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Le blog de Dasola
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28 juin 2024

Le moine et le fusil - Pawo Choyning Dorji

Je parie que peu de gens savent où se situe le Bhoutan sur une carte. Personnellement, je ne le situe pas exactement. Ce petit pays est coincé entre l'Himalaya et la Chine, près du Tibet. Et visionner un film bouthanais comme Le moine et le fusil d'un réalisateur dont c'est le deuxième long-métrage m'a incitée à retourner dans une salle obscure. Le moine et le fusil se passe en 2006 au Bhoutan guidé par le concept de "Bonheur National Brut". Le roi vient d'abdiquer afin qu'il y ait les premières élections démocratiques. La population qu'il faut éduquer semble dubitative. Elle se demande ce qui lui arrive. Elle ne connaît même pas le mot "élections". Pour ce faire, des élections blanches sont organisées dans tout le pays, avec trois options: "bleu", "rouge" et "jaune". Le bleu, c'est un vote pour la  liberté - égalité, le rouge: le développement industriel et le jaune, protection de l'environnement. L'essentiel de l'histoire se passe dans une petite ville appelée Ura où les futurs électeurs doivent d'abord s'inscrire. La plupart d'entre eux ignorent leur date de naissance et n'ont pas de nom de famille. Et je vous laisse découvrir pourquoi le jour des élections (la Pleine Lune), 95% des électeurs votent pour le jaune. Il y a quelques intrigues annexes dont la demande pas banale d'un Lama, qui désire un ou deux fusils pour le jour de la Pleine Lune. On s'attache aussi à une famille bouleversée par ces futures élections. Il y a un enchaînement des événements très bien mené. J'ai trouvé ce film très réussi, ça dépayse et le sujet devrait avoir une certaine résonance pour les électeurs d'aujourd'hui.

18 juin 2024

Gloria! - Margherita Vicario

J'aurais pu aller voir Gloria! en avant-première le soir des élections européennes, mais j'ai choisi de faire le dépouillement de 200 bulletins. Bref, le billet de Pascale m'a convaincue d'y aller et je l'en remercie. Bien que le gros premier quart d'heure ait été gâché à cause de (connards) voisins qui sont arrivés en retard et qui ont mangé je ne sais quoi en m'empêchant de me concentrer tout de suite sur ce film (j'ai changé de place), j'ai grandement apprécié cette histoire qui sort de l'ordinaire, c'est étonnant et détonnant. Je me suis retrouvée aux environs de Venise en 1800, dans un conservatoire et orphelinat pour jeunes filles qui apprennent un instrument de musique dès leur plus jeune âge. L'orphelinat n'est pas une prison mais pas loin. L'autorité est exercée par un prêtre très antipathique qui n'hésite pas à spolier les orphelines d'un piano forte qui leur a été légué. Dans ce film, on assiste à l'éclosion de talents de jeunes filles qui ne pourront pas le prouver au monde, et qui sont menacées d'excommunication par le pape de l'époque. Elles sont des compositrices hors-pair. L'histoire se concentre sur cinq jeunes femmes dont Teresa, la servante. Même si elle parle peu, Teresa a l'oreille musicale et elle transforme dans sa tête, les sons qu'elle entend autour d'elle et de ce fait, on entend de la musique du XVIIIème siècle alternant avec de la musique très moderne, jazzy et dansante. Je répète que c'est étonnant et inattendu mais cela fait un bien fou. Je vous recommande ce film vu dans une salle pleine, premier film d'une réalisatrice qui est aussi musicienne. 

8 juin 2024

La petite vadrouille - Bruno Podalydès

En ces temps de disette cinématographique (il y a peu de films intéressants sortis ces semaines d'après-Cannes), je suis allée voir La petite vadrouille de Bruno Podalydès après avoir été attirée par la bande-annonce (le meilleur du film). A la différence de Pascale, je n'ai pas été enthousiasmée plus que cela par ce film sympathique mais sans plus. Sandrine Kiberlain (Justine) est toujours très bien, Daniel Auteuil fait son âge (il a pris un petit coup de vieux). Denis Podalydès (Albin) est égal à lui-même et l'on retrouve des acteurs fidèles au réalisateur comme Isabelle Candelier (Sandra), Jean-Noël Brouté (Caramel) ou Florence Muller (Rosine). La petite vadrouille raconte comment un groupe d'amis très fauchés, avec à sa tête Justine, va organiser une mini-croisière en péniche pendant un week-end pour Franck, le patron de Justine justement. Cet homme veut éblouir la femme qu'il aime mais qu'il connaît si peu et pour ce faire, il confie 14 000 euros à Justine. La péniche ne peut pas aller à plus de 9km/h et cela se ressent dans le rythme très lent du film. On aurait envie que ça s'accélère. On se demande jusqu'au bout si Franck est aussi naïf qu'il le parait. Un film que j'aurais eu envie de davantage aimer. 

24 mai 2024

Les Trois Fantastiques - Michaël Dichter

Quand j'ai décidé d'aller voir Les Trois Fantastiques de Michaël Dichter, je ne m'attendais pas à un film aussi dur. Dans les Ardennes, trois adolescents d'environ 13 ans, Max, Thomas et Vivian, sont dans la même classe et sont inséparables même s'ils sont Issus de milieux sociaux différents. L'histoire se concentre sur la famille de Max avec sa mère Aude (Emmanuelle Bercot) qui semble dépassée par la vie. Elle végète. Lorsque le fils ainé, Seb (Raphaël Quenard), est libéré de prison plus tôt que prévu (il porte un bracelet électronique à la cheville), les vies de Max et Aude sont bouleversées. En effet Max adore son frère et il ferait tout pour qu'il ne retourne pas en prison. De fil en aiguille, la vie des trois garçons va être perturbée et ils vont perdre leur innocence. Je répète, certaines scènes sont perturbantes et la tension va crescendo mais les trois jeunes acteurs sont formidables. Un premier film qui vaut le détour. Lire les billets de Baz'art, Selenie, Pascale.  

18 mai 2024

La Planète des singes : Le Nouveau Royaume - Wes Ball

La Planète des singes : Le Nouveau Royaume de Wes Ball qui est sorti début mai 2024 est le premier épisode, a priori, d'une nouvelle trilogie. Et bien tout d'abord, je dirais que le film m'a bien plu. Les effets spéciaux sont de mieux en mieux. J'ai aimé le rôle des aigles apprivoisés par le clan de Noa. Ils pêchent et ramènent les poissons que les chimpanzés font sécher. L'histoire se passe 300 ans après la disparition du chimpanzé César qui, tel Moïse, avait emmené les siens loin de la civilisation des hommes. [Pour savoir qui est César, il faut voir la trilogie précédente]. Et il ne faut pas oublier que le roman qui a inspiré les nombreux films et la série La planète des Singes est du français Pierre Boulle qui, sauf erreur de ma part, n'est pas mentionné dans le générique de ce nouveau film. L'histoire commence, dans un beau décor sylvestre, avec trois chimpanzés dont Noa qui font preuve d'agilité pour grimper des parois rocheuses abruptes jusqu'à atteindre un nid d'aigle dans lequel ils prélèvent chacun un oeuf. Cela va permettre à Noa d'accomplir un rite de passage à l'âge adulte. Suite à une rencontre inopportune, l'oeuf casse et Noa doit en récupérer un autre très vite. Mais à nouveau, Noa fait une mauvaise rencontre en la personne de Silva, un gorille à dos gris. En effet, dans cet opus, certains singes en dominent d'autres et les réduisent en esclavage. Et les humains, me direz-vous? Ils sont là, cachés dans la forêt en ayant peur d'être capturés. Ils ne parlent pas sauf une jeune femme que Noa prénomme Nova. Elle s'appelle en réalité Mae. Et on découvre au cours du film qu'elle n'est pas celle que l'on croit. Quand le film se termine, on devine bien qu'il y aura une suite. Je le répète, le film m'a plu. Je le conseille même si vous n'avez pas vu la trilogie précédente. Lire le billet d'Henri Golant et celui de Selenie.

14 mai 2024

Un homme en fuite - Baptiste Debraux / Un p'tit truc en plus - Artus

Le même après-midi, j'ai vu deux films dont un (Un p'tit truc en plus) a déjà réuni plus d'un million de spectateurs (j'avoue que je suis un peu perplexe). 

 

Je commencerai donc par Un homme en fuite, un film franco-belge de Baptiste Debraux qui se passe dans les Ardennes à Rochebrune (ville fictive). Paul Ligre (Bastien Bouillon vu dans La nuit du 12 de Dominique Möll) revient après 15 ans d'absence. C'est un écrivain à succès qui s'est beaucoup inspiré de sa vie et de quelques proches. Rochebrune est proche du chaos à cause d'une grève à la scierie de la ville qui emploie 300 personnes. L'usine est menacée de fermeture. Dans le même temps, un certain Johnny, ami d'enfance de Paul, vient de braquer un fourgon qui contenait presque 4 millions d'euros. Un homme est mort et un autre est blessé, et Johnny demeure introuvable. C'est presque un héros dans cette ville car il a souvent aidé les ouvriers dans leur lutte. Dans quelques flash-back qui se déroulent vingt ans plus tôt, on voit Paul et Johnny très copains malgré la différence de leur milieu social et on les suit dans une île connue seulement d'eux où Paul lit des passages de L'île au trésor de Robert Louis Stevenson. Ils se baptisent Jim et Billy comme les héros du roman. C'est une histoire d'amitié et de trahison dans un décor très triste. Paul est rongé par le remords de ne pas avoir fait ce qu'il fallait 15 ans plus tôt. C'est un film qui prend son temps et qui est très bien interprété aussi par Pierre Lottin (vu également dans La nuit du 12) et par Léa Drucker (très bien en gendarmette). Lire le billet de Henri Golant (pas convaincu), Pascale dans son commentaire sur ce film a trouvé que le film était raté.

 

Je passe au phénomène (dans tous les sens du terme) Un petit truc en plus d'Artus, qui fait un carton depuis deux semaines que le film est sorti. Il a réuni plus d'un million de spectateurs. Je trouve que les personnages en situation de handicap que l'on voit dans le film auraient mérité mieux comme dialogues que ceux auxquels on assiste, qui tournent autour de "pipi, caca, zizi". Personnellement, cela ne me fait pas spécialement rire. Le film est une suite de saynètes dans lesquelles Clovis Cornillac fait ce qu'il peut. Tout commence par un braquage d'une bijouterie, une voiture mal garée (et enlevée par la fourrière) sur une place pour personne handicapée. Pour éviter d'être arrêtés, La Fraise (Clovis Cornillac) et son fils Paulo (Artus) se font passer pour un éducateur et son patient et montent dans un car qui emmène plusieurs personnes en situation de handicap dans un gite pour une semaine de vacances. J'ai trouvé l'ensemble très lourd et pas très drôle. Seule la fin remonte le niveau. Lire le billet de Selenie

9 mai 2024

Civil War - Alex Garland

Pour une fois, je ne conseille pas forcément ce film très violent sur une guerre civile fictive (?) sur le territoire des Etats-Unis. Cela commence à New-York où une explosion dans une rue fait plusieurs victimes. Les cadavres ensanglantés jonchent le sol. Lee Smith (Kirsten Dunst), une photographe de guerre, sauve in extremis une jeune apprentie reporter photographe nommée Jessie. Les deux femmes vont s'embarquer avec deux autres journalistes (dont le vieux Sammy qui m'a beaucoup touchée) dans un SUV et parcourir plus de 1300 km pour atteindre Washington, pour essayer de rencontrer le président des Etats-Unis qui commence un troisième mandat. Je n'ai pas compris quel est l'itinéraire du véhicule sauf qu'il va atteindre à un moment donné Charlottesville en Virginie, et les passagers vont croiser l'horreur de la violence et de la mort. J'ai trouvé cela insoutenable et parfois complaisant. Je ne sais pas ce que le réalisateur britannique a voulu nous raconter : peut-être décrire la difficulté du métier de journaliste reporter dans un pays en guerre. Toujours est-il que j'ai été contente quand le film s'est terminé. Et j'ai remarqué que dans la salle pleine où j'ai vu le film, les spectateurs étaient des trentenaires donc nettement plus jeunes que moi. Lire les billets de PrincecranoirHenri Golant, et Pascale.

6 mai 2024

Petites mains - Nessim Chikhaoui

Avec Petites mains de Nessim Chikhaoui, j’ai passé un bon moment en compagnie de quelques femmes de chambre très sympathiques travaillant dans un palace à Paris. On ne voit aucun client mais les femmes de chambre sont bien là, travaillant à des cadences infernales pour des clopinettes. Elles doivent nettoyer et préparer une chambre en moins de trois quarts d’heure. Quand je dis chambre, il s'agit plutôt de suites immenses qui coûtent pour une nuit l’équivalent de presque un an de salaire d’une de ces femmes courageuses. Certaines sont en CDI et d’autres des externes employées par des sous-traitants. Ces « externalisées » souhaiteraient être « internalisées » pour vivre moins dans la précarité ou pour obtenir des papiers en règle. Il faut noter que ces femmes sont pour la plupart africaines ou antillaises. On remarque que ces «invisibles», ces «petites mains» ont leurs quartiers au sous-sol du palace. Quand Eva, une jeune femme blonde, trouve un emploi dans l’établissement (elle doit passer par la porte de service), c’est pour remplacer une femme de chambre en grève. En effet, la colère gronde. Plusieurs femmes de chambre manifestent devant l’hôtel mais cela n’a pas beaucoup d’effet. Elles réclament de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Quant à Simone (Corinne Masiero, vraiment très bien), elle va être reconnue inapte au travail à cause de son dos en compote. C’est elle qui forme Eva quand cette dernière est embauchée. J’ai trouvé le film sympathique avec un moment savoureux quand les femmes de chambre défilent devant l’hôtel dans de belles tenues au moment de la « fashion week ». Si vous avez un moment, allez voir ce film. 

Dameskarlette en a parlé. Lire un entretien avec le réalisateur sur le "webzine" Baz'Art. Pour le blog "Où va la CGT?", au terme d'une longue critique, c'est "un film à voir".

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Ceci n’ayant rien à voir avec cela, je viens d’apprendre la disparition de Bernard Pivot (1935-2024) le lendemain de ses 89 ans. C’était un homme qui en animant l’émission « Apostrophe » entre 1975 et 1990 a fait connaître la littérature au plus grand nombre. C’était au temps où la télévision ne prenait pas les téléspectateurs pour des idiots. 

30 avril 2024

Pas de vagues - Teddy Lussi-Modeste

Voici un film qui nous a secoués, Ta d loi du cine et moi. Je n'étais pas forcément encline à voir ce film avec un sujet dans l'air du temps mais c'est lui qui m'y a emmenée. Le sujet du harcèlement y est traité de manière abrupte. Julien Keller (François Civil, très convaincant), un jeune professeur de français fraîchement nommé dans un collège de banlieue, semble s'être bien intégré dans l'établissement jusqu'à ce qu'il fasse une remarque à Leslie, la meilleure élève de sa classe. Il s'agit d'un compliment mais la jeune fille le prend mal. Elle se plaint par un courrier avant de porter plainte à la police et là tout se dérègle dans la vie de Julien qui, après avoir été soutenu par ses collègues, est mis sur le banc de touche, d'autant plus que le proviseur du collège ne veut "pas de vagues". Par ailleurs, le grand frère de Leslie, un garçon terrifiant, s'en mêle. Même si la fin reste ouverte, on se demande ce que va devenir Julien. Personnellement, je trouve que ce film ne donne pas du tout envie d'être professeur même si je peux me tromper. Lire les billets de Pascale, Miriam, Djayesse, Géraldine, Carole Nipette.

25 avril 2024

Borgo - Stéphane Demoustier

Borgo réalisé par Stéphane Demoustiers est un film plutôt réussi avec un suspense qui tient en haleine jusqu’au bout. L’histoire se passe de nos jours en Corse du côté d’Ajaccio. Melissa, son compagnon et ses deux enfants sont venus sur l’île de Beauté pour prendre un nouveau départ. Melissa est « matonne » dans une prison où ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens. Elle est la seule femme parmi les gardiens. Elle prend ses marques rapidement. Un jeune détenu, Severiu, qu’elle a connu dans un autre centre de détention, se rappelle à son bon souvenir. Quand il est libéré, il la contacte pour lui demander « un service ». En parallèle, on assiste à l’assassinat de deux hommes qui sont tués à bout portant au moment où ils sortent de l’aéroport d’Ajaccio. Pendant un moment, on croit qu’il y a deux histoires séparées et pourtant elles se rejoignent et n’en font qu’une que je vous laisse découvrir. Hafsia Herzi domine le film de bout en bout avec son air buté et déterminé en même temps. Un film que je vous conseille vraiment tout comme Pascale et Selenie.

19 avril 2024

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant - Ariane Louis-Seize

C'est Ta d loi du cine qui, après avoir lu le billet de Pascale, m'a emmenée voir Vampire humaniste cherche suicidaire consentant (quel titre!). J'avoue que je suis moins enthousiaste que Pascale (et Ta d loi du cine) car j'ai trouvé que le film, un peu longuet (bien qu'il soit court), manquait de rythme même si Sasha, la vampirette (qui joue très bien du piano) et ses parents sont plutôt sympathiques. C'est eux qui fournissent des poches de sang à Sasha, âgée de 68 ans bien qu'elle paraisse cinquante ans de moins, car le problème de Sasha est qu'elle n'arrive pas à tuer des humains en buvant leur sang. Pourtant ses canines poussent enfin et le papa et la maman décident de confier Sasha à la cousine Denise qui, elle, adore tuer pour se nourrir. Sasha, de plus en plus dégoutée devant l'attitude sanguinaire de sa parentèle, ne sait plus quoi faire jusqu'à ce qu'elle rencontre Paul, un lycéen dépressif qui veut se suicider. Sasha a donc l'idée de se nourrir du sang de Paul, mais auparavant elle propose à ce dernier d'accomplir quelques dernières volontés (comme se venger d'élèves qui le harcèlent). Le film lorgne du côté d'un film comme Morse. La jeune actrice Sara Montpetit (Sasha) avec ses cheveux très longs, couleur aile de corbeau, et son teint blafard, m'a fait penser à Morticia de la famille Adams. J'ai un sentiment en demi-teinte pour ce film. Lire le billet de Trillian. Le blog Baz'artWilyrah et Jipéhel en parlent aussi.

14 avril 2024

Boléro - Anne Fontaine

Je pense que la mutation du canalblog avec la migration forcée vers overblog fait que je souffre de "flemmingite " aiguë pour rédiger des billets. Toujours est-il que voici, tout de même, un billet sur un film que j'ai bien apprécié... en attendant que j'aie le courage d'en rédiger sur une demi-douzaine d'autres.

Je commence donc avec Boléro d'Anne Fontaine, vu il y a 3 semaines, qui est une évocation de la vie de Maurice Ravel en général et de la création du Boléro, "tube" mondialement célèbre du compositeur, en particulier. J'avais lu Ravel, le livre de Jean Echenoz (que je vous conseille), mais Anne Fontaine s'est inspirée d'une biographie écrite par un musicologue et journaliste, Marcel Marnat. Le film grâce à des flash-back évoque l'enfance de Maurice Ravel (1875-1937) qui a été couvé par sa maman (Anne Alvaro, très bien). Devenu adulte, Ravel a échoué au Prix de Rome, mais il ne se décourage pas. On le voit entouré de femmes comme Ida Rubinstein (Jeanne Balibar, égale à elle-même) grâce à qui Boléro fut créé. Il tombe amoureux de Misia Sert (Dora Tillier), déjà mariée, tandis que Marguerite Long (Emmanuelle Devos), la célèbre pianiste, est souvent là pour l'encourager. C'est en 1928 que Ravel compose enfin le Boléro qui est un triomphe, puis c'est le Concerto en sol majeur et le Concerto pour la main gauche, et après c'est fini. Maurice Ravel souffre d'une maladie qui le prive de l'usage de ses mains, de sa motricité et du langage, alors qu'il avait gardé ses facultés intellectuelles. J'ai beaucoup aimé l'interprétation de Raphaël Personnaz dans le rôle de Ravel, et on a le plaisir d'écouter des extraits du Boléro et d'autres oeuvres comme La Valse. Un film que je conseille. 

Pascale en avait parlé le mois dernier. Voir aussi les billets de Selenie, Princecranoir, Martin.

10 avril 2024

La promesse verte - Edouard Bergeon

J'ai été tentée de voir La promesse verte d'Edouard Bergeon, ayant été attirée par la bande-annonce, et je n'ai pas regretté d'y être allée. L'histoire se passe de nos jours entre l'Indonésie, Paris et la Vendée. Carole (Alexandra Lamy) a un grand fils, Martin (Félix Moati), qui est parti en Indonésie sur l'île de Bornéo, pour travailler dans une ONG qui gère un dispensaire. Martin est bien reçu par Paul Lepage (d'origine québecoise) qui y travaille. Martin fait la connaissance de Nila Jawad, une activiste qui lutte contre la déforestation des forêts primaires de la région. Un soir, le village où habitent Nila et son cousin est attaqué. Les maisons sont brûlées et il y a au moins un mort. Martin filme tout avec son appareil. Peu de temps auparavant, une milice privée au service d'une entreprise fabriquant de l'huile de palme avait proféré des menaces envers les villageois pour les obliger à partir. Quand Martin décide de quitter l'Indonésie, son cauchemar commence, car il se trouve que l'on trouve 600 grammes de cocaïne dans son sac à dos. Il est arrêté, jugé et condamné à mort. Comme par hasard, la carte mémoire de son appareil photo a été détruite. Il ne peut pas prouver son innocence et montrer ce qu'il a vu. Sa mère fait tout pour le faire libérer mais Felix devient un pion dans un bras de fer économique à l'échelle internationale, car on trouve de l'huile de palme dans presque tous les aliments, cela sert aussi d'énergie verte. L'impact financier est énorme. J'ai trouvé le film bien fait avec un scénario solide avec plein de rebondissements en 2H04 minutes. Un film que je conseille, servi par des acteurs bien dans leur rôle. 

6 avril 2024

Heureux gagnants - Maxime Govare et Romain Choay

Je ne m'attendais pas à voir un film aussi "trash" après avoir vu la bande-annonce d'Heureux gagnants où il est montré que gagner de l'argent au loto ne fait pas forcément le bonheur et peut virer au cauchemar. En quatre sketches à l'humour noir et où les gains vont crescendo (5, 10, 40 et 60 millions d'euros à "Top millions"), un couple fauché avec deux enfants, une jeune femme en mal d'amour un peu naïve, trois apprentis terroristes et cinq personnes d'un Ehpad, vont vivre des émotions fortes qui ne se terminent pas forcément très bien. Le film va à tout allure comme la voiture du couple dans le premier sketch. C'est plutôt bien joué. Les scénarios des quatre sketches tiennent bien la route car le constat de départ est crédible.

Et personnellement, je me pose la question : admettons que quelqu'un meurt devant vous avec un ticket de loto gagnant à la main : qu'est-ce que vous faites? Vous prenez le ticket ou pas? Après tout, le gagnant est mort. Il  n'est pas évident de choisir. J'ai passé un bon moment (on sourit souvent) mais je ne suis pas sûre de revoir le film. Lire le billet d'Henri Golant et celui de Selenie.

30 mars 2024

La salle des profs - Ilker Çatak

Ta d loi du cine m'a accompagnée pour voir La salle des profs, un film allemand réalisé par un cinéaste d'origine turque. J'avais vu la bande-annonce mais je n'avais rien lu à son sujet. De nos jours, dans un lycée (gymnasium) allemand, Carla Nowak (d'origine polonaise) vient d'être nommée professeur de mathématiques et de sport. Dans sa classe d'une trentaine d'élèves, il y a une mixité entre enfants issus de l'immigration et Allemands de souche. Depuis quelque temps, il y a des vols d'argent au sein du lycée et en particulier dans la grande salle des profs. Ali, un jeune immigré, est mis en cause mais l'accusation ne tient pas. Carla imagine un stratagème pour "coincer" la personne qui dérobe l'argent. Elle laisse une certaine somme dans son porte-monnaie rangé dans sa veste qu'elle laisse sans surveillance dans la salle des profs, tout en branchant la caméra de son ordinateur. Et le vol a lieu. Carla est très embêtée car elle voudrait que le ou la coupable se dénonce. Je ne vous dirai pas qui, ni quel lien professionnel il peut y avoir entre Carla et l'auteur du larcin. En tout cas, la vie du lycée est chamboulée, les autres professeurs deviennent presque hostiles envers Carla, tout comme les élèves de cette dernière. L'histoire monte en tension très vite et ce d'autant plus que l'on ne quitte guère l'enceinte du lycée. C'est un vrai huis-clos qui devient étouffant. Il faut noter que les acteurs sont tous excellents, en particulier les jeunes qui interprètent les élèves. Un film qui a été un succès mérité en Allemagne et qui a représenté ce pays aux derniers Oscars. Lire les billets de MHF, Le bleu du miroir, Pascale, Selenie, Chris, Shangols

27 mars 2024

Comme un fils - Nicolas Boukhrief

Comme un fils de Nicolas Boukhrief n'est déjà presque plus à l'affiche et c'est bien dommage. Jacques Romand (Vincent Lindon, très bien comme souvent) est un professeur qui vient de se mettre en retrait de l'enseignement suite à une rixe qui s'est mal terminée entre élèves. Il est désabusé et n'a plus la "niaque" pour enseigner. Ce veuf qui a une fille qui vit à Toronto est bien seul dans sa grande maison. Sa fille voudrait qu'il s'en sépare mais lui hésite encore. Un jour, il fait des courses dans un supermarché et il se trouve mêler à un vol à l'étalage dont lequel Victor, un jeune de 14 ans, est impliqué. Victor, qui est déscolarisé, est arrivé en France avec son oncle qui le bat comme plâtre au cas où le garçon ne ramène pas d'argent. Et par ailleurs, Victor qui est très intelligent et observateur, est mal considéré par ceux qui cohabitent avec lui car il est né d'un père Roumain et d'une mère Rom. Jacques et Victor vont se retrouver à différentes reprises car Jacques voudrait faire quelque chose pour sortir Victor de sa condition mais ce n'est pas facile car le garçon ne se laisse pas faire. J'ai trouvé l'histoire intéressante. Cela se laisse voir. Lire le billet de Pascale (qui en dit beaucoup).

19 mars 2024

Scandaleusement vôtre - Thea Scharrock

Juste après Chroniques de Téhéran, j'ai enchaîné avec Scandaleusement vôtre de Thea Scharrock, un film délicieusement british qui se passe à Littlehampton, une petite ville d'Angleterre dans les années 20. Quand l'histoire commence (tirée de faits qui se sont vraiment déroulés), Edith Swan reçoit sa énième lettre anonyme d'injures. Edith est une "vieille fille" qui vit encore avec ses parents. Elle leur sert de factotum. Les lettres ont commencé à arriver juste après qu'Edith se soit brouillée avec Rose Gooding, leur jeune voisine, veuve de guerre et mère d'une petite fille appelée Nancy. Rose, une Irlandaise, parle dans un langage de charretier et bien entendu elle est suspectée d'avoir écrit ces lettres. Elle nie tout en bloc mais rien n'y fait. Pourtant, Gladys Moss, une femme, agent de police de la petite ville, est convaincue que Rose est innocente grâce à la graphologie qui n'est pourtant pas reconnue pour confondre un coupable. Je ne vous dirai pas qui est le "corbeau" mais on l'apprend sans surprise aux deux tiers du film. C'est très bien interprété par Olivia Colman (qui est co-productrice du film) et Jessie Buckley. On passe vraiment un bon moment. Je note avec plaisir que les spectateurs sont revenus dans les salles. Les derniers films que j'ai vus étaient projetés dans des salles presque pleines.

16 mars 2024

Chroniques de Téhéran - Ali Asgari et Alireza Khatami

Voici un film que je vous conseille absolument : Chroniques de Téhéran d'Ali Asgari et Alireza Khatami qui est sorti le mercredi 13 mars 2024. Il s'agit de neuf saynètes avec des hommes et des femmes dans différentes situations à Téhéran aujourd'hui. 

Le film commence avec un plan fixe de Téhéran, immense mégalopole et il se termine par un tremblement de terre qui fait s'écrouler des bâtiments

Un homme déclare la naissance de son fils David, un prénom occidental qui est proscrit en Iran.

Une mère dans un magasin habille sa fille pour la rentrée. Il faut voir la gamine Selena qui, au départ, danse avec un casque sur les oreilles et qui se retrouve presque voilée.

Une élève est convoquée par la directrice. Cette lycéenne a réponse à tout et surtout elle nie être venue sur une moto conduite par un jeune homme. 

Une jeune femme chauffeur de taxi au crâne presque rasé conteste une contravention car son hijab aurait glissé pendant qu'elle conduisait.

Une jeune femme de trente ans pas encore mariée se présente à un entretien d'embauche dans une société privée dans le domaine du béton. Cette jeune femme a du courage et ne se laisse pas faire face à quelqu'un de très entreprenant et qui a la fin l'injurie.

Un homme tatoué sur les bras et le corps avec les vers d'un poème, vient retirer son permis de conduire. Il est délirant de constater que du fait d'être tatoué, on peut ne pas obtenir son permis.

Un homme au chômage depuis cinq mois qui vend des chaussettes sur un marché pour vivre, répond à une annonce. L'entretien est surréaliste puisque, étant musulman chiite, on lui demande des choses comme quels sont les piliers de l'Islam, ou s'il connaît par coeur des sourates. Et en fin de compte, il doit mimer sa manière de faire ses ablutions.

Un réalisateur demande une autorisation de tournage devant un fonctionnaire qui fait des remarques sur le scénario, c'est génial et d'une tristesse infinie car à la fin, il n'y a plus de scénario.

Une femme cherche à retrouver son chien (animal impur en Iran).

Il y a neuf saynètes pendant 1H15, j'en aurais voulu au moins neuf de plus. 

Lire les billets d'Henri Golant et Pascale

9 mars 2024

Inchallah un fils - Amjad Al Rasheed

Je vous conseille d'aller voir Inchallah un fils, un film (du réalisateur Amjad Al Rasheed) venu de Jordanie. L'histoire se passe de nos jours, à Amman la capitale. Un matin, Nawal, une femme dans la trentaine, prépare le petit déjeuner. Elle est mariée et a une fille, Noura. Le mari semble encore dormir. En réalité, il est décédé dans son sommeil. La vie de Nawal est chamboulée, elle a perdu un mari, un amant et elle n'est plus grand-chose. Tout de suite, la famille se manifeste, en particulier le frère de Nawal et son beau-frère. Ce dernier lui réclame assez vite la fin des paiements d'un pick-up appartenant au mari décédé et surtout, comme Nawal n'a pas de garçon, elle devra vendre l'appartement où elle habite et le montant obtenu sera partagé entre elle et la famille du beau-frère. Et elle risque de perdre la garde de sa fille Noura qui serait confiée à l'oncle Rifqi qui régente tout. Nawal travaille sans être déclarée comme aide-soignante dans une famille chrétienne. Elle s'occupe d'une femme impotente qui souffre de démence. Elle gagne très peu et ne peut évidemment pas rembourser les traites du pick-up, qu'elle ne veut pas vendre, même si elle ne sait pas conduire. Pour retarder l'inévitable, Nawal déclare qu'elle est enceinte. La tension monte de plus en plus. Le réalisateur ne perd jamais Nawal de vue. Elle est de tous les plans. Mouna Hawa qui interprète Nawal est formidable. Le réalisateur décrit bien la condition féminine dans un pays régi par le patriarcat. J'ai vu ce film le jour de la journée de la femme. Lire le billet de Pascale et celui de Selenie.

8 mars 2024

A man - Kei Ishikawa

J'avais vu A man de Kei Ishikawa l'année dernière dans le cadre d'une semaine de cinéma japonais dans un grand multiplex parisien que je fréquente. J'avoue que l'histoire ne m'avait pas emballée, je n'avais pas compris les tenants et les aboutissants. Je pense que j'étais fatiguée à l'époque. Après avoir lu le billet de Pascale, je me suis décidée à le revoir cinq semaines après sa sortie en 2024. Bien m'en a pris. J'ai mieux apprécié cette histoire d'échange d'identité entre le fils d'un aubergiste et le fils d'un meurtrier et tout ce qui s'ensuit et les réactions des proches ainsi que l'enquête menée par un avocat tenace engagé par l'épouse d'un des protagonistes pour avoir la fin mot de l'histoire. Les spectateurs, dans la salle où je me trouvais, étaient plus attentifs que d'habitude. Un beau film avec des comédiens inspirés. Je recommande. Lire le billet de Carole Nipette.

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