Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de Dasola

Le blog de Dasola
Archives
Derniers commentaires
Challenges terminés

Pour les challenges de l'année en cours, 
voir colonne de droite

16 mai 2019

A la ligne (Feuillets d'usine) - Joseph Ponthus

P1110132

Ce premier roman m'a un peu décontenancée quand je l'ai commencé et puis, au fur et à mesure que j'ai avancé dans ma lecture, j'ai été conquise. En effet, A la ligne de Josph Ponthus (Edtion La Table Ronde, 263 pages) est une sorte de long poème en prose et parfois en vers qui évoque la vie à l'usine, les tâches harassantes et répétitives à la ligne. A Pôle Emploi, on propose au narrateur, qui a besoin de travailler, un emploi en intérim dans une usine bretonne de production, transformation et cuisson de poissons et de crevettes. Dans la pièce où il est travaille, il fait froid et l'odeur est forte. Quelque temps après, il travaillera dans un abattoir où il manie des carcasses de boeufs et de cochons. Toute la journée debout, il faut faire du rendement: jusqu'à traiter 670 (!) carcasses par jour à la ligne. Il ne parle pas de travail à la chaîne, mais cela revient au même. La langue est vraiment magnifique :
"Ca a débuté comme ça.
Moi j'avais rien demandé mais
Quand un chef à ma prise de poste me demande si j'ai déjà égoutté du tofu
Quand je vois le nombre de palettes et de palettes et de palettes que je vais avoir à égoutter seul et que je sais par avance que ce chantier m'occupera toute la nuit
Egoutter du tofu
Je me répète les mots sans trop y croire
Je vais égoutter du tofu cette nuit
Je me dis que je vais vivre une expérience parallèle
Dans ce monde déjà parallèle qu'est l'usine" (p. 45)  

"Il faut voir nos visages marqués
A la pause
Les traits tirés
Le regard perdu rivé au loin de la fumée des cigarettes
Nos gueules cassées
Si j'osais le parallèle avec la Grande Guerre
Nous
Petits troufions de l'usine
Attendant de remonter au front
Ou plutôt
Mercenaires...

La pause
Cette foutue pause
Espérée rêvée attendue dès la prise de poste
Et même si elle sera de toute façon trop courte
Si elle vient trop tôt
Que d'heures encore à tirer
Si elle vient trop tard
N'en plus pouvoir n'en plus pouvoir
Elle sera" (p.55-56)

"Parfois je hurle
Toutes les nuits je sais que je vais emporter
l'abattoir dans mes mauvais rêves
Et pourtant
A pousser mes quartiers de viande de cent kilos chacun
Je ne pense pas être le plus à plaindre
De quoi rêvent-ils
Toutes les siestes
Toutes les nuits
Ceux qui sont aux abats
Et qui
Tous les jours que l'abattoir fait
Voient tomber des têtes de vaches de l'étage supérieur
Prennent une tête par une
La calent entre des crocs d'acier sur machine idoine
Découpent les joues et les babines puis jettent les machoires et le reste du crâne
Huit heures par jour en tête à tête
" (pages 137-138)

Tout le roman est dans ce style que je trouve magnifique. Lire le billet d'Alex-mot-à-mots. Ce roman est un coup de coeur pour beaucoup de libraires et de biblothécaires et aussi pour moi.

13 mai 2019

Monrovia, Indiana - Frédérick Wiseman

P1110131

Voici un documentaire chroniqué par Henri Golant. J'avais vu que Monrovia, Indiana était sorti dans quelques salles, mais sans y avoir prêté attention plus que cela. Ce qui m'a donné envie de voir ce documentaire de 2H23, c'est le fait que les 1400 habitants de Monrovia en Indiana avaient voté à 76% pour Donald Trump en 2016. Je n'avais jamais vu de film de Frédérick Wiseman (né en 1930). Je suis contente d'avoir réparé cette lacune. Le réalisateur voulait faire découvrir aux spectateurs, la vie des petites villes américaines, celles dont on parle peu dans les films. Il n'y a ni voix off, ni commentaire, ni musique additionnelle. Ceux qui sont présents à l'écran ne prennent pas la pose. Ils oublient la caméra. Monrovia est une ville agricole et d'élevage. Les premiers plans montrent des vaches puis des cochons prêts à partir à l'abattoir (enfin, c'est ce que j'ai compris) et des champs de maïs et de blé. Nous sommes dans la "green belt" (ceinture verte) des Etats-Unis. Wiseman se focalise bien entendu sur les habitants. ceux qui vont chez le coiffeur, chez le marchand d'armes, au restaurant (entre les sodas et la nourriture grasse, ils ne font pas dans le diététique), au supermarché, à la kermesse. Ils assistent à des ventes de matériel agricole. On voit même une cérémonie maçonnique. J'ai bien aimé les séances du conseil municipal (qui sont animées) où il est question d'ajouter un banc devant la bibliothèque. Quand dans un café, ils parlent entre eux, ils évoquent leurs maladies ou leurs voisins. C'est fascinant. La religion est un élément central dans leur vie: ceux qui se déclarent croyants sont à 63,4 évangélistes protestants. Il faut noter qu'à l'écran, on voit peu de Noirs, d'Hispaniques ou d'Asiatiques. Les Blancs Américains représentent 63,7% de la population. Et ils ont un revenu annuel médian par ménage supérieur au reste des Etats-Unis. Dans la note du réalisateur, il dit qu'il a été surpris par le manque de curiosité et d'intérêt qu'ils manifestent pour le monde extérieur à leur ville. Je trouve que c'est un documentaire sociologique passionnant, que je n'ai pas trouvé trop long.

10 mai 2019

Dieu existe, son nom est Petrunya - Teona Strugar Mitevska

Petrunya est une jeune femme macédonienne qui vit chez ses parents à Spit. Sa mère, une "emm...deuse", veut que Petrunya arrange son apparence, qu'elle s'habille mieux. Petrunya est brune et toujours vierge à 32 ans. Elle n'est pas une beauté et souffre de surcharge pondérale. Petrunya a passé un diplôme à Skojpe pour devenir historienne mais elle n'est pas intéressée par l'histoire de son pays ou par Alexandre le Grand. Elle préfère l'histoire du communisme en Chine. Avec son physique ingrat, elle n'a encore jamais trouvé de travail, ni dans son domaine, ni dans un autre. L'entretien d'embauche auquel elle se rend est un fiasco. Celui qui la reçoit dans une usine de couture a les mains baladeuses et lui déclare qu'il n'a rien à lui proposer et qu'il ne "bais.rait" même pas avec elle. En rentrant chez elle, Petrunya passe à côté d'une rivière. Une cérémonie rituelle se déroule : une foule se tient au bord en attendant que le Pope de la ville jette une croix dans l'eau et seul un des hommes présents pourra la récupérer. Dans cette société patriarcales, les femmes n'ont pas le droit de participer. Celui qui gagne aura une année de bonheur et de prospérité. Et pourtant, sur un coup de tête, Petrunya se jette à l'eau et récupère la croix avant tout le monde. Bien entendu, les ennuis de Petrunya commencent: interrogée par la police, elle est obstinée et tient tête à tout le monde, au policier, au Pope, à la foule haineuse (on lui crache à la figure). Elle est cependant soutenue par une femme journaliste à la télé dont le salaire n'est pas plus élevé que le caméraman qui la suit, et par un jeune policier du poste qui est moins macho que les autres. Dieu existe, son nom est Petrunya est un film que je vous conseille pour l'histoire et pour l'actrice principale, Zorica Nusheva, absolument formidable. Lire les billets de Mymp et de Miss Fujii. On ne le dira jamais assez, la France est un pays formidable pour découvrir des films de tous pays et pas seulement des Etats-Unis.

7 mai 2019

Les pensées - Pierre Dac (illustrées par Cabu)

En ce mois de mai qui commence par célébrer le travail, j'ai eu (ta d loi du cine, squatter chez dasola) un peu la flemme de réfléchir par moi-même, alors j'ai adopté une solution de facilité pour mon hommage mensuel tournant autour de Charlie Hebdo: évoquer Cabu au travers de ses dessins sur Pierre Dac (1893-1975), dont un florilège a été assemblé pour illustrer une nouvelle édition des Pensées de celui-ci, parues à l'origine en 1972, et rééditée au Cherche-Midi en 2015. L'exemplaire que j'en possède a été réédité par les Editions retrouvées, spécialisée dans les livres en gros caractères.

P1110042

Les différents "Avant-propos", "Préface" (etc.) précisent que Cabu et Pierre Dac ne se sont rencontrés qu'une seule fois "dans la vraie vie", mais s'efforcent de trouver tels ou tels points de rattachement (Châlons...). Voici les trois phrases de la Quatrième de couv':

20190505_184022

Pour ma part, j'évoquerai une autre occasion de rapprocher les deux auteurs, trouvée dans le monumental Cabu, une vie de dessinateur de Jean-Luc Porquet (p.147). Lorsque Hara-Kiri avait fait l'objet, le 23 mai 1966, d'un nouvel arrêté ministériel (après celui de juillet 1961) l'interdisant à l'affichage (les NMPP refusant alors de le distribuer), Pierre Dac (parmi bien d'autres) avait signé une Lettre ouverte au Ministre de l'Intérieur, rédigée par Cavana et Choron, demandant la levée de cette interdiction et dénonçant "cette censure qui n'ose pas dire son nom".

On pourra juger cet ouvrage un peu périphérique dans ma rubrique, mais cela permet aussi de mettre en valeur Pierre Dac, dont certaines pensées valaient bien leur pesant de cacahouètes voire auraient mérité l'anathème ou d'être mises à l'index (si, si...). Rappelons aussi qu'il parlait à la radio de la France libre, à Londres, en 1943-44.

J'avoue tout de même ne pas être totalement "fan" du talent essentiellement nonsensesque de Pierre Dac. Je vais cependant extraire quelques-unes de ces "Pensées" qui m'ont fait réfléchir, quoi que j'en aie. Et puis, il y a les dessins de Cabu, qui ouvrent chacun des "chapitres" (regroupements de "pensées"). Je suppose que leurs choix en diront, encore, trop sur moi...

La bonne moyenne de la croyance s'établit par le total de ceux qui croyaient et qui ne croient plus et de ceux qui ne croyaient pas mais qui croient (p.28).

En quoi? En qui? Pour quoi? Voire contre qui? (tout contre?) P1110048 (mécréant!)

Quand on dit d'un artiste comique de grand talent qu'il n'a pas de prix, ce n'est pas une raison pour ne pas le payer sous prétexte qu'il est impayable (p.35, pensées en vrac).

P1110047 Yes, Sar! (il peut le faire!) P1110050 Du vécu?

Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n'arrive jamais (p.44).

Un rhume de cerveau, c'est un nez qui coule de source (p.45).

Le crétin prétentieux est celui qui se croit plus intelligent que ceux qui sont aussi bêtes que lui (p.55, Pensées choisies) 

P1110051 Pierre Dac croqué en bon observateur du genre humain?

C'est ce qui divise les hommes qui multiplie leurs différends (p.56).

Je n'ai, pour ma part, jamais été nourri par L'Os à Moëlle

P1110058

En entend-on un lointain écho dans les colonnes de droite de la Quatrième de couv' de Charlie chaque semaine? 

Et encore quelques dessins,

P1110052  anachronique... et contestataire  P1110057

P1110053 [ici, on est ici sur un blog en grande partie "cinéma", tout d'même!]

P1110055 Les élections européennes approchant, on peut finir par savourer quelques "Pensées sur la politique, l'Etat, le parlement et la Constitution" (p.171). Mieux vaut en rire?

Comme je l'ai dit plus haut, la première édition des Pensées remonte à 1972 (il y en a eu bien d'autres ensuite - 1978, 1979, 1989, ...). Pierre Dac est décédé à 82 ans en février 1975. Il y a eu des rééditions, mais il ne me semble pas qu'elles étaient illustrées par Cabu? Voici en tout cas la couverture de celle parue au Cherche-Midi (qui commémorait les 40 ans) le 22 janvier 2015, je suppose que Cabu en avait donc bien lui-même choisi ses dessins mettant en scène le Maître - et les 6 sur lesquels il ne figure pas.

Pensees_Pierre_Dac_Cabu

Je n'ai présenté dans mon billet que quelques clichés des textes et dessins, puisqu'il ne faut pas oublier que désormais, Cabu est une marque et une signature déposées: "double de titre, et pour chaque dessin à l'intérieur du livre, © V. Cabut". Sur les 21 dessins (dont celui repris aussi en couverture), six ne figurent pas le Maître (qui est éventuellement représenté deux fois dans d'autres). En tout cas, il vous en reste encore plus de la moitié à découvrir en lisant l'oeuvre à votre tour!

Voici maintenant quelques adresses extérieures concernant Pierre Dac (blogs ou sites en lien avec les Pensées): Tautavel en a sélectionné quelques-unes, il y en a d'autres ici. L’anthologie posthume Avec mes meilleures pensés est présentée par Fils à papa. Le blog Frogprod a consacré en février 2015 un article à Pierre Dac. J’ai enfin trouvé confirmation que Cabu avait bien travaillé en dernier sur ce livre .

PS: je viens de m'acheter Les années 70, de GéBé (avec Cabu et Willem), j'en parlerai une autre fois [chroniqué le 7 novembre 2019]. De même que je recaserai sans doute "On dit d'un accusé qu'il est cuit lorsque son avocat n'est pas cru" (p.149) quand je chroniquerai prochainement Le procès Merah de Riss. [chroniqué le 7 juin 2019]

*** Je suis Charlie ***

5 mai 2019

Je voyage seule - Samuel Bjørk / Les chiens de chasse - Jørn Lier Horst

Comme j'avais bien aimé Le hibou, j'ai terminé de lire, tout récemment, Je voyage seule, le roman précédent du norvégien Samuel Bjørk (Pocket, 559 pages prenantes). J'ai retrouvé avec plaisir le commissaire Holger Munch et sa collègue Mia Krüger. Une petite fille est retrouvée pendue à un arbre avec une corde à sauter. Autour de son cou, il y a aussi une pochette où est inscrit "Je voyage seule". D'autres fillettes vont subir le même sort. L'enquête va toucher de près Holger et Mia. Holger est d'autant plus impliqué que la suspecte présumée travaille dans la maison de retraite où sa mère est pensionnaire. Mia a deviné très vite que l'assassin était une femme mais chut... Je n'en dit pas plus. J'ai trouvé le récit aussi bien mené que dans Le hibou. Un écrivain à suivre...

P1110060

... Tout comme Jørn Lier Horst, un autre écrivain norvégien. C'est grâce à Dominique (que je remercie) que je me suis décidée à lire Les chiens de chasse (Folio Policier, 459 pages), le deuxième paru en français. J'ai donc fait la connaissance de l'inspecteur William Wisting et de sa fille Line, une très bonne journaliste d'investigation. Rudolph Haglund, un homme condamné 17 ans auparavant pour l'enlèvement et le meurtre d'une jeune femme, vient d'être libéré. Wisting, responsable de l'enquête à l'époque, était sûr et certain qu'Haglund était le coupable. Ce dernier, par l'intermédiaire de son avocat, remet en cause une preuve qui l'a fait condamner. Wisting et sa fille, chacun de son côté, mènent l'enquête. Il faut noter qu'une autre jeune femme est enlevée après la sortie de prison de Haglund. C'est un roman qui tient en haleine jusqu'au bout. Je dois maintenant lire le tome précédent paru aussi en Folio policier, Fermé pour l'hiver, en attendant de lire le troisième.

P1110059

Pour résumer, je conseille ces deux très bons romans bien menés avec des personnages auxquels on s'attache.

2 mai 2019

Working woman - MIchal Aviad

Working woman est un film israélien qui évoque le harcèlement sexuel que subit dans son travail une jeune femme, Orna, mariée et mère de trois enfants. Orna est plutôt jolie avec ses beaux yeux. Elle est très amoureuse de son mari Ofer, qui vient d'ouvrir un restaurant grâce à des emprunts qu'il faut rembourser. Orna trouve un travail pour lequel elle montre des dispositions : vendre des appartements d'un programme immobilier sur le front de mer, près de Tel Aviv, à de riches clients français. Le promoteur Benny qui l'a engagée est content d'elle et lui promet une avance et un pourcentage sur les ventes des appartements. Et puis de manière impromptue, il attend d'elle autre chose... Un film bien joué qui a été applaudi à la fin de la séance à laquelle j'assistais. A voir. Lire les billets de Pascale et Miriam.

29 avril 2019

Exposition Toutânkhamon à La Villette

Si vous avez l'occasion, allez voir l'exposition Toutânkhamon qui se déroule à la grande halle de la Villette jusqu'au 15 septembre 2019. En 2022, cela fera 100 ans que la tombe du pharaon a été découverte par l'égyptologue britannique Howard Carter. Cent cinquante objets authentiques trouvés dans la tombe de Toutânkhamon sont présentés aux Parisiens, dont certains n'étaient encore jamais sortis d'Egypte. Quand ils seront de retour en Egypte, ils seront exposés, avec les 5000 autres trouvés dans la tombe, dans le grand musée égyptien qui est en train d'être construit à 2 km des pyramides. Il est conseillé d'acheter les billets (ce ne sont pas des billets coupe-files) sur Internet. Avant d'entrer dans l'exposition, j'ai crains le pire à cause de grand nombre de personnes qui attendaient. Et bien, j'ai été agréablement surprise, car c'est bien organisé : une soixantaine de personnes entre toutes les dix minutes, et il y a une certaine fluidité. Les objets sont bien mis en valeur derrière des vitres. Les visiteurs ne restent pas "plantés" trop longtemps devant chaque objet exposé. Et on a le droit de prendre des photos (sans flash). Je n'ai pas regretté le prix du billet : 24 euros (le week-end - et 22 euros en semaine). En revanche, la boutique avant de sortir est à déconseiller. Tout est hors de prix et pas toujours du meillleur goût. Je conseille quand même le numéro hors-série de Connaissance des Arts.

P1110041

Et voici quelques objets présentés :

P1110002

P1110006

P1110005

P1110003

P1100940 Plateau de jeu miniature en ivoire avec un tiroir

P1100938

P1100942 Repose-tête

P1100943

P1100944  Boîte en calcite

P1100949 Contenants où était entreposée de la nourriture

P1100952 Un fauteuil en bois incrusté d'ébène et d'ivoire avec un repose-pied

P1100955 Un cartouche

P1100957

P1100958 Un lit en bois doré

P1100959 Maquette d'un bateau à deux niveaux

P1100961

P1100962 Un éventail (à l'origine, il y avait des plumes d'autruches qui l'entouraient).

P1100964 Figure d'Horus en faucon solaire

P1100965 Piquet en corne à poignée décorée (à gauche)

P1100967 Bouclier

P1100979 Statuette en bois doré de Toutânkhamon debout sur un léopard verni en noir

P1100981 Figure en bois doré de Toutânkhamon sur un esquif lançant un harpon

P1100994 Bouchon en calcite d'un vase canope où l'on trouvait les viscères (en haut)

En bas, petit cercueil canope en or

P1100999

P1110009 Fléau et crosse

P1110010 Pectoral en or incrusté de lapis, de cornaline et de verre représentant un faucon solaire

P1110019 Calice au voeu de Toutânkhamon en forme de lotus ouvert à deux boutons

P1110024 Plan du tombeau

P1110028

****************************************************************************

20190421_124512

Ah, eux, ils ne sont pas exposés. Il s'agit de Nouka à gauche (la mère) et de O'Malley (le fils) à droite, ils vivent chez ma cousine à Limoges. Ils étaient en train de regarder voler une mouche. Je les ai trouvé irrésistibles dans cette position. On dit bien que les chats viennent d'Egypte? 

26 avril 2019

En lisant en voyageant - présentation de Keisha (à l'occasion de ses 500 commentaires chez Dasola)

Et voici un cinquième portrait de blogueuse (le 4ème était un blogueur) ayant atteint les 500 commentaires chez dasola. Keisha a mis presque 10 ans et demi pour ce faire. C'est une blogueuse de longue date. Elle savait bien que ça [lui] pendait au nez, ce questionnaire, même si [elle] commente sans [s]'occuper des conséquences... Pour rappel, les quatre présentations précédentes concernaient Ffred (le ciné de Fred) le 23 octobre 2018, Maggie (Mille et un classiques) le 12 août 2018, Aifelle (le goût des livres) le 25 octobre 2017 et Dominique (de A sauts et gambades) le 28 avril 2017.
Je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) ne sais pas si Aifelle fera son millième commentaire ici avant que d'autres atteignent leurs 500. Peut-être pourra-t-on recourir à son parrainage pour interviewer un "plus de 400" qu'elle aurait choisi? Pour l'heure, voici le témoignage de Keisha.

********************************

Keisha_EnLisantEnVoyageant Bonjour Keisha, pour que les lecteurs comprennent qui vous êtes, pouvez-vous nous donner quelques éléments complétant le « A propos » qui figure sur votre blog ? D’où vient cette appellation « Keisha » ? Pouvez-vous aussi nous livrer quelques autres éléments biographiques? Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous (car un lecteur de 20 ans n’ayant pas le même ressenti qu’un de 60, cette information a son importance)? A part les mathématiques, avez-vous fait des études ou exercé une profession ayant un rapport avec la littérature ou l'art?

A l'époque j'étais fan de Michael Connelly, et Keisha était le nom d'un de ses personnages féminins, une journaliste [au Los Angeles Times]. Evidemment je n'ai pas choisi un personnage périssant de mort violente. Depuis je regrette ce choix d'ailleurs sur F*** j'utilise mon vrai prénom. De plus c'est le nom d'une chanteuse pas franchement dans mes goûts musicaux, et j'ai déjà eu des commentaires de petites jeunes filles vraiment excitées car elles croyaient que mon blog était celui de la chanteuse.
Tranche d'âge? Je suis retraitée. Hélas non, pas de contacts avec la littérature ou l'art. 

* Parlons un peu de vous et de votre blog: En lisant en voyageant. Dans quelles circonstances avez-vous souhaité le créer? Pourquoi la plateforme "blogspot" aujourd’hui?

Je suivais quelques blogs parlant de lectures (dont celui de Cuné, encore existant) et j'ai sauté le pas. Avec overblog, dont la politique de publicités sauvages a eu raison de ma patience. Blogspot et pas Wordpress, pourtant à l'époque j'avais un blog chez Wordpress, qui ne demandait qu'à tourner. Mais une blogueuse de chez Blogspot m'a bien aidée pour les premiers pas et j'y suis restée.

* Sur votre blog, on ne trouve pratiquement que des livres (même si on me glisse à l’oreille qu’on a pu y lire quelques compte-rendus de voyages) ?

Au départ oui, je devais parler aussi de voyages. On en trouve, d'ailleurs. Mais je ne voyage plus tant que cela, pour l'instant. Mon appareil photo a d'ailleurs décidé de cesser de fonctionner. J'ai aussi tenté des compte-rendus de sorties, concerts et autres, mais ça prend du temps. Pourtant, avec tous les concerts auxquels j'assiste, la plus que douzaine d'opéras par an qui me font vibrer, les pièces de théâtre, la danse, je pourrais ouvrir un blog!

* La classification principale des articles littéraires, sur votre blog, se fait par origine des auteurs (six items, soit France, Europe hors France, Amérique du Nord, etc.), plus deux items par ordre alphabétique de titres (A-L, M-Z). Pourquoi ce simple classement, et pas par genre de littérature par exemple ?

Cela fonctionne bien comme rangement, en tout cas je m'y retrouve. Pour plus de détails, la colonne de droite en dit beaucoup.

* Un petit peu de bande dessinée ? Pas d’œuvres de théâtre ?

Je lis beaucoup de BD, mais j'ai la paresse de pondre un billet, voilà. Le théâtre, non; j'ai lu Le jeu de l'amour et du hasard, mais parce que je devais voir la pièce.
J'en profite pour signaler que je ne parle pas de tous les livres (1) que je lis. 

* En ce qui concerne la lecture: quel est votre but avec ce blog ? Débroussailler le champ immense des lectures possibles, faire partager vos émotions de lectures…?

Aller surtout vers ce qui me plaît ou ce qui m'intéresse, tout en explorant l'inconnu. Et partager.

* En moyenne et à titre indicatif, combien lisez-vous de bouquins par mois? Et pour rester dans les chiffres, quelle est la moyenne de fréquentation de votre blog par jour?

On va dire 18, mais c'est une moyenne sur plusieurs années. Je ne cherche pas à atteindre un chiffre, cela se fait naturellement.
Fréquentation? Le temps que j'y passe? Pas tellement, en fait, une demi-heure? Le plus long est de visiter les autres blogs...

* Suivez-vous les statistiques de votre blog? Avez-vous une idée du nombre de vos visiteurs?

Il faut des stats au statisticien? Pas énorme, et des gens qui atterrissent chez moi pour des raisons que je démêle mal (beaucoup d'Ukrainiens!) et des billets toujours vus depuis des années. L'homme qui savait la langue des serpents tient bien la rampe...
Je vais rarement détailler tout ça, car c'est peu fiable à mon idée.

* En tant que lectrice, comment vous définiriez-vous? La lecture tient-elle un rôle important dans votre vie?

Oui, et depuis que je sais lire. Vorace, donc, mais je sais lâcher un livre pour une balade ou papoter avec quelqu'un.

* Combien de temps consacrez-vous à la lecture chaque jour?

Entre 15 minutes et 4 ou 5 heures. Cela dépend des activités autres, de la météo...

* Salons du livre, rencontres avec les auteurs et séances de dédicaces … Les recherchez-vous?

Oh beaucoup, mais là je lève le pied! 

* Votre endroit favori pour lire?

Mon lit, le soir, avant de piquer du nez. Sinon, partout.

* Etes-vous plutôt livre papier ou liseuse électronique?

Je ne possède pas de liseuse. Mais en ayant emprunté une, j'ai testé avec deux lectures.

* Comment choisissez-vous vos lectures? (bouche-à-oreille, cadeau, article de presse, hasard…)? Avez-vous un genre favori? Un auteur – vraiment – préféré?

Un peu tout cela, prioritairement les blogs et les médiathèques. Pas de genre favori, quelques genres évités, mais de plus en plus de non fiction. Quelques auteurs favoris, mais pas un unique. 

* A quoi êtes-vous sensible lorsque vous avez un livre en main?

A rien, je lis. Il m'arrive de sentir son odeur.

* Offrez-vous des livres? Si oui comment les choisissez-vous?

Assez rarement, avec un livre que je pourrais lire mais pas forcément, car c'est en pensant aux goûts de la personne en priorité.

* S’il ne fallait en retenir qu’un? Quel livre vous a le plus profondément marquée, parmi tous ceux que vous avez pu lire?

Je vais parler du dernier lu m'ayant vraiment éblouie, il s'agit de Le désert des Tartares, une relecture d'ailleurs.

P1110040

* Pourquoi celui-ci?

Parce que c'est récent (il y a un an j'en aurais cité un autre). Mais là c'est le livre parfait pour ma tranche d'âge.

* Avez-vous un souvenir (bon ou mauvais) marquant d’une lecture enfantine ou adolescente?

Le comte de Monte Cristo, lu, relu, un livre que je possède toujours.

9782266196925,0-544679              9782266207294,0-598495

* Comme d’autres «dévoreuses de bouquins», êtes-vous vous aussi tentée par l’écriture?

Non.

* Vous rappelez-vous comment vous aviez découvert le blog de Dasola? (réponse facultative!)

Peut-être est-elle arrivée chez moi? Au début on était si peu nombreux qu'on se connaissait tous ou presque à un moment donné.

* La question suggérée par Dominique: "êtes-vous parfois tentée d'arrêter le blog?"

Franchement, oui. Mais ça me manquerait. Ou alors continuer à juste regarder les idées de lecture? D’ailleurs actuellement je propose moins de billets, volontairement, ne parlant pas de tout, et dégageant du temps.

* Un dernier mot pour conclure cet échange? Quelle autre question auriez-vous voulu que l'on vous pose?

On a parlé des salons du livre, mais pas des rencontres avec les autres blogueurs/blogueuses. Les deux vont en général ensemble et sont vraiment intéressants, car permettent de rencontrer des malades de lecture, on se sent moins seul.

Enlisanenvoyageant

(1) coquille corrigée après coup, suite à remarque de Keisha... (s) ta d loi du cine

24 avril 2019

Les oiseaux de passage - Ciro Guerra et Cristina Gallego

Avant qu'il ne disparaisse des écrans, je veux évoquer le film colombien Les oiseaux de passage de Ciro Guerra et Cristinal Gallego que je vous conseille comme Princecranoir. Juste avant l'émergence des cartels de la drogue en Colombie dans les années 80, les premières personnes à tirer avantage de la culture de la marijuana et à faire fortune en vendant du cannabis aux gringos de la fin des années 60 au début des années 80, étaient des membres de tribus vivant dans l'arrière-pays. Les Wayyu (une tribu amérindienne) sont les protagonistes de cette histoire, où les croyances, sortilèges et présages dans les airs ou sur terre guident leur vie. Ils font parler les os des défunts, qu'ils déterrent pour prévoir l'avenir. Un peu par hasard, ils vont faire partie de ceux qui prospéreront grâce à la culture de la marijuana (Bonanza (prospérité en espagnol) Marihuana). Chez les Wayyu, certaines femmes commandent, comme par exemple Ursula, une maîtresse-femme, un peu sorcière, celle qui donne sa fille Zaida en mariage à Rapayet lors d'une cérémonie tribale, au tout début du film. C'est la même Ursula qui, à la fin, récupérera le corps de son petit-fils au milieu d'hommes armés qui pourraient tirer sur elle. C'est une femme sans pitié qui fait passer sa famille avant tout. Le film est découpés en cinq chapitres. La violence va crescendo. On presssent que l'histoire se terminera en tragédie pour ces tribus de Wayyu qui se font la guerre entre eux. Le film est visuellement superbe avec un rythme soutenu. A voir avant qu'il ne soit trop tard.

21 avril 2019

El Reino - Rodrigo Sorogoyen

Le film m'a tellement plu que je l'ai vu deux fois. Et la deuxième vision m'a éclairée sur certains passages que je n'avais pas forcément compris. El Reino (Le règne) est un film de suspense qui va crescendo. La musique de fond très syncopée renforce le côté tendu de cette histoire d'hommes d'un parti politique espagnol dont on ne connaît pas la tendance. On apprend très vite que certains de ces hommes sont corrompus, qu'ils sont coupables de s'être enrichis sur le dos de l'Europe et et des contribuables, d'avoir des comptes en Suisse ou en Andorre, de prévarication. etc. Parmi ces hommes, on se concentre sur Manuel Lopez-Vidal qui va est au coeur du scandale mis au jour par une commission d'enquête. La caméra ne le lâche pratiquement pas. Il est de tous les plans, de dos ou de face. Antonio de la Torre qui joue Perez-Vidal est impressionnant de bout en bout. Le réalisateur a un grand sens de la narration. Cela n'empêche pas quelques ellipses. Tout ne nous est pas expliqué et ces zone d'ombres sont bienvenues. Le film se distingue par quelques séquences d'anthologie: une conversation révélatrice sur un balcon, une recherche de carnets compromettants dans une maison, un accident de voiture tout phares éteints et la séquence finale entre une journaliste, Amaia, et Manuel, sur un plateau de télévision. Le spectateur est scotché à son fauteuil. Un très bon film que je recommande tout comme Pascale. Il faut noter que le réalisateur est connu en France pour Que Dios nos perdone que je recommande de nouveau.

18 avril 2019

Pas dupe - Yves Ravey / Le dernier bain - Gwenaële Robert

P1110038

Le dernier bain (Les passe-murailles / Robert Laffont, 231 pages) de Gwenaële Robert évoque de manière romancée les trois derniers jours de la vie de Jean-Paul Marat, "l'Ami du peuple" assassiné par Charlotte Corday le 13 juillet 1793. Paris est assommée par la chaleur. Le roi a été guillotiné six mois auparavant et la Reine, ses enfants et sa belle-soeur vivent désormais dans la prison du Temple. Théodose, un moine qui a renié sa foi et qui est devenu écrivain public (il écrit surtout des lettres de délation), observe de loin Jane, une jeune Anglaise arrivée depuis peu à Paris afin d'approcher Marat. Elle y arrive en portant les fioles pleines de vinaigre ou de soufre pour soulager l'horrible maladie de peau dont souffre Marat, qui vit dans sa baignoire. Marthe Brisseau, la lingère de Marie-Antoinette au Temple, demande à Théodose d'écrire une lettre à Marat à qui elle exige réparation le jugeant responsable d'avoir mis sa fille enceinte après l'avoir soignée. Rappelons que Marat avait fait des études de médecine et avait même exercé en Angleterre.  Pendant ce temps-là, Charlotte fraîchement débarquée de Normandie, achète un couteau et s'apprête à commettre son crime. Il faut noter que Mme Robert n'a pas beaucoup de sympathie pour Marat. J'ai aimé ce roman pour l'histoire et la manière dont Mme Robert mélange la fiction et les faits historiques. Grâce à elle, j'ai donc appris que David (le peintre), grand ami de Marat, avait voté la mort du roi. La photo de la couverture représente le célèbre tableau de David, "Marat mort dans sa baignoire". Le tableau se trouve au musée des Beaux-Arts de Bruxelles. Et la baignoire-sabot de Marat se trouve au musée Grévin depuis 1886.

P1110037

Avec Pas dupe (Editions de Minuit), j'ai retrouvé avec plaisir le style d'Yves Ravey, qui, en 140 pages, nous narre l'histoire de Meyer, qui vient de perdre sa femme Tippi dans un accident de voiture. La voiture et Tippi se sont retrouvées au fond d'un ravin. Pour l'anecdote, Tippi avait un amant depuis longtemps. Cet accident amène de nombreuses interrogations. Meyer était l'employé de son beau-père, lui-même, le père de Tippi. Il est surprenant que cette jeune femme portant un très beau collier sorte à l'aube pour prendre sa voiture. L'inspecteur Costa Martin-Lopez, qui m'a beaucoup fait penser à l'inspecteur Columbo, n'arrête pas d'interroger Meyer, il pose des questions sur plusieurs détails. Bien entendu, on comprend vite que cet "accident" est un crime et on comprend dès le premier paragraphie qui est le coupable. On a toutes les explications dans les dernières pages. Un roman plaisant.

**************************

Sinon, depuis lundi, je suis toute "bouleversifiée" par l'incendie de Notre-Dame, la cathédrale de dentelle avec ses rosaces magnifiques. Je n'ai pas encore osé aller la voir et pourtant je ne travaille pas très loin à pied. Vivement qu'on la rebâtisse!

Une photo prise en août 2013 depuis le théâtre du Châtelet.

P1040466

15 avril 2019

Tel Aviv on Fire - Sameh Zoabi / Le vent de la liberté - Michael Herbig

Je suis allée voir Tel Aviv on Fire de Sameh Zoabi, ayant aperçu la bande-annonce. Il s'agit d'une comédie qui se passe entre Jérusalem et Ramallah, en zone palestinienne. Salam, un Palestinien qui vit à Jérusalem, passe tout les matins par le même "check-point" pour aller travailler comme stagiaire à Ramallah, sur le plateau d'une série à succès, "Tel Aviv on Fire", qu'Israéliens et Palestiniens regardent avec le même intérêt. Un jour, Salam se fait arrêter au "check-point" par Assi, un officier israélien zélé et très fan de la série. Assi commence à vouloir mettre son "grain de sel" et donner des idées pour le scénario de la série qui est écrit au jour le jour. En effet, Salam fait croire qu'il est le scénariste de la série. J'ai trouvé l'idée de départ très sympa, mais que c'est "mou"! Il n'y a aucun rythme. J'ai été déçue et je pense que je n'étais pas la seule. Lire le billet de ffred qui a beaucoup plus aimé le film que moi.

J'ai nettement préféré Le vent de la liberté de Michael Herbig. Le scénario est tiré d'une histoire vraie qui s'est passée en 1979 dans l'ex-Allemagne de l'Est. Une famile de quatre personnes décide de passer à l'Ouest en montgolfière. Avec un couple d'amis, ils ont fabriqué un ballon qui s'envole une nuit et qui malheureusement retombe à proximité de la frontière avec l'Ouest. A partir de là, un suspense s'installe entre la Stasi, la police d'Etat qui retrouve le ballon et veut retrouver les fuyards, et cette famille qui décide de refaire une tentative en emmenant, cette fois-ci, leurs amis. L'ensemble est haletant avec de très bons acteurs. L'atmosphère pesante qui devait régner à cette époque où tout le monde surveillait tout le monde est plutôt bien rendue. Un bon film qui a aussi plu à ffred et Pascale.

12 avril 2019

La flor - Mariano Llinás

P1100935        P1100936

J'ai terminé de voir La Flor de Mariano Llinás, cet ovni cinématographique argentin de plus de 13 h (dont 1/2 heure de générique de fin!). Je pense que ce film n'est projeté pratiquement qu'à Paris (dans trois salles). Le film est sorti en quatre parties, d'une durée d'environ 3h20 chacune, à une semaine d'intervalle, depuis début mars 2019. La Flor, film inclassable et irracontable, comporte six épisodes d'inégales longueurs: le troisième épisode à lui seul dure presque 5h30. En revanche, le sixième épisode ne dure que 30 minutes. Ces six épisodes sont six histoires correspondant peut-être à un genre cinématographique. Les quatre premiers épisodes ont un début mais pas de fin. Le cinquième épisode tourné en noir et blanc et sans aucun son est un hommage au film Partie de campagne de Jean Renoir. Le sixième épisode, très court par rapport aux autres et filmé de loin avec une image vaguement floue, n'a pas de début, mais on assiste à l'épilogue. Mais me direz-vous, on peut se demander comment je n'ai pas calé avant la fin car honnêtement j'aurais pu. Hé bien, étant une spectatrice curieuse (comme d'autres), j'ai voulu savoir ce qui allait se passer puisque les trois premières parties se terminent avec un laconique "à suivre". Ce qui m'a donné envie d'aller voir les quatre parties de ce film, ce sont les quatre actrices principales, issues du théâtre argentin (elles ont formé une compagnie théâtrale). Je les ai trouvé remarquables. Dans chaque épisode, elles jouent des rôles très différents plus ou moins importants, à part le 5ème épisode où elles ne sont pas présentes. J'avoue que j'ai trouvé l'ensemble un peu inégal. Je recommande tout particulièrement les deux premiers épisodes qui composent la première partie. Dans le premier, une momie très "Rascar Capac", comme dans Tintin, a des pouvoirs maléfiques qui rend fou ceux qui s'en approchent. Dans le deuxième épisode, mon préféré et je pense le plus réussi, on assiste à un mélo musical. Il s'agit d'une chanson qui ne parvient pas à se faire, parce qu’un duo de stars de la variété, couple en voie de séparation, refuse de se trouver en présence dans le même studio d’enregistrement. A partir du troisième (celui qui dure plus de 5 heures), je trouve que cela se gâte un peu avec une vague histoire d'espionnage pendant la Guerre Froide et ce qui s'ensuit après (il y a des longueurs). Ce qui est amusant, c'est que les trois quarts du dialogue est en français. On retrouve nos quatre actrices / espionnes poursuivies par des tueuses engagées par un certain Casterman (comme l'éditeur de Tintin). Dans le 4ème épisode, elle sont tour à tour des sorcières ou des actrices qui jouent dans un film pendant que le réalisateur décide de filmer des arbres. J'ai déjà parlé du cinquième épisode. Quant au sixième, on voit des femmes (les quatre actrices) au bord d'une rivière. Je n'ai pas forcément compris ce qui se passait, à part qu'elles allaient être libérées. Voilà, je pense que mon billet prendra moins de temps à lire que je n'en ai passé (plus de 13 heures!) dans une salle de cinéma pleine. Si vous en avez la possibilité, allez voir au moins la première partie, Flor 1, comprenant les deux premiers épisodes, qui vous donneront envie de continuer. 

9 avril 2019

Vilhelm Hammershøi - Musée Jacquemart-André

Etant en congés trois jours, je suis allée voir la très belle exposition d'une quarantaine de toiles de Vilhelm Hammershøi, un peintre danois (1864-1916), au Musée Jacquemart-André, boulevard Haussmann (qui a servi de décor pour des scènes de Fedora, le dernier film de Billy Wilder, en 1978). J'avoue que je ne connaissais pas du tout l'oeuvre de ce peintre danois* dont je n'avais jamais entendu parler. Il y a 30 ans, ses tableaux avaient été exposés pour la première fois en France au Petit Palais, et puis une autre exposition avait eu lieu au musée d'Orsay en 1997. Pour mettre en perspective l'oeuvre de Vilhelm Hammershøi, il y a des tableaux de son frère Svend, de son beau-frère Peter Ilsted (le frère de sa femme), et d'un ami, Carl Holsøe. Vilhelm Hammershøi a pris comme modèle ses proches, dont sa femme souvent peinte de dos, ou sa mère. Les tableaux sont dans des gammes de gris et blanc avec parfois des couleurs chaudes. Il représente des intérieurs vides ou parfois occupés par une silhouette féminine. Cette exposition qui dure jusqu'au 22 juillet 2019 m'a beaucoup plu. Le musée, dans un très bel hôtel particulier qui se visite, est ouvert tous les jours de 10h à 18h, et fait nocturne le lundi soir jusqu'à 20 heures 30. Et j'ajouterai que l'on peut prendre les tableaux en photo. J'en ai profité.

20190408_135802 Peter Ilsted : Mère et enfant

20190408_135620 La mère de Villhelm Hammershøi

20190408_135526 Ilda Ilsted La future épouse d'Hammershøi. Il a pas mal travaillé d'après une photo car à l'époque c'était mal vu qu'une jeune femme pose pendant des heures pour un peintre, fut-il son futur mari.

20190408_135508 Autoportrait

20190408_134807 Intérieur (Musée d'Orsay)

20190408_134546 Intérieur avec un pot de fleur

20190408_134442 Intérieur

20190408_134308 Intérieur avec rayon de soleil sur le sol

20190408_134124 Intérieur

20190408_134100 Intérieur avec une femme de dos

20190408_133944 Intérieur avec une femme arrangeant des fleurs dans un vase

20190408_133744 Superbe tableau qui se trouve au Musée d'Orsay. On sent le relâchement de la femme assise. Titre : Hvile ou Repos

20190408_133643 Intérieur avec coin de salle à manger

20190408_133609 Intérieur avec une femme debout

20190408_133515 Cour intérieure de la maison où habitait le peintre

20190408_132901 Cathédrale de Copenhague

20190408_132800 Paysage : très sobre

20190408_132731 Paysage

20190408_132648 La mère du peintre Vilhelm Hammershøi

20190408_132531 Etude d'une femme vue de dos

20190408_132323 Carl Holsøe : Femme de l'artiste dressant la table

20190408_132221 Intérieur avec un jeune homme lisant (Svend Hammershøi)

 * et non hollandais comme je l'avais écrit par erreur (merci Keisha).

7 avril 2019

L'avenir du capitalisme - Bernard Maris

Avec L'avenir du capitalisme, voici une quatrième chronique concernant Oncle Bernard dans le cadre des hommages que je (ta d loi du cine, squatter chez dasola) rends aux morts de Charlie Hebdo.

P1100924

Ce petit ouvrage (67 pages) est paru à titre posthume aux éditions LLL (Les Liens qui Libèrent) en 2016. Le texte de Bernard Maris commence p.15. Le livre reprend le texte d'une conférence prononcée par Bernard Maris, à Paris, le 11 janvier 2010, à l'Institut Diderot. Dominique Lecourt, qui dirige ce laboratoire d'idées français lancé le 19 octobre 2009, explique dans une émouvante préface les circonstances de la rédaction de ces quelques dizaines de pages. J'y relève une citation: "En l'écoutant [Bernard Maris] sur France Inter, on était frappé de ce qu'il ne coupait jamais la parole à ceux dont il ne partageait pas les opinions".

Concernant ce questionnement sur l'avenir du capitalisme, la réponse qu'il tente ici d'y apporter (comme on "tente" une performance, dirais-je) se place d'abord d'un point de vue économique, bien sûr, - puisqu'il était économiste -, mais aussi avec des références historiques, sociologiques et peut-être un petit peu philosophiques. Il en appelle à Karl Marx évidemment, mais aussi à Max Weber, et à [John Maynard] Keynes...

L'ouvrage est divisé en deux parties. D'abord, "le capitalisme est-il moderne"? Pour parler de l'avenir, il commence bien entendu par évoquer le passé et l'apparition de longue date d'éléments isolés (grand commerce [à longue distance], prédation, comptabilité...). Si j'ai bien compris, le capitalisme apparaît quand les "travailleurs" l'emportent sur les "guerriers" et les "prêtres"(pour reprendre les trois fonctions dont parle Georges Dumézil pour les épopées des sociétés indo-européennes), et lorsque apparaît la notion de "surplus" et d'accumulation.

Bernard Maris égrène et expose quatre éléments qui manquaient aux époques pré-capitalistiques et que ce "jeune homme" (le capitalisme) va amener. Puis sa démonstration respectera ces quatre parties annoncées p.23: le travail (et le marché du travail); le crédit (la taille des marchés et la production de masse); le machinisme (et la soumission de la technique à la science); le rapport au temps (le temps linéaire qui se substitue au temps cyclique). Je cite (p.24): "le capitalisme naît lorsque l'esprit du capitalisme habite la majorité des dirigeants, et bientôt la société tout entière, à travers le travail et la techno-science." Je mentionnerai que le sous-entendu que les paysans travaillaient moins, en 1914, qu'aujourd'hui, m'a d'abord fait sauter au plafond (p.45)... avant que je comprenne mon malentendu: Bernard Maris parlait bien de prise en compte du travail "marchand" (rémunéré), et non du travail en autarcie.

Pour ma part, autant j'adhère aux explications historiques, autant les explications du capitalisme en lien avec la psychanalyse (le bourgeois qui refuse de jouir...) me paraissent personnellement superflues (comme on le sait, ce n'est pas ma tasse de thé). Il me suffit que soit énoncé que le capitalisme est un système qui fonctionne sur la frustration et la servitude. Ne vaut-il pas mieux que les entrepreneurs capitalistes exercent leur tyrannie sur leur compte en banque que sur leurs compatriotes? La réponse ne me semble pas si évidente. Le capitalisme se présente aussi avec le masque d'un jeu où tout le monde serait gagnant: l'échange créant davantage de richesse(s) qu'il n'y en avait au départ. Le problème est que cette "richesse" est devenue, exclusivement, financière. La violence du capitalisme s'est aussi (re)portée sur l'environnement. Comment l'Homme s'en sortira-t-il?

Et l'avenir du capitalisme (abordé en seconde partie, p.49)? j'ai trouvé qu'aucune des différentes possibilités qu'il balaie n'incite à l'optimisme... Le verrons-nous avoir tort? Par exemple, la Chine verrait bien, d'un côté, les salaires de ses travailleurs augmenter; mais de l'autre, l'immensité de son propre marché intérieur lui garantirait des économies d'échelle, "ce qui fait qu'on [l'Europe?] est mal barrés". Le progrès technique n'est sans doute pas une solution en raison de l'impossibilité de la croissance dans un monde fini. La solution (en conclusion) pourrait venir de l'économie de l'altruisme, l'économie sociale et solidaire (j'adhère!).

Un rapide coup d'oeil sur la blogosphère ne m'a pas permis de trouver beaucoup de mentions de cet ouvrage, à part sur des blogs de librairies. Mention spéciale pour le blog de Ludovic (sous-titré "une opinion parmi d'autres"), qui a à la fois parlé du livre et mis en ligne la vidéo de la conférence

Au final, la version rédigée, construite, condensée, du livre, est bien évidemment différente de la version improvisée, semble-t-il, d'après quelques notes jetées sur des feuilles (improvisations touffues sur un sujet sur lequel il travaillait depuis des décennies, bien entendu). J'ai été un peu dérouté par le décalage entre le son et les mouvements des lèvres? Mais j'ai pioché des éléments pour le présent billet indifféremment dans l'un et dans l'autre, même s'il est difficile de résumer 56 minutes ou 52 pages en quelques lignes. Je vous invite donc à consulter les deux! En ce qui me concerne, j'ai apprécié le sens de la formule de Bernard Maris. Bizarrement, j'ai eu l'impression de connaître isolément beaucoup des éléments épars qu'il cite, mais sans jamais en avoir auparavant fait la synthèse, la "mise en relation", pour arriver à la démonstration qu'il apporte avec sa pensée construite. N'est-ce pas ce que l'on attend d'un érudit, d'un intellectuel, d'un "spécialiste" ou d'un "expert"?

Pour la suite, je pense que ma prochaine chronique d'un ouvrage d'Oncle Bernard portera, d'ici quelques mois, sur sa Lettre ouverte aux gourous de l'économie qui nous prennent pour des imbéciles [chroniqué le 07/08/2019].

*** Je suis Charlie ***

4 avril 2019

Le hibou - Samuel Bjørk / Art et décès - Sophie Henaff

Pour ceux qui ont lu et aimé Poulets grillés et Rester groupés, vous risquez d'être déçus, comme je le suis, par Art et Décès de Sophie Henaff (309 pages, Albin Michel). On retrouve la brigade de police commandée par le commissaire Anne Capestan, qui a accouché d'une petite Joséphine qui capte toute l'attention de sa maman. J'ai trouvé que l'intrigue ne cassait pas trois pattes à un canard. La capitaine de police Eva Rosière, un membre du groupe, a pu enfin vendre un de ses scénarios et un film est en train d'être tourné. Manque de chance, un jour, le réalisateur est retrouvé mort à l'heure du déjeuner, un poignard entre les omoplates. Bien entendu Capestan et son groupe vont mener l'enquête dans le studio où s'est déroulé le meurtre. Et Eva est la première suspecte pour diverses raisons. Moi qui avais souvent souri en lisant les deux précédents, je n'ai pas retrouvé l'humour des deux précédents. Les membres de la brigade manquent de relief. Et pour ceux qui n'ont pas lu les tomes précédents, on a dû mal à comprendre ce qui fait leur personnalité. Sophie Henaff, ou l'éditeur (?), y a d'ailleurs pensé car à la fin du volume, il y a des extraits choisis des deux volumes précédents sur les "poulets grillés".

P1100874

 Je passe à Le Hibou de Samuel Bjørk (Pocket, 470 pages), un excellent thriller norvégien qui m'a captivée de bout en bout (hi!). Une jeune fille est retrouvée assassinée dans un clairière. Son corps est recouvert de plumes d'oiseaux (de hibou). L'enquêteur criminel Holder Munch aidé par Mia Krüger, une jeune femme un peu traumatisée mais très intelligente, vont mener l'enquête ,dont une partie se déroule dans une exploitation horticole où vivent des jeunes en rupture avec leur famille. Les suspects sont nombreux mais le nom du ou la coupable ne nous est révélé qu'à la toute fin. J'ai trouvé que l'intrigue tenait debout et elle tient en haleine. J'ai tellement aimé que je compte lire le roman précédent de l'écrivain, Je voyage seule.                                                               

P1100873

1 avril 2019

Rosie Davis - Paddy Breathnach

P1100871

Je ne suis pas allée voir tout de suite Rosie Davis, un film irlandais sorti le 13 mars. Aujourd'hui le 1er avril 2019, soit 3 semaines après sa sortie, il n'est plus programmé que dans 3 ou 4 salles à Paris et même pas à toutes les séances. Retrospectivement, j'aurais été déçue de ne pas l'avoir vu. C'est un film qui vous secoue dès les premières images. La caméra ne quitte pratiquement pas le visage de Rosie Davis (Sarah Greene, une actrice que je ne connaissais pas et qui est sensationnelle), une jeune femme courageuse d'une trentaine d'années.

En guise de préambule, en "voix off", un journaliste dans une émission de radio fait mention que l'Irlande est le pays d'Europe où les SDF sont les plus nombreux par rapport à la population irlandaise.

Depuis deux semaines, Rosie, une mère de quatre enfants dont trois en bas âge, appelle des hôtels les uns derrière les autres en demandant s'il y aurait une possiblité de trouver une chambre pendant une nuitée ou plus. Elle suit une liste que lui a communiqué la mairie qui se porte garante et paye pour les personnes comme cette famille qui vit dans leur voiture. En effet, ils ont été expulsés de leur maison dans laquelle ils vivaient depuis sept ans, le propriétaire ayant repris son bien pour le vendre, Rosie et son compagnon John Paul ont bien entendu été dans l'incapacité de l'acheter. Pendant que son compagnon travaille dans un restaurant à Dublin, Rosie accompagne ses enfants à l'école et n'arrête pas d'appeler encore et toujours. Les enfant un peu turbulents souffrent de cette situation mais Rosie est là, patiente envers eux, faisant son possible pour ne pas "craquer". A la fin, on sent qu'un immense amour est le ciment cette famille qui se lave dans les toilettes de bar et qui a faim. Les corn flakes et les frites, au bout d'un moment, ce n'est pas nourrissant. Le film dure 1h20 et se passe beaucoup dans l'habitacle de la voiture. Rosie ne veut pas que l'on dise qu'elle est SDF mais qu'elle est enfermée dehors avec sa famille. Personnellement, je ne sais pas comment je réagirai si j'étais dans cette situation. Un film que je vous recommande absolument, tout comme Aurore.

Dans la brochure que j'ai trouvée dans le cinéma où je l'ai vu, il est fait mention qu'en France, il y a 4 millions de personnes mal-logées ou privées de domicile (d'après la Fondation Abbé Pierre).

29 mars 2019

Agnès Varda est décédée aujourd'hui, 29 mars 2019

Je viens d'apprendre cette très mauvaise nouvelle. Je connaissais peu le cinéma d'Agnès Varda (1928-2019), oui, je l'avoue, mais son dernier film Visages, village est une pure merveille que je vous recommande. Un remède à la mélancolie (pour reprendre le titre d'une émission de radio que j'aime bien). Elle va rejoindre Jacques (Demy). Tristesse pour ceux qui restent.

28 mars 2019

Convoi exceptionnel - Bertrand Blier

Le nouveau Bertrand Blier, Convoi exceptionnel m'a plu pour ses dialogues absurdes, souvent drôles, un peu crus, mais dits avec talent par Gérard Depardieu (Taupin) et Christian Clavier (Foster), les deux personnages principaux. Ils sont entourés d'une pleiade de comédiens, tous épatants comme Alex Lutz, Audrey Dana, Alexandra Lamy ou Philippe Magnan. Il n'y a pas vraiment d'histoire car les personnages vont d'un endroit à un autre, font des choses (même commettre un meurtre), en attendant que des personnes arrivés "par hasard" leur donnent des pages d'un scénario. Ils le suivent à la lettre avec les dialogues, même s'ils ne savent pas pourquoi. Le film dure 1H20. J'ai passé un bon moment, surtout vers la fin quand Depardieu, toujours gourmet, mange du foie gras en énonçant une recette pour cuire du poulet qui donne l'eau à la bouche. Et puis, une scène du fim m'a donné envie de revoir Quai des Orfèvres de Clouzot pour une chanson que chante Suzy Delair, Danse avec moi. C'est que j'ai fait en rentrant chez moi. Merci M. Blier. Lire les billets de Pascale et Ffred.

PS : Pour rebondir sur ce qu'a écrit Miss Fujii dans son commentaire, dans la salle où j'étais, on n'était pas nombreux et au moins trois personnes (dont un couple à côté de moi) sont partis avant la fin. En résumé, "ça passe ou ça casse". C'est dommage parce que j'ai bien aimé la fin.

26 mars 2019

La transparence du temps - Leonardo Padura

P1100869

Avant que j'évoque des polars plus ou moins réussis, je veux vous convaincre de lire le nouveau Leonardo Padura, La transparence du temps (428 pages, Editions Métailié) dans lequel on retrouve Mario Conde, l'ancien policier devenu un commerçant de livres anciens. Le roman se déroule entre le 4 septembre et le 9 octobre 2014 (le jour des 60 ans de Conde), et un épilogue se passe le 17 décembre 2014 (le jour où Obama et Raùl Castro ont entamé des négociations pour la normalisation des relations entre les USA et Cuba et la restauration des relations diplomatiques). Comme Keisha, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Conde qui rêve toujours de boire du bon café, qui fume des cigarettes et ne boit pas toujours du bon rhum. Entouré de ses amis fidèles et de son amoureuse Tamara, ainsi que son chien Basura II, Conde va reprendre son métier d'enquêteur pour rendre service à Bobby, un ancien camarade de lycée. Bobby, amateur d'art, s'est fait plaquer par son petit ami Raydel qui en a profité pour vider l'appartement qu'ils partageaient. lI a en particulier dérobé une très ancienne vierge noire en bois de grande valeur, importée d'Europe au moment de la guerre civile espagnole dans les années 30. Cette vierge va malheureusement provoquer quelques morts violentes. Pour Padura, ce roman est surtout l'occasion de faire une description de Cuba et de ses habitants en pleine décrépitude où la richesse côtoie la misère. Même pour Conde et ses proches, les produits de première nécessité manquent. Pour se déplacer, Conde prend les taxis collectifs ou marche longtemps. Il y a des descriptions de quartiers où les maisons sont des simples assemblages de tôles. Le récit est ponctué par l'histoire de la vierge noire et ses origines datant au moins de la chute de Saint-Jean d'Acre en 1291. Un magnifique roman avec un Conde un peu bougon qui n'est pas pressé de fêter ses 60 ans. Lire aussi le billet de Clara.

Le blog de Dasola
  • CINEMA, LIVRES, DVD, SPECTACLES, TV - BILLETS DE BONNE ET (parfois) MAUVAISE HUMEUR. Critiques et opinions sur films, livres et spectacles. [Secrétaire de rédaction et statistiques: "ta d loi du cine" (215 commentaires, du 17/01/07 au 14/04/24)].
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
83 abonnés
Liens (en cours de mise à jour)

** INDEX AUTEURS (LITTÉRATURE), FILMS & REALISATEURS (CINÉMA) **

*** CHALLENGES DE L'ANNEE EN COURS ***


** LE SITE DU STATISTICIEN **


*** LIENS ***
(BLOGUEURS COMMENTANT SOUVENT LE MIEN)

  • = Dix blogueuses et blogueurs ayant fait au moins 500 commentaires chez dasola se présentent =
  • On crée un lien lorsqu'un blogueur a commenté au moins cinq billets en venant à (au moins) deux dates différentes sur ce blog. 
  • Une adresse de mail (xxx@yyy.fr ou com...) [non publiée!] est exigée par Canalblog pour enregistrer votre commentaire. 
  • Vous ne voyez pas tout de suite apparaître votre commentaire, car je dois d'abord le valider (cela peut prendre quelques heures)
CINÉMA (22 blogs en activité)

DIVERS - CULTURE (58 blogs en activité)

LIVRES (70 blogs en activité)

QUELQUE TRISTESSE

QUELQUES BLOGS DÉSORMAIS EN PAUSE (À MON GRAND REGRET)

QUELQUES INFIDÈLES (NE ME RENDENT PLUS MES COMMENTAIRES...)

QUELQUES INTROUVABLES (BLOGS SUPPRIMÉS OU DISPARUS?)

SANS BLOG (COMMENTATEURS SUR LE MIEN)

STATISTIQUES, INFORMATIONS, RECORDS (DEPUIS LA CRÉATION DU BLOG)

  • * Blog créé le 09/01/2007, transféré sur Canalblog en juin 2007, migré à l'insu de son plein gré sur l'outil Overblog en février 2024 *
  • 2702 billets (au 16/04/24), dont tous ont eu au moins un commentaire
  • 33 097 commentaires (au 16/04/24 [+ 20 [anciennement 203] "égarés" lors de la migration"]) [dont 260 dasola] par au moins 1273 personnes, dont 101 (re)venues en 2024
  • 407 blogueurs [dont 156 actifs en 2024] m'ont fait au moins 5 et jusqu'à 1209 (au 16/04/2024) commentaires (voir ci-dessus)
  • Abonnés (être prévenu à chaque nouveau billet publié sur le blog): 77 au 07/03/2024 (via "Newsletter" ci-dessus)
  • Billet commenté par le plus de personnes: 77 commentaires par autant de commentateurs/trices (billet du 09/01/2014)
  • Billet comptant le plus de commentaires: 123, par 46 commentateurs/trices différent(e)s (billet du 10/06/2023)
  • Record de commentaires en 1 an de date à date par 1 même blogueur-euse: 146 par DocBird (du 15/07/22 au 14/07/23)
  • Record de commentaires en un mois: 355 en janvier 2014
  • Record de commentaires en une année civile (même blogueur-euse): 143 par Manou en 2023
  • Record de commentaires en une journée: 44 le 09/04/2009
  • Records de nouveaux commentateurs en un mois: 24 (dont 22 blogueurs) en mai 2008 et mars 2009
Pages