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Le blog de Dasola

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1 juillet 2008

Eldorado - Bouli Lanners

Eldorado est le troisième film de l'acteur belge Bouli Lanners qui joue aussi l'un des deux rôles principaux (Yvan). Eldorado est une sorte de "film de route" où l'on découvre la Belgique comme un pays peu peuplée (pour partie) avec d'immenses étendues de terre et de forêts. Cela a beaucoup frappé mon ami qui a vu le film en ma compagnie. Yvan, revendeur de voitures américaines qu'il va directement acheter sur place, rentre un soir chez lui dans un hameau isolé. Là, il s'aperçoit que son appartement a été cambriolé et que le voleur (prénommé Elie, paraît-il) est planqué sous le lit par peur des représailles. Elie a "choisi" cette maison parce que c'est la seule où il n'y avait pas de chien. Son butin est maigre avec quelques euros dans un bocal mais il a semé beaucoup de désordre. De là, commence un voyage surréaliste dans lequel Yvan accepte d'emmener Elie (de son vrai nom Didier) jusqu'à la frontière française. C'est là qu'habitent les parents de ce dernier. Sur la route, ils feront des rencontres improbables : un collectionneur de voitures qui ont toutes des bosses (je ne vous dirai pas la cause de ces bosses), un naturiste prénommé Alain Delon, un chien jeté du pont, les pattes attachées. Arrivés à destination, la confrontation entre Elie et ses parents est mitigée. On entend hors champ que le père ne veut plus revoir son fils. En revanche, en compagnie d'Yvan, Elie va effectuer quelques travaux de jardinage afin d'aider sa mère. Le film se termine un peu abruptement avec Yvan qui se retrouve seul à enterrer le chien. Eldorado bénéficie d'une critique française élogieuse (à juste raison). Je donnerai une mention spéciale au chef opérateur photo: l'image est magnifique.

29 juin 2008

Silex taillé - XXIème s. après J.-C.

Mon ami m'a entraînée hier samedi 28 juin 2008 à une "journée Portes ouvertes" sur un chantier archéologique à quelques stations de métro de chez moi, dans le 15ème arrondissement de Paris. Rue Henry Farman, les archéologues de l'INRAP, intervenant en archéologie préventive avant la construction d'un centre de tri sélectif des déchets, ont pu "fouiller dans les poubelles" d'un campement provisoire de chasseurs-cueilleurs remontant au Mésolithique (9000 à 6000 avant J.-C.). Seuls les piliers de fondation de l'ancien bâtiment qui a été démoli ont perturbé le site. Sur ce chantier de fouilles débuté depuis février et qui se terminera fin juillet, la journée Portes ouvertes, annoncée par voie de presse, était prévue de 10 à 12 h et de 14 à 18 h. Arrivés à 11 h, nous avons découvert une longue queue d'attente. Mais finalement, ils prenaient des groupes de 30 personnes toutes les 7 minutes. J'ai entendu une archéologue se réjouir qu'il y ait tant de monde manifestant un intérêt pour ce patrimoine archéologique. Une fois à l'intérieur, nous passions d'archéologue en archéologue, chacun expliquant un aspect (contexte préhistorique, stratigraphie, méthodes de fouilles...). La première intervenante nous a expliqué qu'ils ont d'abord ouvert une tranchée pour le diagnostic, fouillé rapidement un niveau "premier âge du fer" (-800 -500 av. J.-C.), puis décapé près de la surface de cette fameuse couche mésolithique (la plus intéressante, seulement la 2ème fouillée en Ile-de-France) à la pelle mécanique, avant de réaliser des sondages d'un mètre carré chacun. Je me suis un peu ennuyée ensuite durant la partie stratigraphie (devant une paroi de terre marron-grise séchée): c'était un peu aride, je n'y voyais rien, l'intervenant ne parlait pas assez fort, c'était un peu l'anarchie. Je me suis dit après coup qu'il aurait pu décaper un peu la terre desséchée devant nous et rafraîchir la coupe à la truelle, on aurait sans doute davantage apprécié les différences de couches. Pour l'aspect "exemple de fouilles", deux jeunes femmes, à genoux, remplissaient de terre des seaux en plastique, après avoir décapé délicatement presque à la petite cuillère quelques décimètres carrés, pendant qu'une autre parlait, parlait, parlait... L'équipe a dégagé plus particulièrement quelques emplacement où la densité de "microlithes" (petites lames de silex destinées à des pointes de flèches) était plus importante. Ils ont trouvé des ossements, des coquilles d'escargots. Les trouvailles seront examinées plus à fond dans quelques mois. Mon ami, lui, a été fasciné par l'atelier final, où avaient lieu des démonstrations d'allumage de feu par frottement de bois, du lancer de javelot, de sagaie avec un propulseur, de tir à l'arc, le tout par un excellent intervenant, très pédagogue, attentif aux enfants qui se trouvaient dans l'assistance... Sa maîtrise du sujet, de l'oral, m'a fait repenser au guide de Bourges qui m'avait bien plu l'an dernier (cf. billet du 01/09/07). Pour en revenir à Paris, j'ai appris des choses intéressantes et que j'ignorais, mais, au bout de presque trois heures de station debout, je commençais à trouver le temps long, et le soleil à taper... J'ai "zappé" le dernier atelier, la taille du silex (il faut choisir des nuclei qui ne soient pas gélifs!). Et il y avait encore un groupe derrière nous! J'ai peur que les archéologues n'aient pas disposé des deux heures de coupure de repas qu'ils avaient prévu. En tout cas, je n'aurais pas voulu être à leur place, au printemps, sous la pluie et dans le froid, pour dégager ces mètres carrés et cubes de terre!

27 juin 2008

La femme aux cigarettes - Jean Neguslesco

J'ai vu récemment La Femme aux cigarettes (Road House) (1948) de Jean Negulesco dans le cadre d'un hommage à Richard Widmark (récemment disparu, voir mon billet du 03/04/08). Très beau film noir en noir et blanc avec dans les rôles principaux Ida Lupino et sa belle voix rauque, Cornel Wilde, Celeste Holm et Richard Widmark. Jefty (Richard Widmark) est propriétaire d'un bar relais avec bowling et cabaret dans la région de Chicago, pas très loin de la frontière canadienne. Après quelques jours d'absence, il revient en compagnie de Lily Stevens (Ida Lupino) qui est chanteuse occasionnelle. Il est tombé amoureux de cette femme, qui en préfèrera un autre en la personne de Peter Morgan (Cornel Wilde), gérant du bar et ami de Jefty. D'ailleurs, on peut dire de façon triviale qu'elle le drague au cours d'un pique-nique. Avant de succomber aux avances de Lily, Peter essaie de la convaincre de repartir d'où elle est venue car Jefty est coutumier du fait de ramener avec lui des jeunes femmes dont il tombe (éventuellement) amoureux et cela risque de mal finir. Mais ça y est, Lily et Peter décident de s'enfuir tous les deux lors d'une absence de Jefty. Celui-ci voulait justement faire sa demande en mariage à Lily. Fou de rage et réagissant comme un enfant gâté, Jefty fait croire que Peter lui a dérobé 2000 US dollars et le fait arrêter par la police. Avec Lily, Peter se retrouve dépendant de Jefty, qui se porte garant de lui pour lui éviter la prison mais surtout pour le contrôler et l'humilier. Bien entendu, Lily et Peter ne peuvent supporter longtemps cette situation et avec l'aide de Susie Smith (Celeste Holm), la comptable du bar, ils décident de partir au Canada. Jefty les poursuit et cela finira mal pour l'un d'entre eux. Je voudrais faire une remarque sur Ida Lupino et son rôle dans le film. C'est la deuxième fois que je la voyais en tant qu'actrice. J'ai aussi entendu parler d'elle comme réalisatrice, elle a été une des pionnières à Hollywood. Pour en revenir au rôle, cela m'a fait une étrange impression.  On sent que l'actrice est une femme forte qui serait capable de se défendre toute seule alors que dans le film, elle subit son sort pratiquement sans réagir. C'est le rôle qui le veut mais j'aurais aimé que ce soit elle qui affronte Jefty. Cornel Wilde (Peter Morgan) paraît terne à côté d'elle. Et puis, moi qui suis très sensible aux intonations de voix, Ida Lupino en avait une, grave et très sensuelle. Quant à Richard Widmark, il joue le genre de personnage anthipathique et dérangé qui l'a rendu célèbre dans Carrefour de la mort d'Henry Hathaway (1947).

26 juin 2008

Plaintes et gémissements

[Billet intermédiaire publié un jour pair]
Que s'est-il passé ce mercredi 25 juin 2008? Est-ce qu'il y avait (déjà) la finale de l'Euro? Est-ce que tous les blogueurs qui ne se reposent pas entre deux épreuves du Bac ou deux partiels sont en train de corriger les copies des précédents? La moitié des fournisseurs d'accès ont-ils été hackés et ne fonctionnent-ils plus? Ou bien est-ce que les soldes se prolongeaient jusqu'à minuit?
Pas un seul commentaire en ce jour funeste: cela fait depuis le 14 décembre 2007 que ça ne m'était plus arrivé! Je suis restée scotchée devant mon écran jusqu'à minuit et 1 minute, à espérer en vain... Bouh!

25 juin 2008

2 "thrillers" religieux

Voici un billet qui porte sur deux romans à suspense qui se lisent facilement. C'est bien fait, les intrigues sont menées habilement et tambour battant. Je me dis que certains écrivains ont une imagination débordante mais pourquoi pas? Et ces deux romans sont nettement supérieurs (selon moi) à Da Vinci Code de Dan Brown (que j'ai détesté).

Le troisième secret de Steve Berry. Il s'agit du troisième secret de Fatima au Portugal en 1917. Il a été révélé sous le pontificat de Jean-Paul II. Dans le roman, un nouveau pape Clément (beaucoup inspiré par Benoît XVI) règne sur le Vatican. Un cardinal italien, Valendrea, qui aimerait bien prendre la place de ce nouveau pape, sait que ce 3ème secret n'a pas été dévoilé dans son intégralité. Ce message avait mis par écrit par la jeune portugaise pendant les apparitions de la Vierge Marie. Ce bout du troisième secret peut ébranler les fondements du catholicisme. Valendrea fait éliminer un vieux prêtre qui avait traduit l'intégralité du message du portugais en italien. Heureusement qu'un ami du pape en place, Michener, arrivera à se mettre en travers de la route de Valendrea. Le roman se termine avec un point d'interrogation (optimiste?) sur l'avenir de l'église puisque le secret (avec un nouveau pape) peut tout chambouler, mais ceci (pour l'instant) est de la science-fiction.

Dans Le dernier templier de Raymond Khoury, tout commence à New York lors de l'inauguration d'une exposition d'objets rares venus du Vatican. 4 hommes à cheval, déguisés en templiers, sèment la terreur (ils décapitent un garde) et s'emparent de divers objets de grande valeur, dont un "encodeur à rotors" (objet important pour la suite de l'histoire). Une jeune chercheuse assiste à la scène et découvre assez vite qui est l'instigateur de ce hold-up, un certain Vance. En parallèle, un envoyé du Vatican, De Angelis, suit aussi de près l'enquête. On se rend compte assez vite que c'est un homme dangereux et sans scrupule qui ne veut absolument pas qu'un secret découvert par les Templiers en 1291 et coulé au fond de l'eau au large de la Méditerranée refasse surface. Il en va de la survie de la chrétienté toute entière. La solution de l'énigme ne m'a pas choquée plus que cela. Et cela aurait été intéressant de voir la suite des événements si....

Ces deux romans se lisent donc dans le train, sur la plage, en pensant à autre chose. Ils sont distrayants dans leur genre. A vous de juger.

23 juin 2008

Grace is gone - James C. Strouse

Grace est partie (Grace is gone), Grace est morte au combat en Irak. Stan reste seul avec ses deux filles, Heidi et Dawn, 12 ans et demi et huit ans. Deux militaires dont un aumônier viennent annoncer un matin à Stan que sa femme est morte à 21h, un 12 mars. Le plan juste avant, on a entendu un message laissé par Grace sur le répondeur téléphonique pour dire que tout allait bien et qu'elle attendait une lettre de la part de son mari. Stan se débrouille très bien avec ses filles, il leur fait la cuisine, il s'occupe de la maison. Comment leur annoncer cette terrible nouvelle quand elles rentrent de l'école à 16h? Stan reste prostré pendant cette journée, il ne va pas travailler dans le magasin appelé "Home Office" où il est employé. Dès le retour des filles, il ne peut rien leur dire et leur propose plutôt de partir tous les trois vers un parc d'attractions en Floride situé à quelques jours de voiture. Les gamines ravies (surtout la petite) ne se doutent de rien. Sur le chemin, il prend le temps de s'arrêter chez sa mère (qui n'est pas là) mais où il trouve son frère qui apprend le décès. Stan repart. Il achète des cadeaux à Heidi et à Dawn. Heidi, très sérieuse pour son âge, se met à se douter de quelque chose. Quand elle appelle son école pour dire qu'elle sera absente et qu'elle ne peut pas rendre son devoir, son professeur lui montre de la sollicitude. Au bout du compte, c'est face à l'océan que Stan arrivera à parler à Heidi et Dawn. Il explique que cette chose terrible pouvait survenir. Stan avait été lui-même militaire mais il a été réformé à cause de sa mauvaise vue. Grace et Stan s'étaient rencontrés à l'armée. Ils s'aimaient tout simplement. Le film tout en étant émouvant est sobre et tout en retenue (mais j'ai eu quand même la larme à l'oeil à la fin). Grace is gone est le premier du réalisateur James C. Strouse qui en est aussi le scénariste. Il a été produit par l'acteur principal John Cusack absolument remarquable et la musique de Clint Eastwood complète la qualité de l'ensemble. Ce film a reçu le prix de la critique au dernier festival du cinéma américain de Deauville et le prix du public au Festival de Sundance. Cela fait plaisir de constater qu'il existe un cinéma indépendant américain qui perdure.

21 juin 2008

Le Montespan - Jean Teulé

Responsable de la bibliothèque loisirs de la société où je travaille, j'ai acheté parmi d'autres Le Montespan de Jean Teulé. Après Je, François Villon et Oh Verlaine, cette biographie romancée met en lumière un homme peu connu. Une fois de plus, c'est une lecture très agréable, mais qui laisse un sentiment de tristesse et de vies gâchées quand on l'a finie. Jean Teulé profite de ce récit romanesque pour nous brosser un portrait peu ragoûtant des moeurs de la Cour et du Paris de cette époque sur les très mauvaises odeurs, le manque d'hygiène, la saleté (le roi ne se lavait jamais), des dents gâtées et pourries, des excréments, etc. Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, Marquis de Montespan, gascon au sang chaud, a eu la très mauvaise idée (pour l'époque) d'être amoureux de sa femme et de le rester jusqu'au bout. Françoise de Rochechouart de Mortemart et Louis-Henri se rencontrent le 21 janvier 1663 dans un tribunal au Châtelet. L'un vient de perdre son frère, exécuté suite à un duel, et l'autre devait épouser un homme en fuite (s'il revient en France, il sera lui aussi exécuté). C'est le coup de foudre (pour lui tout au moins). Le 28 janvier 1663, ils se marient. Ils ont 22 ans tous les deux. Deux enfants, quatre années et des milliers de livres de dettes plus tard, Françoise devient demoiselle d'honneur de la reine Marie-Thérèse, femme de Louis XIV, et puis la maîtresse du roi. Elle a été attirée et éblouie par les fastes de la cour. En effet, cela la change de ce qu'elle a connu avec son mari, car Louis-Henri, lui, n'est pas riche, et, de par son statut de noble, n'a pas le droit de travailler. Il a même fait des emprunts auprès de sa famille qu'il ne peut pas rembourser. Sa seule opportunité est de faire la guerre et de se montrer brave pour se faire remarquer par le roi. Les deux tentatives (en Lorraine et en Méditerranée) sont des échecs. C'est d'ailleurs à son retour de sa deuxième campagne qui s'est soldée par un naufrage, qu'il apprendra son infortune. Françoise qui se fait appeler Athénaïs restera à Versailles plus de 15 ans où elle donnera au roi au moins 9 enfants, tous plus débiles (au sens de faibles), contrefaits et tarés mentalement les uns que les autres, mais ils seront tous légitimés. En dehors d'un appartement à Paris, rue Saint-Benoît, Louis-Henri possède le château de Bonnefont qui tombe en ruines dans la région de Guyenne. C'est là qu'il se retire avec ses deux enfants, Marie-Christine et Louis-Antoine, en ayant appris son infortune. D'ailleurs, Marie-Christine mourra à 11 ans (elle semble être morte de chagrin de ne pas avoir revu sa mère). Et pourtant, être le mari d'une maîtresse royale aurait pu lui apporter la fortune. Que nenni! Bien au contraire, Louis-Henri refuse toutes les faveurs de l'homme qui lui a pris sa femme. Il ajoute à ses armoiries des cornes de cocu. Au cours d'une cérémonie funèbre, il enterre son amour, "1663-1667", dans un cercueil vide. Après le refus sur ses promesses de fortune, le roi est incommodé par l'attitude du bouillant marquis et il le menace de prison comme Nicolas Fouquet. Rien n'y fait. Un temps, le marquis s'exilera avec son fils à la cour du roi d'Espagne, ennemi du roi de France. Les années passent, Louis-Henri reste fidèle à sa femme et quand il écrit à sa femme ou à d'autres personnes, il ajoute cette phrase superbe après sa signature "Epoux séparé, quoique inséparable". En revanche il est dégoûté par l'attitude de son fils Louis-Antoine qui, en grandissant, devient un être antipathique au possible, méprisant son père. Ce Louis-Antoine devient Marquis d'Antin et le roi Louis lui donnera la chaussée à Paris qui porte son nom. Louis-Henri mourra à 51 ans en 1691 sans avoir voulu revoir sa femme, non pas pour la punir, mais parce qu'il ne voulait pas qu'elle le voit malade. Françoise lui survivra 16 ans, exilée au couvent après sa disgrâce. Elle mourut en 1707 et ses entrailles ont été la proie des chiens. Je finirai en disant qu'après avoir lu Jean Teulé, on a l'impression que vivre à la Cour au temps des rois de France n'était pas une sinécure.

19 juin 2008

Mongol - Sergei Bodrov

Je suis allée voir (avant qu'il ne disparaisse des affiches) Mongol, du réalisateur russe Sergei Bodrov, il y a quelque temps. Tourné en 2005 et sorti en avril 2008, le film se termine au moment où certains autres films commencent. Il s'agit de l'histoire, depuis l'enfance jusqu'à l'âge adulte, de Témoudjin (né en 1162) qui deviendra Gengis Khan. Dans les steppes de l'Asie centrale qui s'étendent à l'infini, des tribus sont disséminées sans chef pour les unir. Chaque tribu fait la guerre aux autres. Dans ce film, le réalisateur traite le sujet de façon intime. On découvre comment le futur Grand Khan choisit sa femme, Borte, quand il a neuf ans (et elle dix) lorsque son père à lui, chef d'un clan, l'emmène dans une autre tribu. Là, plusieurs jeunes filles sont alignées et le père de Témoudjin lui dit d'en prendre une avec des jambes robustes. Ceci fait, ils doivent attendre pour se marier parce qu'ils sont trop jeunes. Sur le chemin du retour, le père est assassiné par un guerrier jaloux, Targoutal, qui jure de tuer aussi Témoudjin quand il aura atteint l'âge adulte. Témoudjin se trouve un frère de sang, Jamukha, qui deviendra son pire ennemi. En attendant, Targoutal lui fait mettre une gangue autour du cou et il le garde prisonnier pendant plusieurs années. Par la suite, vendu comme esclave, il se retrouve enchaîné, dans une geôle d'où il n'aura de cesse de s'évader. Il y arrivera grâce à Borte, devenu une belle jeune femme déterminée, mariée contre son gré à un autre homme et mère de deux enfants (que Gengis Khan reconnaîtra comme les siens). A partir de là, Témoudjin, grâce à son génie militaire et son esprit de meneur d'hommes, va unir les Mongols et commencer ses grandes conquêtes sous le nom de Gengis Khan en 1206. Mais ceci est une autre histoire. J'ai été sensible au traitement du sujet. La violence est stylisée. Le sang qui gicle lors de batailles spectaculaires ne se réduit qu'à quelques gouttes. Pour cela, l'emploi du numérique est réussi. En dehors des deux acteurs principaux qui sont respectivement japonais et chinois, tous les autres sont des Mongols. Comme le film a été tourné en Chine, en Mongolie et au Kazakhstan, nous avons droit à des vues superbes. Je recommande ce beau film.

17 juin 2008

Sator (L'énigme du carré magique) - Alain Le Ninèze

Acheté par hasard (le titre m'a intrigué), Sator (l'énigme du carré magique) d'Alain Le Ninèze, publié aux Editions Actes Sud, est un roman historique passionnant de 220 pages que j'ai lu en quelques heures. Lucius Albinus, procurateur de Judée depuis 62 après JC, reçoit de son oncle Publius Balbus Bison, qui vit à Rome, une missive lui demandant de résoudre une énigme car sa vie est en jeu. Nous sommes sous le règne de Néron et de sa femme Poppée. Les chrétiens sont poursuivis et massacrés. Publius, de vieille noblesse romaine, s'est converti depuis peu. Sur dénonciation, sa demeure est fouillée par les soldats, qui trouvent un pictogramme que Publius a recopié après l'avoir vu à Pompéi. Ce carré magique (un des signes de reconnaissance pour les chrétiens) est le suivant:

S A T O R
A R E P O
T E N E T
O P E R A
R O T A S

Ce sont des mots latins qui se lisent de gauche à droite et de droite à gauche (sauf un). La première traduction qu'en fait Lucius est: Le semeur (Dieu) dirige les oeuvres (des hommes) et les rouages (de l'univers). Mais cette traduction est appromixative et ne satisfait pas Poppée qui se fait protectrice temporaire de Lucius (elle a de la sympathie pour ce qui vient de l'Orient en général et de la Judée en particulier). Le terme AREPO n'existant pas en latin, il n'est pas traduit; c'est pourquoi une partie du roman consiste justement à savoir ce que veut dire ce mot mystérieux, et comment il s'intègre dans la phrase. Les deux récits en décalé de Lucius et de Publius se passent entre 64 et 69. Lucius (démissionnaire de son poste en 67) va mener son enquête, et rencontrer les derniers témoins survivants qui ont assisté à l'arrestation, au jugement, à la mise à mort et à la résurrection du Christ. A Rome, Publius, devant les exactions de l'empereur fou, va comploter avec d'autres pour l'assassinat de Néron (qui va se consoler de la mort de Poppée avec Messaline). Il essaiera même de rencontrer Paul (enchaîné en prison) et Simon Pierre pour l'aider dans son entreprise. Et l'énigme du carré magique, me direz-vous? Une solution nous est dévoilée (pour le mot AREPO) qui est plausible. En annexe de l'ouvrage, il y a des documents photographiques montrant diverses versions du cryptogramme depuis celle du 1er siècle à Pompéi. En effet, selon la 4ème de couverture: "le cryptogramme évoqué dans le manuscrit d'Albinus a été exhumé des ruines de Pompei en 1936 et daté de 62 après JC. Connu depuis l'Antiquité par des inscriptions plus tardives découvertes en divers lieux du monde chrétien, ce mystérieux carré de lettres appelé "carré Sator", n'a jamais pu être déchiffré."

15 juin 2008

L'amour foot - Robert Lamoureux

Je viens de me racheter le DVD car mon premier, datant d'il y a quelques années, était malheureusement HS, et je voulais vraiment revoir cette pièce hilarante (je l'avais vue "en vrai" avec ma mère, à l'époque, vers 1990).
Robert Lamoureux a concocté là une pièce bien ficelée, aux dialogues percutants, qui parle de foot et de ses aléas, des magouilles politiques pour accéder au poste de maire, des quartiers "difficiles", d'adultère, du veau aux hormones. Il faut voir les mimiques de Lamoureux: inénarrables. C'est une pièce de "boulevard" sans autre prétention que de faire rire et c'est réussi. On rit de bon coeur sans arrière-pensée. Quand la pièce débute, des casseurs de la périphérie de Saint-Plonget viennent de mettre à sac une galerie commerciale où se situe un magasin appelé "Le soulier de satin". Parmi les casseurs, un s'est détaché du lot: Félicien Couré-Koulé (je ne suis pas sûre de l'orthographe). Il a le football dans le sang. L'entraîneur de l'équipe de Saint-Plonget (Jacques Balutin) veut l'engager car les scores de ladite équipe sont absolument catastrophiques. La maman de Félicien, "une tornade antillaise" demande au maire (Robert Lamoureux) de donner son accord pour intégrer Félicien, car après tout, le maire n'est-il pas le vrai père de Félicien? Le maire, éleveur de vaches nourries aux hormones, est marié et a un fils pharmacien aux idées d'extrême-droite dont la femme tombe amoureuse de Félicien. Dix-huit ans après, la pièce n'a pas pris une ride ainsi que l'humour de Robert Lamoureux qui en a écrit d'autres aussi savoureuses: Le charlatan, Ce diable d'homme. Il a aussi écrit des sketchs. En revanche, il a été moins heureux au cinéma: la série de La septième compagnie n'est pas un sommet de finesse. Mais bon, je lui pardonne.

14 juin 2008

Billet intermédiaire: mes problèmes d'ordinateur

Depuis 2 jours, ma vie est très perturbée. Je suis en possession d'un ordinateur portable et d'un fixe. L'un est un PC, l'autre est un Mac. Le premier a 2 ans, le deuxième a 8 ans. Au démarrage, le PC se bloque sur une image. Je n'ai même pas la main pour le réinitialiser, c'est dire. J'ai une image fixe qui me nargue. Un cauchemar et je pèse mes mots. Internet, je ne peux plus m'en passer, c'est une drogue. Je me suis donc réintéressée à mon Mac que j'avais acheté en 2000 (avec OS 9, puis passé vers le 1er OS X). Non sans mal, j'ai réussi à le connecter à ma livebox. La connexion ADSL fonctionne très bien, mon souci c'est que j'ai le système d'exploitation Mac OSX (version 1) avec Internet explorer intégré version 5.1. C'est totalement obsolète. Il ne reconnaît pas certains scripts. Sur des sites sécurisés comme ma banque, je suis "jetée" sans autre forme de procès. Concernant canalblog, ma plate-forme de blog, au niveau des statistiques, les diagrammes n'apparaissent pas. Pour les billets, je ne peux changer les dates, etc. J'ai téléchargé "Safari", mais je ne peux rien en faire sur mon poste (l'OS X dont je dispose est trop ancien pour le supporter). Je suis désespérée. Je ne sais pas comment faire. Tout compte fait, je pense que je vais aller me racheter un ordinateur. En attendant, merci de ne pas m'en vouloir si je ne fait pas ou ne rends pas autant de commentaires que d'habitude. J'en suis désolée.

13 juin 2008

Film vus et non commentés depuis le 13 mai 2008

Voici un nouveau billet (pour continuer ma série) sur trois films dont deux que je n'ai pas aimé du tout. Le troisième est une sorte d'OVNI cinématographique que très peu malheureusement pourront voir.

Loin de Sunset Boulevard d'Igor Minaev: sorti dans très peu de salles en France, film étrange qui sort de l'ordinaire au style très kitsch. Ce film franco-russe, au scénario est un peu décousu, est une évocation de ce qui a pu être le cinéma russe dans les années 40-50 sous Staline qui aimait beaucoup les comédies musicales. On a droit d'ailleurs à quelques morceaux de ces films entièrement reconstitués. Constantin (Kostia) Dalmatov, qui fut l'amant d'un réalisateur célèbre, Mansurov, épouse par convenance une actrice, Lidia Poliakova. Ils deviennent célèbres tous les deux, l'un faisant tourner l'autre. Ils sont "chouchoutés" mais surveillés et ils ne peuvent pas sortir du pays. Cette histoire est inspirée de la liaison que semblent avoir eu Serguei Eiseinstein et Grigori Aleksandrov. Le défaut majeur du film est sa longueur (2H30), en tout cas en ce qui me concerne. Mais on ne peut que louer cette entreprise qui jette un regard original sur un cinéma inconnu des Occidentaux. J'ai remarqué au générique la présence de Tatiana Samoïlova, 50 ans après Quand passent les cigognes: un choc.

Cleaner de Renny Harlin. Je ne dirais qu'un mot: "nul". Et je le dis d'autant plus avec peine que j'aime beaucoup Samuel L. Jackson et Ed Harris. A part pour payer leurs impôts, ils n'ont aucune excuse d'avoir tourné dans un "truc" pareil.

G.A.L. de Miguel Courtois dans lequel José Garcia parle espagnol (mais il est doublé). Le film n'est vraiment pas terrible malgré un sujet intéressant et jamais traité au cinéma. Pour lutter contre l'ETA, des instances officielles ont créé un groupe antiterroriste. J'ai été très gênée par la laideur de l'image et la bande son qui n'est pas synchro avec les voix des acteurs.

11 juin 2008

Livres en gros caractères

Une amie de ma mère (depuis le lycée), dame d'un âge certain, et qui a des problèmes et d'yeux et de locomotion, ne peut plus lire que ligne à ligne et munie d'une énorme loupe, en tenant le livre tout près. Or elle adore la lecture depuis toujours. C'est une championne de l'orthographe. Récemment (il y a quelques semaines), en retournant à la bibliothèque de notre quartier où je ne mettais plus les pieds depuis longtemps, mon attention a été attirée sur un rayon de livres en gros caractères. J'en ai d'abord emprunté sur la carte de mon ami, et l'amie s'est montrée ra-vie! En plus, elle était à l'hôpital à ce moment-là (elle est revenue chez elle depuis), et n'avait donc guère que la lecture pour passer le temps. Depuis, j'ai vérifié: on ne trouve pas ces livres dans toutes les bibliothèques municipales de Paris, nous avons eu de la chance. Chaque semaine, je lui en apporte 5 nouveaux qu'elle s'empresse de lire à toute allure. Par bonheur, j'ai constaté qu'il y a un bon "turn-over" dans ce qui est disponible: biographies, romans policiers ou non, romans contemporains. Certains partent, d'autres reviennent. Je ne sais pas, par contre, quelle est la cadence d'acquisition par la bibliothèque. Il semble exister au moins deux éditeurs pour ce genre de publication (peut-être y en-a-t-il d'autres): les Editions Feryane http://www.feryane.fr et A vue d'oeil http://www.avuedoeil.fr. Ces deux maisons d'éditions ont une politique éditoriale intéressante. Elles font paraître en gros caractères des nouveautés, comme, par exemple, Mille soleils splendides de Khaled Hosseini, La route de Cormac Mc Carthy [billet du 09/03/08] ou Chagrin d'école de Daniel Pennac [billet du 06/11/07]. Chacune édite environ 60 nouveaux titres par an. Il y a de quoi lire!

PS: Suite aux commentaires de Cuné et 4nn3 (ci-dessous), je signale que j'avais fait, les 3 et 4 mai 2007, deux billets sur les livres audio.
PS2: Lors de mon dernier aller-retour à la bibliothèque (samedi 28 juin 2008), j'ai noté, en plus de celles rajoutées dans les commentaires, trois autres maisons d'édition dans ce secteur:
les Editions de la loupe, http://www.editionsdelaloupe.com;
les Editions Corps 16, http://www.editionscorps16.com;
et Libra diffusio, http://www.editionslibradiffusio.com.

9 juin 2008

Affaire de famille - Claus Drexel

Attention talent! Voici un premier film d'un réalisateur totalement inconnu que je vous recommande. Affaire de famille bénéficie d'un casting bien sympathique: Dussolier, Miou-Miou, Kodja et Caravaca. Divisée en trois chapitres et un épilogue, l'histoire qui se passe dans la région de Grenoble peut se résumer à cette grave question: où est passé l'argent du hold-up? Le générique du début (sorte d'introduction) le montre, ce hold-up: le caissier du stade de football est braqué le soir d'un grand match auquel ont assisté plus de 12 000 spectateurs. La recette se monte à plus de 187000 euros en liquide (suite à une "coupure" inopinée du terminal de Carte Bleue). Chapitre 1: Laure (Miou-Miou), mère de famille sans histoire, mariée depuis 22 ans, assiste le soir de ce match à l'incendie de la cabane au fond de son jardin avec toutes ses plantes à l'intérieur. Son mari qui était dans le jardin a pu éteindre l'incendie. Laure est la propriétaire d'un magasin, attenant à sa maison et appelé "Les marmottes", qui vend des souvenirs pour touristes plus inutiles les uns que les autres. Petit détail d'importance, le magasin, la maison et la cabane sont situés près du stade de foot où vient de se dérouler le match. Chapitre 2: Jean (André Dussolier), son mari, ancien champion de football qui n'a pas eu la carrière escomptée à la suite d'un pénalty malencontreux, semble être préoccupé. Il rabroue sa femme et sa fille. Je n'en dirai pas plus sur ce chapitre. Chapitre 3: Marine (Hande Kodja), la fille, qui a des rollers au pied et des écouteurs dans les oreilles, se trouve avoir un petit ami, l'inspecteur Vivant (Eric Caravaca), qui mène l'enquête dès le chapitre un (qu'est devenu l'argent et qui sont les malfrats?). Chacun a ses secrets, il y en a même un qui n'est pas celui qu'on croit. Un certain Samy ainsi qu'un surnommé Mort (diminutif de Mortimer?) veulent récupérer le magot. Bilan, deux morts et un paquet d'argent dont on ne sait qu'à la toute fin ce qu'il est devenu. Sorti sans publicité ni bande-annonce, prenez la peine d'aller voir ce film avec une musique un peu inquiétante qui convient bien. Affaire de famille, grâce à un scénario bien écrit, est assez jubilatoire.

7 juin 2008

Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal - Steven Spielberg

Mon ami n'étant décidément pas prêt à s'y précipiter avec moi et toute la foule, je me suis décidée, mardi soir, à aller voir le 4ème volet des aventures d'Indiana Jones toute seule. Hé bien, contre toute attente, j'ai passé un excellent moment. Peut-être étais-je "bon public" le soir où je l'ai vu mais je m'attendais au pire au vu de ce que j'ai lu depuis la sortie du film, notamment chez la plupart des blogueurs cinéphiles. Pour ma part, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un film distrayant et sans prétentions, très "BD". Il y a des invraisemblances et des raccourcis, mais ce n'est pas gênant (j'ai marché). Je ne me suis pas endormie, je n'ai pas eu mal à la tête et je n'ai fait aucune comparaison avec les aventures précédentes. Les effets spéciaux sont bien (bbrrr, les grosses fourmis rouges); il y a des méchants communistes, des agents du FBI pas sympas, des Mexicains au Pérou, beaucoup de squelettes, quelques momies, pas mal de toiles d'araignée, un serpent qui sauve Indiana (lui qui est ophiophobe). Le graal et l'arche d'alliance sont remplacés par un extra-terrestre plus "X-files" qu'E.T. La méchante de service, Cate Blanchett, est inquiétante et intelligente à souhait. En revanche, ses acolytes russes sont de simples "faire-valoir". J'ai cru voir des clins d'oeils à American Graffiti (de George Lucas), à Duel et certainement d'autres qui m'ont échappé. Harrison Ford est fringant, Karen Allen (bien qu'un peu empâtée, 27 ans ont passé) a l'oeil pétillant, mais leur joute verbale manque un peu de punch. Celui qui joue le fiston (junior) ne s'en tire pas mal. John Hurt et Ray Winstone complètent la distribution même si leurs rôles auraient pu être plus étoffés. Je concluerai qu'un film où l'on peut admirer (même brièvement) en vues aériennes les chutes d'Iguaçu (je les ai vues en vrai) ne peut pas être totalement mauvais.

5 juin 2008

Dans la main du Diable - Anne-Marie Garat

Grâce à Rosa (je la remercie) qui m'a fait parvenir Dans la main du Diable d'Anne-Marie Garat, je viens de passer quelques jours, dont le dernier week-end, immergée dans ce gros pavé de 1287 pages édité aux éditions de poche Babel / Actes Sud. A Paris, Gabrielle Demachy et sa tante Agota Kertész (d'origine hongroise toute les deux) viennent d'apprendre par le Ministère de la Guerre, en ce mois de septembre 1913, qu'Endre Luckàcz, cousin de l'une et fils de l'autre, est décédé en Birmanie. Une malle avec les affaires du jeune homme va leur être restituée. Chimiste de formation, Endre était parti en 1908 et n'avait jamais donné de nouvelles depuis. Comme Gabrielle veut en savoir plus sur la mort de ce cousin qu'elle aimait, et grâce à une information donnée par un certain Michel Terrier qui travaille au ministère, elle va devenir la gouvernante d'une petite Camille (Millie) de Galay, dont le père Pierre, spécialiste en maladies infectieuses, est celui qui a assisté à la mort d'Endre, et a pu récupérer un cahier d'une vingtaine de pages rédigées par Endre en hongrois, porteur d'un terrible secret. Gabrielle est une jeune femme déterminée d'une vingtaine d'années, jolie, intelligente et qui a appris à jouer du piano grâce à une amie polonaise, Dora Gombrowicz. Cette dernière est un personnage important du roman qui se déroule jusqu'en août 1914, au moment de la mobilisation générale. En effet, Dora se trouve avoir en sa possession deux ampoules dont le contenu peut anéantir une partie de la population parisienne. Quand Gabrielle commence son service, la famille de Galay nous est présentée: Mathilde née Bertin, la mère, dirige d'une main de fer à Paris la fabrique de biscuits Bertin-Galay, héritée de son père. Elle sait même s'adapter (grâce à un adjoint efficace) aux revendications de ses employées qui décide la grève. Le mari de Mathilde, Henri, est pratiquement toujours parti de par le monde en quête d'objets exotiques. Mathilde a quatre enfants dont elle ne s'est pas beaucoup occupée: Pierre (que j'ai déjà mentionné); Daniel, réalisateur de films muets qui partira aux Etats-Unis; Blanche, femme au foyer et mère possessive d'un garçon nommé Didier; et enfin Sophie, la petite dernière, enfant non désirée, et déjà mère, elle-même, de 3 enfants (elle en attend un 4ème) et dont le mari, Charles, notaire de son état, la trompe outrageusement tout en profitant de sa dot. Elle saura se venger à sa manière. Cette grande famille bourgeoise a une nombreuse domesticité dans la demeure du Mesnil à 20 km à l'ouest de Paris. De plus, Mathilde possède un grand appartement à la Chaussée d'Antin. Au fil de ce long roman qui prend son temps mais où je ne me suis pas ennuyée une seconde (il y a suffisamment de rebondissements pour que j'ai eu envie de continuer), Gabrielle croise le chemin d'un anarchiste Marcus, de Clarisse Zepwiller et de son frère Jean (compagnon de route d'Endre), d'un commissaire à la belle moustache, dénommé Louvain. On n'entend pas trop les rumeurs de la guerre prochaine, mais on a une évocation fouillée de cette période d'insouciance avant cette terrible guerre, dont l'Affaire Caillaux, les recherches à l'Institut Pasteur, la valse des ministères, Jaurès. On suit au jour le jour la vie de ces quelques personnes dont j'ai presque pensé qu'elles avaient véritablement existé. A part une incursion à Venise où Gabrielle va mettre sa vie en danger, tout le roman se passe à Paris et dans sa banlieue. Un journaliste nommé Max Jamais, du journal "Le Temps", portera à la connaissance du grand public le secret d'Endre. Le style de Garat est uni et fluide. C'est un très bon roman bien structuré. Elle ne perd jamais le fil, il n'y a pas de digression. Il ne faut surtout pas se décourager devant autant de pages écrites serrées. Cela en vaut vraiment la peine. Une suite qui se passe 20 ans après vient de paraître avec Camille (Millie) Galay comme personnage principal. Je le lirai certainement mais il faut que je me remette de celui-ci.

PS: pour celle ou celui qui serait intéressé(e) que je lui envoie ce livre (afin qu'elle ou il le lise), comme Rosa l'a fait pour moi, j'en serais ravie. Il suffit de me le faire savoir.

3 juin 2008

Et puis les touristes - Robert Thalheim

Et puis les touristes, de Robert Thalheim (1), est un film allemand qui dure 1h15. Le titre original est "Am Ende kommen Touristen" (traduction approximative "A la fin les touristes arrivent"), ce qui pour moi est plus parlant (2)(3). Un jeune berlinois, Sven, a choisi de faire son service civil (et non militaire, on a le choix entre les deux en Allemagne). Il avait choisi les Pays-Bas mais il se retrouve malgré lui en Pologne, à Oswiecim (Auschwitz), petite ville banale et proprette qui vit du tourisme et d'une usine allemande IG Farben implantée depuis peu et qui permet d'employer des Polonais. Mais on sent encore une certaine rancune de la part des Polonais envers l'"envahisseur" allemand. Sur place, en dehors de loger dans une auberge de la jeunesse, Sven doit s'occuper d'un vieux polonais, Stanislaw, au très mauvais caractère mais qui parle allemand (alors que Sven ne parle pas un mot de Polonais). Stanislaw est un ancien déporté qui vit toujours dans le passé. Il se sent un devoir de mémoire. Quand sa santé le lui permet, il fait des conférences soit à des élèves (qui trouvent que le matricule tatoué sur le bras n'est plus très visible), soit à des officiels. Son passe-temps est de réparer des valises d'anciens déportés conservées au musée attenant au camp (et qui s'abîment). Mais il n'est pas doué et le remède est pire que le mal. Sven fait aussi la connaissance d'une jeune autochtone, Ania, guide du musée d'Auschwitz, qui rêve de partir de cette ville pour aller voir ailleurs. Suite à son absentéisme, le frère d'Ania vient de se faire renvoyer de l'usine IG Farben et il en conçoit une certaine amertume. Quand j'y pense, on ne sait pas ce qu'a voulu dire le réalisateur, ce qu'il veut montrer, prouver. Le scénario est original mais le traitement un peu maladroit, il y a des idées mais qui ne sont pas développées et l'histoire finit en queue de poisson. Pour le coup, le film est peut-être trop court.

(1) En réponse à la question de Baccawine (voir son commentaire ci-dessous), le film a été tourné en 28 jours pendant l'été 2006.
(2) En réponse à la remarque de Gérard Rocher (voir son commentaire ci-dessous), les touristes ne sont pas le sujet du film (ou si peu). Il n'y a qu'un plan où on les voit débarquer d'un car.
(3) On vient de me signaler que le "Canard Enchaîné "du 14 mai 2008 proposait comme traduction: "Et puis les touristes arrivent en dernier lieu".

1 juin 2008

L'or du Hollandais - Delmer Daves

Ce film dont le titre original est "The badlanders" (1958) vient de ressortir à Paris dans une salle. Pour ma part, je ne le connaissais pas. Mais après vérification, j'ai constaté qu'eeguab l'avait chroniqué dans un billet. L'histoire commence au pénitentier de Yuma en Arizona en 1898. Grâce à un concours de circonstances, Mc Bain (Ernest Borgnine) qui avait commis un meurtre et Peter Van Hoeck, "le Hollandais" (Alan Ladd) sont libérés le même jour. Van Hoeck propose à Mc Bain de l'accompagner dans une ville (Prescott) que tous les deux connaissent, l'un parce qu'il y a été spolié de ses terres, l'autre parce qu'une mine d'or l'attend. Ce film est a posteriori un "remake" d'Asphalt Jungle (Quand la ville dort) de John Huston (tourné en 1951, avec Marilyn Monroe qui débutait, Sam Jaffé et Sterling Hayden). Adapté d'un roman de William Burnett, et malgré les réserves d'eeguab, je trouve l'Or du Hollandais, bien que film mineur, très sympathique. Les deux héros (l'un géologue et l'autre fermier) vont escroquer des plus malhonnêtes qu'eux. Et ils y arrivent. Cela finit très bien pour eux. Je suis d'autant plus indulgente pour ce film distrayant sans temps mort que je venais de voir pendant 3h30, deux des trois parties (j'ai "zappé" la troisième) de l'Orestie d'Eschyle au théâtre de l'Odéon, mise en scène par Olivier Py, avec Agamemnon qui arrive en DS et des acteurs qui crient (plutôt que disent) leur texte. L'or du Hollandais a été ma bouffée d'oxygène et cela m'a bien reposée.

31 mai 2008

La maison de la mosquée - Kader Abdolah

Publié chez Gallimard dans la collection "Du monde entier", La maison de la Mosquée a été écrit en néerlandais (sa langue d'adoption) par un Iranien qui a fui le régime des mollah. D'après la 4ème de couverture, Kader Abdolah est physicien de formation, a écrit deux romans en persan et a travaillé dans un journal d'opposition en Iran avant d'obtenir l'asile politique aux Pays-Bas. Pour résumer, l’histoire m’a, en partie, fait penser à Persépolis de Marjane Satrapi [mes billets des 01/07/2007 et 04/09/2007] dans le fait que l’auteur montre que la vie sous le Shah n’était pas facile, mais qu’avec l’arrivée d'un Ayatollah bien connu, ce fut pire. Là s'arrête la comparaison. Le roman se passe dans les années 70 jusqu'à nos jours. Avec La Maison de la Mosquée, on fait la connaissance de plusieurs familles apparentées, qui vivent depuis des siècles dans une maison attenante à la mosquée. Nous avons Aga Djan, fabricant et négociant de tapis qui possède le plus ancien magasin de la ville et chef du bazar de la ville de Sénédjan. C'est un homme sage et bon. Nous apprenons qu'un des cousins d'Aga Djan est l'Imam de la Mosquée, descendant du prophète Mahomet (Il meurt rapidement après le début du roman). Les Imams le sont de père en fils. Enfin, il y a le muezzin dont le fils Shahbal jouera un rôle important dans les événements qui ont bouleversé le pays. Plus tard, en exil (double de l'écrivain?), c'est Shahbal qui raconte l'histoire de la mosquée. Même en retrait, les femmes sont présentes dont deux grands-mères qui feront leur pélerinage à la Mecque mais n'en reviendront pas. Les changements politiques et religieux de l'Iran pendant cette trentaine d'années sont perçus à travers le prisme de la vie quotidienne de cette grande maisonnée (35 pièces). La Mosquée est le lieu de réunion, de ralliement de toute la ville. Un iman venu d'ailleurs va semer le trouble et la violence. Il se marie avec Sediq, une des filles de la maisonnée. Le frère d'Aga Dja, Nosrat, photographe, se retrouve à cotoyer de très près l'ayatollah Khomeiny et son épouse. De par ce côté chronique, on s'attache aux personnages qui ont, pour certains, une destinée tragique mais le roman se termine dans un certain apaisement. Le texte est ponctué de temps en temps par des extraits de sourates du Coran. On sent que l'écrivain est très "de parti pris" contre les mollah et le fondamentalisme religieux qui sévit désormais dans son pays natal. Dans l'épigraphe du livre, l'écrivain dédie le roman à Aga Djan (peut-être est-ce une personne réelle?). Lecture très agréable que je ne peux que conseiller.

29 mai 2008

Disparition de Sydney Pollack

J'ai appris avec tristesse le décès lundi 26 mai 2008 de Sydney Pollack (né le 1er juillet 1934) à l'âge de 73 ans. Grand monsieur du cinéma américain, tour à tour et en même temps réalisateur (presque 20 films), producteur et même acteur (chez Kubrick, Danièle Thompson, et tout récemment dans Michael Clayton [cf. mon billet du 28/10/2007]). Qui n'a pas été ému devant Out of Africa (1985) avec le couple Streep/Redford? Out of Africa a d'ailleurs reçu l'Oscar du meilleur film, et Pollack celui du meilleur réalisateur. S'il a dirigé quelques grands acteurs, son acteur fétiche reste Robert Redford dans sept films dont Propriété interdite (1966, avec Natalie Wood), Jeremiah Johnson (1972), Les trois jours du condor (1975, avec Faye Dunaway) [chroniqué le 24/01/2021], Nos plus belles années  (The way we were, 1973, avec Barbra Streisand), Le cavalier électrique (1979, avec Jane Fonda) et Havana (1990, avec Lena Olin). Je retiendrai bien évidemment Bobby Deerfield (1977) avec Al Pacino et Marthe Keller, On achève bien les chevaux (1969, avec Jane Fonda) et bien sûr Tootsie (1982, avec Dustin Hoffman), et enfin, plus récemment, La firme (1993) avec Tom Cruise. Tous ces films, je les ai vus sur grand ou petit écrans et je les ai aimés. Je me rappelle les queues devant les cinéma quand Out of Africa est sorti: impressionnant. En 1975 (j'avais 13 ans), c'était la première fois que je voyais un film à suspense comme Les trois jours du condor avec le beau Robert Redford, c'était haletant, du grand cinéma sans effets spéciaux particuliers. Les trois derniers films de Pollack, Sabrina (1995), L'ombre d'un soupçon (Random Hearts, 1999), les deux avec Harrison Ford, et L'Interprète (The Interpreter, 2005), avec Sean Penn et Nicole Kidman, ont été des échecs publics et critiques. La plupart des autres films cités sont devenus des classiques du cinéma. Sydney Pollack savait raconter des histoires, il a formé des couples qui faisaient rêver même si les idylles finissaient rarement bien. Il faisait du cinéma populaire avec un grand respect pour le public. Je sais que beaucoup de spectateurs ont pleuré à la fin de Nos plus belles années ou d'Out of Africa (sans compter l'augmentation des ventes des livres de Karen Blixen). Il savait mettre en valeur les acteurs (et quels acteurs!). Assez récemment, il s'était associé à Anthony Minghella (disparu aussi cette année) pour créer une maison de production qui a financé notamment deux films de George Clooney (Michael Clayton et Jeux de dupes [Leatherheads]). La disparition de Sydney Pollack est une grande perte pour le cinéma américain.

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