besoin à vie. Cela apparaît comme un combat permanent pour adapter le système à son cas, et éviter de devenir un assisté (que l’on lève à 10 h, et que l’on couche à 19 ou 20 h, et qui passe ses journées à s’hébéter devant un poste de télévision) – ce qu’il donne comme un cas trop fréquent? (p.287). Lui, pour avoir les mêmes horaires qu’un salarié valide (contestation, au passage, du concept de «mi-temps thérapeutique», p. 257), c’est-à-dire les horaires d’une vie (sociale) qui «commence à 7 h et se termine à 23 h» (soit 18 heures/jour en fauteuil roulant), doit mobiliser un infirmier, un chauffeur… tôt le matin et tard le soir.

Les effets pervers du système des cabinets d’infirmiers libéraux (système de points par rapport à la Sécurité Sociale; sectorisation; horaires inadaptés à ses propres besoins) sont bien exposés (p.202). Mais je n’ai pas l’impression qu’il aille dans le sens d’une analyse «politique», «syndicale» ou «altruiste» de la chose: dans le public (en hôpital), ou dans le privé sous statut salarié (en clinique), le salaire est garanti, et les contraintes horaires font donc partie du «jeu». Les professions libérales, elles, sont libres de s’organiser à leur convenance par rapport à leurs propres besoins de niveau de vie… Pourquoi s’imposeraient-elles des conditions de travail fastidieuses (de nuit) si elles peuvent gagner leur vie plus agréablement? C’est aussi cela, le libéralisme…

S’il est élu, Grégory sera-t-il un militant «pro-handicapés», se battant spécifiquement sur cette cause, ou bien un député qui voudra être, le plus possible, confondu avec les valides (et s’intéresser à tous les sujets sans exclusive)? Les quelques lignes au dos de son tract de campagne semblent un peu floues. J’ai personnellement le souvenir d’avoir entendu, à au moins deux reprises (dans deux réunions différentes) une même élue de Paris citer une anecdote. Il y a des années, un handicapé moteur lui avait demandé «pourquoi ne suis-je pas un citoyen?», avant de lui expliquer qu’il ne pouvait «physiquement» pas voter, faute d’accessibilité des bureaux de vote (elle embrayait ensuite sur les immenses progrès accomplis à Paris à ce sujet). Mais je serai bien incapable de dire, faute d’avoir retenu son nom, s’il s’agit de Pénélope Komitès (citée p.269) ou d’une autre élue.

En conclusion, ce livre n’est pas plus «tendre» que son auteur, que l’on peut qualifier de «dur» - au sens laudatif. Les temps d’humour sont rares. L’on peut sourire du «gag» des malheureux Américains obèses en fauteuils roulants, croisés à DisneyWorld, et «seulement» harassés par la chaleur de la Floride (p. 193). Pour le reste, l’auteur, du haut de sa forte personnalité, et très fier de s’en être sorti, et de s’assumer, seul, dit plutôt «faites comme moi!». Il ne me semble pas prêt à militer, dans un cadre collectif, pour développer l’assistanat de ceux qui n’auraient pas la capacité de se prendre en charge seuls. Je le trouve donc plus «libéral» qu’homme «de gauche» ou «solidaire». Ce qui, pour un trader, est relativement normal, tous comptes faits.

PS du 02/10/2010: en effectuant des recherches pour voir si des blogs avaient parlé du livre de Grégory Perrin, j'ai trouvé une bien triste nouvelle ici (1). J'espère que mon billet contribuera à ce que le courageux "combat pour la vie" de Grégory Perrin ne soit pas oublié.

(1) Merci à son auteur de m'avoir signalé le changement de lien pour cet article (passage de t*p*pad à n*m*r*blog).

30 septembre 2010

Pythagore, je t'adore - Patrick Cauvin

Encore un billet de Ta d loi du cine, squatter...

C'est le récent décès de cet "écrivain populaire" (comme l'a qualifié il y a quelques jours un libraire auquel je venais d'acheter d'occasion quelques-uns de ses livres) qui m'a fait découvrir ce titre (Pythagore, je t'adore) de Patrick Cauvin. Il s'agit de la suite (parue en 1999) de E=MC2 mon amour (paru en 1977) (1) que j'avais acheté et lu il y a une vingtaine d'années (je marque les dates d'acquisition dans tous mes livres: c'est pratique!). Les jeunes héros et héroïne ont 4 ans de plus (ce qui les a amenés à 15). Ils s'étaient perdus de vue après l'interruption de leur correspondance (dépression de Daniel suite au décès de sa mère; "oubli" pour Laureen après deux courriers restés sans réponse). Et puis, leurs souvenirs remontent à la surface chacun de son côté, accompagnés du manque de l'autre. Cette fois, ils peuvent bénéficier de davantage d'autonomie dans leurs quêtes respectives. Et finalement, c'est à l'aéroport que leurs chemins arrivent à se croiser. A partir de là, ça pastiche fort gentiment Sulitzer (dont la grande époque était déjà derrière lui, sauf erreur de ma part); mais ça reste jeune (vert et tendre). Leur vieux complice Julius ne reparaît pas: il est peut-être mort entretemps? Deux ou trois personnages secondaires le remplacent. Et tout est bien qui finit mieux.

Je vais vous déflorer le passage le plus croustillant du roman (foi de garçon!).

"- Il faut qu'on étudie à fond tous les paramètres, dit Michon [le père de Daniel].
Re-silence.
- Autre question, dit Kay [la mère de Laureen], ça n'est pas lié directement à votre affaire, mais en tant que mère, si tant est que j'en sois une, je me permets de vous la poser: vous en êtes où tous les deux l'un par rapport à l'autre?
Théramène [Inspecteur de l'Education Nationale] baissa pudiquement les yeux.
Richard King [père de Laureen] eut l'air vaguement gêné, tandis que l'ancien chauffeur de taxi [Michon père] se boxait la cuisse.
- C'est vrai ça, vous ne nous avez pas dit où vous en étiez...
Laureen écarta une mèche de sa tempe.
- Ce qu'on peut vous dire, dit-elle, c'est qu'on n'a plus onze ans.
- Merci du renseignement, dit Michon, ça veut dire quoi?
- Ca veut dire qu'on en a quinze, papa...
- Et alors?
Théramène eut un long soupir, une brise matinale sur des blés frais coupés. Il avait fini la veille Les Amants de septembre, la suite de Deux pour la vie.
- Cela signifie que de nos jours l'âge des lys et des passions muettes a cédé la place à celui des roses et des fusions plénières.
Tous les yeux convergèrent vers lui.
- Vous pouvez traduire? demanda Richard.
- Il y en a marre, dit Laureen. Si vous voulez savoir si on couche ensemble, c'est simple: c'est oui.
Richard King émit un râle prolongé de paquebot demandant l'entrée du port.
- Vous vous attendiez à quoi? demanda Semperech [associé de nos deux petits génies]. Et en plus, ce sont des surdoués, vous voulez tout de même pas qu'ils aient du retard précisément là où les autres prennent de l'avance!"

Autres titres que je possède: Monsieur papa (acheté et lu en 1996; relu en 2022 et chroniqué le 21/08/2022); Nous allions vers les beaux jours, L'amour aveugle et Povchéri (tous trois dans ma PAL depuis le 02/09/2010).

(1) Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, voici la citation de la 4ème de couverture de E=MC2 mon amour (en Poche): "Lui un peu voyou, elle un peu bêcheuse, ces deux bambins qui totalisent moins de vingt-trois printemps vont se rencontrer, se flairer, se reconnaître et vivre dans l'incompréhension générale ce qu'il est légitime d'appeler un grand amour.
J'aime dans le roman de Patrick Cauvin - outre toutes les qualités de fraîcheur, de légèreté, d'invention qu'il faut pour faire l'enfant sans faire la bête - j'aime ce qu'il dit sans avoir l'air d'y toucher et qui va beaucoup plus loin que son joli récit." François Nourissier

26 septembre 2010

Le divorce - Gaël

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en février 2007 sur une bande dessinée.
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Gaël, Le divorce, éditions Danger Public (imprimé en décembre 2006, en librairie le 18 janvier 2007).

Cette bande dessinée, au format peu courant (la collection Les NRV, 19 x 19 cm), aborde une question «de société» sous un angle original. Un coup d’œil sur un concurrent, en coup de vent (un peu plus à l’ouest), ne repère pas de «Divorce» parmi, pourtant, plusieurs dizaines de «Guide du …». Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Gaël (dont on peut trouver la photo sur internet) ne ressemble pas à son personnage. Même si cette BD sent à plein nez l’expérience vécue (divorcé lui-même, il aurait dessiné en connaissance de cause ?), on peut se demander pourquoi notre héros s’est infligé le tarin de Smiley Bone (dans la série de BD Bone de Jeff Smith): un symbole phallique ? La phrase «le connard qui a inventé le terme "Divorce à l’amiable" devait être petit, borgne, laid, frustré, aigri et célibataire...» «...et chauve...» (p. 25) méritait d’être mise en exergue (elle prend tout son sel en contemplant le caillou du héros). Trêve de plaisanterie, attaquons l’album lui-même (paradoxalement sous-titré «journal d’une haine conjugale»).

Sans vouloir faire du Groensteen, un œil expert en bande dessinée pourra dire: dessin efficace et agréable, grammaire BD bien maîtrisée. Les personnages sont expressifs, et c’est bien là le principal dans cet album où tout tourne autour des protagonistes (décors minimalistes). Relevons un parti pris intéressant: pour chaque «sketch» (gag?), un seul cadrage se répète du début à la fin: personnages en pied, ou en plan américain, ou en gros plan – sauf, quelques rares fois, le dessin «de chute» (exemple flagrant: p. 18). Cette contrainte donne une unité à chaque histoire. En même temps, cela entraîne peut-être une certaine monotonie à l’œil. Pourquoi ne pas avoir davantage varié, afin de «dynamiser» la lecture?

Lecture, justement. Il s’agit d’une BD «bavarde». L’auteur écrit bien, mais écrit peut-être un peu trop, sans penser à un temps fort par case. La parole «file» (surtout dans les cas de monologues). Peut-être l’album aurait-il gagné si chaque case avait été construite avec un vrai contenu, et non seulement comme une préparation à la chute finale qui n’est parfois pas aussi savoureuse qu’on l’attendrait. On peut se demander quel inconscient a fait que le «dernier mot» féminin se trouve souvent le plus fort ? Veut-elle le «rendre marteau» (p. 46) ?

«Les aventures de mon papa» par Nina 4 ans est bien trouvé, mais pas exploité à fond (le procédé n’a-t-il pas déjà été utilisé par Greg dans Achille Talon dans les années 1970 ? Mais peu importe). De même, la reproduction d’articles avec gag en marge est une idée intéressante, mais le résultat est un peu décevant avec des gags en une image qui tombent un peu à plat – alors que ces pages «de journal» auraient pu, sinon être disséminées au fil de l’album, du moins être éloignées de «papa», pour rompre une certaine monotonie de lecture.

Il s’agit d’une bonne BD, mais qui pourrait être améliorée (ou plutôt pour les titres à venir - «Le divorce 2»? La dernière planche semble l’emmener vers une nouvelle aventure…): en travaillant les rythmes de lecture (composition des cases et de la page, écriture des dialogues plus musclée et ramassée, meilleure composition globale, à l’intérieur de l’album, avec alternance des «sketches» (dessins d’enfant, journaux etc. – à multiplier et espacer).

Pour finir, une question de pure forme: qui a maquetté cette BD ? L’éditeur (via la maquettiste créditée au générique), ou l’auteur (de A à Z, y compris la couleur de fond «papier kraft froissé»)? Pour le savoir, direction le blog mentionné sur le communiqué de presse: ce petit (dé)tour démontre que l’auteur peut se dépatouiller tout seul, dans les grandes lignes. Je pense bien entendu au billet http://www.appartelier.com/blog2ga/index.php?post=7 visible ce 27 février 2007 au soir.
A suivre donc…

PS du 26/09/2010: j'ai trouvé quelques informations supplémentaires sur http://www.bedetheque.com/auteur-2155-BD-Gael.html (les dernières BD de Gaël parues semblent être les 40 commandements... des ados; ... du divorce). Un article du blog Phylacterium parle longuement de son (= à Gaël) activité de blogueur, .

22 septembre 2010

Tomber la chemise - Pascal Cabero

Reprise d'une "note de lecture" que je [ta d loi du cine, squatter] avais rédigée en février 2007 sur "les années Zebda" (groupe musical) racontées par un des membres.
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Pascal Cabero, Tomber la chemise, éditions Danger Public (imprimé en décembre 2006, en vente depuis le 11/01/2007).

D’où parle ce livre ?

Après lecture, on ressent comme un sentiment de manque. Ce livre se définit un peu en «creux» (sans que ce jugement – personnel – soit péjoratif). L’auteur lui-même se trouve-t-il aujourd’hui dans l’état d’esprit de goûter la plénitude de ses souvenirs ?

Essayons donc de voir ce que ce bouquin n’est pas – ne dit pas. On n’y trouve pas vraiment une «chronologie» complète du groupe Zebda (combien de «le surlendemain» ou de «cette même année»…), plutôt une ambiance. Il s’agit de la vision subjective – revendiquée comme telle – d’un de ses sept «composants». Pascal Cabero raconte, à sa manière, comment il a suscité, puis a vécu, et fait vivre, Zebda.
Cette page est-elle tournée, pour lui ? Peut-être lui reste-t-il un deuil à faire ? En tout cas, il n’a pas mis dans ses pages sa biographie complète d’avant, pendant et après Zebda (il est bien vivant – n’a pas été volontaire pour «assurer la promo» à la manière de Lennon, Morrison, Cobain etc – cf. liste p. 132 !). Il donne peu d’informations personnelles (sa vie de famille?); lorsque mention en est faite au fil d’une page, c’est toujours en rapport avec Zebda. Et quand des informations arrivent enfin sur son enfance, c’est à 30 pages de la fin du livre. Sa «tranche de vie» dans le groupe bénéficie pourtant de quelques éclairages – mais il s’agit plutôt d’éclairs qui déchirent un voile de mystères, l’individu Pascal Cabero restant fondu dans le groupe pour lequel il a tant travaillé. «En verlan, arabe se dit beur. En arabe, beurre se dit zebda. On avait un nom, il ne restait plus qu’à se le faire» (p. 33).

On ne devient Zebda qu’en mouillant sa chemise

J’ai apprécié dans ce livre que ne soit pas vendu, au lecteur, du rêve à la Star’Ac. Le monde du Show-business est étalé sans fard («…il y a show, mais il y a aussi business», p. 98). Il ne dissimule pas que, cette musique, à la base, il fallait en vivre (à 7, 9, 11, 13 personnes…). Ils ont créé leur petite entreprise musicale (avec une structure juridique «association loi 1901» au départ). On sent un crescendo : jouer dans des bars devant 50 auditeurs, puis remplir des salles de 100, puis 1000, puis 5000, puis 18 000 places. «Vendre notre spectacle entre 8 et 15 000 F» (p. 123). Mais il raconte quand même davantage qu’il n’explique (anecdotes sur les galères). Le lien entre les concerts et la vente des disques est explicité (p. 126). Qui penserait, en écoutant leurs disques (du 1er, en 1992, à l’apogée avec celui de 1998), aux problèmes de logistique ? En sillonnant la France (et au-delà), le groupe semble avoir tué sous lui au moins deux véhicules (estafette Renault, Iveco rouge). Peut-être, en 2007, apparaîtront-ils comme des «privilégiés», ayant pu bénéficier de l’ancien statut des intermittents du spectacle? On aimerait une prise de position publique de Pascal Cabero à ce sujet – une cause pour laquelle se battre?

Que sont les autres devenus?

On attendrait, aussi, des «nouvelles» des autres musiciens. La séparation est-elle encore trop douloureuse? De fortes personnalités ont coexisté, il fallait sans doute ne pas manquer de repartie au sein de la caravane (les «Voltaire» et les «Rousseau», p. 163). Serait-il, aujourd’hui, possible qu’émerge un groupe similaire, refusant, par exemple, volontairement de passer sur TF1 (p.176 – au fait, ont-ils tenu jusqu’au bout?)? On apprécie en tout cas le rappel qu’ils ont commencé eux-mêmes par assurer des «premières parties» (Les Garçons Bouchers en 1989; la Mano Negra en 1991; … Johnny Hallyday en 1993 aux Francofolies), avant que, en 1998, d’autres fassent leurs propres «1ères parties».
Dans quelques décennies, aurons-nous droit aux «inédits» de Zebda (les quelques K7 citées p. 52)? Y a-t-il un «tarif collector» pour leur premier 45 tours (p.39) ?

Pascal Cabero

Pour qui veut suivre la piste tracée dès le revers de la couv’, on tombe sur son blog. Magie d’internet: il doit réellement être à quelques clics de souris, mais semble susciter peu de commentaires ? Personne ne s’y rappelle encore, avec «nostalgie», avoir dansé, entre 20 et 30 ans, en bande, chemise(s) au vent? Un passant y déplore l’absence d’extraits du livre. Des mots, peut-être plus sincères que ceux figurant sur le «matériel promotionnel» du livre lui-même, l’y annoncent. Et Pascal Cabero, aujourd’hui, semble se chercher dans l’écriture. Au fait, avait-il lui-même envoyé son manuscrit aux Editions Danger Public, ou bien s’agit-il d’un éditeur qui a fait son travail: susciter une œuvre ?

PS du 22/09/2010: malgré une recherche poussée (gougueulisation sur "tomber la chemise cabero": 142 réponses...), je n'ai trouvé aucun blog qui ait chroniqué ce livre (qui a l'air toujours disponible sur http://www.dangerpublic.fr). Le dernier billet sur le blog http://pascal.cabero.over-blog.com date du 6 juin 2009. Il semble que Zebda ait des velléités de revenir en musique depuis 2008-2009, peut-être (?) sans Pascal Cabero.

20 septembre 2010

Silex and the city / Réduction du temps de trouvaille - Jul

Attention, ceci est un billet de "Ta d loi du cine" (les précédents sont ici et ). Vous ne pensiez tout de même pas rester sans nouveautés sur ce blog pendant les semaines d'absence de la maîtresse des lieux?

Dasola a ramené les 2 tomes de cette bande dessinée récente (2009 et 2010) de sa dernière virée à la Fn*c. Je ne sais pas si notre récente balade en Périgord y a été pour quelque chose? C'est en tout cas un autre humour que Pourquoi j'ai mangé mon père (de Roy Lewis), que j'ai pour ma part relu avec délectation mais qui lui est tombé des mains au bout de quelques pages quand j'ai essayé de lui mettre entre. Pour en revenir à la BD de Jul, je pense que la série est bien partie pour continuer sur sa lancée (il y a matière!). "Nous sommes en 40 000 avant J.-C... Toute la planète semble obéir aux lois de la sélection naturelle. Toute? Non: une vallée résiste encore et toujours à l'évolution" (c'est marrant, ça me rappelle quelque chose...). Le ton est donné dès le commencement: anachronisme, gags, clins d'yeux, le tout solidement charpenté d'un arc narratif: les aventures de la famille Dotcom. Le rapprochement avec Pourquoi... que j'ai cité plus haut n'est pas si lointain que cela. "Toute l'actualité contemporaine défile en peaux de bêtes, pour une parodie au vitriol de notre société", comme le revendique la 4ème de couverture. Je ne sais pas si Jul a aussi signé ce texte? En deux mots, un couple de profs préhistoriques (y a bon bobo?) est affligé d'une ravissante ado (dolto-sapiens et fashion victime) qui va s'éprendre du beau Rahan de La Pétaudière. Le fils, alter-contestataire, va se réfugier après la n-ième raclée paternelle chez grand-papa, qui lui vaticine Mai -68000... (durant 4 pages en noir et blanc!). Le père, qui s'est lancé dans la politique pour sauver le monde (forcément), se prend la raclée du siècle: 99% des voix se sont perdues sur Chasse-pêche-nature et tradition: on arrête donc le progrès (les humains ne sont pas mûrs pour la démocratie). J'ai trouvé que le deuxième album, Réduction du temps de trouvaille, avait davantage un rythme de gags sur une ou deux pages (avec la chute dans la dernière case en bas à droite), même si c'est en principe une histoire "suivie". Le texte aligne les bons mots (souvent téléphonés) et les dessins présentent des icones emblématiques (la dame de Brassempouy, le petit prince, le stade de France). Certaines allusions sont très - trop? - contemporaines: influence du dessin de presse? Je ne sais pas si ces oeuvres traverseront les décennies. En 2020, est-ce que "Désir d'avenir" évoquera encore quelque chose? Il faudra faire des rééditions avec notes de bas de page! En bref, une oeuvre qui provoque des sourires entendus sans surtout se prendre au sérieux. Le comique de situation ubuesque, la coexistence lémuriens / singes / homo erectus / néanderthal / cro-magnon, ça ne casse pas 3 pattes à un homo (erectus, habilis ou sapiens)!

Quelques blogs qui en parlent (liste non exhaustive!): Marie, Canel, Solenn, Guy, Le Merydien, SeL.

19 septembre 2010

Quelques polars lus pendant les vacances et à la rentrée (littéraire)

Voici un billet complémentaire sur des lectures que j'ai faites courant août et dont je n'avais pas encore parlé.

Le cercueil de pierre de Kjell Eriksson (Babel Noir) n'est pas du tout l'histoire que je pensais. Il m'a rappelé l'intrigue du Cerveau de Kennedy ou La Constance du jardinier. Je ne suis d'ailleurs pas sûre d'avoir tout compris avec une intrigue qui a des ramifications jusqu'en République dominicaine où des humains servent de cobayes pour tester des médicaments. J'ai oublié de dire que tout commence en Suède, dans la région d'Uppala, avec une femme et sa petite fille renversées par une voiture et tuées sur le coup. La voiture appartient au mari. J'ai aussi appris ce qu'est un cercueil de pierre qui a deux significations dans le roman. A part ça, je crois que je n'en lirai pas d'autre de cet auteur suédois.

Les marécages de Joe R. Lansdale (Folio policier) consiste en une histoire racontée par un petit garçon, Harry dans les années 1933-34. Son père tient un salon de coiffure et il est "constable", une sorte de shérif qui maintient l'ordre. Cette famille, comme tous les autres, n'est pas riche: ils vivent encore de la terre qu'ils cultivent. La crise de 1929 se ressent encore dans l'East Texas. Le KKK (Ku Klux Klan) sévit plus que jamais. Il n'est pas bon d'être noir dans cette région. Et ce n'est pas un cadavre d'une femme noire retrouvée ligotée avec des barbelés qui émeut la population (surtout que c'était une prostituée). D'autres suivent et ils changent de couleur... J'ai noté que Joe R. Lansdale s'est arrangé pour que tout le récit soit narré du point de vue du gamin qui se retrouve de ce fait dans des situations et des positions assez périlleuses pour décrire par exemple une autopsie. Ce parti pris ne m'a pas dérangée mais donne au roman un air de "devoir appliqué", d'exercice de style. De cet auteur, j'ai déjà chroniqué l'arbre à bouteilles. Pour une critique encore plus mitigée, lire le billet de eeguab.

Le démon dans ma peau de Jim Thompson (Folio Policier): Michael Winterbottom vient d'en réaliser une adaptation cinématographique que je n'ai pas vue. Publié en 1966, le roman est écrit à la première personne par Lou Ford, shérif adjoint de Central City, qui tire beaucoup de jouissance à tabasser les femmes et même à les tuer ou à les laisser pour mortes (ce qui le perdra). On comprend sa haine des femmes au détour d'un chapitre: Lou a été abusé sexuellement par une femme quand il était petit (la bonne de la famille). Je ne sais pas si c'est la traduction mais l'histoire ne m'a pas passionnée.

Maintenant, comme je pars demain en Chine en voyage organisé pour deux semaines avec le CE de mon entreprise, sans pouvoir être du tout connectée pendant ce temps, je laisse les clés du blog entre les mains de mon statisticien (Ta d loi du cine), il m'a promis des surprises... Espérons qu'il ne fera pas de bêtises!

Allons, en attendant, un petit dernier "pour la route": je vous rajoute une critique d'un roman dont je viens juste de terminer la lecture.

Un employé modèle de Paul Cleave (Editions Sonatine) était récommandée par mon libraire. Je l'ai lu en deux jours avec intérêt mais au fur et à mesure que l'histoire se déroule, cet intérêt s'est quelque peu émoussé. En Nouvelle-Zélande, à Christchurch, Joe Middleton, un serial killer (un de plus), sévit: il a tué 7 femmes (dans d'atroces conditions) après les avoir violées. Il est au fait des enquêtes en cours car il est homme de ménage au commissariat de la ville. On le prend pour un demeuré. Une huitième victime morte avec le même mode opératoire est mise à son triste actif. Joe Middleton ne l'entend ainsi et il décide de découvrir qui veut lui faire porter le chapeau pour un crime qu'il n'a pas commis (non mais!). Joe n'a pas d'ami excepté deux poissons rouges, Cornichon et J*h*vah (qui connaîtront un sort tragique), mais a une mère, acariâtre, possessive au-delà de toute expression, c'en est une caricature. Il ne vit pas avec elle mais il va dîner chez elle presque tous les jours. Il rêve qu'elle disparaisse et même temps il ne supporte pas cette idée. Cela n'empêche pas Joe de mettre de la mort-aux-rats dans le café de sa mère ou de graisser le bas du rideau de douche pour qu'elle tombe. Pendant son enquête et sa quête de nouvelles victimes, Joe tombe sur un "os", un adversaire plus fort que lui, en la personne de Mélissa, dont je vous laisse découvrir les talents (si je puis dire). C'est justement ce personnage de Melissa qui alourdit le récit. Ceci mis à part, le premier roman de ce Néo-zélandais vaut la peine d'être lu.

A mon retour, un billet sur trois films français, que j'ai vus il y a déjà un petit moment, est prévu [chroniqué le 07/10/2010].

15 septembre 2010

Purge - Sofi Oksanen

Purge de Sofi Oksanen (Editions Stock), traduit du finnois, vient d'obtenir le prix du roman Fn*c. J'avais repéré cet ouvrage chez Aifelle (souvent de bon conseil). Il fait partie des romans à lire de cette rentrée littéraire d'automne, preuve en est les critiques élogieuses le concernant. Quant à moi, je viens de passer presque deux semaines en compagnie de Aliide Tamm épouse Truu, une Estonienne sexagénaire qui vit seule, suite au décès de son mari Martin, dans la vieille ferme familiale en Estonie Occidentale. Sa fille Talvi vit au loin, en Finlande. L'histoire commence en 1992. La république d'Estonie vient d'être rétablie mais les restrictions alimentaires perdurent ainsi que la suspicion dans les rapports entre les gens. Un matin, dans la cour de son habitation, Aliide trouve un "ballot" en guenilles. Il s'agit d'une jeune femme, Zara, sa petite-nièce, dont elle ignorait l'existence. Zara ne fait que fuir, d'abord Vladivostock où elle est née, puis Berlin avec des proxénètes à ses trousses. De fil en aiguille et grâce à des allers-retours dans le temps, Sofi Oksanen nous retrace 70 ans d'histoire de l'Estonie, un territoire balte qui a été sous le joug des soviétiques, puis des nazis puis encore des soviétiques avant de redevenir une république indépendante en 1992. Il y eu beaucoup de déportation des populations baltes vers la Sibérie pendant ces périodes. Purge est aussi un roman sur un drame passionnel et de la jalousie: deux soeurs, Ingel et Aliide, ont aimé le même homme, Hans Pekk. Il en épousera une, Ingel, sans même remarquer les sentiments de la deuxième. Par la suite, Aliide mènera une vie de mensonges auprès de Martin, membre du parti communiste. Purge nous décrit enfin la violence faites aux femmes en temps de guerre ou de paix. L'histoire se termine tout de même avec une note d'espoir. J'ai apprécié la structure travaillée du récit mais c'est parfois dur de se repérer dans ce va-et-vient chronologique. Sans parler de la 5ème partie qui donne peut-être un éclairage nouveau sur cette histoire à partir de rapports de la police ou des services secrets. C'est un roman dense qui mériterait une deuxième lecture de certains passages. J'avoue que je n'ai pas tout compris de la situation politique de l'Estonie. En revanche, la chronologie succincte de l'histoire de l'Estonie à la fin du roman est bienvenue. Je conseille ce roman même si c'est n'est pas un coup de foudre.

7 septembre 2010

Suite(s) impériale(s) - Bret Easton Ellis

Après quelques hésitations, je me suis laissée tenter par la lecture de quelques romans de la rentrée littéraire.

Je commence par Suite(s) Impériale(s), le roman de Bret Easton Ellis, qui écrit relativement peu. Son précédent roman Lunar Park date de 2005. Dans Suite(s) impériale(s) (paru aux Editions Robert Laffont), Bret Easton Ellis nous fait retrouver certains personnages de Moins que zéro, 25 ans après. Clay, le narrateur qui est écrivain/scénariste, financièrement aisé, vit en alternance entre New York et Los Angeles. En l'occurrence, une grande partie de l'histoire se passe à Los Angeles, dans l'appartement 1508 d'une résidence. Je dirai tout de suite que le roman se lit assez vite: le texte de 217 pages est découpé en paragraphes plus ou moins longs avec une grosse police de caractère. En revanche, je trouve difficile de parler de l'histoire qui est ramassée mais superficielle avec des personnages assez creux, tout comme l'existence qu'ils mènent dans leur monde de faux-semblant, de violence (meurtres et "snuff movies") où la jalousie est le sentiment dominant (plusieurs personnages dont Clay se disputent la même fille, Rain Turner, actrice en herbe et prostituée à l'occasion). La drogue et l'alcool rythment aussi leur vie et le sexe n'est pas en reste. Ils roulent en BMW. J'ai noté l'importance des SMS que les personnages s'envoient continuellement. Clay évolue dans un monde qui ne m'attire pas du tout. Cet être désabusé n'est pas vraiment plus sympathique que les personnages qu'il cotoie. La dernière phrase est terrible: "... je n'ai jamais aimé personne et j'ai peur des gens." J'ai cru jusqu'au bout que ce texte était un scénario qu'il écrivait, "une histoire dans l'histoire". Il semble que je me sois trompée. A vous de juger.

3 septembre 2010

Quelle époque! - Anthony Trollope

Ca y est, je viens d'arriver au bout des 807 pages de ce roman qui vient d'être traduit pour la première fois en français. Qui est Anthony Trollope, me demanderez-vous? C'était un romancier victorien, moins connu en France que Charles Dickens ou William Thackeray. Né en 1815 et mort en 1882, fils d'un avocat raté, il fut inspecteur des postes et romancier (il a plus de 50 romans à son actif). Il a écrit des "pavés", dont les chroniques de Barchester qui se passent dans la campagne anglaise. Dans Quelle époque! (Editions Fayard), titre français très ironique et plutôt bien trouvé pour traduire "The Way we live now", Trollope situe son roman à Londres, aux environs de 1873. Le livre nous raconte l'ascension (jusqu'à son élection à la Chambre des Communes) et la chute d'Augustus Melmotte, un homme d'affaires pas très honnête (on va l'apprendre vite), à l'origine très incertaine. Il est peut-être Français. Homme violent, vulgaire et laid, il en est à son deuxième mariage, sa seconde épouse est une femme a priori de confession juive venue de Bohême. Il est aussi le père de Marie, née d'un premier lit. Autour de Melmotte gravitent des personnages issus de la classe aisée, mais en l'occurrence plus désargentés les uns que les autres et qui ne valent pas mieux que Melmotte. Mais leur supériorité vient de ce qu'ils sont nobles et anglais. Bien que Melmotte leur prête de l'argent, ils ont du mal à le tolérer. Parmi ces personnages dont Trollope nous brosse des portraits assez caustiques et sans concession, nous trouvons des jeunes lords ou baronnets désoeuvrés qui tuent leur ennui dans les cartes et l'alcool dans un club appelé "La fosse-aux-ours". Le plus détestable d'entre eux est sans conteste Felix Carbury. Trollope ne l'épargne pas. Il a tous les défauts: joueur, buveur, menteur, criblé de dettes, paresseux et surtout couvé par sa mère, Lady Mathilda Carbury, une veuve, qui s'est mis en tête de devenir écrivain pour arrondir ses fins de mois. Cette dernière a une nette préférence pour son fils par rapport à sa fille Hetta (Henrietta) qu'elle aimerait voir épouser un cousin, Roger Carbury, homme intègre. Nous faisons aussi connaissance de la famille Longestaffe, dont le fils Dolly provoquera en quelque sorte la chute d'Augustus Melmotte. Il y a aussi Miles Grendall (qui touche un salaire du Grand homme - alias Melmotte) et son père Lord Alfred, complètement ruiné et très redevable des largesses de Melmotte. Les personnages féminins jouent des rôles importants sous la plume de Trollope. En plus de Lady Mathilda Carbury, de sa fille Hetta et de Marie (Melmotte), Georgiana Longestaffe, Mrs Winifred Hurtle (une Américaine) et Ruby Ruggles essaient de mener leur vie sentimentale comme elles l'entendent, ce qui n'est pas une mince affaire: les femmes n'avaient pas beaucoup de droits et faisaient souvent des mariages de convenance. Quelle époque! montre le talent de chroniqueur de Trollope. Je ne peux que vous conseiller de vous y plonger pour éprouver le même plaisir que j'ai eu.

27 août 2010

Tribulations d'un précaire - Iain Levison / Départs anticipés - Christopher Buckley [Livres lus en vacances (2ème partie)]

Comme promis, je continue mes chroniques des lectures de ma pause estivale. Suite à mon billet du 17/08/2010, voici deux autres livres très différents.

Tribulations d'un précaire de Iain Levison (éditions Liana Levi) n'est pas un roman, mais un récit. Je pense qu'il donne un avant-goût, dans un autre style, au livre de Florence Aubenas, Quai de Ouistreham, que je n'ai pas encore lu. Il nous raconte ses différentes expériences de travail, souvent pénibles et peu rémunératrices. Une licence de lettres en poche (qui lui a coûté 42000 $!), il va devenir homme à tout faire sur un plateau de cinéma, serveur dans une réception, employé dans une poissonnerie de supermarché (suivi d'un licenciement sec), chauffeur de poids lourd/déménageur, et surtout pêcheur en Alaska. Ce n'est pas toujours drôle mais le ton est suffisamment caustique pour que j'aie lu ce récit avec intérêt. Voici un aperçu du ton du récit avec le premier paragraphe: "C'est dimanche matin et j'épluche les offres d'emploi. J'y trouve deux catégories de boulots. Ceux pour lesquels je ne suis pas qualifié et ceux dont je ne veux pas. J'étudie les deux." Depuis, Iain Levison est devenu écrivain. Cf. mon billet du 17/02/2008 sur Un petit boulot.
 
Départs anticipés (Point seuil) de Christopher Buckley est un roman satirique (le premier que je lis de cet auteur). Au vu de la 4ème de couverture, je ne m'attendais pas du tout à l'histoire que j'ai lue au début. En effet, il nous y est annoncé (en résumé) l'histoire (de pure fiction) des retraités (les baby boomers) américains qui vivent aux crochets de la jeune génération grâce à la retraite par répartition à notre époque de crise économique. Le roman n'est pas tout fait cela. C'est surtout l'histoire de Cassandra (Cass) Cohane (qui a changé son nom de famille en Devine), conseillère en communication car elle n'a pas faire ses études à Yale (à cause de son papa), blogueuse forcenée. C'est elle qui déclare la guerre à ces "baby boomers" en ayant l'idée du "transitionnement volontaire" soit pour parler plus clairement "le suicide assisté" quand on atteint l'âge de 70 ans. Le roman brosse les portraits de personnages hauts en couleur comme Cassie (je vous laisse découvrir tout ce qui lui arrive, par exemple son passage miné dans l'armée), et d'autres qui gravitent autour d'elle, plus ou moins proche du pouvoir: Gideon Payne, évangéliste puceau et peut-être matricide; Monsignor Massimo Montefeltro (sorte de d'Ambassadeur en second du Vatican);  Randolph K. Jepperson, congressiste puis sénateur du glorieux état du Massachussetts, futur candidat à la présidence des Etats-Unis
et amant de Cassandra; Bucky Temple, conseiller politique du président des Etats-Unis en place; Terry Tucker, patron et plus tard associé de Cassie. Tout ce petit monde arrive à être attachant malgré leurs défauts (qui sont nombreux). Bien entendu il y a ceux qui sont "pour" et ceux qui sont "contre" concernant le projet du transitionnement. Au cours de ma lecture, j'ai cru que j'allais abandonner vers la page 160, je n'accrochais pas. Je me demandais où Christopher Buckley voulait m'emmener; et puis les presque 300 dernières pages se lisent d'une traite. La seule chose que je vous dirai pour conclure est que ce fameux "transitionnement" n'est pas adopté... mais il reste à l'étude.

17 août 2010

Le grand Loin - Pascal Garnier / Le bal des débris - Thierry Jonquet [Livres lus pendant mes vacances (1ère partie)]

Pendant ma pause estivale, je ne suis pas allée au cinéma (sauf pour voir Inception) mais j'ai pas mal lu.

J'ai donc sous le coude quelques notes sur divers romans et récit. Je commence avec:

Le grand Loin de Pascal Garnier (éditions Zulma): une histoire très noire dans laquelle Marc, la soixantaine, emmène sa fille Anne, 36 ans, internée en hôpital psychiatrique, dans un voyage (sans retour) en camping car. L'histoire dans lequel apparaissent quelques cadavres d'individus décédés de façon pas naturelle (on devine aisément qui est le coupable de ces forfaits) - figurent aussi un chat appelé Boudu, un doigt gangréné, un sorcier vaudou - se termine bien évidemment très mal. C'est une histoire perturbante très bien écrite avec un ton et un style particulier. C'est le deuxième roman de Pascal Garnier que je lis (après Comment va la douleur?), ce n'est pas le dernier.

Le bal des débris de Thierry Jonquet, roman récemment réédité (Poche point seuil), est totalement jubilatoire. C'est un des premiers romans de cet écrivain disparu il y a juste un an. Fredo, le narrateur, 24 ans, travaille dans un "hosto pour vieux" (sic): il pousse des chariots toute la journée. Il est marié à Jeanine, une syndicaliste CGT active, assistance sociale dans un autre hosto à vieux de la région. Fredo raconte sa (més)aventure qui s'est passée trois mois auparavant. Un certain Lepointre Alphonse, ancien truand, admis à l'hôpital pour un accident sur la voie publique, va changer sa vie. L'histoire peut se résumer à: comment faire sortir des bijoux volés à une "vieille" hospitalisée, quand la police fouille partout et devient omniprésente au sein de l'hôpital. La fin, en pied-de-nez bien trouvé, se déroule en Bretagne. Ce roman permet à Thierry Jonquet d'épingler, avec verve et une grosse pointe de vitriol, le monde médical en général et les services de gériatrie en particulier.

29 juillet 2010

Le monde selon Bertie - Alexander McCall Smith

Dès sa parution en français aux éditions 10/18, il y a quelques semaines, je me suis précipitée pour acheter (sans hésiter) et lire le quatrième tome des aventures des habitants du 44 Scotland Street à Edimbourg: Le monde selon Bertie, d'Alexander McCall Smith. J'ai dévoré les 416 pages d'une traite avec un grand plaisir. Il ne se passe pas grand-chose d'extraordinaire chez ces Edimbourgeois mais j'ai voulu savoir ce que devenaient les personnages. Bertie, toujours âgé de 6 ans (c'est le seul qui ne vieillit et qui n'évolue pas beaucoup) est devenu le grand frère d'Ulysse, 4 mois. La maman de Bertie, Irène Pollock, a toujours le même comportement envers son fils: elle est insupportable. Comme dit l'auteur dans sa préface: pour sa mère, Bertie est un projet et non un enfant. Il continue de voir le psychothérapeute, le Dr Fairbairn, dont Ulysse semble être le portrait craché... Ce qui nous amène à nous poser une grave question: qui est le père d'Ulysse? La question reste en suspens. Domenica, revenue de Malacca, vit une situation pénible avec son ex-locataire, Antonia (devenue sa voisine de palier), à propos d'une tasse en porcelaine. Matthew, l'employeur de Pat (dont il croyait être amoureux) va peut-être découvrir l'amour avec Miss Harmony, l'institutrice de Bertie. Cette dernière va connaître un préjudice de carrière suite à son renvoi de l'école (vous saurez pourquoi en lisant le roman). Bruce revient s'installer à Edimbourg, toujours imbu de sa personne et dégageant une forte odeur de brillantine. Il trouve une âme charitable qui l'héberge gratuitement. Quant à Cyril, le chien d'Angus (qui est au désespoir), on ne le retrouve qu'à la fin. Le pauvre, soupçonné à tort d'avoir mordu des mollets innocents, s'est retrouvé à la fourrière en attente d'un verdict fatal. Heureusement que le témoignage de Bertie va le sauver. Pour en revenir à Ulysse, ses parents, Irène et Stuart, l'égarent à un moment donné dans les rues d'Edimbourg. Après quelques péripéties, tout rentre dans l'ordre. Le roman dégage un charme écossais indéniable. Lors de mon dernier voyage new-yorkais, j'ai vu qu'un 5ème tome était paru que l'on peut traduire littéralement par "L'insoutenable légèreté des scones": tout un programme! Petite anecdote en passant: dans une des librairies visitées (toujours à New-York), les romans d'Alexander McCall Smith étaient classés à la lettre M (ce qui me paraît aller de soi); mais dans une autre, ils l'étaient à la lettre S! Enfin, pour voir mes chroniques précédentes sur cette série, c'est ici et .

25 juillet 2010

Les chaussures italiennes - Henning Mankell

Au vu de toutes les critiques plus que positives que j'ai lues sur la blogosphère, je me suis décidée à lire Les chaussures italiennes d'Henning Mankell, et pourtant j'avais des réticences après la lecture du résumé de la 4ème de couverture qui ne m'inspirait pas. Et après mon coup de coeur pour Profondeurs, roman froid comme la glace, j'ai été déçue par Les chaussures italiennes (Editions du Seuil). Je m'attendais à autre chose. D'abord, le titre du roman constitue seulement une référence à un passage court (et anecdotique) sur un Italien vivant en Suède, fabricant de chaussures sur mesure livrées un an après la date de commande. Les chaussures italiennes, qui se déroule sur une année, est un roman à la première personne dont le personnage central et narrateur s'appelle Fredrik Wallin. Ce dernier, âgé de 66 ans, ancien chirurgien orthopédiste dont la carrière a été brisée, vit reclus sur une île en compagnie d'une chatte et d'une chienne. Pour lutter contre le froid et la solitude, il creuse un trou dans la glace chaque matin et s'y immerge. Son seul contact extérieur consiste en un postier, Jansson qui vient trois fois par semaine en hydrocoptère ou par bateau. Wallin m'a paru tout de suite plutôt antipathique. Il reconnaît lui-même être un lâche (c'est peut-être pour cela que je n'ai pas aimé cette histoire). Un jour, Jansson, en guise de courrier, amène quelqu'un avec lui, Harriet, la femme que Wallin a aimée 40 ans plus tôt et qu'il avait laissée tomber du jour au lendemain. L'image d'Harriet s'aidant d'un déambulateur est surréaliste. Harriet est faible et malade, elle va mourir. Avec cet événement inattendu, Wallin découvre qu'il a une fille, Louise, jeune femme d'une trentaine d'années, assez marginale. Wallin, bousculé dans sa vie monotone, se remet en question. Il renoue contact avec la personne qu'il a mutilée suite à une erreur médicale. L'île où vit Wallin va devenir le lieu d'événements tragiques et parfois plus gais car Wallin va s'humaniser, s'ouvrir aux autres. Personnellement, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages et j'ai trouvé certains faits décrits invraisemblables. Je suis tout de même contente d'avoir lu ce roman malgré ma déception. Pour compléter, voir les avis enthousiastes d'Aifelle, Cuné, Dominique, Cathulu, Yv, BMR.

21 juillet 2010

Série Z - J. M. Erre

Ce roman paru aux éditions Buchet Chastel représente un hommage savoureux au cinéma de série Z du titre. J'ai été attirée par la couverture rouge et après avoir feuilleté les premières pages qui m'ont paru prometteuse chez mon libraire. Le roman se décompose en chapitres dont les en-têtes sont de vrais titres de films de série Z (certains mémorables: Ne prends pas les poulets pour des pigeons ou Y a un os dans la moulinette ou encore Le jour se lève et les conneries commencent), ayant tous ont un lien avec l'histoire que l'auteur, J. M. Erre, nous raconte. Félix Zac vit avec Sophie (dite Soso), écologiste convaincue, prof de sciences naturelles dans un collège classé ZEP. Félix et Soso ont un chat appelé Krasucki (qui surnomme Félix "le distributeur de croquettes") et une petite fille Zoé, 12 mois, plutôt remuante et prête à toutes les bêtises. Pour résumer la situation de Félix: "il vit aux crochets de Sophie". Félix tient un blog sous le pseudo de Docteur Z qui parle de cinéma. Il vient de terminer un scénario qui raconte une histoire se déroulant dans une maison de retraite où des meurtres ont lieu. Quand Félix pense avoir trouvé un producteur potentiel en la personne d'un boucher en gros, Boudini, qui fournit, entre autre, une maison de retraite pour de vieux comédiens, la fiction rejoint la réalité car des morts suspectes surviennent dans ladite maison. C'est l'occasion de faire connaissance d'un certain docteur Schlokoff, médecin mais aussi taxidermiste, de triplés adultes qui font des filatures, de centenaires encore verts grâce au V**gr*, de l'inspecteur Galachu (et ses carnets), de la mère et de la soeur de Félix. Je suis loin d'avoir raconté les moult péripéties de ce roman au style enlevé, aux situations parfois lestes mais dont l'ensemble est très, très amusant. Lisez le billet de Keisha qui n'a pas boudé son plaisir. Je n'avais rien lu de J. M. Erre, je pense que je lirai ses deux précédents romans parus en poche.

13 juillet 2010

Le chuchoteur - Donato Carrisi

J'ai acheté Le chuchoteur (publié aux éditions Calmann-Lévy) pour la bibliothèque loisirs dont je m'occupe. Je l'ai vu en tête des ventes chez mon libraire, je me suis dit qu'il avait l'air bien. Et bien m'en a pris, je l'ai lu en un week-end. Une fois que l'on est plongé dedans, on ne le lâche plus jusqu'à la fin des 435 pages absolument haletantes. Je veux préciser tout de suite que l'auteur ne donne aucune indication de temps ni de lieu, à part que cela se passe entre un 5 février et le mois d'octobre suivant, et dans un endroit indéfini où il fait froid en hiver quelque part en Europe ou ailleurs. Pour brouiller les pistes encore plus, l'auteur a donné aux personnages des noms de différentes origines: Boris, Goran, Roche, Mila (pour Marie Elena), Rosa, Stern, Krepp: tous sont des policiers ou travaillent pour la police, sauf une religieuse d'origine grecque, Nicla Papaklidis, qui les aide à un moment donné avec ses dons de voyance avérés. Le sous-titre du roman est "Dieu se tait, le diable murmure". L'histoire débute par la macabre découverte de six bras gauches coupés nets, enterrés dans un champ. Ils appartiennent à six petites filles âgées de 7 ans à 13 ans dont on nous donne les prénoms, comme Caroline, Debbie, Anneke, Sabine. Les corps martyrisés (mais non violentés) des fillettes sont découverts (sauf un) au fur et à mesure que l'histoire avance dans des endroits tels qu'un pavillon, un sous-sol, un coffre de voiture, un jardin d'une grande demeure. Ce ne sont pas des lieux choisis au hasard. Les corps sont arrangés dans des positions plus ou moins naturelles. Un d'entre eux est retrouvé dans une flaque de larmes (si, si). C'est une histoire très complexe, sans temps mort, où les personnages principaux menant l'enquête ont eux-mêmes des secrets inavouables ou un passé qu'ils ne dévoilent pas, où un homme chuchote (le titre original italien est "Il suggeritore"): celui qui incite, qui fait surgir les instincts les plus bas d'êtres humains influençables et faibles. C'est lui qui tire les ficelles et donne des indices pour que la police trouve les corps des petites victimes. Le passé et le présent se confondent dans cette histoire qui remonte loin dans le temps. Stop, je ne dirai rien de plus. C'est le premier roman de cet auteur: un coup de maître. C'est un coup de coeur pour Calypso.

5 juillet 2010

Romans lus et non commentés (été 2010)

Et oui, pendant cette période estivale, je fais la même démarche que pour des billets cinéma, je vais chroniquer dans des billets communs deux ou trois romans lus mais qui ne m'ont pas forcément convaincue.

D'abord, Le goût des pépins de pommes de Katharina Hagena que j'ai lus suite à de nombreuses critiques élogieuses sur des blogs (il y a déjà quelque temps). Publié aux Editions Anne Carrière, ce roman a été écrit par une auteure que je ne connaissais pas. C'est l'histoire de trois générations de femmes en Allemagne du Nord, d'avant les années 1940 jusqu'à nos jours. Je me suis un peu perdue dans les méandres du passé et du présent. Pendant 60 ans, des bonheurs et des drames jalonnent la vie de Bertha, la grand-mère, ainsi que d'Inga, Harriet et Christa, ses filles. Tout ceci est narré par petites touches sous la plume d'Iris, la petite-fille de Bertha, qui hérite de la maison familiale suite justement au décès de Bertha. En revanche, la mort frappe aussi des jeunes femmes de la famille: une tante et une cousine d'Iris. La maladie d'Alzheimer n'est pas absente. Les hommes sont peu présents et/ou pas forcément sympathiques. Je n'ai pas été touchée par ces personnages. Je trouve le roman un peu sage, conventionnel, et je le regrette.

Concernant Julius Winsome de Gerard Donovan (Editions du Seuil et en poche Points Seuil), je n'ai pas eu non plus le coup de foudre. Comme Aifelle, je suis restée à l'extérieur. Julius vit comme un ermite entouré de livres dans un chalet au fond d'un bois en compagnie de son chien, Hobbes, qui est abattu dès le début du roman. Par un chasseur? A partir de cet événement dramatique, Julius, si je peux employer une expression familière, "pète un câble". Il se met à abattre tout homme qui lui semble suspect sans même vérifier si la victime est coupable ou non. Je n'ai pas compris pourquoi Julius (qui est le narrateur du roman) agit comme cela même si je comprends son chagrin. Il n'explique rien. Les péripéties de l'histoire m'ont semblé répétitives et le roman se termine en point d'interrogation.

Pour ces deux romans, c'est à vous de juger.

PS: Suite à la remarque de Keisha ci-dessous, je propose ces deux romans en livres voyageurs si cela vous intéresse.

29 juin 2010

Sur les livres un peu voyageurs

Grâce à Astrid, Nanne, Manu et même Georges Flipo, je suis entrée dans le tourbillon des livres voyageurs qui tisse des liens sur la blogosphère. Pour être précise, je veux évoquer deux cas de figures. Les livres que j'ai prêtés car ils m'avaient été demandés avec beaucoup de gentillesse lors d'échange de commentaires ou de mails. J'ai fait mes envois avec beaucoup de plaisir. C'est sympa d'échanger et de faire partager des livres que l'on a aimés. L'autre cas est que j'ai demandé (comme pour Manu) un roman en particulier, qu'après lecture faite, j'ai envoyé chez une autre personne. Pour en revenir à Astrid et Nanne, non seulement elles m'ont retourné les romans, mais en plus elles m'ont gâtée: l'une, des macarons (DELICIEUX), l'autre, une (GROSSE) plaquette de chocolat (pas encore goûtée d'ailleurs) sans parler de l'ajout d'un livre ou de marque-pages, et je n'oublie pas le gentil petit mot d'accompagnement. C'est vraiment plaisant de recevoir ou d'envoyer des livres. Je suis contente que cette initiative existe.

23 juin 2010

La terre des mensonges / La ferme des Neshov / L'héritage impossible - Anne B. Ragde

N'ayant pourtant rien lu à leur sujet, j'ai eu la curiosité d'acheter d'occasion les deux premiers tomes de cette trilogie: La terre des mensonges et La ferme des Neshov (Editions Balland). Bien m'en a pris. Les deux romans parus en courant 2009 et début 2010 se lisent d'une traite. Je viens d'acheter (neuf) et de commencer le 3ème tome qui vient juste d'être édité: L'héritage impossible. Ces romans doivent se lire dans l'ordre impérativement. Dans le premier volume, nous faisons tour à tour connaissance des principaux protagonistes de l'histoire dont les trois frères Neshov, et de la fille de l'un deux, Torunn. L'histoire se passe essentiellement en Norvège, dans la région de Trondheim. Tor, 56 ans, jamais marié, éleveur de cochons, vit dans une ferme avec son père (un vieux mutique) et sa mère. Cette dernière a une attaque cérébrale et meurt. Margido, 52 ans, est croque-mort, il n'a pas remis les pieds à la ferme depuis 7 ans (on apprend pourquoi à la fin du 1er tome). Quant à Erlend, 40 ans, il a quitté la ferme depuis 20 ans. Homosexuel, il vit à Copenhague avec un dénommé Krumme. Erlend exerce le métier d'étalagiste avec talent. Le couple vit très à l'aise. Avec le décès de la mère, les liens distendus se resserrent mais des difficultés de tous ordres apparaissent que l'on découvre en lisant La ferme des Neshov. A la fin de ce tome, une situation tragique est laissée en suspens de façon abrupte. Pour être honnête, je dirais que ce n'est pas de la grande littérature, certains passages m'ont paru mièvres. J'ai trouvé des clichés, des facilités dans la caractérisation des personnages mais l'ensemble fait passer un bon moment de lecture (idéale pour les vacances qui approchent). Je conseille donc ces romans d'une auteure dont je n'avais jamais entendu parler. Cette trilogie, "best-seller" en Norvège, a été adaptée pour la télévision norvégienne et a connu un grand succès.

17 juin 2010

Splash - Sheila Kohler

Après avoir vu le premier film de Jordan Scott, Cracks, j'ai eu envie de lire le livre dont la réalisatrice s'est inspirée. C'est mon ami qui me l'a offert pour mon anniversaire (merci à lui). Il s'agit de Splash (titre français) de Sheila Kohler publié aux éditions Gallimard dans la collection "Haute enfance". Le titre original est bien Cracks. Je ne sais pas s'il s'agit d'un roman/récit autobiographique ou non. Toujours est-il qu'une des filles de l'histoire faisant partie de l'équipe de natation porte le même nom que l'écrivain. Pourtant, la narratrice (qui n'est pas Sheila Kohler) est une des treize (mais laquelle?). Dans le livre, l'histoire se passe en Afrique du Sud, dans les années 60 dans un collège de jeunes filles (toutes âgées de 13 à 15 ans) issues de la classe moyenne. Elles sont treize élèves autour de Mlle G., leur professeur de natation. Parmi les treize, se trouve Fiamma, une jeune italienne arrivée en cours d'année. Fiamma est belle, Fiamma est une excellente nageuse mais Fiamma souffre d'asthme. Mlle G. tombe instantanément sous son charme au grand dam des 12 autres. Je dois dire que l'adaptation cinématographique est plutôt réussie, la réalisatrice a gardé la trame de l'histoire jusqu'au dénouement final et fatal qui est différent du film et que j'ai trouvé plus cruel et tragique. Le film et le livre valent vraiment la peine d'être vu pour l'un et lu pour l'autre. 

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