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Le blog de Dasola

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10 septembre 2019

Les hirondelles de Kaboul - Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec / Andy - Julien Weill

Après avoir vu la bande-annonce des Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman qui a écrit le scénario et Eléa Gobbé-Mévellec qui est la dessinatrice, je n'ai pas hésité à aller voir ce superbe film d'animation. Il s'agit d'une adaptation du roman de Yasmina Khadra (que je n'ai pas lu). J'ai adoré les dessins (des aquarelles) dans lesquels les personnages bougent ou parlent dans un décor très éclairé. Cela se passe à Kaboul en Afghanistan sous le règne des Talibans à la fin des années 1990. Ils font régner la terreur, ils exécutent sommairement tout individu qui ne se conforme à leur diktat. Ce sont surtout les femme qui sont les victimes. La musique et tout ce qui ressemble à un divertissement est interdit, les femmes sortent entièrement voilées. Les hommes sont obligés d'aller à la mosquée plusieurs fois par jour. Un jeune couple attendrissant, Zunaira (très jolie jeune femme) et Mohsen, qui sont très amoureux, ont du mal à joindre les deux bouts. Zunaira est douée en dessin mais ne travaille pas et Mohsen voudrait enseigner mais pas dans une école coranique. Ils se chamaillent souvent concernant leur avenir et c'est au cours d'une dispute sur un acte inacceptable qu'a commis Moshen que leur destin va basculer. Zunaira va croiser le chemin d'Atiq dont la femme est en train de mourir. Atiq est l'un des gardiens de la prison pour femmes de Kaboul. C'est plus un film plus pour adultes que pour enfants, dans la lignée du Chat du Rabbin ou de Parvana. L'histoire est triste mais j'ai perçu une lueur d'espoir au bout.

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Je voudrais évoquer maintenant une comédie douce-amère très sympathique, Andy. Sortie le 4 septembre 2019, elle risque de passer inaperçue. Thomas, un quadragénaire qui vient de se faire virer de chez sa n-ième copine est un homme qui considère que le travail, c'est fatigant (au point de le rendre physiquement malade). Il trouve refuge dans un foyer du SAMU social grâce à l'aide d'une de ses ex. Il veut trouver de l'argent vite gagné. Il devient "escort-boy" sous le nom d'Andy. Ce n'est pas un métier aussi facile et agréable que l'on pense. Ses débuts sont un fiasco et la suite aussi d'ailleurs. Heureusement qu'avec l'aide de Margaux, qui travaille au foyer, il met au point une combine que je vous laisse découvrir. Ce film sans prétention fait passer un bon moment grâce à Vincent Elbaz et Alice Taglioni.

7 septembre 2019

Lettre à un paysan sur le vaste merdier ... / Lettre à une petiote sur l'abominable histoire ... - Fabrice Nicolino

Les titres des deux livres que je tiens à présenter aujourd'hui, dans le cadre de mes hommages aux victimes de l'attentat chez Charlie Hebdo, sont tellement longs que je n'ai pas pu les reporter intégralement dans celui de mon billet!

Après ma chronique, il y a quelques mois, d'un ouvrage récent de Fabrice Nicolino, blessé lors du massacre chez Charlie Hebdo, je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) présente aujourd'hui deux de ses livres, un peu plus anciens, Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu'est devenue l'agriculture (2015), et Lettre à une petiote sur l'abominable histoire de la bouffe industrielle (2017), initialement parus aux éditions Les échappées, puis réédités deux ans plus tard en Poche chez Babel (Acte Sud) sous les N°1498 et 1614.

P1110227

Ces deux "Lettre..." forment un diptyque qui a bien son unité (à mon avis), pour les raisons que je vais évoquer plus loin. Rappelons aussi que Fabrice Nicolino est l'un des initiateurs de l'Appel "Nous voulons des coquelicots" pour l'interdiction de tous les pesticides de synthèse. On peut, c'est vrai, être agacé par la forme et le style des ouvrages (véhémence, exhortation systématique, en prenant à témoin le destinataire fictif de l'ouvrage), mais le fond est pertinent - désespérément. Que sera la France agricole en 2050 (demain, autrement dit)? Et, plus largement, le monde de l'alimentation / l'alimentation du monde?

Dans ce "... vaste merdier...", au prétexte (fictionnel) d'un courrier à un paysan né en 1924 à qui commenter les changements intervenus dans l'agriculture (en France) durant le XXème siècle, c'est bien entendu au lecteur "Monsieur/Madame tout.e le monde" que Fabrice Nicolino s'adresse.

Entre autres figures, l'auteur nous fait connaître (p.23 et suivantes) André ("Dédé") Pochon, qui, dès les années 50, pratiquait en Bretagne ce que l'on nomme aujourd'hui "l'engrais vert": l'enrichissement de la terre en azote par des plantes elles-mêmes (trèfle blanc), sans apport d'intrants extérieurs. J'ai apprécié la citation qu'il disait tenir de René Dumont: "Regardez bien votre vache, c'est un animal extraordinaire: elle a une barre de coupe à l'avant, et un épandeur [à fumier...] à l'arrière. Si vous flanquez cet animal dans le milieu d'un pré, elle fait le travail toute seule". [Ce ne sont pas des fermiers tenants du "Bio holistique" qui me diront le contraire, je suppose]. Oui... mais si la méthode à Dédé s'était développée, il n'y aurait plus, alors, d'achat d'intrants ni de machines! Dans un court chapitre (p.31 et suiv.), l'auteur nous présente ensuite en quelques pages les hommes qui ont mis en place, à partir des années 20, le lobby des pesticides en France (il y est longuement revenu dans Nous voulons des coquelicots).

Le chapitre commençant p.39 démythifie l'élevage, avec les études scientifiques menées pour diminuer la taille (donc le coût) de la ration alimentaire des animaux d'élevage, tout en sélectionnant des lignées qui grandissent plus vite (en assimilant mieux ladite ration, "optimisée"). J'ai apprécié page 43 le rappel de l'émission TV "Euréka" du 2 décembre 1970 (je n'étais pas devant la télé, à l'époque), où les téléspectateurs avaient pu voir une "vache à hublot" de l'INRA, des décennies avant que des images filmées par l'association L214 nous en indignent, en juin 2019. Autre temps, autres moeurs, et une "mise en prespective" intéressante, du coup. L'auteur rappelle (p.55) que, au début des années 1960, la viande représente un chiffre d'affaires bien plus élevé que les plus grandes entreprises françaises, comme EDF, la sidérurgie ou la SNCF.

Fabrice Nicolino met aussi à l'honneur, p.64, un certain Georges Lebreuilly, petit paysan, irréductible adversaire du remembrement depuis 1983 dans sa commune de Geffosses (jusqu'à faire élever, en 1994, dans la commune dont il était devenu maire, un monument national à la nature et aux victimes du remembrement).

Je vais encore picorer (p.72) l'exemple de l'impasse de la révolution verte en Inde, où les semences productives tant vantées par la "propagande" de la FAO (Food and Agriculture Organization / Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation) ont été le "cheval de Troie" pour introduire motorisation, irrigation massive, engrais et pesticides. Résultat: nappes phréatiques en baisse sévère, eaux de surface polluées, et sols qui, épuisés par le matraquage chimique, ont perdu pour très longtemps leur fertilité naturelle. Or, les terres agricoles sont la seule véritable richesse qui compte (ou qui devrait compter). La preuve? Elle se fait accaparer.

Vers la fin de l'ouvrage (p.93), Nicolino souhaite nous empêcher d'oublier que les entreprises qui contrôlent la majorité des semences nécessaires pour nourrir l'humanité ont imaginé de développer des variétés, surnommées "terminator", qui ne puissent absolument pas être re-semées (d'où obligation de racheter les semences chaque année): ce serait la fin de l'histoire millénaire de l'agriculture. Les dernières pages posent la question de la réversibilité des orientations prises depuis des décennies. Le livre se termine par "Un autre monde reste à construire". Celui d'une agriculture alternative. Ma dernière citation (p.97): "il n'est pas interdit d'imaginer une France de 2050 qui compterait un, deux ou trois millions de paysans en plus de ceux qui croupissent dans les hangars industriels ou les fermes concentrationnaires pour animaux-esclaves. Ce qui a été fait peut-il être défait? (...) La destruction des paysans a été un moment absurde de l'histoire que personne n'a interrogé. Pour les besoins d'un projet industriel immoral, on a vidé des milliers de villages et rempli les banlieues de millions de prolétaires, dont beaucoup sont devenus des chômeurs perpétuels. Ce n'est pas une vie. (...) Il est encore possible d'imaginer autre chose."

Je passe maintenant à la Lettre à une petiote sur l'abominable histoire de la bouffe industrielle. Cette fois-ci, point de prise à partie d'un vieillard ayant traversé le XXème siècle, le livre est "adressé" à une fillette de 3 ans. Il commence fort (p.7): "pour bien comprendre, il te faudra manger beaucoup de soupe, en priant le Bon Dieu et ses saints qu'elle ne soit pas farcie aux pesticides et aux perturbateurs endocriniens". Le parti pris se veut donc à la fois pédagogique et d'avertissement. Il s'agit d'expliquer comment s'est mise en place une industrie de l'ultra-transformation des aliments.

Après avoir brossé le portrait rapide de nos ancêtres plus ou moins lointains et plus ou moins omnivores, Fabrice Nicolino rappelle qu'aujourd'hui 12 plantes seulement assurent les repas de base des trois quart de la population [humaine] de la terre, et qu'à eux seul blé, riz et maïs nourrissent la moitié de ce monde. Il décrit ensuite, en quelques pages, l'invention, au XIXème siècle, des techniques de conservation des aliments que sont apertisation et réfrigération - techniques plus artisanales qu'industrielles, à l'origine. L'industrialisation semble avoir émergé dans les abattoirs de Chicago, dans la seconde moitié du XIXème siècle (l'auteur cite à ce propos La jungle d'Upton Sinclair, que j'ai naguère chroniqué moi-même ici). Il explique ainsi la puissance des sociétés, brassant des milliards de dollars, constituées à partir de l'industrie de la viande, après la 1ère guerre mondiale.

Il fait ensuite défiler en quelques pages l'histoire de Bayer, société allemande qui vient de finir par avaler Monsanto, laquelle, comme on sait, a empoisonné en toute connaissance de cause depuis des décennies bon nombre d'êtres humains à coup de pyralène, de dioxines et autres glyphosate "bon pour l'environnement". Il en profite pour expliquer le lien entre la chimie de synthèse et l'alimentation (p.31): "citons pêle-mêle les colorants, les exhausteurs de goût, les édulcorants, les conservateurs, les antioxydants, les antibiotiques, les emballages, les émulsifiants, les antiagglomérants, les régulateurs d'acidité, les épaississants, les gélifiants, les stabilisants, les humectants, les séquestrants, les agents de texture, les agents de rétention d'eau et d'humidité, les agents levants, les liants, les anticoagulants, les antimoussants, les nébulisants, les agents d'enrobage, etc., etc. etc. Ces trois etc. pour te dire qu'il n'y a pratiquement plus de limites à l'invasion de la chimie dans la nourriture".

Dans les chapitres suivants, à travers quelques exemples (Nestlé, Unilever, Pepsi...), ce sont les "Empires" de l'industrie alimentaire qui sont "déconstruits" par l'auteur: quels que soient les "affichages" à but publicitaires, "tel le scorpion de la fable, qui pique mortellement la gentille grenouille qui lui fait traverser la rivière, la transnationale fait du fric. Car c'est sa vraie nature" (p.49), "Une dizaine de groupes se partagent le marché mondial, car ils possèdent des centaines de marques qui donnent l'illusion de la liberté, le mirage du choix". "Il n'existe pas de puissance industrielle supérieure à celle du lobby agroalimentaire" (p.63). L'ANIA (Association nationale des industries alimentaires) sait rappeler chaque fois que nécessaire son poids en tête des secteurs industriels français (avec par exemple un chiffre d'affaires de 172 milliards d'euros en 2016).

Le moteur (pour ne pas dire l'aliment!) de cette industrie est le souci de vendre toujours plus de produits, en commençant par les fabriquer, avec un coût de revient toujours moindre, tout en s'abstenant d'empoisonner le client-consommateur trop vite ou de manière trop visible, ou en tout cas illégalement. Pour cela, il suffit à cette industrie de respecter les normes, règlements et législations qu'elle contribue elle-même à définir. En se donnant ainsi des obligations de moyens, tout devrait se passer dans le meilleur des mondes industriels possibles? Et bien, non. Ces aliments normés... n'améliorent pas notre santé, au final. Ils ont plutôt pour effet de la détériorer sur le long terme, en nous poussant aux abus. Et que je te fais avaler du sel, du sucre et du gras...

Dans un chapitre titré "Sur le chemin de la mauvaise direction", quelques pages sont bien sûr consacrés aussi aux illusions provoquées par la "révolution verte" (à coup d'engrais et de variétés "à haut rendement" - au détriment des nappes phréatiques!) après la Seconde guerre mondiale, ou, désormais (depuis les années 1980), aux OGM, "cette belle invention au service des marchands" (p.81). Le dernier chapitre (p.97), titré "Et pourtant, il y a plus d'une autre voie" sème encore en quelques pages de menues graînes d'espoir... que je vous laisse découvrir.

Car, bien sûr, l'auteur met dans ses livres davantage de verve qu'il n'en transparaît dans mes quelques lignes de résumé. Je vous invite donc à dévorer vous-même ces deux ouvrages. Chacun des livres de Fabrice Nicolino (je ne m'interdis nullement d'en évoquer quelques autres ultérieurement) peut figurer dans toute "BibliAMAP" qui se respecte! Je terminerai en disant qu'on peut voir une courte interview de Fabrice Nicolino à l'occasion de la sortie de l'un des livres ici.

*** Je suis Charlie ***

6 septembre 2019

Le couteau - Jo Nesbo

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Après La Soif, je craignais un peu de ne pas revoir Harry Hole, le grand inspecteur de police norvégien, grand et maigre avec un majeur en moins et une balafre. C'est pourquoi, dès que j'ai appris que Le couteau (601 pages, Série noire Gallimaard) avait paru, je me suis précipitée pour l'acheter toutes affaires cessantes. Harry a réintégré la police criminelle d'Oslo pour s'occuper de vieilles affaires, dont celle impliquant Svein Finne, un violeur multirécidiviste presque octogénaire, qui vient d'être libéré après plusieurs années de prison. C'est Harry qui l'avait arrêté. Svein voulait que ses victimes tombent enceintes de ses oeuvres. Harry qui a maintenant 50 ans ne vit plus avec Rakel qui l'a mis à la porte. On saura la raison vers la fin. Un matin il se réveille avec du sang sur les mains et il apprend que Rakel a été assassinée de plusieurs coups de couteau. A un moment donné il devient suspect. Lui-même se pose des questions car il ne se rappelle de rien. Accablé de chagrin, il va néanmoins mener son enquête. Il va même soupçonner Svein. Je ne vous en dirai pas plus. Malgré sa longueur, le roman se lit bien. Il y a pas mal de rebondissements avant qu'Harry trouve l'assassin. Je n'avais pas trouvé le coupable. Un bon cru.

3 septembre 2019

2000e billet

Voilà enfin que, quatre mille six cents dix-huit jours après sa création, le blog de dasola publie aujourd'hui son 2000e billet, ce que je qualifierais d'ampleur... intéressante. Signalons tout d'abord que sur ce nombre, avec celui d'aujourd'hui, 92 sont signés par moi [ta d loi du cine, squatter, statisticien et secrétaire de rédaction chez dasola]. Je ne m'étendrai pas sur ces derniers (qui veut y accéder peut cliquer sur le tag "Billet de ta d loi du cine" dans la colonne de gauche). Qu'il me suffise de relever qu'une quarantaine d'entre eux cumulent un total de 215 commentaires (par 75 blogueurs différents).

Honorons plutôt la propriétaire, fondatrice et rédactrice principale du blog. En ce qui concerne les 1908 billets signés dasola - allons-y donc pour quelques statistiques! -, ils se ventilent comme suit: 1039 "Cinéma" totalisent 13 501 commentaires; on a ensuite, par ordre décroissant, 530 billets "Livres" pour plus de 6768 commentaires; 128 "Divers - culture" <=> 1735 com'; 117 "Humeurs" = 1835; 30 "Acteurs / actrices" <=> 386 ; 27 "Théâtre" <=> 141 ; 19 "Télévision" <=> 201 ; 17 "Réalisateurs" <=> 197 (les chiffres des plus petites catégories n'ont guère bougé depuis mes relevés du 11e bloganniv' du 9 janvier 2018...).

Exercice littéraire

Comme déjà dit et répété au fil des ans, ce blog est né de l'envie de transformer ce qui était passe-temps personnel (lecture, cinéma, visionnage de séries TV...) en production de notes critiques partagée. Avec dasola, on se disait l'autre jour que, pour pratiquer cet exercice qu'on nomme "lecture" (d'un livre "papier"), il y a juste besoin d'un cerveau fonctionnel, et de l'envie d'affecter du temps à cette occupation. Cela doit expliquer qu'il y ait sans doute de moins en moins de lecteurs parmi la population.

Quel blogueur ou blogueuse se souvient encore de l'époque où un écrivain comme Georges Flipo parcourait la blogoboule? Cet auteur semble n'avoir plus rien publié depuis 2012 (il écrivait depuis 2002, 9 livres en 10 ans), il a aujourd'hui fermé son blog, mais son site rappelle la liste de ceux des quelque 500 blogs littéraires (chiffre estimé à l'époque) qui avaient parlé de ses livres. Et, dans un même ordre d'idée, qui se rappelle encore le "Club 300" d'avant la fermeture des blogs d'Allociné? Le "monde des blogs" serait-il moins vivace qu'il y a une douzaine d'années (c'est une fausse question, bien sûr)? Le livre est-il devenu produit de consommation à date de péremption rapide? Qui lit encore des livres de bibliothèque parus il y a cinq ou dix ans?

Un blog culturel tel que celui-ci continue tout de même à susciter de l'intérêt: actuellement, il existe 82 inscrits à la newsletter de dasola depuis décembre 2009 pour les plus anciens (on a connu une soixantaine de désinscriptions - dont une dizaine qui n'étaient en fait inscrits à rien du tout puisque aucune newsletter n'est envoyée, mais seulement l'information sur les parutions de billets).

J'en viens maintenant à parler de ce qui est "tangible": non pas les "pages vues" et autres virtualités, mais les commentaires laissés sous les billets. Cet été, chez dasola, bien des billets sont restés au-dessous des 10 commentaires... Est-ce que ce chiffre va remonter avec les retours de vacances? Sauf sursaut inespéré, je crains que les années fastes en nombre de commentaires par billets (supérieur à la moyenne actuelle, qui est de 25 436 / 2000 soit 12,72) soient derrière plutôt que devant nous.

Je ne vais pas cette fois-ci rajouter beaucoup de détails statistiques aux chiffres figurant dans la colonne de droite (juste quelques gloses). A mon regret, je ne suis encore jamais tombé sur un autre blog qui afficherait publiquement un "comptage" de ses commentaires, détaillé commentateur par commentateur...

Erosion de la diversité

On compte à ce jour 103 personnes revenues en 2019 (sur les 1172 identifiées au moins une fois depuis les débuts du blog). Je sais que, sur ce total, certaines ne repasseront jamais, pour cause de décès. Rien que parmi les 363 "fidèles" ayant fait au moins 5 commentaires chez dasola, nous avons eu l'information d'un deuxième décès (Claude Le Nocher) à regretter. Je relève en outre avec angoisse qu'il n'y a eu que 6 "nouveaux" à découvrir le blog de dasola en 2019.

Le blog de dasola (dasola elle-même, plutôt!) continue d'entretenir un petit réseau de "fidèles" ("vaches à lait" si j'utilisais des termes de marketing!) qui fournissent l'écrasante majorité des commentaires. Mais lorsque l'un-e (soyons inclusif!) de ces fidèles arrête de venir, c'est une perte qui se ressent dans les chiffres! D'où une érosion naturelle non compensée par la "prospection" de nouveaux blogueurs-blogueuses. Car j'ai le plus grand mal à pousser dasola à sortir de sa forteresse (de sa "zone de confort"?) pour se remettre à explorer de nouveaux blogs en espérant nouer une relation de réciprocité en terme d'échanges (de commentaires). Sans doute une certaine lassitude après plus de douze ans... Je le regrette, puisque les blogs de jeunes blogueuses ne parlent pas tous de romance ou de chick-litt (même si c'est quand même un peu la majorité du genre).

Dasola préfère donc se concentrer sur la fréquentation de ceux qu'elle connaît déjà (et qui le lui rendent bien)! Du coup, Aifelle, indétrônable, s'achemine gentiment vers son millième commentaire (à rapprocher de ces deux mille billets!). Mais 4 blogueurs et blogueuses ont d'ores et déjà passé les 400 commentaires et voient s'approcher le temps d'être interrogés en vue de leur portrait, à leur tour après les 5 entretiens déjà publiés, à l'occasion de leur 500e com' (en 2020 pour certains, en 2021 pour d'autres): Matching points, Alex mot-à-mot, Alice in oliver, A girl from earth... Enfin, même s'ils restent très largement minoritaires, je n'oublie pas que 11 commentateurs "sans blog", en ayant fait au moins 5 chacun, ont fait un total de 104 commentaires au fil des ans. On peut donc surfer sur le web et sur la blosphère sans disposer soi-même d'un tel média.

Fracture numérique

Aujourd'hui, chaque plateforme de blog se positionne comme un "réseau social": wordpress, blogspot, over-blog, canalblog (et j'en oublie), chacun pousse à la création d'un "profil", même si le propriétaire du blog peut le paramétrer pour que les commentaires puissent être faits sans "profil" pré-enregistré. On est bien dans une logique, désormais, de "réseau social" privilégiant des gens qui se choisissent, et non plus d'offre de contenu à lire par n'importe qui et tout un chacun.

En ce qui me concerne, les paramétrages que je conseillerais à un blogueur souhaitant développer ses échanges sont donc de laisser la liberté de commentaire, mais d'activer l'option de validation des commentaires avant publication, et de s'y astreindre régulièrement (même si ça peut paraître fastidieux). Récemment, ce sont un ou deux commentaires par jour, en anglais, ou carrément incompréhensibles parce qu'en caractères cyrilliques ou en idéogrammes asiatiques, que dasola ou moi supprimons, en nous gardant bien de les valider. A noter que certaines options payantes de plateformes de blogs (dans wordpress par exemple) permettent même au propriétaire d'un blog de modifier le contenu des commentaires rédigés par d'autres!

En terme d'échanges, pour ma part, je m'efforce toujours de rendre les commentaires, même si ce n'est pas toujours facile. Tant qu'à faire, je tâche de commencer par regarder systématiquement les billets les plus anciens d'un bloc... De même, pour dasola, en tant que "gestionnaire de bases de données", je rêve d'un blogueur qui déciderait de regarder, chaque jour, tous les billets parus chez dasola pour un mois donné (153 mois désormais), pour y faire quelques commentaires... (j'avais déjà développé ce thème lors du billet "11ème anniversaire du blog"). Cela nécessiterait cependant un bon bagage (déjà acquis) en terme de culture cinéma ou littérature, pour ne pas répéter ad nauseam "Intéressant, je vais tâcher de le voir / de le lire", mais pour donner un avis éclairé.

Bon, une fois de plus, j'ai dû en écrire trop long. En espérant au final que le blog de dasola conservera tant qu'il continuera un lectorat fidèle et étendu, le voici donc, en route, déjà, vers la XXIe centaine! Et si le rythme se maintient, toutes choses égales par ailleurs, le 3000ème billet de ce blog devrait être rédigé vers 2029... pour susciter le 40 000e commentaire?

31 août 2019

Les baronnes - Andrea Berkoff / Late night - Nisha Ganatra

Je trouve que le mois d'août nous a réservé de bonnes surprises cinématographiques même si ce ne sont pas des chefs-d'oeuvre.

Je suis allée voir Les baronnes au vu de la bande-annonce. Une fois de plus, Melissa McCarthy m'a convaincue qu'elle était une bonne actrice. Comme Pascale, je m'attendais à une comédie, et bien non. Il s'agit plutôt d'un polar assez noir dont les héroïnes sont trois femmes, épouses de mafieux (irlandais) dans le quartier de Hell's Kichen à Manhattan, à la fin des années 70. L'une est noire, mariée avec un homme qui la délaisse. La deuxième est mariée avec deux enfants, et la troisième est régulièrement battue par son mari. Après que leurs conjoints se soient faits arrêtés après un braquage et aient écopé de trois ans de prison, les femmes décident de se prendre en main. Et en peu de temps, elles reprennent les affaires de leurs maris: rackets et trafics en tout genre. C'est surtout le moment pour elles de s'émanciper dans cet univers machiste dans lequel elles ne sortent pas forcément indemnes. J'ai vu le film sans m'ennuyer mais j'ai trouvé qu'il manquait peut-être un peu d'humour. Il y a des rebondissements, quelques scènes "gore" en hors champ, de nombreuses exécutions et un peu d'amour. Les trois actrices sont formidables: Melissa McCarthy déjà citée, Tiffany Haddish que je ne connaissais pas et Elizabeth Moss (l'héroÏne de La servante écarlate).

Je passe à Late Night dont l'intérêt principal (le seul?) est Emma Thompson. Elle est sensationnelle dans un rôle pas forcément très sympathique. Elle incarne Katherine Newbury, l'animatrice d'un show en fin de soirée sur la télé américaine. Son émission, qui perd de l'audience depuis 10 ans, est sur la sellette. La directrice de la chaîne lui dit que c'est sa dernière saison. C'est là que Molly, une femme noire un peu dodue, intervient. Dans le cercle masculin des auteurs qui écrivent pour Katherine, et afin de féminiser l'équipe, Molly est engagée pour écrire des textes. Katherine qui connait à peine l'équipe avec qui elle travaille (elle leur donne comme prénom des numéros) n'est pas très aimable avec Molly, qui est pourtant de très bonne composition tout en lui tenant tête. C'est une comédie sympathique qui égratigne les réseaux sociaux. Pas de quoi fouetter un chat mais il y a Emma, sublissime. Lire les billets d'Armelle et Ffred.

28 août 2019

Never grow old - Ivan Kavanaugh

Never grow old, sorti le 7 août 2019, est un film qui a pratiquement disparu des écrans. Il a plus ou moins été boudé par le public et la critique. Dommage car j'ai aimé ce film pour son atmosphère crépusculaire. C'est un Irlandais qui l'a réalisé, en Irlande et au Luxembourg. En 1849, à Garlow, une petite ville sur le chemin de la Californie (c'est l'époque de la ruée vers l'or), le pasteur fait la loi (et non le shérif un peu falot). On ne trouve plus de filles faciles ni de saloon et l'alcool est proscrit. Patrick Tate, le charpentier du village qui est aussi le croque-mort, mène une vie tranquille avec sa femme française et ses deux enfants. Pourtant, il rêve de quitter l'endroit pour rejoindre la Californie. Une nuit (presque tout le film se passe de nuit), un trio d'individus inquiétants, dont un certain Dutch Albert habillé tout en noir, arrivent et s'installent en rachetant le seul bar de la ville pour en faire un saloon, un bordel et une maison de jeux. A partir de là, le chaos s'installe et les morts se multiplient. Il faut noter le travail sur la lumière, les décors avec les gens qui marchent dans la boue tout le temps. Même quand le jour se lève, tout est gris, morose. Il y a du suspense et on se demande comment cela va se terminer. Les acteurs, dont John Cusack (Dutch Albert), sont excellents. Si par hasard, il est projeté par chez vous, allez le voir. Pascale et Ffred le recommandent aussi.

25 août 2019

Roubaix, une lumière - Arnaud Desplechin

Je viens de lire quelques articles mitigés sur Roubaix, une lumière. Je trouve cela bien dommage car j'ai trouvé le nouveau film d'Arnaud Desplechin très réussi. Comme le titre l'indique, le film se passe à Roubaix de nos jours. Roubaix, coincée entre Lille et Tourcoing et située pas très loin de la Belgique. Roubaix, qui est en zone urbaine sensible avec plus de 40% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, est la ville natale du réalisateur. L'histoire se passe pendant la période de Noël dans un commissariat de quartier. Un commissaire, Yacoub Daoud (Roschdy Zem, extraordinaire), est un homme calme qui ne s'énerve pas. Il est le seul à ne pas être rentré au bled. Le seul parent qui lui reste sur place, c'est son neveu incarcéré dans une prison, qui le hait parce qu'il est flic. Yacoub est attaché à cette ville de Roubaix où il a grandi. Il a une passion pour les chevaux de course même s'il ne parie jamais. Le film montre, dans une première partie, le quotidien d'un commissariat. Yacoub a plusieurs policiers sous ses ordres à qui il distribue les dossiers d'affaires en cours : vol, viol, incendie volontaire, etc. Dans la deuxième partie, l'intrigue se resserre sur un crime, une octogénaire est retrouvé étranglée dans son lit. Deux jeunes femmes, Claude et Marie, habitant dans une maison mitoyenne, sont suspectées, bien qu'elles-mêmes aient tout d'abord accusé des délinquants qui auraient pu commettre ce forfait. J'ai trouvé cette partie passionnante, entre les auditions, la manière qu'a Yacoub d'interroger les suspectes aux personnalités très différentes. Claude (Léa Seydoux) nie tout en faisant porter toute la responsabilité sur Marie (Sara Forestier). La plus grande partie du film se passe de nuit ou alors dans des intérieurs peu éclairés. Cela donne une atmosphère particulière. Une très bonne surprise avec, je le répète, un Roschdy Zem qui mériterait d'être récompensé aux Césars de l'an prochain. Lire le billet de ffred.

22 août 2019

Sous la grande roue - Selva Almada

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Je suis tombée par hasard sur ce roman en bibliothèque et je ne regrette pas mon choix. Sous la grande roue de l'écrivain argentine Selva Almada (Editions Métailié, 182 pages) raconte comment deux grands adolescents, jadis bons amis, sont arrivés à s'entretuer avec des poignards dans une fête foraine. Le roman retrace la courte vie de Pajarito Tamai et Marciano Miranda, nés à quelques heures d'intervalle dans une petite ville argentine écrasée par le soleil. Ils ont grandi dans des maisons voisines et sont devenus des copains très tôt malgré l'hostilité des pères respectifs, fabricants de briques. Le récit se déroule de manière implacable avec des révélations dont une qui entrainera la tragédie finale. La violence est omniprésente comme l'assassinat du père de Marciano. Le style est concis sans un mot de trop, tout ce que j'aime.

Lire le billet très détaillé de Simone et celui d'Yv.

19 août 2019

Le gangster, le flic et l'assassin - Lee Won-tae

Je suis toujours partante pour aller voir un polar sud-coréeen. C'est pourquoi je n'ai pas hésité une seconde pour Le gangster, le flic et l'assassin, sorti le 14 août 2019. On trouve encore et toujours un mélange d'humour et de violence. Un "serial-killer", dont on ne connaîtra le visage qu'assez tard, a une manière bien à lui de s'attaquer à ses futures victimes. Pendant la nuit, sur des routes désertes, il conduit une voiture qu'il fait emboutir sur l'arrière d'une autre voiture. Quand le passager solitaire de la voiture accidendée veut établir un constat, le tueur se jette sur lui et le poignarde à mort avec un long coutelas. On ne connait pas ses motivations. On ne sait pas s'il choisit ses victimes au hasard. Toujours est-il qu'une de ses victimes survit et arrive même à le blesser. Il s'agit de Jang Dong-Soo, un homme massif, genre "nounours", chef d'un gang mafieux, qui risque de perdre toute crédibilité et surtout la face s'il ne trouve pas qui l'a attaqué. Du côté de la police, un jeune policier traque le tueur mais il est n'est pas très soutenu par sa hiérarchie. Une alliance improbable se forme entre le gangster et le flic à la poursuite de l'assassin. J'ai apprécié le rythme sans temps mort. Un très bon film de série B. Lire le billet d'Anne.

16 août 2019

Avis de décès - Zhou Haohui / Sombre avec moi - Chris Brookmyre

Voici deux romans policiers haletants (des "page-turner") que je vous conseille. Je les ai lus d'une traite.

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Avis de décès du Chinois Zhou Haohui (Editions Sonatine, 326 pages) est le premier d'une trilogie. L'histoire se passe entre le 19 octobre et le 25 octobre 2002 à Chengdu (la capitale de la province de Sichuan). Zheng Haoming, un sergent de police, croit enfin pouvoir, grâce à une adresse IP d'ordinateur, attraper un mystérieux tueur, sorte de justicier qui avait sévi 18 ans auparavant. Peu de temps après avoir quitté le cybercafé où se trouvait l'ordinateur recherché, Zheng est assassiné. Il faisait partie d'une cellule interservices nommée 18/04 récemment réactivée. Peu de temps après, des avis de décès sont publiés sur un forum sur internet par un mystérieux Euménide, un justicier qui veut punir ceux qui échappent à la justice. Une course contre la montre s'engage entre le tueur rusé et très habile et les membres de la police de la cellule. Je n'en dirai pas plus car il faut garder le suspense. Il y a plusieurs retournements de situation. L'intrigue est très bien menée. Le roman a une conclusion même si on attend la suite car le tueur reste insaisissable.

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Je passe à Sombre avec moi de l'Ecossais Chris Brookmyre (Editions Métailié thriller, 494 pages) où l'on retrouve Jack Parlabane, un journaliste aux méthodes parfois à la limite de la légalité. C'est un personnage récurrent chez Brookmyre. En ce qui me concerne, c'est le premier roman que je lis de cet écrivain. J'ai été surtout captivée par l'intrigue retorse. A Inverness, une femme chirurgien, Diana Jager, douée dans son métier mais un peu froide et surnommée à une époque "bladebitch" (la "salope" du bistouri) tombe amoureuse de Peter, un des informaticiens du service informatique de l'hôpital où elle travaille. Au bout de six mois, Diana et Peter se marient et à partir de là, la relation entre les époux vire au cauchemar et six mois après leur mariage, on retrouve la voiture de Peter au fond d'une rivière mais on ne retrouve pas son corps. Diana n'est pas soupçonnée tout de suite mais Lucy, la soeur de Peter, engage Jack Parlabane pour qu'il mette l'enquête. Elle est convaincue que Diana est pour quelque chose dans la mort de son mari. On apprend que Peter et sa soeur sont les enfants d'un gros propriétaire terrien qui ne veut rien leur léguer. A nouveau, je ne dévoilerai rien de plus. Un roman que l'on ne lâche pas.

13 août 2019

Une grande fille - Kantemir Balagov

La très bonne critique d'Henri Golant m'a incitée à aller voir Une grande fille de Kantemir Balagov (dont j'avais vu Tesnota). J'ai nettement préféré Une grande fille, qui se passe en un an après la fin la Deuxième guerre mondiale, à Saint-Petersbourg. Le film commence de manière étrange. Le spectateur entend des sons (un genre de sifflement) qui sortent de la bouche de Lya, une grande jeune femme blonde qui doit mesurer plus d'un mètre quatre-vingt cinq, d'où son surnom de "la girafe". Elle est dans un état de catalepsie. Elle travaille comme aide-soignante dans un hôpital où sont soignés des soldats revenus de la guerre, plus ou moins grièvement blessés. Sinon, elle s'occupe de Paschka, un petit garçon qui l'appelle maman et que l'on croit être son fils. Elle dort avec lui dans le même lit, dans une pièce parmi d'autres d'un immense appartement. Et on réalise très vite que de nombreuses autres personnes vivent dans ce même appartement avec une cuisine et une salle de bain communes. Par une simple réplique, on comprend que la nourriture manque. La population, dans cette après-guerre en Russie sous le régime stalinien, vit dans la faim et le froid. Macha, l'amie de Lya, arrive un jour sans prévenir. Autant Lya parle peu, autant Macha est volubile, même si elle ne raconte pas tout ce qu'elle a subi pendant la guerre. On sent les deux jeunes femmes très unies mêmes si elles sont très différentes. L'une ne pourra plus enfanter, l'autre peut-être, on ne sait pas non plus ce qu'elles vont devenir, la fin reste ouverte mais cela ne m'a pas dérangée. ll y a quelques rôles secondaires intéressants comme le médecin de l'hôpital ou le garçon amoureux de Macha. Il faut noter le très beau travail sur la lumière, le cadre, les décors, les costumes. Les acteurs sont filmés en plan large ou serré. Cette réalisation est d'une grande maîtrise. J'ai vu ce film de 2H17 sans m'ennuyer, et pourtant l'histoire n'est pas gaie. Lire les billets de Pascale et Anne, nettement moins convaincues.

10 août 2019

L'homme aux deux ombres - Steven Price

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C'est un peu par hasard que j'ai choisi de lire ce roman, L'homme aux deux ombres du Canadien Steven Price (Folio Policier, 820 pages). J'ai été attirée par la couverture et par son résumé. J'en ai fait mon "Pavé de l'été" du challenge de Brize. Il s'agit du deuxième roman de l'écrivain, qui arrive à tenir relativement en haleine le lecteur avec une histoire plutôt ténue. Il ne se passe pas grand-chose. Il y a quelques rebondissements mais rien de spectaculaire. La plus grande partie de l'histoire se passe en 1885 à Londres, en pleine époque victorienne. Un Américain, William Pinkerton, le fils d'Allan qui a créé la célèbre agence de détectives Pinkerton, est venu en Angleterre pour essayer de retrouver un certain Edward Shade (Ombre). En effet, dans les papiers de son père tout juste décédé, William a retrouvé un dossier au nom d'Edward Shade ainsi qu'une photo d'une certaine Charlotte Reckitt. Il va être aidé par des inspecteurs de Scotland Yard et par Adam Foole, un homme mystérieux qui lui veut retrouver l'assassin de Charlotte, dont on a retrouvé le corps démembré, en particulier la tête dans la Tamise. Le récit est ponctué de flash-back se déroulant pendant la guerre de Secession en 1862, où l'on fait la connaissance d'Edward Shade.
Le récit est bien mené, mais il aurait peut-être gagné à être raccourci d'une centaine de pages. Un roman qui se laisse lire malgré tout.

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7 août 2019

Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles - Bernard Maris

Comme annoncé il y a quelques mois, je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) poursuis aujourd'hui ma découverte de l'oeuvre de Bernard Maris, assassiné chez Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, avec cette fois-ci la présentation de sa Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles (142 p., Points Economie n°E57, 2003).  

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Ce livre initialement paru aux éditions Albin Michel en 1999 a bénéficié, en 2003, d'une préface où Bernard Maris revient sur la (récente alors) affaire Enron (faillite en décembre 2001) pour rappeler que, "à quinze jours de la mise en faillite (la plus grosse faillite de l'histoire américaine après celle de World Com), une majorité d'analystes et une banque d'affaires, Goldman Sachs pour ne pas la nommer, encourageaient encore le peuple à acheter du Enron". Et ce n'est que le premier des exemples cités d'erreurs des analystes avant un krach boursier.

Bien évidemment, je trouve difficile, voire impossible, de résumer un tel ouvrage, où figurent un ou deux exemples par page, à l'appui d'une démonstration que je simplifierais en disant qu'en économie, la seule chose qu'on devrait savoir, c'est qu'on ne peut pas savoir. Après avoir convoqué les "grands anciens" et les économistes de renom, Bernard Maris déconstruit pour nous la notion même de "système économique". Plus exactement, il montre qu'ils sont justement trop bien construits, et faits pour rester abstraits plutôt que pour être crus opératoires. Une citation (p.45): "tout ce qui se dit en économie est invérifiable, insanctionnable, mais en revanche parfaitement démontrable, comme le contraire est parfaitement démontrable. L'économie, comme l'inconscient, la métaphysique, la religion et le vaudou, ignore le principe de contradiction". L'escroquerie (si je puis dire) consiste à laisser penser que cette "Science" permettrait de prendre des décisions dont les résultats soient prévisibles (j'ai failli ajouter "à l'avance"). p.42: "La politique n'a aucun droit, je dis bien aucun droit, à utiliser la "science" économique". On appréciera aussi la litote qu'il exhume d'une publication de l'INSEE datant de 1986: "les conjoncturistes disposent d'outils de plus en plus perfectionnés: indicateurs, enquêtes, comptes trimestriels. Pour autant, les progrès de la prévision ne sont pas manifestes." Parce que la transparence n'est qu'une illusion, contrée par le "hors-bilan" ou l'argent noir, parce que, fondamentalement le capitalisme ne peut exister que dans l'opacité et l'asymétrie d'information. p.75: "et que l'on réfléchisse un peu: si tout se savait sur tout (si la transparence existait) personne ne ferait de profit. Les profits n'existent, particulièrement en Bourse, que parce que l'on ne sait pas ce que font les autres: on anticipe, ce qui n'est pas pareil". L'imposture consiste bien à faire passer pour une "science dure", ou "science exacte", un "objet d'observations" [passées] où interviennent aléatoirement facteurs humains, théorie des jeux... et autres éléments "imprévisibles".

Tout le monde en prenant pour son grade, et pas seulement les "théoriciens", il appelle à sa tribune (sinon son tribunal) les praticiens, les "grands responsables", parce qu'ils font croire qu'ils savent ce qu'ils font. Michel Camdessus, Directeur Général du FMI de janvier 1987 à février 2000 (après la sortie de la première édition du livre, donc) se fait essorer durant une douzaine de pages, parmi d'autres. Je vais juste évoquer les titres des presque derniers chapitres, suffisamment parlants en eux-mêmes: 13. Experts ["l'expert est la bête noire de ce livre" - p.17]. 14. Penseurs. 15. Economistes et journalistes. 16. Economistes et politiques. 17. Et Dieu dans tout ça?

Alors, certes, les exemples cités remontent à avant 1999, à une époque où, savons-nous aujourd'hui, l'illustre jeune inconnu Macron venait tout juste de rater Normale Sup avant d'intégrer Sciences Po (bien avant d'entrer à l'ENA). Mais on ne va pas, en plus, reprocher à Bernard Maris de ne pas être en mesure d'actualiser ses informations avec des analyses contemporaines!

Voici enfin, pêle-mêle, quelques citations non encore mentionnées mais que j'ai trouvées particulièrement savoureuses (pour les remettre dans leur contexte, ... lisez donc le livre!). p.15 (attribuée à [Jacques?] Attali, mais malheureusement non sourcée?): "[un économiste] est celui qui est toujours capable d'expliquer le lendemain pourquoi la veille il disait le contraire de ce qui s'est produit aujourd'hui". p.10, une citation de Lawrence Summers (pour laquelle il relève plusieurs sources en 1992), que je trouve particulièrement immonde: "Les pays sous-peuplés d'Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l'air y est d'un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico. Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays moins avancés. Une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où les salaires sont les  plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversés là où les salaires sont les plus faibles est imparable". p.62: l'économie moderne n'est qu'un "patchwork" de micro-modèles (...) sans cohérence, sinon celle du calcul coûts bénéfices [financiers - ai-je compris]. De modèles ad hoc, bricolés, pour un problème à traiter, comme on fait une maquette d'autoroute, avant la véritable autoroute, sans savoir pourquoi ni pour qui on trace une autoroute.

Je voudrais mentionner aussi dans cet article (qui ne sera sans doute pas le dernier que je consacrerai à Oncle Bernard) quelques informations que j'ai trouvées sur une "Chaire internationale" inaugurée en novembre 2018 à Toulouse: "Le but de la Chaire UNESCO Bernard Maris Économie Société est de continuer à faire vivre la pensée de Bernard Maris, de nourrir le pluralisme, de pratiquer l’interdisciplinarité, et de faciliter les recherches sur les thèmes qui lui étaient chers tels que l’écologie, l’histoire de la pensée économique et l’histoire économique, la valeur, la richesse, l’échange, la justice sociale, la coopération, le savoir et la gratuité." Selon ce qui figure sur le site de l'association des diplômés de l'IEP de Toulouse (dont Bernard Maris a été diplômé en 1968 et où il enseigna à partir de 1994, avant de rejoindre l'Université Paris 8 en 1999), "Cette chaire internationale d’économistes citoyens est portée par Sciences Po Toulouse, l’association ALLIance Sciences-Société (ALLISS) et la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH). Elle bénéficie du label UNESCO car ses objectifs ont été jugés conformes à l’œuvre de rapprochement entre les peuples par la culture, la science et l’éducation. Elle vise à développer l’« économie autrement », une économie pluraliste solidement ancrée dans les sciences humaines et sociales, et à promouvoir l’économie citoyenne, une économie à l’écoute et au service des citoyens. « Politiques régionales d’innovation, transition et soutenabilité » est le thème retenu pour sa première année." Des questions de financement semblent se poser (puisqu'il est fait appel à du "financement citoyen"...).

Voici aussi quelques autres blogs qui ont parlé de ce livre: Litterama (les femmes en littérature), Un blog sur la planète (nsdp), CnR Midi-Pyrénées, L'Oeil de Brutus, avant ou après le 7 janvier 2015. Un article du blog de Bats0 y piochait en décembre 2011 des exemples à l'appui d'une démonstration...

Pour conclure, je laisse la parole à Jacques Littauer (qui a repris le flambeau d'une chronique d'économie critique (à défaut d'être atterrée?), dans Charlie), N°1381 du 5 janvier 2019, p.5: «comme le disait Bernard Maris, les maths "éliminent les littéraires, les sociologues, psychologues, les penseurs un peu sceptiques, les doux, les philosophes". Il savait un petit peu de quoi il parlait.»

*** Je suis Charlie ***

6 août 2019

Les Faussaires de Manhattan - Marielle Heller

Quand je suis allée voir Les faussaires de Manhattan, je m'attendais à voir une comédie, du fait que le rôle principal est interprété par Melissa McCarthy que j'ai découverte dans Les flingueuses et Spy (deux films hilarants). Et bien pas du tout, c'est plutôt une comédie dramatique (avec plus de drame que de comédie). Les faussaires de Manhattan s'inspire d'une histoire vraie qui a commencé en 1991 à New-York. Lee Israel (Melissa McCarthy) est une femme écrivain qui a écrit des biographies sur des personnalités un peu oubliées. Elle a du mal à joindre les deux bouts pour payer son loyer dans un appartement dans la 86ème rue et pour soigner sa chatte de 12 ans, qui est malade. Lee n'est pas une femme commode. Elle est négligée, son appartement est un dépotoir et elle boit un peu trop. Elle ne fait rien pour se mettre à son avantage. Un jour, pour pouvoir payer son loyer et le reste, Lee a l'idée de falsifier des lettres d'écrivains ou de personnes célèbres (mais plus très à la mode) comme Noël Coward, Dorothy Parker ou Fanny Brice. Soit elle les crée de toutes pièces en les tapant sur de vieilles machines à écrire, soit elle dérobe de vraies lettres dans des bibliothèques universitaires qu'elle remplace par des fausses. Elle les revend auprès de libraires spécialisés qui n'y voient au début que du feu. Elle est aidée dans son entreprises par Jack Hock (Richard E. Grant), un homosexuel qui a couché avec tout Manhattan. Ces deux êtres ne sont pas très fréquentables mais attachants. Bien entendu, ils vont être démasqués. Melissa McCarthy dans un registre relativement dramatique est remarquable. Un film à voir pour les acteurs et pour New-York.

3 août 2019

Factory - Yuri Bykov

Je suis allée voir Factory de Yuri Bikov (sorti le 24 juillet 2019), car j'ai été attirée par le sujet et par le fait que cela se passe en Russie. Comme l'écrit Pascale, le film est prenant dès les premières images. L'histoire se passe presque exclusivement de nuit ou aux petites heures du jour. Un homme marche sur une route droite jusqu'à une usine immense mais un peu décrépite. Cet homme, Le Gris, a préféré marcher plutôt que de prendre la navette. Il trouve cela "trop bruyant" alors que dès qu'il passe la porte de l'usine où se fabriquent des barres métalliques, le vacarme est indescriptible. C'est le jour où le patron, un oligarque russe sans état d'âme et pas très honnête, déclare à tous les ouvriers que l'usine va bientôt fermer car pas assez rentable et qu'ils n'auront pas leur salaire dans l'immédiat. Le Gris, un ancien soldat (l'acteur est excellent), a l'idée d'enlever Kaluguine, l'oligarque, et de demander une rançon. Il arrive à convaincre cinq ouvriers de le suivre dans cette entreprise hasardeuse. A part Le Gris, tireur d'élite, les autres, avec des armes trouvées chez eux, se révèlent pas du tout à la hauteur de la situation qui va suivre. En effet, ils doivent affronter la garde rapprochée de l'oligarque et la police (suite à un appel anonyme). Le siège de l'usine va durer une nuit et révéler les caractères des protagonistes des deux côtés. J'ai beaucoup aimé la scène où Le Gris dit ses quatre vérités à Kaluguine. J'ai été passionnée de bout en bout par ce long-métrage qui j'espère, ne passe pas trop inaperçu. Lire le billet de Wilyrah.

31 juillet 2019

Le roi lion - Jon Favreau

J'ai hésité à aller Le roi lion de Jon Favreau, n'ayant pas trop aimé le dessin animé sorti il y a 25 ans. J'ai eu un peu peur que ça me déplaise devant les cinq premières minutes avec ces animaux qui parlent humain. Ensuite, je me suis laissée porter par les images et l'animation. J'ai été bluffée par ces animaux que l'on croirait vrais au milieu de cette savane africaine. Et bien ils sont entièrement artificiels. Les ordinateurs font vraiment des merveilles. Entre le film de 1994 et celui sorti cette année, les histoires sont identiques avec pratiquement les mêmes plans. Je ne me rappelais plus le rôle central des hyènes. Cette histoire qui s'inspire en partie d'Hamlet se passe donc en Afrique dans une tribu de lions. Mufasa vient d'être papa et son fils Simba est présenté à toute la faune alentour. Le frère de Mufasa, Scar (balafre, cicatrice), ronge son frein. Il est jaloux et veut devenir roi à la place de son frère qu'il hait. Avec toute sa persuasion, il rallie les hyènes à ses côtés. Accusant Simba de la mort de Mufasa, Scar le chasse du clan. Après une période d'errance, Simba trouve du soutien de la part de Timon, un suricate, et Pimbaa, un phacochère "grassouillet" mais courageux. Le film permet de réécouter la chanson "Hakuna Matata" avec une musique d'Elton John. Le long-métrage dure presque deux heures et il n'y avait que des adultes dans la salle. Personnellement, je trouve qu'il y a, comme dans le dessin animé, des passages un peu effrayants pour les tout-petits. Un film aussi recommandé par Pascale.

28 juillet 2019

L'usurpateur - Jørn Lier Horst

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L'usurpateur (Gallimard, série noire, 444 pages) est le troisième roman que je lis de l'écrivain norvégien Jørn Lier Horst. L'intrigue est haletante. Viggo Hansen, un proche voisin de William Wisting, l'inspecteur de police dont on a suivi les enquêtes dans Chiens de chasse et Fermé pour l'hiver, est retrouvé mort momifié dans son fauteuil devant la télé allumée. On apprend que cela faisait quatre mois qu'il était décédé, et, n'ayant aucune famille, personne ne s'est inquiété de lui. On conclut à une mort naturelle. Line, la fille de Wisting, décide d'écrire un article au sujet d'Hansen pour le journal dans lequel elle travaille. Pour ce faire, elle interroge des personnes qui ont connu Hansen. En parallèle, William Wisting commence une enquête avec ses collègues sur une mort suspecte. Le corps d'un homme a été découvert sous des branches de sapin. Curieusement, il est décédé à peu près en même temps que Viggo Hansen. Le récit alterne entre l'enquête de police et l'enquête journalistique. Le rythme de l'histoire m'a fait un peu penser aux romans d'Indridason. On prend son temps, on interroge. On n'est pas dans la violence et les éclats de voix. Lire le billet d'Actu du noir.

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Je profite de ce billet sur un roman policier pour rendre hommage à Claude Le Nocher, disparu en février 2019 et dont j'ai appris le décès tout récemment. Il écrivait un billet par jour et j'avais constaté que depuis le 19 février dernier, il ne publiait plus rien. J'espère que son blog restera en ligne un moment. C'était un passionné de littérature policière. Il va manquer.

25 juillet 2019

L'oeuvre sans auteur - Florian Henckel von Donnersmarck - Disparition de Rutger Hauer (1944-2019)

Henri Golant et Pascale ont beaucoup apprécié le film allemand L'oeuvre sans auteur sorti en deux parties de 1H30 environ chacune. Et bien moi aussi, je me rallie à eux. J'ai aimé ce film classique qui se passe entre 1937 et 1966 en Allemagne entre Dresde et Dusseldörf. En 1937, Elisabeth May, une très jolie jeune femme, emmène, Kurt, son neveu âgé de 6 ans, voir une exposition sur l'"Art dégénéré" où Chagall côtoie Picasso et Kandinsky. Elisabeth, quelque peu exaltée, va payer de sa vie son comportement dans cette Allemagne nazie où toute personne considérée comme débile ou folle était jugée irrécupérable. C'est le professeur Seeband, gynécologue renommé, qui scelle son destin. Kurt grandit, perd ses deux oncles tués au combat, assiste de loin à la destruction de Dresde, voit son père pendu (ce dernier s'est suicidé) et tombe amoureux d'Ellie, la fillle de Seeband, qui, après avoir été un fervent nazi, épouse l'idéologie communiste. Il voit d'un mauvais oeil la relation entre Kurt et Ellie. Et malgré toutes ses manigances que je vous laisse découvrir, rien n'y fait. Kurt et Ellie sont de plus en plus amoureux et soudés. Juste avant la construction du Mur de Berlin, ils vont tous passer à l'Ouest. Devenu étudiant à 30 ans, aux Beaux-Arts à Dusseldörf (il triche sur son âge pour être accepté), Kurt très doué en peinture et en dessin, se souviendra d'Elisabeth. Elle l'influencera de manière posthume. Elle lui a donné des conseils comme de ne jamais détourner le regard. Il commence à faire peindre des tableaux d'après des photos. Ce sont de beaux moments du film. Je conseille de voir les deux parties dans la même journée. D'ailleurs, quand on vu la première partie, on n'a qu'une hâte, c'est de voir la deuxième.

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Sinon, j'ai appris avec tristesse la disparition de l'acteur néerlandais Rutger Hauer, inoubliable Roy Batty, le réplicant dans Blade Runner de Ridley Scott (1982). Dans Hitcher de Robert Harmon (1986), il interprétait un auto-stoppeur psychopathe qui faisait très peur. Je me rappelle ausse de lui dans Ladyhawke, la femme de la nuit de Richard Donner (1985) et dans La Légende du Saint-Buveur d'Ermano Olmi (1988). Il avait fait une petite apparition tout récemment dans Les Frères Sisters de Jacques Audiard. Et j'avais lu qu'il avait créé, aux Pays-Bas, une fondation pour la recherche sur le Sida.

22 juillet 2019

Neil Armstrong et Buzz Aldrin ont marché sur la Lune, il y a 50 ans

J'avais 7 ans mais je n'ai aucun souvenir de l'alunissage d'Apollo 11 qui s'est passé en juillet 1969. En revanche, j'en ai profité pour relire tout récemment Objectif Lune et On a marché sur la lune, deux albums d'Hergé parus en 1953 et 1954. On voit Tournesol qui pique une grosse colère quand on le traite de "zouave", les Dupondt qui confondent 1h34 et 13h34 et leur problème de cheveux, Milou avec un scaphandre à sa mesure, Haddock qui planque son cher whisky dans deux gros livres, un "méchant" pas sympa et une fusée à carreaux rouges et blancs très reconnaissable.                       

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Et vous, est-ce que vous vous rappelez de juillet 1969 ? Et avez-vous lu les deux albums de Tintin?

19 juillet 2019

Joël, une enfance en Patagonie - Carlos Sorin

Après Historias minimas (2002), Bombon el Perro (2004), La fenêtre (2008), Jours de pêche en Patagonie (2012), voici le 5ème film que je vois du réalisateur argentin Carlos Sorin. Dans Joël, une enfance en Patagonie, on fait la connaissance de Cecilia, professeur de piano, et de Diego, ingénieur forestier, qui vivent dans une petite ville près d'Ushuaïa en Patagonie qui, ne pouvant avoir d'enfant, avaient fait un an plus tôt, une demande d'adoption d'un enfant de six ans maximum. Cependant, ils acceptent qu'on leur confie en préadoption Joël, un petit garçon de 9 ans. Ce jeune garçon a un lourd passé entre sa mère qui l'a abandonné, sa grand-mère qui l'a élevé quelque temps et un oncle qui purge désormais une peine de prison. Joël ne répond que si on lui pose une question. Avec ses cheveux hirsutes, il ressemble à un gitan. Cecilia et Diego font tout ce qu'ils peuvent pour qu'il se sente à son aise et s'intègre mais ce n'est pas facile car Joël ne réagit pas vraiment. En revanche, dans l'école où on l'inscrit, il se fait tout de suite remarquer par son comportement et par le discours qu'il fait aux autres élèves qui sont plus jeunes que lui. C'est par les réactions des parents de ces enfants que les choses commencent à dérailler. Le personnage de Cecilia est le plus intéressant et le mieux écrit. J'ai beaucoup aimé ce film sauf la conclusion qui une fois de plus n'en est pas une. Lire le billet de Pascale.

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