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Le blog de Dasola

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21 février 2009

Volt, star malgré lui - Chris Williams et Byron Howard

Après Po (Kung Fu Panda) qui m'a fait craquer, voici Volt (Bolt en VO), le super-chien héros de série qui sauve régulièrement sa maîtresse, la petite Penny. Cette dernière production est une réussite du point scénaristique et animation. J'ai vu le film en VO: il n'y avait que des adultes dans la salle. Ce Volt, petit chien blanc de race indéfinie, est vraiment irrésistible. Tout commence en Californie, dans les studios hollywoodiens. Personnellement, je n'ai pas compris tout de suite que Volt est le héros d'une série policière télévisée. Dans celle-ci, il possède de supers pouvoirs. C'est pratiquement le chien "bionique". Il vit à l'écart de la "vraie vie", enfermé le soir dans un grand mobile-home garé sur un grand plateau d'un studio. Il se croit invincible. Les seuls êtres qui font attention à lui, les lumières éteintes, sont deux chats qui n'arrêtent pas de se moquer de lui. Un jour, par un concours de circonstances, Volt se trouve enfermé dans un colis postal et expédié à New York. Là, des pigeons et une chatte qui "rackette" ces mêmes pigeons lui en font voir de toutes les couleurs car les "supers pouvoirs" de Volt n'ont bien sûr aucun effet. Malgré son désarroi, Volt est déterminé à repartir vers la Californie pour retrouver Penny et reprendre ses habitudes en la sauvant. La chatte l'accompagne à son corps défendant. Sur la route vers l'ouest, ils rencontrent un hamster dans une bulle, "groupie" des exploits de Volt. Tous les trois rejoignent la Californie et Penny. Pendant tout le film, je ne me suis pas ennuyée une minute. Le scénario réserve de très bons moments avec des "piques" sur le milieu artificiel hollywoodien où "the show must go on", quitte à remplacer Volt disparu par un clone. L'une des dernières séquence, le (réel) sauvetage de Penny, est un grand moment d'intensité. Un très bon film qui peut plaire autant aux grands qu'aux petits, et dont Ffred a dit que cela l'avait fait penser à "The Truman Show" que je n'ai malheureusement pas vu.

19 février 2009

L'étrange histoire de Benjamin Button - Francis Scott Fitzgerald

Tout d'abord, j'avoue que j'ignorais que le film qui vient de sortir était tiré d'une nouvelle et a fortiori que l'auteur en était Francis Scott Fitzgerald (Gatsby le Magnifique et Tendre est la nuit). L'étrange histoire... vient d'être publié en Presse Pocket (1,50 €), la nouvelle fait 40 pages, soit 1/2 heure de lecture. Benjamin naît vieillard et s'évapore (si je puis dire) en étant redevenu nourrisson. Entretemps, il passe sa vie à rajeunir. Quand il naît, le médecin accoucheur voit cet événement comme un scandale. Cela va nuire à sa réputation. Les parents sont effondrés mais ils "font avec". Benjamin va à l'école puis à l'université. Au début, il a une canne puis, au fur et à mesure, il s'en passe. Ses cheveux blancs foncent. Il devient de plus en plus  fringant. Il paraît n'avoir que 50 ans, alors même qu'il est né depuis 25 ou 30 ans. C'est au cours d'un bal qu'il fait la connaissance de celle qui devient sa femme, Hildegarde. Elle dit aimer les hommes mûrs. Mais le temps passe, elle vieillit, lui rajeunit. Ils ont un fils ensemble. Benjamin se désintéresse de sa femme dont le caractère s'aigrit. Il se retrouve en concurrence avec son fils qui semble ne pas avoir beaucoup d'affection pour son père étrange. D'homme, Benjamin devient enfant puis bébé, puis plus rien. Le récit est assez clinique. L'écrivain n'a pas une grande compassion pour son héros qui n'est pas très sympathique. Ce n'est pas du tout romantique, c'est même assez froid. Je n'ai pas encore vu le film. Les scénaristes semblent avoir gardé la trame, mais je pense qu'ils ont ajouté des personnages et des situations qui ne sont pas dans la nouvelle (et notamment développé l'histoire d'amour). Vu le succès, il va encore se donner un moment. J'en ferai sans doute un billet en temps utile. [film chroniqué le 23/02/2009]

17 février 2009

Le petit fugitif - Morris Engel, Ruth Orhin et Ray Ashley

Le petit fugitif date de 1953. Cette année-là, il a reçu le Lion d'argent à Venise, ex-aequo avec Les contes de la lune vague après la pluie de Mizoguchi. Il vient de ressortir en "réédition exclusive en VOSTF" (sic). C'est grâce à mon ami, qui m'en a parlé et avec qui j'y suis allée, que j'ai pu découvrir ce film qui a inspiré Les 400 coups de Truffaut. Film en noir et blanc, il a suscité l'admiration de grands cinéastes dont ceux de la Nouvelle vague. Le petit fugitif est un mélange de documentaire et de fiction. Les trois personnes citées dans le titre ont collaboré pour écrire, produire, photographier et monter le film. Morris Engel, producteur et chef opérateur, a créé un harnachement spécial pour la caméra qui permettait de filmer sans être remarqué. Cela donne effectivement une spontanéité à l'ensemble. A Brooklyn, en plein été, Joey, 7 ans, petit garçon à la frimousse pleine de taches de rousseur, et passionné de chevaux, a un grand frère, Lenny, 12 ans, joueur d'harmonica. Ce dernier en a souvent la garde quand la maman (veuve) doit s'absenter. En l'occurrence, c'est ce qui se passe quand démarre le film. Mais Lenny préfère jouer avec deux copains de son âge, et ils décident ensemble de jouer un vilain tour à Joey pour s'en débarrasser. Joey s'enfuit en métro à Coney Island (à l'extrémité sud de Brooklyn), lieu d'attractions diverses et variées, et où se situe une immense plage, endroit de prédilection pour des milliers de New Yorkais à cette époque. La caméra ne lâche pratiquement pas Joey et le suit dans ses périgrinations. C'est la première fois qu'il va à Coney Island. Grâce aux quelques dollars que la maman avait laissé avant de partir, il peut se payer un tour de manège, s'exercer à lancer des balles sur des boîtes (sans succès), se payer une barbe à papa et surtout faire des tours de poney. Il est débrouillard. L'argent étant épuisé, il se met à ramasser sur la plage des bouteilles de boissons pétillantes qui sont consignées. Il reçoit 5 c par bouteille: une fortune. Joey va rester du samedi après-midi jusqu'au dimanche après-midi livré à lui-même. Pas une fois, il ne pleure. Il est plutôt heureux. Tout finit bien. Je remercie mon ami de m'avoir convaincue d'assister à cette projection, ce fut un plaisir partagé, je pense, par un public nombreux (d'adultes) qui a beaucoup ri et qui a trouvé le gamin adorable. Personnellement, j'ai trouvé que c'était un garçonnet comme tous ceux de son âge, pas toujours obéissant mais qui a besoin que l'on s'occupe de lui.

15 février 2009

Doute - John Patrick Shanley

Doute (Doubt) est adapté d'une pièce de théâtre écrite par John Patrick Shanley (réalisateur du film) qui a été jouée (avec succès) à Broadway en 2005-2006 et a reçu le prix Pulitzer. Ce "doute" est une référence à deux ou trois éléments du film. C'est d'abord le thème choisi pour son sermon par le Père Flynn (Philip Seymour Hoffman) lors d'une messe au tout début du film. C'est aussi le sentiment qui envahit Soeur Aloysius (formidable Meryl Streep) concernant ce Père Flynn chez lequel elle soupçonne un comportement coupable envers un jeune élève noir, Donald. Ce sentiment est renforcé par le témoignage de Soeur James (Amy Adams) qui pense avoir vu quelque chose de répréhensible. Le doute de Soeur Aloysius repose sur une certitude sans preuve réelle. J'ai oublié de dire que l'histoire se passe pendant l'hiver 1964, un an après l'assassinat de Kennedy, dans un collège privé catholique du Bronx, un quartier de New-York. A cette époque, les tensions entre blancs et noirs sont vives aux Etats-Unis. Le jeune Donald est arrivé en milieu de scolarité, il est isolé parmi ces jeunes blancs qui ne manquent pas de le rudoyer. De plus, chez lui, il est battu par son père. Le Père Flynn l'entoure d'une affection qui va (peut-être) au-delà de la bienséance. Il y a parfois de l'humour dans ce film un peu austère: on voit le contraste entre les hommes d'Eglise bons vivants qui parlent fort pendant les repas et les Soeurs qui s'adressent à peine la parole en mangeant. Ce film donne l'occasion à Meryl Streep de montrer une fois de plus son grand talent. Son rôle de Soeur Aloysius est complexe. Elle est "la terreur" du collège: c'est elle qui punit les élèves dissipés. Elle est aussi capable d'avoir de la compassion pour une autre Soeur qui perd la vue. Elle est enfin capable par son seul discours d'acculer quelqu'un à démissionner. On apprend qu'autrefois elle a été mariée, mais que son mari est mort pendant la campagne d'Italie durant les années 40. Elle connaît la vie. Elle est aussi capable de pleurer. Elle se rend compte qu'elle est pleine de doutes. En revanche, je ne sais que penser du personnage de la mère de Donald: son seul but est que son fils finisse son année scolaire quel qu'en soit le prix. C'est un film idéal pour les acteurs. Personnellement, j'ai assisté en 2006, à Paris, à une représentation de la pièce (adaptée en français) mise en scène par Roman Polanski avec Thierry Frémont et Dominique Labourier. C'était vraiment très très bien.

13 février 2009

Les "Tags" des dernières fois et mes PAL

Je viens de copier-coller ce questionnaire écrit en anglais que j'ai trouvé chez Dominique. Comme mon ami est attaché à la langue française, je vais traduire les définitions dans la langue de Molière. C'est un tag sympa et cela change de mes billets "cinéma" et "livres".

La dernière cigarette fumée: je ne fume pas.

La dernière boisson alcoolisée bue: un petit vin rouge italien au restaurant.
 

La dernière fois que j'ai conduit: c'était il y a 4 semaines, en Province, dans le Limousin où ma "choupette" a sa place de parking attitrée.

Le dernier baiser: jeudi après-midi 12 février 2009, à 15h20.

La dernière fois où j'ai (vraiment) pleuré: quand j'ai regardé quelques photos représentant mon père et ma mère.

Le dernier livre acheté: Profondeurs d'Henning Mankell (en poche).

Le dernier livre lu: Un chien mort après lui de Jean Rolin (P.O.L) (peut-être un billet futur).

Le dernier film vu: Doute avec Meryl Streep (billet très bientôt).

La dernière boisson bue
: de l'eau ce soir pendant le dîner.

Ce que j'ai mangé en dernier: un yaourt.

Le dernier coup de fil passé: ce soir pour parler avec mon ami.

La dernière émission vue à la télé: un enregistrement de A droite toute de Marcel Bluwal qui a été diffusé dimanche 8 février 2009.

Les dernières chaussures portées: mes pantoufles Isotoner dès que je suis rentrée chez moi.

La dernière chanson que j'ai chantée: Ne me quitte pas de Brel (je chantais en même temps que lui dans le poste de radio) au restaurant italien où j'ai bu le vin dimanche soir.

La dernière chose achetée: mon ticket de cinéma pour Doute.

Le dernier chargement (sur l'ordi): l'émission Le Masque et la Plume de dimanche soir dernier.

La dernière boisson gazeuse: il y a très longtemps, je n'en bois plus, cela me fait mal à l'estomac.

Les derniers mots que j'ai écrits: là tout de suite.

Les derniers mots que j'ai dits: [c'est personnel].

La dernière glace mangée: au resto, il y a 2 semaines, une dame blanche avec plein de chantilly (pas pour le régime).

La dernière page web visitée: à l'instant, celle de Dominique.

De plus à la demande (presque générale, et notamment) d'Angelica, voici quelques photos d'une partie de ma PAL qui forme plusieurs piles. Je n'en ai photographié que deux (piles).

P1000303Photo de mes deux piles   P1000313 Pile de gauche   P1000309 Pile de droite

J'ai photographié à peine la moitié.

11 février 2009

Walkyrie - Bryan Singer

Le sujet a été rarement traité au cinéma: l'attentat manqué du 20 juillet 1944 contre Adolf Hitler. Walkyrie de Brian Singer est un film assez hollywoodien: on parle anglais, même Hitler et Goebbels. Avec le regain du cinéma outre-Rhin, j'aurais mieux aimé que le film soit tourné en allemand avec des acteurs allemands. D'ailleurs il y a des Allemands dans ce film en la personne de Thomas Krestchmann (vu dans la Chute). Cela m'a beaucoup gênée d'entendre parler la langue de Shakespeare tout du long, sauf dans le préambule où Stauffenberg (Tom Cruise) lit en voix "off" en allemand son journal (l'acteur ne se débrouille pas mal). Walkyrie, pour ce que j'en ai compris, est le nom d'une opération (dûment décrite dans un document) qu'avait imaginée Hitler, qui permettrait de donner le pouvoir à l'armée régulière s'il venait à disparaître. Certains opposants au Führer (dont le comte Von Stauffenberg) ont repris à leur compte cette opération en modifiant la rédaction du texte et en le faisant re-signer par Hitler sans qu'il le lise. Tout le film retrace comment Stauffenberg et quelques hauts gradés ont préparé l'attentat avec une bombe artisanale. Ils ont décidé d'éliminer Hitler qu'ils jugent devenu un danger pour l'Allemagne. C'est Stauffenberg (privé de l'oeil gauche et de la main droite dans un bombardement en Afrique du Nord) qui est chargé de déposer la bombe lors d'une réunion entre Hitler et son état-major. [Cela me fait penser qu'il n'est fait mention à aucun moment du rôle de Rommel qui fut destitué de ses fonctions après l'attentat. Hitler le soupçonnait d'y avoir participé]. Je m'attendais à du suspense (même si on connaît la fin). C'est au contraire platement filmé, j'ai trouvé le film neutre, sans relief. On côtoit plusieurs personnages mais le réalisateur ne s'attarde pas à nous les présenter. Tout est superficiel. Vous pouvez vous dispenser de le voir, à moins que vous soyez "fan" de Tom Cruise, qui est très bien ainsi que tous les acteurs qui l'entourent, Bill Nighy et Tom Wilkinson en tête.

9 février 2009

Un Juif pour l'exemple - Jacques Chessex

Ce livre court (93 pages) publié aux éditions Grasset est sous-titré "roman" par son l'auteur, Jacques Chessex (âgé de 8 ans à l'époque où les faits se déroulent). Il raconte ce qui s'est passé le 16 avril 1942 dans la petite ville de Payerne, dans le canton de Vaud, en Suisse. Avec ce récit romancé, on découvre que, dans ce pays que l'on croit neutre et pacifique, un Juif, au moins, a servi de victime expiatoire. En effet, dès le début de la seconde guerre mondiale, Payerne se trouve confrontée au marasme économique qui dure depuis les années 30. En 1939, après plusieurs faillites d'usines, plus de 10% de la population est au chômage. On impute la faute aux nantis, c'est-à-dire aux Juifs et aux francs-maçons. L'antisémitisme est vivace dans certains cantons et il est exacerbé par quelques personnes dont un pasteur (cité par Chessex). Hitler et le nazisme ont de chauds partisans. Fernand Ischi, garagiste à Payerne mais ouvrier non-qualifié, gagne-petit, un raté mais un Don Juan auprès des dames, fait partie du Mouvement National Suisse (Extrême-droite). Il devient membre actif du parti nazi et apprenti Gauleiter. Influencé par le pasteur Lugrin cité plus haut, Ischi va organiser une expédition punitive pour faire peur aux Juifs parasites. M. Arthur Bloch, marchand de bestiaux cossu (et qui faisait des envieux) a le malheur d'être choisi pour servir de bouc émissaire. Cela aurait dû être le début d'une série. Arthur Bloch, Juif bernois pratiquant, se rend régulièrement dans des foires (dont celle de Payerne) pour acheter des bovins. Il est attiré dans un guet-apens dans une étable et abattu par Ischi et 4 autres hommes à sa solde. Pour faire disparaître le corps, ils le coupent en morceaux, dispersés dans 4 récipients et jetés dans le lac voisin. Les morceaux de cadavre seront retrouvés 8 jours plus tard. Les coupables sont arrêtés, jugés et condamnés à de lourdes peines. Car Jacques Chessex, témoin indirect, a romancé un fait divers réel. A l'époque, il avait comme camarades de classe la fille aînée d'Ischi, ainsi que le fils du gendarme qui a arrêté celui-ci et le fils du juge qui l'a condamné. 20 ans plus tard, Jacques Chessex va croiser le pasteur Lugrin qui ne montre aucun remords. Chassex se sent sali de l'avoir rencontré. La femme d'Arthur Bloch (qui mourra 5 ans après son mari d'absolu désespoir) a fait graver une phrase sur la tombe de son mari: "Gott weiss warum" (Dieu sait pourquoi). Chessex retrace avec talent et sobriété ce triste fait divers. Même si c'est de l'histoire ancienne, ce crime est impardonnable.

7 février 2009

Morse - Tomas Alfredson

Ce qui frappe immédiatement dans ce film, Morse, c'est la neige d'un blanc immaculé que l'on voit pendant tout le film et qui donne un aspect un peu irréel. Nous sommes en Suède dans la région de Stockholm, dans une petite ville au début des années 80 (Brejnev est encore au pouvoir en URSS). Installé récemment dans la ville, un homme d'une cinquantaine d'années, d'aspect anodin, s'attaque à un homme en lui faisant inhaler un produit qui endort. Très tranquillement, il pend sa victime par les pieds à un arbre et la saigne comme un cochon. Il récupère le sang dans un récipient, mais, interrompu dans sa triste besogne, il laisse tout sur place et quitte les lieux sans être poursuivi. En revanche, ce crime fait la une des journaux locaux. On ne voit ni policier ni enquêteur. Cet homme vit avec une étrange adolescente, Eli, une brune aux yeux bleus âgée de 12 ans (mais cela fait longtemps qu'elle a 12 ans). On ne sait pas, on ne saura pas, les rapports qu'ils entretiennent: est-il le père d'Eli, son protecteur ou leurs rapports sont-ils plus intimes? Toujours est-il que dans cette même ville, un jeune garçon, Oskar, du même âge qu'Eli mais qui paraît plus jeune, est le souffre-douleur de trois de ses camarades d'école. Oskar est très blond, un peu malingre, et il encaisse toutes les brimades sans broncher. Oskar rêve pourtant de se venger, il a un couteau sur lui qu'il sort souvent, mais il se contente de poignarder les arbres. Voisins de palier, Eli et Oskar se rencontrent, échangent un rubik cube... Eli est un vampire. Elle a une force peu commune. C'est pour elle que l'homme tuait (il donnera sa vie pour elle). Dès qu'Eli a faim/soif de sang, elle semble émettre une odeur pas agréable. Elle paraît anémiée, a les yeux cernés. Pourtant, la jeune vampire sait aussi très bien tuer ses propres victimes pour se gaver de leur sang. Ses forces décuplent quand elle attaque. Il y a quelques scènes un peu "gore" où l'on voit Eli s'attaquer à des victimes plutôt "costaudes", elle les vide de leur sang et leur brise la nuque (sinon ils deviennent aussi vampires). Un plan de quelques secondes montre qu'elle était un garçon avant d'avoir été mutilée. Oskar la voit à l'oeuvre. Il a deviné qu'elle est un vampire mais n'en a pas peur. Grâce à Eli et à sa force de conviction, Oskar arrivera à se venger de ses bourreaux (et de quelle façon!). Le titre "Morse" est en rapport direct avec l'alphabet du même nom. C'est un des moyens qu'Oskar et Eli utilisent pour communiquer (par exemple lors de la dernière scène dans le train). Ce film est un beau film sur l'enfance, les premiers émois entre un garçon et une fille. Morse a paraît-il reçu beaucoup de prix dans les festivals (dont celui de Gerardmer). La salle où j'ai vu le film était comble. Le public est au rendez-vous et c'est mérité. Je n'ai pas vu Twilight qui est sur le même thème mais je pense que Morse, adapté d'un roman suédois de John Ajvide Lindqvist (non traduit en français, me semble-t-il), est vraiment une oeuvre étonnante qui renouvelle le genre "film de vampires" (absence de gousse d'ail et de crucifix et autre figure classique). Sont conservés les suçons dans le cou ou la combustion spontanée due au soleil.

5 février 2009

The Square - Nash Edgerton

Dans la même soirée, je suis allée voir The Square en ayant lu que c'était un film noir australien, puis juste après The Club, film noir anglais (billet à venir [chroniqué le 05/03/09]). Je suis friande de ce genre de cinéma. The Square est un film dont le réalisateur et les acteurs sont inconnus chez nous. C'est en effet très noir. Et pourtant, cela se passe en plein été australien pendant les périodes de Noël et de Jour de l'An. Un homme et une femme sont amants: ils font l'amour dans une voiture. Les seuls témoins sont deux chiens, un gros et un petit, qui attendent chacun dans une voiture. La femme, Carla (maîtresse du gros chien), est mariée à un homme tatoué dont on ne connaît pas la profession (a priori pas très honnête), très "beauf", et qui cache une grosse somme d'argent dans un sac (que Carla découvre par hasard). L'homme, Raymond (le maître du petit chien), est entrepreneur de travaux publics et il est marié. Comme de bien entendu, Carla veut partir avec son amant et l'argent. Les ennuis commencent à cause d'un engrenage fatal. Il y a beaucoup de morts: quelques humains, et malheureusement le gros chien amoureux de la petite chienne qui trouvera une fin tragique en voulant la rejoindre à la nage. Entretemps, un méchant maître-chanteur très mystérieux se manifeste et s'adresse à Raymond par cartes de Noël interposées. Le "Square" en question est un bout de terrain carré à l'intérieur du chantier de Raymond et il sert accessoirement pour enterrer un corps. Tout se termine tragiquement, et les méchants ne sont pas ceux qu'on croit. Comme film de genre, ce n'est pas mal du tout.
PS: je viens de constater que, deux semaines après leur sortie, The Square et The Club ne sont plus à l'affiche à Paris. Je ne sais pas quoi penser.

3 février 2009

Les noces rebelles - Sam Mendes

Je dis tout de suite que je n'ai pas été emballée par ce film (le titre original est Revolutionary Road (2)). Bien que cela ne sombre pas dans l'hystérie, nous assistons quand même à une suite ininterrompue (ou presque) de violentes "engueulades" verbales au sein du ménage que forment Kate Winslet et Leonardo di Caprio (April et Frank (1) Wheeler). J'ai trouvé l'histoire et l'atmosphère étouffantes (pour ça, c'est réussi). Et tout se passe presque exclusivement au 125 Revolutionary Road (2), allée proprette d'une petite ville sans histoire, pendant l'été 1955. Dans le cinéma où je vais régulièrement, le succès est au rendez-vous pour ce film que j'ai vu il y a presque une semaine et qui m'a laissée totalement de marbre. Sam Mendes est un cinéaste froid. Pour American Beauty, ça passait, et il y avait un certain humour. Dans les Noces rebelles, il n'y en a aucun. De plus, certains spectateurs n'ont pas arrêté de ricaner (rires nerveux?) pendant la projection et je me demande bien pourquoi. Peut-être venaient-ils voir "l'après-Titanic", et ce n'est pas ce qu'on voit à l'écran. April rêvait d'une autre vie que celle qu'elle mène: une mère de famille qui attend son mari de retour du travail. Elle voulait être actrice. Or, aux Etats-Unis, dès que les femmes sont mariées, le conformisme s'installe. Pendant le film, on ne fait qu'apercevoir (une fois) les enfants; en revanche, on fait connaissance d'un couple voisin (lui est secrètement amoureux d'April), puis d'un autre couple dont l'épouse, Helen Givings (Katie Bates), agente immobilière et très bavarde, se lie avec April. Ce troisième couple a un fils, John, perturbé psychologiquement et ex-génie en maths. Après une période d'espoir pour April qui a des rêves d'émancipation et de changement de vie (provoquant un certain émoi dans l'entourage des voisins), la fin de l'histoire est terrible et assez inéluctable. April souffre (me semble-t-il) de dépression. Autant Kate Winslet est convaincante, autant je suis plus réservée concernant Lenonardo di Caprio (que l'on sent trop peu au fait de la vie de couple, et de père de famille, dans la vie réelle). Il manque de maturité pour ce genre de rôle. Quant à la condition des femmes aux Etats-Unis, ce n'est pas forcément une sinécure, même aujourd'hui. Certes, 1968 est passé par là, mais il y encore des progrès à faire. A vous de juger.

(1) et non "Raymond" comme je l'avais écrit par erreur (confusion de ma part avec The Square vu par ailleurs [billet du 5 février 2009]?). Merci Wilyrah.
(2) et non "Revolution Road" comme je l'avais marqué. Merci Audrey.

1 février 2009

La pluie, avant qu'elle tombe - Jonathan Coe

La pluie, avant qu'elle tombe (The rain, before it falls), voilà un titre qui sort de l'ordinaire. Ce bout de phrase constitue les derniers mots de ce roman de Jonathan Coe (Testament à l'anglaise, le Cercle fermé, Bienvenue au club) que je vous recommande vivement. Venant juste de paraître aux Editions Gallimard, c'est mon premier coup de coeur de l'année 2009. En Angleterre, dans le Shropshire, Rosamund, une vieille dame de 74 ans, vient de décéder. Sa nièce Gill trouve dans la maison de sa tante des cassettes audio que cette dernière a enregistrées juste avant de mourir (suicide?). Gill n'était pas la destinataire de ces cassettes. Dans ses dernières volontés, Rosamund les destinait à une certaine Imogen, sa petite cousine (et une de ses héritières), jeune fille aveugle que Gill avait rencontrée plus de 20 ans auparavant (Imogen est aujourd'hui introuvable). Rosamund avait une grande affection pour Imogen dont elle s'était un peu occupée pendant un temps. Ne pouvant résister à la tentation, Gill va écouter, en compagnie de ses deux filles, les cassettes qui retracent l'histoire de trois générations de femmes faisant partie de leur famille. Pour ce faire, Rosamund s'est aidée de 20 photos qu'elle décrit le plus précisément possible et qui lui permettent d'égréner ses souvenirs. Ce procédé fait que le récit est écrit sur un mode subjectif en discours indirect, nous n'avons que le seul point de vue de Rosamund, une femme qui préférait les femmes aux hommes. Durant la description narrative des photos, nous faisons connaissance avec la cousine germaine de Rosamund, Béatrix (enfant mal-aimée), mère de Théa (guère mieux traitée), et grand-mère d'Imogen (rendue aveugle par sa mère). L'histoire commence en 1940 (juste avant le Blitz sur Londres). En Angleterre, des centaines d'enfants étaient évacués de la région de Londres et confiés temporairement à des familles d'accueil. La 20ème et dernière photo a été prise pour les 50 ans de Rosamund en 1984. Je précise qu'avec toutes ces explications, je n'ai rien dévoilé des révélations qui émaillent le récit. J'ai vraiment été émue par ce roman de 250 pages, haletant de bout en bout, et qui s'avale d'une traite. Lisez-le, c'est une vraie réussite.

31 janvier 2009

Films vus et non commentés depuis le 23/12/2008

Suite de ma chronique précédente sur les films dont je n'ai pas pris la peine de faire un billet entier. Pour ces cinq-là, il faut bien que j'en parle puisqu'il y a en au moins trois cités dans mon billet "mes meilleurs films 2008" (mais ça commence déjà à s'éloigner...).

Mesrine - L'ennemi public n°1 de Jean-François Richet. Cette deuxième partie m'a paru un peu moins convaincante que la première. Les seconds rôles y sont peut-être pour quelque chose, en particulier Gérard Lanvin en Charlie Bauer, qui parle avec un accent un peu ridicule. Cette deuxième partie se concentre sur les 7 dernières années de vie de Mesrine: ses évasions, ses cavales, sa rencontre avec François Besse, et sa fin qui ressemble à une exécution en règle. Le rythme est toujours haletant et Vincent Cassel a trouvé le rôle de sa vie (pour l'instant).

Luther
d'Eric Till. Le film réalisé en 2003 a trouvé un distributeur pour une sortie en France fin 2008. C'est une hagiographie de Luther (1483-1546). Les Luthériens ont financé le film. Joseph Fiennes interprète Luther. Physiquement un peu gringalet (il ne ressemble pas au portrait que Cranach l'Ancien a fait du fondateur du protestantisme), il manque de charisme. Le film se déroulant sur plus de 20 ans, aucun des personnages à l'écran ne semble pourtant avoir pris une ride. A noter quand même une des dernières apparitions de Peter Ustinov (très bien en prince protecteur de Luther). Luther aurait mérité mieux. De plus, cette période est passionnante et peu connue.

Et après
(Afterwards) de Gilles Bourdos. Le film est adapté d'un roman de Guillaume Musso que je ne connais que de nom. Le film ne m'a pas convaincue de lire le roman. Romain Duris (pas à l'aise) joue Nathan adulte. Dans le prologue du film, on voit Nathan âgé d'une dizaine d'année percuté par une voiture. On le croit mort, il revient à la vie. Devenu adulte, un mystérieux docteur (John Malkovich) lui fait comprendre qu'il est devenu un ange sans le savoir. Il a le don de voir qui va mourir dans les minutes, heures ou jours qui viennent, car les futurs trépassés sont entourés d'un halo de lumière quelques instants. J'ai trouvé le film sans intérêt et pas bien interprété.

L'empreinte de l'ange de Safy Nebbou, avec Catherine Frot et Sandrine Bonnaire, est un film à voir pour la confrontation entre deux femmes. L'une, Elsa (Catherine Frot), qui a perdu sa fille encore bébé (quelques jours) dans l'incendie de la maternité, plusieurs années auparavant, croit la reconnaître en voyant
lors d'un anniversaire une fillette (âgée de presque 10 ans) dont la mère, Claire, jouée par Sandrine Bonnaire, mène une vie apparemment sans histoire. Jusqu'au bout, on se demande si Elsa n'est pas folle. Catherine Frot fait presque peur dans sa détermination. Les faits s'inspirent d'une histoire vraie; il faut accepter la conclusion. Le film aurait pu s'appeler "l'instinct maternel".

The Spirit de Franck Miller est le premier film que j'ai vu en 2009, en ne sachant pas du tout ce que j'allais voir. J'avais bien aimé Sin City, surtout le premier segment (avec Mickey Rourke), et il y a en avait 3 pour un seul film, alors que pour The Spirit, il s'agit d'une seule et unique histoire qui est longue à s'installer. Et The Spirit n'est ni Batman, ni Superman. C'est peut-être un des éléments qui expliquent pourquoi au moins 25 personnes, dans la salle où j'étais, sont parties subrepticement avant la fin. Depuis Trouble every day de Claire Denis, c'est la première fois que je vois autant de gens partir de cette manière. Personnellement, voir un film comme celui-là ne m'apporte rien et j'ai eu l'impression que j'aurais pu faire des choses plus passionnantes (écrire des billets pour mon blog par exemple).

29 janvier 2009

L'amie du diable - Peter Robinson

C'est la première fois que je participe au tirage au sort de Masse critique Babelio. Dans la liste disponible, j'ai choisi ce roman policier car j'apprécie le personnage de l'inspecteur Alan Banks qui mène des enquêtes criminelles dans le Yorkshire, région des soeurs Brontë. L'amie du Diable vient de paraître en 2009 dans la série "Spécial suspense" d'Albin Michel. Je dis tout de suite que ce n'est pas le roman de Peter Robinson que j'ai préféré. Alan Banks est divorcé, avec deux grands enfants (schéma matrimonial récurrent de ce genre de polar: John Rebus chez Ian Rankin, Erlandur chez Indridason, etc.). Dans un des livres précédents, il a eu une relation sentimentale avec l'inspectrice Annie Cabott. Mais cette liaison ne s'est pas très bien terminée. Quand le roman débute, le corps d'une jeune femme violée et tuée est retrouvé dans une arrière-cour (Banks est chargé de l'enquête avec son équipe dont une grande jeune femme noire, déjà présente dans des enquêtes précédentes). Dans le même temps, au bord d'une falaise, une jeune femme tétraplégique est en train d'être picorée par des mouettes après avoir été égorgée avec un scalpel, c'est elle, l'amie du Diable (je ne dévoile pas grand-chose puisque cela nous est dit dans le début du roman). Le Diable en question est un homme qui avait violé, torturé et tué 5 jeunes femmes quelques années auparavant. Mariée avec cet homme, et accusée d'avoir été sa complice, Lucy Payne (tel est son nom) s'est jetée par une fenêtre au moment de son arrestation, d'où sa tétraplégie. Les deux crimes ne semblent avoir aucun rapport l'un avec l'autre. D'ailleurs le récit se déroule alternativement entre les deux enquêtes. Je ne vous dévoilerai bien évidemment rien de la conclusion de l'histoire mais je répète que j'ai connu Peter Robinson plus inspiré dans Saison sèche, Froid comme la tombe, Beau monstre, Ne jouez pas avec le feu. Si vous voulez vous familiariser avec Banks et le Yorkshire et avoir une bonne opinion de Peter Robinson, commencez par les titres cités ci-dessus.

27 janvier 2009

La douleur (Marguerite Duras) - Mise en scène Patrice Chéreau

Je suis contente d'avoir traversé tout Paris et être allée jusqu'à Pantin, dans la salle Jacques Brel où se donnait, pour une unique représentation, une adaptation de La douleur de Marguerite Duras, mise en scène par Patrice Chéreau qui dirige une de ses actrices fétiches, Dominique Blanc. Ce spectacle est en tournée en France jusqu'à fin avril 2009 et en Europe, et cela se joue à guichets fermés chaque fois. Je ne peux que saluer l'interprétation magnifique de Dominique Blanc, seule en scène dans un décor réduit à sa plus simple expression: une table, quelques chaises, pas grand-chose d'autre. Le placement étant libre, on nous a donné comme consigne d'éteindre les portables avant de rentrer dans la salle et de nous installer le plus rapidement possible, car Dominique Blanc était déjà sur la scène dans l'obscurité. Elle nous attendait, assise, dos au public. La pièce dure 1h20, et dès le début, Dominique Blanc se met à parler avec sa voix caractéristique; elle est maintenant de profil face à la table. Elle vide son sac (au sens propre et figuré). Le texte est limpide. La douleur (publié en Folio Gallimard) est un récit autobiographique, et n'est donc pas une pièce de théâtre. Mais avec cette actrice et ce metteur en scène, tout est possible pour notre plus grand plaisir. En avril 1945, la capitulation de l'Allemagne est proche, les premiers déportés reviennent et passent par l'hôtel Lutétia à Paris. Dominique Blanc interprète Marguerite Duras (et quelques autres personnages). Marguerite espère le retour de son mari Robert L (en réalité, il s'appelait Robert Anthelme), déporté à Buchenwald ou Dachau. Elle énonce quelques considérations sur la France de l'époque et sur De Gaulle. Elle nous dit que les déportés reviennent dans une quasi-indifférence. Quand Robert L revient enfin, il ne pèse plus que 38 kilos (le poids des os et des organes) pour 1m78. Cette dernière partie du spectacle est bouleversante avec la description du délabrement physique de cet homme. Il mettra presque un mois pour pouvoir manger un repas normal. La pièce se termine sur cette phrase d'espoir: "j'ai faim" dit Robert L. Il est sauvé. En revanche, le texte de La Douleur continue (voir le billet d'Aifelle). Bien entendu, Dominique Blanc a été ovationnée à la fin du spectacle.

25 janvier 2009

Bertrand Tavernier en séance dédicace

Le 16 décembre 2008, j'ai eu la chance de voir Bertrand Tavernier qui dédicaçait son livre Amis américains, entretiens avec les grands auteurs d'Hollywood (Institut Lumière, Actes Sud). Cela se passait à la librairie Ciné Reflet dont j'ai déjà parlé dans mon billet du 20/05/07. La boutique est petite et ne peut contenir beaucoup de monde. Le réalisateur est arrivé avec quelques minutes de retard sur l'heure prévu. Il a embrassé deux petites filles d'une dizaine d'années dont l'une était effectivement sa petite-fille. Elle était accompagnée de la propre fille de Bertrand Tavernier. C'était touchant, car cette future cinéphile en herbe avait remarqué le coffret DVD des films de Jacques Demy sur un présentoir en disant que Peau d'Ane, c'était très bien. Le grand-père était tout attendri. Il a échangé quelques paroles avec sa fille: il revenait d'Australie et partait en thalasso pour se reposer. Puis, Bertrand Tavernier s'est installé à une table et une première dame s'est présentée avec le livre (un pavé de 996 pages, relié, qui pèse son poids en texte en photos). Cette même dame a aussi transmis des documents (je crois que c'était un scénario) qu'elle soumettait de la part de sa fille à elle. Puis, étant la plus près de la table, j'ai présenté mon exemplaire de l'édition précédente parue il y a 15 ans (Actes Sud, Institut Lumière) - après avoir demandé si je pouvais le faire - et j'ai par ailleurs acheté (de la part de mon ami) la nouvelle édition. Je suis repartie toute contente avec mes deux livres dédicacés. Monsieur Tavernier m'a paru un homme simple et accessible. Rien que pour La vie et rien d'autre, Le juge et l'assassin, Un dimanche à la campagne, Que la fête commence, Coup de torchon, je le remercie d'être un grand monsieur du cinéma.

23 janvier 2009

Il divo - Paolo Sorrentino

Il divo, masculin de "La Diva", c'est Giulio Andreotti (aussi surnommé l'Inoxydable, le Sphinx, Il gobetto [le joli Petit-Bossu], Belzebuth, le Renard, le Moloch, la Salamandre, le Pape noir, l'Homme des ténèbres), homme politique italien qui a régné sur la Péninsule pendant un demi-siècle en tant que président du conseil (il a été nommé sept fois à ce poste, qui échoit au chef du parti ou de la coalition majoritaire). Le réalisateur a trouvé l'acteur qu'il fallait pour incarner Andreotti en la personne de Toni Servillo. Il est grandiose, Toni Servillo, que j'ai découvert dans Gomorra. Pour incarner son personnage, il porte des lunettes, il a les oreilles décollées et l'air engoncé, et quel plaisir de l'entendre dire son texte. Dans une scène, il récite un monologue comme s'il était sur une scène de théâtre: les spots s'allument et on est complètement captivé par cette langue italienne dite par la voix doucereuse de l'acteur. Les reparties sont souvent drôles: quand il dit, par exemple, que Dieu ne vote pas mais les prêtres si. Je n'ai rien révélé de l'histoire, assez irracontable car, à moins d'être familier de la vie politique italienne des 50 dernières années, on ne comprend pas forcément les tenants et les aboutissants. Ce n'est pas bien grave puisque la forme du film est aussi importante que le fond. Pour la petite histoire, on apprend qu'Andreotti souffre de migraines terribles qu'il soigne par acupuncture ou par un médicament qu'il essaie de faire commercialiser (en vain). Le personnage a donc aussi ses faiblesses. Sa femme est toujours à ses côtés ou pas loin. Les personnes qui entourent Andreotti sont présentés au fur et à mesure. Pour ce faire, leur nom et fonction apparaissent en rouge sur l'écran dès qu'ils sont à l'image. L'histoire se passe au moment où Andreotti est accusé de collusion avec la mafia, et d'être en partie responsable de la mort d'Aldo Moro (de l'avoir laissé exécuter), du Général della Chiesa, d'un journaliste. Il échoue à l'élection au poste de Président de la République italienne. Il est traduit en justice, condamné à une lourde peine, puis relaxé. C'est un film que j'ai vu deux fois. La première fois, j'avais loupé les  cinq premières minutes (elles sont importantes comme toutes les autres). Je suis prête à y retourner une troisième. C'est totalement jubilatoire! Et cela donne envie de mieux connaître la politique italienne de ces dernières années. C'est un véritable roman. Andreotti, 90 ans cette année, n'a pas apprécié le film, et c'est dommage car je trouve que son personnage n'est pas négatif. Comme on l'entend à un moment donné, les gens ne sont ni des anges, ni des démons. Lui, il est aussi humain que les autres. C'est un des coups de coeur de ffred.

21 janvier 2009

Polars québécois

Je vais évoquer quatre polars québécois, dont trois que j'ai achetés à la librairie du Québec située à Paris. Ceci fait suite à mon voyage au Canada effectué au mois de septembre 2008. Dans les quelques librairies où j'avais fureté (surtout dans la ville de Québec), j'avais découvert la grande richesse de la littérature québécoise au point de vue romans (policiers ou non).

La mue du serpent de terre de Benoît Bouthillette, Editions de la Bagnole, collection Parking (cela ne s'invente pas). Cette expression "Le serpent de terre" désigne, dans le roman, le métro montréalais. Benjamin Sioui, un policier amérindien, enquête sur "le suicide" d'une grand-mère "écrapoutie" (réduite en bouillie) qui se serait jetée sous une rame. L'intrigue est simple, mais c'est la langue qui ne l'est pas, avec les expressions québécoises, les tournures de phrases qui sont longues. Quand on l'a lu une fois (122 pages), cela vaut la peine de le reparcourir. Le roman est une "novella policière", selon ce qui est écrit sur la couverture.

Rouge idéal de Jacques Côté (Editions Alire) est en format de poche avec une jolie couverture "gothique". Le roman fait 430 pages. Jacques Côté situe son histoire dans la "vieille capitale", Québec. Daniel Duval, inspecteur de la Sûreté, mène l'enquête. D'après la 4ème de couverture, ce n'est pas la première enquête de cet inspecteur. Il a un coéquipier cloué dans un fauteuil roulant depuis une précédente aventure. Ce polar est d'une lecture agréable avec quelques incursions en salle d'autopsie dignes de Patricia Cornwell. Une oeuvre comme les Fleurs du mal de Baudelaire a une importance. Depuis que j'ai visité la ville de Québec, les noms de lieux évoqués comme le carré d'Yiouville me disent quelque chose. C'est d'une lecture plus classique que La mue... évoqué au-dessus.

Je finis avec L'ennui est une femme à barbe et Cadavres de François Barcelo (Gallimard Série Noire). Les deux romans se passent dans la province de Québec. L'ennui est une femme à barbe débute ainsi: "Ca commence mal: je me marie dans une demi-heure. Cela ne me tente pas tellement. Et si je peux vous parler franchement, cela ne me tente pas du tout. De me marier pour commencer. Avec Eliane, pour continuer. Mais je pense que cela serait pareil avec n'importe qui ou presque." Pour Cadavres: "Savez-vous quand j'ai commencé à regretter la mort de ma mère? C'est quand les premières gouttes de pluie se sont mises à dégouliner par le trou de balle dans le toit de la Pony [marque d'une voiture]". Dans les deux romans, le narrateur est le héros de l'histoire. Dans L'ennui..., il s'appelle Jocelyn Quévillon. Dans Cadavres, il se nomme Raymond Marchildon et il est narrateur jusque dans l'au-delà, après avoir été tué et enterré par sa soeur Angèle dans la cave d'un pavillon où cinq autres cadavres sont en train de pourrir. Cadavres est aussi le titre d'une émission télé dans lequel Angèle a plus brillé par son physique que par son talent. Les deux héros, Jocelyn et Raymond, sont des vrais "loosers", chômeurs mais qui prennent la vie comme elle vient. Ils sont attachants et pourtant... En revanche, les femmes n'ont pas vraiment le beau rôle: un peu castratrices. J'ai encore deux autres romans de François Barcelo à lire: Chiens sales ("chiens" pour nos "poulets" [flics]), et Moi, les parapluies... toujours dans la Série Noire Gallimard. Je vais m'y employer sous peu. (chroniqués le 01/03/2009)

19 janvier 2009

Les Implacables - Raoul Walsh

Vu dans le cadre d'un cycle western à l'Action Christine, The Tall Men (en VO) est un film de 1955 que je ne connaissais pas. Petite anecdote en passant, Clark Gable, qui partage l'affiche avec Robert Ryan et Jane Russell, ne me semblait pas grand. Il m'a paru même être très petit. Je ne sais pas si la position de la caméra en est la cause, mais ce détail m'a frappée. Je reprends. Peu après la fin de la guerre de Sécession, dans le Montana, deux frères texans, un peu voleurs, Ben (Clark Gable) et Clint (Cameron Mitchell), acceptent la proposition d'un homme (Robert Ryan), à qui ils ont dérobé beaucoup de pièces d'or, de l'aider à convoyer un très important troupeau de bétail (avec chevaux et chariots) du Texas vers le Montana. La première partie du film voit les trois hommes chevaucher vers le Texas. Sur leur route, ils croisent le chemin de Nella (Jane Russell) en la sauvant d'une attaque des Indiens. Elle rêve d'une vie tranquille dans le sud. Ben et Nella tombent amoureux l'un de l'autre mais n'osent se l'avouer. Nella décide d'accompagner les trois cavaliers. Durant la seconde partie du film, nous assistons au convoyage proprement dit. Des Mexicains qui sont tout dévoués à Ben sont aussi du voyage. Le film fait la part belle aux paysages grandioses, à la vie rude des hommes. Un film distrayant et agréable à voir. Je remarque une fois de plus que le public qui vient aux projections paraît être constitué de connaisseurs. Il y a des femmes (comme moi), la moyenne d'âge est la quarantaine. C'est bien, les westerns sur grand écran!

17 janvier 2009

Un blog sur l'adaptation de livres au cinéma

Une fois n'est pas coutume, je voudrais placer sous le feu de mes projecteurs, à l'intention de mes "innombrables" lecteurs (cf. mon billet du 01/12/2008), un blog assez spécialisé mais intéressant, celui d'Adaptator. Créé il y a plus de 2 ans, il semble avoir assez peu de commentateurs. Il a écrit, notamment, à propos de Macadam Cow-boy, de Dune, de La ballade de Narayama (billets les plus récents). Ses billets sont parfois espacés, mais assez fouillés et intéressants (plusieurs portent parfois sur la même oeuvre). Je pense qu'il mériterait d'être davantage fréquenté et cité. Pour la publicité, c'est donc désormais chose faite! Après, comme tout le monde le sait, pour avoir des commentaires, il faut "rendre" ceux qu'on vous fait... Et ça marche! (on y croit).

15 janvier 2009

Pour elle - Fred Cavayé

Encore un film que j'avais vu en 2008. Lisa (Diane Kruger) est "elle", Julien (Vincent Lindon) est "lui" et il y Oscar, leur fils, un adorable bambin blond d'à peine un an. Julien est professeur de français, Lisa travaille dans une société. Un matin, leur vie bascule dans la tragédie, "elle" est accusée d'avoir assassiné sa chef dans le parking de l'entreprise. Un court insert dans le premier quart du film montre qu'elle est innocente. Malgré tout, elle est condamnée à 20 ans de prison. Il faut donc accepter le postulat que le scénariste/réalisateur Fred Cavayé, dans cette première oeuvre, fait abstraction du rôle de l'ADN dans les enquêtes d'aujourd'hui. Lisa est diabétique (élément important de l'histoire). Julien s'improvise "gangster" (et ce n'est pas "inné") pour faire évader sa femme. On suit les péripéties et toutes les phases qui permettent à Julien d'arriver à ses fins. Le film dure 1h32 sans une minute de trop. J'ai été "scotchée" à mon siège. Julien planifie tout jusqu'au moindre détail en écrivant et faisant des schémas sur les murs de l'appartement qu'il occupe. Le suspense est haletant jusqu'au bout. A la fin, un des flics demande qui est Julien, un autre lui répond, c'est "monsieur tout le monde", qui va peut-être arriver à passer au travers des mailles du filet d'Interpol. Vincent Lindon et Diane Kruger forment un couple formidable. On a peur pour eux. On espère qu'ils y arriveront. La réalisation est maîtrisée, Pour elle est un grand premier film pour un réalisateur à suivre.

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