Films en VO et doublures françaises
Quand je vais au cinéma, je vais voir, en général, les films en VO car la voix des acteurs est une part importante d’un film. En revanche, à la télévision, j'ai l'habitude, depuis toute petite, de voir les films en version française. Par exemple, pour les films américains, les voix françaises qui doublent des acteurs comme John Wayne, Robert Mitchum et tant d’autres, sont bien caractéristiques. Quand, sur grand écran, j’ai écouté ces mêmes comédiens en VO, je me suis parfois dit : « ah je préfère la voix française » ou « je préfère la voix originale ». Dans un cas plus récent, j’ai entendu, par hasard, la voix française de John Malkovich dans les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears. J’ai eu un choc. La voix originale est très particulière et plutôt grave alors que la doublure française est une voix aiguë qui m’a beaucoup gênée. Pour les séries TV, c'est souvent la même voix française qui double des acteurs différents. Cela prête parfois à confusion.
Helen Mirren
Je voudrais rendre hommage à une immense actrice, Hélène Mirren, que j'avais découverte dans Excalibur de John Boorman. Elle représente l'incarnation du talent. Elle a joué beaucoup au théâtre en Angleterre, en particulier Shakespeare à la Royal Shakespeare Company. Chaque fois que je la vois, à l'égal de Maggie Smith, je jubile. Cette année 2007 est Son année, elle vient de rafler de nombreux prix à Hollywood en attendant les Oscars pour son interprétation d'Elisabeth II dans The Queen de Stephen Frears et d'Elizabeth Ière dans un téléfilm produit par la HBO et récemment diffusé sur Canal+. Dans The Queen, elle est d'une sobriété remarquable, elle ne tombe jamais dans la caricature, elle EST la reine. C'est fascinant de la voir. Pour ceux qui ne la connaissent encore, je recommande vivement, en dehors d'Excalibur, le film de Peter Greenaway, Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant, celui de Robert Altman, Gosford Park, film choral à voir absolument, et les téléfilms Suspect n°1, s'ils sont rediffusés un jour sur le câble. De la part d'une fan de cette merveilleuse actrice.
La vie des autres - Florian Henckel von Donnersmarck
Ce film qui est le premier du réalisateur confirme le renouveau du cinéma allemand. La Vie des autres (Das Leben der Anderen) débute en novembre 1984, en ex-Allemagne de l'Est à Postdam. A la demande d'un ministre du gouvernement, un fonctionnaire zélé de la Stasi est chargé de surveiller un couple, lui écrivain, elle actrice (le ministre en est amoureux). Ils sont considérés comme trop irréprochables envers le régime pour être honnêtes. Le fonctionnaire est le héros du film. D'espion à l'oeil bleu et froid, il s'humanise et devient dans l'ombre l'allié du couple sans que personne le sache. Grâce à lui, l'écrivain sera sauvé des griffes de la Stasi après avoir réussi à écrire un texte subversif (sur le taux de suicide en Allemagne de l'Est) qu'il arrivera à faire publier à l'Ouest. Le titre La Vie des autres se rapporte au fait que sous le régime communiste, beaucoup de gens dont les intellectuels pouvaient être sur écoute, être espionnés 24 heures sur 24, et le début du film montre les méthodes insidieuses et efficaces pour faire parler les gens qui en sortaient brisés. Certains écrivains n'ont plus écrit. Sur le film proprement dit, les acteurs sont sensationnels avec en tête Ulrich Mühe et l'atmosphère oppressante est très bien rendue avec le travail sur la couleur (pas de rouge mais de l'orange).
Du comportement de certains spectateurs
Depuis la création des cartes d'abonnement de cinéma dans les grands circuits comme UGC et Gaumont-Pathé-MK2, j'assiste à un phénomène assez fréquent et pas très agréable, la sortie pas toujours discrète de certains spectateurs au bout d'un quart d'heure, d'une demi-heure ou même d'une heure, ayant décidé qu'ils en avaient assez vu. Comme quelqu'un me l'a dit, ils "zappent". En ce qui me concerne, je ne comprends pas cette attitude. J'ai une carte d'abonnement, je décide de voir un film, je le vois jusqu'au bout, même si je regarde ma montre tous les 1/4 d'heure, que le film ne me plaît pas, et qu'à la sortie, je suis furieuse parce que je me dis que j'aurais dû voir autre chose. C'est un principe auquel je tiens car parfois, par exemple, le dernier quart d'heure du film est très bien. Et rien que pour ce dernier quart d'heure, je suis contente d'être restée jusqu'au bout. Pour en revenir aux "zappeurs", je considère qu'ils consomment des films, mais je ne suis pas sûre qu'ils soient vraiment cinéphiles. Moi, quand je ne veux pas voir un film, je n'y vais pas même avec ma carte d'abonnement.
Little Children - Todd Field
Sur les conseils de deux collègues, je suis allée voir Little Children. Je dois dire que j'ai un avis mitigé. Tout d'abord, le film aurait dû être interdit aux moins de 12 ans, sans se limiter à un simple avertissement, vu le sujet et certaines scènes. Il y a deux films en un, dans une petite ville américaine comme tant d'autres, nous assistons à la rencontre et la liaison entre une femme (Kate Winslet) qui s'ennuie profondément (incarnation de Mme Bovary), elle est mariée et mère au foyer d'une petite fille, et Brad (Patrick Wilson) qui n'arrête pas d'échouer à un examen, père au foyer d'un petit garçon, marié à une sorte de wonderwoman, il traîne son spleen. En parallèle, un pédophile, Ronnie, après un séjour en prison, revient vivre dans cette même ville. Il vit avec sa mère qui cherche à le marier. Ceci étant dit, il émane du film un malaise réel qui vient d'un je ne sais quoi, et la fin est très moraliste, très américaine et c'est dommage. A voir mais avec des réserves.
Théâtre filmé
Quand on ne peut pas aller au théâtre, pour cause d'éloignement géographique ou parce que le prix des places est onéreux, ou alors au contraire, quand on a adoré un spectacle et qu'on aimerait le revoir, une solution existe : le DVD ou la retransmission télévisuelle. Je sais que beaucoup de metteurs en scène n'aiment pas que leurs spectacles soient "captés" car ce n'est pas facile à faire à moins de mettre la caméra un peu éloignée de la scène et qu'elle reste immobile ; mais alors dans ce cas, le spectateur n'arrive pas, me semble-t-il, à être captivé ou même intéressé. En revanche, quand un réalisateur s'en donne la peine, il décide de filmer de manière subjective et même si le téléspectateur ne peut pas se rendre compte de toutes les nuances d'un spectacle, quelque chose reste quand même et c'est ce qui compte. Même s'il est vrai que pour beaucoup, le théâtre est un art éphémère. Une pièce se donne et quand la représentation est terminée, bienheureux sont les gens qui l'ont vue.
Black Book - Paul Verhoeven
Selon l'un de mes journaux de cinéma qui n'est plus mon préféré, je viens d'apprendre que le dernier film de Paul Verhoeven, Black Book, a été un "bide" en France. Et bien quel dommage ! Les acteurs ne sont pas connus, certes, mais quel talent dans la narration et la réalisation. L'histoire est enlevée, haletante, l'héroïne (messieurs) est belle comme le jour. On sait que tout finit bien pour elle dès le début donc nous ne sommes pas inquiets pour elle, même dans les pires situations. L'histoire se passe pendant la deuxième guerre mondiale en Hollande. Le traître est vraiment traître, les Allemands ne sont pas tous "méchants" et les Hollandais ne sont pas tous "gentils" surtout quand ils sont responsables de la mort de dizaines de juifs pour récupérer leurs bijoux, or, argent... Malgré la gravité du sujet, le film est un excellent divertissement hautement recommandé, il méritera sa seconde carrière en DVD.
Confidences trop intimes - Patrice Leconte
Une adaptation étant jouée dans un théâtre à Paris, je me permets de faire un commentaire sur le film tourné précédemment qui aurait mérité un plus grand succès critique qu'il n'en a eu. Confidences trop intimes est une très belle histoire avec un scénario bien construit. Les dialogues sont brillants, plutôt drôles. Les deux comédiens principaux, Sandrine Bonnaire et Fabrice Luchini sont remarquables, surtout lui qui est d'une grande sobriété, et les rôles secondaires sont très bien. Le décor est important, un long couloir avec des portes qui ont une grande importance dans l'histoire puisque Sandrine Bonnaire se trompe de porte et frappe chez Fabrice Luchini, conseiller fiscal, en croyant que c'est un psychanalyste chez qui elle a pris rendez-vous. Le piquant de l'histoire est que même quand la méprise est découverte, ils font comme si de rien n'était et des rapports amoureux naissent entre eux. Ils ne pourront plus se passer l'un de l'autre. Film très intelligent à voir si vous ne pouvez pas assister à la pièce de théâtre. Quant à la pièce, aussi mise en scène par Patrice Leconte, j'ai constaté, ayant acheté le texte, qu'il n'y a plus que quatre personnages, cela doit permettre d'aller à l'essentiel.
Robert Hirsch - Le Gardien - Harold Pinter
Récemment, j'ai eu le plaisir de voir le retour sur scène de Robert Hirsch dans la pièce Le Gardien d'Harold Pinter dans une adaptation de Philippe Djian. Quel bonheur d'aller au théâtre où les acteurs sont en chair et en os et le plaisir est décuplé quand des acteurs comme Robert Hirsch sont sur scène, le moment est magique. Même les silences sont parlants. Ce monsieur, qui est aujourd'hui octogénaire, a une jeunesse, une souplesse qui donne la joie de vivre. Il donne tout au public qui le lui rend bien. Il fait partie de cette génération d'acteurs qui ont appris à dire les textes, à articuler. La diction est très importante, on entend la moindre syllabe jusqu'au poulailler. Tout cela pour dire, si vous êtes à Paris, courez voir la pièce pour apprécier ce qu'est le talent.
Short cuts - Robert Altman
Ce soir, jeudi 25 janvier 2007, sur Arte, est diffusé le film Short Cuts de Robert Altman (décédé récemment) d'après des nouvelles de Raymond Carver. Je l'ai vu au moment de sa sortie en 1993 en salle. Les critiques ont été très élogieuses à l'époque et je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi. J'avoue avoir trouvé le film interminable (3h). J'avais lu à l'époque, avant de voir le film, des nouvelles de Raymond Carver parues en biblio poche, Les Vitamines du bonheur (12 nouvelles) et Parlez-moi d'amour (17 nouvelles). Les deux recueils se lisent très vite puisque les nouvelles ne dépassent pas 10 pages chacune et encore. Chaque nouvelle est concise et dépeint la vie d'Américains ordinaires. Je conseille à tout le monde de les lire plutôt que de voir le film.