lundi 6 février 2023

La famille Asada - Ryōta Nakano

J'ai vu La famille Asada dans une salle comble et c'est entièrement justifié. Ce premier film du réalisateur Ryôta Nakso, sorti fin 2020 au Japon, m'a beaucoup plu. L'histoire est inspirée de la vie du photographe Masashi Asada qui semble connu qu'au Japon. On suit la vie de Masashi pendant plus de trente ans. C'est son père qui lui a offert son premier appareil photo quand il était un jeune garçon. Il a commencé à photographier ses parents (des personnes formidables) et son frère, en les mettant en scène dans diverses situations : pompier, yakuza, cambrioleurs, pilote de Formule 1, etc. Dans cette famille, c'est le père qui fait la cuisine. C'est un homme d'intérieur, tandis que la maman est infirmière dans un hôpital. Masashi grandit et il continue à photographier. Grâce à une amie, il expose à Tokyo ses photos qui sont remarquées par des professionnels. Lauréat d'un prix prestigieux, il est édité et il commence à vivre de son art. Des familles lui demandent de faire des photos d'elles. Masashi sait trouver la manière de faire pour chaque famille. En 2011, juste après le tsunami, Masashi se met au service des sauveteurs comme bénévole. Il espère retrouver une famille qu'il avait prise en photo peu de temps auparavant. Le film est souvent amusant avec des moments émouvants. Pour un premier long-métrage, il y a beaucoup de maîtrise dans la réalisation. Je conseille ce film tout comme Pascale, Princecranoir et Selenie.

J'ajoute une anecdote, j'ai failli ne pas voir le film, car l'ouvreur qui contrôlait les tickets a aperçu, dans un de mes sacs, ce qu'il a cru être des sandwichs (il s'agissait en fait de deux quiches lorraines que j'avais achetées pour le dîner de mon ami et moi - il était 18H30). Il m'a dit de manière pas très aimable que je ne pourrai pas entrer dans la salle à moins de manger mes "sandwichs" tout de suite, que ça "sentait". Avec la dernière énergie, je lui ai dit que ce n'était pas des sandwichs mais des quiches que je n'avais pas du tout envie de manger immédiatement. De mauvaise grâce, il m'a laissée entrer... j'étais prête à aller voir la direction. Et d'abord, mes quiches ne sentaient rien de particulier. Je les ai mises dans mon sac à dos. Il faut noter que quand on sent l'odeur écoeurante de pop-corn dans les salles, ça ne semble poser de soucis à personne, car c'est le cinéma qui les vend.

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samedi 17 décembre 2022

Les bonnes étoiles - Hirokazu Kore-Eda

Comme Pascale, j'ai beaucoup aimé Les bonnes étoiles du réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda qui, cette fois-ci, a tourné son film en Corée du Sud avec des acteurs coréens. Les bonnes étoiles du titre sont peut-être les adultes qui entourent et dorlotent un adorable bébé âgé de quelques mois. So-Young, une jeune femme pas très sympathique de prime abord, abandonne son bébé au pied d'une "boîte à bébé" pas loin d'un orphelinat. Elle ne s'est pas rendue compte qu'elle est suivie par deux femmes dans une voiture. Ce sont deux femmes policiers. Peu de temps après, deux hommes qui travaillent dans un pressing, Sang-hyeon et Dong soo, volent le petit garçon avant que l'orphelinat ne le découvre. Ce n'est pas la première fois. Ils vendent chers les bébés au marché noir mais en choisissant de bons parents. Cette fois-ci, ils vont être aidés dans leur entreprise par So-Young qui compte bien récupérer sa part. On découvre pourquoi les deux femmes policières suivent ce trio improbable qui va être rejoint par un petit garçon échappé de l'orphelinat. Il y a beaucoup de tendresse et d'émotion dans ce film qui à un moment lorgne vers le polar quand un homme est découvert assassiné. J'ai aimé la fin même si on ne sait pas ce que deviennent certains personnages. Un film que je recommande tout comme Selenie.

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jeudi 22 septembre 2022

Plan 75 - Chie Hayakawa

Que vous soyez déprimé ou non, préparez-vous à ce que votre moral soit au plus bas en sortant d'une projection de Plan 75, d'une cinéaste japonaise dont c'est le premier film. Plan 75 se passe dans un futur assez proche semble-t-il. Les "vieux" sont de plus en plus nombreux au Japon et ils sont surtout devenus une charge pour le pays. Dans une première séquence assez floutée, un jeune homme vient de perpétrer un massacre dans un "EHPAD" japonais. C'est pour éviter que d'autres tueries de ce type aient lieu qu'un programme "Plan 75" est organisé au niveau national. Toutes les personnes âgées de 75 ans et plus ont la possibilité de se faire euthanasier. C'est a priori sur la base du volontariat mais la pression (sociale...) est tellement forte que beaucoup de personnes acceptent de recevoir 100 000 yens (environ 728 euros - "taux de chancellerie") avant de mourir, pour faire ce qu'elles veulent avec, et rendez-vous est pris pour le traitement fatal dans un établissement. Michi, une vieille dame de 78 ans qui vit seule et voit mourir ses trois amies, accepte de signer pour ce programme. Il n'y a plus rien, semble-t-il, qui la retient sur cette terre et elle vit dans un immeuble voué à la démolition. C'est un film sur la solitude des personnes âgées qui n'ont plus rien à quoi se raccrocher. Le constat est terrible. En revanche, dans le cadre du programme, Michi peut appeler une personne pendant les jours qui lui reste à vivre. Elle a le droit à 15 minutes de conversation par session. En parallèle, on voit Hiromu, un jeune homme travaillant pour le programme, qui apprend que son oncle a accepté de signer "Plan 75". Les sentiments d'Hiromu changent quelque peu quand il apprend ce que deviennent les défunts. Le film dénonce en pointillé le fait que ce programme, c'est du "business". Il coûte un peu, mais par ailleurs il rapporte beaucoup d'argent à l'Etat japonais. D'ailleurs il est même question que plan 75 devienne plan 65... Une séquence terrible montre le tri des vêtements et autres effets personnels des défunts. Cela fait penser à ce que faisaient les nazis envers les morts des camps d'extermination. J'ai trouvé la réalisation de ce film d'une grande maîtrise. Beaucoup de choses sont suggérées et non montrées, c'est ce qui rend l'histoire encore plus terrible. L'actrice principale Chieko Baishô (81 ans) est très émouvante. Un film que l'on n'oublie pas. Avec mon ami, on est sorti de la projection très secoués. Lire les billets de Pascale et Vincent.

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mardi 26 avril 2022

Contes du hasard et autres fantaisies - Ryūsuke Hamaguchi

J'ai enfin vu Contes du hasard et autres fantaisies de Ryūsuke Hamaguchi (Drive my car, Asako 1 & 2 et Senses 1, 2, 3, 4 & 5). Le titre du film en japonais est "Hasard et imagination". Celui traduit en français pourrait faire penser que l'on va voir un film qui ressemblerait à du Eric Rohmer ou à une comédie pleine de légèreté. Et bien pas tout à fait. J'ai surtout trouvé ce film très bavard et il a un côté assez théatral. Il se décompose en trois contes avec au final un nombre restreint de personnages qui sont au centre de chaque conte. Dans le premier, deux jeunes femmes très amies prennent un taxi et leur discussion porte sur un garçon dont l'une des deux est amoureuse. On apprendra plus tard que les deux sont amoureuses du même garçon. L'une le sait, l'autre pas. L'histoire se termine par un tour de passe-passe avec ce que dit ou non l'une des deux jeunes femmes. 
Le deuxième conte se déroule pratiquement tout le temps dans un bureau d'une université. Une jeune femme, mariée et mère de famille, a quelques amants et elle est aussi admiratrice d'un écrivain qui, au milieu de son nouveau roman, a écrit un passage très érotique. Elle lui lit cet extrait qu'elle enregistre avec son téléphone portable d'une voix qui plaît à l'écrivain qui est aussi professeur à l'université. En fait, l'un des amants de la jeune femme veut se venger du professeur qui l'a refusé dans son cours. Il compte bien que le professeur soit émoustillé par la lecture et fasse ou dise des choses qui pourraient nuire à sa carrière. C''est ce qui arrive mais pas comme prévu. 
Le troisième et dernier conte narre la rencontre de deux femmes qui a priori ne sont pas vues depuis vingt ans. Elles étaient camarades de classe. L'une est mariée et mère de famille et l'autre ne l'est pas, elle est lesbienne mais sans attaches. A force de discuter, l'une se rend compte de sa méprise. Elles en se connaissent pas mais c'est peut-être le début d'une amitié.

Il n'y a pas de fil rouge ni de vrai lien entre les trois histoires. Le film dure 2H01 et je n'ai pas vu le temps passer, mais j'ai trouvé que l'ensemble manquait d'émotion et je répète, il y a beaucoup de dialogues (le film se donne en VO japonais). Il ne faut pas perdre le fil. Sinon, le film a une belle image et les acteurs sont tous très bien. 
Lire les billet de Shangols, Pascale, Selenie

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dimanche 10 avril 2022

Aristocrats - Yukiko Sode

J'ai suivi l'avis de Chris et je le remercie pour avoir conseillé d'aller voir Aristocrats, le premier long-métrage d'une Japonaise Yukiko Sode. J'ai apprécié le ton du film qui se divise en plusieurs chapitres. A Tokyo, Hanako, une jeune femme de vingt-sept ans issue d'une famille aisée, doit trouver un homme de son milieu pour se marier avec lui. Passé trente ans, une femme encore célibataire est très mal considérée. Après quelques rencontres infructueuses, elle rencontre Koichiro, un jeune homme conseiller juridique qui est promis à devenir un élu politique. Ce mariage arrangé semble convenir aux deux familles. La scène où Hanako est présentée à sa future belle-famille: tous agenouillés les uns en face des autres m'a frappée. Mais très vite, Hanako apprend que Koichiro échange des messages avec une certaine Miki qui, elle, est née dans un milieu modeste et est devenue hôtesse de bar. La rencontre entre les deux femmes va leur permettre d'évoluer et d'échapper au carcan et aux codes de la société nippone. Le film montre avec beaucoup de subtilité que d'être une femme au Japon n'est pas une sinécure. Elles doivent se marier, avoir des enfants (au moins un garçon), être aux petits soins pour son mari, et on ne sort pas de sa classe sociale. A Tokyo, selon les quartiers où vous habitez, on sait à quelle classe sociale vous appartenez. Le film dure deux heures que l'on ne voit pas passer. Un très beau film que je recommande.

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dimanche 12 décembre 2021

Les amants sacrifiés - Kiyoshi Kurosawa

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Parmi les sorties de cette semaine, je ne savais pas trop quoi aller voir. Le West Side Story de Steven Spielberg ne m'attire pas trop. Je me suis décidée pour Les amants sacrifiés du réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa (Shokuzai, Tokyo Sonata, Cure, Kairo), dont le scénario a été écrit par un autre réalisateur qui a été son élève, Ryusuke Hamaguchi (Drive my car, Senses et Asako I et II). Le réalisateur a été récompensé du Lion d'argent au festival de Venise en 2020. L'histoire commence en 1940, à Kobé au Japon. Yusaku et Satoko forment un jeune couple d'une trentaine d'années, plutôt moderne pour l'époque. Ils portent des vêtements occidentaux de préférence au kimono. Yusaku est un chef d'entreprise prospère qui n'aime pas le régime en place. Lui et Satoko vivent dans une très belle demeure. Dès les premières images, j'ai été conquise par la beauté de l'image, les éclairages, les décors et les costumes. Après être revenu d'une mission en Mandchourie avec son neveu Fumio, Yusako n'est plus tout à fait le même homme. Satoko essaye de savoir pourquoi, car pour elle, son bonheur personnel passe par-dessus tout le reste. Elle va jusqu'à sacrifier Fumio en le dénonçant aux forces de l'ordre (un des policiers militaires est secrètement amoureux de Satoko) pour mieux se rapprocher de son mari. Parmi les preuves accablantes rapportées par Yusaku, il y a un film tourné sur place sur les expériences bactériologiques pratiquées par une unité militaire japonsaise sur des cobayes chinois. La suite de l'histoire est prévisible, tout va se terminer très mal, mais je ne vous dirai pas comment. Le film a de grandes qualités dont l'interprétation des deux acteurs principaux  (Yû Aoi et Issey Takahashi), mais j'avoue que je n'ai pas été touchée par le destin de ces deux amants. En revanche, il faut saluer le fait que ce soit des Japonais qui évoquent leurs exactions commises en Mandchourie pendant les années 30. Lire les billets de Shangols et Wilyrah.

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J'ai été très surprise par le grand nombre de spectateurs dans la salle (en majorité dans ma classe d'âge). Ce cinéma parisien se situe dans le quartier de Saint-Lazare. Il y avait énormément de monde dehors pour les achats de Noël ou autre, et dans le métro que l'on attend plusieurs minutes et qui arrive bondé. J'avoue que je ricane un peu quand je vois l'affichette collée sur les vitres du métro :

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dimanche 28 novembre 2021

Derniers chrysanthèmes / A l'approche de l'automne - Mikio Naruse

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Ayant découvert Mikio Naruse il y a seulement quelques années (mes billets ici et ), j'ai su par mon ami ta d loi du cine que deux films de Mikio Naruse inédits en France étaient programmés dans une salle Art et Essais du Quartier Latin. J'ai affronté les frimas de l'automne et me suis dirigée vers la salle de cinéma. A ma grande surprise, je n'étais pas toute seule. Il y a eu pour chacun des deux films une queue sympathique qui attendait patiemment pour entrer dans la salle, un samedi après-midi. 

J'ai d'abord vu A l'approche de l'automne qui date de 1960. Il se passe dans un quartier populaire de Tokyo. Hideo, 12 ans, arrive avec sa maman Shige de la province de Nagano. Shige est veuve mais grâce à son frère vendeur de primeurs (depuis deux générations) à Tokyo, elle a trouvé un emploi dans une auberge. Elle est aux petits soins avec les clients en général dont un en particulier. En ce mois d'août étouffant, Hideo aide son oncle et ses cousins pour les livraisons. Hideo a une passion dans sa vie, les insectes. Il garde d'ailleurs avec lui un scarabée. Sa maman l'ayant abandonné pour partir avec le client de l'auberge, il se retrouve seul, même s'il s'est lié d'amitié avec Junko, la fille de la gérante de l'auberge. A un moment donné, les deux enfants partent pour le bord de la mer et ils déambulent dans une partie de la ville en friche. Tout le film est empreint de tristesse, confirmée par le plan final d'Hideo (un jeune garçon qui m'a émue) tout seul avec son scarabée. Un beau film.

Je passe à Derniers chrysanthèmes qui lui, date de 1954. Encore un film pas très gai qui narre l'histoire d'Okin, une ancienne geisha qui exerce la profession d'usurier en prêtant de l'argent à d'autres geishas retirée de leur profession. Mais elle ne prête pas qu'à des geisha, à des hommes aussi. Okin n'est pas très sympathique. C'est une femme seule qui vit avec une jeune femme sourde. Elle n'a aucune pitié pour les mauvais payeurs, se déplaçant chez les uns ou chez les autres pour récupérer son argent. Tomae et Tomi, deux geishas retraitées qui ne peuvent pas régler leur loyer avec leur maigre retraite, font régulièrement l'expérience des visites impromptues d'Okin. En revanche, cette dernière va déchanter face à la visite de deux anciens amants, Seki et Tabe (elle avait encore des sentiments pour lui), qui viennent aussi lui demander de leur prêter de l'argent. Le film est très pessimiste sur la condition humaine mais il ne dramatise rien. Un film à voir. Je suis contente (1) d'avoir reconnu à l'écran que l'actrice qui joue Okin (vérification faite, elle s'appelle Haruko Sugimura) joue aussi dans Voyage à Tokyo.

(1) Merci Pascale...

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vendredi 27 août 2021

Drive my car - Ryusuke Hamaguchi

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Après Senses 1, 2, 3, 4 et 5 et Asako 1&2, Drive my car du réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi, qui vient de sortir, a été récompensé du prix du scénario au dernier Festival de Cannes 2021. Ce film qui dure 3 heures raconte la rencontre, à Hiroshima, de Yusuke Kafuku, 47 ans, acteur et metteur en scène de théâtre, et de Misaki, une jeune femme de 23 ans qui est devenue chauffeur d'invités de la ville car elle ne sait rien faire d'autre. Le film s'ouvre avec un préambule qui dure plus d'une demi heure, où l'on fait la connaissance de Yusuke et de sa femme Oto. Cette dernière est scénariste pour la télévision. On apprend rapidement qu'ils ont perdu leur petite fille âgée de cinq ans plusieurs années auparavant. Le couple est encore uni, même si Oto a des relations charnelles avec d'autres hommes quand son mari est absent. Un jour, Yusuke revient chez lui et trouve sa femme inanimée. Elle vient de décéder d'une attaque cérébrale. Le générique apparait et on retrouve Yusuke deux ans après. Il est invité à Hiroshima pour mettre en scène Oncle Vania pendant un festival. Les organisateurs l'obligent à ce ne pas conduire sa voiture, et c'est donc Misaki qui va lui servir de chauffeur. Il faut évoquer les scènes se rapportant aux répétitions de la pièce. D'abord, c'est une lecture autour d'une table. Les acteurs et actrices choisis sont de différentes nationalités: hong-kongaise, chinoise, japonaise et coréenne, et ils ne s'expriment que dans leur langue. Parmi eux, il y a une Coréenne sourde et muette qui s'exprime dans le langage des signes. Le réalisateur a très bien su filmer Hiroshima, ville moderne, sans que l'on voit les traces du passé. Petit à petit Yusuke et Misaki se confessent l'un à l'autre, lui qui ne se remet pas du décès de sa femme et elle qui n'aimait pas sa mère, mais qui néanmoins se sent responsable de sa mort. Ils vont jusqu'à traverser une partie du Japon du sud au nord en voiture et aller jusqu'à l'île d'Hokkaïdo où habitaient Misaki et sa mère. La séquence finale où l'on voit les acteurs jouer Oncle Vania face à une salle comble est un moment très émouvant. Je n'ai pas forcément tout aimé dans ce film (sa durée par exemple), mais je vous conseille de le voir. L'histoire est adaptée d'une nouvelle de Haruki Murakami. Lire les billets du Bleu du miroir, miriam et Pascale.

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dimanche 30 mai 2021

Hospitalité - Kôji Fukada

Voici un film japonais tout à fait recommandable.

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Hospitalité de Kôji Fukada a été tourné en 2010 mais il sort seulement maintenant, en 2021. Le Japonais Kôji Fukada est aussi le réalisateur d'Harmonium (2016) et L'infirmière (2019). L'intrigue d'Hospitalité pourrait faire penser tout d'abord au film coréen, Parasite, mais pas du tout.

Mikio Kobayashi vit avec Natsuki, sa seconde épouse, Eriko, sa petite fille issue de son premier mariage, et Seiko, sa soeur, dans la maison familiale à un étage. Au rez-de-chaussée se trouve une petite imprimerie gérée par Mikio. Il est aidé par sa femme qui s'occupe des commandes et de la comptabilité et un employé. Pendant son temps libre, Natsuki enseigne des notions d'anglais à Eriko. C'est à cause de la disparition de la perruche d'Eriko, et des affiches imprimées d'avis de recherche de l'oiseau, qu'un élément perturbateur apparait en la personne d'Hanataro Kagawa qui se dit être le fils d'un ami du père décédé de Mikio. Il affirme savoir où se trouve la perruche mais les recherches restent vaines. En revanche, Hanataro va troubler la tranquillité de la famille. Il devient indispensable à la bonne marche de l'imprimerie après que l'employé est tombé malade. Mikio l'embauche et Hanataro s'installe dans une chambre à l'étage. Peu de temps après, Annabelle, une jeune femme blanche pas farouche  (la femme d'Hanataro), vient à son tour s'installer parmi la famille, qui regarde cette jeune femme non-japonaise avec des yeux ronds. Il faut savoir que le Japon a une population immigrée très faible, qui est considérée d'un mauvais oeil. Hanataro se montre vite curieux et inconvenant envers cette famille. On ne devine pas ses intentions. Jusqu'à ce qu'il invite toute une bande de garçons et filles de différentes nationalités qui vont squatter toute la maison. Heureusement (si je puis dire), les voisins veillent. En particulier une femme qui fait signer une pétition contre les sans-abri. L'histoire, un peu invraisemblable, m'a paru sympathique. Il y a des moments assez amusants avec un peu de folie et de piquant et tout est bien qui finit pas trop mal.

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jeudi 15 octobre 2020

Lupin III The First - Takashi Yamazaki / Yalda, la nuit du pardon - Massoud Bakhshi

Lupin III The first est un film d'animation japonais très réussi adapté d'un manga écrit par Monkey Punch (un mangaka décédé en 2019). L'histoire narre une des aventures du petit-fils d'Arsène Lupin. L'action se passe pour l'essentiel au début des années 60. Lupin, un jeune cambrioleur au grand coeur, convoite "Le journal de Bresson" qui avait disparu au cours de la deuxième guerre mondiale. Bresson était un savant qui avait conçu une arme redoutable, "L'éclipse", un générateur d'énergie infinie. Son journal indique comment se servir de cette arme. C'est pour cela qu'à part Lupin qui est poursuivi par un inspecteur de police pugnace, d'autres personnes souhaitent avoir ce journal en main comme le grand-père adoptif de Laëtitia, la petite-fille de Bresson. Le film sans temps mort fait des clins d'oeil à Indiana Jones et la dernière croisade. Les méchants qui rêvent de voir Hitler revenir au pouvoir ont la tête de l'emploi. Un bon divertissement qui peut plaire autant aux ados qu'aux parents.

Avec Yalda, la nuit du pardon de Massoud Bakhshi, on est sur un autre registre. L'histoire est adaptée d'une histoire vraie. Au cours d'une émission en direct le soir de la fête de Yalda qui célèbre le 21 décembre (le solstice d'hiver), des millions de télespectateurs doivent voter pour dire si, oui ou non, Maryam, âgée de 26 ans, doit être exécutée pour avoir tué son mari très riche qui avait 65 ans. Maryam a déjà été jugée et condamnée à mort. Elle purge une peine de prison depuis 15 mois. Cependant, les spectateurs et surtout Mona, la fille de la victime, peuvent lui accorder le pardon lors de cette soirée télévisuelle. On apprend que Maryam et son mari avaient contracté un mariage temporaire (!) - une pratique tolérée par les musulmans chiites. Maryam avait accepté de ne pas avoir d'enfant. Au cours de la soirée, cette jeune femme nerveuse au plus haut point affirme que la mort de son mari était un accident. Elle met en cause l'attitude et certaines actions de Mona à l'attitude hautaine envers elle. Jusqu'au bout, on se demande quel sera le verdict, sachant que le prix du sang sera payé par les sponsors de l'émission à la famille de la victime. Un film prenant que je conseille s'il passe par chez vous.

PS: Suite à l'intevervention du Président le 14 octobre 2020, n'abandonnez pas l'idée d'aller au cinéma. J'espère que dans les régions avec couvre-feu, il y aura des séances au plus tard à 18h00, et continuez d'aller au cinéma pendant ces six prochaines semaines.

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