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Le blog de Dasola
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13 octobre 2008

Jar City - Baltasar Kormàkur

Ce film islandais, qui date de 2006, est une adaptation du roman du même titre (La cité des jarres) de Inaldur Indridason (Editions Metailié et en poche, Point Seuil). Je n'ai pas forcément tout compris au départ mais ce n'est pas très important. Jar City (Pourquoi le titre est en anglais et non francisé? Mystère; pourquoi ne sort-il que 2 ans après avoir été tourné? Un autre mystère qui peut s'expliquer par l'engouement en France pour les romans d'Indridason); Jar City, disais-je, dégage une atmosphère lourde à cause d'un ciel plombé. On a quelques beaux panoramiques de cette grande île indissociable de l'océan. Tout le film est bercé dans une atmosphère glauque et poisseuse. Le sang de cadavre paraît en revanche très rouge en comparaison. Pour une fois, j'ai eu l'impression - étonnante - de voir un personnage de roman qui prend vie. Je ne m'imaginais du tout comme cela l'inspecteur Erlandur, homme à l'allure ascétique et aux yeux bleus et qui est plus jeune que dans le roman. Pour ceux qui n'ont pas lu le roman, je ne dévoilerai pas toute l'intrigue. Je dirais qu'un violeur d'une femme est assassiné plus de 20 ans après son crime (était-il vraiment un violeur?). Il était porteur d'un gêne d'une maladie héréditaire qu'il a transmise. Une petite fille vient de mourir de ce mal. Au fur et à mesure que se déroule l'intrigue, on arrive à l'épouvantable vérité mais grâce au (ou à cause du) traitement cinématographique (la forme est aussi importante que le fond), j'ai gardé une certaine distance avec le sujet.

PS: j'ai évoqué deux autres titres d'Inaldur Indridason dans mes billets des 22/10/2007 et 15/04/2008.

9 octobre 2008

Entre les murs - Laurent Cantet

Le titre "Entre les murs" a une consonance effrayante, cela donne l'impression que les élèves sont en prison (ce n'est pas entièrement faux quand on voit la cour de récréation qui fait penser à une cour de pénitentier). Les acteurs (jeunes et adultes) sont tous filmés au plus près. Il y a une unité de lieu (la salle de classe et la salle des professeurs) et l'unité d'action: une année scolaire d'une classe de 4ème en cours de français. François Bégaudeau, auteur du livre dont est tiré le film, interprète le professeur François Morin avec une remarquable conviction. Il se retrouve face à une petite vingtaine de jeunes entre 13 et 15 ans qui ne sont pas tous motivés par les études. On peut voir la confrontation professeur/élèves comme un match de boxe. Certains des jeunes sont insolents, ils "répondent", ils interrogent sur les mots employés par le prof. Ils ne lui passent rien. Personnellement, je sortirais épuisée face à une telle confrontation. Le métier de prof demande une force de caractère peu commune. Pour ma part, j'ai été emballée par ce film que j'ai vu avec mon ami. J'ai été scotchée à mon fauteuil et tenue en haleine jusqu'au bout. Le réalisateur filme l'ensemble avec rigueur, il ne se se perd pas en fioritures inutiles, les jeunes sont confondants de naturel. Il ne me reste plus qu'à lire le livre (disponible en poche et que j'ai acheté). Après L'emploi du temps et Ressources humaines, Laurent Cantet confirme son immense talent. Et oui la Palme d'or est méritée. Et pourtant je n'étais pas forcément enthousiaste au départ pour y aller vus le sujet et le titre. J'ajoute que j'ai vu Entre les murs dans une salle comble et les spectateurs ont beaucoup ri. Il devait y avoir (quand même) un pourcentage de profs assez conséquent. Peut-être ont-ils ri jaune?

5 octobre 2008

Films vus et non commentés depuis le 29/07/2008 (fin)

J'expédie dans ce billet 4 films vus au mois d'août et que je n'avais pas fait l'effort de lister dans mon billet précédent.

Manipulation de Marcel Langenegger (2008). Dans ce film, Hugh Jackman joue le rôle d'un "méchant". Je suis allée voir le film parce que j'aime bien ce genre ainsi que les acteurs mais j'en ai vu de meilleurs sur ce thème de la duperie (Deception en anglais et titre original du film) comme Engrenages (D. Mamet), ou Usual Suspects (B. Singer). Petite anecdote, Micheline Presle, qui va beaucoup au cinéma, était incognito dans la salle où je l'ai vu au Quartier Latin à Paris.

Xfiles: Regeneration de Chris Carter. Où l'on retrouve Fox Mulder et Dana Scully qui ont mûri et ont pris des rides (mais cela leur va bien). Nous sommes sur la côte Est des Etats-Unis, pendant l'hiver, la neige tombe drue. Une femme disparaît, puis une autre. Des expériences à la "Frankenstein" sont pratiquées dans une clinique vétérinaire: c'est épouvantable et une fois de plus les Russes n'ont pas le beau rôle.

Be Happy de Mike Leigh: dès la première scène, j'ai senti que je n'allais pas aimer. Le personnage de Poppy avec son sourire accroché aux lèvres pendant presque tout le film ainsi que sa bonne humeur est crispant et insupportable. Poppy et le SDF, Poppy et le moniteur d'auto-école, Poppy et ses copines, Poppy au cours de flamenco, Poppy institutrice et Poppy amoureuse. J'ai été contente quand le film s'est terminé.

Comme les autres de Vincent Varenq (2008): malgré la présence de Lambert Wilson, le film n'est pas un chef-d'oeuvre. On nous montre d'une façon simplette comment un couple homo (dont l'un est stérile) peut devenir parents. Le personnage de Pascal Elbé est totalement sacrifié. La jeune femme est charmante. C'est très "bobo" bien pensant.

3 octobre 2008

Mamma mia - Phyllida Lloyd

A la base, j'aime bien la musique d'ABBA et j'avais vu la BA de Mamma Mia mais quand j'ai vu le film dans son intégralité, dès les premières images, j'ai compris le navet catastrophique que j'allais voir: c'est nul et niais, "tarte" comme disait ma maman. Seule surnarge Meryl (Streep), magnifique, impériale, sublime, géniale, bonne chanteuse [cf. mon billet sur elle du 28/03/07]. LA seule et unique raison de voir le film. J'ai trouvé le film laid à regarder. Les 3 "papas" potentiels font ce qu'ils peuvent, je me demande ce que Pierce Brosnan, Colin Firth et Stellan Skarsgard viennent faire dans cette galère. Le jeune couple est fadasse. J'arrête là mes atermoiements car le film marche et il plaît, voir Ffred. En fait, il faut surtout attendre le générique de fin pour ne pas rater quelque chose. D'aucuns trouveront le film kitsch, moi, je préfère écouter les chansons d'ABBA sur CD, et je ne m'achèterai même pas le DVD, c'est dire.

1 octobre 2008

Séraphine - Martin Provost

J'ai eu l'occasion de voir Séraphine (sorti aujourd'hui, 1er octobre) en avant-première (avant-hier) en présence des producteurs, du réalisateur et de quelques actrices dont Yolande Moreau qui tient le rôle principal avec brio. A part que Yolande Moreau a répondu au présentateur qui lui demandait ce qui l'avait attirée vers ce rôle, que c'est le fait qu'elle ne connaissait pas du tout Séraphine de Senlis, pas plus sans doute que la majorité des spectateurs dans cette salle a-t-elle ajouté, je signalerai qu'il n'y a pas eu la moindre séance de questions/réponses avec la salle. C'est un peu dommage, vu que l'équipe semblait bien représentée. A se demander pourquoi ils prennent la peine de venir: y a-t-il ensuite un "after" auquel le public n'est pas convié? Bref.
L'histoire commence à Senlis en 1914, et nous faisons la connaissance de Séraphine Louis, elle a presque 50 ans. Femme un peu fruste, elle fait des ménages chez les autres où on lui parle plus ou moins bien. On suppose qu'elle a dû vivre et travailler dans un couvent dans sa jeunesse. C'est d'ailleurs une apparition de la Vierge à l'église qui l'a incitée à peindre. Elle crée elle-même ses couleurs et ses liants (de la cire de cierges d'église). Tout le début du film m'a semblé lent. Il y a plusieurs séquences où l'on voit Séraphine aller d'une maison de maître à l'autre (elle semble avoir plusieurs employeurs). Elle est aussi lavandière mais surtout elle prend le temps de regarder la nature, particulièrement les arbres. Elle y grimpe dessus et respire, s'enivre des odeurs. Cela offre l'occasion de très beaux plans d'arbres. Séraphine marche souvent les pieds nus et elle peint la nuit dans son petit studio insalubre. C'est un collectionneur allemand, Wilhelm Uhde, qui remarque son talent. Il fait sa connaissance parce qu'il loge avec sa soeur chez des employeurs de Séraphine (vérification faite dans le Robert des noms propres, Uhde et elle se seraient connus en 1912?). Il lui conseille de travailler encore et toujours. La guerre déclarée, Uhde s'enfuit en Suisse laissant Séraphine désemparée. On la retrouve en 1927, vieillie et moins vaillante pour les durs labeurs du ménage mais son talent de peintre s'est affirmé (selon Uhde qui l'a retrouvée). Ses tableaux sont devenus de plus en plus grands et surtout colorés. Allez voir le film pour voir ce que représentent les peintures. Personnellement, je les trouve très belles avec un côté presque féérique. Mais, pyschologiquement, Séraphine semble un peu dérangée, l'argent qu'Uhde lui verse n'arrange rien. Elle meurt dans un asile d'aliénés en 1942. Séraphine Louis est connue sous le pseudonyme de Séraphine de Senlis. En ce qui concerne le film lui-même, à part quelques beaux plans (Senlis est une ville très photogénique), les arbres et la présentation des tableaux par Séraphine, la mise en scène est un peu sage, tout cela manque de fièvre alors que Yolande Moreau irradie et est "habitée" par son personnage. C'est peut-être ce qui fait que je ne considère pas ce film comme une totale réussite. 

PS: en liaison (évidemment!) avec la sortie du film, le Musée Maillol à Paris (61 rue de Grenelle dans le 7ème arrondissement) organise une exposition sur Séraphine de Senlis, du 1er octobre 2008 au 5 janvier 2009.
Cf. http://www.museemaillol.com.
PS2:
l'exposition [chroniquée le 01/01/2009] est prolongée jusqu'au 30 mars 2009.

27 septembre 2008

Films vus et non commentés depuis le 29/07/2008

Comme billet pour mon retour, je fais dans le "pas très récent" mais je tenais à parler des trois films ci-dessous vus il y a un certain temps.

D'abord, La soledad de Jaime Rosales. Certains blogueurs ont aimé (Ffred, PierreAfeu). La soledad (solitude) trace deux beaux portraits de femme, une jeune et une plus âgée, qui ne se connaissent pas, confrontées, l'une à la mort de son fils, et l'autre à la maladie de sa fille. Tout le film est en plans fixes avec des "split screen" par le milieu de l'écran. J'ai été touchée par ce film sans aucun pathos, pas forcément facile de par sa conception, mais certaines scènes sont inoubliables, par exemple, la dernière qui est un bon résumé du titre: on meurt dans la solitude même en ayant une famille proche.

Dans My name is Hallam Foe de David Mackenzie, Jamie Bell qui jouait dans Billy Elliot (de Stephen Daldry en 2000) a bien grandi. Il interprète Hallam, jeune homme perturbé suite au décès de sa mère. Il accuse sa belle-mère (la toujours jolie Claire Forlani) de l'avoir tuée. Cela se passe en Ecosse, d'abord dans la grande demeure familiale avec un petit lac (dans lequel la mère s'est noyée) puis à Edimbourg (dont j'ai toujours entendu parler en termes flatteurs, et ce film conforte mon envie d'y aller). Le "vilain" défaut d'Hallam est de "mater" les gens souvent dans des situations très privées. Il avait commencé avec son père et sa belle-mère et il continue cette coupable activité avec la charmante DRH (qui ressemble de façon frappante à sa défunte mère) qui vient de l'engager dans l'hôtel de luxe où elle travaille. Son expérience de la ville va permettre à Hallam de mûrir. Film léger mais qui ne m'a pas laissé beaucoup de souvenirs.

100ème film (argument publicitaire!) du réalisateur d'Ivre de femmes et de peinture (Im Kwon-Taek), Souvenir (Cheonnyeonhak) rend hommage au Pansori, poème traditionnel chanté coréen accompagné par le tambour. Il faut tout de suite dire que nos oreilles occidentales ne sont pas familiarisées avec les sons que l'on entend dans le film. C'est à la limite du discordant (enfin en ce qui me concerne). L'histoire commence en 1956 et se termine en 1982, un homme professeur de chant enseigne son art, avec sévérité, à sa fille adoptive Song-hwa, et le tambour à son fils adoptif Dong-ho. Les temps sont durs, le trio vit dans la misère en allant d'un village à l'autre. Devenu adulte, Dong-ho quitte son père et sa demi-soeur pour vivre sa vie (il se marie et a un fils). Song-hwa continue son apprentissage de chant mais elle devient aveugle. Les années passant, Dong-ho, qui est amoureux depuis toujours de Song-hwa, part à sa recherche. Ils n'arrêtent pas de se retrouver et de se perdre. L'actrice coréenne a des mains et des dents magnifiques. Elle a un côté aérien qui donne toute la beauté au film.

(à suivre) >>                                                                                        

<<  (billet précédent dans la série "films vus et non commentés")

1 septembre 2008

Le silence de Lorna - Luc et Jean-Pierre Dardenne

Le nouveau film des frères Dardenne, Le silence de Lorna, est avant tout le portrait d'une jeune femme volontaire, Lorna (Arta Dobroshi est une révélation), d'origine albanaise, qui vient de contracter un mariage blanc moyennant finances avec un jeune drogué, Claudy (Jérémie Rénier). De prime abord, Lorna ne m'a pas semblé très sympathique vis-à-vis de son mari. Il s'accroche à elle comme si c'était sa mère, elle le repousse. Le rêve de Lorna est d'ouvrir un snack avec l'homme qu'elle aime, Sokhol, albanais comme elle, qui fait un travail dangereux, loin de Belgique. Le mariage blanc (qui lui a donné la nationalité belge) a pu se faire par l'entremise de Fabio, chauffeur de taxi et surtout en cheville avec le milieu. A partir de là, le dilemme de conscience de Lorna commence. En effet, elle doit devenir veuve le plus vite possible pour épouser un Russe qui désire lui aussi obtenir la nationalité belge. Lorna devient plus humaine, elle ne conçoit pas que Claudy disparaisse. Pourquoi ne pourrait-elle pas divorcer? Mais la machine mafieuse est en marche. Le film a été primé à Cannes pour le scénario (c'est mérité). Les frères Dardenne travaillent dans l'ellipse tant pour les séquences que pour le scénario. Leur caméra, qui bouge moins que dans leurs films précédents, ne quitte pas Lorna que l'on voit de la première à la dernière image. La fin est ouverte (un peu décevante à mon avis). Pour ceux qui ont vu le film, une question me turlupine: pourquoi, quand elle s'enfuit, laisse-t-elle son sac dans la voiture? La panique n'explique pas tout.

31 août 2008

Films deux par deux (7)

Pour clore ma série estivale, voici deux oeuvres françaises à voir. Je me réjouis que de si bons films existent et puissent rencontrer leur public (surtout le premier).

Versailles de Pierre Schoeller (dont c'est le premier film en tant que réalisateur) vaut plus que le détour. Pierre Schoeller est aussi le scénariste de ce film qui aurait gagné à être un tout petit peu plus court (un quart d'heure de moins) mais je le conseille pour Guillaume Depardieu, comédien rare qui joue un rôle de marginal qui lui va comme un gant, pour Judith Chemla qui interprète la mère et je le recommande surtout pour le petit garçon, Enzo, dans le film, époustouflant de naturel. L'histoire ne tombe jamais dans le larmoyant ni le misérabilisme. Cela se passe à Paris (au début), on voit une mère avec son enfant dans la rue. On devine vite qu'ils sont SDF. Ils ont faim et froid. Un soir le Samu social les recueille et leur trouve un lit dans un foyer à Versailles. De fil en aiguille, Enzo et sa maman se retrouvent dans les bois pas très loin du château. Ils rencontrent un homme jeune, Damien (G. Depardieu) qui vit en marge de la société (mais qui se rappelle à un moment donné qu'il a une famille). Il y a quelques invraisemblances scénaristiques dont une fin un peu trop "deus ex-machina" mais ce n'est pas grave. Un film vraiment maîtrisé. Un réalisateur à suivre.

Après Entre ses mains (2005), très bon thriller psychologique, Anne Fontaine nous emmène avec La Fille de Monaco dans la Principauté où Fabrice Luchini (aussi bon que dans Confidences trop intimes (2004) de Patrice Leconte) joue Bertrand Beauvois, un avocat d'assises qui doit défendre une femme, plus toute jeune, meurtrière d'un amant de passage d'origine russe et mafieux. Le procès s'annonce explosif et dangereux. Bertrand se retrouve à être protégé par un garde du corps en la personne de Christophe Abadi (Roschdy Zem), impassible mais au regard qui en dit parfois long. L'avocat se trouve aussi à croiser une présentatrice de la météo locale, Audrey (Louise Bourgoin), dont il tombe amoureux instantanément et pour son malheur. Ce personnage d'Audrey fait bien évidemment penser à celui que joue Brigitte Bardot dans En cas de malheur de Claude Autant-Lara (1958) - d'ailleurs la chanson du générique est chantée par Bardot -, avec le même côté vulgaire qui convient bien. Le film vire au noir mais reste léger. Si vous êtes allergique à Luchini, passez votre chemin, pour les autres, allez-y, on passe un bon moment.

27 août 2008

Films deux par deux (6)

Le point commun de ces deux films (poursuite de ma série), c'est qu'il n'y en a pas, à part, peut-être, le thème de la fuite. Dans le premier, c'est un fantasme, c'est l'idée fixe du père qui se croit poursuivi. Dans le deuxième, la fuite est pour échapper à la mort.

Dans Un monde à nous, de Frédéric Balekdjian, Edouard Baer (remarquable) joue Marc, le père d'un petit garçon de 10 ans, Noë (Anton Balekdjian, propre fils du réalisateur). Dès le début du film, on sent une atmosphère étrange, Marc, l'air autoritaire, vit avec son fils. Il l'entraîne à se battre (comme un boxeur) et à parer les coups. De temps en temps, Marc simule une attaque contre Noë pour qu'il se défende. Le père et le fils fuient quelque chose. Ils semblent être poursuivis. Ils emménagent dans une maison à l'aspect abandonné sans meubles. Ils vivent de façon spartiate. Noé dort dans le lit à même le matelas. A l'école, il devient le souffre-douleur d'un groupe de petits durs (il ne montre pas qu'il peut se défendre), en revanche, une jeune fille noire le prend en amitié. Ce film de Frédéric Balekdjian comporte des maladresses dans le scénario mais le suspense se maintient jusqu'au bout et il vaut vraiment la peine pour voir Edouard Baer dans un registre qui lui convient bien. J'espère le revoir dans un rôle dramatique.

Les proies de Gonzalo Lopez-Gallego. Le titre original de ce film est "El rey de la montana". J'ai cru tout d'abord qu'il s'agissait du qualificatif du chasseur (on apprend vers la fin que c'est le nom d'un jeu). Dans les critiques que j'ai lues, il est écrit que cela rappelle Duel de Spielberg, cela m'a rappelé aussi un film plus récent mais pas totalement réussi: Ils de Xavier Palud (2006). Mais dans Les proies, au lieu d'une maison isolée en Roumanie, l'histoire se passe dans un paysage grandiose de montagnes et d'arbres (en Espagne?) où il n'y a signe de vie, nulle part. Tout commence dans une station service (sur une route déserte), un homme fait le plein d'essence. Peu après, une jeune femme arrive. Dans les toilettes, ils font l'amour et se séparent. Il la poursuit après avoir constaté qu'elle lui a volé son portefeuille et son briquet. C'est là que ses ennuis commencent: on tire sur sa voiture et une chasse à l'homme commence. Entretemps, il retrouve la jeune femme et leur course pour fuir l'ennemi invisible les mènera au bout de l'enfer. C'est un film qui met les nerfs du spectateur à rude épreuve jusqu'à ce que l'on découvre qui est (sont) le(s) chasseurs. Et là, curieusement, la tension se relâche (en ce qui me concerne) et pourtant la conclusion est épouvantable. Film de genre dont on se souvient mais que je ne reverrai pas.

21 août 2008

Films deux par deux (5)

Dans la poursuite de ma série estivale, je fais un billet avec ces deux films ensemble parce qu'ils sont animés. J'avoue que j'ai préféré le premier au second. Même si le second réunit tous les suffrages (ou presque).

Je dirai un mot, "génial"; ou, comme un personnage l'énonce à un moment donné, c'est "topissime". Kung-Fu Panda de Mark Osborne et John Stevenson que j'ai vu dans une grande salle à Paris avec 85% de grandes personnes est un régal des yeux. L'animation est époustouflante et c'est très beau visuellement. Cela se passe en Chine. Po, un panda, serveur dans le restaurant de nouilles de son papa (une oie), rêve de Kung-Fu mais il n'a pas le physique. Il aime manger (surtout quand il est angoissé) et devrait donc perdre quelques kilos et gagner du muscle. Grâce à une prophétie annoncée par une vénérable tortue (âgée d'environ 1000 ans) appelée Oogway, il se trouve être l'élu qui doit combattre un léopard des neiges, Taï Lung. Pour ce faire, il est entraîné, avec les Cinq cyclones (idoles de Po), Vipère, Grue, Mante, Tigresse et Singe, par un maître du kung-fu, une petite chose nommée Maître Shifu qui peut maîtriser un adversaire avec un doigt. Pour voir le film, il n'est pas besoin de connaître le Kung-Fu, je me suis laissée entraîner dans cette histoire avec bonheur. Voir l'article sympathique d'Armelle.

Wall-e d'Andrew Stanton est une prouesse technique du point de vue animation (avec les ordinateurs de maintenant, on fait des miracles) mais l'histoire m'a laissée perplexe, surtout tout ce qui se passe sur la station spatiale. J'ai été gênée. L'évolution des personnages est très sommaire. Devenus des "bibendum Michelin" et conditionnés comme des robots humains (par de vrais robots), les humains se réveillent de leur léthargie au bout de 700 ans. Un vrai miracle. J'ai trouvé ce film déprimant (même si cela risque d'arriver à notre humanité). Je ne le conseillerai pas aux touts petits. C'est trop noir et pourtant il est bien sympa Wall-e avec ses yeux qui ressemblent à des jumelles. Il a un coeur qui bat et une âme. Eve en revanche, ce n'est pas une tendre (au début), elle ressemble plutôt à une "Terminatrice" (au féminin!). La partie qui se passe sur la Terre envahie de déchets est une romance sans paroles (ou presque) très touchante. Le film n'aurait dû être que cela: l'histoire entre Wall-e et Eve et rien d'autre. Néanmoins, allez-y rien que pour la qualité de l'animation.

17 août 2008

Films deux par deux (4)

Comme ils sont sortis la même semaine et même s'ils n'ont pas grand-chose en commun (si ce n'est qu'ils sont distrayants et bien faits), voici deux films à voir (regroupés comme les précédents):

La momie (La tombe de l'empereur dragon) de Rob Cohen. Et voici revenu Rick O'Connell et son fils Alex (qui est devenu adulte) dans leurs nouvelles aventures trépidantes où, cette fois, ils affrontent un empereur chinois démoniaque transformé en momie de terre et de feu. L'histoire se déroule en 1946-47, à Shanghaï et en Himalaya. Alex vient de découvrir un tombeau qui renferme le corps momifié d'un empereur (mort il y a plus de deux mille ans) qui, s'il est ramené à la vie, deviendra immortel et dominera le monde (brrrhhh). Heureusement qu'une charmante jeune Chinoise et sa mère veillent... On voit des yétis, un dragon, des paysages de montagnes, la grande muraille, et le beau-frère de Rick sert à nouveau de faire-valoir. La femme de Rick n'est plus interprétée par Rachel Weisz mais par Maria Bello (devenue brune pour l'occasion). C'est mené tambour battant. Le seul bémol, comme dans le deuxième opus, réside dans les effets spéciaux (les squelettes et les momies animés ne sont pas très réussis). Mais ne gâchez pas votre plaisir, c'est un des bons films de l'été (la salle était comble quand je l'ai vu).

Braquage à l'anglaise (The bank job) de Roger Donaldson est tiré d'une histoire vraie. En 1970, la princesse Margaret, menant une vie dissolue, a été prise en photo dans une situation compromettante. Ces photos sont enfermées dans un coffre de banque en Angleterre appartenant à un proxénète noir de Trinidad qui fait du chantage en haut lieu quand il est arrêté et relâché. En 1971, une jeune femme arrêtée pour trafic de drogue accepte d'aider les services secrets britanniques à voler les photos en commettant un "casse". Pour ce faire, elle recontacte un des ses ex "boy-friend", Terry (qu'elle aime toujours), devenu vendeur de voitures. Marié et père de famille, il a des problèmes financiers. Terry réunit toute une équipe et c'est là que j'ai été captivée par l'histoire (Je n'avais rien compris sur qui était qui pendant le premier quart d'heure du film). C'est haletant, sans temps mort. Le "casse" a lieu sans arme ni violence: en plus de l'argent et des bijoux (4 millions de £), des photos de la soeur de la Reine, il y a quelques documents dont un carnet noir appartenant à un producteur de films p*rn*, Vogel (Hercule Poirot, pardon David Suchet), personnage vil qui emploiera la violence pour le récupérer. On passe vraiment un bon moment grâce à la réalisation de Roger Donaldson. Une fois de plus, la salle où j'ai vu le film était pleine, ce qui prouve bien qu'il pourrait y avoir plus de sorties l'été.

15 août 2008

Dorothy - Agnès Merlet

Agnès Merlet revient, après quelques années d'absence, dans un film tourné en anglais. Elle avait réalisé en français au moins deux films que j'avais beaucoup appréciés à l'époque: Le fils du requin (1993) et Artemisia (1997) - une sortie en DVD serait une excellente initiative. Pour en revenir à Dorothy, l'histoire se passe en Irlande, sur une île isolée battue par les vents et où il pleut beaucoup. Une psychiatre, Jane (Carine Van Houten, que j'avais vue dans Black Book, cf. mon billet du 28/01/2007), est envoyée sur place pour étudier le cas d'une jeune fille de 15 ans, Dorothy, à la chevelure presque blanche, qui a molesté un enfant dont elle avait la garde. La population reçoit Jane avec hostilité, car (bien malgré elle) elle fait ressurgir des histoires du passé que certaines personnes voudraient oublier. Dorothy souffre de schizophrénie (4 autres personnes habitent son corps). Sa mère faisait la toilette des morts à la morgue. Certains habitants dont la tante de Dorothy se servent d'elle pour faire parler ces morts, et tout cela avec la bénédiction du prêtre. Je ne révèlerai bien évidemment pas la conclusion de cette histoire tragique teintée de fantastique, de paranormal et au bout du compte criminelle. Agnès Merlet réussit très bien à créer une atmosphère oppressante dans une région éloignée de tout, où les autochtones (dont certains sont violents) vivent en autarcie et ne veulent surtout pas que l'on se mêle de leurs affaires. Jenn Murray qui joue Dorothy (et dont c'est le premier rôle au cinéma) est stupéfiante en étant tour à tour petite fille et femme fatale avec un naturel confondant. Carine Van Houten interprète avec conviction son rôle de psychiatre tourmentée. Il faut aimer ce genre de film mais je ne saurais que le conseiller.

11 août 2008

Bombon, el perro (le chien) - Carlos Sorin

Je viens de faire découvrir, en DVD, Bombon, el perro de Carlos Sorin (2004) à mon ami. Réalisateur d'Historias minimas (2002) - déjà très très bien -, Carlos Sorin confirme son talent avec ce film joué entièrement avec des non-professionnels (qui ont même gardé leur vrai nom dans le film). En Argentine, Juan, 52 ans, vient d'être licencié de la station-service où il travaillait depuis 20 ans (elle a été vendue). Avec sa camionnette, il se retrouve à aller de chantier en chantier pour vendre des couteaux dont il fabrique les manches. Encore marié même s'il n'a pas vu sa femme depuis 20 ans, il vit chez sa fille qui n'est pas d'une grande aide entre un bébé et un mari apathique. Lors d'un de ses trajets en voiture, Juan dépanne une femme qui a eu un accident mécanique. Pour le remercier, la mère de celle-ci lui offre un magnifique chien de race, un dogue argentin appelé Bombon. Avec tous les certificats en règles, les voilà tous les deux, côte-à-côte, dans la fourgonnette qui sillonne les routes argentines. De passage avec son maître dans une banque (pour toucher un chèque), Bombon est remarqué par le banquier qui conseille à Juan de le faire dresser pour qu'il se présente à des concours et il lui donne l'adresse d'un dresseur, Walter. Ce dernier, bien qu'un peu profiteur, est enthousiasmé par le potentiel de Bombon, et il propose à Juan une association (scellée par une poignée de mains) pour faire voyager le chien jusqu'aux concours canins et le faire connaître dans le milieu des éleveurs de chiens. Cette histoire simple et touchante nous fait découvrir qu'un chien de race peut avoir des problèmes de libido et cela donne l'occasion à Juan de rencontrer une femme très sympathique, chanteuse et lisant le marc de café, mais leur relation restera platonique. Cependant que Bombon, lui, finira par concrétiser avec une chienne de race différente. Quand le film se termine, on a l'espoir que, grâce à ce chien, la vie de Juan va peut-être changer. Ils sont bien partis pour gagner de nombreux concours canins. Bombon, el perro est vraiment le genre de film que j'aime, qui brosse le portrait de personnages ordinaires que je serais heureuse de rencontrer dans la vie.

7 août 2008

Films deux par deux (3)

Pour poursuivre ma série "deux par deux", voici deux films français au ton léger avec de la gravité pour le second.

Nos 18 ans de Frédéric Berthe. Film sans prétention et plein de fraîcheur même s'il y a des invraisemblances dans le déroulement de l'histoire. Les jeunes comédiens tous inconnus sont prometteurs. J'ai ri souvent. Michel Blanc en prof de philo détesté par certains de ses élèves est attachant. Sa mère (Bernadette Lafont) aussi. Cela se passe à Bordeaux avant, pendant et après les épreuves du bac au moment du rattrapage. Nous sommes en 1990 (avant les portables et internet). Les résultats du bac sont connus par minitel. Les filles ne rêvent que des garçons, les garçons des filles. Le dernier jour de lycée, Luca dit ses quatre vérités à son prof de philo juste avant les épreuves. Mais, manque de pot, il doit en plus passer l'oral de rattrapage avec lui ; et, plus grave, lors d'une soirée d'anniversaire, il tombe amoureux d'une fille, Clémence, qui se trouve être la fille dudit prof. Film dont j'ai apprécié l'absence de vulgarité et de niaiserie, idéal pour l'été.

Le premier jour du reste de ta vie (1) de Rémi Bezançon (réalisateur de Ma vie en l'air - que je recommande) est le coup de coeur récent de ffred, Diane_selwyn, shin ainsi que quelques-uns de mes collègues de bureau. Je suis un (tout petit) peu plus réservée car je l'ai trouvé long (presque 2 heures). Il faut dire que l'histoire se déroule de 1988 à 2002. Robert Duval (avec un L) (Jacques Gamblin), chauffeur de taxi qui fume beaucoup trop, est marié à Marie-Jeanne (Zabou Breitman), il a trois enfants, Albert, Raphaël et la petite dernière, Fleur. Il a aussi un père, Pierre (Roger Dumas), oenologue dans l'âme mais pas tendre avec son fils. Le titre du film est une phrase que Fleur, qui grandit vite, a écrit à un moment donné dans son journal intime. Pendant cette période de 14 ans, il se passe les choses de la vie. La crise d'adolescence de Fleur, l'euthanasie du vieux chien de la famille, l'émancipation de l'ainé et son mariage, la crise de la quarantaine de Marie-Jeanne et Robert qui se meurt d'un cancer. Nous assistons à la vie ordinaire de gens qui nous ressemblent. Les comédiens sont excellents mais l'histoire aurait gagné à être plus resserrée.

(1) et non "dernier" comme je l'avais inconsciemment écrit. Merci à Diane_selwyn et shin qui, au bout de 3 jours, me l'ont fait justement remarquer dans leurs commentaires ci-dessous.

3 août 2008

The Verdict - Sidney Lumet

Ressorti dans un cinéma à Paris, The Verdict de Sidney Lumet (1982) vieillit très bien grâce à une distribution de premier ordre: Paul Newman, James Mason, Charlotte Rampling et Jack Warden, et un bon scénario adapté de David Mamet basé sur un sujet toujours d'actualité: la bavure médicale. Cela se passe à Boston, en hiver. Franck Galvin (Paul Newman) est un avocat alcoolique au bout du rouleau (suite à un passé que l'on nous révèle). Il joue au flipper et vide un verre après l'autre. Il rencontre aussi une mystérieuse jeune femme (Charlotte Rampling) avec qui il entame une liaison. Pour trouver des clients, il parcourt la rubrique "nécrologie" des journaux et s'invite dans les veillées funèbres en laissant sa carte professionnelle au cas où on aurait besoin de ses services. Pathétique. Son ami Mickey (Jack Warden), avocat lui aussi, lui trouve enfin une affaire à plaider qui pourrait le sortir de l'ornière. Une femme est plongée dans le coma depuis quatre ans suite à son accouchement, après une "négligence" (?). Elle est devenue un légume. Seuls sa soeur et son beau-frère se battent pour elle. Ils engagent Franck pour attaquer la maternité qui dépend de l'archevêché de Boston. Refusant l'arrangement financier avantageux que propose la maternité, Franck Galvin veut plaider la négligence médicale et se constitue partie civile. Face à lui, il doit affronter l'avocat de la défense, en l'occurence de la maternité (et du médecin anesthésiste), Ed Cancannon (James Mason), "Le prince des ténèbres" comme le surnomme Mickey. Ed Cancannon n'a aucun scrupule à circonvenir un témoin-clé ou faire espionner Franck. La réalisation de Sidney Lumet, très sobre, va à l'essentiel sans un plan de trop. C'est du grand art. J'ai été passionnée de bout en bout par les deux heures que dure ce film. Si vous passez par Paris (et que vous ne l'ayez pas vu), allez-y.

1 août 2008

Mariage à l'italienne - Vittorio de Sica

Je viens de voir Mariage à l'italienne de Vittorio de Sica qui ressort à Paris dans une très belle copie restaurée de 2002. Le film date de 1964. C'est l'adaptation d'une pièce de théâtre d'Eduardo de Filippo (qui était aussi acteur). L'histoire se passe à Naples et dans sa région. Domenico Soriano (Marcello Mastroianni) est un fabriquant de pâtisserie (il a aussi un magasin). Célibataire, il va régulièrement dans les "maisons closes". C'est là qu'en 1943, à l'occasion d'un bombardement, il rencontre Filomena Marturino (Sofia Loren) âgée de 17 ans. Elle tombe amoureuse de lui, mais lui pas vraiment. Ce que je décris est un des "flash-back" du film. L'histoire se déroule sur presque 22 ans pendant lesquels Domenico (Domi) et Filomena se retrouvent régulièrement. Filomena étant une prostituée, il ne peut envisager de l'épouser. Quand le film commence (nous sommes en 1964), Filomena, habillée en noir très "veuve italienne", est à l'article de la mort. Domenico est mis au courant et accourt à son chevet alors qu'il est (enfin) prêt à se marier avec une jeunesse de 20 ans, la énième caissière qui travaille dans son magasin. Un prêtre est appelé pour unir Domenico et Filomena avant qu'elle ne passe de vie à trépas. Et miracle, cette cérémonie permet à Filomena de ressusciter. Rusée, c'est le seul stratagème qu'elle a trouvé pour ne plus être séparée de Domenico. Celui-ci, vert de rage, veut faire annuler tout de suite ce mariage (en 1964, le divorce est interdit en Italie). Mais Filomena a plus d'un tour dans son sac:  par exemple, dans le fil du récit, elle annonce qu'elle a trois fils dont elle a tu l'existence à Domenico et elle lui révèle qu'il est le père de l'un des trois. Lequel est-ce? Ce Mariage à l'italienne permet de réunir l'un des couples (à l'écran) les plus connus du cinéma mondial: Loren et Mastroianni. La Loren, 30 ans à l'époque, est sublime de beauté. Film plaisant d'un grand réalisateur italien (Le voleur de bicyclette et Le jardin des Finzi-Contini [cf. mon billet du 23/07/2007]) qui dédie le film à Titina de Filippo (soeur d'Eduardo).

29 juillet 2008

Films vus et non commentés depuis le 13 juin 2008

Ma pause estivale approchant, voici la mini-critique de trois films (vus il y a plus d'un mois pour 2 d'entre eux) que vous pouvez vous éviter de voir (selon mon opinion). [voir les précédents dans la même série].

Las Vegas 21 de Robert Luketic : aimant beaucoup Kevin Spacey, je me réjouissais à l'avance. Quelle déception! Cette histoire d'arnaque au black jack m'a parue interminable. Les scènes sont répétées encore et encore. L'action alterne un peu à  Las Vegas, un peu à Boston. Le film finit comme d'habitude dans la rédemption et la bonne conscience chères aux Américains. L'image en numérique fait mal aux yeux et Kevin Spacey n'a pas grand-chose à faire (à part être méchant). Dans le même genre, j'avais préféré Lucky you de Curtis Hanson (2007) (qui n'est pourtant pas un chef d'oeuvre).

Les orphelins de Huang Shi de Roger Spottiswoode se passe dans les années 30. Vu le sujet, je m'attendais à un film comme l'Auberge du 6ème bonheur de Mark Robson (1958) avec Ingrid Bergman et Curd Jurgens, et surtout à être aussi émue. On est loin du compte. C'est d'après l'histoire vraie survenue à George Hogg (Jonathan Rhys-Meyer - très beau gosse), jeune journaliste américain qui se retrouve en Chine pendant la guerre sino-japonaise et qui se trouve à escorter quelques dizaines d'orphelins chinois dans un périple de presque 1000 km à pied et en jeep dans les montagnes et les steppes. J'attendais mieux de R. Spottiswoode qui a quand même réalisé un James Bond (Demain ne meurt jamais, 1997). Il n'y a aucune émotion, pas une péripétie marquante. Quand George Hogg disparaît dans des circonstances tragiques, j'ai pris acte mais c'est tout.

Wanted de Timur Bemambetov avec Angelina Jolie, James McAvoy et Morgan Freeman. Je ne savais pas ce que j'allais voir mais j'aurais dû me méfier rien qu'à regarder l'affiche. Le film est une suite de scènes en images numériques où l'on voit des balles traçantes faire des écarts pour éviter des obstacles. Du grand art. J'ai aimé le dernier quart d'heure avec les rats en bombes ambulantes. Il se passe enfin quelque chose. Exclusivement pour les fans de ce genre de film.

25 juillet 2008

Sagan - Diane Kurys

Que dire de Sagan ? Sylvie Testud dans le rôle principal est très bien, Jeanne Balibar dans le rôle de Peggy, amante de Sagan, est très très bien, voire exceptionnelle. Tout commence quand Sagan vient de réussir à faire publier son premier roman, "Bonjour Tristesse". Le film se termine avec la mort misérable de cette femme à qui l'on n'a pas eu le temps de s'attacher pendant deux heures. Comme Piaf dans La Môme (mon billet du 15/02/07), cette pauvre Sagan fait tout pour s'auto-détruire. Victime d'un accident de voiture (comme Piaf), elle devient une "accro" de la drogue (comme Piaf), non parce qu'elle souffre mais parce que très vite elle ne peut plus s'en passer. Elle a une vie amoureuse tumultueuse (comme Piaf) ayant une préférence pour les femmes. Pourtant elle se marie avec un Américain (homosexuel ou bisexuel) dont elle aura un fils. Après son divorce, elle vit avec Peggy mais a des aventures avec quelques autres. Pour montrer qu'elle est écrivain, des scènes la représentent en train d'écrire dans son lit entre deux verres d'alcool (parce qu'en plus elle boit). Le montage prouve que le film a été coupé car on se rend compte qu'il manque des scènes. Des personnages disparaissent sans rime ni raison (le frère de Sagan, par exemple). Une version longue pour la télé est prévue. L'histoire est déroulée dans l'ordre chronologique mais il n'y a malheureusement pas une idée de mise en scène (à la différence de la Môme). La limite de ce genre de biographie cinématographique est qu'il est difficile d'évoquer un artiste en train de créer et pourtant c'est ce qui aurait été passionnant plutôt que d'être témoin de la déchéance d'une femme écrivain célèbre dans le monde entier. Sagan n'aurait pas dû s'appeler Sagan mais Bonjour Tristesse. C'est le sentiment que j'ai éprouvé en sortant du film que j'ai vu dans une salle de spectateurs plutôt BCBG.

21 juillet 2008

Films deux par deux (2)

Comme annoncé dans mon billet du 05/07/2008, je regroupe certains des films que je vois à la queue leu leu en ce moment dans mes billets estivaux.

A la différence de quelques blogueurs, je n'ai pas vu Ciao Stefano de Giani Zanasi par hasard mais parce que la bande-annonce m'avait paru prometteuse. Et je ne le regrette pas car ce film italien est une comédie sympathique avec des acteurs inconnus. Stefano, chanteur d'un groupe musical, découvre que sa copine a trouvé quelqu'un d'autre pour le remplacer. Dépité, il décide de partir voir sa famille: son père retraité joue au golf, sa mère a trouvé un gourou dans une secte dont elle suit les préceptes, sa soeur préfère se consacrer aux dauphins plutôt qu'à ses études qu'elle a laissées tomber. Enfin son frère, marié (mais avec des problèmes de couple) et père de 2 enfants, a repris l'usine familiale qui fabrique des bocaux de cerises en conserve. Malheureusement, la société en proie à une grosse financière n'a pas payé ses employés depuis plusieurs mois. La révolte gronde. Mais grâce à un ami du père qui va investir dans la société, celle-ci est peut-être sauvée (pour l'instant). Entretemps, le frère est tombé amoureux d'une call-girl (Caterina Murino). Portrait d'une Italie éloignée des clichés habituels et qui se laisse regarder.

On retrouve Caterina Murino (on ne voit plus qu'elle dans le même genre de rôle, attention, on va se lasser) dans Made in Italia de Stéphane Giusti dans lequel Gilbert Melki joue le double rôle du père et du fils. Cela commence comme une comédie musicale avec une chanson de variété italienne très entraînante. Le film est d'ailleurs ponctué de chansons pas désagréables à écouter. Luca Morandi (Gilbert Melki), écrivain né en Italie mais vivant en France, apprend que son père (qu'il n'a pas vu depuis des années) vient de décéder. A cette occasion, il retourne en Italie et rencontre beaucoup de femmes (jeunes et moins jeunes) qui ont été liées à son père. C'est l'occasion pour Luca et sa soeur de voir que l'Italie d'aujourd'hui a beaucoup changé et pas en bien avec la télé "berlusconienne" qui atteint des sommets de crétinerie. Made in Italia n'est pas un chef d'oeuvre, certes, mais se laisse regarder un soir d'été. Je ne me suis pas ennuyée.

19 juillet 2008

Gomorra - Matteo Garrone

Je viens de voir ce film en avant-première (sa sortie en France est prévue le 13 août prochain) devant une salle comble (à Paris) en présence de plusieurs membres de l'équipe technique et artistique (le producteur, deux des scénaristes, le réalisateur, et trois acteurs dont deux enfants). En préambule, je dirais que le réalisateur n'a pas prononcé un mot et que tous les autres n'ont fait que le remercier en souhaitant refaire un film avec lui. Le scénario est inspiré de l'essai de Roberto Saviano qui vient de paraître aux Editions Gallimard, Gomorra, Dans l'empire de la Camorra que j'ai lu et dont je ferai un billet prochainement [chroniqué le 13/08/2008]. La Camorra est la mafia napolitaine. Avec un parti-pris lorgnant vers le quasi-documentaire, le réalisateur et les scénaristes se sont attachés à quelques personnages évoqués dans le livre et les mettent en situation pour brosser un portrait réaliste. Des petites gens ou des caïds pas très jeunes et bedonnants survivent grâce aux services rendus à la Camorra. A priori, tout se passe dans un quartier de Naples entièrement bétonné et d'un sinistre épouvantable. Gomorra montre beaucoup de choses mais ne dit, ni n'explique, rien. Pas une fois n'est prononcé le mot Camorra (sauf à la fin quand des intertitres apparaissent sur l'écran juste avant le générique). Le film commence dans un bain de sang, des gangs rivaux se font la guerre, et se termine avec deux jeunes qui, ayant voulu faire les malins, sont chargés dans un camion-benne comme de vulgaires déchets après avoir été abattus dans un traquenard. Entre les deux, ce sont des tranches de vies misérables et dangereuses où même les femmes sont exécutées quand elles deviennent une menace. Les jeunes sont enrôlés très tôt pour servir d'intermédiaires. Ils subissent une épreuve d'initiation qui consiste à mettre un gilet pare-balles pour ensuite recevoir une balle qui provoque un hématome sur la poitrine. Ils peuvent aussi, à l'occasion, conduire des camions pleins de déchets toxiques (une des branches florissantes de l'économie "camorraise"). On suit aussi un homme, tailleur et couturier, qui fait de la contrefaçon de vêtements de marque. Il donnera même des cours clandestins à des Chinois à ses risques et périls. A part un ou deux, tous les acteurs sont des non-professionnels, ce qui donne d'autant plus de force au propos. Pour en revenir à l'avant-première, on aurait pu s'attendre à un débat plus qu'à une présentation minimaliste.

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