Bertrand Tavernier est décédé...
... et je suis triste. Je viens d'apprendre cette très mauvaise nouvelle. Il est décédé 1 mois avant ses 80 ans.
J'ai beaucoup apprécié les films de ce réalisateur qui a été attaché de presse, critique de cinéma dans plusieurs revues et producteur de ses films.
Justement, parmi ses films, je retiens: L'horloger de Saint-Paul (1974), Que la fête commence (1975), Le juge et l'assassin (1976), Une semaine de vacances (1980), Coup de torchon (1981), Un dimanche à la campagne (1984), La vie et rien d'autre, un chef d'oeuvre (1989), L627 (1992), L'appât (1995) et plus récemment Quai d'Orsay (2013).
Bertrand Tavernier était un passionné de cinéma en général et du cinéma américain du XXème siècle en particulier. Il a d'ailleurs écrit un ou deux gros ouvrages sur le sujet. Et on l'entendait souvent présenter des westerns ou d'autres films dans des bonus de DVD. Ce Lyonnais était aussi le président de l'Institut Louis Lumière à Lyon. Avec sa disparition, c'est une mémoire du cinéma qui s'en est allé.
Voir le petit rappel d'Ideyvonne
Agnès Varda est décédée aujourd'hui, 29 mars 2019
Je viens d'apprendre cette très mauvaise nouvelle. Je connaissais peu le cinéma d'Agnès Varda (1928-2019), oui, je l'avoue, mais son dernier film Visages, village est une pure merveille que je vous recommande. Un remède à la mélancolie (pour reprendre le titre d'une émission de radio que j'aime bien). Elle va rejoindre Jacques (Demy). Tristesse pour ceux qui restent.
Michael Cimino (3 février 1939 - 2 juillet 2016)
Je viens d'apprendre la disparition du réalisateur américain Michael Cimino et cette nouvelle m'attriste beaucoup. Ce cinéaste "maudit" a réalisé sept long-métrages que j'ai tous vus.
Il n'avait rien tourné (ou presque) depuis 20 ans. Michael Cimino a réalisé trois chefs-d'oeuvre: Voyage au bout de l'enfer sorti en 1978 (The Deer Hunter), La porte du Paradis en 1980 (Heaven's gate, film maudit qui fut un bide aux Etats-Unis et qui "coula" les studios "United Artists") et L'année du Dragon (1985) qui a permis de faire connaître Mickey Rourke. Les quatre autres films sont Le Canardeur en 1974 (avec Clint Eastwood), un très bon film, Le Sicilien (1987), Desperate Hours (1990) et Sunchaser (1996).
L'année 2016 continue d'être une année noire pour le cinéma.
Patrice Chéreau est mort
Il y a un moment que je voulais évoquer Patrice Chéreau et je n'aurais pas cru que cela se ferait dans de telles circonstances. J'avoue que plus de 24 heures après (l'annonce de son décès date de lundi 7 octobre 2013), je suis encore bouleversée de cette nouvelle car pour ce qui me concerne cet homme m'a fait apprécier le théâtre et l'opéra. Je l'admirais depuis 30 ans, quand avait commencé l'aventure du théâtre des Amandiers à Nanterre où j'ai vu toutes ses mises en scène: Combat de nègre et de chiens de B. M. Koltès, Les Paravents de Jean Genet (avec Maria Casarès), Quartett d'Heiner Müller, La Fausse suivante de Marivaux (un de ses écrivains classiques de prédilection), Dans la solitude des champs de coton, Quai Ouest, Retour au désert (avec Jacqueline Maillan), l'opéra seria Lucio Silla de Mozart, et bien sûr Hamlet de Shakespeare en 1988. J'avais été désolée d'avoir manqué Peer Gynt d'Ibsen en 1981. C'est lui qui a fait connaître Bernard-Marie Koltès au grand public (Dans la solitude..., Quai... et Retour... citées plus haut sont aussi trois pièces écrites par B.-M. Koltès). Pendant les années "Chéreau", Nanterre a été un lieu incontournable où Luc Bondy par exemple a mis en scène Terre Etrangère de Schnitzler: une merveille absolue. Après Nanterre, j'ai continué à suivre Patrice Chéreau et ses spectacles dont Le temps et la chambre de Botho Strauss à l'Odéon, Phèdre de Racine et La Douleur de Marguerite Duras avec Dominique Blanc en tête d'affiche. Je n'oublie pas ses mises en scène d'opéra: j'en ai vu quelques-unes. Outre Lucio Silla de Mozart, j'ai eu la chance de voir Don Giovanni de Mozart à Salzbourg en 1994, Cosi fan Tutte de Mozart et La maison des morts de Janacek à Aix en Provence. J'avoue avoir eu plus de mal avec son cinéma. Par ailleurs, Patrice Chéreau était un immense directeur d'acteurs et acteur lui-même. C'était chaque fois un grand plaisir d'assister à un de ses spectacles (j'en ai vu certains à des moments difficiles dans ma vie et je me sentais mieux quand je sortais de la représentation). Je ne sais pas trop quoi écrire de plus car ma peine est immense. Ce 7 octobre 2013 restera une journée funeste dans mon souvenir. C'est un grand pan de ma vie de spectatrice de théâtre et d'opéra qui s'estompe. Voici une émission de France Culture du 25 mars dernier où on peut l'entendre dire des textes et parler de choses et d'autres. Sinon, j'avais déjà réservé pour Comme il vous plaira de Shakespeare dont il aurait assuré la mise en scène au printemps prochain aux Ateliers Berthier qui dépendent du théâtre de l'Odéon à Paris. Le spectacle n'aura pas lieu...
Portrait de Patrice Chéreau sur un des murs du Ministère de la Culture (nov. 2013)
Blake Edwards (1922-2010)
Décidément l'année 2010 restera une année noire pour le cinéma. Blake Edwards, réalisateur de l'inoubliable Diamants sur canapé (1961), The Party (1968), la série des Panthères roses et autre Opérations Jupons (1959) [cf. mon billet du 07/03/2008], vient de s'éteindre le 15 décembre dernier. Dans les films plus récents, je vous conseille Victor, Victoria (1982), où il dirigeait sa femme, Julie Andrews, qui reçut un Oscar pour son interprétation. En regardant sa filmographie, je vois qu'il avait aussi réalisé deux films que j'avais vu en leur temps, Boire et Déboires (1987) avec Bruce Willis et Kim Basinger, et Dans la peau d'une blonde (1991) avec Ellen Barkin.
Malgré tout, s'il ne doit rester qu'un film dont se souvenir, c'est à mon avis (je cite souvent ce film dans des listes) Diamants sur canapé avec Audrey Hepburn, George Peppard, Mickey Rooney, le chat, la musique d'Henry Mancini (Moon River), New-York, les robes de Givenchy et la bijouterie Tiffany. Au revoir M. Edwards.
Dernière minute - Claude Chabrol est mort
La série noire continue, le
cinéma français n'est pas à la fête. Je viens d'apprendre avec tristesse la
disparition survenue ce dimanche 12 septembre 2010 de Claude Chabrol, un des
derniers réalisateurs français de la Nouvelle Vague (il ne reste pratiquement plus que Jean-Luc Godard). J'en connais une qui doit être bouleversée: Isabelle
Huppert qui a interprété, grâce à Chabrol, ses meilleurs rôles (Violette Nozière (1978), Une affaire de femmes (1988), Madame Bovary (1991), La cérémonie (1995) ou Merci pour le chocolat (2000) et c'est presque tout). Chabrol a réalisé de grands films comme Que la bête meure (1969) et Le boucher (1970) avec le génial Jean Yanne, La femme infidèle (1969) et Betty (1992) avec Stéphane Audran qui fut son épouse pendant plusieurs années. Les fantômes du Chapelier (1982)
avait permis une rencontre intéressante entre Michel Serrault et
Charles Aznavour. Il avait tourné pour la télévision, très récemment, une
adaptation d'une nouvelle de Maupassant et deux épisodes de Fantomas en 1980 (avec Helmut Berger). J'aimais
beaucoup ses peintures au vitriol, teintées d'humour caustique, d'une
certaine bourgeoisie (surtout provinciale). Comme il était aussi le scénariste de ses films, il excellait dans l'écriture d'histoires à l'atmosphère trouble où il donnait la part belle aux acteurs. Par exemple, dans Poulet au vinaigre (1985) et Inspecteur Lavardin (1986), Jean Poiret s'en donne à coeur joie dans son rôle d'inspecteur cynique. Masques (1987) avec Philippe Noiret, Le cri du hibou (1987) avec Christophe Malavoy et La fille coupée en deux (2007) complètent la liste des films que j'ai vus (en salle ou à la télévision) et
appréciés. En revanche, j'ai été moins convaincue par ses oeuvres de ces dix dernières années comme Bellamy (2009), La demoiselle d'honneur (2004), La fleur du mal (2003): les intrigues m'avaient peu passionnée voire ennuyée, je n'avais pas éprouvé la même jubilation à voir ces films. Toujours est-il que c'est un réalisateur de plus qui va nous manquer.
Alain Corneau 1943-2010
Décidément l'été 2010 aura été une période noire pour le monde du spectacle. Après Laurent Terzieff, Bernard Giraudeau et Bruno Crémer, c'est maintenant au tour d'Alain Corneau de tirer sa révérence. C'était un homme qui avait la passion du cinéma (et de la musique) et qui savait la faire partager. Personnellement, je trouve que son meilleur film reste (bien entendu) Série Noire d'après Jim Thompson en 1979 avec Patrick Dewaere, Marie Trintignant et Bernard Blier: très grand film noir. Sinon, les autres films qui à mon avis valent la peine sont Nocturne indien avec Jean-Hugues Anglade (1989, d'après Antonio Tabucchi), Stupeur et tremblement (2003) avec Sylvie Testud (très fidèle au roman d'Amélie Nothomb). Sans oublier non plus, dans une moindre mesure, Tous les matins du monde d'après Pascal Quignard (avec les Depardieu père et fils et Jean-Pierre Marielle) et la viole de gambe de Jorgi Savall. Je n'oublie pas Police Python 357, Le choix des armes, Fort Saganne et La menace. Il est dommage que sa carrière se soit terminée avec deux films, l'un vraiment décevant, Le deuxième souffle, sorti en 2007, et le très récent Crime d'amour, pour lequel je m'attendais à mieux [chroniqué le 07/10/2010].
PS: en hommage à Alain Corneau, le film Série Noire sera diffusé ce soir, mardi 31 août 2010, à 22H40, sur France 3.
Disparition de Sydney Pollack
J'ai appris avec tristesse le décès lundi 26 mai 2008 de Sydney Pollack (né le 1er juillet 1934) à l'âge de 73 ans. Grand monsieur du cinéma américain, tour à tour et en même temps réalisateur (presque 20 films), producteur et même acteur (chez Kubrick, Danièle Thompson, et tout récemment dans Michael Clayton [cf. mon billet du 28/10/2007]). Qui n'a pas été ému devant Out of Africa (1985) avec le couple Streep/Redford? Out of Africa a d'ailleurs reçu l'Oscar du meilleur film, et Pollack celui du meilleur réalisateur. S'il a dirigé quelques grands acteurs, son acteur fétiche reste Robert Redford dans sept films dont Propriété interdite (1966, avec Natalie Wood), Jeremiah Johnson (1972), Les trois jours du condor (1975, avec Faye Dunaway) [chroniqué le 24/01/2021], Nos plus belles années (The way we were, 1973, avec Barbra Streisand), Le cavalier électrique (1979, avec Jane Fonda) et Havana (1990, avec Lena Olin). Je retiendrai bien évidemment Bobby Deerfield (1977) avec Al Pacino et Marthe Keller, On achève bien les chevaux (1969, avec Jane Fonda) et bien sûr Tootsie (1982, avec Dustin Hoffman), et enfin, plus récemment, La firme (1993) avec Tom Cruise. Tous ces films, je les ai vus sur grand ou petit écrans et je les ai aimés. Je me rappelle les queues devant les cinéma quand Out of Africa est sorti: impressionnant. En 1975 (j'avais 13 ans), c'était la première fois que je voyais un film à suspense comme Les trois jours du condor avec le beau Robert Redford, c'était haletant, du grand cinéma sans effets spéciaux particuliers. Les trois derniers films de Pollack, Sabrina (1995), L'ombre d'un soupçon (Random Hearts, 1999), les deux avec Harrison Ford, et L'Interprète (The Interpreter, 2005), avec Sean Penn et Nicole Kidman, ont été des échecs publics et critiques. La plupart des autres films cités sont devenus des classiques du cinéma. Sydney Pollack savait raconter des histoires, il a formé des couples qui faisaient rêver même si les idylles finissaient rarement bien. Il faisait du cinéma populaire avec un grand respect pour le public. Je sais que beaucoup de spectateurs ont pleuré à la fin de Nos plus belles années ou d'Out of Africa (sans compter l'augmentation des ventes des livres de Karen Blixen). Il savait mettre en valeur les acteurs (et quels acteurs!). Assez récemment, il s'était associé à Anthony Minghella (disparu aussi cette année) pour créer une maison de production qui a financé notamment deux films de George Clooney (Michael Clayton et Jeux de dupes [Leatherheads]). La disparition de Sydney Pollack est une grande perte pour le cinéma américain.
Existe-t-il une personne qui n'aime pas Stanley Kubrick ?
Comme je ne me décidais pas à rédiger une chronique pour un de ses films en particulier, j'ai hésité à parler de ce réalisateur, parce que je ne fais pas des "critiques" de films érudites. Je dis simplement dans mes billets ce qui me plaît ou ne me plaît pas. Je n'ai même pas encore vu toute l'oeuvre de Stanley Kubrick (1928-1999): il me reste Spartacus à découvrir, ainsi que ses deux premiers longs métrages, Fear and Desire (1953) et le Baiser du Tueur (1954). J'ai vu tous les autres mais il faudrait que j'en revois certains car je les ai visionnés il y a plus ou moins longtemps. C'est pourquoi je fais ce billet en posant la question du titre. En ce qui me concerne, ce cinéaste ne m'a jamais laissée indifférente. Il était producteur de ses films et il a aussi été monteur. Je l'ai découvert à l'âge adulte (je pense qu'on l'apprécie mieux), et je ne me rappelle pas avoir entendu dire de l'un ou l'autre de ses films qu'il n'était pas intéressant ou même qu'il était nul. C'est vrai qu'il a relativement peu tourné durant sa carrière, 13 films en 45 ans de carrière. Ce qui me plaît c'est son sens du cadrage, on voit qu'il a été photographe avant d'être réalisateur. Je retiens de ses mises en scènes les travellings arrière, dans Barry Lyndon (1975) ou les Sentiers de la Gloire (1957) par exemple, qui donnent de la profondeur de champ. Est-ce qu'on peut parler d'unité de son oeuvre? A chaque film, il passait à autre chose. Il a abordé tous les genres: le policier, le film en costume, le film d'anticipation, le film de guerre, le film d'angoisse, etc. En tout cas, chaque sortie de film de Kubrick était l'événement de l'année voire de la décennie. Le cinéma de Kubrick est beau, intelligent et jamais ennuyeux. Il a permis à des acteurs comme Peter Sellers, Malcolm Mc Dowell ou Ryan O'Neal de montrer leur talent. En ce qui me concerne, j'ai une petite préférence pour 2001 L'Odyssée de l'espace (1968) (même si je n'ai pas compris la fin), Barry Lyndon (d'une beauté à couper le souffle), Full Metal Jacket (1987) (pour la 1ère partie absolument magistrale), Shining (1980) (pour Jack Nicholson). Kubrick n'a jamais reçu l'Oscar du meilleur réalisateur.
Pierre Granier-Deferre est décédé
Pierre Granier-Deferre (1927-2007) vient de disparaître vendredi 16 novembre à l'âge de 80 ans après une carrière de réalisateur de cinéma et de télévision. Parmi les films qu'il a réalisés, j'ai beaucoup aimé La Horse (1970), Le Chat (1971), La Veuve Couderc (1971), Le Train (1973), Une Femme à sa fenêtre (1976), Une Etrange affaire (1981) (1), L'Etoile du Nord (1982). De facture classique, la plupart des films de Pierre Granier-Deferre étaient de grande qualité grâce aux acteurs et aux scénarii, adaptés de romans de Simenon (Le Chat, La Veuve Couderc, le Train, l'Etoile du Nord) voire de Drieu La Rochelle (Une femme à sa fenêtre). J'ai fait découvrir Le Chat, il y a quelques mois, à mon ami (en DVD). Cette histoire d'amour et de haine, magistralement interprétée par Jean Gabin et Simone Signoret, pourrait être résumée en une phrase : Ni avec toi, ni sans toi. Les autres oeuvres citées ont aussi bénéficié d'un casting de premier ordre : Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Philippe Noiret, Michel Piccoli. Dans les dernières années, il a tourné, pour la télévision, une quinzaine d'épisodes de Maigret (toujours d'après Simenon, dont il faisait l'adaptation) interprété par Bruno Cremer. J'en possède quelques-uns, dans la série des Maigret édités par One plus One Production en DVD zone 2. Un réalisateur discret mais de talent s'en est allé.