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Le blog de Dasola

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19 mai 2009

Les chevelues - Benoît Séverac

Les chevelues de Benoît Séverac (2007) aux éditions TME est un roman policier (280 pages) qui m'a été offert par mon ami pour mon anniversaire (il l'avait repéré sur le blog de Claude Le Nocher). Le format du livre est rectangulaire (cela m'a fait penser aux Editions Actes Sud) et l'impression se fait sur un papier recyclé de bonne qualité. L'histoire se passe sous le règne de l'Empereur Auguste. Toute la Gaule est occupée (oui, oui, toute). C'est l'époque de la Pax Romana. En Aquitaine, à Lugdunum Converanum (aujourd'hui Saint-Bertrand-de-Comminges), les Romains et les Gaulois cohabitent pacifiquement. Un jeune Romain, Cracius, après une nuit d'orgie en compagnie d'une Gauloise (une Chevelue), se fait assassiner en pleine campagne sur le chemin du retour vers chez lui. Il devait épouser une Romaine, fille d'Hadrianus Trevius, premier magistrat de la civitas (ville). Ce même Hadrianus, membre du "quattuorvirat" (sic, 3 Romains et 1 Gaulois) qui gère la ville, veut d'abord faire croire à un suicide pour éviter le désordre dans la ville. Peine perdue. Quelques jours après, un autre jeune Romain, Balbius, ami de Cracius, est tué lui aussi, piqué par un serpent mortel. Il venait d'avoir une relation intime avec une autre jeune Gauloise. Valerius Falco, un centurion un peu désabusé, enquête. Il découvre que vingt jeunes Gauloises ont été déflorées par Cracius, Balbius et par trois autres jeunes romains (qui meurent eux aussi de mort violente). Tous les cinq sont fils de notables romains de Lugdunum Converanum. Entretemps, un terrible propréteur, Rufus Riego dépêché de Tolosa (Toulouse), qui hait les Gaulois, déclare que le coupable est Gaulois. Ce n'est pas l'avis de Valerius Falco. Ce roman est très agréable à lire car on se sent proche des personnages grâce à la description de certains us et coutumes tant romains que gaulois. Je regrette cependant que l'auteur qui emploie de nombreux termes latins pour désigner des objets ou des personnes n'ait pas fait un glossaire à la fin du livre. Mise à part cette mini-critique, je vous conseille de vous procurer ce roman. Je pense qu'il faut le commander chez votre libraire favori.

17 mai 2009

Chéri - Stephen Frears

Chéri de Stephen Frears est le genre de film que l'on va voir pour les toilettes que portent les actrices, ou les habits de ces messieurs, et pour admirer les décors d'hôtels particuliers ou autres résidences. L'ensemble a un charme suranné que j'ai apprécié. Nous sommes introduits dans l'univers de dames qui ont consacré leur âme et surtout leur corps à devenir riches et indépendantes. Quand le film commence, Léa de Lonval rencontre chez son amie Mme Peloux (Kathy Bates) le fils de cette dernière, Chéri, jeune homme ténébreux qui est un coeur à prendre. Chéri et Léa vont vivre quelques semaines de folle passion. Michelle Pfeiffer qui joue Léa est bien filmée. J'ai entendu dire sur des ondes radio (par des jalouses) que Michelle Pfeiffer (50 ans cette année)  s'était faite "lifter". Et alors! Que cela soit vrai ou non, elle très belle et son talent est intact. Il y a d'ailleurs un petit clin d'oeil, pour ceux qui ont vu le film, de la part de  Stephen Frears à son actrice. En effet, au tout début, une voix "off" présente la demeure de Léa, et on voit entre autre, sur une petite commode, un portrait de Michelle Pfeiffer, 20 ans plus tôt, dans Les Liaisons dangeureuses du même Stephen Frears. Sinon, j'ai aimé le procédé du récit en voix "off" pour faire avancer le récit. Ca donne du rythme au film. Pour connaître l'histoire, lisez Colette.

15 mai 2009

Maigret et la Grande Perche - Georges Simenon

Le 4 septembre prochain, cela fera 20 ans que Georges Simenon disparaissait. Je profite de l'occasion  pour parler d'une enquête du Commissaire Maigret: Maigret et la Grande Perche (écrit en 1951). Je viens de revoir un téléfilm avec Bruno Crémer dans le rôle de Maigret (c'est l'interprète de Maigret que je préfère). Face à lui, on retrouve Michael Lonsdale et Renée Faure. Comme j'ai trouvé l'histoire passionnante et bien menée, je me suis mise à lire le roman paru en Livre de poche, 190 pages. Ernestine dite La Grande Perche, qui avait été arrêtée pour un vol, 17 ans auparavant, par Maigret (jeune inspecteur à l'époque), vient le trouver Quai des Orfèvres car elle est inquiète: son mari, Alfred-le-triste, braqueur de coffre-fort dont elle n'a pas de nouvelles, l'avait appelée juste avant pour la prévenir que dans un pavillon à Neuilly qu'il s'apprêtait à cambrioler, il a vu le corps d'une femme morte, par terre. C'est l'occasion pour le commissaire de mener son enquête chez un dentiste, Guillaume Serre, de l'interroger ainsi que sa mère, vieille dame peut-être pas aussi digne qu'elle le paraît. Les non-dits, les secrets inavouables, les failles ne tardent pas à émerger, transcendés par l'écriture de Simenon. L'écrivain va à l'essentiel. On ne parle pas d'ADN. Seule la psychologie importe. On sent l'atmosphère pesante, presque la menace. A mon avis, la réputation de grand écrivain de Simenon n'est pas usurpée. Ses dialogues sans fioritures sont écrits pour le cinéma (ou la télé). C'est une lecture agréable, ai-je trouvé.

13 mai 2009

La vague - Dennis Gansel

D'après ce que j'ai lu, La vague (d'abord un livre, puis maintenant un film) est inspirée d'un fait divers qui s'est passé aux Etats-Unis. C'est le genre d'oeuvre que j'aurais bien vu dans une émission télé de mes jeunes années, "Les dossiers de l'écran", pendant laquelle on nous diffusait un film suivi d'un débat. En ce qui me concerne, j'ai trouvé La vague (Die Welle) bien écrite avec une montée de tension: on pressent que cela va mal finir. L'histoire se passe en Allemagne dans une classe de jeunes de 16-17 ans dans un lycée. Pendant une semaine, un professeur est chargé d'un cours/séminaire sur le thème de l'autocratie. C'est impressionnant de voir que les jeunes en face du professeur (surtout les garçons) lui obéissent aveuglément en agissant parfois plus que demandé. Il est terrible de constater que les élèves pas encore adultes sont très influençables. Ils ont besoin de repères, de guide. Un en particulier, assez perturbé, prend le professeur comme "maître à penser" et commet un acte irrémédiable. Ce qui n'était qu'une expérience fictive devient une tragédie. A mon avis, le seul vrai fautif est le prof qui n'a pas vu venir (ou qui n'a pas voulu voir) ce qui allait se passer. Il éprouve un sentiment de puissance (même inconscient) face à ses élèves. Il ne martèle pas assez que c'est un cours comme un autre. Il n'a pas mis assez de garde-fous. Lui-même semble avoir des problèmes avec sa compagne (professeur comme lui). Ce n'est pas facile d'expérimenter l'autocratie. Il faut rester vigilant. Le sujet du film m'a beaucoup fait penser à un autre, allemand lui aussi, l'Expérience, d'Olivier Hirschbiegel (2003), où des hommes "jouaient" les rôles de matons et de prisonniers dans une prison. Cela dégénérait très vite.

11 mai 2009

Dans la peau / La chambre écarlate - Nicci French

Pour celles (ceux) qui ne le savent pas, sous le pseudonyme de Nicci French se cache un couple d'écrivains anglais, Nicci Gerrard et son mari Sean French, journalistes de profession. Ils écrivent à quatre mains depuis plus de dix ans. Je viens de lire deux de leurs romans policiers: Dans la peau et La chambre écarlate. Comme cela m'a bien plu, je vais en commencer un troisième, Aide-moi... Les points communs des deux premiers sont évidents. Les histoires se passent à Londres et ce sont des femmes qui sont les narratrices. Dans les deux intrigues, les policiers n'ont qu'un rôle vraiment secondaires et ne paraissent pas très compétents. Les conclusions ne sont pas forcément très gaies avec des héroïnes fortes mais seules.

Pour Dans la peau, nous avons trois femmes dont les récits se succèdent: elles ne se connaissent pas mais un lien les relie: un tueur leur écrit qu'il va les tuer. Les deux premières ont une fin tragique, quant à la troisième...

Dans La chambre écarlate, l'héroïne est une jeune psychiatre qui arrive à résoudre une affaire tragique où les deux victimes sont aussi des femmes: une jeune SDF et une mère de famille, dont on apprend à la fin quel lien elles pouvaient avoir.

Petite anecdote en passant: j'avais acheté les deux romans en poche. Le premier, je l'ai lu tranquillement chez moi. Quant au deuxième, il faisait partie de ceux que j'avais emportés pendant mes vacances basques. Et je ne sais pas pourquoi, dans un moment de distraction (je l'avais lu aux trois-quarts), je crois l'avoir oublié sur un banc. Comme je voulais absolument le terminer, je l'ai trouvé à ma biblothèque d'entreprise. J'étais contente de ne pas être obligée de le racheter. Une mésaventure de ce type m'était déjà arrivée il y a quelques années et j'avais racheté le livre (mais je ne me souviens plus du titre). Sinon, le fait d'abandonner un livre terminé sur un banc, pourquoi pas? L'idée n'est pas mauvaise si cela peut faire plaisir à quelqu'un... (cf. ici, ou bien ).

9 mai 2009

Looking for Eric - Ken Loach

Grâce à Jérôme de Cinefeed/Cinefriends, nous avons eu la chance, mon  ami et moi, d'assister à une première publique (composée de "blogueurs cinéphiles") de Looking For Eric (en compétition cette année à Cannes, et qui sortira le 27 mai). Le scénario écrit (suite à une idée d'Eric Cantona) par Paul Laverty (It's a free world [cf. mon billet du 15/12/2007] et Le vent se lève) raconte une histoire grave, au début, et qui débouche sur une fantaisie légère et émouvante qui remonte le moral. La présence d'Eric Cantona et la solidarité entre les êtres y sont pour beaucoup. Eric Bishop (Steve Evets), homme grisonnant, pas bien gros, postier (à Manchester) de son métier, a été abandonné par sa seconde épouse qui lui a laissé deux grand beaux-fils plus doués à trafiquer qu'à travailler. La maison qu'il occupe, envahie par des télés dans toutes les pièces, semble aussi bien négligée. Lui-même se laisse aller à la déprime. Justement, sa fille, Sam, qui est jeune mère, tente de réconcilier ses deux parents, Eric et Lily, en leur faisant faire du baby-sitting de leur petite-fille en alternance (en effet, des années plus tôt, Eric avait quitté femme et enfant juste après le baptême de sa fille). De leur côté, tous les copains postiers essaient de dérider Eric sans beaucoup de succès. C'est à ce moment-là qu'ils recourent à un jeu thérapeutique: quelle serait la personne célèbre que chacun aimerait rencontrer afin de lui parler. Pour Eric Bishop, il s'agirait d'Eric Cantona dont il est fan (un poster grandeur nature trône dans sa chambre). Pour ceux qui l'ignorent, "Canto" est devenue une légende à Manchester où il a fait une partie de sa carrière. Eric Bishop pense tellement fort à lui dans un moment de déprime que, oh miracle, Cantona se matérialise devant lui. Il devient son confident et essaie de lui donner des conseils avec un ton sentencieux absolument irrésistible. Je recommande bien évidemment le film en VO car c'est l'occasion d'entendre Cantona parler l'anglais (très bien) avec l'accent marseillais. Il faut l'écouter dire "I'm not a man, I'm Cantona" (je ne suis pas un homme, je suis Cantona). C'est vraiment très drôle. On sent que Cantona s'amuse et nous aussi. Je ne vous dévoilerai pas davantage de l'histoire. Mais je dirai quand même que l'"Opération Cantona" vers la fin du film restera, je pense, dans les annales. Les acteurs principaux ne sont pas connus mais ils sont tous très bien. Après L'Outremangeur et le remake du Deuxième souffle, c'est la 3ème fois que je vois Cantona dans un film. Il dégage beaucoup de charisme. En revanche, il a encore des progrès à faire à la trompette (ceux qui verront le film comprendront).

PS du 17/05/09: je viens de revoir les 2 bandes-annonces de Looking for Erik, je trouve vraiment que, pour une fois, le film est bien mieux que ces BA.

7 mai 2009

Coco avant Chanel - Anne Fontaine

J'ai beaucoup aimé le dernier film d'Anne Fontaine (librement inspiré de l'Irrégulière ou Mon itinéraire Chanel d'Edmonde Charles-Roux). Et pourtant, j'appréhendais de le voir car je me demandais si Audrey Tautou serait à la hauteur du personnage incarné. Eh bien, je la trouve très bien. J'y ai cru dès le départ. Le film est humble et sobre, un peu lisse sans trop d'aspérités, mais moins "racoleur" que ceux d'Olivier Dahan sur Edith Piaf ou de Diane Kurys sur Françoise Sagan [billets du 15/02/07 pour La Môme, et du 25/07/08 pour Sagan]. Anne Fontaine n'a pas voulu retracer toute la vie de Chanel (1883-1971) et c'est tant mieux. De plus, il y a une période de la vie de Chanel (pendant la seconde guerre mondiale) qui n'est pas à son honneur (j'ai appris cela récemment). Pour en revenir au film, j'ai entendu des critiques dire que les époques que traverse la jeune Chanel ne sont pas évoquées (la Belle époque et la 1ère guerre mondiale), je suis d'accord sur ce point. Mais Anne Fontaine et ses scénaristes se sont concentrés sur l'histoire d'une jeune femme cévenole, orpheline, sans fortune, chanteuse de beuglant à ses débuts mais bonne couturière, qui arrive par sa volonté et avec l'aide de deux hommes (dans le film) à s'émanciper et à devenir la personne que l'on sait. Je pense que l'on peut "broder" sur la jeunesse de Chanel; après tout, elle n'a pas écrit ses mémoires, il n'y aucun document d'époque. Tout est connu par ouïe-dire. Chanel qui est restée célibataire toute sa vie (une des répliques du film est "je n'ai pas l'intention de me marier avec qui que ce soit") a connu le grand amour en la personne d'un jeune Anglais, Arthur Capel (Alessandro Nivola), et c'était réciproque. L'autre homme important fut Etienne Balsan (excellent Benoît Poelvoorde). Avant de créer des robes, Chanel s'est spécialisée dans la création de chapeaux. La dernière séquence est très belle avec Coco Chanel, assise en haut de marches avec son tailleur, en train d'assister à un défilé. Armelle a fait un billet nettement plus réservé sur ce film: à vous de voir. Personnellement, j'ai passé un excellent moment. Pour les blogueuses lectrices, vous pouvez vous procurer, en plus du livre d'Edmonde Charles-Roux, celui de Paul Morand, L'allure Chanel (Folio). Je rajouterai enfin que le film est produit (et distribué) par Warner Bros. On sent que le film est vraiment fait pour le marché étranger (dont celui d'outre-Atlantique).

5 mai 2009

Erreur de la banque en votre faveur - Gérard Bitton et Michel Munz

Erreur de la banque en votre faveur est une excellente comédie au rythme pas forcément trépidant mais sans temps mort. Les personnages sont tous bien campés. Julien (Gérard Lanvin) se trouve être licencié d’un emploi de maître d’hôtel après 17 ans de bons et loyaux services au service de quelques directeurs d’une banque d’affaires. Il a trois mois de préavis. Avec son copain, Etienne (Jean-Pierre Darroussin), très bon cuisinier, il veut ouvrir un restaurant et pense que la banque va lui faire un prêt. Le pauvre se fait des illusions et se trouve face à un dénommé Baudoin, méprisant à souhait (Philippe Magnan a vraiment la tête de l’emploi), qui l’informe que la banque ne fait pas de prêt aux particuliers. Cela ne l’empêche pas d’employer Julien pour ses réceptions privées. Qu'à cela ne tienne, la banque Bertin-Schwarz ne perd rien pour attendre: Julien, pendant son préavis, avec l'aide de quelques connaissances dont Etienne et un employé de banque, va lui faire mordre la poussière en pratiquant le délit d'initié et c'est réjouissant. Je retiens la scène où les habitués du PMU se mettent à parier sur les hausses d'actions comme sur les chevaux. Pendant l'histoire, Julien, qui grâce à ses "tuyaux" fait le bien autour de lui (presque tous les voisins de son immeuble), trouve aussi l'amour en la personne de Stéphanie (Barbara Schulz). Etienne, lui, a le "démon de midi" pour une petite jeune. C'est le troisième film du tandem Bitton/Munz, j'espère qu'ils en feront d'autre de cette qualité. Je me l'achèterai en DVD dès qu'il paraîtra. Erreur de la banque... m'a fait penser à La très très grande entreprise de Pierre Jolivet (mon billet du 13/11/2008) en plus léger.

3 mai 2009

Le mec de la tombe d'à côté - Katarina Mazetti

Bien que son nom ait une consonance italienne, Katarina Mazetti est suédoise et écrit dans cette langue. J'ai acheté Le mec de la tombe d'à côté (paru en poche aux éditions Babel) car j'ai trouvé ce titre amusant. Désirée et Benny n'ont rien en commun et ils n'auraient pas dû se rencontrer. Mais voilà, Désirée vient de perdre son mari prématurément et va presque tous les jours sur la tombe de celui-ci. Benny, lui, va régulièrement arroser les plantes sur la tombe de sa mère. Il apparaît que les tombes des deux défunts sont voisines. Benny et Désirée se remarquent. Et le début n'est pas prometteur: il la trouve terne, mal fagotée et sans beaucoup de rondeurs. Elle note que la tombe d'à côté est vulgaire avec toutes ses plantes, et que celui qui vient les entretenir (elle le surnomme le Forestier) dégage une drôle d'odeur et n'a plus que trois doigts à une main. Mais de fil en aiguille, un déclic se fait, il a suffi qu'un sourire soit échangé et là tout bascule. Benny est amoureux, lui, l'éleveur de bétail, célibataire endurci. Désirée, elle, est bibliothécaire. Avec un récit où Désirée et Benny sont tour à tour les narrateurs, nous assistons à une histoire d'amour en accéléré avec des problèmes de couple qui surgissent au bout d'un moment alors qu'il vivent à plus de 20 km l'un de l'autre. En particulier, Désirée ne sait pas faire la cuisine alors que Benny a été "bichonné" par sa maman jusqu'à la mort de cette dernière: elle lui faisait tout (logé, nourri, blanchi). D'autres incompatibilités se greffent. Leur seul terrain d'entente est leur relation physique. Mais Désirée considère que leur liaison s'est terminée dès qu'elle a commencé. Je ne vous dévoilerai pas la toute fin qui donne une note d'espoir. Le roman est tonique et on s'attache aux personnages. Une jolie découverte.

PS: j'ai été voir avec mon ami la pièce de théâtre qui a été tirée de ce roman. Elle se joue à Paris jusqu'en mars 2010. Cf. mon billet du 7 février 2010.

1 mai 2009

Quelques petits avantages liés à mon statut de blogueuse culturelle

Voici pêle-mêle quelques réflexions liées à de nouvelles relations suscitées par mon activité de blogueuse.

Je me vois proposer de plus en plus souvent la réception gratuite ("service de presse" ou autre) de livres. Plusieurs cas de figure: lorsque c'est l'auteur(e) qui me le propose, je trouve cela sympathique: cela semble sous-entendre qu'il/elle fréquente personnellement la blogosphère, a lu mes articles, a peut-être jugé à la lecture de certains, sur des livres qu'il/elle connaît, que le sien peut me plaire (je rêve peut-être!). Lorsque c'est une attachée de presse d'une Maison d'édition, j'ai un peu plus de réticence: je ne suis pas sûr que le livre me plaise, je ne l'aurais pas forcément acheté, et je crains l'obligation de le lire, et surtout de rédiger un billet dessus même s'il ne m'a strictement rien donné envie d'écrire... N'aimant pas les contraintes, je préfère donc quand il est poliment dit "vous n'êtes pas obligée de faire un billet si vous ne l'avez pas aimé", ou s'il est précisé qu'il n'y a aucun délai imposé!
Enfin, la meilleure méthode à mon avis (plus subtile), c'est lorsque la personne qui vous contacte vous propose le choix de recevoir un seul titre parmi plusieurs énumérés: cela est une manière élégante de nous engager, puisqu'on effectue nous-même un choix.

En ce qui concerne le cinéma, tout dernièrement, j'ai assisté sur invitation de Jérôme (Cinefriends / Cinefeed) à une avant-première de Looking for Eric, le dernier Ken Loach, qui sortira le 27 mai 2009 (et qui est sélectionné à Cannes). Il a bien été précisé que la salle était remplie de membres de la blogosphère qu'il avait invités. Petite suggestion: prévoir des badges, la prochaine fois? (je plaisante). J'ai déjà vu quelques billets fleurir; pour ma part, je préfère attendre que la date de sortie officielle soit plus proche, mais je le chroniquerai en son temps [chroniqué le 09/05/2009]. Comme je l'ai déjà raconté, j'allais déjà à des avants-premières avant d'être blogueuse (grâce à ma carte UGC illimitée, ou en les repérant dans mon Pariscope). Mais, lorsque je suis invitée en tant que blogueuse (et Jérôme a cité la régularité de mes billets), ça me fait vraiment plaisir.

Ces derniers temps, de plus en plus de sites-"portails" me proposent de faire un lien depuis leur site vers mes billets (en y affichant seulement les premières lignes, comme chez critico-blog). En général, je donne l'autorisation pour autant que cela n'implique aucune action de ma part, et après avoir vérifié le contenu du site (par exemple, pour un site parlant de la mode ou de la bourse, je ne vois pas le rapport avec mes billets "culturels").

Enfin, à part les livres et le cinéma, j'ai aussi reçu quelques objets. Notamment, une sorte d'agenda pour filles, qu'il faudrait que je finisse par expertiser et chroniquer, car on me l'a envoyé il y a déjà plusieurs mois. Allez, ce premier mai, il est temps de me mettre au travail...

PS: le commentaire d'Aifelle ci-dessous me rappelle aussi que Chez les filles m'a envoyé le DVD de Valse avec Bachir (que j'avais vu au cinéma, cf. mon billet du 13/07/08).

29 avril 2009

Villa Amalia - Benoît Jacquot

Il faut tout de suite prévenir que, si vous êtes allergique à Isabelle Huppert, vous devez passer votre chemin. Pour les autres (dont je fais partie), allez voir Villa Amalia de Benoît Jacquot, où Isabelle Huppert irradie dans un rôle qui semble écrit pour elle. Parce qu'Ann (Isabelle Huppert) surprend l'homme avec qui elle vit depuis 15 ans, Thomas (Xavier Beauvois), dans les bras d'une autre, un déclic se fait: elle veut "disparaître", changer de vie. Elle vend tous ses biens, même ses trois pianos (elle est compositeur-interprète classsique), renonce à ses concerts, résilie ses comptes bancaires, etc. La seule personne à qui elle se confie est un ami, Georges (Jean-Hugues Anglade). Ils ne s'étaient pas revus depuis de longues années. Toute cette partie se passe dans la région parisienne, grise et froide comme l'image. Après un périple, sac au dos, en Europe, elle se retrouve dans l'île d'Ischia au large de Naples. Et là, nous avons le soleil de l'Italie, la Méditerranée, des vues dignes de celles du Mépris de Godard. Elle s'installe dans une petite maison rouge au confort spartiate, sans électricité mais avec l'eau courante. Elle fait des rencontres et prend des risques à rester trop longtemps dans l'eau de mer. Sinon, Ann a tout de même une famille: sa mère aphasique. A l'occasion de l'enterrement de cette dernière, elle a une discussion houleuse avec son père qui ressurgit après vingt ans d'absence. Au bout de quelque temps, Ann repart définitivement(?) vers le soleil de l'Italie et la villa Amalia. J'ai beaucoup aimé le film car il donne le goût de l'évasion, du changement (mais à quel prix). De par son statut social et financier, Ann peut se le permettre. Mais elle démontre un certain courage en prenant le risque de changer de vie si radicalement. Il n'y a aucune psychologie, ni aucune vraie explication à l'attitude d'Ann. Le fait que son ami la trompe n'est pas forcément une raison suffisante. Elle garde un lien ténu avec son passé grâce à Georges (mais on sait que cela ne durera pas). Je serais curieuse de parcourir un jour le roman de Pascal Quignard dont le film est adapté. Il m'a semblé qu'il y avait des raccourcis et des ellipses dans le scénario. En tout cas, Villa Amalia est un film que je conseille.

27 avril 2009

L'avant-dernière chance - Caroline Vermalle

J'ai eu le plaisir d'être "e-mailée" par Caroline Vermalle qui a gentiment proposé de m'envoyer son roman, L'avant-dernière chance, qui vient d'être récemment publié aux Editions Calmann-Lévy et a reçu le prix Nouveau Talent 2009 d'une Fondation créée par une compagnie de téléphonie mobile et un journal gratuit. Pour un premier roman, c'est plutôt réussi. Ce livre est joliment tourné avec une histoire dans l'air du temps. En effet, la Fondation et l'éditeur Calmann Levy récompensent depuis peu un roman en langue française qui intègre le langage SMS et les messageries instantanées à la trame du récit. Tous les genres (romans d'amour, comédies...) sont acceptés, mais il ne faut pas avoir été publié auparavant.
Dans les Deux-Sèvres, Georges Nicoleau (presque 76 ans et veuf) et son voisin Charles Lepensier (83 ans, marié) partent faire le Tour de France (itinéraire 2008, 21 étapes, départ de Brest) dans une belle voiture toute pimpante achetée par Georges. Ils ont eu l'idée de le faire en profitant de l'absence prolongée de Françoise (la fille de Georges, qui couve ce dernier et ne le laisse rien faire, à ce qu'on dit). Elle est partie deux mois au Pérou, faire du trekking. Charles, lui, est heureux avec son épouse Thérèse et ses petits-enfants. Alors que Georges croit pouvoir partir tranquille, juste à ce moment-là, sa petite-fille Adèle, qui ne l'a pas vu depuis 10 ans, l'appelle de Londres (où elle est stagiaire sur un tournage de film) pour avoir de ses nouvelles. Elle tient à en avoir quotidiennement. C'est là que le téléphone portable et les SMS entrent en jeu. Sans en dévoiler plus, je vous dirai que les deux papys arriveront à peine à faire 5 étapes qui seront entrecoupées de bons gueuletons et de rencontres bien sympathiques. Le dialogue "SMSien" avec son grand-père va changer Adèle. Elle ne sera plus la même après. Il y a même une touche d'ésotérisme. Bref, je vous conseille L'avant-dernière chance. Caroline Vermalle a un blog sur lequel elle parle de son roman et du suivant (qui est la suite du premier), dont elle publie le premier épisode. Je la remercie encore pour ce petit plaisir de lecture.

25 avril 2009

Bartleby (le scribe) - Lecture-spectacle avec Daniel Pennac

Daniel Pennac sur scène, je ne voulais pas manquer cet événement. Depuis deux ou trois mois, l'écrivain Daniel Pennac fait une lecture de Bartleby, la nouvelle la plus connue d'Herman Melville. Cela se passe dans un petit théâtre parisien: La Pépinière théâtre (environ 150 à 200 places). Le spectacle s'est d'abord donné à 19h. Désormais, en raison de son succès, il se joue à 21h00. On a le plaisir, pendant 1 heure 15, d'écouter Daniel Pennac, qui s'assoit sur des dossiers (papier) empilés en guise de chaises (il y en a 4), aux quatre coins d'un plateau presque nu entouré d'une grande tenture blanche au sol et au mur. La représentation est ponctuée d'une très belle musique de Benjamin Britten. C'est aussi une pause pour Pennac. Tout au long du spectacle, Pennac visite tour à tour chacune des "chaises" et s'y tient avec les jambes croisées. Il a un carnet de notes (le livre?) entre les mains et il alterne la lecture pure et la récitation. Il nous captive dès le début. Après vérification, il semble que ce n'est pas le texte intégral qui est lu, mais l'essentiel y est. Cela m'a permis une bonne révision du texte qui est intemporel. On n'écoute pas un texte comme on le lit. Après les applaudissements, Daniel Pennac nous a lu en "bonus" un extrait du livre de Job dont s'est inspiré Herman Melville pour un passage de Bartleby. J'ai assisté (avec mon ami) à un très bon moment de théâtre.

23 avril 2009

Films vus et non commentés depuis le 29/03/09

Pour mon retour sur la blogosphère après une semaine de pause, je commence par un billet sur des films que j'ai vus depuis un certain temps et que je n'ai pas eu le temps de chroniquer (suite de ma série).

Je débuterai par 35 Rhums de Claire Denis qui a été projeté dans peu de salles et peu de temps. Personne ou presque n'en a parlé et c'est dommage. Claire Denis est une réalisatrice à part dans le cinéma français. Elle réalise des films qui sortent des sentiers battus (je recommande en particulier Beau Travail [que je chroniquerai un jour]). De film en film, elle reste fidèle à la même équipe technique dont Agnès Godard, la chef op', qui nous permet de voir des films beaux à regarder. Elle fait aussi tourner souvent les mêmes acteurs, dont Grégoire Colin et Alex Descas. Dans 35 rhums, ils jouent des personnages moins sombres que leurs rôles habituels. Lionel (Alex Descas), conducteur de RER, est veuf. ll vit avec sa grande fille Joséphine dans un immeuble genre HLM de banlieue. Une grande complicité les unit. Des voisins (ines) de l'immeuble, dont Noé (Grégoire Colin), gravitent autour d'eux, ainsi qu'un collègue de Lionel récemment mis à la retraite et qui s'ennuie beaucoup. Le film dégage une certaine chaleur humaine qui fait du bien. C'est un film doux et apaisé. S'il existe un jour en DVD, louez-le.

Espions de Nicolas Saada: ce film, qui est le premier long métrage du réalisateur, est une réussite grâce en particulier à Guillaume Canet et Géraldine Pailhas, tous les deux très convaincants. Pour ce qui est de l'histoire, Vincent (Guillaume Canet) se retrouve à être espion malgré lui à Londres (employé par la DST). Il est chargé de s'approcher d'un couple dont le mari anglais et homme d'affaires est soupçonné d'avoir des accointances avec des terroristes islamistes (même si lui-même ne l'est pas). Pour ce faire, Vincent se rapproche de l'épouse française, Claire (Géraldine Pailhas) et il en fait sa complice (malgré elle). Bien évidemment, il tombe amoureux d'elle. La fin n'est pas forcément attendue grâce à un scénario subtil. Vraiment une bonne surprise.

Duplicity: comme pour The International (l'enquête) [cf. mon billet du 29/03/09], je suis surtout (beaucoup) allée voir le film pour Clive Owen. Et en plus il y a Julia Roberts (très bien). Pour être brève, le film ne casse pas trois pattes à un canard. J'ai trouvé le scénario un peu compliqué. C'est d'ailleurs un scénariste (Tony Gilroy) qui a tourné le film. Ray (Clive Owen) est un ancien du MI5, et Claire (Julia Roberts) ne travaille plus à la CIA. Ils ont trouvé des emplois qui payent mieux avec peut-être moins de risques (encore que...). A la fin, ils se retrouvent, tous les deux, les dindons de la farce. Je n'ai pas tout compris de cette histoire où la repousse des cheveux et la calvitie sont au coeur de l'intrigue. A part ça, il y a Clive...

Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriaga: pour une fois, j'ai trouvé que la bande-annonce ne rend pas justice au film qui est nettement mieux. J'y suis allée sur les conseils d'une collègue et je ne le regrette pas. Guillermo Arriaga est connu pour être le scénariste de Babel [cf. mon billet du 19/01/07], de 21 grammes et de 3 enterrements. L'histoire se passe dans deux endroits différents (Mexique et une région des Etats-Unis) et sur deux périodes séparées par une dizaine d'années. Une mère (Kim Basinger) et sa fille (que l'on retrouve à deux âges de la vie et qui se sent responsable de la tragédie à laquelle nous assistons) sont les héroïnes d'un film que l'on n'oublie pas. Les trois actrices, Kim Basinger, Charlize Theron et la jeune Jennifer Lawrence, sont formidables.   

15 avril 2009

Blog en pause pendant quelques jours...

...pour cause de vacances de Pâques sans internet à proximité. Je reviendrai le 23 avril (2009!). Je vais avancer dans mes lectures, voir quelques films et profiter du bord de mer au Pays Basque. J'ai besoin de m'aérer le corps et l'esprit (et ma dernière "pause internet" remonte à septembre 2008!). A bientôt.

PS : n'hésitez pas (vous qui passez par mon blog) à me laisser un p'tit com et à aller faire un tour chez "mes" "blogueurs fidèles" dont la liste se trouve à droite de l'écran. Je vous assure que cela fait toujours plaisir.

13 avril 2009

Frozen River - Courtney Hunt

Frozen River de Courtney Hunt est un film que j'ai vu tardivement après sa sortie. Je voulais le voir (parce que l'on m'en avait dit beaucoup de bien). Et en effet, je vous le recommande pour lors de sa sortie en DVD ou sur une chaîne cablée. Il a été tourné en numérique par une réalisatrice qui nous met tout de suite dans l'ambiance d'un paysage enneigé. Cela se passe aux Etats-Unis à la frontière canadienne. Une femme, Ray Eddy, qui vient d'être "plaquée" par son mari, survit tant bien que mal dans un mobile-home vétuste avec ses deux garçons, l'un encore très jeune et l'autre "post-ado". Ray a du mal à joindre les deux bouts en travaillant à mi-temps dans un drugstore. Le mari s'est enfui avec l'argent qui devait servir à acheter une nouvelle maison sur roues. Nous sommes dans l'Amérique "d'en-bas" chez ceux qui doivent se battre pour vivre. Suite à sa rencontre avec une indienne de la réserve voisine, Ray se retrouve à "passer" des clandestins dans le coffre de sa voiture des clandestins en roulant sur la rivière gelée qui sépare le Canada des Etats-Unis (Frozen river). Elle veut regagner l'argent disparu. C'est une combattante. Rien ne l'effraie. La réalisatrice suit l'actrice, Melissa Leo (Ray Eddy), qui porte le film du début à la fin. Grâce au numérique, le rythme est alerte. C'est une autre façon de faire du cinéma mais qui convient bien au sujet.

11 avril 2009

La Cerisaie (Anton Tchekhov) - Mise en scène Alain Françon

Ultime pièce de Tchekhov datant de 1904 (année de la mort du dramaturge), La Cerisaie, très souvent représentée, se donne jusqu'au 10 mai 2009, au théâtre de la Colline, dans le 20ème arrondissement près du métro Gambetta. Ce spectacle fait salle comble tous les soirs et c'est mérité. Je crois savoir que c'est la dernière année où Alain Françon exerce son mandat d'administrateur de ce théâtre. Pendant plusieurs années, il aura donné l'occasion à des milliers de spectateurs de voir des spectacles de grande qualité. Pour en revenir à la Cerisaie, quand la pièce commence, tout est déjà presque terminé pour Ranievskaïa Lioubov Andreevna, propriétaire terrienne en ce début de 20ème siècle. De grands bouleversements sociaux-poliitiques ont eu lieu. De nouvelles classes sociales apparaissent. Ranievskaïa arrive juste de Paris après quelques années d'une vie insouciante et de dépenses inconsidérées avec son amant. Elle et son frère Gaev sont couverts de dettes. Ils ont été trop prodigues. Le seul bien qui leur reste est La Cerisaie, une belle demeure familiale entourée d'arbres fruitiers. Lopakhine, fils d'un ancien moujk et maintenant homme riche annonce que la propriété doit être mise aux enchères dans le mois qui vient. Par la même occasion, il leur annonce qu'il veut acheter La Cerisaie tout en leur proposant un marché avantageux que, bien sûr, ils refusent. Cette pièce donne l'occasion de voir, sur un immense plateau avec un décor assez sobre, quelques comédiens talentueux comme Dominique Valadié, Didier Sandre, Jérôme Kircher (excellent en Lopakhine) et Jean-Paul Roussillon qui joue Firs, le vieux serviteur qui reste dans la demeure jusqu'au bout. C'est lui qui dit la dernière réplique, "ils m'ont oublié" en essayant d'ouvrir désespérément la porte d'entrée fermée à clé. Roussillon est magnifique et émouvant. Et pourtant, Tchekhov considérait que c'était, dans son esprit, une pièce drôle (il disait ne rédiger que des pièces de ce genre)? Je me rappelle avoir déjà vu cette pièce il y a bien des années, c'était naturellement un spectacle bien différent. Un dernier point que je tiens à signaler: dans le programme papier figurent des photos d'époque d'une mise en scène par Constantin Stanislavski (oui, oui, celui de la "méthode" de l'Actor's Studio).

9 avril 2009

Frost-Nixon - Ron Howard

Je suis allée Frost/Nixon de Ron Howard, le jour de sa sortie en salle, mercredi 1er avril 2009. Je ne savais pas trop quoi voir d'autre; je ne l'ai pas regretté, j'ai même beaucoup aimé. J'ai découvert ce "face-à-face" dont je n'avais jamais entendu parler. Suite à l'affaire du Watergate en 1974, Nixon a "démissionné" de ses fonctions de Président des Etats-Unis. Dans l'oeuvre de fiction, qui a d'abord été une pièce de théâtre et maintenant un film, David Frost, un Anglais, anime des émissions en Australie (pas très prestigieuses pour un journaliste). Dans le film, quand l'histoire débute, c'est Frost qui a l'idée d'interviewer l'ex-Président déchu. Il y arrive en faisant une avance de fonds importante afin de convaincre l'entourage de Nixon. Au bout du compte, nous avons quatre entretiens qui sont enregistrés avec des interruptions de plusieurs jours voire de plusieurs semaines entre chacun. Chaque entretien porte sur un thème particulier, dont le Vietnam et, bien entendu, l'affaire du Watergate. Les deux comédiens principaux, Michael Sheen (qui joue Frost, et qui était déjà très brillant dans le rôle de Tony Blair dans The Queen de Stephen Frears) et Frank Langella (Nixon) sont remarquables. Ils ont joué au théâtre le texte de la pièce. De facture classique, ce film est très bien fait avec un dialogue intelligent. Certains échanges verbaux montrent comment on peut destabiliser un adversaire rien qu'avec des mots. Le point culminant ("climax" comme on dit en anglais) du film se passe la nuit juste avant LE dernier entretien traitant du Watergate. Là, tout bascule. Je recommande vivement ce film. Ceci dit, dans la réalité, David Frost est quelqu'un d'une autre trempe (il semble qu'il ait accepté qu'une fiction soit tirée de l'épisode réel, sans intervenir dessus). D'ailleurs, dans la réalité toujours, je ne pense pas que Nixon aurait accepté d'être interviewé par n'importe qui.

7 avril 2009

La solitude des nombres premiers - Paolo Giordano

J'ai lu ce roman, La solitude des nombres premiers (éditions du Seuil) sans déplaisir, après avoir remarqué le grand nombre de billets (en général favorables) le concernant sur la blogosphère et en avoir lu la plupart (je ne mets pas de liens!). Du coup, l'ayant croisé d'occasion (déjà!), j'ai sauté sur cette chance. J'ai été un peu déçue par la fin "plate". Cela finit sans finir. Il n'y a pas d'événement précis qui clôt l'histoire. Le roman s'étale sur 24 ans entre 1983 et 2007. L'auteur trace le portrait parallèle de deux êtres "à part". D'abord Alice, âgée d'environ 8 ans, qui se blesse gravement au ski et reste boîteuse. Elle est mal à l'aise avec son corps. Les années passant, elle fait de l'anorexie. Elle a un père très autoritaire et une mère qui meurt d'un cancer. Son anorexie est autant mentale que physique (l'auteur décrit très bien ce phénomène). L'autre héros, Mattia, est plus mystérieux. Enfant "normal", il a eu le malheur d'avoir une soeur jumelle, Michela (son portrait craché), attardée mentale qu'il abandonne un jour sur un banc (ils ont huit ans) parce qu'il est honteux d'avoir une soeur pareille. Jamais on ne la retrouvera. Depuis, Mattia traîne son sentiment de culpabilité. II vit presque en marge des autres en devenant un surdoué en math. Ses parents sont peu disponibles pour lui et et ils n'apportent pas beaucoup d'aide. Que Mattia se punisse, on le comprend; pour Alice, beaucoup moins. Ce premier roman d'un jeune écrivain doué a reçu le prix "Stregha" (l'équivalent du Goncourt en Italie) en 2008. J'ai trouvé que ce livre se lit bien, sans style particulier (est-ce dû à la traduction?). Il n'y a pas de quoi se relever la nuit non plus.

5 avril 2009

Katyn - Andrzej Wajda

Wajda (aujourd'hui octogénaire) reste un des grands réalisateurs polonais. Katyn qui est sorti cette semaine dans quelques salles "Art et Essai" à Paris et aussi, j'espère, en province, retrace un épisode sanglant de la deuxième guerre mondiale. En 1939, la Pologne est prise en tenailles entre les Allemands qui l'envahissent par l'ouest et les Russes par l'est. Nous sommes en plein dans la période du pacte germano-soviétique. La première séquence illustre bien ce qui arrive. Elle se passe sur un pont: des civils polonais avancent dans un sens et dans l'autre sur ce pont, ils fuient, mais là, ils sont piégés. L'armée polonaise est en déroute. Les simples soldats sont laissés libres mais les officiers sont faits prisonniers. Pour la plupart, ce ne sont pas des militaires de carrière mais des intellectuels, des artisans, etc. Le réalisateur s'attache plus particulièrement à une femme qui est à la recherche de son mari, officier prisonnier. Elle a une petite fille qui espère bien revoir son papa. Toutes les deux le verront vivant avant qu'il ne parte dans un camp de prisonniers. Les universitaires sont arrêtés et envoyés en camp de concentration. La Pologne est partagée, elle n'existe plus vraiment: une séquence symbolique montre des soldats russes déchirer le drapeau polonais en deux dans le sens de la longueur (ce drapeau se compose d'une bande blanche et d'une rouge). La bande rouge sert de drapeau "communiste" et la bande blanche sert à capitonner leurs godillots. Les années passent, et on se retrouve en 1945, dans Cracovie où se déroule l'essentiel du film, avec un haut-parleur qui égrène les noms des morts dont on a retrouvé les corps dans les charniers de Katyn (découverts par les Allemands en 1941 - pour une partie - et surtout en 1943), en Russie près de Smolensk. Plus de 12000 officiers polonais ont été exécutés d'une balle dans la nuque en avril 1940. En 1945, la Pologne est occupée par les Russes. Wajda dit bien que ce sont les Russes (et plus précisément le NKVD, la police soviétiques), et non les Allemands, qui sont coupables de ce forfait. Les officiers exécutés étaient anti-communistes ou anti-nazis pour certains (Wajda n'en parle pas). Sur le plan narratif, le cinéaste montre l'avant et l'après de ce massacre (la fillette reçoit le carnet où son père prenait des notes, qui s'arrêtent juste avant), et c'est seulement pendant les quinze dernières minutes du film qu'on en voit toute l'horreur. En revanche, il montre bien qu'on ne pouvait pas dire qui étaient les vrais coupables (les Russes) sous peine de lourdes sanctions. Le film se finit sur un écran noir avec la musique de Penderecki en fond sonore qui accompagne tout le film. Le père du réalisateur a été une des victimes de Katyn. Je suis contente de voir qu'il sait encore faire un film de grande qualité: avec une narration, la mise en scène très sobre. On ne tombe pas dans le larmoyant ou le démonstratif. On voit que ce n'est pas un film "américain" (par exemple, je ne le mets pas sur le même plan que Walkyrie [mon billet du 11/02/09], il n'y a pas de "suspense"). J'ai vu le film dans une salle pleine de spectateurs très attentifs.

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