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Le blog de Dasola

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7 avril 2018

La légèreté - Catherine [Meurisse]

Sans raison particulière, ce n'est qu'aujourd'hui que je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) publie, dans la série de mes hommages suite à "l'attentat" commis contre l'équipe de Charlie Hebdo, un billet sur ce livre, La légèreté, sorti en avril 2016 (date sur le dernier dessin: février 2016), et que j'avais déjà évoqué ici.

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Catherine a travaillé sur le "numéro des survivants" de Charlie Hebdo, et cette BD (thérapeutique, cathartique?) raconte comment elle s'est ensuite "reconstruite" elle-même après le massacre de ses collègues et amis, alors que seul le hasard (elle était en retard pour cause de panne de réveil pour cause d'insomnie pour cause de chagrins personnels...) a fait qu'elle a "raté" de peu l'irruption des assassins devant les présents en salle de rédaction.

Sur les 132 pages de cette bande dessinée atypique, les pages 11 à 33 constituent un terrible "témoignage/reportage vécu" sur l'événement. De la totalité du livre, j'extrais juste les quelques citations graphiques ci-dessous.

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Je n'en dirai pas plus sur le contenu que je laisse chaque lecteur découvrir avec sa propre sensibilité. Je préciserai juste que l'album est préfacé par Philippe Lançon, qui, lui, s'est mangé de la balle durant l'attentat (le "massacre", comme exprimé plus haut).

J'ai aussi fait, comme cela m'arrive parfois, une petite recension de blogs ayant publié une chronique sur ce livre, sans prétendre à l'exhaustivité. Vous pouvez donc aussi lire, par ordre alphabétique: Amandine (les lectures d' - ), Jean-Noël Leblanc, Joëlle (Les livres de - ), Le marque-pageLili Galipette, Lisou (Les pipelettes en parlent), Mo' (Chez - ), Nicole (Mots pour mots), Noukette, Romanthé (Vie de - ), Sandrine (Promenades et méditations), Sophie (Les tribulations d'une quinqua), Violette.

*** Je suis Charlie ***

5 avril 2018

Afrique du sud - Swaziland - Zimbabwe - Bostwana (3)

Avant de quitter la région du Cap, on a bien entendu été jusqu'au Cap de Bonne espérance, le bout sud ouest du continent africain.

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Pour répondre aux interrogations de Violette, nous avons été bien accueilli partout. Il faut dire que le tourisme en général et les touristes français en particulier sont une manne financière non négligeables des pays que l'on a visités. On s'est déplacés en car (il y a pas mal de distance d'un point à un autre). Mais entre le Cap et vers le parc Kruger, on a pris l'avion. Concernant la nourriture, on a très (trop) bien mangé. On s'est même risqué à manger de l'"exotique" : de l'impala, du phacochère, du crocodile. Concernant ce genre de voyage organisé, on ne voit pas d'enfants (ce sont des voyages hors période vacances scolaires et donc moins chers). Mais pourquoi pas? Les enfants devraient être enchantés de voir autant d'animaux en si peu de temps. Mais ce sont des voyages (et non des vacances). Il faut se lever de (très) bonne heure presque tous les jours.

Et concernant la question de Claudialucia sur la dégustation des 5 vins, j'ai été contente de manger peu de temps après car après avoir bu du vin à jeun, on ne sent pas forcément très bien.

Après le sud, nous sommes partis cap au nord est en direction du Swaziland et du parc Kruger et quelques réserves privées.

Le Swaziland est un royaume enclavé dans l'Afrique du Sud. Il a une frontière commune avec le Mozambique. Pour aller au Parc Kruger (30000 km2), le passage par le Swaziland permet de raccourcir le trajet. Au Swaziland, nous avons visité un village reconstitué, le village culturel du Swaziland (lire l'article assez détaillé sur Wikipedia). Le roi a plusieurs femmes et quelques dizaines d'enfants. Ce pays a un taux d'espérance de vie d'à peine 50 ans car le VIH fait rage. Il y a beaucoup d'enfants orphelins. Pour parvenir au Swaziland depuis Durban, nous sommes passé par la région des Zoulous.

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P1080091 Habitations zoulous

P1080100    Maisons dans le vllage reconstitué au Swaziland

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Le parc Kruger est un "incontournable" pour voir des animaux si ce n'est que les gens sont souvent déçus : trop touristique et pas beaucoup d'animaux à voir. Le parc est tellement étendu et très "balisé" que les animaux se cachent. Personnellement, je n'ai pas regretté notre safari.

P1080291 Admirez la belle tête de la lionne

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20180317_113645 Un troupeau d'éléphants

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Quand un éléphant traverse la route, les voitures s'arrêtent...

20180317_141439 Un koudou mâle qui se fond dans le décor avec ses cornes.

Dans les autres réserves privées contiguës au Parc Kruger, on a pu admirer presque dans chacun des rhinocéros, des buffles, des impalas.

 

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P1080063 Les gazelles et autres, on ne lasse pas de les voir tellement elles sont gracieuses.

Dans le prochain billet, je vous montrerai des oiseaux.

2 avril 2018

La prière - Cédric Kahn

J'ai vu La prière de Cédric Kahn car j'avais apprécié la bande-annonce. J'ai été plutôt déçue contrairement à Pascale ou Ffred.
L'histoire est intéressante. Elle se déroule dans les Alpes. Thomas vient de rejoindre une communauté de jeunes drogués. Leur seule thérapie pour s'en sortir est la prière. Thomas, âgé d'une vingtaine d'années, a du mal, au bout d'un certain temps, à accepter la discipline et la vie monacale, bien qu'il soit aidé par les autres. Puis, miracle, suite à deux rencontres féminines, Thomas change d'attitude et son cheminement vers la foi est très rapide. Et à partir de là, c'est moi qui n'y ai pas cru. Et par ailleurs, je n'ai pas été convaincue par le jeune acteur Anthony Bajon qui a pourtant reçu un prix d'interprétation au dernier festival de Berlin. J'ai noté qu'au moins deux spectateurs sont partis avant la fin. Pour résumer, je n'ai pas grand-chose à dire sur ce fim. J'ai nettement préféré L'apparition de Xavier Giannoli.

30 mars 2018

Afrique du sud - Swaziland - Zimbabwe - Bostwana (2)

Je continue ma chronique sud-africaine avec la route des vins et un arrêt dans la ville de Franschhoek (la ville des Français) peuplée par des descendants des Huguenots qui ont émigré dans cette région après un exil de deux ou trois ans en Hollande suite à la révocation de l'Edit de Nantes en 1685. C'est le gouverneur hollandais du Cap qui souhaitait que des vignerons s'installent dans cette région riche en alluvions. Les Huguenots sont arrivés grâce à des bateaux de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. De nos jours, le vin d'Afrique du Sud est réputé. Dès les années 1700, après une génération, la langue française n'était plus parlée. Cela faisait suite à la politique d'assimilation du gouverneur en place. En revanche, les noms de famille sont restés. A l'intérieur du musée, on trouve la liste des noms français des familles qui ont immigré. Et certains sont encore portés de nos jours.

P1070648  Musée des Huguenots à l'intérieur duquel on trouve pas mal de documents conservés. Il n'est pas très grand et un peu poussiéreux.

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P1070656  De belles roses blanches dans le parc alentour autour du monument

P1070661  J'avais aussi repéré l'entrée de la bibliothèque du village

P1070668        P1070672  Le temple prostestant

P1070644 Peu avant d'arriver dans le village de Franschhoek, on a fait un arrêt devant une statue de Nelson Mandela érigée devant l'entrée de la prison Victor Verster à Paarl où il a purgé ses dernières années d'incarcération.

On a fait un arrêt dégustation (5 vins) et pique-nique dans un domaine viticole.

On a goûté 2 rouges, 2 blancs et 1 rosé à jeun (très bons). Heureusement qu'après, on a eu du "solide". On a mangé sous les arbres. Un moment très agréable.

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Puis on a fait un arrêt dans la ville de Stellenbosch, pas exceptionnelle, mais quelques jolies façades et des diamantaires. Je rappelle que l'Afrique du Sud est un des premiers producteurs mondiaux d'or, de platine et de diamant.

P1070703  L'arsenal

P1070707  Une église

P1070729  Une maison

P1070722  Moederkerk

Et voici à nouveau quelques animaux et en particulier des félins comme me l'a demandé Maggie.

P1070858  Hippos

P1070962  Rhinos

P1070995  Les premiers éléphants (deux femelles) vus dans le parc Kruger

P1080056  Un buffle

P1080337  Le lion de face...

P1080326  de dos...

P1080345  de profil...

P1080356  dans l'attente.

J'ai été impressionnée quand je l'ai vu. On était très près et il n'était pas dans une cage.

P1080400  La lionne et les lionceaux. Comme ils bougeaient vite, ce n'était pas facile de faire des photos autour du 4X4.

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P1080417  Une maman guépard et son petit qui téte.

P1080422  Les mêmes

P1080423  Les deux autres petits.

P1080425  Les quatre ensemble. Il faut noter que le guépard est un animal en danger d'extinction.

C'est tout pour l'instant, la suite dans un prochain billet.

28 mars 2018

Afrique du sud - Swaziland - Zimbabwe - Bostwana (1)

Je vais publier plusieurs billets sur mon périple en alternance avec des billets "cinéma" ou "livres"

Me voici donc revenue d'un voyage de 2 semaines intenses au Sud de l'Afrique. Que du bonheur ! De beaux paysages, des gens intéressants et beaucoup d'animaux dans des réserves immenses. Quand on débarque de l'avion, on est d'abord frappé par la température extérieure : minimum 25°, on est au début de l'automne dans l'hémisphère sud. J'ai fait plus de 1800 photos mais seulement seules 500 ou 600 sont réussies.

Ce pays grand comme deux fois la France est peuplé de 54 millions d'habitants dont 80% de Noirs, 8% de Blancs (dont la majorité sont des Afrikaners d'ascendance hollandaise ou huguenote). Le reste se compose d'Asiatiques (sous-continent indien) et de "coloured" (ni blancs, ni noirs).

Parmi la population noire, il y a plusieurs ethnies dont les Zoulous.

Nous avons commencé par la région du Cap, il n'y a pas plu depuis plus de 6 mois, toute la région manque d'eau et il y a des restrictions sévères. C'est une ville au bord de l'Océan à l'extrème sud du continent, la péninsule et le cap de Bonne espérance, où l'on est allé, ne sont pas loin.

 

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P1070600 Le panneau indicateur au Cap de Bonne Espérance

On a eu de la chance de monter à la "Mountain Table", la Montagne de la Table qui domine la ville du Cap et les alentours. La plupart du temps, cette montagne plate (d'où son nom) qui a plus de 230 millions d'années est dans le brouillard, et donc beaucoup de touristes ne peuvent pas y monter (en téléphérique ou même à pied) pour admirer le très beau panorama de la région du Cap avec l'Océan Atlantique, avec l'île de Robben island où Nelson Mandela fut emprisonné 19 ans (sur les 27 qu'il passa en détention).

 

P1070304 La Montagne de la table

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De la Montagne de la table, voici la vue que l'on a.

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La Montagne de la Table vue du bassin et du port "Victoria and Albert Waterfront" au Cap.

Dans la ville, il y a un quartier coloré dans tous les sens du terme appelé "Bo Kaap", c'est le quartier musulman.

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P1070400 La mosquée

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En attendant la suite de la visite, quelques photos d'animaux que l'on ne connaît que dans les zoos dans nos contrées.

20180317_141845 Phacochères

P1090135 Une femelle croco. Elle ne bougeait avec sa gueule grande ouverte mais "ce n'est pas un crocodile en plastique" comme nous a dit un guide.

P1090200 C'est à Chobe, au Bostwana, que l'on trouve la plus grande concentration d'éléphants, ils aiment l'eau et savent nager.

P1090237        P1090228 Toujours à Chobe, éléphants et éléphanteaux

P1070507 Des manchots d'Afrique du Sud, ce sont encore des poussins, mais qui sont aussi gros que les parents.

P1070519 Des manchots adultes

P1070379 Une oie du Nil avec son poussin

P1070562 Des autruchons dans une ferme d'autruches

P1070838 Des hippos dans la rivière de Sainte-Lucie au nord de Durban sur la route du Swaziland.

P1070976Une femelle rhino avec son petit à côté d'elle (si, si!).

P1080034 P1080044 Des girafes

P1070952 Un zèbre et son petit

P1080077 D'autres zèbres

Un "champ" d'impalas (nourriture principale de beaucoup de prédateurs). On en voyait chaque fois par dizaines

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La suite dans un prochain billet.

26 mars 2018

Les Elus - Steve Sem-Sandberg

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Les Elus (Editions Robert Laffont, 550 pages terribles) du Suédois Steve Sem-Sandberg a reçu le Prix Médicis étranger en 2016. Même s'il s'agit un roman, il se base sur des faits réels. C'est l'évocation de ce que vécurent des centaines d'enfants dans la clinique pédiatrique Am Spiegelgrund situé dans un des arrondissements de Vienne en Autriche entre 1938 et 1945.

Avec l'approbation de Berlin et du Führer, les enfants de tous âges (des nourrissons aux adolescents) malformés, sourds, muets, idiots, handicapés physiques ou mentaux ou même délinquants, furent "traités" entre ces murs, c'est-à-dire euthanasiés plus ou moins vite. La plupart mouraient dans d'affreuses souffrances consécutives à des injections de phénobarbital appelé "Luminal". Avant leur mort, ils étaient l'objet d'expériences médicales souvent douloureuses (pneumo-encéphalographie, ponctions lombaires sans anesthésie, etc). Maltraités, battus et sous-alimentés, ces enfants étaient sans défense. Sur les actes de décès envoyés aux parents (qui ignoraient souvent ce que l'on faisait subir à leurs enfants), il était écrit que ces derniers était décédés de "causes naturelles" Après leur mort, certains cadavres étaient autopsiés et les médecins leur prélevaient le cerveau qui était plongé dans une solution de formol à des fins d'expériences ultérieures. Bien des années plus tard, on a retrouvé les cerveaux de plus de 780 enfants conservés dans des bocaux de formol dans le sous-sol de la clinique. Sem-Sandberg s'attache à quelques enfants qui ont traversé cet enfer. L'un s'appelle Adam Ziegler, il sert de fil rouge à  cette histoire. Avec ses cheveux frisés et son air de "tatar", on l'a considéré comme un demi-juif. Un jour, il réussit à s'évader tandis que d'autres n'auront pas cette chance. Sem-Sandberg a, je pense changé le nom des enfants mais il a gardé la vraie identité de médecins qui ont opéré durant cette période de la guerre. En particulier, il y avait Heinrich Gröss qui est à l'origine de la mort de centaines d'enfants. Il est mort nonagénaire en 2005 sans avoir jamais été condamné (!). Dans les années 1930, "il avait été décidé que Vienne soit purgée de 15% de sa population totale - telle était la proportion de la "sélection négative" estimée par les hygiénistes raciaux de cette ville." (p. 538).

J'ai retenu une phrase qui résume tout. "Après que le cerveau d'une jeune fille soit extrait et plongé dans le formol, les glandes y sont rattachées afin que la jeune fille devenue objet anonyme, puisse être examinée autant de fois que nécessaires. Les morts ne meurent pas seulement une fois, ils meurent éternellement" (p. 528).

Une oeuvre que je conseille.

10 mars 2018

Pause bloguesque

Bonjour à tous,

Aujourd'hui (10 mars 2018), je suis en partance pour l'Afrique du sud et un peu le Botswana.

J'espère admirer les "BIG FIVE" : lions, éléphants, buffles, léopards et rhinocéros.

Je vais aussi voir les chutes du Zambèze.

Donc pendant plus de 15 jours, je serai absente sur la blogosphère mais mon squatteur préféré sera peut-être présent. Je lui laisse la souris (puisque je serai avec les éléphants!).

A bientôt.

8 mars 2018

Wajib, L'invitation au mariage - Annemarie Jacir / Lady Bird - Greta Gerwig

Voici deux films réalisés par des femmes. Ces deux films plutôt modestes sont très réussis. Je vous les recommande.

Je commence par Wajib, l'invitation au mariage (Miriam en dit beaucoup de bien) de la Palestinienne Annemarie Jacir. En Palestine, à Nazareth, Abu Shadi et Shadi, un père et son fils,partent en voiture distribuer l'invitation au mariage d'Amal, la fille du premier et la soeur du second. C'est une tradition dans cette région. Plutôt que de l'envoyer par la Poste, on la livre à domicile. Pendant des années, Abu Shadi, un professeur à la retraite, a élevé seul ses deux enfants, sa femme l'ayant quitté pour un autre. Shadi, son fils devenu architecte, vit désormais à Rome avec une italienne. Il est revenu exprès pour le mariage de sa soeur. Dans son pantalon rouge et ses cheveux en catogan, il détonne un peu dans le décor. Lui et son père discutent de choses et d'autre. Dans leur parcours en voiture, on constate que les ordures ne sont pas toujours ramassées dans les rues; et de même, les façades de certaines maisons sont défigurées par des bâches plastiques. La mère qui vit désormais aux Etats-Unis a aussi promis de venir. Les deux hommes passent d'une maison à l'autre jusqu'au coup de théâtre final au moment où Abu Shadi se confronte à son fils. C'est un dialogue très fort. Les deux acteurs principaux qui sont palestiniens, Mohammad et Saleh Bakri, père et fils dans la vie sont excellents. J'avais beaucoup apprécié Saleh Bakri dans Salvo (2013), Girafada (2013) et La visite de la fanfare (2007) dans lequel joue aussi son père.

Je passe à Lady Bird de l'actrice et maintenant réalisatrice Greta Gerwig. Pour son premier film dont elle a aussi écrit le scénario, il semble qu'elle se soit plus ou moins inspirée de sa propre jeunesse. A Sacramento, en 2002, Christine McPherson, presque 18 ans, qui se fait appeler Lady Bird, vit des moments difficiles entre sa mère, infirmière protectrice envers elle, son père qui vient de faire licencier de sa boîte, et le fait que Sacramento, elle en a "ras le bol". Elle rêve d'entrer dans une grande université sur la côte Est. Pour les nuls en géographie, Sacramento est la capitale de la Californie. J'ai aimé le ton du film pas niais du tout. C'est léger et tendre. Greta Gerwig: une réalisatrice prometteuse. Un joli film que Valérie et le Bison ont bien apprécié aussi.

7 mars 2018

Police partout - Charb

Mon billet-hommage de ce mois-ci me ramène loin en arrière dans le temps.

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J'ai (ta d loi du cine, squatter chez dasola) rencontré Charb à une séance de dédicace à Sciences Po Paris (où était aussi présent Tignous), il y a près de vingt ans (51e journée dédicaces Sciences Po, le 5 décembre 1998). Je crois me souvenir que j'avais profité de l'occasion pour prendre rendez-vous et pouvoir passer à la Rédaction (alors rue de Turbigo), pour une histoire de t-shirt - mais c'est une autre histoire, qui n'a pas débouché sur grand-chose. Ils ne m'avaient pas dit non (à mon projet de tee-shirts avec des dessins "de presse") après notre rencontre, c'est juste moi qui n'ai pas donné suite à ce dossier, pour des raisons bien extérieures à Charlie Hebdo.

Toujours est-il que j'avais obtenu deux dédicaces (dont l'une est restée inédite), pour le journal étudiant dont je faisais partie à l'époque, dont l'une sur Police partout.

Ce recueil (Bichro, coll. Le cri du crayon, août 1998) contient uniquement des dessins en N&B, pas de numéro de page! Je n'ai pas trouvé d'article ou critique concernant cet album sur des blogs ou sites en 2018: c'est vrai que, 1998, c'est antédéluvien, pour la Toile... La dernière annonce au Journal Officiel concernant Bichro éditions (association loi 1901) remonte à l'an 2000. L'album doit être épuisé aujourd'hui, je suppose. En tout cas, il ne figure pas sur la page wikipedia concernant Charb.

44 dessins mettent en scène des forces de l'ordre, essentiellement dans les 20 premières pages de l'album après la page de titre "Police partout". Suivent une partie titrée "FN partout" (11 pages) puis une dernière "Béton partout" (15 pages). Trois doubles pages, plusieurs pages composées de plus d'une vignette...

La "provocation" qui m'avait frappé en tant qu'étudiant reste présente. Je vous laisse apprécier (dans le désordre) ma petite sélection.

P1050528 du sociétal P1050522  de l'air du temps...  P1050526 du culturel 

P1050525 du bienveillant  P1050524 de l'historique  P1050527 du citoyen

(Soupir...)

*** Je suis Charlie ***

4 mars 2018

SIA - Salon International de l'Agriculture 2018

Aujourd'hui, 4 mars 2018, s'achève au Palais des Expositions à Paris le Salon International de l'Agriculture, dont la première édition eut lieu en 1964. Je n'y étais pas allée depuis plusieurs années et c'était une première pour mon ami. On a passé un très bon moment dans la plus grande ferme de France. Pour ceux qui connaissent, on a commencé par le hall 1, là où se trouvent veaux, vaches, cochons, moutons. Les bêtes sont magnifiques, rasées, pomponnées. Elles  sont très entourées par leurs propriétaires. Cela vaut le déplacement. De grands panneaux indiquent les races de bovins, ovins et autres. La nouvelle Aquitaine était à l'honneur. Comme de bien entendu, je suis allée admirer les bazadaises et les limousines (mes deux races favorites pour des raisons personnelles).

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P1070179 Ce salon a un côté très pédagogique instructif.

 

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P1070213 C'est le "cul" d'une vache Blanc-Bleu.

P1070198 Une des vaches que l'on emmène pour le concours général puisqu'un certain nombre d'animaux sont primés.

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 P1070159 Des moutons noirs et blancs

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P1070235 La vie éphémère d'un cochon.

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P1070246 Vue d'ensemble du hall 1

P1070247 Quelques dessins humoristiques présentés dans la passerelle qui relie le hall principal aux autres pavillons.

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 On n'a pas été voir les chiens et les chats, mon ami n'y tenait pas. Et on n'a fait que traverser le pavillon des produits régionaux, il y avait trop de monde.

On a pu admirer en revanche quelques volailles et oiseaux.

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P1070256 La photo ne rend pas compte de la grosseur du pigeon. Il est "maousse costaud", nettement plus gros que les pigeons des villes.

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P1070265 Un magnifique dindon

P1070269 Voici le coin "ferme pédagogique". Les enfants sont ravis. Ils peuvent caresser les animaux.

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Ayant atteint le pavillon "Agriculture et délices du monde", tout au fond il y a avait les animaux d'élevage du monde :

P1070279   P1070286  Chameau et dromadaire

P1070281 Des alpagas, ils viennent d'un élevage en Normandie.

P1070283 Un Zébu?

Si vous n'êtes jamais allé au Salon d'Agriculture, essayez d'y aller au moins une fois, d'autant plus si vous avez des enfants.

PS: je suis très contente des trois César ayant récompensé le film Petit Paysan : meilleur acteur, meilleur second rôle féminin et meilleur premier film. Les récompenses sont méritées.

1 mars 2018

La Forme de l'eau - Guillermo del Toro

Décidément, après Phantom Thread qui se passe à Londres dans les années 50, je constate que les années 50 et le début des années 60 ont les faveurs des réalisateurs. Dans La forme de l'eau de Guillermo del Toro, nous voilà aux Etats-Unis sur la côte Est à la fin des années 50, en pleine Guerre froide. Elisa, une jeune femme célibataire, muette (mais pas sourde), vit dans un appartement au-dessus d'un grand cinéma en activité mais peu fréquenté. Tous les jours, elle prend un bain, s'y masturbe avec vigueur, puis, avant de partir travailler, se prépare des oeufs durs qu'elle mange comme repas à midi. Giles, son voisin de palier entouré de chats, s'entend bien avec elle. C'est un homosexuel pas très chanceux, ni en amour, ni dans le domaine professionnel. Bon dessinateur, il n'arrive pas à vendre ses dessins à une agence publicitaire. Elisa, elle, travaille comme agent d'entretien dans un genre de base secrète qui accueille un jour un homme amphibien. Il arrive dans une grande cuve remplie d'eau. Elisa tombe immédiatement sous le charme de cet homme poisson avec qui elle communique en langue des signes. Lui-même ne reste pas insensible. Elle va tout faire pour le sauver de son triste destin en étant aidée par Zelda, sa meilleure collègue, ainsi que par Giles. Car, face à eux, il y a Strickland, un être raciste, méchant, bête qui fait pipi avec les deux mains sur les hanches (!), qui se lave les mains avant mais jamais après. Ce homme veut autopsier "the asset", cette chose, l'homme amphibien. On a l'impression que je raconte tout le film mais pas du tout. Il se passe plein de chose pendant les deux heures du film. Je vous laisse découvir la séquence "comédie musicale" filmée dans un noir et blanc éclatant; la fin tragique d'un des chats de Giles, etc. Il y a du suspense (les espions russes ne sont pas loin) et j'ai aimé la fin de ce conte. L'univers visuel ainsi que les couleurs du film lorgnent beaucoup vers ceux des films de Jean-Pierre Jeunet. Cette belle histoire d'amour est assez invraisemblable, on adhère ou pas. J'ai adhéré mais sans plus. Je n'ai pas éprouvé beaucoup d'émotion. En revanche, dans la salle où j'étais, des spectateurs ont applaudi à la fin.

Lire les critiques de Pascale, ffred et Strum.

26 février 2018

Phantom Thread - Paul Thomas Anderson

Voici un film où la musique est omniprésente, les décors somptueux et la mise en scène virtuose. J'ai aimé Phantom Thread (Le fil invisible en VF) pour toutes ces raisons et parce que c'est un plaisir de retrouver Daniel Day Lewis avec ses cheveux gris et son sourire toujours aussi ravageur. Je me suis laissée embarquer tout de suite et pendant deux heures dans l'histoire de Reynolds Jeremiah Woodcock, un couturier de renom des têtes couronnées et de l'aristocratie dans les années 50. Il vit au mileu des tissus et des femmes (dont sa soeur Cyril qui régente tout), dans une très belle demeure londonienne. Reynolds, célibataire endurci qui parle souvent au fantôme de sa mère, collectionne les conquêtes éphémères jusqu'au jour où il croise Alma. En effet, un jour dans une auberge, Reynolds passe une commande d'un petit-déjeuner pantagruélique à une serveuse appelée Alma. Elle rougit. Il l'enlève littéralement et l'emmène chez lui pour lui faire essayer une robe. Elle devient son égérie et Cyril considère cette jeune femme d'un air sceptique. Alma veut être plus qu'une simple passade, elle veut Reynolds tout à elle. Ce dernier ne se laisse pas faire en retour, quoique.. L'une des dernières scène dite "de l'omelette aux champignons" reste dans les mémoires et en dit long sur les rapports entre Reynolds et Alma. Face à Daniel Day Lewis, deux actrices exceptionnelles: Lesley Manville qui interprète Cyril (un prénom masculin) et Vicky Krieps et son petit accent allemand. Rien que pour ces trois acteurs, je vous conseille d'aller voir et même revoir ce film pendant lequel je ne me suis pas ennuyée une seconde.

Chris et ffred ont détesté la musique de Jonny Greenwood et trouvent que ce film est un gâchis voire une purge. Comme quoi, les goûts et les couleurs...

Heureusement que Pascale a aimé comme moi, Tinalakiller, Matchingpoints, Strum et Mymp.

23 février 2018

Offshore - Petros Markaris / Prendre les loups pour des chiens - Hervé Le Corre

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J'ai été ravie de retrouver le commissaire Costas Charitos, sa femme Adriani (cuisinière hors-pair), sa fille Katérina et son gendre Phanis. Petros Markaris continue de situer ses intrigues policières dans le contexte de la Grèce en pleine crise financière. Mais dans Offshore (Editions du Seuil, 297 pages), la Grèce qui a désormais à sa tête un nouveau parti ni-de-droite-ni-de-gauche (suivez mon regard) est en train de sortir de cette crise grâce à une manne financière tombée du ciel. Mais d'où vient l'argent, se demandent certaines personnes comme Adriani? Les fonctionnaires vont à à nouveau recevoir leur salaire, tandis que les magasins d'alimentation sont à nouveau achalandés. Les affaires reprennent, les crimes aussi. Charitos et ses collègues enquêtent sur trois meurtres commis à peu de temps d'intervalle: un armateur, un cadre supérieur de l'office du tourisme et enfin un journaliste à la retrraite. Charitos connaissait bien ce dernier (voir les romans précédents). Les coupables tous différents mais issus de minorités sont rapidement appréhendés et ils avouent tout de suite. Charitos comprend que quelque chose "cloche". Je vous laisse découvrir qui sont les vrais coupables et surtout "d'où vient l'argent". Un bon moment de lecture. Il n'est pas forcément nécessaire d'avoir lu les quatre romans précédents avec la crise grecque comme toile de fond. Mais lisez-les pour le plaisir. Offshore est le 10ème roman avec le commissaire Charitos. J'espère que M. Markaris ne va pas s'arrêter en si bon chemin.

 

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Je passe maintenant à un roman noir, très noir, Prendre les loups pour des chiens d'Hervé Le Corre (Editions Rivages/Seuil, 317 pages). J'ai été tentée grâce au billet de Jérôme qui l'a choisi comme son roman de l'année 2017. Je n'irai pas jusque là, peut-être parce que j'ai déviné qui était le "méchant" de l'histoire. Franck sort de prison où il vient de purger une peine de 5 ans pour braquage. Il s'attendait à ce que Fabien, son frère aîné (c'est lui avait gardé l'argent) vienne le chercher. A la place, se présente Jessica, moins de trente ans, une jeune femme à la sexualité exarcerbée qui vit avec sa fille Rachel, mutique (elle a 8 ans, presque 9). Toutes les deux vivent dans une maison isolée avec Roland et Maryse, les parents de Jessica. Il y a un énorme molosse noir qui répond au nom de Goliat. La maison est située en Gironde dans la région de Langon / Bazas (personnellement, je connais bien). Roland et Maryse sont usés, flétris et pas très sociables. Lui maquille des voitures volées qu'il vend à un gitan, et elle fait des ménages dans une maison de retraite où il n'y a que "des vieux". Franck tombe immédiatement sous le charme de Jessica. Il est "accro" et il la suit presque partout et en particulier quand elle rencontre des gens peu recommandables. Quant à Rachel, elle voit, elle observe, ne se plaint jamais même quand Jessica lui donne des coups. L'absence de Fabien parti en Espagne soit-disant pour affaires rend Franck un peu inquiet. En effet, Fabien ne donne aucun signe de vie...

A la différence de Jerôme, l'écriture de Le Corre ne m'a pas marquée plus que cela. C'est un polar noir de bonne facture mais pas exceptionnel. Je trouve que l'ensemble manque une peu de légèreté, d'humour, même si l'histoire ne s'y prête pas vraiment.

Lire le billet de Claude Le Nocher.

20 février 2018

L'apparition - Xavier Giannoli

Attirée par sa bande-annonce, je ne voulais pas manquer L'apparition, le nouveau film de Xavier Giannoli. J'ai beaucoup aimé l'histoire d'Anna, une jeune fille d'environ 16 ans à qui la Vierge est apparue dans un paysage montagneux dans le sud-est de la France. Face à elle, les autorités religieuses vaticanes veulent enquêter pour savoir ce qu'il en est. Pour ce faire, Jacques Mayano (Vincent Lindon remarquable et très sobre), un grand reporter de guerre revenu traumatisé de son dernier reportage (il souffre d'une oreille et son meilleur ami est mort sur un lieu de combat), accède à la demande d'un cardinal, à Rome, de mener les investigations nécessaires. Jacques n'est pas spécialement croyant même s'il a fait sa communion solennelle. Anna, une jeune fille simple qui souhaite entrer dans les ordres, draine derrière elle des centaines de fidèles. Elle est très protégée par une congrégation religieuse et par un prètre, le père Borrodine. Galatéa Bellugi qui interprète Anna a un visage lumineux, qui convient très bien au rôle. Que l'on soit croyant ou pas, on ne peut qu'être touché par cette histoire avec une fin inattendue qui laisse plein de questions en suspens. Le réalisateur évite tous les écueils sur un tel sujet. Il ne prend pas parti et personne n'est tourné en ridicule. Un film inspiré que je conseille, tout comme Pascale et Ffred.

18 février 2018

The Passenger - Jaume Collet-Serra / Gaspard va au mariage - Antoine Cordier

J'ai vu The Passenger réalisé par Jaume Collet-Serra, car j'aime bien ce genre de thriller "pas cassant", avec beaucoup d'action (de ce côté-là, on est servi). J'ai été attirée par la bande-annonce et j'ai un petit faible pour Liam Neeson. Michael McCauley, un ancien policier devenu vendeur en assurances (il vient mallheureusement d'apprendre qu'il est licencié) prend un train de banlieue tous les jours pour se rendre à son travail et revenir chez lui. Un jour, on lui vole son portable, et une belle femme étrange lui propose un marché. En échange d'une grosse somme d'argent dissimulé dans un wagon (facile!), il doit retrouver avant le terminus une personne qui se trouve dans le train. On ne sait pas qui est cette personne et Michael doit faire appel à ses anciens réflexes de policier pour le découvrir et sauver tous les passagers du train par la même occasion. J'ai trouvé le rythme du film haletant. Il y a un peu d'humour et beaucoup d'invraisemblances (le déraillement de la rame du train est un grand moment) et j'ai donc passé un bon moment.

Je passe à Gaspard va au mariage d'Antony Cordier. Cette petite comédie française se passe dans un zoo (le Parc du Reynou) à 10 km au sud de Limoges. Gaspard rencontre Laura dans le train qui l'emmène à Limoges. Laura avait l'intention d'aller jusqu'à Biarritz. Gaspard convainc Laura de l'accompagner jusque dans sa famille, c'est-à-dire son père qui doit se remarier, son frère Virgil et sa soeur Coline vêtue d'une peau d'ourse. Je ne vous raconterai pas l'histoire car il n'y en a pas vraiment. Cela se veut peut-être poétique, avec une pointe de fantastique. C'est un ton décalé  qui ne me touche pas. J'ai entendu les critiques élogieuses du Masque et la Plume à propos de ce film qui me laisse perplexe. Ce n'est pas du tout un genre de cinéma qui me "parle". Du même réalisateur, j'avais préféré Douches froides (2005).

16 février 2018

De l'ardeur - Histoire de Razan Zaitouneh avocate syrienne - Justine Augier

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En décembre 2013, dans la nuit du 9 au 10, Razan Zaitouneh, une avocate syrienne, a été enlevée avec trois autres personnes, dont son mari Wael; et depuis, personne ne sait ce qu'ils sont devenus. Cela s'est passé à Douma, dans la banlieue de Damas en Syrie. Razan Zaitouneh qui aurait aujourd'hui 40 ans, est née en Libye en 1977 d'une mère institutrice et d'un père vendeur de meubles. Elle a vécu en Arabie Saoudite avant de partir en Syrie avec ses parents. Grande lectrice dès son plus jeune âge, elle s'est mise à écrire des articles car elle voulait devenir journaliste. Malheureusement n'ayant pas eu les points nécessaires lors de son cursus de lycée, elle s'est tournée vers le droit et est devenue très vite une femme engagée dans les Droits de l'Homme. Elle s'est appliquée à documenter les crimes commis en Syrie par les intégristes et par le régime en place. Justine Augier, qui a le même âge que Razan, vit au Liban et n'a jamais été en Syrie. Son ouvrage De l'ardeur (Editions Actes Sud, 314 pages), qui a reçu le prix Renaudot essai en 2017, retrace par bribes la vie de Razan et évoque la Syrie où règne le "crime permanent". Elle a interrogé des proches dont la soeur ainée de Razan. On avait mis cette dernière en garde. Elle aurait dû fuir quand il en était encore temps. Depuis plus de 4 ans, on ne sait pas si elle est morte ou vivante. Justine Augier évoque les quelques vidéos sur lesquelles on voit parler Razan. J'en ai regardé une où on la voit avec ses long cheveux. Elle avait un côté un peu austère. Il semble qu'elle n'avait pas un caractère facile. En revanche, elle adorait les chats. Dans ces temps où le régime syrien n'en finit pas de bombarder les civils, lisez ce livre. Quand Razan a été enlevée, elle était en train de lire Les Mandarins de Simone de Beauvoir.

14 février 2018

Three billboards - Martin McDonagh / In the Fade - Fatih Akin

Un mois après sa sortie, je vais enfin évoquer Three billboards de Martin McDonagh. Ce film devrait être récompensé aux prochains Oscars (après les Golden Globes), au moins dans les catégories "Actrice" et "Acteur dans un second rôle". Tout a été déjà écrit sur les blogs ou ailleurs, et dit à la radio. A Ebbing, une petite ville du Missouri, Mildred Hayes (Frances McDormand, impressionnante) ne décolère pas contre la police locale depuis sept mois. Sa fille a été violée et tuée (son corps a été retrouvé brûlé). Malheureusement, le meurtrier n'a toujours pas été appréhendé. Mildred a un sacré caractère et elle jure comme un charretier. Divorcée d'un mari qui l'a quittée pour une fille (nettement) plus jeune, elle vit avec son fils. Afin que la police reprenne l'enquête, Mildred loue trois panneaux publicitaires plantés juste à la sortie de la ville sur une petite route. En gros caractères sur fond orange, elle interpelle le chef de police (Woody Harrelson, très bien) qui prend évidemment très mal la chose. L'histoire est pleine de rebondissements Les personnages dont Dixon, l'adjoint du shérif, ne sont pas spécialement sympathiques, mais ce sont des humains avec leurs défauts. J'ai aimé le film pour les dialogues très écrits (cela s'apparente presque à du théâtre), mais j'ai trouvé tout de même que l'ensemble manquait parfois de finesse. A voir pour les prestations des acteurs avec une mention spéciale à Sam Rockwell qui joue Dixon. C'est un acteur que j'apprécie beaucoup. Mention aussi à Peter Dinklage (James), en amoureux éconduit qui sauve la mise à Mildred. Lire les critiques enthousiastes de Pascale, Tinalakiller, Miriam, Anne et celle plus mesurée de ffred (dont je me sens proche).

Je passe à In the Fade de Fatih Akin. L'histoire m'a touchée. C'est beaucoup dû à la prestation exceptionnelle de Diane Kruger. Elle interprète une femme qui se fait justice elle-même en pratiquant la loi du talion. Katja formait un beau couple avec Nuri. Ils ont eu un petit garçon, Rocco. Nuri et Rocco sont victimes d'un attentat à la bombe dans l'officine de Nuri. Le film est découpé en trois parties. Celle du milieu, le procès, est passionnante. On pourra trouver que le scénario n'est pas très bon, que Fatih Akin a été plus inspiré dans ses long-métrages précédents. Mais, pour Diane Kruger, allez voir le film. Elle a amplement mérité son prix d'interprétation féminine au dernier festival de Cannes en 2017. Lire le billet de Matchingpoints.

12 février 2018

Comment la France a tué ses villes - Olivier Razemon

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Voici un livre passionnant acheté dans une librairie indépendante à Paris (il y en a encore). Comment la France a tué ses villes d'Olivier Razemon (Edition Rue de l'Echiquier, 208 pages, parution décembre 2017) fait un constat alarmant d'un phénomène dont parlent peu les médias: la mort des centres des villes, la dévitalisation des préfectures ou sous-préfectures en France où les commerces de proximité disparaissent à grande vitesse au profit des grandes surfaces en périphérie. En plus des vitrines baissées, des immeubles mal entretenus tombent ruine car les habitants sont partis ailleurs. Avant les gens marchaient, maintenant ils prennent leur voiture pour faire leurs courses. Le journaliste fait un état des lieux en évoquant de nombreuses villes disséminées dans toute la France. Aucune région n'est épargnée. Il parle de Périgueux qui a perdu 10 000 habitants. Les villes s'appauvrissent au profit de leurs périphéries. A Saint-Etienne comme à Béziers, la déprise commerciale saute aux yeux. Il est aussi question de la difficulté de se garer dans les centre-villes. A Privas, capitale de l'Ardèche sans transports publics ni gare ferroviaire destinée aux passagers, les 11 000 habitants en 1975 ne sont plus que 8000 aujourd'hui. En revanche, la périphérie s'est étendue et les communes avoisinantes ont grossi. Selon les statistiques, la taxe d'habitation à Privas est dissuasive, elle est plus élevée que dans les communes voisines. Les magasins ferment au profit du centre commercial à trois kilomètres qui végète aussi car certains locaux ne trouvent pas preneur. En effet, les gens préfèrent aller à Valence faire leurs courses en voiture. A ce propos, Valence TGV est un monstre de béton peu avenant. Autour, il y a des bâtiments rectangulaires ou cylindriques, des bureaux, des hôtels, des banques ou des services administratifs. Les avenues sont longées de buissons, d'arbustes, de fossés végétalisés, de trottoirs et de pistes cyclables. Il s'agit d'un "Ecoparc". Ce morceau de ville ne vit qu'aux heures des bureaux et il y a peu de bus. "Les villes meurent? Qu'importe, on en construit de nouvelles, loin de celles qui existaient déjà mais selon des critères bien normés du développement durable et de la construction passive. Et on peut s'y fournir en bons produits bio.".
Les politiques commencent enfin à comprendre que la dévitalisation des villes moyennes n'a pas un phénomène conjoncturel. A l'Association "Villes de France", l'ancienne Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) qui représente plus de 300 villes de plus de 15000 habitants, le sujet émerge. "Jusqu'à présent, nous avions tendance à attribuer la situation du commerce aux politiques menées par les municipalités. Or, les maires sont en train de s'apercevoir que c'est un phénomène global". "Des activités vont disparaître nécessairement, car le fonctionnement de l'économie a de moins en moins besoin d'un assise géographique. La généralisation de la connexion à domicile, la multiplication de smartphones, etc., dessinent la possibilité de l'ubiquité. Nul besoin de se rendre au guichet de la banque pour consulter son compte, d'aller au supermarché pour s'approvisionner en packs d'eau ou de lait, de passer à la librairie pour acheter un livre, de se rendre à la poste pour envoyer un document. Ce ne sont plus les gens qui bougent mais les marchandises".

L'avenue Saint-Ruf, la grande artère commerçante d'Avignon "extra-muros" dans sa partie la plus animée propose tout au plus une ou deux épiceries ou boulangeries, quelques rares cafés-tabacs, des banques et des pizzas rapidement préparées. Le commerce de bouche est en danger. "Il n'y a plus une seule poissonnerie ni une fromagerie dans tout Avignon" s'inquiète un habitant. Dans le Cher, 5 ou 6 boulangeries ferment chaque année. Après les "déserts médicaux", on voit apparaître les "déserts alimentaires". Aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, on appelle "food deserts" les territoires dans lesquels une partie de la population ne peut se procurer de la nourriture de qualité (fruits et légumes) dans un périmètre parcourable à pied.

Les gouvernements font de la crise du logement leur priorité. La France aurait besoin de 500 000 logements neufs par an pendant 10 ans. Pourtant, dans les villes moyennes où vit plus d'un quart de la population, de nombreux logements sont vacants. La part des logements vacants évaluée à 8,3 % pour l'ensemble du pays en 2016 dépasse les 10% dans les départements de la "diagonale du vide", cette bande faiblement peuplée qui court de la Meuse aux Landes en passant par le Massif central et baptisée ainsi par les géographes. A l'échelle du pays, ce sont 2,93 millions de logements qui ne trouvaient pas preneur en 2016.

Je vais aller un peu plus vite. L'auteur évoque l'aspect transports publics dans les villes moyennes, les emplois créés ou supprimés, le désenclavement des villes, la suppression de lignes ferroviaires, la puissance des super et hypermarchés qui sont de plus en plus nombreux, sur le fait que les voitures ont du mal à se garer en centre-ville (et donc les gens vont faire leur marché en périphérie).

On est tous responsables de la mort des villes. Heureusement, en conclusion, l'auteur fait 40 recommandations pour comprendre la crise urbaine et y remédier. Je vous laisse les découvrir. J'espère que je vous ai donné envie de lire cet essai.

Parmi les remerciements de l'auteur, il remercie les lecteurs qui commanderont et achèteront ce livre dans une librairie de leur quartier, plutôt que de le commander sur A..zon et d'attendre la livraison qu'effectuera un chauffeur de camionnette pressé et sous-payé.

10 février 2018

Jusqu'à la garde - Xavier Legrand

J'ai vu Jusqu'à la garde de Xavier Legrand en avant-première dans une salle relativement pleine. C'est une histoire très dure. Un couple divorce. Antoine (Denis Menochet, impressionnant) et Miriam (Lea Drucker) passent devant une femme juge. Cette dernière doit décider les conditions de la garde du plus jeune enfant du couple. La fille aînée, qui vient d'avoir 18 ans et vit avec sa mère, a un petit copain. Le fils, Julien, qui appelle son père "l'autre", ne voudrait plus le revoir. Il l'a écrit noir sur blanc. Et pourtant, quelques jours après l'audition pendant laquelle les avocates ont plaidé pour leur client respectif, il a été décidé que le père aurait un droit de garde sur son fils. La scène en huis-clos avec la juge montre la maîtrise du réalisateur dans sa manière de filmer. Julien se force à aller avec son père un week-end sur deux. Les relations sont tendues, c'est le moins que l'on puisse dire. Au fur et à mesure que se déroule le film, on se rend compte que ce père, un peu rondouillard et à l'air larmoyant, peut devenir menaçant voire violent. La séquence finale laisse les spectateurs tétanisés. Le film qui est le premier long-métrage du réalisateur a été récompensé à juste titre du prix de la mise en scène et du prix du premier film au dernier Festival du film de Venise. A voir. Lire le billet d'Anne (larroseurarrose).

8 février 2018

Trois jours chez ma tante - Yves Ravey

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Trois jours avec ma tante d'Yves Ravey (Editions de Minuit, 187 pages) est le récit à la première personne fait par Marcello Martini, qui, en 2015, se trouve contraint de quitter le Liberia (comté de Grand Bassa) pour retourner en France, auprès de sa tante Vicky. En effet, cette tante fortunée, qui finance de bonnes oeuvres et vit dans une maison de retraite assez chic, vient d'arrêter le virement mensuel assez conséquent qu'elle versait à Marcello depuis presque 20 ans (époque où Marcello a quitté précipitamment la France avec un passeport fabriqué à la hâte). Vicky en profite pour déshériter son neveu au profit de Rébecca, la fille de ce dernier (que lui ne reconnait pas comme étant sa fille). Marcello se donne trois jours pour renverser la situation, et en particulier avec pour objectif que sa tante lui établisse un dernier chèque avec beaucoup de zéros... Au fur et à mesure que le récit avance, on en apprend de belles sur Marcello, délateur, négrier d'enfants au Liberia (il est sur le point de perdre son agrément auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés): il a, 20 ans auparavant, en tant que secrétaire particulier de sa tante Vicky, détourné des fonds avec un complice qui a fait de la prison. Par ailleurs, l'ex-femme de Marcello et mère de Rébecca veille sur les intérêts de Vicky et surveille donc Marcello... Ce qui fait le sel de ce roman, c'est la manière neutre qu'a Ravey de décrire simplement les choses, les faits, et de faire des révélations au détour d'une phrase. Il ménage un suspense jusqu'au bout. Marcello est une fripouille mais comme c'est le narrateur, on arrive presque à avoir de la sympathie pour lui et pourtant... Un roman distrayant que j'ai aimé et qui se lit vite.

Lire les billets de Keisha, Athalie pas convaincue et Pierre D.

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