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Le blog de Dasola

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19 août 2020

De pierre et d'os - Bérangère Cournut

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J'ai acheté De pierre et d'os de Bérengère Cournut (219 pages + annexes, Le Tripode 2019), ce roman, pour la bibilothèque loisirs dont je m'occupe, pour varier avec Guillaume Musso et Agnès Ledig. Bien m'en a pris, j'ai été touchée par ce récit qui se passe dans une époque non précisée. Uqsuralik, "la femme de pierre", est une jeune Inuit qui se retrouve, une nuit, séparée de ses parents, de son frère et de sa soeur, lorsque un morceau de banquise se fend et forme une faille. Elle est d'un côté et sa famille de l'autre, et ils ne peuvent se rejoindre. Le père d'Uqsuralik a juste le temps de lui envoyer une peau d'ours et une amulette. Uqsuralik va commencer à marcher en compagnie d'une chienne de traîneau et de quatre jeunes chiens mâles. Uqsuralik est entourée par le brouillard. Elle arrive à rejoindre trois familles Inuit qui vivent en communauté. Douée pour la chasse, Uqsuralik tue un phoque annelé pour nourrir tout le monde. Elle se fait donc accepter par le groupe, si ce n'est qu'un des fils d'une famille lui est hostile et la surnomme "Arnauutuq", "Garçon manqué". Il a du mal à supporter qu'une jeune fille soit meilleure que lui pour chasser. Il va lui faire payer cet affront. Le temps passe, Uqsuralik est devenue une jeune femme en âge d'enfanter. Elle donnera naissance à Hula puis elle rencontrera un chasseur qui est aussi chamane. Les Inuits bougent souvent au gré des saisons et de la chasse. Ils font très attention à ce que leur disent les esprits qui les entourent. Ce roman est un dépaysement complet. J'ai beaucoup apprécié les différents chants qui ponctuent l'histoire. Ce roman qui a reçu le prix du Roman Fnac l'année dernière en 2019 est hautement recommandable.

Lire les billets de Yuko, Zazymut, Karine et Manou.

16 août 2020

La sentence - John Grisham

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Ca y est, je viens de terminer mon premier John Grisham. Je n'avais jamais lu de roman de cet écrivain jusqu'à présent.

La sentence (Editions JC Lattès, 499 pages) a paru juste avant le confinement et c'est en entendant de bonnes critiques lors d'un "Masque et la Plume" diffusé sur France Inter que je me suis décidée à découvrir cet écrivain qui est aussi avocat. Il a exercé dix ans dans un cabinet. Il s'est spécialisé dans les romans judiciaires se passant dans des Etats du Sud rural aux Etats-Unis. Il faut reconnaitre à M. Grisham son grand sens de la narration. La sentence est divisée en trois parties.
1ère partie - En octobre 1946, Pete Banning, la quarantaine, propriétaire respecté de plusieurs hectares de plantations de coton et fidèle de l'Eglise méthodiste dans une petite ville du Mississippi, tire sur Dexter Bell, le révérend de la paroisse. Condamné à mort, Pete Banning ne donnera jamais la raison de son geste. C'était un homme peu communicatif qui traitait bien les personnes (Noires) qui travaillaient pour lui. Il était marié et père de deux enfants.
2ème partie - Enrôlé dans un régiment de cavalerie pendant la Seconde guerre mondiale, Pete Banning va se retrouver aux Philippines et vivre un enfer comme la "marche de la mort" de Bataan en 1942, puis il sera prisonnier dans le camp d'internement O'Donnell, avant de rejoindre une unité de guerilla dans la jungle philippine et de combattre les Japonais. Il faut noter que sous la plume de Grisham, il y a une grande force d'évocation dans la description de ces événements. Revenu vivant après qu'il ait été déclaré mort, il retournera chez lui couvert de médailles.
3ème partie - Après la mort de Pete Banning, la vie devient difficile pour ses enfants, Joel et Stella, qui font des études universitaires. Liza, leur mère, a été internée de force par son mari peu de temps après qu'il soit revenu de la guerre, sans qu'on sache pourquoi. La femme du révérend assassiné et son nouvel ami attaquent la famille Banning pour obtenir des dommages et intérêts de leur part.

La sentence est un roman puissant très bien construit que je recommande. Lire le billet chez Polar, noir et blanc. Bigmammy en revanche n'a pas trop aimé.

13 août 2020

Eva en août - Jonas Trueba / L'infirmière - Koji Fukada

Voici deux films vus assez récemment.

Je suis allée voir un film espagnol de Jonas Trueba, Eva en août, après avoir lu de très bonnes critiques qui comparaient ce film au cinéma d'Eric Rohmer.  Quelle ne fut pas ma très grande déception. Le film dure deux heures et en effet, il semble bien long. Le réalisateur doit être amoureux de l'actrice principale (qui est la co-scénariste). La caméra ne la quitte pas un instant. L'histoire se passe à Madrid entre le 1er et le 15 août. Eva (j'ai compris qu'elle était actrice) séjourne dans un appartement qui lui a été prêté en pleine ville. Elle va au musée, marche dans la rue, va au cinéma, assiste à un concert en plein air et fait des rencontres de gens qu'elle connait plus ou moins. J'ai trouvé cela absolument sans intérêt. A éviter selon moi.

Je passe à L'infirmière que j'avais vu en avant-première. J'ai été intéressée par l'histoire d'Ichiko, une Japonaise dont la profession est infirmière, rattachée à un cabinet, et qui s'occupe de personnes malades à domicile. En l'occurrence, elle s'occupe, depuis quelques années, d'une vieille dame alitée. Elle s'entend bien avec la fille et les deux petites-filles de la patiente. Elle fait presque partie de la famille, jusqu'au jour où l'une des petites-filles est enlevée par le propre neveu d'Ichiko. Il la relâche peu de temps après et, arrêté par la police, il est incarcéré. Ichiko est assez vite montrée du doigt, elle sert de bouc-émissaire. Poursuivie par les journalistes, elle est obligée de démissionner du cabinet, la fille de la personne âgée la renvoie. Seule la deuxième petite-fille, qui est l'aînée, maintient un lien avec Ichiko mais il y a beaucoup d'ambiguïté dans cette relation. Ichiko renonce même à son mariage qui était prévu avec un médecin. Il y a quelques scènes étranges et Ichiko elle-même a parfois un comportement qui semble bizarre. C'est un film qui vaut le coup d'oeil. Lire le billet d'Henri Golant qui semble l'avoir mieux compris que moi.

10 août 2020

Chongqing Blues - Wang Xiaoshuai

L'année dernière, à peu près à la même époque, j'avais vu So long, My son du même réalisateur. Chongqing Blues qui bénéficie d'une sortie confidentielle cet été (une seule salle à Paris) date de 2010. Il avait été sélectionné cette année-là en compétition au Festival de Cannes. J'avoue que je suis perplexe sur la politique des sorties de film et sur le fait que Chonqin blues ne sorte que maintenant, car c'est un très beau film (qui dure 1H55). L'histoire se passe dans la ville Chongqing, en pleine mutation. Peuplée de 32 millions d'habitants et située dans une municipalité grande comme l'Autriche, la ville est un très grand port fluvial au confluent des fleuves Yangzi et Jialing. Lin Quanhai revient 15 ans après avoir quitté sa femme et son fils Lin Bo (âgé de 10 ans à l'époque). Lin Quanhai est marin et il reste de longues périodes en mer. Dans une autre ville, il a fondé une deuxième famille. Il a désormais un petit garçon de 7 ans. Si Lin Quanhai revient à Chongqing, c'est pour savoir ce qui est arrivé à son fils Lin Bo, décédé à 25 ans quelques mois plus tôt lors d'une prise d'otages dans un magasin. C'était lin Bo, le preneur d'otages. A part un ami de longue date qui a une attitude bienveillante à son égard, les personnes qu'il interroge montrent de l'hostilité à son égard, comme son ex-femme qui lui claque la porte au nez, et le meilleur ami de Lin Bo qui se montre indifférent. Lin Quanhai déambule dans la ville très polluée où il fait très souvent du brouillard. Néanmoins, il rencontre des témoins directs de ce qui s'est passé, la jeune femme médecin qui est restée otage 5 heures, le policier qui a abattu Lin Bo, et même l'ex petite-amie de Lin Bo, qui évoquent un jeune homme que Lin ne connaissait plus et dont il ne se rappellait plus le visage. J'ai été très sensible à la manière de filmer du réalisateur avec la caméra à l'épaule au plus proche des acteurs. C'est un film sur l'absence de relation père-fils et sur l'incommunication entre les êtres. En arrière-plan, on voit une ville fantomatique traversée où la jeunesse désoeuvrée et fuyante fait ce qu'elle peut pour s'en sortir. Je recommande ce film.

7 août 2020

Charlie Hebdo - Calendrier perpétuel 52 semaines

Ce mois-ci, en plein milieu de l'été, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) vais vous présenter l'un de mes premiers achats en librairie après la fin du confinement, dans la série de mes Hommages mensuels à Charlie Hebdo

Je l'avais trouvé, encore sous film plastique, au Quartier Latin à Paris, dans une grande librairie, à l'étal, dehors, parmi d'autres "produits d'appel". Il s'agit d'un "objet identifié" paru il y a déjà plusieurs années aux Editions du chêne (comme pour ma chronique de juin dernier - sans compter deux autres bouquins posthumes de Tignous chroniqués antérieurement et édités par cette même Maison). Sa première édition date de 2014 (avant), mais la présente édition est estampillée d'un dépôt légal "septembre 2015" (après). Je suppose que c'est pour des raisons de coût que l'objet affiche aussi un provocant "imprimé en Chine".

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Ce bel objet se présente comme un "calendrier perpétuel". En effet, il ne mentionne pas d'année, et chacune des 52 "semaines" comporte un feuillet construit sur le même modèle mais sans mention du numéro de jour ni du mois exactement concerné par chacun. Disons donc qu'il pourrait être utilisé pour n'importe quelle année, "marquable au stylo" grâce à l'épaisseur des fiches cartonnées. Mais... MAIS! Mais ce serait, à mon sens, dommage de griffonner sur une partie de ce qui m'apparaît presque plutôt comme un "objet de collection" (je n'ai pas été complet: il s'agit d'une co-édition Le Chène / Hachette, et les contacts "partenariat et vente directe" ou "relations presse" figurant en dernière page sont des personnes de chez Hachette...).

Lorsque le calendrier est ouvert, chaque semaine apparaît surmontée du verso de la page précédente qui comprend un ou le plus souvent deux dessins, en noir et blanc ou en couleurs. 

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Les semaines "monodessins" ont été illustrées par Charb (3) et Luz (2). Plus globalement, voici mes comptages concernant les dessinateurs: Charb 40 (dont la couv'), Riss 25 (16 en N&B pour 9 en couleur), Luz 20 (dont 3 en N&B et 2 en double), Tignous 9, Cabu 4, Honoré 2 (qui les a choisis?). En voici en tout cas une petite "extraction" subjective.

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P1110801  P1110806 (anticipation du 2e trim. 2020? Hé oui, l'activité ralentit en temps confiné...)

P1110804 Pauvre personnel soignant... (ça m'a fait hurler de rire!)

Dans ce "semainier", les thèmes restent bien perpétuels (jusqu'à nouvel ordre). Vous aurez en tout cas une centaine de dessins à découvrir. Dasola (que je remercie pour les photos) m'a dit "tu as pris les mieux!". Je ne sais pas qui va vouloir écrire sur l'oeuvre d'art constitué par cet éphéméride [oui, j'enfonce tous les poncifs ouverts, comme à mon habitude] ?

*** Je suis Charlie ***

5 août 2020

L'aventure des Marguerite - Pierre Coré

En lisant l'article très enthousiaste de Pascale, et après qu'une de mes collègues m'ait dit qu'elle avait passé un très bon moment, je me suis décidée à aller voir L'aventure des Marguerite de Pierre Coré, sorti le 14 juillet 2020. Marguerite vit en 1942 avec ses grand-parents et une tante dans une jolie demeure dans l'est de la France. Margot vit en 2020 entre sa mère divorcée et Laurent, le copain de sa mère, avec lequel elle se chamaille tout le temps. Margot voudrait bien retrouver son vrai père parti loin d'elle. Marguerite, quant à elle, ne se remet pas de l'absence de son père, parti au combat du jour au lendemain. Elle ne sait pas comment le retrouver. Margot est une fille de son époque avec son portable à la main, ses études au collège et un petit copain secrètement amoureux d'elle. C'est dans une malle magique que les deux ados vont se rencontrer et chacune va se retrouver tranportée dans l'époque de l'autre. Le film est une suite de scènes alternant passé et présent. Le spectateur n'est jamais perdu. C'est un film plein de fraîcheur avec des acteurs épatants, dont Clovis Cornillac, qui interprète un personnage dans chaque époque. Il est vraiment très bien. La jeune Lila Gueneau qui interprète les deux Marguerite s'en tire bien. Le film n'est pas mièvre et il comporte des scènes amusantes mais parfois grave. Je viens d'apprendre que le film était adapté d'une BD. Un film idéal à voir cet été.

2 août 2020

Jurassic Park - Michael Crichton

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Après La variété Andromède qui vient de reparaître, j'ai continué avec un autre roman de Michael Crichton, Jurassic Park , publié en 1992 en France (sous le titre Le parc jurassique) et que Steven Spielberg a adapté au cinéma en 1993. Le film a connu un grand succès au box-office. Personnellement, je l'avais vu avec un collègue et j'avais été terrifiée quand le Tyrannosaure apparaît pour la première fois. Dans le roman, les personnages sont les mêmes. Hammond, le créateur du parc, est un vieillard exécrable et mégalomane. Concernant les petits-enfants d'Hammond, le garçon, Tim, est l'aîné, à l'inverse du film. La petite Lex est une gamine geignarde et insupportable. Comme dans le film, on retrouve Alan Grant, le paléontologue, et Ellie, une collègue, ainsi que Ian Malcolm, un mathématicien assez sentencieux qui fait des exposés sur la théorie du chaos. Et c'est en effet à quoi on assiste dès qu'un informaticien avide et inconscient sème la pagaille dans le système de sécurité du parc, avant de partir soi-disant pour peu de temps. Et les dino, me direz vous? Les plus dentus et griffus sont présents: 2 tyrannosaures (1 adulte et un ado), les raptors en grande forme et en grand nombre, super intelligents, qui vivent en groupe et bougent la tête comme les oiseaux. Ils arrivent à se reproduire alors qu'a priori, il n'y a que des femelles. Vers la fin du livre, on a quelques descriptions assez sanglantes d'humains dévorés vivants. Le message du livre, c'est que recréer des espèces disparues il y a 65 millions d'années n'est pas forcément une bonne idée (!), tout comme séparer les espèces les unes des autres dans les enclos électrifiés. Les conséquences peuvent être graves voire mortelles. Ma lecture fut agréable et intéressante. C'est un très bon complément au film. La suite, Le Monde perdu, publié 5 ans plus tard, m'attend [chroniqué le 28/08/2020].

30 juillet 2020

Lands of murders - Christian Alvart / Impression post-confinement sur la fréquentation des cinémas

C'est en voyant la bande-annonce de Lands of Murders de Christian Alvart que j'ai eu envie de voir ce film allemand sorti le 22 juillet 2020. Il s'agit d'un remake réussi de La Isla Minima de l'espagnol Alberto Rodriguez (sorti l'été 2015). Dans Lands of Murders, nous sommes en 1992, trois ans après la chute du Mur et en pleine réunification des deux Allemagne. L'histoire se passe dans une zone marécageuse de l'ex-Allemagne de l'Est. Deux jeunes femmes sont portées disparues depuis quelques jours. Patrick Stein (Trystan Pütter) et Markus Bach (Felix Kramer), le premier venant de Hambourg et l'autre de Rostock (dans l'ancienne Allemagne de l'est), vont enquêter pour découvrir ce qu'elles sont devenues et par là même qui les a tuées, après que l'on ait découvert leurs corps mutilés. Stein est inquiet d'avoir laissé sa femme enceinte et près d'accoucher, tandis que Bach, un ex-policier de la Stasi, pisse du sang. Il n'est pas en très bonne santé et il a des méthodes musclées pour interroger les gens. En revanche, il sait très bien dessiner. J'ai aimé l'atmosphère inquiétante, les décors tristes et désolés (certaines scènes ont été tournées en Ukraine). Mention spéciale à l'hôtel minable où logent les deux policiers. Les plans de marécages filmés vus du ciel sont impressionnants. Les deux acteurs principaux sont très bien. Un bon thriller qui, j'espère, aura du succès. Lire les billets d'Anne et Henri Golant.

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Depuis le 22 juin jusqu'à aujourd'hui 30 juillet 2020, j'ai vu 17 films dans des salles au public plutôt clairsemé. Je suis triste de ce constat, alors que j'ai remarqué que les gens font bien attention de laisser un siège libre. La distanciation physique est une évidence pour les spectateurs. Je pense que les sorties ne sont pas au rendez-vous. Où sont, par exemple, les films qui devaient être présentés à Cannes? A part le François Ozon, il n'y a pas eu d'autres sorties annoncées. Il est vrai que les mois d'étés sont des mois de "vaches maigres" pour les sorties cinéma, mais quand même! J'ai appris que le Grand Rex à Paris allait fermer au mois d'août, que le cinéma Le Balzac, toujours à Paris, fermait aussi durant 15 jours. C'est la première fois que cela arrive. Espérons que l'abandon des spectateurs n'est que provisoire, car c'est quand même bien, le cinéma sur grand écran.

27 juillet 2020

Chained - Yaron Shani

Je suis contente d'avoir vu Beloved avant Chained. Beloved est une sorte d'inclusion dans l'histoire narrée dans Chained. Dans le couple formé par Rashi et Avigail, on fait plus ample connnaissance avec Rashi, un flic de terrain à Tel Aviv. C'est le genre "gros nounours" fou amoureux de sa femme, Avigail. Cette dernière désespère d'avoir une grossesse arrivant à terme. Quand le film commence, Rashi part au travai et se retrouve à fouiller des jeunes "fils à papa" qui transportent peut-être de la drogue. Son intervention est mal vue, les parents d'un des jeunes portent plainte contre ce comportement inapproprié. Rashi, droit dans ses bottes, affronte l'équivalent de l'IGPN (Inspection Générale de la Policie Nationale). Sur le plan personnel, Rashi a des rapports houleux avec sa belle-fille, âgée de 13 ans et en pleine crise d'adolescence. Rashi reproche à Avigail de laisser trop de liberté à sa fille Yasmine. Puis Avigail commence à s'éloigner de Rashi, sans forcément que l'on sache pourquoi. Elle n'est d'aucun soutien pour son mari malgré les problèmes de ce dernier. J'avoue que le personnage d'Avigail, pour laquelle j'avais eu de la compassion dans Beloved, a beaucoup baissé dans mon estime dans Chained. Je l'ai trouvé molle et presque lâche. Elle ne regarde plus son mari dans les yeux. Elle ne sait pas ce qu'elle veut. Pour le coup, du point de vue psychologique, j'a trouvé qu'il y avait des lacunes dans le scénario. La dernière scène du film est terrible; même si le geste de Rashi est impardonnable, je peux le comprendre car tout s'écroule autour de lui. C'est mon point de vue personnel. Eran Naim qui interprète Rashi m'a sidérée. Un film à voir absolument. Henri Golant, Pascale, Baz'art et Wilyrah le recommandent aussi.

24 juillet 2020

Beloved - Yaron Shani

J'aime beaucoup le cinéma venant d'Israël. C'est un cinéma riche et puis j'aime écouter des acteurs parler en hébreu. Toujours est-il que je suis allée voir Beloved qui est la deuxième partie d'un diptyque avec Chained (pas encore vu). Quand commence Beloved, on voit une femme, Avigail, désespérée. Elle consulte chez un médecin avec son mari Rashi (le personnage principal de Chained). Déjà mère d'une adolescente qui lui est un peu étrangère, elle n'arrive pas à retomber enceinte malgré un traitement hormonal. Avigail est l'un des personnages centraux de l'histoire mais d'autres femmes dont deux soeurs ont une place importante dans l'histoire. Avigail est infirmière dans un Ehpad dans lequel les visages des personnes âgées ont été "floutés", dont celui du père mourant de deux soeurs, Yaël et Na'ama. Ces dernières sont très différentes l'une de l'autre et on va découvrir leur rivalité. Justement, grâce à Na'ama, Avigail va participer à un stage bien-être quelque part à la campagne. Elle va se trouver dans un groupe de six femmes bienveillantes qui se parlent et se consolent. Cette séquence au coeur du film est douce et magnifique. En revanche, par la suite, on assiste à un affrontement verbal d'une rare violence entre Na'ama et sa soeur Yaël. Quand cet affrontement se termine, on est sonné. Une autre scène marquante est celle d'un accouchement dans l'eau. Et l'une des dernières scènes où l'on voit Avigail à la magnifique chevelure se faire couper ses deux nattes par sa fille avec qui elle se réconcilie, m'a touchée. Un film que j'ai aimé voir même s'il est perturbant. Je compte aller voir Chained en début de semaine prochaine. Lire le billet de Pascale.

21 juillet 2020

Un fils - Mehdi Barsaoui / Exit - Rasmus Kloster Bro

Assez tentée par les bonnes critiques (lire les billets de Miss Fujii et ffred), je suis allée voir Un fils de Mehdi Barsaoui, film sorti avant le confinement. J'ai dû mal lire le résumé car je ne m'attendais pas à l'histoire qui nous est racontée. Après une réunion de famille, on retrouve Fares et Meriem Ben Youssef, un couple apparement harmonieux et heureux au premier abord, dans un hôpital de Tataouine en Tunisie. Ils sont arrivés en catastrophe car leur fils Aziz a été grièvement blessé dans un attentat. Blessé à l'abdomen, il doit subir une greffe du foie en urgence pour être sauvé. Un secret va être révélé quand des analyses seront faites pour savoir si les parents d'Aziz sont compatibles avec leur fils pour un don d'organe. Par ailleurs, l'histoire se passant en 2011, pas loin de la frontière libyenne, le réalisateur ne nous épargne rien en nous évoquant le trafic d'organes sur des gamins abandonnés. Le film est bien réalisé et bien joué mais si j'avais su,  je ne serai pas allée le voir: trop noir, trop pessimiste pour moi, surtout en cette période. Je voulais quelque chose de plus léger. Il faut noter que c'est le premier long-métrage du réalisateur qui en est aussi le scénariste....

.... Tout comme Rasmus Kloster Bro avec Exit. Son premier long-métrage dont il a co-écrit le scénario nous emmène dans les profondeurs d'un chantier, celui de la construction du métro de Copenhague. Le film est filmé à la manière d'un reportage. La première séquence est saisissante, quand on voit un tunnellier percer un mur de roche. Rie est une jeune journaliste, mère célibataire d'une petite fille. Elle prend toute seule un ascenseur qui l'emmène en "enfer". Elle fait un reportage sur le chantier, sur les conditions de travail des ouvriers, et essaye de savoir qui ils sont. Elle doit utiliser l'anglais pour se faire comprendre car les ouvriers, pour la plupart des immigrés, ne comprennent que cette langue. Très vite, elle fait la connaissance d'Ivo, un Croate, et de Bharan, un jeune Erythréen, qui occupent des postes mieux payés que les autres mais éminemment dangereux. Quand un incendie se déclare dans le tunnel, Rie, Ivo et Bharan sont enfermés dans un sas de décompression dans lequel la température monte vite. Moi qui suis claustrophe, je n'aurais pas voulu être à la place de ces personnages qui se dévoilent. Le réalisateur montre la face noire de Rie qui est prête à tout faire pour sauver sa peau sans s'occuper des autres. Le dernier quart d'heure filmé dans une quasi-obscurité dans la boue est le moment marquant de ce film qui constitue une vraie expérience.

Lire les billets d'Henri Golant et Pascale.

18 juillet 2020

La variété Andromède - Michael Crichton

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Ces dernières semaines, j'ai pu revoir, à la télé et en DVD, Jurassic Park 1, 2 et 3, Jurassic World 1, 2. Le 6ème opus, Jurassic World Dominion, doit sortir en juin 2021. Toujours est-il que je rappelle que Jurassic Park et la suite Le Monde perdu sont deux romans qui ont été écrits par Michael Crichton (1942-2008). Cet écrivain a écrit pas mal de romans de science-fiction dont La variété Andromède qui date de 1969 et qui a vient d'être réédité en format poche (Archi poche, 331 pages). J'ai bien apprécié cette histoire qui pourrait arriver. Scoop est un programme de mise en orbite de vaissaux spatiaux américains autour de la terre, à environ 450 km d'altitude. Ils sont chargés de recueillir des organismes et de les ramener sur terre. Scoop VII lancé en février 1967 atterrit sur Piedmont, une petite ville de l'Arizona de 48 habitants, après un voyage de 2 jours et demie autour de la terre. Les habitants meurent d'un mal inconnu sauf deux individus, un vieillard et un bébé qui n'arrête pas de pleurer. Les oiseaux comme les vautours arrivés par la suite ne sont pas atteints non plus. Quatre éminents scientifiques dont un célibataire se retrouvent confinés dans le cadre du projet Wildfire dans un lieu clos comportant 5 niveaux. Au niveau 5, ils vont étudier les échantillons qu'ils ont pu récupérer dans la capsule. On apprend en particulier que l'échantillon extra-terrestre n'a pas d'acides aminés. Ils arrivent à trouver ce qui a provoqué la mort de toute une population. J'ai trouvé le roman agréable à lire dans le train, et on apprend plein de choses sur la biologie. Je conseille. Je ne savais pas qu'il existait une adaptation filmique de ce roman, Le Mystère Andromède réalisé par Robert Wise et qui est sorti en 1971. Je serais curieuse de le voir un jour.

15 juillet 2020

Eté 85 - François Ozon

Eté 85, le dernier film de François Ozon, m'a agréablement surprise même si je n'ai pas eu forcément beaucoup d'empathie pour les personnages et pourtant... Dans une station balnéaire normande pendant l'été 1985, Alexis (Alex), 16 ans, rencontre David, 18 ou 19 ans, lors d'un naufrage de bateau. Ils deviennent immédiatement amis et plus que des amis par la suite. Leur histoire va durer six semaines. Quand le film commence, Alex qui est le narrateur nous apprend que David est mort. Alex, lui, a été arrêté. On va apprendre pourquoi dans les dernières scènes. Les flashback nous permet de voir l'évolution des relations entre David Gorman qui a perdu son père un an plus tôt et Alex qui lui a des relations pas faciles avec son père. David est insouciant, il prend la vie comme elle vient. Il ne veut pas s'attacher alors qu'Alex ressent vraiment quelque chose pour David. J'ai aussi bien aimé Kate, le personnage féminin qui s'immisce entre les deux. C'est grâce à l'écriture qu'Alex va arriver à expliquer tout ce qui est arrivé. Les acteurs principaux, Benjamin Voisin et Felix Lefebvre, sont très bien dans leur rôle et plutôt mignons à regarder. C'est un film à voir cet été. Il aurait dû être en compétition au Festival de Cannes en 2020.

12 juillet 2020

Lucky Strike - Kim Yong-Hoon

Ce film policier coréen se voit avec beaucoup de plaisir. Les scènes s'enchaînent dans le désordre mais on n'oublie pas le fil conducteur de l'histoire : un sac de voyage Louis Vuitton dans lequel se trouve l'équivalent de 100 000 dollars, une somme très convoitée pour différentes raisons. Quand l'histoire commence, on apprend qu'un corps en plusieurs morceaux a été retrouvé sur une plage près de Séoul. En même temps, le sac plein d'argent est retrouvé dans un des casiers d'un sauna. Les deux faits sont corrélés mais on ne le saura que plus tard au moment où on comprend qui est le cadavre. Entretemps, on aura donc croisé un employé de sauna et sa femme, une jeune femme battue par son mari, ainsi qu'un employé des douanes pas très honnête, un prêteur sur gages très dangereux et son homme de main, une hôtesse de bar avec un requin tatoué sur sa cuisse, un jeune chinois amoureux de la femme battue et enfin un flic très inquisiteur. On ne peut pas vraiment raconter l'histoire qui est découpée en plusieurs chapitres. Il y a des moments un peu "gore" mais les scènes les plus violentes se passent hors champ. Le titre du film se réfère à ce qu'un des protagonistes de l'histoire ne fume que des cigarettes "Lucky Strike"qui lui ont porté bonheur autrefois. Que dire de plus? Allez le voir! J'ai passé un très bon moment. Lire le billet d'Aurore.

9 juillet 2020

Une étrange affaire - Pierre Granier-Deferre

Depuis la réouverture des cinémas le 22 juin dernier, concernant la programmation, il y a quelques nouveautés et beaucoup de reprises. Dans un cinéma du 5ème arrondissement à Paris, un hommage à Michel Piccoli permet de (re)voir quelques-uns de ses films et j'ai sauté sur l'occasion pour revoir Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre (une adaptation d'Affaires étrangères de Jean-Marc Roberts publié en 1979) que je n'avais pas revu depuis sa sortie fin 1981! Le film n'est plus disponible en DVD. C'est l'occasion de voir Gérard Lanvin et Nathalie Baye tout jeunes: ils avaient 30 ans. Et de reconnaître quelques seconds rôles que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître comme Dominique Blanchar, Madeleine Cheminat, Victor Garrivier ou Pierre Michaël. Le film fleure bon les années 80 avec les automobiles de l'époque et les téléphones à cadran. Louis Coline (Gérard Lanvin) travaille au service de la publicité (on ne disait pas encore marketing) d'un grand magasin parisien. Il est marié à Nina (Nathalie Baye). Tous les deux forment un joli couple qui s'entend bien. Bernard Malair, un homme d'affaires, est nommé comme nouveau directeur pour reprendre les rênes du grand magasin. Quand on le voit pour la première fois, il est assis au bureau de Louis dont il a vidé les tiroirs. Louis, fasciné par Bernard, prend du galon, travaille de plus en plus et délaisse Nina qui a éprouvé de l'aversion pour Malair au premier regard. Bernard Malair est en permanence accompagné par deux hommes, François Lingre (Jean-Pierre Kalfon, ambigu à souhait) qui sert de factotum et Paul Belais (Jean-François Balmer). Malair, sans rien faire ou presque, va provoquer le rupture de Nina et Louis. Malair est très fort dans la manipulation des gens qui sont sous sa coupe comme Louis. Piccoli dans le rôle de Malair est extraordinaire avec son petit sourire en coin. Il n'écrase pas ses partenaires. Un film que j'ai revu avec beaucoup de plaisir. C'était un cinéma "made in France" comme on n'en fait plus beaucoup avec des bons dialogues et des bons acteurs pour les dire.

7 juillet 2020

Son éclat seul me reste - Natacha Wolinski

J'ai [ta d loi du cine, "squatter" chez dasola] découvert le sujet de mon billet-hommage du mois sur un blog durant le confinement, et j'avais décidé de me le procurer dès qu'on en serait sorti (ce que j'ai fait). Dans le cadre de mes hommages aux tués lors du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo, voici donc:

SonEclatSeulMeReste
Natacha Wolinski, son éclat seul me reste, Arléa (janvier 2020, 65 pages).

Après le témoignage de la veuve de Wolinski, je vous présente aujourd'hui le petit livre touchant qu'une des filles de Georges lui a consacré (en le dédiant à sa propre fille, Lola - qui porte le même prénom que son arrière-grand-mère paternelle?). Voici ce qui figure en 4ème de couverture: "Cherchant à définir le lien qui l'unit à son père, Georges Wolinski, tué lors de l'attentat contre Charlie Hebdo, Natacha Wolinski interroge les confins brouillés de sa mémoire. Entre refus et acceptation, l'adieu au père devient un chant d'amour et de consolation". Pour ma part, je vais avoir du mal à en dire davantage que quelques phrases.

C'est dans un langage bien particulier que parle Natacha Wolinski. Le récit - si c'en est un - est fragmenté, elliptique, non-linéaire. On apprend que, lors de l'attentat, Natacha se trouvait à Singapour, afin de rédiger un article sur les galeries d'art locales. Elle avoue la sidération, le déni, les tentatives vouées à l'échec de poursuivre "comme si de rien n'était". En cette occasion, ce sont des questions sur des manques, exprimées en un langage presque poétique, qui remontent à la surface. De courts paragraphes d'interpellation qui s'adressent... A qui? A son père mort? A elle-même? A nous, ses lecteurs? Même si je ne les ai pas comptés, il y a bien davantage de "je" que de "tu". Evocation d'une succession de deuils "à faire", comme on dit - alors que c'est tellement difficile lorsque la communication ne "passe pas".

Au décès de sa mère, la première épouse de Georges Wolinski, Natacha avait 4 ans, et une soeur Kika (Frédérica), sans doute pas de beaucoup son ainée puisque leurs parents s'étaient mariés en 1961. En 1968, Georges a rencontré Maryse (née en 1943 et plus jeune que lui de 9 ans), l'a épousée en 1971, puis est née Elsa, fin 1973. Manifestement, la petite fille Natacha a souffert de l'absence de sa mère, puis de ce qu'un père trop occupé ne se soit pas assez consacré à elle. Absence de communication, donc. Les mots "je ne t'ai pas demandé..." sont présents dès le début du livre. Y pointe aussi le regret des non-dits qui se sont succédés. Georges ne parlait guère spontanément, semble-t-il, de son propre père, assassiné lorsque lui-même avait 9 ans. Serait-ce donc l'explication de son incapacité à "raconter sa maman" à une petite fille qui l'avait perdue à l'âge de 4 ans?

Parmi toutes celles où Natacha Wolinski s'adresse à son père, je citerai juste quelques phrases. Celles qui constatent (déplorent) l'éloignement (p.50): "De ton incapacité à nommer ce qui devait être nommé est né, les dernières années, un grand silence entre nous. C'était un silence par défaite". Et celle dont on peut espérer l'apaisement (p.57): "Je t'enlève de ton lit de mort et je te couche sur mon lit de mots".

Pour ma part, c'est donc chez Manou que j'avais découvert ce livre début mai. Quand j'ai rédigé mon billet il y a déjà quelques semaines, mes recherches ne m'ont pas permis d'en trouver d'autre mention parmi les blogs. Voici en tout cas un entretien (paru dans L'Humanité - qui le réserve à ses abonnés), où elle dit notamment: "Aujourd’hui, je reçois des messages tous les 7 janvier. Mais ce livre, c’est aussi pour raconter tous les autres jours de l’année". Voir aussi ce qu'elle en disait en février 2020.

PS1: je viens de voir (mercredi 1er juillet) que Charlie Hebdo N°1458 inaugure "Un été avec Wolinski": en dernières pages de ce numéro, ça commençait avec des dessins de ses débuts dans Hara Kiri (dans le N°7, une adaptation parodique d'Après la bataille, de Victor Hugo), des dessins très chargés à la Will Elder (je suppose que l'influence de Dubout sera évoqué dans des numéros suivants).

PS2: je viens aussi, le même jour, d'acheter le nouveau Hors Série (N°22H) de Charlie Hebdo. Je pense que je vais attendre quelques années avant d'éventuellement le chroniquer [cf. billet du 07/01/2022], le temps d'oublier un peu tout ça... En effet, il porte sur ... la crise du Covid-19 vue par Charlie (l'équipe actuelle). Ils n'y ont pas glissé un seul dessin des "grands anciens" décédés, alors que je suis bien certain qu'il y aurait eu moyen d'en dénicher un ou deux par raccroc, au prix de quelque anachronisme, dans leurs oeuvres déjà publiées...

*** Je suis Charlie ***

5 juillet 2020

Irrésistible - Jon Stewart

Après avoir lu une bonne critique sur Télérama, je suis allée voir Irrésistible de Jon Stewart qui narre les (més)aventures d'un consultant démocrate de Washington, parti pour Deerlaken, une petite ville rurale sinistrée du Wisconsin, un Etat plus républicain que démocrate. L'histoire se passe en 2016, pendant la campagne électorale qui voit s'affronter Mrs Clinton et Mr Trump. Gary Zimmer (Steve Carrell, très bien), après avoir vu une vidéo sur "You Tube" dans laquelle Jack Hastings (Chris Cooper), un fermier, défend des sans-papiers locaux, décide d'aller le soutenir contre le maire républicain de la ville. Grâce à la logistique, aux médias et à l'arrivée de Faith Brewster (Rose Byrne, très cynique), la stratège républicaine (rivale de Gary), l'enjeu de l'élection devient national. La levée de fonds est impressionnante. A l'arrivée, les résultats ne seront pas conformes aux prévisions (comme pour l'élection de Donald Trump). Le système électoral américain est grandement égratigné. Le retournement final est jubilatoire car on ne s'y attend pas. Personnellement, j'ai passé un bon moment devant cette satire pas trop méchante. Des spectateurs ont applaudi à la fin. Lire le billet de Wilyrah.

2 juillet 2020

Benni - Nora Fingscheidt

Benni (diminutif de Bernadette) est interprétée par une gamine exceptionnelle, Helena Zengel. Cette jeune fille est pratiquement de tous les plans pendant les deux heures que dure ce film allemand de Nora Fingscheidt. Benni, âgée de 10 ans, est une enfant hyperactive, qui n'arrête pas de dire des obscénités, qui ne dit jamais s'il te plaît ou merci. Elle est capable d'actes de violence incontrôlés et a un comportement que personne n'arrive à canaliser. Benni ne supporte personne et surtout pas les autres enfants de l'école d'où elle s'enfuit régulièrement. Elle ne vit plus chez sa mère depuis plusieurs années et pourtant c'est chez cette dernière qu'elle voudrait vivre. Seuls quelques adultes dont Micha, un éducateur, et Mme Bafané, une assistante sociale, essayent de l'aider. Benni va de foyer en foyer avant de revenir dans une institution pour enfants ingérables. Il faut saluer la maîtrise de la réalisatrice dont c'est le premier film. Elle est arrivée à trouver le ton juste pour nous raconter l'histoire de Benni, tour à tour insupportable quand elle crie, ou touchante quand elle se laisse toucher le visage par un bébé. Un film très dur qui m'a énormément plu. Lire les billets élogieux de Pascale et Chris.

1 juillet 2020

Déconfusion finale (mes ironies) - N°4

Le 2 juin 2020, je me disais qu'il y avait de fortes chances que la plupart de mes notes prises "au jour le jour" soient obsolètes au 1er juillet.
Le 30/06/2020, j'identifie deux points d'actualité brûlante: un laboratoire de biologie multi-sites se plaint de devoir bientôt se débarrasser de 700 000 tests du Covid-19 inutilisés et arrivant à obsolescence. Comme quoi, les "patients" citoyens ne se sont pas précipités pour leur permettre de réaliser le business attendu... D'autre part, l'armée chinoise va commencer à vacciner ses soldats contre le Covid-19. Terrible angoisse: si "la guerre" est pour tout à l'heure, va-t-on seulement pouvoir leur envoyer les marins du Charles-de-Gaulle?

Pour l'entre-deux [dates], c'est ci-dessous, noté au jour le jour!

Mardi 2 juin, sortie quasi-estivale (bras et jambes nus). Dans mon quartier, 1/3 sans masque, 1/3 avec masque sur le menton, 1/3 avec masque correctement mis... Est-ce que nous verrons le verre aux deux tiers plein ou au deux tiers vide?

Dans une pharmacie, le masque lavable n'existe qu'en deux couleurs: en blanc, ou en noir. Je n'irai pas jusqu'à dire que le noir est plus cher.

Affaires en cours début juin: le masque bientôt remboursé par la sécurité sociale?

Lu les deux pages du "mode d'emploi" du masque gratuit. C'est de la C... ie (avec un grand RIE).
On comprend pourquoi il n'y a pas eu de masques plus tôt: la norme AFNOR avait besoin d'être réécrite...

Qu'est-ce que cela paraît loin... Vous vous rappelez, à la mi-mars 2020, quand on avait tous la trouille de tomber malade et de mourir, ici en France métropolitaine?

Après la déclaration de guerre, on n'aspire plus qu'à l'armistice. C'est reparti comme en 40?

Quand ça change, ça change: il n'y a plus à s'attester, on prend le métro hors heures de pointe...

Duplicité de ma propre stratégie. Je dois mettre le masque pour prendre le métro? Je mets le masque, afin d'avoir le droit de l'utiliser. Ensuite, je le range dans ma poche (le masque, pas le métro). Je n'en ai pas besoin pour marcher dans la rue? Je ne le mets pas.

Il faut avoir vu ce qui se passe au terminus du métro parisien: cette nuée d'employés qui se hâte d'essuyer consciencieusement d'un bref coup de chiffon hydroalcoolisée chaque barre métallique, ...le tout non sans un certain soupçon de nonchalance. Encore, ça, c'était au tout début du déconfinement...

Sur Wikipedia, "le coronavirus" est désormais relégué au 3e rang des "Evénements en cours" : Manifestations et émeutes aux États-Unis · Déversement de pétrole à Norilsk · Pandémie de Covid-19. Sic transit...

Les gens qui travaillent, quels gens-qui-qui-neurs !

Masques bleus (dits "jetables"), en majorité. Tiens, et les gilets jaunes, ils en sont à quels actes?
Gilets jaunes + masques bleus? La poussée verte était prévisible...

Je me disais dès le 2 juin: "désormais, sur ce qui était "voie publique", les piétons devront slalomer entre les terrasses de café et restaurants".

La lettre et l'esprit. L'intérieur des cafés est religieusement vide (au début en tout cas), mais dehors, les terrasses débordent sur la chaussée en toute convivialité. C'est jeune, ça bavarde et ça se rit au nez. Bientôt: tousse ensemble, tousse ensemble, tousse...?

On nous dit que seuls 5% des Français ont été en contact avec le virus (anticorps etc.). Nous devons donc nous masquer par "principe de précaution" envers 95% de personnes indemnes de tout contact?

Mon masque sur le menton? Je le remets sur ma bouche et mon nez quand je suis face à quelqu'un.

Suis-je seul à penser que nos dirigeants se sont quelque peu ridiculisés avec les consignes sur les "bonnes" manières d'utiliser nos fameux masques (une fois ceux-ci disponibles)?
Un peu comme si on leur avait fait confondre la manière d'utiliser un masque chirurgical en milieu, soit stérile, soit infectieux (bref, à l'hôpital), et le rôle de protection faciale contre les postillons envoyés aux vis-à-vis, dans un lieu recevant du public, ou même en extérieur.
Est-ce que vous en connaissez beaucoup, vous, des gens dûment masqués qui ne sont pas septiques?

Résistance passive? Obligation de moyens vs obligation de résultat.

Les autorités veulent toujours que je porte un masque? Très bien, je porte un masque. Imaginez le nombre de personnes que je connais (d'un certain âge?) qui m'ont dit "je n'arrive pas à respirer, avec ce truc"...

A la réflexion, je pense que s'affrontent deux logiques.
Celle des autorités: le "port du masque" est peut-être imaginé comme relevant du niveau de la protection / propreté chirurgicale (aucun miasme ne doit infecter le patient - hyperfragile par définition). Chacun des acteurs dispose donc d'un masque stérile, à usage unique ("durée de vie" limitée, considéré comme souillé après usage - aucune prise de risque). Bien entendu, une fois positionné, le moindre "toucher" annihile la protection apportée. Exigence maximale.
Et la logique du citoyen lambda: un masque quand je suis face à quelqu'un /un masque si je ressens un risque / un masque si je suis malade mais sors quand même / un masque pour être en règle en cas de contrôle et/ou dans un lieu où apparaître masqué est obligatoire. Mais au fond... A quoi ça sert?

Les Français ont fini par s'apercevoir que leur propre peau de leur propre petit nombril, seule à leur importer vraiment, était restée indemne au bout de 3 mois. Alors forcément, l'attention se relâche...

Suis-je le seul à me rappeler les experts qui nous annonçaient 100 000 morts si rien n'était fait (avec des trémolos dans la voix en faveur du confinement)? Nous en sommes à trente mille, et personne ne rappelle plus qu'il "aurait pu" y en avoir 70 000 de plus?

Je suis aussi assez vieux pour me souvenir de l'époque où devenir séropositif au VIH signifiait une mort inéluctable à plus ou moins brève échéance... (je pense à l'affaire du sang contaminé, bien sûr!). Et, à part dans la tête de Donald, il n'existe toujours aucun vaccin en 2020 (une trumperie de plus, lâchée en conférence de presse...).

Grâce à la pénurie initiale de masques et à la fabrication tous azimuts, on en admire aujourd'hui de toutes formes et de toutes couleurs. 
Vous le saviez, vous, que l'on nomme "maschérophilie" la collection et l'étude des masques, mmmh? Allez, soyez sincère...

Cinémas réouverts depuis 8 jours. dasola a fini de trépigner (était dans les startings-blocks depuis des semaines). 

Aujourd'hui, quand vous entrez dans un magasin, le vigile vous impose un jet de gel hydroalcoolique, il ne souhaite plus fouiller votre sac (vigipirate, c'est fini...). 

Je me rappelle aussi le temps où "voiler" son visage pouvait être puni de par la loi. Il en va différemment, désormais. Il existe une raison fondamentale, cependant, pour cette différence. Il y en a même au moins dix-sept, mais je ne vais en citer que quelques extraits. "Nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'[en] émane expressément [de la Nation]". "[La loi] doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse". "Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi".

Et encore deux poids, deux mesures. Le petit toutou à sa mémère: ne sert à rien, coûte (et rapporte!) un pognon de dingue à nourrir. Le grand chien dressé [pour guider les aveugles, renifler la drogue... ou le coronavirus]: coûte cher à former, est plutôt utile, est nourri comment?

500 milliards, par-ci, qu'aurait coûté à la France le confinement. 100 milliards, par-là, qu'auraient bêtement "épargné" les Français, au lieu de les dépenser pour leur "consommation". Maintenant, j'attends que monsieur Thomas Piketty me décortique un peu ces chiffres et leur signification, dans une somme (un livre) qui fera autorité...

Bon, maintenant, à part rédiger des bouts-rimés, je ne sais pas trop ce que je pourrais rajouter en un mois de plus.
Il faut savoir clore une rubrique.

PS: il paraît que le virus reparaîtra en septembre, plus fort que jamais? Bon bah si c'est le cas, rendez-vous au 1er octobre 2020 (après les vacances)!
Quoi qu'il arrive, on ne reconfinera sans doute pas la France entière. Ca coûte trop cher.

*****

Billets précédents (chaque 1er du mois):
Rions un peu avec le coronabidule (quelques c...) - N°1
Ricanons un peu avec le Cotruc-19 - N°2
Le virus en déconfiture? Quelle mascarade - N°3

29 juin 2020

Les parfums - Grégory Magne

Les parfums de Grégory Magne, dont la sortie initiale était prévue le 25 mars dernier, sort le mercredi 1er juillet 2020. C'est un film comme je les aime. Il donne la part belle aux acteurs: Emmanuelle Devos et Grégory Montel sont vraiment très bien. L'histoire, très originale, nous permet de découvrir un métier peu connu du grand public, celui des "nez". Mademoiselle Anne Walberg (Emmanuelle Devos) est un "nez" qui a créé des parfums. Malheureusement, depuis quelques années,  elle ne crée plus de fragrances. Elle a souffert d'une perte temporaire de l'odorat (anosmie). Désormais, elle fonctionne avec des contrats ponctuels, comme aller dans une grotte pour y recueillir les odeurs qui seront recréées, plus tard, dans une réplique de la grotte pour le grand public. Ou alors, chez un créateur de sacs à main de luxe, elle est chargée de trouver la senteur qui couvrira l'odeur très forte qui se dégage des sacs en cuir. Mon ami et moi avons beaucoup apprécié le film pour le côté très humain qui s'en dégage, car il faut tout de même évoquer Guillaume Favre (Grégory Montel, un acteur à suivre) qui devient le chauffeur d'Anne Walberg. De son côté, il se bat pour avoir la garde alternée de sa fille de 10 ans alors qu'il vit dans un studio et ses revenus ne sont pas fixes. C'est pourquoi il accepte les lubies d'Anne. Il devient son factotum. Une belle relation s'installe entre eux. Je n'en dirai pas plus. Je ne sais pas quels sont les autres films qui sortent cette semaine. En tout cas ce film est à ne pas manquer. 

Baz'art en dit le plus grand bien et sinon, je l'ai vu annoncé ici.

PS suite aux premiers commentaires: oui, je l'ai vu hier dimanche 28 juin 2020 en avant-première avec mon ami.

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