dimanche 3 décembre 2017

Voyage au Chili - Ile de Pâques (conclusion)

Ces dix jours ont été un vrai bonheur pour les yeux. Cela faisait cinq ans que je voulais faire ce voyage. J'y suis arrivée. Je suis très contente même si c'est frustrant de ne pas rester assez longtemps pour s'imprégner des paysages, de la lumière et pour rencontrer les gens. J'ai trouvé les Pascuan ou Rapanui accueillants et les Chiliens en général plutôt sympathiques. Il y a un grand brassage de population. A l'hôtel à l'Ile de Pâques, nous avons été accueillis par une jeune femme autrichienne qui vivait là depuis un an ou deux. Notre guide, Elisabeth, née à l'ïle de Pâques, avait vécu à Bourg-en-Bresse. Il y a aussi pas mal de Polynésiens de Tahiti qui vivent sur l'île. Notre chauffeur, par exemple, parlait le français. Il était de Tahiti et avait la nationalité française. J'ai été aussi frappé par l'important nombre de chiens errants pas menaçants du tout qui sont nourris par la population chilienne. Il parait qu'il y en a plus de 5 millions, Ile de Pâques compris. Sur l'île, on croise beaucoup de chevaux, des vaches et des poules et coqs en liberté.

P1060598 Deux chiots près d'un site

P1060820 Les poules sur la plage d'Anakena

P1060945 Une jument et son poulain près de la mer

P1060949 Un autre groupe de chevaux

P1060574 Des chiens à un carrefour de la ville

A Hanga Roa, nous sommes entrés dans quelques bâtiments dont une bibliothèque municipale plutôt rustique mais c'est bien qu'un tel lieu existe:

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Dans le musée d'Hango Roa où se trouve l'oeil du Moaï, on peut voir des outils qui servaient à sculpter ces statues.

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Ainsi que des tablettes avec l'écriture Rongo Rongo qu'à ce jour, on n'a pas encore pu encore déchiffrer.

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Par ailleurs, on peut voir des tombes très colorées au cimetière :

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Je suis aussi entrée dans l'église du village: un bâtiment tout en long avec quelques belles statues en bois.

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J'ai vu qu'un projet datant de 2016 prévoit que l'église prenne la forme d'une tortue.

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Enfin, j'ai croisé un ananas, des bananes et quelques arbres ou arbustes en fleurs. Le climat est subtropical.

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J'espère que les photos vous auront donné envie d'aller visiter le Chili un de ces jours. Je compte bien y retourner pour la Patagonie chilienne tout au sud.

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samedi 2 décembre 2017

Voyage au Chili - Ile de Pâques (Ile de Pâques - 2ème partie)

Me voici presque arrivée à la fin de mon périple chilien.

Après le site de Tongariku, on s'est dirigé vers l'un des versants du Rano Raraku où des quantités de statues Moaïs sont plus ou moins enfouies.  Cela ne se voit pas forcément, mais il s'est mis à pleuvoir beaucoup et ce n'était pas facile de prendre des photos.

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Sur le flanc du volcan, on trouve une des carrières où étaient taillés les Moaïs.

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P1060756   Au loin, on voit les 15 Moaïs alignés.

Voici un des premiers Moaïs qui s'apparente le plus à une forme humaine, il est plus rond.

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La pluie s'étend calmée, on a pu aller voir une pierre magnétique (pleine de magnésie) dont on ne connait pas l'origine. Les visiteurs n'ont plus droit de la toucher. Les quatre petites pierres indiquent les points cardinaux.

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Pour terminer la journée, on s'est retrouvés au nord ouest de l'île sur la plage d'Anakena. Le sable est un mélange de corail blanc et de coquillage.

Six Moaïs tournent le dos aux baigneurs. Il paraît que l'eau du Pacifique était bonne.

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Suite et fin demain.

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vendredi 1 décembre 2017

Voyage au Chili - Ile de Pâques (Ile de Pâques - 1ère partie)

Et me voici enfin arrivée avec une certaine impatience à l'ïle de Pâques, une île au milieu de l'Océan Pacifique, à plus de 3000 kilomètres à l'ouest des côtes chiliennes, et à 4000 km à l'est de Papeete (Tahiti). L'île la plus proche serait Pitcairn à plus de 2000 km à l'ouest, là où se ont échoué les Mutinés du Bounty. L'île de Pâques, qui resssemble à une tortue avec ses trois volcans à chaque extrémité, fait environ 160 km2 et est peuplée d'à peu près 8000 habitants. Il faut noter le nombre croissant de touristes: presque 120 000 par an. Pourquoi ce nom "ile de Pâques"? Parce que l'île a été découverte par un Hollandais, un jour de Pâques, le 6 avril 1722. Les trois volcans sont, dans l'ordre d'apparition : le Poike à l'est (3 millions d'années), le Ranau Kau au sud-ouest de l'ïle (2 millions d'années), et enfin le Maunga Terevaka au nord (environ 300 000 ans).

P1070120 Un "magnet" représentant l'ïle de Pâques.

P1060491 Après avoir atterri à l'aéroport Mataveri et s'être installé à notre hôtel à Hanga Roa, la seule ville de l'île, on a commencé à se diriger vers les sites où l'on admire les Moaïs (presque 900), qui veillent sur l'ïle depuis quelques siècles. Les premiers Moaïs taillés et sculptés par les Polynésiens de l'île datent du XIIIème siècle et les derniers du XVIIème siècle.

Les entrées des sites sont payantes. Le forfait global est de 80 dollars US que l'on visite un ou tous les sites. Et il est conseillé d'être accompagné d'un guide.

D'abord, le site de Punau Pau où l'on voit des formes rouges: les chignons que portaient les statues Moaïs. A une ou deux exceptions près, tous les Moaïs sont des statues masculines. Ces monolithes en tuf volcanique pèsent plusieurs tonnes, comme les chignons (pukao) sculptés, eux, dans du tuf rouge.

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Ensuite, on s'est dirigé vers le site de Ahu Akivi, où l'on trouve les seuls Moaïs qui regardent vers la mer et ils sont assez éloignés du rivage. Les autres MoaIs debout que l'on peut admirer sur l'île ont la tête tournée vers la terre mais sont près du bord de mer.

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P1060552  Pour cet ensemble, les statues ont été restaurées (comme les autres redressées). Leur socle est collé avec du ciment.

Comme pour toutes les autres statues, les yeux sont absents. C'était les derniers éléments ajoutés juste avant que les Moaïs soient redressés. En 1978, on a enfin retrouvé un oeil enfoui dans le sable. Il est exposé dans le petit musée très intéressant et gratuit de Hanga Roa. L'oeil est en corail blanc et l'iris en tuf rouge (comme les chignons).

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Le lendemain, on s'est dirigé vers le site de Haka hanga où l'on trouve des Moaïs renversés la tête contre terre ou non, des pukao (chignons) et des traces de ce qui fut des habitations ou des poulaillers

P1060627 Un poulailler

P1060651 Tête et chignon

P1060659 Buste

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P1060632 Statue renversée face contre terre

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P1060634 Chignons

P1060636 Tête

 Je termine ce premier billet sur l'île de Pâques avec le site de l'Ahu Tongariki pas loin du volcan Rano Raraku où l'on peut voir 15 Moaîs alignés.

P1060663 Les 15 statues avec le volcan Poïke au fond.

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Il a commencé à pleuvoir, par la suite ça s'est agravé.

La suite demain.

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mercredi 29 novembre 2017

Voyage au Chili - Ile de Pâques (Atacama - 2ème partie)

Nous avons atteint une première fois les 4200 mètres d'altitude dans l'Altiplano, la plus haute région habitée au monde après le Tibet. L'Altiplano s'étend sur 4 pays: Argentine, Bolivie, Chili et Pérou.

Pour y arriver on a d'abord fait une halte au village de Socaire avec son église,

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P1060270  A ces altitudes, on ne trouve que peu ou pas d'arbres mais cette sorte de végétation.

P1060285 On voit aussi des touffes d'herbes séchées appelée la "paja brava", dont se nourrissent les vigognes.

 

P1060296 Je n'ai pas été perturbée par l'altitude mais plutôt par le soleil qui m'a vrillé les yeux. C'est une photo du soleil prise vers 13h sur l'Altiplano. Il était juste au dessus de ma tête.

Nous avons plus particulièrement vu les lagunas Miscanti et Miñiques. Ce sont des lacs d'eau salé.

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Il s'agit de lieux de reproduction d'oiseaux comme la Tagua cornuda.

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Sur la route, on a aussi vu des vigognes au loin. Le jour d'après, j'ai pu en prendre une en photo. Admirez cet animal très gracieux qui peut courir à à une vitesse de 60km/heure malgré l'altitude, grâce à un coeur plus gros que la normale pour un camélidé de la même origine que l'alpaga.

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Nous avons terminé nos visites dans la région désertique du Chili avec les Geysers d'El Tatio (Le grand-père qui pleure, en espagnol).

On s'est levé à l'aube, car nous avons parcouru plus de 80 km pour atteindre à 4300 mètres d'altitude ces 80 geysers actifs, le plus grand site de geysers de l'hémisphère sud. L'eau ne monte pas très haut mais c'est suffisamment impressionnant car l'eau qui jaillit est à une température de 85* celsius. Il est interdit de s'approcher trop près. Il y a eu malheureusement ces dernières années des personnes décédées par imprudence. Elles sont tombées dans l'eau. On ne meurt pas tout de suite, mais les brûlures sont telles que l'on ne résiste pas longtemps. J'ai été frappée par l'odeur d'eau chaude qui se dégage.

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De retour à Santiago, on est reparti à l'Ile de Pâques: plus de 5 heures de voyage.

Mon billet dans deux jours.

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mardi 28 novembre 2017

Voyage au Chili - Ile de Pâques (Atacama - 1ère partie)

A deux heures d'avion de Santiago, à plus de 1700 km au nord, pas loin de la frontière bolivienne, on arrive dans des paysages désertiques. La région est l'un des déserts les plus arides du monde. Il n'y pleut jamais ou presque. Voici la Vallée de la Lune.

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P1060116 Une très grande dune

P1060139 Toutes les traces blanches, c'est du sel. 

P1060141 Ces trois formes sont surnommées "les trois Marie". La première à gauche a été cassée - par un touriste français, nous a-t-on dit (!).

P1060174 Le soleil commence à se coucher.

 

P1060181 Paysage lunaire.

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Il y a un ensoleillement extraordinaire et il fait chaud et sec.

Le jour suivant, sur la route de l'Altiplano (4200 mètres d'altitude), on s'est arrêté à la laguna Chaxa sur le Salar d'Atacama (le plus grand lac salé du Chili), à 2500 mètres d'altitude, où vivent des flamants: les flamants roses du Chili et les flamants roses des Andes. C'est un endroit d'un calme absolu.

Concernant la prise des photos pour cette partie du voyage, ce fut souvent difficile car la réverbération était telle que j'avais du mal à visualiser ce que je voyais sur mon écran d'appareil. J'ai un petit Lumix basique qui néanmoins me satisfait. J'ai pris souvent les photos au jugé.

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P1060256 Nourriture du flamant. Ce sont des petits organismes plein de carotène, d'où la couleur rosé des flamants.

J'ai aussi vu un bécasseau de Baird qui fait partie des oiseaux nichant dans le Salar.

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Et un invité surprise, un petit lézard.

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La suite demain.

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dimanche 26 novembre 2017

Voyage au Chili - Ile de Pâques (Valparaiso)

Voici la suite du voyage chilien avec une halte à Valparaiso (un nom de ville qui m'a toujours fait rêver). Valparaiso a été le plus grand port d'Amérique latine au XIXème siècle. De nos jours, Valparaiso reste une ville importante, la deuxième du Chili avec 1 million d'habitants, et le premier port du Chili. Le poète Pablo Neruda (1904-1973), prix Nobel de littérature en 1971, avait acheté une maison qui se visite. Et on voit quelques chats qui tournent autour des visiteurs et des rosiers.

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Valparaiso est une ville en deux parties: la partie basse avec les bâtiments administratifs, le port et les commerces, et la partie haute avec ses maisons en tôle et aux murs colorés.

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Le "Street art" est très répandu.

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P1050931 Cette mention "no AFP" se réfère aux problèmes des retraites et des fonds de pension au Chili. La retraite se fait par capitalisation et non par répartition (comme en France). Au bout du compte, le montant des retraites n'est pas à la hauteur des fonds épargnés.

Car comme dans d'autres pays, le Chili est face à trois problèmes: l'éducation, la santé et les retraites. Tout est payant.

Valparaiso est célèbre pour ses funicalaires: il en existe trente, mais seuls quinze sont en état de marche.

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Et voici le port de Valparaiso

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Et une vue d'ensemble de la ville.

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Enfin, voici un peu de végétation.

P1050952 des nèfles

P1050970 et la fleur du fruit de la passion.

Je n'oublie pas un lama (à qui je n'avais rien fait) qui s'est permis, comme pour le capitaine Haddock dans Le temple du soleil, de me cracher dessus (il m'a prise par surprise).  Je ne lui en ai pas voulu, la preuve, je lui ai à mon tour tiré le portrait.

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La suite dans deux jours.

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vendredi 24 novembre 2017

Voyage au Chili - Ile de Pâques (Santiago)

Me voici donc de retour dans la grisaille parisienne après 10 jours intenses à Santiago, Valparaiso, Atacama et l'ïle de Pâques. J'ai passé environ 43,5 heures dans les avions plus quelques heures d'attente avant d'embarquer. Comme dirait l'autre, je ne ferai pas cela tous les jours mais cela en valait la peine.

Je commence par Santiago, capitale du Chili où vivent 7 millions d'habitants, soit presque 1/3 de la population total chilienne. Santiago n'a rien d'exceptionnel, mais c'est de là que l'on part pour aller partout au Chili, en avion, en bus ou en train.

Début du voyage, justement, par la gare principale avec dans son prolongement une station de métro en sous-sol et une gare routière. La structure du toit est en fer. Elle a été contruite par une société française en 1885 selon un projet de Gustave Eiffel.

Vous noterez le grand sapin (ce n'est pas un vrai) pour les futures fêtes de fin d'année. Il faisait presque 30°, c'est quasiment l'été puisque nous sommes dans l'hémisphère sud. La nuit tombe à 20h.

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Les guides qui nous ont fait les visites nous ont bien évidemment beaucoup parlé de la dictature de Gustavo Pinochet. Plus de 25 ans se sont passés depuis la fin de la dictature en 1989. Mais les Chiliens sont encore très marqués. Je rappelle que Pinochet, général originaire de Valparaiso, a renversé le 11 septembre 1973 le président Allende (lui aussi originaire de Valparaiso) par un coup d'Etat (très aidé par les Américains qui voyaient d'un mauvais oeil les communistes arrivés au pouvoir). On a trouvé Allende suicidé de deux (!) balles dans la tête dans le palais de Moneda (siège de la présidence du Chili), dont une des façades avait été bombardée par les putschistes. Sur un des côtés de la place, on voit une statue de Salvador Allende.

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Santiago est une ville très étendue dont on n'a pas fait totalement le tour. Elle est traversée par une rivière appelée le Mapocho (110 km de long).

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Pas loin du palais de la Moneda, on trouve la place des Armes où se situe la Cathédrale.

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La place était pleine d'arbres en fleurs. Comme nous y étions un dimanche (d'élections présidentielles qui plus est), il y avait beaucoup de monde. Les élections présidentielles (il s'agissait du premier tour) permettent à un Conservateur d'être en tête face à un Socialiste pour succéder à Mme Michelle Bachelet.

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En continuant d'avancer, on se retrouve devant le marché central dans lequel sont vendus poissons et coquillages pêchés dans le Pacifique.

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Dans les rues de Santiago, on croise beaucoup de chiens errants nourris par la population, de chats, et même des lamas.

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Le Chili est un pays riche en minerais de cuivre (le 1er exportateur mondial) et depuis peu, il exploite le lithium que l'on a découvert dans le désert d'Atacama au nord du Chili (à la frontière bolivienne). Selon ce que j'ai compris, 50% des richesses du Chili sont possédées par seulement trente familles. Les inégalités de salaires sont importantes entre riches et pauvres, et entre hommes et femmes. 

La suite dans deux jours avec Valparaiso.

PS : Désolée si vous ne voyez pas apparaître toutes les photos, c'est la faute à Canalblog. Cela devient de pire en pire.

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vendredi 11 août 2017

Negra soledad / Les yeux du coeur - Ramon Diaz-Eterovic

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J'ai encore bien apprécié les deux romans de Ramon Diaz-Eterovic, Les yeux du coeur (écrit en 2001 et publié en français en 2007) et Negra Soledad (écrit en 2014 et publié en français en mai 2017). Avec ces deux titres, j'en suis à sept romans lus de cet écrivain, alors que la série "Heredia" comporte 16 titres (selon wikipedia). J'ignore pourquoi le plus récent (Negra soldedad) a été traduit en français et pas les deux précédents. Il y a des mystères dans le monde de l'édition qui me dépassent. En revanche, c'est encore Bertille Hausberg qui se charge de la traduction (Elle le fait avec beaucoup de talent depuis le début). Lire mes billets précédents ici, ici, ici et .

Dans Les yeux du coeur (Editions Métailié, 260 pages), le détective Heredia, le narrateur, enquête sur la disparition d'un homme qu'il a connu en 1974, en pleine dictature. Les deux faisaient partie d'un groupe d'aspirants poètes et ils étudiaient le droit. L'enquête va obliger Heredia à quitter Santiago momentanément afin de terminer son enquête sur l'île de Chiloé, au sud des côtes chiliennes, où il retrouvera (ou non) Traverso, l'homme qu'il n'est pas tout seul à chercher. Mais avant d'en arriver là, comme dans les autres romans, on suit Heredia dans ses réflexions, ses déambulations dans quelques quartiers de Santiago. Heredia n'est pas toujours aimable, il est sans concession. On devient familier avec la rue dans laquelle il vit et on entre souvent dans son appartement dont les fenêtres ont vue sur le rio Mapocho et la cordillère des Andes. Il le partage toujours avec Simenon, son chat blanc à qui il fait la conversation. Heredia reçoit parfois de la visite, dont quelques membres du sexe féminin. Mais ses amours ne sont pas très heureuses. Les dames s'en vont ou disparaissent tragiquement et Heredia se retrouve condamné à la solitude. Heredia n'est pas très riche, mais de temps en temps il se renfloue en misant sur les bons chevaux aux courses.

Dans Negra Soledad (titre original en espagnol : La Musica de la soledad (!), Editions Métailié, 345 pages) Heredia décide d'enquêter sur le meurtre d'Alfredo, un ami avocat d'Heredia. Et ceci à la demande de la veuve. Alfredo avait été engagé par des villageois du nord du Chili. Ils sont menacés d'expropriation à cause d'un barrage et d'une exploitation minière polluante. On peut deviner assez vite qui a tué, mais ce n'est pas cela l'important mais la progression d'Heredia dans la découverte de la vérité. En parallèle, Heredia va peut-être enfin se marier avec Doris, une inspectrice de la police.

Ces lectures m'ont encore donné beaucoup de plaisir et j'ai quitté à regret Heredia et Simenon. J'espère les retrouver bientôt. A bon éditeur, salut.

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lundi 1 août 2016

La mort se lève tôt / Un deuxième voeu - Ramon Diaz-Eterovic

J'ai été contente de trouver ces deux titres dans une bibliothèque ouverte assez récemment à Paris dans le Xème arrondissement.

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Ramon Diaz-Eterovic, né en 1956, est un écrivain chilien que je recommande pour ceux qui ne connaissent pas. Il a écrit une quinzaine de romans policiers mettant en scène le détective Heredia et son chat Simenon, mais seulement six d'entre eux ont été traduits en français à ce jour, et même pas dans l'ordre de leur parution, ce qui est bien dommage (c'est carrément un scandale). Après Les sept fils de Simenon, La couleur de la peau et L'Obscure mémoire des armes, voici donc La mort se lève tôt (280 pages) et Un deuxième voeu (250 pages). Ces deux romans sont publiés aux éditions Métailié, et comme dans les précédents, Ramon Diaz-Eterovic situe ses histoires dans la ville de Santiago de nos jours mais avec des rappels du temps de la dictature. J'ai retrouvé avec grand plaisir Heredia (spécialisé dans la recherche des personnes disparues) et Simenon.

Dans La mort se lève tôt, Heredia, à la demande de Dagoberto Solis, un ami policier retraité à qui on demande de reprendre du service, va enquêter sur la mort par overdose d'une amie journaliste dans un hôtel. Cette mort qui fait croire à un suicide est en réalité un meurtre maaquillé, tout comme celui d'un Américain peu de temps avant, ainsi que la mort suspecte d'un des cuisiniers travaillant dans ce même hôtel. Le célibataire endurci qu'est Heredia, tout en menant ses investigations en prenant son temps, rencontre une jeune femme, Griseta, qui s'installe chez lui. Son chat Simenon avec qui il converse très souvent voit d'un mauvais oeil l'arrivée de cette intruse. Heredia continue aussi de parier aux courses de chevaux grâce à son ami Anselmo qui tient un kiosque en bas de chez lui. Tous ces personnages donnent beaucoup d'humanité à l'histoire, qui a comme toile de fond la fabrication clandestine d'armes bactériologiques. Une intrigue un peu compliquée mais je conseille.

Tout comme je conseille Le deuxième voeu qui se passe quelques années après. Un certain Julio Servilo  demande à Heredia de retrouver son père âgé dont il n'a plus de nouvelles. Par ailleurs, Heredia reçoit un paquet dans lequel se trouve une lettre de Silvia Fujon, une femme décédée depuis six mois qui avait bien connu la mère du détective. Dans ce roman, on apprend en effet qu'Heredia a vécu dans un orphelinat dès l'âge de 5 ans. Il se souvient à peine de sa mère Mercedes et ne sait pas qui était son père. Le deuxième voeu (le titre du roman) fait référence au souhait de la mère d'Heredia, à savoir que Silvia puisse retrouver l'homme que Mercedes avait aimé. J'ai suivi avec intérêt les recherches qu'Heredia mène de front. Sa quête pour savoir qui était son père est touchante. Il va apprendre que son père était boxeur et s'appelait Buenaventura Dantès. Pour l'autre enquête, Heredia va affronter des hommes abjects qui s'enrichissent sur le dos des petits vieux laissés-pour-compte dans cette grande ville qu'est Santiago. Un très bon roman. Lire le billet de Noëlle.

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dimanche 1 juin 2014

Depuis le temps de vos pères - Dan Waddell / Les sept fils de Simenon - Ramon Diaz-Eterovic

Voici deux romans que je vous recommande.

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Dans Depuis le temps de vos pères de Dan Waddell (Editions du Rouergue, 300 pages), on retrouve Grant Foster qui se remet doucement des différents traumatismes corporels qui lui a été infligés précédemment (lire Code 1879) et Nigel Barnes le généalogiste. A Londres, de nos jours, plusieurs personnes sont assassinées et des adolescentes de 14 ans enlevées. Grâce à Barnes, à un cheveu et à l'ADN, on apprend qu'ils sont tous des descendants d'un couple, Sarah et Horton, qui à la fin du XIXème siècle ont commis un péché mortel aux yeux de leur communauté religieuse, les Mormons pour les citer. L'histoire emmène notre généalogiste et une jeune femme policier jusque dans l'ouest des Etats-Unis, en Utah, où sont archivés des millions de noms rassemblés par les Mormons sur un registre des morts. Depuis le temps de vos pères est un roman que j'ai lu en moins d'un week-end. J'ai trouvé l'histoire peut-être moins passionnante que celle de Code 1879 car l'enquête généalogique est nettement plus vite expédiée. L'intrigue m'a paru bien menée. Le troisième tome des enquêtes du généalogiste m'attend sur une de mes nombreuses PAL. Lire les billets de Corinne, Soie, Titine,

Je continue avec Les sept fils de Simenon de Ramon Diaz-Eterovic (Metailié Noir, 280 pages) où j'ai eu le plaisir, une fois de plus, de revenir à Santiago du Chili pour retrouver le détective privé Heredia et son chat Simenon (qui à force de conter fleurette aux chattes de gouttière devient papa de sept chatons). Heradia est toujours fauché mais cela ne l'empêche pas de nourrir son chat à qui il voue une grande affection. Il donne une réponse que j'aime beaucoup quand on l'interroge à propos de son amour pour son chat. Il reprend une citation de Cocteau: "Je préfère les chats aux chiens parce qu'il n'y a pas de chats policiers" (p. 110). Heredia devient suspect d'un meurtre perpétré sur la personne d'un expert-comptable/avocat dans un hôtel miteux où notre privé se trouvait en même temps. L'enquête que mène Heredia lui fait découvrir des malversations à propos de l'attribution de marchés publics à des entreprises peu respectueuses des gens et de la nature. La victime qui s'appelait Gordon était incorruptible. Pour l'aider dans ses investigations, Heredia a l'appui de son ami Anselmo, le kiosquier, de Madame Zara, sa voisine de palier, voyante extra-lucide, et d'un américain grand amateur de bière. La ville de Santiago et ses habitants sont toujours très présents dans ce roman vraiment plaisant.