vendredi 19 juillet 2019

Joël, une enfance en Patagonie - Carlos Sorin

Après Historias minimas (2002), Bombon el Perro (2004), La fenêtre (2008), Jours de pêche en Patagonie (2012), voici le 5ème film que je vois du réalisateur argentin Carlos Sorin. Dans Joël, une enfance en Patagonie, on fait la connaissance de Cecilia, professeur de piano, et de Diego, ingénieur forestier, qui vivent dans une petite ville près d'Ushuaïa en Patagonie qui, ne pouvant avoir d'enfant, avaient fait un an plus tôt, une demande d'adoption d'un enfant de six ans maximum. Cependant, ils acceptent qu'on leur confie en préadoption Joël, un petit garçon de 9 ans. Ce jeune garçon a un lourd passé entre sa mère qui l'a abandonné, sa grand-mère qui l'a élevé quelque temps et un oncle qui purge désormais une peine de prison. Joël ne répond que si on lui pose une question. Avec ses cheveux hirsutes, il ressemble à un gitan. Cecilia et Diego font tout ce qu'ils peuvent pour qu'il se sente à son aise et s'intègre mais ce n'est pas facile car Joël ne réagit pas vraiment. En revanche, dans l'école où on l'inscrit, il se fait tout de suite remarquer par son comportement et par le discours qu'il fait aux autres élèves qui sont plus jeunes que lui. C'est par les réactions des parents de ces enfants que les choses commencent à dérailler. Le personnage de Cecilia est le plus intéressant et le mieux écrit. J'ai beaucoup aimé ce film sauf la conclusion qui une fois de plus n'en est pas une. Lire le billet de Pascale.

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samedi 13 juillet 2019

Acusada - Gonzalo Tobal / Rojo - Benjamín Naishtat

J'ai vu le même soir deux films argentins, Acusada et Rojo. J'ai eu envie de voir Acusada quand j'ai visionné sa bande-annonce. Une jeune femme, Dolorès Dreier, attend depuis deux ans d'être jugée pour avoir (peut-être) tué une de ses amies qui les avait filmés, elle et son copain, en train d'avoir des rapports intimes avant de diffuser largement la vidéo sur les réseaux sociaux. Issue d'une famille aisée, Dolorès vit avec ses parents et son petit frère. Son père a cédé à un avocat de ses amis l'hacienda familiale, afin qu'il défende Dolorès. J'ai tout de suite été gênée, pour ne pas dire plus, par la musique envahissante que l'on entend du début à la fin du film. L'intrigue est bien menée mais je suis restée insatisfaite par la fin, qui laisse plein de points d'interrogation.

Je passe à Rojo qui se passe juste avant le coup d'état militaire de 1976. Je m'attendais à voir un "polar" et il n'en est pas vraiment un. Un avocat attend sa femme dans un restaurant. Un homme passablement impatient se met à l'apostropher. Très calmement, Claudio se lève et lui laisse la place. Plus tard l'homme énervé se tire une balle dans la tête devant Claudio et sa femme. Plutôt que d'amener l'homme agonisant à l'hôpital, Claudio l'emmène quelque part dans un lieu désertique de la pampa argentine et le laisse mourir. La vie de Claudio reprend son cours jusqu'à ce qu'il apprenne qui est l'homme mort. J'ai trouvé le scénario décousu, on passe du coq à l'âne. Je me suis un peu ennuyée. Je m'attendais vraiment à autre chose.

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vendredi 12 avril 2019

La flor - Mariano Llinás

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J'ai terminé de voir La Flor de Mariano Llinás, cet ovni cinématographique argentin de plus de 13 h (dont 1/2 heure de générique de fin!). Je pense que ce film n'est projeté pratiquement qu'à Paris (dans trois salles). Le film est sorti en quatre parties, d'une durée d'environ 3h20 chacune, à une semaine d'intervalle, depuis début mars 2019. La Flor, film inclassable et irracontable, comporte six épisodes d'inégales longueurs: le troisième épisode à lui seul dure presque 5h30. En revanche, le sixième épisode ne dure que 30 minutes. Ces six épisodes sont six histoires correspondant peut-être à un genre cinématographique. Les quatre premiers épisodes ont un début mais pas de fin. Le cinquième épisode tourné en noir et blanc et sans aucun son est un hommage au film Partie de campagne de Jean Renoir. Le sixième épisode, très court par rapport aux autres et filmé de loin avec une image vaguement floue, n'a pas de début, mais on assiste à l'épilogue. Mais me direz-vous, on peut se demander comment je n'ai pas calé avant la fin car honnêtement j'aurais pu. Hé bien, étant une spectatrice curieuse (comme d'autres), j'ai voulu savoir ce qui allait se passer puisque les trois premières parties se terminent avec un laconique "à suivre". Ce qui m'a donné envie d'aller voir les quatre parties de ce film, ce sont les quatre actrices principales, issues du théâtre argentin (elles ont formé une compagnie théâtrale). Je les ai trouvé remarquables. Dans chaque épisode, elles jouent des rôles très différents plus ou moins importants, à part le 5ème épisode où elles ne sont pas présentes. J'avoue que j'ai trouvé l'ensemble un peu inégal. Je recommande tout particulièrement les deux premiers épisodes qui composent la première partie. Dans le premier, une momie très "Rascar Capac", comme dans Tintin, a des pouvoirs maléfiques qui rend fou ceux qui s'en approchent. Dans le deuxième épisode, mon préféré et je pense le plus réussi, on assiste à un mélo musical. Il s'agit d'une chanson qui ne parvient pas à se faire, parce qu’un duo de stars de la variété, couple en voie de séparation, refuse de se trouver en présence dans le même studio d’enregistrement. A partir du troisième (celui qui dure plus de 5 heures), je trouve que cela se gâte un peu avec une vague histoire d'espionnage pendant la Guerre Froide et ce qui s'ensuit après (il y a des longueurs). Ce qui est amusant, c'est que les trois quarts du dialogue est en français. On retrouve nos quatre actrices / espionnes poursuivies par des tueuses engagées par un certain Casterman (comme l'éditeur de Tintin). Dans le 4ème épisode, elle sont tour à tour des sorcières ou des actrices qui jouent dans un film pendant que le réalisateur décide de filmer des arbres. J'ai déjà parlé du cinquième épisode. Quant au sixième, on voit des femmes (les quatre actrices) au bord d'une rivière. Je n'ai pas forcément compris ce qui se passait, à part qu'elles allaient être libérées. Voilà, je pense que mon billet prendra moins de temps à lire que je n'en ai passé (plus de 13 heures!) dans une salle de cinéma pleine. Si vous en avez la possibilité, allez voir au moins la première partie, Flor 1, comprenant les deux premiers épisodes, qui vous donneront envie de continuer. 

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vendredi 27 juillet 2018

The guilty - Gustav Möller / Zama - Lucrecia Martel

Voici deux films à voir ou pas selon vos affinités.

Je commence par Zama de Lucrecia Martel. Un fim âpre et fiévreux qui m'a fait penser à Jauja pour les paysages argentins, pour l'histoire: la confrontation entre les indigènes et les colons blancs. Zama, adapté d'un roman datant de 1956 d'Antonio di Benedetto (1922-1986), se passe au XVIIIème siècle, dans une région reculée entre l'Argentine, le Brésil, la Bolivie et le Paraguay. Diego de Zama , un "corregidor" (un juge), espère ardemment recevoir une lettre du vice-roi qui lui permettra de retourner à la "civilisation" vers Buenos Aires afin de retrouver sa famille. Zama se met à attendre cette letre et commence à perdre pied. Il tombe malade physiquement et mentalement. Je n'ai pas trouvé qu'il y avait vraiment une histoire, mais ce film comporte des plans magnifiques. Il y a un très beau travail sur l'image, l'éclairage, la lumière, la composition des plans et sur le son. Zama est un film sensoriel dont on n'oublie pas la dernière séquence qui m'a paru atroce. Strum en parle très bien.

Je passe au film danois, le premier long-métrage écrit et réalisé par Gustav Möller The Guilty, qui lui, m'a fait penser à The Call, sur un peu le même sujet. Mais dans The Guilty, la caméra ne quitte pratiquement pas de l'oeil pendant tout le film Asger Holm (personnage principal) ni l'endroit où il se trouve. Il y a unité de lieu, de temps et d'action. Pour son dernier soir avant d'être jugé (on saura un peu plus vers la fin), Asger travaille dans un central d'appels d'urgence. Charge à lui, de transmettre l'appel reçu à qui de droit. Sauf quand une femme désespérée l'appelle. Elle est en train de conduire une voiture sous la contrainte de quelqu'un. Asgar essaye de garder le contact avec elle. Par ailleurs, la petite fille de la femme appelle Asger, et je ne vous en dis pas plus. Au fur et à mesure que le film se déroule, on a des révélations sur qui est qui et pourquoi. Le suspense est tenu juqu'au bout. A part quelques collègues autour d'Asger, on entend uniquement des voix au téléphone. On ne verra jamais les quelques autres protagonistes du drame. Un bon thriller. 

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vendredi 12 janvier 2018

Le grand jeu - Aaron Sorkin / El presidente - Santiago Mitre

Avant d'aborder des films très décevants de ce début d'année, je veux évoquer deux films qui m'ont plu chacun dans leur genre même si ce ne sont pas des chefs-d'oeuvre.

Je commence par Le grand jeu d'Aaron Sorkin. Je suis allée voir le film pour Jessica Chastain et je ne l'ai pas regretté. Elle est sensationnelle dans le rôle de Molly Bloom qui de skieuse est devenue organisatrice de parties de poker à la fin des années 2000 pour le "Tout Hollywood", pour des milliardaires texans ou des financiers de Wall Street ou même la Mafia russe. Fille d'un psychologue, Molly Bloom (comme l'un des personnages d'Ulysse de Joyce) aurait pu faire tout à fait autre chose de sa vie mais suite à un concours de circonstances, elle devint serveuse de cocktails dans un bar. Le patron la remarquant, lui demanda de l'assister dans l'organisation de parties de poker clandestines. Elle accueillait les joueurs et gèrait les jeux. Peu de temps après, elle s'est mise à son compte. Pour tenir éveillée pendant 4 ou 5 jours que duraient les parties, elle a commencé à prendre des médicaments, des excitants et de la drogue. Les parties se jouaient avec des mises de départ de 250000 dollars. Elle est restée dans les limites de légalité jusqu'à ce qu'elle accepte des commissions sur les parties. Le FBI s'en est mêlé. Le scénario du film est tiré du livre que Molly Bloom a écrit et publié en 2014. Le rythme du film d'autant plus trépidant que Molly narre cette histoire incroyable en voix off. Jessica Chastain arrive à porter des tenues hyper sexy sans jamais tomber dans la vulgarité. Elle est impériale. Un film à voir rien que pour elle et tant pis si vous ne comprenez rien au poker (comme moi). Lire le billet de Pascale.

Je passe à El Presidente (titre original La Cordillera) de Santiago Mitre. L'histoire se passe en effet au Chili dans la Cordillère des Andes. Hernan Blanco, le président d'Argentine, participe à un sommet de chefs d'état d'Amérique Latine. Ils doivent se mettre d'accord sur l'exploitation d'énergie en Amérique du sud. Hernan Blanco, qui a pas mal de charisme (Riecardo Darin, impeccable), vient d'être récemment élu. Il incarne l'homme ordinaire, un président "normal". Mais rien n'est lisse, rien n'est simple chez cet homme dont la fille très perturbée l'accuse d'un meurtre. Pendant ce temps-là, les discussions géopolitiques se déroulent dans un hôtel perdu au milieu de nulle part dans un paysage enneigé. J'ai trouvé cette partie de l'histoire passionnante. A la fin du film, plein de questions restent en suspens. J'ai aimé l'atmosphère ouatée qui dégage de l'ensemble alors évidemment, la musique tonitruante du générique de fin détonne un peu. Je conseille ce film malgré quelques défauts dans le scénario. Lire les billets d'Anne.

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mercredi 19 avril 2017

Citoyen d'honneur - Gastón Duprat & Mariano Cohn / L'homme aux mille visages - Alberto Rodriguez

C'est grâce au billet d'Eeguab que je me suis rappelée que je voulais voir Citoyen d'honneur, des Argentins Gaston Duprat et Mariano Cohn. J'ai moi-même aimé ce film dès les premières images. Daniel Mantovani, écrivain reconnu, remercie l'académie Nobel pour le prix qu'elle vient de lui décerner. Si vous arrivez à voir ce film avant qu'il ne passe plus, vous pourrez découvrir son discours assez iconoclaste. Daniel Mantovani vit dans une villa bunker à Barcelone depuis des années, et peu de temps après son prix, lui qui décline toutes les invitations qu'il reçoit, il accepte de retourner à Salas, son village natal. Cette ville au milieu de la Pampa argentine ne semble pas très évoluée, comme les habitants. L'hôtel où descend Daniel est à l'image du reste des habitations: miteux. La ville n'est pas en liesse pour recevoir l'illustre écrivain, et tout va dégénérer assez vite, car quelques habitants n'apprécient pas la manière dont Daniel les a décrits dans ses romans. On sent que tout cela va mal finir. Je ne vais pas tout raconter. J'apprécie ce genre de film hors des sentiers battus.

Je passe à L'homme aux mille visages d'Alberto Rodriguez (La Isla minima) qui raconte des faits réels qui se sont déroulés entre 1994 et 1995. Francisco (Paco) Paesa, espion, agent financier, a exfiltré Roldan, le chef de la Garde civile espagnole, et un milliard cinq cent mille pesetas que ce dernier a dérobé dans les caisses de l'état. Le narrateur, pilote d'avion, un personnage fictif complice de Paco, nous fait faire de nombreux aller-retours entre Madrid et Paris. J'avoue qu'en tant que spectatrice, je n'ai pas tout compris à l'escroquerie qui va aboutir à la condamnation de Roldan, lequel sera trahi par Paesa, mais le personnage de Paco est suffisamment intéressant pour que l'on suive l'histoire avec attention. Paco (Eduard Fernandez, excellent) a l'air si sympathique qu'on a du mal à croire qu'il soit aussi retors et pourtant... A priori, en 2017, Paesa vit à Paris dans le 6ème arrondissement.

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dimanche 12 juin 2016

Ultimo Tango - German Kral

Je suis allée voir ce documentaire, Ultimo Tango, étant fan depuis longtemps de la musique de tango. Maria Nieves et Juan Carlos Copès ont formé un couple mythique de danseurs pendant un demi-siècle (jusqu'à Broadway). Ils se sont connus en 1948 dans un dancing, Maria avait 14 ans et Juan, 17 ans. Ils ont été aussi un couple dans la vie. Le documentaire est composé de documents d'époque (trop peu), où l'on voit le couple danser, complétés par des saynètes qui sont des sortes d'évocation de moments importants dans la vie du couple. Mais le documentaire est surtout centré sur Maria, une octogénaire au verbe haut, les cheveux roux et la voix de fumeuse: une femme à la forte personnalité, qui ne s'est pas remise de sa séparation d'avec Juan Copès qui l'a quittée pour une autre, plus de 40 ans auparavant. Ils ont continué à danser ensemble (elle avec beaucoup de rage), mais c'est tout. On sent de la rancoeur de la part de Maria, qui vit seule dans un grand appartement à Buenos Aires. J'ai retenu son conseil qu'aucun homme ne mérite qu'une femme pleure pour lui. Le documentariste fait parler de temps en temps Juan Copès, qui continue de danser à plus de 80 ans. Maria ne s'étend pas sur les raisons de leur séparation mais Juan Copès fait mention de leurs disputes incessantes quand lui et Maria vivaient ensemble. J'ai aimé ce documentaire parce que l'on entend du Tango, mais j'ai trouvé dommage que l'on ne voie pas plus Maria et Juan danser ensemble (faute de documents filmés j'imagine). Lire le billet très complet d'Alain.

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lundi 15 février 2016

El Clan - Pablo Trapero

Parmi les cinq films que j'ai vus la semaine dernière (semaine 6), et après Chocolat, je veux chroniquer El Clan, film argentin de Pablo Trapero (Leonera) produit par Pedro Almodovar. El Clan est tiré de faits réels qui se sont déroulés au début des années 80. Après la chute de la junte militaire, le retour de la démocratie n'empêche nullement Arquimedes Puccio, un ancien des renseignements militaires, notable marié et père de famille, de continuer de kidnapper et torturer des gens afin de demander une rançon aux familles. Il est aidé dans sa besogne par ses deux fils (dont l'un est un joueur de rugby célèbre) et des hommes de main. Les victimes sont toujours exécutées avant d'être libérées. Une femme enlevée sera retenue des mois (la famille ne voulant pas verser un sou) dans la cave de la maison où vivent Arquemedes et sa famille. Sa femme et ses filles font comme si de rien n'était malgré le son de certains râles venus d'en bas. Ce film est frappant à plus d'un titre en particulier la musique avec des standards du rock n' roll pendant les scènes de kidnapping. Mais ce que l'on note surtout, c'est l'acteur qui interprète Arquimedes Puccio: il s'appelle Guillermo Francella et on ne voit que son regard bleu glaçant. Son personnage de patriarche dominateur n'a aucun état d'âme. Le film au rythme trépidant est dans l'ensemble assez violent mais avec une certaine dose d'humour (même si ce n'est pas du tout une comédie). Personnellement, j'ai aimé ce film pas moral. Lire les billets d'Alain et d'Alain.

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vendredi 8 janvier 2016

The big short (Le casse du siècle) - Adam McKay / Argentina - Carlos Saura

Avant de chroniquer deux films vus en avant première et qui sortent tous les deux le 13 janvier 2016, voici un billet sur deux films sortis fin 2015.

Je commence par The Big short (Le casse du siècle) sorti le 23 décembre 2015. Très honnêtement, vu la brillante distribution: Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling et même Brad Pitt (qui est coproducteur du film), je m'attendais à autre chose. J'ai vu comme d'habitude le film en VO et j'avoue avoir été perdue assez vite dans les méandres de l'intrigue à cause des termes financiers employés. Et puis le rythme soutenu du film fatigue vite malgré que le sujet m'intéresse. Les acteurs ne jouent pas dans la sobriété. Je m'attendais à une manière plus subtile et intelligible d'aborder le problème des subprimes, de la titrisation et des paris sur la crise immobilière et la bulle financière. J'ai retenu que c'était une histoire d'argent virtuel gagné par quelques individus qui ont mis une partie de l'économie mondiale à genoux. Sur le même sujet ou presque, j'ai préféré The Margin Call.

Je passe maintenant à Argentina (sorti le 30 décembre 2015) du cinéaste espagnol Carlos Saura qui a installé sa caméra à Buenos Aires dans un vaste lieu, un genre d'entrepôt dont les fenêtres ont été occultées. Pendant un peu plus d'1H25, il nous fait découvrir des chansons et des danses (Zambas et Chacareras) de plusieurs régions d'Argentine. Carlos Saura se sert de miroirs dans sa mise en scène. Il y a de très beaux jeux de lumières dans les tons rouges, jaunes et noirs. Carlos Saura rend hommage en particulier à Atalhualpa Yupanqui et à Mercédès Sosa. Très beau film qui m'a plu et que je conseille, tout comme Aifelle.

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mardi 28 avril 2015

Jauja - Lisandro Alonso / Shaun le mouton - Mark Burton, Richard Starzak

Voici deux films qui n'ont rien voir l'un avec l'autre, sauf que je les ai vus dans la même soirée.

Jauja de Lisandro Alonso est sorti mercredi 22 avril 2015 dans quelques salles à Paris. C'est un film qui sort de l'ordinaire. Les dialogues sont en deux langues, le danois et l'espagnol. Le format de l'image est carré avec des bords arrondis. La lumière tire plutôt vers les tons jaune ocre et gris. Le décor principal est le paysage venté (on entend peu de musique et beaucoup le vent), caillouteux et assez aride de la Patagonie argentine. De nombreux plans fixes s'attardent sur ce paysage. A la fin du XIXème siècle, en plein coeur de la Patagonie, Gunnar Dinesen, un ingénieur danois, et Ingeborg, sa fille âgée de 15 ans, bivouaquent avec l'armée argentine qui est là pour exterminer la population indigène dont le chef habillé en femme se nomme Zuluaga. L'armée est en quête d'une ville mythique appelée Jauja qui a disparu depuis des siècles. Gunnar est nommé capitaine dans l'armée pour l'occasion. Bien qu'il surveille de près sa fille (blonde aux yeux bleus), cela n'empêche pas Ingeborg de s'enfuir avec un soldat. Le père désespéré part à sa recherche. Si vous voulez vivre une expérience cinématographique qui change du tout venant, allez voir ce film un peu abstrait où le rêve et le fantastique se mêle à la réalité. Viggo Mortensen (coproducteur du film) est très bien. En revanche, je n'ai pas compris une partie de l'épilogue qui se passe de nos jours. Lire le billet très complet d'Alex-6.

Et maintenant, je passe à Shaun le mouton (sorti le 1er avril 2015), produit pour partie par les studios Aardman. Nick Park, le créateur de Wallace et Gromit et des poules de Chicken Run, a imaginé le personnage de Shaun, un mouton intelligent, plein de ressources qui, un jour, en a assez de la routine de la ferme où il habite avec six ou sept de ses congénères. Régulièrement, il passe à la tondeuse comme les autres. Il faut dire que le fermier est un as de la tonte. Ces moutons sont gardés par Bitzer, un chien de berger très attaché à son maître. Pour profiter un peu de liberté, Shaun a l'idée d'enfermer le fermier dans une caravane après que celui-ci se soit endormi en ayant compté les moutons. La caravane se met à rouler toute seule et se dirige vers la grande ville voisine. A partir de là, les gags se multiplient. Shaun et les autres partent à la recherche du fermier qui, entretemps rendu amnésique par accident, devient un coiffeur à la mode (il tond les cheveux comme la laine). Ils doivent faire face à un méchant gardien de fourrière digne de Mme Tweedy dans Chicken Run. J'ai vu des clins d'oeil aux films Le silence des agneaux ou Les évadés (The Shawshank Redemption). Il y aussi des références aux films précédents de Nick Park. Le chien Bitzer a un air de famille avec Gromit (en moins intelligent, tout de même). Ce film qui dure 1H20 est très amusant. Le public de la salle (des adultes en majorité) riait beaucoup. Un film à voir et à conseiller.

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