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Le blog de Dasola

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7 août 2021

Les grands espaces - Catherine Meurisse

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) viens de découvrir une bande dessinée parue en 2018. C'est un cadeau d'anniversaire qui m'y a amené. Ayant à offrir, pour la deuxième fois (à une deuxième personne), le roman graphique L'oasis (de Simon Hureau, 2020, Dargaud, mais qui n'est pas le sujet du présent billet), j'y ai rajouté cet album-ci, dont j'avais repéré l'argument il y a quelque temps déjà. Son auteur a longtemps été la seule femme membre de l'équipe permanente des dessinateurs de Charlie Hebdo (où elle signait ses dessins de presse "Catherine"). Elle a quitté Charlie peu après le massacre de janvier 2015.

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Les grands espaces, Catherine Meurisse, Dargaud, 2018, 90 pages (mise en couleur Isabelle Merlet - bravo!).

Cet album revisite avec poésie l'enfance de Catherine et de sa (grande) soeur dans les années 1980, à la campagne où ses parents, néo-ruraux avant l'heure, avaient acheté une ferme en ruine pour y faire vivre la famille. Une maman à la main verte et un papa bricoleur, rien de tel pour vous donner une éducation écologique! Nous assistons au fil des pages à la "construction" de Catherine (et de sa grande soeur), entre Pierre Loti, Proust, Versailles, quelques peintres... Tout un passé revisité a posteriori par l'adulte qu'elle est devenue.

Je me permets de citer quelques-unes des magnifiques planches: pas forcément les plus esthétiques, pas forcément les plus belles, mais celles qui résonnent et font sens, pour moi.

P1120452  p.2. L'idéal des parents?

 P1120454 p.38-39 ... et autant pour La faute de l'abbé Mouret de Zola (un peu trop imaginatif...).

 P1120453 p.30. Ah, "le" paysan (qui a dû s'adapter pour survivre)...

 P1120455 p.56-57. Cette double page illustre comme un léger décalage entre la famille et l'éducation de Catherine, et l'univers rural du Poitou s'ouvrant à la modernité (le Futuroscope a été inauguré en mai 1987). Mais, je vous rassure, une ex-Présidente de la région Poitou-Charente en prend aussi pour son grade dans d'autres pages... avec quelque anachronisme puisqu'elle ne l'a été qu'au XXIe s. (avant de devenir ambassadrice des pingouins - un jour, je reparlerai d'oiseaux)!

 P1120456 p.86. La planche qui, dans l'album, suit celle-ci explique que les parents ont tous deux perdu les "maisons d'enfance" où ils avaient grandi...

Catherine évoque dans l'album ses débuts de future dessinatrice professionnelle (un premier projet pour le Festival du Cabicou?), mais n'y parle pas de Charlie Hebdo. Elle l'avait déjà fait dans La légèreté, que j'avais chroniqué ici.

Au final, ces Grands espaces constituent une oeuvre magnifique et touchante. La longue liste des remerciements finit par une "Pensée pour Charb, qui attendait cet album". 

DesHistoiresetdesBullesMême si l'ouvrage ne figurait pas, avant que je l'y inscrive, sur le challenge ci-contre, nombre de blog ont chroniqué cet album bien avant moi, entre autres Violette, Hélène, Sabeli du blog Le carré jaune, le blog Enseigner dehors en ville, Lisou du blog Les pipelettes en parlent, StemilouElsy et CaramelMes échappées livresques, Le dragon galactique... sans oublier Aifelle.

Liste non exhaustive - je vous invite à en chercher encore d'autres et/ou à lire l'album bien entendu!

Terminons en signalant que Catherine a été la première auteur de BD élu(e) à l'académie des Beaux-arts (section peinture), en janvier 2020.

*** Je suis Charlie ***

6 août 2021

Onoda : 10 000 nuits dans la jungle - Arthur Harari

Comme Pascale et Strum, je recommande Onoda: 10 000 nuits dans la jungle, un film de 2H43 réalisé par un Français, Arthur Harari, avec des acteurs japonais. Onoda est un Japonais qui a vraiment existé. En 1944, ce jeune soldat aurait dû être pilote mais, parce qu'il avait le vertige, son destin changea du tout au tout. Il fut envoyé aux Philippines sur la petite île de Lubang avec un bataillon de soldats. En compagnie de quatre d'entre eux, formés à la guerilla comme lui, il commence à parcourir l'île, prêt à retarder l'ennemi. Ils ne sont pas convaincus que la guerre soit terminée. Seul le supérieur d'Onoda pourra le convaincre de se rendre. Il faudra attendre 30 ans, en 1974, pour cela. Entretemps, on suit avec intérêt la vie de ces quatre hommes, puis de ces trois, puis de ces deux, puis d'Onoda tout seul. Pendant toutes ces années, ils vivent sans nourriture ou presque, sans abri digne de ce nom. Les pluies diluviennes au temps de la mousson alternent avec un soleil de plomb. Les armes à la main, ils commettent quelques exactions ou bien ils ripostent quand on leur tire dessus. Car les autochtones les voient de loin d'un très mauvaix oeil. De loin en loin, grâce à un petit poste de radio, ils apprennent qu'en 1969, l'homme a marché sur la Lune. Un film un peu long qui réserve quelques moments forts ou violents. Le vrai Onoda est mort à 91 ans en 2014.

3 août 2021

La loi de Téhéran - Saeed Rouastee

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Quel film que La loi de Téhéran de Saeed Rouastee, sorti mercredi 28 juillet 2021! Dès la première image, j'ai été captivée. On est dans une rue de Téhéran. Des flics encerclent une maison. Un des policiers est dehors et, tout à coup, il voit une ombre sur le toit. L'ombre se déplace et saute dans la rue. L'ombre, qui est un homme jeune, se met à courir. Le flic se met à courir derrière lui. Ils courent vite. L'homme, un dealer, passe par dessus une palissade en métal et il tombe de l'autre côté, je vous ne dirai pas où et ce qu'il lui arrive. Et pendant ce temps, le flic cherche désespérément le dealer qui a laissé tomber un paquet de drogue par terre juste avant de disparaître. Dans l'une des séquences suivantes, on voit des vrais accros au crack entassés dans des énormes cylindres qui servent de matériaux de construction. C'est une vraie cour des miracles où les enfants et les femmes côtoient des hommes drogués jusqu'aux yeux. Certains sont même décédés comme le découvre un des  policiers arrivé sur place pour emmener toute de cette population qui n'offre pas vraiment de résistance. Les postes de police à Téhéran semblent immenses pour recueillir autant de personnes d'un coup. Samad, un policier des stups et l'un des personnages principaux du film, est un homme obstiné qui veut trouver le pourvoyeur de drogue de la ville où on a dénombré plus de 6,5 millions de toxicomanes. Les dealers détenteurs de 5 grammes ou 500 kg sont pratiquement assurés d'être condamnés à mort. Et les toxicomanes sont aussi lourdement condamnés. Samad arrive à trouver Nasser K., un des parrains de la drogue. Nasser, à son tour, devient le personnage essentiel de ce polar haletant avec beaucoup de dialogues. C'est un film foisonnant avec une vraie épaisseur dans les personnages. Il faut noter les interprétations exceptionnelles des acteurs, dont Payman Maadi (Samad) et le beau Navid Mohammadzadeh (Nasser K.). L'un des grands films de 2021. Lire le billet d'Henri Golant.

1 août 2021

Des pressions pour la seringue - N°16

Vous vous rappelez cette époque lointaine où les Français étaient stigmatisés, année après année, comme ne consommant pas assez de dentifrice, de savon, ou de brosses à dents? Ça me (ta d loi du cine, "squetter" chez dasola) fait penser: où en est-on de nos achats individuels de masques? Quels seraient les chiffres de fabrication ou d'importation, et de vente? Vous voyez la presse en parler, vous? Bon, en avant pour ma petite recension subjective du mois écoulé... Vaccinez-vous, qu'ils disaient.

01/07/2021: Les propriétaires d'animaux invités à éviter leurs chiens et chats s'ils ont le covid (les propriétaires, pas les animaux). Et les hamsters? 

02/07/2021: la saga est sans fin... Vous avez aimé l'histoire de Delta? Vous adorerez Epsilon (la résistance, en France, tout ça...).

02/07/2021 - "Nous ne contraindrons pas les Français à se faire vacciner", affirme Véran. En le disant, ça va mieux! [Enfin, ça, c'était en tout début de mois de juillet... ].

Petit retour en arrière: il paraît que, fin juin, des scientifiques du MIT développaient des masques capable de détecter le covid (depuis le temps que je le réclamais...). Et depuis, ça en est où?

05/07/2021 - Bonjour l'angoisse: "toute personne non vaccinée sera contaminée par le variant delta", selon Benoit Elleboode (sic!), directeur de l'ARS Aquitaine. Et... combien, parmi les personnes vaccinées?

Même jour: être sujet au rhume serait une chance contre le covid, d'après une étude publiée dans Science Immunology? Pfff, ça aussi, ça fait fait des mois que je le dis... Ma petite jugeotte perso m'amènerait presque à me demander combien, parmi les cas graves autres que "sujets à risque" déjà identifiés, seraient des maniaques de la propreté, utilisateurs compulsifs de lingettes désinfectantes pour traquer les microbes jusque dans les ch...? Alors forcément, leur pauvre organisme, quand il est pour la première fois confronté à un virus étrange, peut-être qu'il s'affole et réagit de manière un peu exacerbée... Tiens, c'est une bonne idée de départ, ça, je devrais rédiger une nouvelle littéraire là-dessus! Qu'en pensez-vous?

Ah la la, ces approximations dont nous sommes victimes... C'est pas delta qu'il faut craindre, c'est delta plus, le variant qui viendrait du Népal?  

...Et voilà le variant lambda qui pointe son nez à son tour. C'est un générique? Et surtout, je m'inquiète beaucoup: que fera-t-on quand on aura passé omega?

Des anti-inflammatoires réduiraient le risque de décès du Covid-19, selon des études. Il s'agit du bamuzilicot - ah non, pardon, du tocilizumab, je lisais à l'envers... et de quelques autres "anticorps monoclonaux" aux noms tout aussi parlants, que je vous laisse découvrir!

08/07/2021: on devient bien dingue avec ce foutu virus! Devenir malade pour oublier... Vaut-il mieux boire?

09/07/2021 - alors là, ça devient vraiment grave, et l'on comprend que l'effroi assaille la planète: la progression du variant delta freine la reprise des bourses européennes! Le pire est à venir: le variant mu, il naîtra où?

10/07/2021: l'UE dispose désormais de suffisamment de doses pour vacciner 70% de sa population adulte, et s'en félicite, selon la Présidente de la commission, Ursula von der Leuyen. Plus qu'à convaincre 70% de la population adulte de se faire vacciner... Tout se jouera dans la subtile différence entre obligation de moyens et obligation de résultats...

11/07/2021 - une nonagénaire décédée en mars 2021 en Belgique était contaminée par deux variants différents (ont découvert des chercheurs): bien évidemment, elle n'était pas vaccinée...

12/07/2021 [tiens, salut Claude, ça va?]: une épidémiologiste, directrice de l'INSERM, estime qu'il faudrait vacciner 90% de la population en France contre le covid-19 pour sortir de la pandémie. Ouais... Combien de fois, à quelle fréquence ou quelle périodicité? Vacciner avec une piqure, deux piqures, trois piqures, davantage de piqures (une tous les six mois? Ou "seulement" une fois par an? A moins que ce soit à chaque apparition de variant...?). Boarf.

13/07/2021: l'OMS met en garde contre le mélange de plusieurs vaccins. Faites vos jeux, m'sieurs-dames... Rien ne va plus! 

Mi-juillet: "96% des Français ayant développé des formes symptomatiques la semaine dernière n'étaient pas vaccinés", selon messieurs Véran (c'est imprécis, jeune homme!) ou Castex? Inversons donc le paradigme: si je comprends bien, 4% des... étaient vaccinés? C'est très intéressant (bon d'accord, on va me dire qu'ils n'avaient subi qu'une seule piqure, ou bien que leur deuxième était trop récente pour avoir produit effet, ou que sais-je encore...). En tout cas, combien cela représente-t-il de personnes? Une étude très attendue est encore plus précise: 6% des cas étaient "complètement vaccinés"?

16/07/2021 - il a de la suite dans les idés, Monsieur Fakir: après Nuit debout, Resto(n)s Debout? ... J'ai pas lu le journal Fakir récemment, mais je me rappelle qu'il y a un an, il avait publié une très intéressante chronologie des premiers mois de la crise covid-19...

19/07/2021: les Français vaccinés sont appelés à convaincre les plus réticents par M. Attal (au lendemain de manifs qui avaient réuni + de 100 000 personnes). Et la prochaine étape, c'est quoi? L'appel à la délation? 

Ah, ce choix fait entre obligation de moyens et obligation de résultats! En gros, moi, au lieu de me demander si je suis pipi ou bien kéké, j'aimerais qu'on me donne le moyen de connaître le niveau de mes anticorps (si j'en ai), sans obligatoirement passer par la case "vaccin" si mes défenses "naturelles" sont suffisantes (après tout, je n'ai pas été à l'hôpital une seule fois en 18 mois, n'est-ce pas...)!

20/07/2021: Madame Borne disait "avoir écouté les syndicats". Les libertés des travailleurs exposés au public de ne pas se faire vacciner seraient préservées, puisqu'ils pourraient prendre des RTT, puis des congés, puis 2 mois de suspension sans solde, avant que soit entamée une procédure de licenciement spécifique. Alors, soit c'est vrai, et avec des défenseurs de ce calibre, elles n'ont pas besoin d'ennemis, nos libertés; soit rien n'est encore joué...

23/07/2021 - quelques petites demandes du Président du MEDEF après le vote de la loi... Si jamais elles sont acceptées, alors les derniers citoyens qui en doutaient encore pourront désormais tenir pour acquis la résidence réelle du pouvoir en France, entre démocratie parlementaire et puissance du patronat... 

Glané dans les informations concernant l'étranger: un couple marié depuis 22 ans, dont les deux membres sont décédés le même jour dans le même hôpital du covid-19 - ils n'étaient pas vaccinés. Ou cette jeune femme de 25 ans, en Colombie, qui a effectué le grand saut (à l'élastique) en "oubliant" qu'elle n'était pas attachée (ne pas se précipiter!)... Après, on peut se demander pourquoi on nous abreuve avec de tels actes manqués, plutôt anxiogènes...

26/07/2021 - info sensationnelle: un premier vaccin en pilule va être testé en Israël. Quand est-ce qu'on va nous faire avaler ça (après tout, est-ce qu'on n'utilise pas déjà ce genre de vaccin depuis des années pour vacciner les renards contre la rage)?

Entendu dans le métro, une dame expliquer patiemment à son interlocuteur-trice (une personne d'un certain âge, je suppose), que, non, elle ne pourrait pas rentrer dans un certain établissement culturel parisien ce soir-là. "Il faut un test PCR récent. Tu en as un? Mais il date de quand? Du mois de mars 2021? Ca ne marchera pas. Il n'est plus valide". Puis elle recommençait, en anglais cette fois-ci, dans les mêmes termes (approximativement), en tout cas avec les mêmes arguments. Puis de nouveau en français, depuis le début de la démonstration... avec une infinie patience.

28/07/2021: merci à Charlie (N°1514, Gérard Biard, p.3) d'avoir relevé dans les mises en garde de la CNIL sur l'extension du pass sanitaire, la phrase suivante: "En principe, il ne doit pas y avoir de contrôle de l'état de santé à l'entrée de lieux de vie collective. (...) Le législateur doit tenir compte du risque d'accoutumance et de banalisation de tels dispositifs attentatoires à la vie privée et de glissements, à l'avenir, et potentiellement pour d'autres considérations, vers une société où de tels contrôles seraient la norme et non l'exception" (position publiée le 21 juillet 2021). Je ne l'avais pas vue passer en regardant yahoo.fr... Comme quoi lire la presse "papier" (payante) a encore du bon, au lieu de se contenter de biberonner aux tuyaux "publics" (gratuits)...

29/07/2021: il n'y aurait pas que côté production de bébés que le confinement n'aurait pas été profitable / optimal; pour le reste de l'aspect relationnel de la vie en couple aussi (selon un sondage)? On imagine l'entrée de la chambre conjugale, et même en amont celui de l'appartement: "attends, tu as ton pass sanitaire ou pas?"

29/07/2021: chez nos amis britanniques, ça vole vraiment très haut, le niveau d'information (non, je ne vais pas parler de princesses...). 

205 000 manifestants ce samedi 31 juillet sur toute la France de "contre...": pas mal pour un WE de chassé-croisé estival! Depuis quelques semaines, les chiffres grimpent d'environ 50 000 par semaine. Mais... Quatre cortèges différents rien qu'à Paris? J'ai aucune envie de me ranger sous la bannière de M. Philippot. François Asselineau, aucun intérêt. Les Gilets jaunes, c'était pas mon truc. Alors quoi, ou qui? On serait entre 6 et 8 millions d'irréductibles qui n'envisagerions pas de nous faire vacciner (nous en tenant au "ce ne sera pas obligatoire"). Et avec cette minorité silencieuse, il n'y aurait pas moyen d'organiser une bonne grosse manif' qui ne soit pas récupérable par tels ou tels? Pfff...

Dernière minute: ça y est, avec ce temps pourri (pluie et humidité en plein été), j'ai attrapé un de mes gros rhumes de cerveau... Dasola prétend que ça me rend grognon (pure calomnie, bien sûr...). Mais je connais parfaitement le choix qui se présente à moi (à chaque fois pareil, depuis plus d'un demi-siècle!). Soit je me soigne avec toute la pharmacopée disponible (et je serai guéri en 7 jours), soit j'attends juste que ça passe (et j'en ai pour une semaine).

Bon, pour finir sur un peu plus de légèreté, je vous suggère de voir les petites sélections de dessins de presse de Canel [kilit]. Ou les billets "Ma petite semaine web", chez Plouf sur la terre... pour rire en images. Et bon dimanche!

30 juillet 2021

Visite des catacombes de Paris

J'aurai attendu plus d'un demi-siècle pour visiter enfin les catacombes situées dans le 14ème arrondissement de Paris, près du métro Denfert-Rochereau. Là sont entreposés les crânes et les os de plus de six millions de Parisiens, que l'on a déplacés de plusieurs cimetières intra-muros. C'est le plus grand ossuaire souterrain du monde. C'est à la fin du XVIIIème siècle, suite à la saturation des cimetières parisiens qui débordaient en créant des problèmes croissants d'insalubrité, qu'il a été décidé de déverser les ossements en souterrain dans les anciennes carrières de la Tombe-Issoire. Par exemple, le cimetière des Saints-Innocents, le cimetière le plus célèbre de Paris a été évacué en 1785-1787. Il avait reçu pendant treize siècles les corps de dizaines de générations de Parisiens. D'autres cimetières parisiens suivront. Les guillotinés de la Révolution française reposent désormais dans les catacombes. 

Personnellement, j'en attendais peut-être trop, mais j'ai été déçue par ma visite. 131 marches pour descendre sur le site. Ensuite, on marche et on arrive à l'entrée des 1500 mètres de l'ossuaire, endroit très sombre mais bien aéré. Il y a des panneaux explicatifs avant d'entrer dans l'ossuaire où est inscrit "Arrête ! C'est ici l'empire de la mort". A partir de là, des deux côtés du passage où marchent les visiteurs sont empilés des os, des fémurs et des tibias bien serrés les uns contre les autres. Il y en a une grande épaisseur. Je m'attendais à un endroit plus solennel, plus émouvant.

J'ajouterai que l'entrée (réservation uniquement par Internet) est relativement chère: 27 euros tarif normal quand on réserve pour une date précise, ou 14 euros en réservant pour un créneau le jour même (il en reste). 

Sinon, je vous livre une anecdote que j'ai trouvée amusante. J'ai vu un des employés qui font des rondes régulières. Il avait une lampe torche. Je lui ai demandé ce qu'il cherchait : "un os" me repondit-il. En effet, il se trouve que des visiteurs ne fassent pas attention quand ils marchent. Ils s'arrêtent trop près des ossements et donc des os peuvent tomber car il ne sont pas soudés les uns aux autres... La remontée à l'air libre se fait par un escalier en colimaçon de 112 marches. Je vous communique le lien du site des catacombes qui donne beaucoup d'informations. 

27 juillet 2021

Période d'essai - Isaac Asimov

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Pour mon cinquième billet en ce cinquième mois depuis le début du Challenge de la planète Mars (lancé par moi-même, ta d loi du cine, "squatter" chez dasola), j'en reviens pour la deuxième fois à Isaac Asimov. Et je fais d'une pierre trois coups en terme de challenges, en comptant avec le 9e Challenge de l'Imaginaire et le XIIe Challenge Star Wars.

Disons deux mots de mon cheminement vers l'ouvrage du jour: alors que j'étais prêt à traquer d'occasion Noël sur Ganymède d'Asimov (dans lequel j'avais cru comprendre que figuraient des nouvelles concernant la planète Mars), j'ai découvert l'existence de...

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Ce Période d'essai représente un gros bouquin en "poche" (enfin, SF Folio) de 1067 pages, vendu 11 euros et quelque. Les 27 nouvelles qui y sont recueillies (le titre en VO est The early Asimov or, Eleven Years of Trying) avaient à l'origine été publiées en français sous la forme de quatre recueils parus précédemment chez Denoël et titrés Dangereuse Callisto, Noël sur Ganymède, Chrono-minets et La mère des mondes. Je ne suis pas sûr que j'aurais pu parler des quatre dans le cadre du présent Challenge.

Pour ne pas bloquer son épaisseur de 4,5 centimètres dans mes rayonnages, je l'ai tout bonnement emprunté en bibliothèque. J'avoue ne plus trop comprendre le modèle économique actuel de l'édition. Je suis un peu écoeuré: qu'est-ce que cela "vaut", donc, un livre? "le prix du papyrus", comme l'a écrit Asimov? Entre Librio qui va vendre des "poche" de quelques dizaines de pages à 1, 2 ou 3 euros (sans oublier les "Folio 2 euros"!), et ce "Folio SF" d'une épaisseur confondante... Quel serait donc le "juste prix" pour un livre de 250 pages? Ou un de 500 pages? Jadis, à ses tout débuts (fin des années 1950 / début des années 1960), le Livre de Poche attribuait un, deux ou trois numéros à ses volumes, en fonction de leur épaisseur, avec un prix en proportion. C'était à peu près clair. Et à coté de cela, un livre grand format et broché pour le dernier titre paru d'un auteur à la mode (ou pas) va coûter plus de 20 euros, et nécessiter force papier. A peu près aussi transparent que les tarifs de la SNCF. Bref. Revenons sur Mars.

Les "fameuses" 27 nouvelles s'étalent depuis 1939 (les toutes premières publiées par Asimov dans des revues) jusqu'en à la fin des années 1940, et comportent chacune une courte présentation de l'auteur (de 1 à 12 pages tout de même). Au fil de ces petites introductions et de la conclusion du recueil (125 pages, au total, non dénuées d'humour comme de détails financiers précis), Asimov nous fait découvrir la longue route qui l'a acheminé vers sa carrière d'écrivain professionnel, et mentionne l'existence de 11 nouvelles refusées par toutes les revues de SF des années 30 ou 40 et aujourd'hui définitivement perdues puisque datant d'avant qu'il comprenne qu'il devait toujours conserver un double de tout ce qu'il écrivait (dans un siècle, ça vaudrait le double du tarif d'un quart de cent par mot - au moins!). Quatre ou cinq des nouvelles ont un lien avec ma planète en question (même si leurs martiens ne sont jamais... les mêmes). Je vais donc finir par en dire quelques mots (et renvoyer mes lecteurs au livre pour le reste).

Ecrite en juin 1939, la nouvelle "L'hybride" postule un métissage entre terriens et martiens... et le racisme exacerbé qui l'accompagne. Le long déroulement de l'histoire se montre à la fois optimiste et déchirant. Une seconde nouvelle sur nos hybrides terro-martiens, publiée en octobre 1940, se déroule cette fois-ci sur Vénus - je ne vous spoile rien, son titre étant "Des hybrides sur Vénus". A noter que, pour la première nouvelle ("L'hybride"), à l'époque où ce recueil a été imprimé (en 2016), l'éditeur (Gallimard) n'avait pu retrouver les ayants-droit du traducteur (Bruno Martin). Alors, si l'un de mes innombrables lecteurs les connaît... Je signalerai encore que la couverture ci-dessus est manifestement inspirée par la seconde de ces nouvelles.

La nouvelle "Hérédité" expose une expérience sociologique: faire coopérer deux dirigeants d'entreprises élevés dans deux cultures différentes, l'une ne jurant que par la technologie, l'autre plus proche de l'agriculture paysanne (c'est moi qui y plaque, de manière un peu forcée, ce terme). C'est sur la planète Mars que peuvent se confronter ces cultures terrienne et ganymédienne (1). Je me demande si les auteurs de la bande dessinée "Doc Justice" (Ollivier & Marcello) avaient connaissance de la nouvelle d'Asimov (écrite en août 1940) lorsqu'ils ont publié leur petit récit complet de 11 planches "Neuf hommes sur la banquise" dans Pif gadget il y a... oh, près de trente-cinq ans (novembre 1976)! Bon, voilà que je joue à l'érudit cuistre... Mais je l'ai lu à l'époque, et le possède aussi en recueil d'"Intégrale".

"Une page d'histoire" évoque un brave - et sage - savant martien dont les travaux érudits (il est historien de la vieille civilisation martienne) sont dévoyés par ces brutes de terriens, en conflit ouvert avec Vénus, et bien plus intéressés par les applications concrètes de vieilles sciences dites exactes appliquées à la fabrication d'une arme fantastique citée dans de vénérables ouvrages. Alors que l'historien sait bien, lui, que, sur le temps long, toute victoire apportée par les armes est provisoire, en attendant que d'autres armes plus puissantes apparaissent... cependant que, chez les vaincus, la défaite appelle la soif de revanche. Et cette nouvelle, où est mentionnée en passant la mort d'Hitler, a été écrite, nous dit son auteur, en septembre 1940!

Publié fin 1940, "Le sens caché" peut amener la réflexion dans plusieurs directions: l'esthétisme poussé à sa dernière limite, l'art éphémère, les différences de cultures... Pour en dire deux mots: les martiens nous reconnaissent, à nous, terriens, la capacité de distinguer d'innombrables nuances de couleurs. Eux possèdent la capacité d'apprécier... une autre forme d'art. Mais... qui s'y frotte y perd! Cette nouvelle m'a moins parlé que les autres.

Je ne vais pas dire grand-chose de la vingtaine d'autres nouvelles (ni de leur ventilation passée dans les quatre recueils en français précédemment édités). Enumérer leurs seuls titres serait déjà fastidieux, et je suis trop paresseux pour m'astreindre à une ou deux phrases sur chacune. Par exception, j'avouerai que, n'étant pas chimiste moi-même, tout le sel de la nouvelle "Les propriétés endochroniques de la Thiotimoline resublimée" signée par Asimov juste avant sa soutenance de thèse m'a échappé.

Sur la Toile, j'ai eu du mal à trouver écho de l'ouvrage Période d'essai en passant par un moteur de recherche. Signalons tout de même qu'Hellrick l'a chroniqué. Et je suppose qu'une recherche sur l'un ou l'autre des quatre recueils précédents ramènerait davantage de réponses.

PS: précisons encore que j'ai hésité à inscrire le présent billet au Challenge Star Wars. A la réflexion, j'ai considéré que, comme la dernière nouvelle parle de robots positroniques cependant que les Mondes extérieurs de la Terre y sont évoqués, on peut acter que ce recueil disparate se rattache aussi aux univers "Space Opera" d'Asimov!

(1) Merci à Erwelyn dont le commentaire m'a fait me relire et constater que j'avais oublié d'insérer une phrase marquant le lien avec Mars pour cette nouvelle, "Hérédité"!

25 juillet 2021

Benedetta - Paul Verhoeven

N'étant pas entièrement vaccinée, il faut que j'attende la fin de la première semaine d'août pour retourner au cinéma. (-:..
Je peux tout de même vous écrire quelques mots sur Benedetta de Paul Verhoeven. Un film qui m'a un peu déçue malgré les bonnes critiques. Je ne l'ai pas trouvé sulfureux du tout. Je m'attendais vraiment à autre chose. A la fin du XVIème siècle, Benedetta, une petite fille âgée de 9 ans issue de la noblesse, entre dans un couvent toscan moyennant une grosse somme versée au couvent. Benedetta a beaucoup d'aplomb et n'a peur de rien. Jésus s'adresse à elle sans intermédiaire. Dix-huit ans passent et Benedetta (Virginie Efira) est devenue une belle jeune femme pétante de santé qui s'adresse toujours directement à Jésus. Le couvent dirigé par Soeur Felicita (Charlotte Rampling) accueille une nouvelle jeune fille, qui devient Soeur Bartolomea, fuyant la violence de son père et de ses frères. Entre Benedetta et Bartolomea, c'est le coup de foudre qui va perturber la routine du couvent. Je ne m'étendrai pas sur leurs relations intimes. En revanche, Benedetta a de plus en plus souvent des crises de mysticisme, elle prend une voix d'homme (j'ai trouvé les scènes un peu grotesque), elle présente les stigmates du Christ, et pendant ce temps, la peste frappe Florence et les environs. Vous pouvez aller voir le film ou pas, c'est à vous de juger. Lire les billets de Pascale et Christoblog

22 juillet 2021

Le bonheur est au fond du couloir à gauche - J.M. Erre

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En cette période estivale mais un peu morose, je vous conseille de lire les 181 pages de Le bonheur est au fond du couloir à gauche de J.M. Erre (Editions Buchet Chastel), un écrivain que je lis avec délectation depuis Série Z en 2010. Dans ce roman, le narrateur s'appelle Michel H. (comme Michel Houellebecq), son auteur de chevet. Depuis sa naissance, Michel est sujet à des troubles de l'humeur. Cela s'est passé lors de la première tétée. "Il paraît que je refusais obstinément de prendre le sein, sans doute par volonté de boycotter l'hypocrite pot de bienvenue offert après mon expulsion sauvage". Le roman débute quand Michel a 25 ans. Il vient d'être quitté par sa copine Bérénice (qui revient quelques minutes plus tard pour récupérer son Camus L'Etranger). En partant, elle l'a traité de "taré". Dès que l'on frappe à la porte de son studio, Michel croit que Bérénice revient. Mais non, c'est son voisin, Monsieur Patusse, qui lui demande de ne pas claquer les portes, surtout un dimanche matin quand les gens ont besoin de se reposer après une semaine de travail, pour ceux qui travaillent bien sûr. Michel saisit l'allusion, lui qui "n'exerce pour l'heure nulle activité salariée destinée à m'épanouir socialement trente-cinq heures par semaine, ... à cotiser cent soixante-douze trimestres avant de mourir à taux plein, mais je tiens à à rassurer mon voisin: cet état n'est que provisoire". Il tranquillise Monsieur Patusse, les portes ne claqueront plus, car Bérénice l'a quitté. Selon Houellebecq, il y a une impossibilité ontologique d'une relation de couple satisfaisante et pérenne. On peut estimer les chances d'un retour de Bérénice entre le peu probable et le carrément foutu. Le narrateur conseille aux personnes traversant des moments de déprime de visionner les vidéos de meetings électoraux. En particulier les discours des candidats à la présidentielle. Et dans les moments les plus noirs, il n'y a qu'un qui lui apporte du réconfort. Le jeune président aux dents du bonheur qui annonçait l'arrivée du nouveau monde pendant la campagne de 2017. Le remède ultime. Emmanuel. Dont le sens littéral est "Dieu est avec nous". Michel considère qu'après vingt-cinq ans de vie en forme de malentendu, l'heure est venue de poser un acte fort. Cette fois, c'est décidé: je vais me suicider. Mais avant cela, il est tout de même décidé à reconquérir Bérénice en lisant des traités de développement personnel. Je m'arrête là. Le roman est très amusant de bout en bout. J.M. Erre a le sens de la formule qui fait du bien. Un remède contre la tristesse. Vous pouvez lire tous les romans précédents de J.M. Erre sans modération. Mes billets ici, ici, ici et . Lire les billets de Pierre D, Cathulu et Titine.

19 juillet 2021

Un espion ordinaire - Dominic Cooke / L'un des nôtres - Thomas Bezucha

Voici deux films que j'ai appréciés pour leurs scénarios et les acteurs.  

L'histoire inspirée de faits réels d'Un espion ordinaire nous fait revenir au début des années 60 en pleine Guerre froide. A Londres, Grevill Wynne (Benedict Cumberbatch), un homme d'affaires qui se rend régulièrement en URSS, va être recruté par le MI6 et la CIA pour servir de messager entre l'Est et l'Ouest. Il doit se lier d'amitié avec Oleg Penkovsky, un colonel du GRU soviétique. Pendant plusieurs mois, Penkovsky transmets à Wynne des documents sur les armes nucléaires soviétiques. Wynne se rend de plus en plus souvent en Russie sans révéler quoi que se soit à sa femme. qui se met à le soupçonner de la tromper. Penkovsky ne se doute pas qu'il est surveillé mais un jour on tente de l'empoisonner. C'est le KGB qui découvre ce trafic de documents sensibles. Les deux hommes sont arrêtés et Wynne va connaître les geôles soviétiques pendant plusieurs mois avec torture, mauvais traitements et privation de nourriture. Et pourtant, il clame son innocence et les services secrets occidentaux vont tout faire pour le sortir de là. A l'écran, on assiste à tout ce qu'endure Wynne mais le réalisateur n'en montre pas trop. Cumberbatch qui est co-producteur exécutif du film fait une prestation sobre. Un film qui met en lumière des personnages peu connus de l'histoire contemporaine. Lire le billet de Pascale.

Je passe à L'un des nôtres que je suis allée voir après avoir été attirée par la bande-annonce. L'histoire se passe aussi dans les années 60, mais cette fois-ci aux Etats-Unis, dans les paysages impressionnants du Dakota du nord et du Montana. Ce film est l'occasion de revoir Kevin Costner dans le rôle de George, un shérif à la retraite. Il est marié depuis de nombreuses années avec Margaret (Diane Lane). Ils vivaient dans le Montana dans une grande maison en compagnie de leur fils, qui vient de décéder accidentellement. Celui-ci était marié à Lorna et père d'un petit garçon. Quelques années passent et Lorna se remarie avec un dénommé Weboy et elle emmène son fils, ce qui laisse Margaret désemparée. Cette dernière convainc George de partir avec elle afin d'essayer de  revoir leur petit-fils et même d'en récupérer la garde. Quand ils arrivent dans le Dakota du nord, ils ne sont pas les bienvenus. Blanche Weboy (Lesley Manville terrifiante), la grand-mère, ne veut pas laisser le petit garçon. Elle mène d'une main de fer toute sa tribu, composée de ses trois garçons et d'un neveu. Il y a des scènes qui font peur. C'est bien réalisé et bien joué. Kevin Costner est aussi coproducteur du film. Malheureusement, le film n'est resté qu'une semaine à l'affiche à Paris. Lire le billet de Martin K.

16 juillet 2021

Billy Wilder et moi - Jonathan Coe

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Avec Billy Wilder et moi (Editions Gallimard, 292 pages), Jonathan Coe rend hommage aux films hollywoodiens d'avant les années 70, et en particulier à Billy Wilder (1906-2002). Calista, une jeune Anglo-grecque (personnage imaginaire), est la narratrice de cette histoire, qui suit le tournage en 1977 de l'avant-dernier film du réalisateur, Fedora, avec William Holden, Marthe Keller (qui à l'époque vivait avec Al Pacino) et José Ferrer. Le tournage s'est passé à Paris et en Normandie, à Munich et à Corfou (en Grèce). Par un concours de circonstances, Calista est devenue l'assistante du co-scénariste du film, I.A.L. (dit Iz) Diamond qui a été le scénariste d'au moins dix films de Billy Wilder, à partir de Certains l'aiment chaud (1959). Par là même, Calista devient un peu la confidente de Billy Wilder qui s'est rendu compte que le cinéma d'Hollywood d'antan a été supplanté par un nouveau cinéma dirigé par les "barbus" comme Steven Spielberg. D'ailleurs, Fedora n'a pas trouvé de financement américain. Les producteurs éventuels n'ont pas été intéressés par le scénario et c'est pourquoi Fedora est une production franco-allemande. Billy Wilder, comme d'autres réalisateurs de sa génération, a été obligé de fuir l'Allemagne nazie et quand il tourne Fedora, il n'était pas revenu en Europe depuis la guerre. Même s'il est content (il a le plaisir de remanger du brie de Meaux), les souvenirs les plus sombres de sa vie ressurgissent. Calista, qui ne connaissait rien au cinéma, se met à lire des encyclopédies sur le sujet. Elle ne connaissait pas non plus l'oeuvre de Billy Wilder qui a été très influencé par Ernst Lubitsch. Plusieurs années plus tard, à Londres, Calista mariée et mère de jumelles aura choisi sa profession: orchestrer des musiques de films. Pendant le tournage à Munich, elle croise Miklós Rózsa, le compositeur de musiques de films comme Assurance sur la mort, Ben Hur, Madame Bovary et des centaines d'autres. Ce roman qui se lit très agréablement m'a donné envie de revoir Fedora (en DVD). Un roman à lire et un film à voir. En postface, Jonathan Coe liste tous les témoignages et articles qui lui ont servis pour l'écriture de ce livre. Je vais me répéter, Jonathan Coe est un écrivain de talent dont j'ai lu presque toute l'oeuvre.

13 juillet 2021

Présidents - Anne Fontaine

Présidents d'Anne Fontaine est une belle fable dans laquelle on cotoie deux anciens présidents de la république, Nicolas et François. Et l'on rit beaucoup. Nicolas (Jean Dujardin, très bien) s'occupe de passer l'aspirateur chez lui (il s'ennuie) tandis que sa femme est chanteuse lyrique. François (Grégory Gadebois, excellent), lui, vit une petite vie tranquille auprès d'Isabelle (Pascale Arbillot, qui a les répliques les plus amusantes), sa femme vétérinaire, en Corrèze, près d'Uzerche. Les prochaines élections présidentielles approchent et Nicolas craint que le RN ne gagne. Il aimerait éviter à nouveau un deuxième tour entre Emmanuel et Marine. Nicolas décide de prendre le train pour aller visiter François et le sortir de sa retraite. François est apaisé mais il a eu mal à se remettre de la trahison de Macron (le nom du président de la république en exercice est explicitement nommé). Nicolas a l'idée de créer un nouveau parti, "La France pour toujours", qui s'allierait avec le parti EELV (Europe Ecologie Les Verts). Nicolas a un mal fou à prononcer le nom de ce parti car il bute sur les mots de manière cocasse. J'ai aimé ce film pour les personnages jamais caricaturaux. Les femmes ont le beau rôle. La fin optimiste m'a plu et j'ai trouvé qu'Anne Fontaine avait beaucoup d'empathie et de tendresse pour les personnages. Un joli film. Lire les billets de Pascale et Henri Golant

10 juillet 2021

Mort aux hypocrites - Petros Markaris

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Que j'ai été contente de constater que Petros Markaris (né en 1937) avait encore écrit un roman, Mort aux hypocrites (Seuil, 330 pages), dans lequel on retrouve, à Athènes de nos jours,  le commissaire Kostas Charitos, sa femme Adriani (un cordon bleu), sa fille Katérina avocate qui accouche d'un petit garçon appelé Lambros, et son gendre cardiologue Fanis. Kostas est très content d'avoir un petit-fils. La vie s'organise autour de Lambros. Tout le monde est "gaga" devant lui. Cela n'empêche pas que les crimes ne s'arrêtent pas. Charitos  et ses collègues vont être confrontés à des attentats à la voiture piégée. Les morts s'accumulent et l'enquête se révèle difficile. Les attentats sont revendiqués par l'"Armée des Idiots Nationaux". Au cours de l'enquête, les policiers découvrent que les victimes avaient une face obscure, n'hésitant pas s'enrichir sur le dos des autres et à dire des contre-vérités sur l'économie grecque, faisant fi des chômeurs et autres personnes en difficulté. Charitos, quant à lui, apprend qu'il a une promotion (bien méritée selon sa femme Adriani). Un roman aussi sympathique que les précédents de l'écrivain.

7 juillet 2021

Trois essais co-signés par Philippe Labarde et Bernard Maris

C'est de nouveau à Bernard Maris, assassiné chez Charlie Hebdo, que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) voudrais rendre hommage ce mois-ci, neuf mois après le précédent billet que je lui avais consacré. Je vais tâcher de présenter les trois ouvrages qu'il avait co-signés, il y a une vingtaine d'années, avec Philippe Labarde.

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Cette fois-ci, ce n'est pas un, pas deux, mais trois livres parus aux éditions Albin Michel que je vais survoler (après celui co-signé Cayat / Fischetti). Pour en raconter l'histoire: j'ai trouvé deux de ces ouvrages dans une armoire de "livres à prendre" dans le hall en bas de chez la coordinatrice de l'AMAP dont je fais partie. Après les avoir lus, j'ai cherché à me procurer le troisième.

Commandé chez mon libraire de quartier, l'exemplaire que j'ai reçu m'a interpellé car il affichait un prix de 23 euros (bizarre pour un livre publié en 1998 et qui ne comportait aucune mise à jour bibliographique ni indication de date de réimpression!). J'ai quand même déniché la mention "Imprimé en France par Lightning Source [+ adresse]", et, en creusant un peu, j'ai découvert qu'il s'agissait de la filiale française d'un groupe d'impression à la demande... 

Pour le contenu des livres eux-mêmes, je trouve aujourd'hui difficile d'en parler à qui ne les a pas lui-même lus. Le ton en tient surtout de la diatribe (que, pour ma part, je trouve plutôt pleine de bon sens), mais tout le monde ne partagera sans doute pas les avis, aussi tranchés que tranchants, des auteurs. 

Dans Ah Dieu! Que la guerre économique est jolie (1998), le thème est la déconstruction du primat des fameuses "lois du marché" que l'on nous mettait (déjà depuis quelque temps) à toutes les sauces à la fin du XXe siècle. Les auteurs mettent, par exemple, quelques coups de projecteur venimeux sur l'angoisse du banquier quand il accorde des prêts (alors que les Etats se précipiteront à l'aide des banques en cas de défaillance des créanciers) ou la souffrance des malheureux patrons lorsqu'ils sont contraints de licencier... pour s'en gausser, bien sûr. Comme si les sacrifices demandés aux "petits" étaient partagés par les "gros". Citation p. 206: "...le capitalisme, dont le nom politiquement correct est devenu le marché, n'est pas fondé sur l'égalité, mais sur la puissance: le peon libre à la porte de l'hacienda choisissant de travailler ou non et choisissant son latifundiste accompagné de sa milice". Les 216 pages de ce (court) bouquin sont subdivisées en une préface (de Serge Halimi), un prologue, 5 chapitres et un épilogue.

La bourse ou la vie (mai 2000) apporte la déconstruction d'un discours assez dominant à l'époque par lequel la presse vantait fréquemment les "fonds de pension", l'actionnariat individuel... Les auteurs nous expliquent, preuves, exemples et statistiques à l'appui, en quoi fonder une "société meilleure" sur ce pur jus capitaliste serait ou sera (est?) une erreur. Citation p.124: "Où est la démocratie dans le système des stock-options, simple avance sur pillage? Actionnaire, ça s'achète. Citoyen, ça se mérite". Et encore, le bouquin date d'avant l'explosion de la "bulle internet", de l'économie virtuelle vantée à grands sons de trompette à la fin du XXe siècle. Cette fois-ci, le sommaire détaillé (toujours pour 5 parties précédées d'un prologue et suivies d'un épilogue) tient sur 3 pages, pour 197 pages de texte - mais le papier est plus "bouffant". 

Enfin, Malheur aux vaincus (janvier 2002) s'est avéré le dernier ouvrage publié en collaboration. Citation (p.161): "Trois livres, trois Labarde-Maris, et au final on retrouve la question essentielle: la propriété. Ça valait le détour. Montrer que le marché est morbide, raciste, inefficace. Reste à s'attaquer à son fondement". Je ne sais pas si la pub de Philip Morris de 2001, épinglée p.101 (en gros, un cancéreux du poumon qui trépasse, c'est 1227 dollars potentiellement économisés par la République tchèque) était à prendre au premier ou au dixième degré. Plus globalement, le libéralisme ne rêve que de faire argent de tout, y compris de ce qui devrait rester des "biens communs". 179 pages, même schéma que les précédents - 7 parties cette fois-ci, dont le détail des thèmes égrenés tient aussi sur 3 pages. 

Bref, une fois de plus, je ne peux guère que conseiller à mes lecteurs, qui n'avaient (qui sait?) peut-être jamais entendu parler de ces ouvrages avant de tomber sur le présent billet, de les lire eux-mêmes, pour se forger leur propre opinion. 

Les trois ouvrages contiennent bon nombre de citations d'articles de presse "contemporains"... (journaux économiques, mais aussi Le Monde... dont Philippe Labarde a été chef du service économique et directeur de l'information). Concernant ce co-auteur, j'ai trouvé une courte vidéo (45 secondes!) où Philippe Labarde dit quelques mots sur sa rencontre avec Bernard Maris. 

J'ai aussi trouvé sur le site de L'Express une chronique du 2e livre publiée il y a 20 ans. Ainsi que celle de Goguengris, concernant le premier, sur Sens Critique.  

 ***

PS: je viens de vérifier, mais l'histoire "officielle" (sur la page dédiée de son site internet) de Charlie ne va toujours pas plus loin que le 17 juillet 2015. Ne serait-il pas temps de rajouter une phrase ou deux à son histoire, pour le journal satirique, laïque, politique et joyeux?

*** Je suis Charlie ***

5 juillet 2021

Gagarine - Fanny Liatard et Jérémy Trouilh / La fine fleur - Pierre Pinaud

Je veux chroniquer deux films français qui m'ont beaucoup plu, chacun dans leur genre.

Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh est un film poétique à la limite du documentaire. D'ailleurs, avant de tourner ce long-métrage, les deux réalisateurs avaient réalisé un court-métrage documentaire sur les habitants de la cité Gagarine en 2015. Ce court-métrage de 16 minutes s'est transformé en long. Ils ont tourné en 2019 à la veille de la destruction de la Cité Gagarine à Ivry sur Seine. Cette cité construite au début des années 60 et inaugurée par Youri Gagarine lui-même constituait un ensemble résidentiel d'HLM où ont vécu des centaines de familles. La destruction de la cité après 55 ans d'existence a été décidée car la cité construite en briques présentait des fissures et était devenue vétuste. La mort dans l'âme, les habitants ont quitté la cité pour habiter ailleurs. Seul Youri, un jeune Noir âgé d'environ 16 ans, fait de la résistance. Sa famille est partie mais lui reste. Très attiré par le ciel et les étoiles, il rêve d'être astronaute. Il transforme un des appartements de la cité en vaisseau spatial. Diana (Lyna Khoudri) dont il est amoureux et Hassam (un copain) l'aident au mieux. Il y a de très beaux moments comme celui celui vers la fin: c'est la nuit, la cité doit être détruite, et tout à coup des lumières clignotent dans les bâtiments. C'est du morse et on a l'impression que la cité décolle. Elle ressemble à un vaisseau spatial. Je recommande chaudement ce film.

Dans La Fine fleur de Pierre Pinaud, j'ai eu le plaisir de voir Catherine Frot dans le rôle d'Eve Vernet, créatrice de roses. L'histoire m'a beaucoup fait penser à celle du film Les parfums avec Emmanuelle Devos. Cela fait plusieurs années qu'Eve se bat pour ne pas vendre son entreprise familiale qui périclite. Elle n'arrive pas à créer LA rose qui pourrait lui faire gagner un prix au concours international de Bagatelle. Lamarzelle, un concurrent, lorgne sur son exploitation de roses. Heureusement Véra, l'employée comptable d'Eve, la soutient depuis toujours. C'est elle qui a l'idée d'embaucher trois personnes en insertion. Fred, un jeune délinquant, a une rose tatouée sur son bras. Il cherche désespérément à  renouer avec ses parents qui ont perdu leur autorité parentale. Samir, lui, est un cinquantenaire qui rêve de trouver un CDI. Quant à Nadège, c'est une jeune fille d'une timidité maladive. Tous les trois n'ont bien évidemment aucune connaissance en horticulture en général et sur les roses en particulier. Les vies de toutes ces personnes vont changer. Je conseille absolument ce film que le réalisateur a dédié à sa mère. Il y a une chanson pendant le générique de fin que je ne connaissais pas: La rose et l'armure d'Antoine Elie. J'ai adoré. 

3 juillet 2021

Jeff Hawke - Sydney Jordan

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Ce coup-ci, c'est en début de mois que paraît ma quatrième contribution pour le Challenge de la planète Mars (en tant que ta d loi du cine, "squatter" chez dasola). J'espère que la bande dessinée que je présente sera bien acceptée pour le challenge Des histoires et des bulles de Noctenbule. En tout cas, comme mes billets précédents, je l'inscris aussi au 9e Challenge de l'imaginaire proposé par Ma Lecturothèque (challenge dont voici le bilan des 6 premiers mois).

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Sydney Jordan, dessinateur des albums de la série de BD dont trois albums figurent ci-dessus, est toujours vivant (il a aujourd'hui, je crois, 93 ans - né le 28 mai 1928... selon une source sur la fiabilité de laquelle je m'interroge *), même si sa seconde série (Lance McLane - que je n'ai jamais lue) a cessé de paraître dans le Daily Mail en 1988. Sa première série, celle qui est le sujet de mon article du jour, Jeff Hawke, a été publié sous forme d'une "bande" (strip) quotidienne dans le Daily Mail (?) de 1955 ** à 1974. Il y a eu 6487 strips en N&B représentant 69 histoires. Parmi la dizaine d'albums qui semblent avoir paru en France, j'en possède aujourd'hui 9. Je ne vais évoquer que les trois photographiés.

Le héros éponyme, Jeff Hawke, entouré de quelques comparses, connaît, sur terre (ou sous la mer!) des aventures fantastiques, parfois aux prises avec des extraterrestres plus ou moins sympathiques. Il se retrouve aussi dans notre "banlieue proche" (en orbite terrestre ou au travail sur la lune), ce qui pourrait s'avérer réaliste dans la décennie qui s'ouvre (dans notre XXIe siècle, je veux dire). Mais il est également, quelquefois, transporté dans une [autre] galaxie très lointaine, ici ou là, par des civilisations venues des étoiles et infiniment plus avancées que la nôtre (pour le bien ou pour le mal!). 

Une édition intégrale, que Glénat a entrepris de publier en 1982, après avoir commencé au cours des années 1970 par faire paraître en albums la traduction en français d'épisodes choisis parmi les 69 déjà parus en anglais à l'époque, est restée inachevée sans explication (on peut subodorer des ventes insuffisantes?). Dans le premier tome, la première aventure, "Space rider", pose un cadre. Le capitaine Jeff Hawke, pilote d'essai de la RAF, pilote le prototype d'avion le plus rapide qu'aient construit les terriens. On fait appel à lui quand apparaît sur les radars une soucoupe volante et que des chasseurs classiques s'avèrent incapable de l'intercepter. Les bienveillants extraterrestres, ayant détruit son avion mais lui ayant sauvé la vie, lui offrent le choix, soit de le ramener illico sur terre après lui avoir effacé la mémoire, soit de le former pour qu'il devienne, en quelque sorte, celui qui guidera les terriens sur la "voie promise" vers les étoiles... Et s'ensuit, une fois son choix fait, une première "mise à l'épreuve" qui n'est pas sans rappeler quelque peu les aventures d'un Flash Gordon / Guy l'Eclair sur la planète Mongo! Le tout est bouclé en 138 "strips". 

La compagne d'aventures était apparue assez vite (p.41) P1120431 - forte tête (p.67). P1120435  P1120430 

Et maintenant, pour justifier cette présence dans le Challenge, les voici face aux Martiens! Ramené (comme promis) sur terre (à partir du strip N°139), notre Jeff Hawke va ensuite y être confronté à sa deuxième aventure, "L'invasion des Martiens" (nous y voilà!) pour de longues péripéties (jusqu'au "strip" 502, soit 92 pages). 

P1120427 Quelques méchants Martiens... (p.58-59) P1120428  P1120429 et des gentils... P1120432 (p.73)  P1120433 (p.78) P1120434 (et p.79). Hé oui, pour conquérir une nouvelle planète, il semble y avoir besoin de quelques modifications physiologiques... 

Mais si la troisième aventure du recueil voit encore la présence d'Ultar, désormais simple comparse (fin au strip 642), nos Martiens humanisés disparaîtront assez vite de la mémoire des scénaristes successifs (si j'ai bien compris).  

Dans le recueil titré Un corps étranger paru en 1981 (avant le début de l'Intégrale - le titre provient du "récit" N°30), la première aventure, "Un colis pour l'espace", ramène Jeff sur la planète Mars, où il supervise l'installation de la première base. On repart d'un terrain vierge (aucune allusion à Ultar ou à ses compatriotes). Le scénario postule la présence de quelques rares ressources en eau sur cette planète par ailleurs aride et désertique. Les terriens y réveillent un artefact extramartien ... et assoiffé. Mais je n'ai pas réussi à identifier, à partir seulement de la liste en anglais des épisodes publiés (qui figure dans le tome 2 de l'Intégrale), quelle peut être cette aventure (éventuellement, la N°24, "The changeling" ?). 

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Enfin, j'ai souhaité clore mon évocation de cette belle bande dessinée "classique" en évoquant mon épisode préféré (même s'il ne concerne pas Mars). Elle figure dans un mince recueil titré Chacondar, publié en 1979 et qui rassemble trois aventures, dont les deux premières s'intitulent "Coup de lune" et "Le naufragé de l'espace". C'est de celle-ci que je vais principalement parler: avec mon esprit "terre-à-terre", hé bien, c'est cette aventure-ci qui m'a toujours fait rêver... chaque fois que je l'ai relue, depuis son acquisition en 1990. Et bien plus que toutes les histoires d'extra-terrestres et de planètes autres que la terre à explorer.  

P1120423 Le naufragé de l'espace, dans sa capsule en perdition, croit avoir une hallucination... (p.22-23). P1120424

Tout s'explique après quelques recherches... (p.32) P1120426 (... et p.29) P1120425 

Terminons en disant que, outre les albums édités chez Glénat, il en existe aussi un publié naguère aux Editions du square, vu que quelques aventures sont parues dans Charlie mensuel. Quant au seul qui me manque à ce jour (et que je n'ai jamais eu entre les mains), paru chez Glénat, il s'appelle Les vents de Mars, et contient, je suppose, l'aventure n°67 (sur au moins 79 parues en "strips"). Je peux encore espérer le dénicher avant le 31 mars 2022 !

* Sur ce coup-là, il parait difficile de se fier à Wikipedia (consulté le 04/07/2021): l'article "Sydney Jordan" parle de publication dans le Daily Mail, cependant que celui sur "Jeff Hawke" parle de publication dans le ...Daily Express. Et Babelio donne 1931 comme année de naissance de l'auteur!

** D'autres sources disent (...si je comprends bien) qu'elle a débuté en février 1954 en Angleterre?

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Edit du 12 juillet 2021: j'ai essayé hier de m'inscrire (et d'inscrire le présent billet) au Challenge Summer Star Wars The Mandalorian proposé par le RSF Blog [Lhisbei & Cie] et débuté officiellement le 21 juin. J'attends des nouvelles pour savoir si je pourrai mettre le logo en haut de mes prochains billets ou non... 

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1 juillet 2021

Coco chancelle - N°15

Il y a 10 mois, je [ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] n'aurais jamais pensé à titrer ainsi... Humons donc notre plein air de liberté tant qu'on le peut!

En début de mois de juin 2021, le plaisir du déconfinement estompait les nouvelles du virus proprement dites (ou alors, c'est moi qui étais blasé?). Et puis, Delta est arrivé...

01/06/2021: et c'est reparti, mon Kiki? La Chine fait état d'un premier cas de grippe H10N3. Plus de nouvelles depuis?

01/06/2021 encore: l'OMS a demandé de changer le nom des variants, pour ne pas stigmatiser... Ah, on est bien dans une ère de com'... mondiale!

02/06/2021: oups, plus de 10 millions de morts dans le monde, et pas 3 millions et quelque? Bah oui: de nombreux pays n'ont même pas le moyen de "tester" leurs morts, dont une grande partie meurent à domicile (bizarrement, ce sont les mêmes pays - "non solvable"? - qui n'ont les moyens ni de soigner ni de vacciner...). Bah, n'en parlons plus... Démarche des pays développés pour aider les autres (si j'ai bien compris): "on vous donne de l'argent. Ensuite, soyons concurrents pour acheter des vaccins aux laboratoires...".

04/06/2021 - Jusqu'à quel point faut-il crier "Vive la distanciation sociale"? Cela se passe en Norvège... Restons gaulois!

10/06/2021: nouvelle attestation disponible à télécharger, avec 6 motifs de déplacement entre 23 h et 6 h du matin, jusqu'au 30 juin 2021. Ma première réaction: "c'est pas celle-là qui coûtera la vie à trop d'arbres!"...

10/06/2021: que faire si vous êtes cas contact alors que vous êtes bien dûment vacciné? Eh bien, exactement comme si vous n'étiez pas vacciné: à l'isolement! Parce que le vaccin ne garantit ni contre l'expression de la maladie ni contre sa transmissibilité (on manque d'informations...). Il paraît (jusqu'à preuve du contraire) qu'on ne développe, par contre, plus de forme grave. Donc, si je comprends bien, aujourd'hui, les vaccins ont pour unique finalité d'éviter l'engorgement de nos quelques milliers de lits de réanimation ou quelques dizaines de milliers de lits d'hôpitaux. Youpi.

12 juin 2021: aucun commentaire (ce serait malséant) sur le clofoctol de l'Institut Pasteur...

14/06/2021: une entreprise qui oblige ses salariés à lui dire s'ils ont, ou non, été vaccinés? Pour le moment, c'est aux Etats-Unis que cela se passe...

Les marins de notre marine nationale ont sans doute tous été vaccinés (au moins ceux du "groupe aéronaval" comprenant le porte-avions Charles de Gaulle). Je doute qu'on leur ait laissé le choix (ou alors, ils n'embarquaient pas?). Mais je ne suis pas sûr que les militaires soient des salariés comme les autres.

14/06/2021 - allez hop, un peu de pub: connaissez-vous déconfifoly?

14/06/2021: les anticorps que notre corps génère (normalement) après avoir été en contact avec le virus sont bien plus durables que ce qu'on envisageait jusque-là (13 mois!), surtout s'ils sont renforcés par un vaccin? Sans vaccin, déjà, c'est pas si mal...

16/06/2021: tous les jours, on en apprend, du nouveau... Utiliser deux vaccins différents pour les deux piqûres serait plus efficace qu'utiliser deux fois le même. Surtout si la marque du second utilisé ne commence pas par un A?

20/06/2021: le variant delta ne sera pas inquiétant pour cet été, selon Olivier Guérin, membre du Conseil scientifique. Je m'inquiète.

28/06/2021: six Français sur dix craignent un rebond de l'épidémie en septembre. Craindre, je sais pas (il parle d'où, ce sondage Yougov?). Mais attendre, ça, je suis tout à fait en phase avec (couvre-feu et/ou confinement à la clé?). On "calcule" notre Delta?

21/06/2021: le coronavirus pourrait changer la structure physique du cerveau et diminuer son volume (dans les zones de la mémoire et des émotions...). Par rapport à la courbe actuelle de l'abstention aux élections politiques, est-ce une bonne ou une mauvaise perspective?

23/06/2021: singularités - masque plus obligatoire mais gardé, anxiété sociale et psy... Pff...

23/06/2021: un espoir inespéré? Bientôt, en France, on devrait arriver à savoir combien de personnes vaccinées sont hospitalisées pour Covid-19 (ce n'était pas possible pour cause de bases de données incompatibles...). Ya-hoo!

Ce fameux variant "delta", il semble être passé en quelques semaines de 0,1% des cas à plus de 10%. On verra bien si, comme ailleurs, il peut non seulement contaminer certaines personnes dûment vaccinées, mais aussi en envoyer certaines à l'hôpital (lesquelles? Toujours les mêmes "populations à risques", ou bien d'autres?).
Et ces données qu'on nous distille... Comment les prendre? Quelle pilule passe mieux? Valeurs absolues ou pourcentages? Les deux bien sûr, mon capitaine. Mais s'il faut vraiment choisir, je préfère disposer de la valeur absolue, charge à moi de calculer le pourcentage que cela représente...

Suite au prochain numéro!

30 juin 2021

Sans un bruit 2 - John Krasinski

Sans un bruit 2 de John Krasinski, la suite de Sans un bruit (2018), devait sortir le 18 mars 2020, mais le confinement est passé par là. Le film vient de sortir le 16 juin 2021, soit 15 mois après la date prévue initialement. J'avais aimé le premier et j'avais hâte de voir la suite. En prologue, on assiste à l'arrivée des extraterrestres venus du ciel. On entend comme des bruits d'avions et tout à coup, ils sont là et c'est la panique. Pour ceux qui n'ont pas vu les deux films, les extraterrestres sont des êtres hideux ultra-sensibles au bruit. Dès qu'ils entendent ne serait-ce qu'un murmure, ils se dirigent vers la source du bruit et c'est le carnage. Dans ce deuxième volet, on retrouve Evelyn Abbott et ses trois enfants. Regan, une adolescente sourde, Marcus, et le dernier-né, un nourrisson qu'Evelyn porte. C'est en cheminant sans véritable but que Marcus se blesse cruellement le pied avec un piège à loup. Cherchant un refuge, ils croisent le chemin d'un homme hirsute, Emmett. Juste avant l'arrivée des extraterrestres, Emmet, sa femme et son fils fréquentaient les Abbott. Maintenant tout a changé. Il vit seul dans un genre de grand caisson au sous-sol d'une usine désaffectée. Il ne veut pas que les Abbott s'éternisent. Cependant, il va accepter d'aider Megan qui a une idée pour se débarrasser des extraterrestres. Je vous laisse découvrir ce qui va arriver. Il est préférable d'avoir vu le premier Sans un bruit. On comprend mieux certaines choses, comme par exemple pourquoi Evelyn a un bandage au pied. Ce film m'a fait autant peur que le premier même si on n'a plus la même surprise concernant les extraterrestres. Un très bon film de genre.

27 juin 2021

Médecin de nuit - Elie Wajeman

Médecin de nuit, qui dure 1H22, permet à Vincent Macaigne de trouver un rôle qui lui convient bien. Il interprète avec talent Mickaël, un médecin pris dans un engrenage infernal par la faute de Dimitri (Pio Marmaï), son cousin pharmacien, criblé de dettes. A la demande de ce dernier, il prescrit du subutex à des toxicomanes. Mais on apprend que le subutex fait l'objet d'un marché noir dans d'autres pays où il se revend très cher. Quand le film commence, Mickaël est convoqué par une inspectrice de la sécurité sociale qui s'interroge sur les nombreuses prescriptions de ce médicament. Il risque d'être radié de l'ordre des médecins. En tant que médecin de nuit, Mickaël est un brave type dévoué à ses patients avec qui il prend le temps de parler. Dans sa vie personnelle, Mickaël a des problèmes de couple avec sa femme Sacha, qui lui reproche de ne pas être assez présent pour elle et leurs deux filles. Mickaël retrouve de temps en temps sa maîtresse Sonia (Sara Giraudeau), qui travaille dans la pharmacie de Dimitri. Ce dernier, de plus en plus endetté, demande à Mickaël de prescrire du fentanyl (un médicament qui fait des ravages aux Etats-Unis). Mickaël refuse. Je ne vous dévoilerai pas la fin qui est logique. On ressent de l'empathie pour Mickaël grâce à l'interprétation de Vincent Macaigne. Rien que pour lui, le film, qui comporte des scènes violentes, vaut la peine d'être vu. 

PS : Je suis d'accord avec Pascale pour dire que le rôle de Sara Giraudeau n'apporte rien au film et aurait pu être coupé. 

24 juin 2021

Les deux Alfred - Bruno Podalydès

En général, je ne suis pas trop fan des films de Bruno Podalydès mais j'avoue avoir beaucoup apprécié Les 2 Alfred (ce sont deux petits singes en peluche qui forment un "doudou").  Et j'ai souvent ri. Alexandre Duveteux (Denis Podalydès) est marié à une sous-marinière partie pour quelques mois. Leur couple semble battre de l'aile car Alexandre a trompé sa femme. Il s'occupe seul de ses deux enfants, un petit garçon de cinq ou six ans et une petite fille encore bébé appelée Ernestine. Alexandre qui est au chômage a un découvert bancaire. Heureusement, il décroche un job de "Reacting process" dans une start-up appelée "The Box" où les employés ne doivent pas avoir d'enfants. "No Child" (pas d'enfant) est leur devise. Disponible H24, chaque employé fixe lui-même son salaire. Alexandre s'adapte au mieux à sa nouvelle situation grâce à un certain Arcimboldo (il a un nez en forme de courgette), qu'Alexandre a rencontré dans une crèche. Arcimboldo (Bruno Podalydès lui-même) accepte de s'occuper des enfants d'Alexandre pendant que ce dernier travaille même s'il ne sait pas trop ce qu'il doit faire à son poste. Tout en s'occupant des enfants, Arcimboldo récupère des drones tombés du ciel après qu'ils (les drones) aient fait des livraisons. Il revend plein de choses sur "Ebay". Chez "The box", Alexandre fait la connaissance de Séverine (Sandrine Kiberlain, excellente) sa supérieure hiérarchique, stressée comme tout. Le téléphone greffé à l'oreille, elle se déplace en voiture autonome qui ne lui obéit pas tout le temps. L'histoire nous entraîne dans un monde hyperconnecté et uberisé mais où restent présentes la poésie, un peu de folie, de la magie et de la tendresse. J'ai passé un excellent moment devant ce film que je conseille.

21 juin 2021

Nomadland - Chloé Zhao

J'ai hésité à voir Nomadland de Chloé Zhao, le film qui a été récompensé aux Oscars 2021 comme meilleur film, sans avoir de raison particulière. Et puis je me suis décidée. Nomadland nous raconte l'histoire de Fern (Frances McDormand) qui, en 2011, a perdu son emploi et sa maison à la suite de la crise financière de 2008. La ville d'Empire dans le Nevada, où vivaient Fern et son mari, est devenue une ville fantôme. Même son code postal (zip code en VO) a été supprimé. Fern, veuve depuis peu, est devenue une "houseless" et non une "homeless" se met à parcourir dans une camionnette l'ouest américain où la neige et le froid alternent avec le soleil brûlant. Fern gagne sa vie grâce à un travail saisonnier chez Amazon où le travail ne semble pas trop harassant. Elle va aussi être employée dans un camping ou dans un parc national. Mais ces parcours en camionnette permettent à Fern de faire de belles rencontres avec des gens comme elle dans le cadre d'un "Desert rendez vous" (dans le texte), pendant lequel les gens échangent des conseils, écoutent, se remontent le moral mutuellement. Un homme nommé David, que Fern va trouver à plusieurs reprises sur son chemin, voudrait faire un bout de route avec elle, mais Fern apprécie sa solitude. Maintenant qu'elle vit sur les routes, elle n'a plus l'intention de s'établir quelque part. J'ai apprécié la beauté des paysages et les rapports très fraternels entre les personnages. Le tout baigne dans l'optimisme. La réalisatrice ne s'est pas appesantie sur "Pourquoi tant d'Américains de tous âges vivent ainsi en marge dans des conditions très précaires." Un film qui se laisse voir mais de là à lui donner l'Oscar du meilleur film... Frances McDormand, qui est aussi coproductrice du film, y est bien.

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