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Le blog de Dasola
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5 août 2023

Les algues vertes - Pierre Jolivet

Je n'ai pas lu la BD Les algues vertes, l'histoire interdite d'Inès Léraud et Pierre Van Hove et je ne sais donc pas si le film est une adaptation assez fidèle de la BD. Toujours est-il que l'histoire inspirée de faits réels commence en 1989. On voit un homme s'écrouler en bord de mer dans un amas de végétation verte. En 2014, soit 25 ans plus tard, Inès Léraud, une journaliste pigiste qui fait des chroniques radiophoniques, est amenée à enquêter sur des décès provoqués par l'hydrogène sulfuré dégagé par des algues en état de décomposition sur des plages bretonnes en Côte d'Armor. On apprend, par bribes, pourquoi ces algues prolifèrent et sont mortelles pour les humains. L'agriculture, et en particulier l'élevage (de porcs) intensifs en Bretagne depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, y sont pour beaucoup. L'agriculture doit être rentable et concurrentielle au détriment du reste. Elle fait vivre beaucoup de monde. Il y a une omerta sur les causes de ce phénomène par les lobbies et les syndicats agricole comme la F.N.S.E.A. Si les ravages provoqués par ces algues étaient révélés, cela créerait un vrai scandale public et la Bretagne en souffrirait économiquement parlant. Tout est décrit par petites touches. Céline Sallette qui interprète Inès Léraud est très convaincante comme tous les autres personnages. Un film assez pédagogique et réussi qui a été applaudi à la fin de la projection. Même si cela n'a pas la même force, j'ai trouvé que le thème de ce film se rapproche de ceux de films américains comme Erin Brockovitch et Dark Waters. Il semble que le réalisateur Pierre Jolivet a dû ruser pour tourner en Côte d'Armor. Lire les billets de Pascale, Baz'art, maggie 76 (la bande-annonce)

26 juillet 2023

Les herbes sèches - Nuri Bilge Ceylan

Ayant beaucoup aimé Winter Sleep du réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan, j'ai été contente d'apprendre que son nouveau film, Les herbes sèches, sortait. Il a été récompensé au dernier festival de Cannes pour l'interprétation féminine (et pour moi, c'est un mystère). J'avoue que j'ai moins accroché à ce film qu'à Winter Sleep, surtout pour la dernière partie. Le film Les herbes sèches dure 3H13 et tourne autour d'un homme nommé Samet. Alors que j'ai été passionnée par tout ce qui se passe au collège dans un coin reculé d'Anatolie, là où Samet enseigne comme professeur de dessin, le reste m'a moins intéressée et le dialogue entre Samet et Nuray, l'enseignante handicapée (elle a perdu une partie de sa jambe gauche dans un attentat) est tellement dense que je n'ai pas tout retenu alors que cela doit être passionnnant. Pour en revenir à Samet, cela fait quatre ans qu'il fait son service civil dans ce coin reculé d'Anatolie. Il a hâte de repartir à Istanbul, mais une plainte d'élèves à son encontre, et envers son collègue Kenan, risque de retarder son retour vers une contrée moins hostile. En effet, lors d'une confrontation avec le recteur, Samet et Kenan sont accusés de gestes déplacés envers quelques élèves. On apprend vite que c'est une vengeance d'une élève nommée Sevim (je l'ai détestée dès que je l'ai vue) qui semblait pourtant bien apprécier les deux professeurs. La séquence au rectorat, très bien écrite, est absolument passionnnante. Par ailleurs, le film est ponctué de photos prises par le réalisateur qui sont des portraits de différentes personnes. Le cadrage, la lumière, la mise en perspective sont sublimes. Un film à voir si la durée ne vous fait pas peur. Je reviens sur le personnage de Nuray qui est très accessoire et on se demande pourquoi l'actrice a été récompensée à Cannes.  

Lire les billets de Pascale et de Chris.

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Je serai absente pendant une huitaine de jours, loin du blog et d'internet. Je pars dans une contrée où il ne fait pas plus de 12 ou 13°. Je laisse les clés du blog à mon ami ta d loi du cine qui le veillera comme un papa poule. A bientôt. 

25 juillet 2023

Limbo - Soi Cheang

J'ai vu Limbo après avoir remarqué une affiche dans le métro. Je n'avais pas vu de bande-annonce. Il faut noter que ce long-métrage hong-kongais est interdit au moins de 16 ans, ce qui est tout de même assez rare. C'est vrai qu'il y a de la violence mais je trouve qu'elle est transcendée par une magnifique image en noir et blanc. L'histoire se passe à Hong-Kong de nos jours dans un endroit qui est une décharge à ciel ouvert et où l'on trouve de tout, même des cadavres de femmes en décomposition. En effet, un serial-killer sévit dans le coin. Il a une manie : il coupe la main gauche de ses victimes qui sont des droguées ou des filles paumées. Deux flics, Cham Lau et Will Ren, enquêtent. Will est un jeune flic débutant qui a mal à une dent de sagesse. Il fait donc équipe avec Cham, un homme mutique qui ne se remet pas de l'accident de circulation dont sa femme a été victime. Et puis il y a Wong To, une délinquante, voleuse de voitures (c'est elle la responsable de l'accident de la femme de Cham) et qui fait du trafic. Elle va aider à son corps défendant les deux flics. Elle va subir des outrages indescriptibles même si elle ne se laisse pas faire. C'est une vraie battante. Par ailleurs, je vous laisse découvrir l'antre du tueur où les statues de la vierge se mélangent avec des bras et des mains en plusieurs matières. Les sacs poubelles sont partout. C'est une vision dantesque. On suffoque. Un film que l'on n'oublie pas et que j'ai beaucoup aimé.

Lire les billets de Princecranoir, Selenie, Pascale et Henri Golant.

12 juillet 2023

Mission impossible: Dead Reckoning, partie 1 - Christopher McQuarrie

Vu en avant-première, ce septième film de la franchise tient toutes ses promesses. Mission impossible : Dead Reckoning (cela voudrait dire "navigation à l'aveugle") dure 2H45 et je ne me suis pas ennuyée une minute. On passe d'un désert en Arabie Saoudite près du Yémen à l'aéroport d'Abu Dhabi, puis à Rome et à Venise et enfin dans un train dans les Alpes autrichiennes. Cependant tout commence en mer de Behring: un sous-marin russe, le Sebastopol, est torpillé malgré lui par une de ses propres torpilles. Cette catastrophe s'est produite à cause d'une entité inconnue, une intelligence artificielle. Cette entité n'a qu'un désir, récupérer une clé cruciforme qui peut changer le futur de notre civilisation. Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe sont chargés de trouver la clé avant l'entité. Bien entendu, leur quête est semée d'embûches. Un méchant nommé Gabriel leur met des bâtons dans les roues ainsi que d'autres. Le film contient plein de courses-poursuites à pied, en voiture, en moto et en train. J'ai trouvé qu'il y avait de l'humour comme la présence d'une petite Fiat jaune qui joue un rôle important dans les rues de Rome. Il faut noter qu'il y a quatre personnages féminins qui ne jouent pas que les utilités, bien au contraire. Un bon film d'action que je recommande pour cet été. Il devrait cartonner au "box-office". Et il faudra attendre juin 2024 pour la voir la deuxième partie.

Edit du 15/07/2023: lire les billets d'Henri Golant et Pascale.

3 juillet 2023

Indiana Jones et le cadran de la destinée - James Mangold

Après le ratage que fut le 4ème opus des aventures d'Indiana Jones, Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal qui date de 2008, on a le plaisir, avec ce 5ème opus, de voir un très bon film plein de rebondissements. Tout commence vers la fin de seconde guerre mondiale, les Allemands sont battus mais ils continuent de piller les trésors archéologiques. Indiana Jones (Harrison Ford a été rajeuni de manière très réussie) avec son ami Basil Shaw sont prisonniers de soldats nazis dans un train. Ces derniers les interrogent sur une lance sacrée qui se trouve être un faux. Et puis, notre aventurier entre en possession d'un mystérieux cadran qui s'avère lui, authentique. C'est le "Cadran de la destinée" inventé par Archimède. Ce cadran permet de remonter le temps et peut-être de changer le passé. Dans toute cette partie, on assiste à une belle course-poursuite sur le toit d'un train. Elle ne sera pas la dernière. Nous voici maintenant en 1969, à New-York. Le professeur Jones vit ses derniers jours d'enseignement à l'université. La ville est en liesse pour fêter le retour des trois astronautes d'Apollo 11 qui ont marché sur la Lune. Et c'est là que surgit une jeune personne qu'il n'avait pas vue depuis 18 ans, Helena Shaw, la fille de Basil et qui est aussi sa filleule. Elle convoite le Cadran pour des raisons mercantiles. Des fâcheux vont aussi essayer de dérober le Cadran. Ils semble pour partie à la solde d'un certain professeur Schmidt (Mads Mikkelsen). La course-poursuite qui s'ensuit se passe dans les rues et le métro de New-York en voiture, à moto et à cheval. C'est spectaculaire. Puis direction Tanger au Maroc où Helena s'apprête à diriger une vente aux enchères clandestine. Tout s'emballe, on assiste à nouveau à  une poursuite haletante avant que les protagonistes se dirigent d'abiord vers la mer Egée, ensuite en Sicile, à Syracuse. Je m'arrête là pour l'histoire qui tient en haleine le spectateur de bout en bout. Le film tient toutes ses promesses. Une vraie réussite. Vers la fin du film, j'ai noté un clin d'oeil à une scène du premier Indiana Jones, Les Aventuriers de l'Arche perdue; et il y ausssi une référence à la série Game of Thrones avec des "dragons". Courez voir ce film seul ou accompagné. Lire les billets de Pascale, Selenie et Henri Golant.

30 juin 2023

Elémentaire - Peter Sohn

Avec Ta d loi du cine, je suis allée voir en VO Elémentaire, le nouveau film des studios Pixar. J'avoue avoir été un peu déçue. Le scénario tient sur un timbre poste. Brul et Sandra, un couple de "flamboyants" qui sont des éléments de feu, s'installent pour tenir un magasin à Element City où cohabitent les "aériens", les "terriens" et surtout les "aquatiques". L'histoire se focalise sur la rencontre un peu mouvementée de Flam, la fille de Brul et Sandra, avec Flack, un aquatique un peu pataud. Il travaille comme inspecteur pour la mairie. Chez Brul et Sandra, il y a des fuites d'eau inexpliquées dans la plomberie défectueuse, ce qui amène Flack à dresser des contraventions qui obligeraient la boutique des flamboyants à fermer. Bien entendu, Flam n'est pas contente et comme elle a un tempérament de feu si je puis dire, ses accès de colère détruisent tout sur son passage. De fil en aiguille, Flam et Flack vont se côtoyer, mieux se connaître. On peut deviner la fin même si, dans la réalité, les choses ne pourraient pas se passer comme cela. Je dirais que le film est sympathique mais pas amusant. Il n'y a pas vraiment de gags. Je n'ai pas souri, j'ai même trouvé quelques longueurs. C'est dommage. Lire le billet d'Henri Golant

27 juin 2023

Il Boemo - Petr Václav

Grâce au cinéma, je complète ma culture générale. Je viens de voir et de beaucoup apprécier Il Boemo, qui retrace les quinze dernières années de la vie relativement courte de Josef Mysliveček (1737-1781), un musicien né en Bohème à Prague qui fit toute sa carrière en Italie où il fut adulé. Personnellement, je n'en avais jamais entendu parler. C'est un musicien qui est tombé totalement dans l'oubli et c'est bien dommage. Dans ce film, on entend de nombreux airs d'opéras. Mysliveček, qui avait un frère jumeau et qui était fils de meunier, a, en plus des opéras, composé des oratorio et des concertos. Quand le film débute, en 1781, on assiste à l'agonie et à la fin de vie du compositeur dont le visage a été rongé par la syphilis. Puis, dans un long flash-back, on suit la carrière de Mysliveček que le jeune Mozart admirait. Il y a une jolie séquence, qui se déroule en 1770 à Bologne, où Mozart improvise au clavecin devant le Bohémien. On nous montre que Josef Mysliveček participait à quelques parties fines dans la haute société. Les femmes aimaient cet homme grand et plutôt avenant et elles l'ont aidé dans sa carrière semble-t-il, dont une cantatrice, Caterina Gabrielli, très célèbre à son époque. Un très beau film chatoyant. Il y a un grand soin porté aux décors et aux costumes. Il ne faut pas comparer ce film avec Amadeus de Milos Forman. C'est totalement différent dans le ton. Dans Il Boemo, la musique de Mysliveček est très bien mise en valeur. Je recommande. Lire les billets de Selenie et Pascale.

20 juin 2023

Fifi - Jeanne Aslan et Paul Saintillan

Je sais que Pascale va me maudire (tant pis) mais j'ai vu Fifi et j'ai été un poil déçue. Les critiques sont bonnes. Et bien j'ai trouvé le film sympathique, mais sans plus. Le film raconte la rencontre improbable d'une fille aux yeux bleus de 15 ans appelée Sophie, que tout le monde surnomme Fifi, et de Stéphane, un étudiant de 23 ans dont le père est dentiste. Cela se passe à Nancy. Fifi vit avec sa famille dans un HLM. Entre sa mère, son beau-père, ses deux soeurs aînées, dont une est jeune maman, et le reste de la fratrie, Fifi n'a pas une vie calme et rangée. Très serviable, elle fait les courses pour sa famille et pour une vieille dame. Elle doit se débrouiller pour trouver de l'argent pour l'achat de cigarettes. Fifi n'est pas une révoltée mais elle n'hésite pas à dérober les clés de la maison de la famille de Jade en sachant qu'ils partaient en vacances. Fifi prend ses aises dans la maison mais elle est vite interrompue car Stéphane, le fils de la famille, arrive inopinément. Il s'étonne à peine de la présence de Fifi. L'acteur Quentin Dolmaire qui interprète Stéphane, et semble être le chouchou de beaucoup de critiques, m'a fait penser au footballeur Dominique Rocheteau jeune. Mais par ailleurs, je me suis dis que son nom me rappelait quelque chose, et en effet, je l'ai vu l'année dernière dans la reprise au théâtre de Lorsque l'enfant paraît d'André Roussin mise en scène par Michel Fau avec Catherine Frot. Personnellement, j'avais trouvé Quentin Dolmaire assez mauvais dans le rôle du fils de la famille. Il jouait faux. Dans Fifi, il est plus crédible dans son personnage et il forme un joli couple avec Céleste Brunquell (Fifi). Les dialogues sont bien écrits. Mais ce n'est pas le film de l'année. Pour l'anecdote et ce n'est pas une bonne nouvelle, nous étions trois, dont moi, dans la salle de province où se projetait le film. Mais ce constat n'a rien à voir avec sa qualité. 

17 juin 2023

Love life - Kôji Fukada

A la différence de Pascale, je n'ai pas vu le film dans une salle comble et avec le réalisateur, mais dans une salle climatisée juste comme il faut, et nous étions seulement six spectateurs dans une immense salle de province. Love Life se passe de nos jours dans une ville japonaise. Taeko est remariée depuis un peu plus d'un an avec Jiro. D'une première union avec un Coréen malentendant, elle a un petit garçon appelé Keita, âgé de 6 ans, qui vient de gagner une compétition junior du jeu d'Othello. Dans l'immeuble en face de chez eux, vivent les parents de Jiro. Ces derniers ont l'intention de déménager. Le père de Jiro qui fête ses 65 ans n'apprécie pas sa belle-fille et ne considère pas Keita comme son petit-fils. Une tragédie à laquelle je ne m'attendais pas survient très vite et cela nous permet de faire connaissance de Park, le père biologique de Keita. Park semble être perturbé et il est SDF. Heureusement que Taeko est là pour faire l'interprète en langue des signes. Il n'y a qu'elle qui peut le faire. Bien que Park ait abandonné Taeko et Keita, quatre ans auparavant, sans raison précise, Taeko va tout faire pour l'aider. L'ex de Jiro refait surface elle aussi. Je ne veux rien dévoiler de l'histoire, qui prend son temps mais n'ennuie jamais car on est touché par les personnages avec leurs défauts et leurs qualités. On se rend compte qu'il y a pas mal de SDF au Japon. Cela n'est pas si courant de le voir dans le cinéma japonais. On apprend que les gens sont alertés par téléphone quand un séisme est imminent. On est ému quand on voit ce que Taeko tient dans ses bras quand la terre tremble. C'est un film que je recommande. On ne voit pas passer les deux heures. 

14 juin 2023

Marinette - Virginie Verrier

Marinette retrace la vie de Marinette Pichon, née en 1975, qui est devenue la première footballeuse internationale professionnelle. C'est donc un film biographique adapté du propre livre de Marinette Pichon. Dès son plus jeune âge, à 5 ans environ, elle aime taper dans un ballon. Elle n'a que des posters de footballeurs dans sa chambre. Sa maman fait tout pour lui faire plaisir alors que le père alcoolique est un sale type qui n'hésIte pas à taper son épouse. Marinette qui grandit fait ses preuves dans un club de garçons mais à 16 ans, elle n'a plus le droit de jouer car les équipes de football ne peuvent pas être mixtes. Marinette est une attaquante et elle marque de nombreux buts. Après un passage en équipe de France qui se passe mal à cause d'une mauvaise ambiance, elle est remarquée par les Américains qui la recrutent dans une équipe professionnelle féminine à Philadelphie. Entretemps, le père de Marinette est condamné à une lourde peine de prison. Revenue en France, Marinette continue sa carrière et découvre le grand amour avec une championne de basket handicapée. C'est la première sportive à faire son "coming out". Marinette n'aura de cesse de regretter que les joueuses françaises ne puissent pas devenir des professionnelles comme aux USA. Elles sont payées au lance-pierre et sont obligées d'avoir un travail à côté. Le film m'a fait connaître une femme dont j'ignorais l'existence, n'étant pas trop intéressée par le foot en général. Il y a de très bonnes choses dans ce film, en particulier les acteurs: Garance Marillier, Sylvie Testud, Fred Testot ou Caroline Proust. En revanche, j'ai trouvé l'ensemble un peu décousu. C'est dommage. Mais j'ai passé un bon moment.

11 juin 2023

Wahou! - Bruno Podalydès

Malgré les critiques plutôt négatives de Pascale et Selenie, je me suis décidée à aller voir Wahou! de Bruno Podalydès, car j'ai bien apprécié la bande-annonce. Je serais indulgente en ce qui concerne ce film qui m'a fait souvent sourire, même si je n'ai pas retrouvé la fantaisie des Deux Alfred. Oracio et Catherine sont deux "conseillers" immobiliers d'une agence de l'ouest "chic" de Paris. Oracio est accompagné par un stagiaire. Deux biens très différents vont faire l'objet de différentes visites. Pour la belle maison à Bougival au terrain de 1600 m2 "piscinable" avec un séquoia bicentenaire, mais aussi le transilien qui passe au bout du jardin et quelques gros travaux de main d'oeuvre, Catherine et Oracia présentent alternativement ce bien avec du cachet à des musiciens, une grande bourgeoise (et son "connard de mari"), deux frères promoteurs et une mandataire. L'autre bien est un appartement de 65 m2 dans un immeuble pas terminé. Et là, c'est l'infirmière dépressive avec sa vieille maman, un jeune couple qui pense plus à la bagatelle qu'à visiter, un homme qui ne dit pas un mot en passant de pièce en pièce avant de s'en aller et un jeune couple de musiciens à vélo. Pendant ces visites, on se rend compte que Catherine n'est pas dans son assiette, elle a perdu son compagnon et Oracio en a marre de ne pas arriver à vendre. On peut dire que c'est un film à sketches qui bénéficie d'une distribution hétéroclite, les acteurs sont plus ou moins connus. Isabelle Candelier, Sabine Azema, Claude Perron et Florence Muller sont toutes les quatre très bien. 

8 juin 2023

Dernière nuit à Milan - Andrea Di Stefano

Hier, mercredi 7 juin 2023, est sorti un film policier italien dans lequel on a une fois de plus l'occasion de voir Pierfrancesco Favino (Le traître, Nostalgia). Dans Dernière nuit à Milan (L'ultima notte di amore en VO) il interprète le rôle d'un policier dont c'est le dernier jour de service. Il s'honore de ne pas avoir tiré sur un homme en 35 ans de carrière (ce fait est important pour la suite de l'histoire). Le film commence avec un survol de nuit de la ville de Milan qui paraît tentaculaire. Et pas loin d'une gare, la caméra s'approche de l'extérieur d'un appartement où Franco Amore (Pierfrancesco Favino) est attendu avec impatience par sa femme et de nombreux collègues et amis. Il arrive presque en larmes, très ému par l'accueil qu'on lui fait. Ce n'est pas tout à fait la vérité. On revient dix jours auparavant, où tout commence quand il arrive dans un hôtel. Un vieux Chinois vient d'avoir une attaque cardiaque. Franco arrive à le ranimer. Ce vieux Chinois, pour le remercier, lui propose de servir comme chauffeur pour une soirée. Aller chercher quelqu'un à l'aéroport. Une mission sans risque a priori. Evidemment, rien ne se passe comme prévu. Je ne vous dirai rien d'autre si ce n'est qu'au bout d'un moment, on souffre avec Franco qui a été pris dans un traquenard. Cela devient angoissant, d'autant plus qu'une grande partie de l'histoire se passe de nuit. J'ai trouvé que le réalisateur savait ménager le suspense. Le film dure un peu plus de deux heures sans temps mort. Je conseille. Voir aussi les billets de PrincecranoirSelenie et Henri Golant.

2 juin 2023

Jeanne du Barry - MaÏwenn

Après Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2006, une version plutôt “rock and roll” de l'histoire de France, voici Jeanne du Barry de Maïwenn, le film qui a fait l'ouverture hors compétition du Festival de Cannes 2023. Je n'avais vu aucune bande-annonce mais je me suis fiée aux bonnes critiques sur les blogs. Je les en remercie car j'ai passé en effet un bon moment en compagnie de Jeanne Becu devenue Jeanne, Comtesse du Barry par son mariage. Cette fille “de rien” est devenue la dernière maîtresse de Louis XV pendant six ans, à partir de 1768 jusqu'à la mort du roi en 1774. Une grande partie du film a été tournée au Château de Versailles et c'est un plaisir de le contempler de loin et de près et en le survolant. Pour que Jeanne puisse être présentée au roi à Versailles, il fallait qu'elle se marie avec un noble. Le comte du Barry, avant d'être l'amant et le mari de Jeanne, aaussi été son proxénète. C'est vrai qu'entre le couvent et la galanterie, Jeanne dit bien qu'elle préfère la galanterie. Remarquée par le roi, Jeanne va devenir sa maîtresse après avoir été examinée de manière très intime par des médecins qui la déclarent apte à partager la couche du roi. Pour en venir à Johnny Depp dans le rôle de Louis XV, je trouve qu'il s'en tire bien. Il a plus de dialogues que je ne le pensais. Le couple qu'il forme avec Maïwenn est souvent touchant. C'est avant tout une jolie histoire d'amour. Il n'y a aucune scène osée, ou alors elle se déroule hors champ, comme celle entre le duc de Richelieu (Pierre Richard) et Jeanne. C'est un film relativement sage. En revanche, j'ai trouvé intéressant le traitement des personnages secondaires comme les filles de Louis XV. Ce sont de véritables pestes. La vie à la cour ne devait pas être de tout repos et Jeanne était haïe par beaucoup, car elle n'avait pas beaucoup de respect pour l'étiquette et puis c'était une roturière.  Et il faut noter que l'on nous montre comment on ne tournait pas le dos au roi quand on quittait une pièce. On sortait à reculons à petits pas. Précipitez-vous vers ce film!

Lire les billets de Pascale, Henri Golant, Princecranoir.

30 mai 2023

Umami - Slony Sow

Bien que j'aie lu et entendu de très mauvaises critiques sur Umami de Slony Sow, et quoique, par ailleurs, Gérard Depardieu soit accusé d'agressions sexuelles à l'encontre de plusieurs jeunes femmes, je suis allée voir Umami avec mon ami Ta d loi du cine avant qu'il ne soit trop tard. Et en effet le film, sorti dans peu de salles, ne se donne presque plus désormais. J'ai lu que le film était indigeste, inintéressant et caricatural. Je trouve cette critique injuste. Comme l'a écrit Henri Golant, c'est un film revigorant. Gabriel Carvin (Gérard Depardieu) est un chef étoilé dans la région de Saumur. Il est le père de deux fils dont l'un est cuisinier. Cependant, Gabriel n'a plus goût à cuisiner et il décide de partir au Japon, sans prévenir personne sur sa destination. Il compte revoir un cuisinier japonais qui l'avait battu lors d'un concours de cuisine, 42 ans auparavant. A l'occasion de ce voyage, il va goûter l'umami, la cinquième saveur très en vogue au Japon. Tout le monde connaît le salé, le sucré, l'acide et l'amer; il y a donc aussi l'umami [glutamate monosodique]. Débarquant au Japon sans parler un mot de japonais, Gabriel retrouve assez vite Tetsuichi Morita, aujourd'hui à la tête d'un petit restaurant qui ne paye pas de mine. Ce dernier a une fille très sympathique et une petite-fille qui parle le français et lit Les Misérables en VF. Ce film permet de découvrir les hôtels “capsules”. On voit Depardieu en kimono faire du tricycle dans la neige. J'avoue avoir été agréablement surprise par ce film sans prétention. Il donne envie d'aller découvrir le Japon enneigé et de goûter la cuisine niponne.

25 mai 2023

L'homme debout - Florence Vignon

J'avais lu il y a quelques années le roman Ils désertent de Thierry Beinstingel qui m'avait beaucoup plu. L'homme debout de Florence Vignon avec Jacques Gamblin (trop rare sur nos écrans) et Zita Henrot est une adaptation du roman. Clémence Alpharo (Zita Henrot), d'origine chilienne par son père, a quitté sa province pour prendre ailleurs un poste (en CDD) de responsable d'équipe commerciale dans une petite société de papier peint. Le patron de Clémence, qui veut rajeunir les effectifs, demande surtout à ce qu'elle pousse un certain Giffard vers la sortie. Or, Henri Giffard a pratiquement créé la boîte. Il a tous ses trimestres, il pourrait avoir une retraite tranquille et heureuse mais s'accroche à son travail de VRP, sa raison de vivre. J'ai trouvé le personnage de Giffard très émouvant. C'est un passionné pour beaucoup de choses et il s'y connaît en vin. Face à lui, Clémence, contrainte et forcée si elle veut décrocher un CDI, pratique le harcèlement moral en obligeant Giffard à faire des missions de plus en plus éloignées de chez lui. Leurs situations familiales à tous les deux sont compliquées. J'ai aimé ce film pour l'histoire et pour les acteurs. Un "petit" film sympathique.

18 mai 2023

Le Principal - Chad Chenouga

Dans Le Principal, on a le plaisir de retrouver Roshdy Zem, devenu un acteur incontournable dans le cinéma français (et c'est mérité). Il interprète avec conviction Sabri Lahlali, principal adjoint d'un collège de l'Est de la France. C'est un homme qui a certainement dû beaucoup travailler pour en arriver à ce poste. Il n'a que de bonnes appréciations et d'ailleurs, une promotion l'attend. Il partage la garde de son fils Naël avec Noémie (Marina Hands, lumineuse), son ex-compagne et professeur dans le même collège. Il s'entend très bien avec Estelle (Yolande Moreau, toujours très bien), la Principale du collège, une férue de lecture. Sabri s'occupe aussi de son frère Saïd, un marginal qui a beaucoup de problèmes. Sabri met la pression sur Naël pour que ce dernier, qui est en troisième, réussisse le brevet des collèges. Naël semble relâcher ses efforts, au grand désespoir de son père, qui va commettre un acte répréhensible pouvant remettre en cause son avenir. Le film est court, moins d'une heure trente. Il démarre un peu lentement mais le réalisateur ne lâche jamais Sabri qui est de tous les plans. C'est un film que je conseille, tout comme Pascale.

17 mai 2023

La révole nature - Aline Geller

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) n'ai pas réussi à emmener avec moi la "maîtresse de blog" découvrir dimanche dernier La révole nature, le film documentaire objet du présent billet, au cinéma L'Entrepôt (75014). C'est dommage, car la documentariste était présente, ce que j'ignorais lorsque j'ai décidé d'aller le voir.

Affiche_La-revole-nature_40x60cm-BD_JPG_web_rvb (bande-annonce)

Ce documentaire a pour sujet le vin naturel, c'est-à-dire plus que "Bio": comme il est dit dans le documentaire, le jour où il sera obligatoire d'afficher sur l'étiquette d'une bouteille tous les produits utilisés pour le raisin d'abord, la vinification ensuite (ce qui semble prévu pour fin 2023?), le consommateur sera peut-être quelque peu désabusé par ce produit-phare en France, dont une bonne part de la production française est exportée. Les producteurs de "vin naturel", minoritaires voire marginaux, revendiquent de ne mettre dans leurs bouteilles que du raisin fermenté. Certains s'autorisent du sulfite (?) pour la conservation. L'association des vins SAINS (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite), qui compte peut-être une quinzaine de producteurs, se veut encore plus intransigeante. Lors du film, nous assistons aux rencontres avec plusieurs paysans-vignerons, viti-viniculteurs, organisateurs ou -trices de salon professionnels, gérants de bar à vin... Chacun avec leurs personnalités et leurs parcours: beaucoup de barbus (baba cools) d'âge certain, mais aussi de jeunes "chefs d'entreprises" qui ont repris les vignes familiales pour les conduire et vinifier d'une manière différente des pratiques de leurs parents (ce qui n'est pas toujours simple). Tel ne touche pratiquement pas la terre ni les ceps, d'autres pratiquent le labour à traction chevaline, un autre rajoute du compost. La vinification se fait ici "en amphore" (cuve enterrée à côté des vignes), là en cuve de béton... Certains s'interdisent de vinifier d'autres raisins que ceux de leurs propres vignes, d'autres relèvent le "challenge" de chercher à faire quelque chose avec une "matière première" qui ne vient pas de leurs propres terres... ("négoce"). On assiste à plusieurs vendanges (événements festifs compris), à des dégustations (recrachées au seau!). Les producteurs peuvent être écoeurés de voir une bouteille qu'ils ont vendue 20 euros (oui, le vin naturel est plus cher que le "conventionnel" qu'on trouve en Grande Distribution!) revendue à 600 euros sur internet et devenue objet de spéculation au lieu d'être dégustée. La production est parfois confidentielle: 300 bouteilles pour une cuvée. Crève-coeur de refuser un carton de 6 bouteilles à un amateur qui s'est déplacé... Parfois, c'est plus de 75% de la production qui part à l'étranger. Chez certains revendeurs qui ont fait le choix de l'achat en fût et de la revente "à la tireuse", une bouteille peut par contre être vendue à moins de 10 euros aux amateurs peu fortunés. On peut en fin de film percevoir la crainte que cette notion de "vin naturel" finisse par être "récupérée", pour des raisons marketing, par des "marques" qui en feront une niche dans leurs ventes (comme cela s'est produit pour le commerce équitable ou pour le bio).

A l'issue de la projection, la petite trentaine de personnes (dont quelques professionnels!) s'est dirigée vers l'espace "restauration" de L'Entrepôt et a eu la possibilité de déguster telle ou telle production. C'est là que j'ai pu entendre la documentariste parler avec telle ou telle personne, et échanger moi-même durant quelques minutes avec elle. Elle appréciait ces toutes premières projections sur grand écran, dans une vraie salle de cinéma. Au départ, c'est une série qui était prévue, et il a fallu resserrer. Apparemment, par rapport à un montage précédent que certains avaient eu l'occasion de voir, 7 minutes avaient été retirées. Le film a été tourné en équipe très légère (2 ou 3 personnes), sauf pour les événements (salons ou vendanges) pour lesquels il fallait être en place avant, pendant et après, pour être sûr de capter tous imprévus. Je lui ai demandé si le documentaire passerait à la télé, si un DVD était prévu, si un livre serait publié en complément... Elle aimerait bien, mais dans l'immédiat, le film doit "vivre": sortir dans d'autres salles à Paris, puis tourner en province.

Le film devrait encore être visible cette semaine à L'Entrepôt. D'ici quelques semaines, si tout va bien, il devrait sortir dans quelques salles UGC (sauf s'il s'agissait d'une plaisanterie que je n'aurais pas comprise!) et dans quelques salles indépendantes, par exemple le Saint-André des Arts.

Pour ma part, j'apprécie de voir des documentaires et de pouvoir discuter avec l'équipe, même si cela ne donne pas toujours lieu à un billet: Bricks, Des bobines et des hommes (vus avec dasola). Il m'est aussi arrivé de me rendre à des projections-débats "militantes" organisées par telle ou telle association ou AMAP locale (voire d'y être "missionné" au titre  d'intervenant...), pour Traits de vie, Les petits gars de la campagne, La part des autres, ...

Je vais rajouter quelques éléments bibliographique "pour en savoir plus":

Plaidoyer pour le vin naturel, Eric Morain, éd. Nouriturfu, 2019 (que j'avais versé après lecture au système de prêt de livres de l'AMAP dont je fais partie). 
Deux livres de Christophe Beau, dans la collection "Pratiques utopiques" des éditions REPAS: La danse des ceps (1ère éd. 2003) et Pour quelques hectares en plus (2011).

Aline Geller m'a cité Valentin Morel, je pense qu'il s'agit de l'auteur du livre Un autre vin (Flammarion, 2023). Je ne l'ai pas (encore) lu.

12 mai 2023

Misanthrope - Damián Szifrón

Quel titre français étrange pour désigner un film policier! Quand on nous présente enfin le tueur de masse dans la dernière partie du film, on comprend mieux le choix du titre. Misanthrope de Damián Szifrón (un réalisateur argentin) se passe à Baltimore au moment des fêtes de fin d'année. Tout à coup, dans un immeuble de la ville, on entend des coups de feu qui font mouche à tous les coups. Les victimes sont très nombreuses. Le FBI est sur le coup ainsi qu'Eleanor, une jeune enquêtrice de la police de la ville. Eleanor est une femme perturbée et addict aux médicaments. Cela n'empêche pas qu'elle est choisie pour son profil par Lammark, un agent fédéral en charge de l'enquête pour être agent de liaison. L'enquête se révèle difficile car le tueur est insaisissable et imprévisible et il continue à tuer. C'est Eleanor qui va le débusquer. On pourra trouver la fin un peu grandiloquente mais cela ne m'a pas gênée. J'ai trouvé que les motivations du tueur sortaient des sentiers battus et on s'attache aux personnage de Lammark et Eleanor. Le film semble avoir trouvé son public.

6 mai 2023

La dernière reine - Damien Ounouri et Adila Bendimerad

Quel beau film que voilà! Ceci grâce à l'actrice prinicipale Adila Bendimerad, qui est aussi co-scénariste, co-productrice et co-réalisatrice de La dernière reine. J'ai trouvé ce film algérien somptueux, tant pour l'image que pour les décors et les costumes. Je n'avais jamais entendu parler de l'histoire qui nous est racontée. Nous sommes transportés en 1516 à Alger. La reine Zaphira (Adila Bendimerad) est la première épouse de l'émir d'Alger Salim Toumi. Elle a encore son fils Yahia auprès d'elle, mais plus pour longtemps. Il doit avoir une dizaine d'années. Yahia est l'amour de sa vie. Elle est prête à tuer pour lui. C'est un gamin très remuant qui n'obéit pas beaucoup. Sur ces entrefaites, un corsaire, Aroudj Barberousse, et ses hommes, aident Salim Toumi à liberer Alger du joug espagnol. Malheureusement, peu de temps après, Salim est retrouvé étranglé dans son palais. A partir de là, Zaphira va tenir tête à tous les hommes qui se dressent contre elle, en particulier ses frères et son père. Face à elle, Aroudj commence à éprouver des sentiments. Il souhaite même se marier avec elle. Tout se termine en 1617 d'une manière que je vous laisse découvrir. Mais pour revenir au film dans son ensemble où des scènes intimes alternent avec des scènes groupes ou de combat. C'est vraiment du bel ouvrage. Il semble que le film rencontre son public et c'est mérité. Lire les billets de Selenie, Trillian et Pascale

30 avril 2023

Burning Days - Emin Alper

Dans Burning Days d'Emin Alper, Emre, un jeune procureur turc scrupuleux, vient d'être nommé dans une ville reculée d'Anatolie. Dès les premières scènes, on sent que tout ne va pas bien dans cette ville. De nombreux sangliers sont régulièrement pris en chasse en pleine ville. On les tire comme des lapins et pour l'un d'entre eux, il est traîné à l'arrière d'une voiture. Une traînée de sang en témoigne. Plus tard, deux notables de la ville, un avocat (et accessoirement le fils du maire) et un dentiste sont reçus dans le bureau du procureur. Avec leurs airs patelins, ils font tout pour amadouer le procureur à propos de ces chasses sauvages. Il faut noter qu'Emre est l'un des nombreux procureurs qui essaye d'exercer dans cette ville gangrénée par la corruption. Le manque d'eau est un problème majeur dans la ville. Les terre asséchées provoquent des gouffres. La maison qu'occupe Emre est envahie par les rats, d'où la nécessité de mettre de la mort-aux-rats dans tous les coins. C'est pendant une soirée arrosée au raki que le destin d'Emre bascule. Un drame survient. C'est pour lui le début d'une descente aux enfers. Emre n'a qu'un seul allié en la personne de Murat, un journaliste. Une relation trouble s'installe entre les deux. La juge d'instruction essaye aussi de faire quelque chose pour lui. Elle le met en garde mais rien n'y fait. La dernière partie, qui est une immense chasse à l'homme, constitue un grand moment du film qui reste dans les mémoires. J'ai trouvé ce film oppressant très bien fait et très bien joué. Il y a un travail intéressant sur la lumière, sur la musique. Je le conseille.

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