vendredi 2 juin 2023

Jeanne du Barry - MaÏwenn

Après Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2006, une version plutôt “rock and roll” de l'histoire de France, voici Jeanne du Barry de Maïwenn, le film qui a fait l'ouverture hors compétition du Festival de Cannes 2023. Je n'avais vu aucune bande-annonce mais je me suis fiée aux bonnes critiques sur les blogs. Je les en remercie car j'ai passé en effet un bon moment en compagnie de Jeanne Becu devenue Jeanne, Comtesse du Barry par son mariage. Cette fille “de rien” est devenue la dernière maîtresse de Louis XV pendant six ans, à partir de 1768 jusqu'à la mort du roi en 1774. Une grande partie du film a été tournée au Château de Versailles et c'est un plaisir de le contempler de loin et de près et en le survolant. Pour que Jeanne puisse être présentée au roi à Versailles, il fallait qu'elle se marie avec un noble. Le comte du Barry, avant d'être l'amant et le mari de Jeanne, aaussi été son proxénète. C'est vrai qu'entre le couvent et la galanterie, Jeanne dit bien qu'elle préfère la galanterie. Remarquée par le roi, Jeanne va devenir sa maîtresse après avoir été examinée de manière très intime par des médecins qui la déclarent apte à partager la couche du roi. Pour en venir à Johnny Depp dans le rôle de Louis XV, je trouve qu'il s'en tire bien. Il a plus de dialogues que je ne le pensais. Le couple qu'il forme avec Maïwenn est souvent touchant. C'est avant tout une jolie histoire d'amour. Il n'y a aucune scène osée, ou alors elle se déroule hors champ, comme celle entre le duc de Richelieu (Pierre Richard) et Jeanne. C'est un film relativement sage. En revanche, j'ai trouvé intéressant le traitement des personnages secondaires comme les filles de Louis XV. Ce sont de véritables pestes. La vie à la cour ne devait pas être de tout repos et Jeanne était haïe par beaucoup, car elle n'avait pas beaucoup de respect pour l'étiquette et puis c'était une roturière.  Et il faut noter que l'on nous montre comment on ne tournait pas le dos au roi quand on quittait une pièce. On sortait à reculons à petits pas. Précipitez-vous vers ce film!

Lire les billets de Pascale, Henri Golant, Princecranoir.

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mardi 30 mai 2023

Umami - Slony Sow

Bien que j'aie lu et entendu de très mauvaises critiques sur Umami de Slony Sow, et quoique, par ailleurs, Gérard Depardieu soit accusé d'agressions sexuelles à l'encontre de plusieurs jeunes femmes, je suis allée voir Umami avec mon ami Ta d loi du cine avant qu'il ne soit trop tard. Et en effet le film, sorti dans peu de salles, ne se donne presque plus désormais. J'ai lu que le film était indigeste, inintéressant et caricatural. Je trouve cette critique injuste. Comme l'a écrit Henri Golant, c'est un film revigorant. Gabriel Carvin (Gérard Depardieu) est un chef étoilé dans la région de Saumur. Il est le père de deux fils dont l'un est cuisinier. Cependant, Gabriel n'a plus goût à cuisiner et il décide de partir au Japon, sans prévenir personne sur sa destination. Il compte revoir un cuisinier japonais qui l'avait battu lors d'un concours de cuisine, 42 ans auparavant. A l'occasion de ce voyage, il va goûter l'umami, la cinquième saveur très en vogue au Japon. Tout le monde connaît le salé, le sucré, l'acide et l'amer; il y a donc aussi l'umami [glutamate monosodique]. Débarquant au Japon sans parler un mot de japonais, Gabriel retrouve assez vite Tetsuichi Morita, aujourd'hui à la tête d'un petit restaurant qui ne paye pas de mine. Ce dernier a une fille très sympathique et une petite-fille qui parle le français et lit Les Misérables en VF. Ce film permet de découvrir les hôtels “capsules”. On voit Depardieu en kimono faire du tricycle dans la neige. J'avoue avoir été agréablement surprise par ce film sans prétention. Il donne envie d'aller découvrir le Japon enneigé et de goûter la cuisine niponne.

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jeudi 25 mai 2023

L'homme debout - Florence Vignon

J'avais lu il y a quelques années le roman Ils désertent de Thierry Beinstingel qui m'avait beaucoup plu. L'homme debout de Florence Vignon avec Jacques Gamblin (trop rare sur nos écrans) et Zita Henrot est une adaptation du roman. Clémence Alpharo (Zita Henrot), d'origine chilienne par son père, a quitté sa province pour prendre ailleurs un poste (en CDD) de responsable d'équipe commerciale dans une petite société de papier peint. Le patron de Clémence, qui veut rajeunir les effectifs, demande surtout à ce qu'elle pousse un certain Giffard vers la sortie. Or, Henri Giffard a pratiquement créé la boîte. Il a tous ses trimestres, il pourrait avoir une retraite tranquille et heureuse mais s'accroche à son travail de VRP, sa raison de vivre. J'ai trouvé le personnage de Giffard très émouvant. C'est un passionné pour beaucoup de choses et il s'y connaît en vin. Face à lui, Clémence, contrainte et forcée si elle veut décrocher un CDI, pratique le harcèlement moral en obligeant Giffard à faire des missions de plus en plus éloignées de chez lui. Leurs situations familiales à tous les deux sont compliquées. J'ai aimé ce film pour l'histoire et pour les acteurs. Un "petit" film sympathique.

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jeudi 18 mai 2023

Le Principal - Chad Chenouga

Dans Le Principal, on a le plaisir de retrouver Roshdy Zem, devenu un acteur incontournable dans le cinéma français (et c'est mérité). Il interprète avec conviction Sabri Lahlali, principal adjoint d'un collège de l'Est de la France. C'est un homme qui a certainement dû beaucoup travailler pour en arriver à ce poste. Il n'a que de bonnes appréciations et d'ailleurs, une promotion l'attend. Il partage la garde de son fils Naël avec Noémie (Marina Hands, lumineuse), son ex-compagne et professeur dans le même collège. Il s'entend très bien avec Estelle (Yolande Moreau, toujours très bien), la Principale du collège, une férue de lecture. Sabri s'occupe aussi de son frère Saïd, un marginal qui a beaucoup de problèmes. Sabri met la pression sur Naël pour que ce dernier, qui est en troisième, réussisse le brevet des collèges. Naël semble relâcher ses efforts, au grand désespoir de son père, qui va commettre un acte répréhensible pouvant remettre en cause son avenir. Le film est court, moins d'une heure trente. Il démarre un peu lentement mais le réalisateur ne lâche jamais Sabri qui est de tous les plans. C'est un film que je conseille, tout comme Pascale.

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mercredi 17 mai 2023

La révole nature - Aline Geller

Je (ta d loi du cine, "squatter" chez dasola) n'ai pas réussi à emmener avec moi la "maîtresse de blog" découvrir dimanche dernier La révole nature, le film documentaire objet du présent billet, au cinéma L'Entrepôt (75014). C'est dommage, car la documentariste était présente, ce que j'ignorais lorsque j'ai décidé d'aller le voir.

Affiche_La-revole-nature_40x60cm-BD_JPG_web_rvb (bande-annonce)

Ce documentaire a pour sujet le vin naturel, c'est-à-dire plus que "Bio": comme il est dit dans le documentaire, le jour où il sera obligatoire d'afficher sur l'étiquette d'une bouteille tous les produits utilisés pour le raisin d'abord, la vinification ensuite (ce qui semble prévu pour fin 2023?), le consommateur sera peut-être quelque peu désabusé par ce produit-phare en France, dont une bonne part de la production française est exportée. Les producteurs de "vin naturel", minoritaires voire marginaux, revendiquent de ne mettre dans leurs bouteilles que du raisin fermenté. Certains s'autorisent du sulfite (?) pour la conservation. L'association des vins SAINS (Sans Aucun Intrant Ni Sulfite), qui compte peut-être une quinzaine de producteurs, se veut encore plus intransigeante. Lors du film, nous assistons aux rencontres avec plusieurs paysans-vignerons, viti-viniculteurs, organisateurs ou -trices de salon professionnels, gérants de bar à vin... Chacun avec leurs personnalités et leurs parcours: beaucoup de barbus (baba cools) d'âge certain, mais aussi de jeunes "chefs d'entreprises" qui ont repris les vignes familiales pour les conduire et vinifier d'une manière différente des pratiques de leurs parents (ce qui n'est pas toujours simple). Tel ne touche pratiquement pas la terre ni les ceps, d'autres pratiquent le labour à traction chevaline, un autre rajoute du compost. La vinification se fait ici "en amphore" (cuve enterrée à côté des vignes), là en cuve de béton... Certains s'interdisent de vinifier d'autres raisins que ceux de leurs propres vignes, d'autres relèvent le "challenge" de chercher à faire quelque chose avec une "matière première" qui ne vient pas de leurs propres terres... ("négoce"). On assiste à plusieurs vendanges (événements festifs compris), à des dégustations (recrachées au seau!). Les producteurs peuvent être écoeurés de voir une bouteille qu'ils ont vendue 20 euros (oui, le vin naturel est plus cher que le "conventionnel" qu'on trouve en Grande Distribution!) revendue à 600 euros sur internet et devenue objet de spéculation au lieu d'être dégustée. La production est parfois confidentielle: 300 bouteilles pour une cuvée. Crève-coeur de refuser un carton de 6 bouteilles à un amateur qui s'est déplacé... Parfois, c'est plus de 75% de la production qui part à l'étranger. Chez certains revendeurs qui ont fait le choix de l'achat en fût et de la revente "à la tireuse", une bouteille peut par contre être vendue à moins de 10 euros aux amateurs peu fortunés. On peut en fin de film percevoir la crainte que cette notion de "vin naturel" finisse par être "récupérée", pour des raisons marketing, par des "marques" qui en feront une niche dans leurs ventes (comme cela s'est produit pour le commerce équitable ou pour le bio).

A l'issue de la projection, la petite trentaine de personnes (dont quelques professionnels!) s'est dirigée vers l'espace "restauration" de L'Entrepôt et a eu la possibilité de déguster telle ou telle production. C'est là que j'ai pu entendre la documentariste parler avec telle ou telle personne, et échanger moi-même durant quelques minutes avec elle. Elle appréciait ces toutes premières projections sur grand écran, dans une vraie salle de cinéma. Au départ, c'est une série qui était prévue, et il a fallu resserrer. Apparemment, par rapport à un montage précédent que certains avaient eu l'occasion de voir, 7 minutes avaient été retirées. Le film a été tourné en équipe très légère (2 ou 3 personnes), sauf pour les événements (salons ou vendanges) pour lesquels il fallait être en place avant, pendant et après, pour être sûr de capter tous imprévus. Je lui ai demandé si le documentaire passerait à la télé, si un DVD était prévu, si un livre serait publié en complément... Elle aimerait bien, mais dans l'immédiat, le film doit "vivre": sortir dans d'autres salles à Paris, puis tourner en province.

Le film devrait encore être visible cette semaine à L'Entrepôt. D'ici quelques semaines, si tout va bien, il devrait sortir dans quelques salles UGC (sauf s'il s'agissait d'une plaisanterie que je n'aurais pas comprise!) et dans quelques salles indépendantes, par exemple le Saint-André des Arts.

Pour ma part, j'apprécie de voir des documentaires et de pouvoir discuter avec l'équipe, même si cela ne donne pas toujours lieu à un billet: Bricks, Des bobines et des hommes (vus avec dasola). Il m'est aussi arrivé de me rendre à des projections-débats "militantes" organisées par telle ou telle association ou AMAP locale (voire d'y être "missionné" au titre  d'intervenant...), pour Traits de vie, Les petits gars de la campagne, La part des autres, ...

Je vais rajouter quelques éléments bibliographique "pour en savoir plus":

Plaidoyer pour le vin naturel, Eric Morain, éd. Nouriturfu, 2019 (que j'avais versé après lecture au système de prêt de livres de l'AMAP dont je fais partie). 
Deux livres de Christophe Beau, dans la collection "Pratiques utopiques" des éditions REPAS: La danse des ceps (1ère éd. 2003) et Pour quelques hectares en plus (2011).

Aline Geller m'a cité Valentin Morel, je pense qu'il s'agit de l'auteur du livre Un autre vin (Flammarion, 2023). Je ne l'ai pas (encore) lu.

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jeudi 27 avril 2023

Le prix du passage - Thierry Binisti

Sur les conseils de Miriam, je suis allée voir Le prix du passage de Thierry Binisti sorti le 12 avril dernier. Nous sommes le 27 avril et le film n'est pratiquement plus projeté en première exclusivité. C'est vraiment dommage car j'ai trouvé ce film très bon avec un suspense haletant jusqu'au bout. Natacha (Alice Isaaz, excellente) est une mère célibataire qui n'arrive plus à joindre les deux bouts. Son petit garçon Enzo, qui a 7 ou 8 ans, est tout pour elle. Elle gère sa vie autour de lui. Le prénom Enzo vient du fait que Natacha est une fan de l'Italie même si elle n'y a jamais été. La mère de Natacha l'aide en gardant Enzo quand c'est nécessaire. Natacha vit du côté de Calais dans une résidence vétuste, elle a deux mois de retard pour son loyer. Par ailleurs, sa chaudière vient de rendre l'âme et elle se fait renvoyer de son travail dans un café (elle piquait dans la caisse). C'est en manquant de renverser Walid, un migrant irakien, que Natacha apprend les sommes astronomiques que les migrants doivent verser pour passer en Angleterre. Natacha ne désire que 2000 euros pour changer sa chaudière. Avec Walid, elle commence à organiser des voyages vers l'Angleterre. Walid trouve les passagers et Natacha les transporte dans le coffre de sa voiture en faisant la traversée en Ferry. On se demande si Natacha va se faire prendre. Et puis Walid de son côté doit craindre les passeurs à la mine patibulaire qui rackettent les migrants. Un film qui m'a agréablement surprise, avec une fin que je vous laisse découvrir.
Lire le billet de Pascale.

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mardi 18 avril 2023

Je verrai toujours vos visages - Jeanne Herry

J'ai attendu un peu pour évoquer ce film qui m'a plu mais m'a moins émue que Pupille, le film précédent de la réalisatrice. Je verrrai toujours vos visages de Jeanne Herry évoque le sujet de la justice restaurative : des victimes d'agressions et des agresseurs forment un groupe de paroles. Une fois par mois, ils se réunissent dans l'enceinte du prison. Il est prévu cinq séances. Ces rencontres sont encadrées par des professionnels et des bénévoles. En parallèle, on fait la connaissance de Chloé (Adèle Exarchopoulos, lumineuse) qui a été victime d'inceste dans sa jeunesse et qui a décidé de se confronter avec son bourreau. Chloé est aidée dans sa décision par Judith (Elodie Bouchez). Les échanges dans le groupe de paroles commencent de manière calme et pondéré. A tour de rôle, les victimes et les agresseurs s'expriment. On constate que les personnages évoluent. Il y a des moments émouvants comme les interventions de Miou-Miou qui interprète une des victimes. Peut-être parce que Jeanne Herry a choisi des acteurs très connus, j'ai trouvé l'ensemble un peu artificiel. Pour moi, ce sont les scènes avec Chloé et ce qu'elle dit qui m'ont le plus touchée. Un film à voir. Lire les billets enthousiastes de Pascale et Selenie.

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mercredi 12 avril 2023

Les Trois Mousquetaires : d'Artagnan - Martin Bourboulon

Quand vous entrez dans la salle de cinéma, il faut oublier Les Trois Mousquetaires, le roman d'Alexandre Dumas. Et pourtant, les personnages principaux, Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan, ainsi que Milady de Winter, Richelieu, Louis XIII, Anne d'Autriche et Constance Bonacieux sont présents dans le film Les Trois Mousquetaires : d'Artagnan. En revanche il y a quelques arrangements avec l'intrigue du roman, comme le fait que dans le film Athos est protestant et se retrouve victime d'un complot. Un matin, on le retrouve avec une femme ensanglantée dans son lit, il est accusé de l'avoir tuée et est donc condamné à mort. Heureusement que son frère le sauve de l'échafaud et que d'Artagnan a reconnu la victime. On apprend aussi que Porthos est bisexuel. Sinon, pendant deux heures, on suit les aventures des Mousquetaires et ce qu'ils doivent faire pour déjouer les complots ourdis par Milady de Winter, la complice de Richeleu. Louis XIII règne cependant que Richelieu gouverne. On retrouve bien entendu l'épisode des ferrets de la Reine Anne d'Autriche qu'elle a offerts au Duc de Buckingham. Lina Khoudry dans le rôle de Constance Bonacieux est bien charmante. D'ailleurs, les acteurs sont tous très bien. Eva Green en femme fatale a trouvé un rôle qui lui convient. Ce film est le premier d'un dyptique. Il va falloir s'armer de patience jusqu'en décembre 2023 pour voir la deuxième partie appelée Les Trois Mousquetaires : Milady. J'ai hâte. J'ai beaucoup aimé cette première partie. Lire les billets de Pascale et Selenie.

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jeudi 6 avril 2023

Le capitaine Volkonogov s'est échappé - Natalia Merkoulova et Alexei Tchoupov

Après avoir vu la bande-annonce, j'ai voulu voir Le capitaine Volkonogov s'est échappé réalisé par un couple de cinéastes russes. L'histoire se passe en 1938, au moment des purges ordonnées par Staline. Dorénavant, les militaires qui étaient responsables des purges sont eux-mêmes pris pour cible. Arrêtés, ils sont exécutés. Mais le capitaine Volkonogov échappe à la surveillance du garde en bas du bâtiment où il travaillait. Peu de temps après, il revient dans ce bâtiment où se commettent des tortures et des exécutions car il récupère plusieurs dossiers de personnes qui ont eu un "traitement spécifique" et qui en sont morts. Volkonogov (Youri Borissov, déjà vu dans Compartiment 6, est impressionnant) décide de retrouver les familles des victimes afin de leur demander pardon. Il est désormais poursuivi par ses collègues qui ne cherchent qu'à le tuer. Le film devient un thriller haletant, qui permet à Volkonogov de rencontrer les familles, mais on ne peut pas dire que l'accueil soit chaleureux. La première personne qu'il retrouve est une femme médecin généraliste dont le père a été exécuté. Désormais, elle vit dans une morgue. Son lit est à côté des cadavres. Elle l'insulte au lieu de lui pardonner. Toutes les autres familles auront la même réaction (sauf la dernière et pour cause), et pendant ce temps, les collègues de Vokonogov se rapprochent de lui de plus en plus. On devine que tout va mal se terminer. Je n'ai pas réussi à savoir où le film a été tourné: peut-être en Estonie puisque le film est une coproduction entre Russie, Estonie et France. J'ai appris qu'en russe, on dit "aérostat" pour désigner un dirigeable ou un zeppelin. On en voit un dans le film. J'ai trouvé ce film passionnant de bout en bout et j'étais dans une salle pleine. Je recommande ce film qui permet d'écouter parler russe. Lire les billets de Selenie et Choup aussi enthousiastes que moi. 

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samedi 25 mars 2023

De grandes espérances - Sylvain Desclous

De grandes espérances permet à Rebecca Marder et Emmanuelle Bercot de jouer deux rôles formidables. Emmanuelle Bercot a raté sa vocation, elle devrait se reconvertir dans la politique.

Toujours est-il que je vous conseille d'aller voir De grandes espérances de Sylvain Desclous, sorti le 22 mars 2023. Madeleine Pastor (Rebecca Marder) et son fiancé Antoine Mandeville (Benjamin Lavernhe) passent des vacances en Corse dans une très belle maison louée par le père d'Antoine et où séjourne aussi Gabrielle (Emmanuelle Bercot, formidable), une ex-secrétaire d'Etat. Madeleine et Antoine sont issus de milieu sociaux très différents. Mais tous les deux viennent de passer l'épreuve écrite pour entrer à l'ENA, Madeleine grâce à une bourse. C'est une jeune femme brillante et intelligente. Pendant leur séjour, Antoine et Madeleine se promènent en voiture, Antoine roule très vite, il dépasse un pick-up. Et c'est la tragédie. Revenus à Lyon, Antoine et Madeleine n'ont rien dit de ce qui s'est passé. Antoine part loin sans passer l'oral du concours, Madeleine ne va pas au bout pour l'oral mais elle se fait embaucher par Gabrielle qui continue son combat politique dans l'économie sociale et solidaire. Le couple formé par Antoine et Madeleine a du plomb dans l'aile. C'est lui, Antoine, certainement jaloux de la réussite de Madeleine, qui va faire accélérer les choses pour qu'elle soit inquiétée. Heureusement que cette dernière se souvient qu'elle a un père  (Marc Barbé, très bien), un homme taiseux qui va soutenir sa fille au bon moment. 

Allez voir le film pour les acteurs et pour le suspense qui est tenu jusqu'au bout. Lire les billets de Pascale et Selenie.

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